Cinéma québécois

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Le cinéma québécois désigne, rétroactivement, la production cinématographique du Québec participant à la formation de l'identité culturelle québécoise et, prospectivement, le cinéma national du Québec soutenu via diverses agences du Ministère de la Culture et des Communications du Québec et reconnu par la Loi sur le cinéma (L.R.Q., c. C-18.1.) du gouvernement du Québec.

S'affirmant culturellement distinct du cinéma canadien anglophone, le cinéma québécois prend son essor à la fin des années 50, lors de la Révolution tranquille. Depuis, il s'est taillé un marché intérieur au Québec et détient une reconnaissance internationale grâce à sa filmographie.

Définition

Le cinéma québécois est le cinéma national du Québec. Historiquement lié au groupe ethnique et linguistique canadien français majoritaire dans la province[1], il englobe aussi celui des communautés culturelles et autochtones qui contribuent à la culture québécoise.

Plusieurs facteurs permettent de catégoriser un film dans le cinéma québécois[2]:

  • Les idées, idéologies, et assertions que les cinéastes et producteurs croient disséminer dans la production du film (ex. nationalisme québécois).
  • La réception du film; l'interprétation, l'appropriation, la contextualisation et la critique qui permettent de situer les films dans la culture québécoise.
  • Le positionnement des institutions (Gouvernement du Québec, l'Église, etc.) par rapport au film.
  • Le contenu et le contexte de production du film.

Définition légale

Le Règlement sur la reconnaissance d'un film comme film québécois de la Loi sur le cinéma du gouvernement du Québec définit les normes légales d'un film québécois[3]. Un film québécois peut être une fiction, un documentaire ou une émission de variété destinée aux enfants de moins de 13 ans. Il doit être produit par une entreprise basée au Québec et par un producteur résidant depuis au moins deux ans au Québec. Un système de pointage établit qu'un minimum de postes clefs doivent être remplis par des résidents du Québec. Les trois-quarts des frais de post-production et salaires, sauf celui du producteur, doivent être déboursés au Québec et à des résidents du Québec.

Historique

Le cinéma québécois est né de l'officialisation de la section française de l'Office national du film du Canada; alors dirigée par Jacques Bobet. C'est le film Les Raquetteurs (1958) de Michel Brault et Gilles Groulx, qui est considéré comme le premier film important de la filmographie québécoise. Ce film est le premier d'une série de documentaire et de fictions qui construiront progressivement le style du cinéma direct à caractère social. Leurs auteurs s'opposent au cinéma américain d'Hollywood autant dans la forme qu'au niveau du contenu.

Meilleurs films québécois

Cette liste date de 1993 et n'est donc ni exhaustive ni juste à ce jour, plus de vingt ans de films ayant marqué le Québec contemporain et ayant été acclamés à l'international n'y étant pas pris en compte.

  1. Mon oncle Antoine, Claude Jutra, 1971
  2. Les Ordres, Michel Brault, 1974
  3. Les Bons Débarras, Francis Mankiewicz, 1980
  4. Le Déclin de l'empire américain, Denys Arcand, 1986
  5. Pour la suite du monde, Pierre Perrault, Marcel Carrière et Michel Brault, 1963
  6. À tout prendre, Claude Jutra, 1963
  7. Jésus de Montréal, Denys Arcand, 1989
  8. Le Chat dans le sac, Gilles Groulx, 1964
  9. Au clair de la lune, André Forcier, 1982
  10. L'Eau chaude, l'eau frette, André Forcier, 1976

La liste des films québécois nous permet d'accéder à une revue exhaustive des films québécois de 1930 à aujourd'hui tandis que la liste des meilleurs films québécois recense la crème du cinéma selon le public, les experts ou les professionnels du cinéma en 1993.

Top 10 en assistance

Top 10 des films québécois en termes d'assistance en salle au Québec, de janvier 1985 (premières statistiques disponibles) au 31 décembre 2009.

Pour des fins de perspective, les Deux femmes en or (1970) est ajouté.

  1. Séraphin : Un homme et son péché de Charles Binamé (2002) - 1 341 602 entrées.
  2. Bon Cop, Bad Cop d'Erik Canuel (2006) - 1 318 801 entrées.
  3. De père en flic d'Émile Gaudreault (2009) - 1 242 300 entrées.
  4. La Grande Séduction de Jean-François Pouliot (2003) - 1 191 818 entrées.
  5. Les Boys de Louis Saïa (1997) - 1 125 182 entrées.
  6. Les Boys 2 de Louis Saïa (1998) - 1 039 578 entrées.
  7. Les invasions barbares de Denys Arcand (2003) - 913 946 entrées.
  8. Les Boys 3 de Louis Saïa (2001) - 910 743 entrées.
  9. C.R.A.Z.Y. de Jean-Marc Vallée (2005) - 758 939 entrées.
  10. Ma vie en cinémascope de Denise Filiatrault (2004) - 724 162 entrées.
  11. Aurore de Luc Dionne (2005) - 687 929 entrées.

Deux femmes en or de Claude Fournier (1970) - 2 000 000 entrées.

