Fernand Léger

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Fernand Léger
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Lezhe, FernanVoir et modifier les données sur Wikidata
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Œuvres principales
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Fernand Léger, né le , à Argentan (Orne) et mort le , à Gif-sur-Yvette (Essonne), est un peintre français, aussi créateur de cartons de tapisseries et de vitraux, décorateur, céramiste, sculpteur, dessinateur, illustrateur. Il a été l’un des premiers à exposer publiquement des travaux d’orientation cubiste[3], même si on a parfois qualifié son style de « tubiste »[4].

Biographie

La Grande Parade sur fond rouge, 1953, mosaïque, Melbourne, National Gallery of Victoria.

Ses origines normandes, son aspect de « brute au physique désavantageux » qu’il attribue à un père éleveur et son franc-parler ont souvent fait passer Fernand Léger pour le « paysan de l’avant-garde ». À dix-neuf ans, il découvre le Paris de 1900. Léger n’y accomplira jamais la formation d’architecte qu’il est venu y poursuivre. Lentement, s’imprégnant patiemment du mouvement dynamique de la ville, il troquera son tire-ligne pour les pinceaux : l’assurance d’un métier stable contre la promesse d’une liberté périlleuse.

Dès 1903, Léger partage un atelier avec le peintre André Mare. Après son échec aux Beaux-Arts, il s’exerce dans diverses académies. Daniel-Henry Kahnweiler, qui deviendra son marchand, se souvient ainsi de Léger allant dessiner le nu presque tous les soirs à l’académie de la Grande Chaumière. Il reste difficile de savoir à quoi ressemblaient ces dessins. Léger dit effectivement avoir détruit entre 1902 et 1908 une grande partie de ses travaux au fur et à mesure de leur production. Peut-être contenaient-ils encore quelques traces du sentimentalisme du Jardin de ma mère, peint en 1905, ou de ces Gamins au soleil (1907) que Guillaume Apollinaire qualifia de « baignades du soir postimpressionnistes ». Sans interprétation abusive, on peut assimiler la destruction de ces dessins à un acte proprement artistique : en s’attaquant à ses tentatives désuètes, Léger brutalisait déjà la tradition.

Œuvre au musée international de la céramique de Faenza.

En 1907, comme de nombreux peintres parisiens, il est très marqué par la rétrospective consacrée à Cézanne qui oriente définitivement sa peinture. La même année, il découvre le cubisme de Picasso et de Braque.

Léger défie Cézanne dans le Compotier sur la table (1909). Sans doute y inscrit-il déjà sa peur de la grande influence du peintre d’Aix sur lui. Le peintre se fond bientôt dans l’effervescence de la vie artistique parisienne et, dès 1908, travaille aux côtés de Modigliani, Laurens, et surtout Alexander Archipenko. Installé à la Ruche en 1908, il se lie avec Blaise Cendrars, Max Jacob et Guillaume Apollinaire et dialogue, entre autres, avec le peintre Robert Delaunay.

Fresque à l'université centrale du Venezuela.

Cette influence se ressent en 1910 dans ces Nus dans la forêt qui feront dire à Guillaume Apollinaire « M. Fernand Léger a encore l’accent le plus inhumain de cette salle. Son art est difficile. » Il les achève après presque deux ans de lutte.

Il peint en 1909 La Couseuse, qui ouvre sa période cubiste. Amas de lignes géométriques logé dans un espace court, la toile est proche des figures massives de Picasso peintes la même année. Pourtant, dès Nu dans la forêt (1909-1910), Léger propose un cubisme personnel, même s’il s’est certainement inspiré de l’œuvre de Picasso portant le même titre.

Le sujet est transformé en une chambre remplie d’artefacts et de robots. Dans cette œuvre, Léger se détache de la doctrine de Cézanne qui consistait à peindre à partir des cylindres et des cônes. La sobriété des couleurs ainsi que l’activité frénétique des robots crée l’atmosphère symbolique d’un nouveau monde déshumanisé. Sous certains aspects c’est une anticipation du futurisme italien.

Vitraux à l'université centrale du Venezuela.

S’il partage le souci cubiste de créer un réalisme non figuratif, il se distingue des Montmartrois en imposant un cubisme non pas intellectuel mais visuel. Son souci n’est pas, en effet, de figurer la totalité de l’objet, mais de distinguer chaque objet en volume et en plan au sein d’un espace idéal.

Spectateur assidu du cirque Medrano, Fernand Léger peint les acrobates, les clowns, les jongleurs dont les corps « mécanisés » ont la même valeur que les objets et les décors.

En 1918, il illustre le livre de Blaise Cendrars La Fin du monde filmée par l'Ange N.D., conçu comme une suite de plans cinématographiques. Il renoue avec le groupe de la revue Montjoie fondée par Ricciotto Canudo. Il rencontre le cinéaste Jean Epstein, collabore au film d’Abel Gance La Roue et réalise les décors pour le film de Marcel L’Herbier L’Inhumaine.

Engagé par les Ballets suédois, il crée successivement les costumes et les décors de Skating Rink (1922) et de La Création du monde (1923).