(Source : Compilation de données rendues disponibles par l'Observatoire de la culture[4] de l'Institut de la statistique du Québec[5] et IMDB[6])

La période 1997-2005 compte 72 % des films du top 70, pour 40 % de la période couverte 1985-2005.

Notes et références

  1. dnformations lexicographiques et étymologiques de « québécois » (sens onglet 2, II-a,β) dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales
  2. Scott MacKenzie, Screening Québec: Québécois moving images, national identity, and the public sphere, Manchester University Press, 2004, 224 p. (ISBN 0719063965) (aperçu), p.2
  3. Québec, « Règlement sur la reconnaissance d'un film comme film québécois (L.R.Q., c. C-18.1, a. 168) », Éditeur officiel du Québec (consulté le ).
  4. Observatoire de la culture
  5. Institut de la statistique du Québec
  6. IMDB

Bibliographie

  • Carla Fratta, Jean-François Plamondon, Littérature et cinéma au Québec. 1995-2005, Edizioni Pendragon, 2008, 151 p. (ISBN 8883426711) (aperçu)
  • Yves Lever, Anastasie ou la censure du cinéma au Québec, Septentrion, 2008, 323 p. (ISBN 2894485085)
  • Stéphane-Albert Boulais, Le cinéma au Québec: tradition et modernité, Les Editions Fides, 2006, 349 p. (ISBN 2762126371) (aperçu)
  • André Gaudreault et Jean-Pierre Sirois-Trahan (anthologie réunie, annotée et commentée par), La Vie ou du moins ses apparences. Émergence du cinéma dans la presse de la Belle Époque, Montréal, Cinémathèque québécoise/GRAFICS, 2002, 87 p.
  • André Gaudreault, Germain Lacasse et Jean-Pierre Sirois-Trahan (dir.), Au pays des ennemis du cinéma... Pour une nouvelle histoire des débuts du cinéma au Québec, Québec, Nuit Blanche éditeur, 1996, 215 p.
  • Pierre Hébert, Kenneth Landry, Yves Lever, Dictionnaire de la censure au Québec: littérature et cinéma, Les Editions Fides, 2006, 715 p. (ISBN 2762126363) aperçu)
  • Yves Lever et Pierre Pageau, Chronologie du cinéma au Québec, 1894-2004, Éditions Les 400 coups, 2006, 320 p. (ISBN 2-89540-194-2)
  • Marcel Jean, Le cinéma québécois, Boréal, 2005, 127 p. (ISBN 9782764604151)
  • Germain Lacasse, André Gaudreault et Pierre Véronneau, Filmographie du Québec 1895-1915, publiée sur le site web du GRAFICS, Université de Montréal, 2002.
  • André Loiselle, Le cinéma de Michel Brault, à l'image d'une nation, Éditions L'Harmattan, 2005, 340 p. (ISBN 2747590607) (aperçu)
  • Lili Marin, La nudité dans le cinéma québécois, Université de Montréal, 2005, 208 p.
  • Christian Poirier, Le cinéma québécois: à la recherche d'une identité? Volume 1, PUQ, 2004, 300 p. (ISBN 2760512576) (aperçu)
  • Christian Poirier, Le cinéma québécois: Les politiques cinématographiques Volume 2, PUQ, 2004, 300 p. (ISBN 2760512517) (aperçu)
  • Scott MacKenzie, Screening Québec: Québécois moving images, national identity, and the public sphere, Manchester University Press, 2004, 224 p. (ISBN 0719063965) (aperçu)
  • Bill Marshall, Québec National Cinema, McGill-Queen's Press, 2001, 371 p. (ISBN 077352116X) (aperçu)
  • Michel Coulombe, Marcel Jean, Le dictionnaire du cinéma québécois. 3e éd. révisée, Boréal, 1999, 721 p. (ISBN 289052986X)
  • Michel Larouche, François Baby, L'aventure du cinéma québécois en France, XYZ, 1996, 257 p. (ISBN 2892611679)
  • Yves Lever, Histoire générale du cinéma au Québec, 2e éd., Boréal, 1995, 635 p. (ISBN 2890526488)
  • Janis L. Pallister, The Cinema of Québec: Masters in Their Own House, Fairleigh Dickinson Univ Press, 1995, 599 p. (ISBN 0838635628) (aperçu)
  • Michel Jacques, Chronologie du cinéma québécois: les années '80, Botakap, 1993, 59 p. (ISBN 2980302430)
  • Heinz Weinmann, Cinéma de l'imaginaire québécois: de La petite Aurore à Jésus de Montréal, L'Hexagone, 1990, 270 p. (ISBN 289006378X)
  • Bédard, Bellemare, Imaginaires du cinéma québécois, A.P.E.C., 1989, 65 p.
  • Ginette Major, Le cinéma québécois a la recherche d'un public, Presses de l'Université de Montréal, 1982, 163 p. (ISBN 2760606074)
  • Léo Bonneville, Le cinéma québécois par ceux qui le font, Éditions Paulines, 1979, 783 p.
  • Michel Houle, Alain Julien, Dictionnaire du cinéma québécois, Fides, 1978, 366 p. (ISBN 0775506990)

Liens externes