En 1924, avec l'aide de Dudley Murphy, il tourne le film Ballet mécanique où l'utilisation du gros plan et le recours aux multiples effets de fragmentation produisent une dynamique répétitive. La même année, Fernand Léger se rapproche des puristes et participe à la revue L'Esprit nouveau[5].

Il pratique, selon Louis Vauxcelles, le « tubisme ». Déboîtés, les volumes géométriques ne sont plus statiques et indissociables, mais autonomes, créant entre eux un antagonisme dynamique. L’intérêt qu’il voue au dynamisme, « reflet du monde moderne », le conduit en 1911 à fréquenter l’atelier de Puteaux et à participer à la Section d’or. Il s’éloigne des thèmes intimistes et traditionnels de Braque et Picasso, et peint des sujets contemporains (Le Passage à niveau, 1912). Il entame une série de contrastes de formes (La Femme en bleu, 1912), dans laquelle il réintroduit vivement la couleur et expérimente brièvement l’abstraction. Apollinaire baptise alors l’art de Robert Delaunay et de Léger de « cubisme orphique » (voir orphisme). Pourtant, si Delaunay prône la suprématie de la couleur, Léger aspire à « un équilibre entre les lignes, les formes et les couleurs » (Léger).

Il adhère au Parti communiste français en 1945, dont il restera membre jusqu'à la fin de sa vie[6].

Au début des années 1950, Fernand Léger participe avec Jean Bazaine et Jean Le Moal à la décoration de l’église du Sacré-Cœur, construite dans un quartier ouvrier d’Audincourt (Doubs), pour laquelle il conçoit les dix-sept vitraux de la nef et du chœur et dessine les cartons de la tapisserie située derrière le maître-autel.

La grande fleur qui marche (1952) à La Haye aux Pays-Bas.

Léger a dirigé plusieurs écoles de peinture, à Montrouge d’abord puis boulevard de Clichy, à Montmartre. Il a été le maître de Neşet Günal et a formé de nombreux élèves qui ont diffusé ses idées dans tout l’art du XXe siècle, en France (Pierre Faniest, Étienne Hajdu, Tonia Cariffa, Abner, Carlos, René Margotton…) mais aussi en Scandinavie (Eric Olson, Franciska Clausen, Otto G. Carlsund…), et a notamment donné des cours à l’auteur-compositeur-interprète Serge Gainsbourg.

À Biot (Alpes-Maritimes), le Musée national Fernand Léger, édifié par sa femme, Nadia Léger, et Georges Bauquier, lui est consacré et expose la plus grande collection de ses œuvres. La mosaïque du musée et les Italiens Lino Melano et Luigi Guardigli

Musée national Fernand Léger [7]

Quelques mois avant sa mort, en 1955, Fernand Léger acquiert le mas St André, situé au pied du village de Biot. Sur ce terrain horticole, Nadia Léger, sa veuve, et Georges Bauquier, son proche collaborateur, décident de créer un musée pour lui rendre hommage et favoriser la connaissance de son œuvre. Le projet de bâtiment est conçu par l’architecte Andreï Svetchine, le parc confié au paysagiste Henri Fisch. L’édifice intègre en façade une immense mosaïque, initialement prévue par Léger pour la décoration du stade de Hanovre, mais jamais réalisée. En 1969, les fondateurs font don à l’État français du bâtiment, du terrain et d’une collection riche de plus de trois cents œuvres. André Malraux, ministre d’État chargé des affaires culturelles, reçoit la donation au cours d’une manifestation officielle qui se termine par un gala organisé au palais des festivals de Cannes. Le musée Léger devient musée national et, selon les clauses de la donation, les fondateurs restent directeurs à vie.

Collections publiques

Grand tournesol (La Fleur polychrome) (1952), musée des beaux-arts de Montréal.

Filmographie

Expositions

  • Exposition Fernand Léger, du 21 février au 30 avril 2009, à la galerie Malingue, 26 avenue Matignon, 75008 Paris

Bibliographie

  • F. Léger, Catalogue exposition Fernand Léger, 48 pages, février 2009, édité par la galerie Malingue, 26 avenue Matignon, 75008 Paris , (ISBN 2-9518323-4-6)
  • Dictionnaire Bénézit, Dictionnaire critique et documentaire des peintres,sculpteurs, dessinateurs et graveurs de tous les temps et de tous les pays, vol. 8, éditions Gründ, , 13440 p. (ISBN 2700030184), p. 441-444
  • (it) Guido Bartorelli, ""Fernand Léger cubista 1909-1914"", Padova (Italy), Cleup., 2011, ISBN 978-88-6129-656-5

Iconographie

Notes et références

  1. « http://archivesetdocumentation.centrepompidou.fr/ead.html?id=FRM5050-X0031_0000147 » (consulté le )
  2. « http://archivesetdocumentation.centrepompidou.fr/ead.html?id=FRM5050-X0031_0000147 » (consulté le )
  3. « Fernand Léger sur Larousse.fr » (consulté le ).
  4. La qualification « tubiste » a été émise non sans moquerie par le critique d'art Louis Vauxcelles qui est également à l'origine du mot « cubiste ».
  5. Le musée national Fernand Léger
  6. http://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Fernand_L%C3%A9ger/129302
  7. Site officiel du Musée National Fernand Léger

Voir aussi

Articles connexes

Musée national Fernand-Léger

Liens externes

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