Charles-Théodore en Bavière

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Charles Théodore en Bavière
Illustration.
Charles Théodore en Bavière par Franz Hanfstaengel.
Titre
Duc en Bavière

(21 ans et 15 jours)
Prédécesseur Maximilien en Bavière
Successeur Louis-Guillaume en Bavière
Biographie
Nom de naissance Karl Theodor in Bayern
Date de naissance
Lieu de naissance Pöcking, Royaume de Bavière
Date de décès (à 70 ans)
Lieu de décès Kreuth, Royaume de Bavière, Empire allemand
Sépulture Abbaye de Tegernsee
Père Maximilien en Bavière
Mère Ludovica de Bavière
Conjoint Sophie de Saxe
Marie-Josèphe de Portugal
Enfants (1) Amélie
(2) Sophie-Adélaïde
(2) Élisabeth
(2) Marie Gabrielle
(2) Louis-Guillaume
(2) François-Joseph

Charles Théodore, duc en Bavière (né le à Possenhofen, mort le à Kreuth), fils cadet du duc Maximilien en Bavière et de la duchesse née Ludovica de Bavière, est un frère de l'impératrice Élisabeth d'Autriche, de la reine Marie des Deux-Siciles et de la duchesse d'Alençon.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Charles Théodore, élève officier.

Enfant favori de sa mère et frère préféré de ses sœurs, Charles Théodore est surnommé « Gackel », ce qui signifie « petit coq ». Il est le cinquième enfant d'une fratrie de dix (dont deux sont morts en bas âge). Ses sœurs les plus connues sont : l'impératrice Élisabeth d'Autriche, la reine Marie des Deux-Siciles et la duchesse d'Alençon. Il est l'un des rares amis d'enfance du futur Louis II (de six ans son cadet)[1].

Il devient l'héritier des ducs en Bavière quand son frère aîné Louis-Guillaume contracte une union morganatique avec Henriette Mendel, une actrice, en 1859[2].

Membre de la Maison de Wittelsbach, il intègre dès l'âge de 14 ans l'armée bavaroise afin de devenir officier de cavalerie puis étudie à l'université le droit, la philosophie et l'économie. En , il effectue un long voyage en Italie. À Venise, il revoit sa sœur l'impératrice Élisabeth, puis son périple le conduit à Vérone, Gênes, Livourne, Florence et Pise avant de rentrer à Munich, le [3]. Il gravit progressivement les grades dans l'armée bavaroise : canonnier dans le 3e régiment d'artillerie en 1857, puis Rittmeister au Ier régiment de cuirassiers où il devient chef d'escadron en 1864[4]. Il sert contre la Prusse en 1866 et contre la France en 1870.


Mariages et descendance[modifier | modifier le code]

Le , il épouse à Dresde, sa cousine la princesse Sophie de Saxe (Dresde - Munich ), fille du roi Jean Ier de Saxe et de la duchesse Amélie de Bavière. De cette union naît une fille :

La mort de sa jeune épouse en 1867, à peine deux ans après leur mariage, affecte profondément le jeune duc qui n'a que 27 ans. De même, les guerres qu'il a dû mener l'ont rendu témoin des atrocités humaines. En 1872, au grand dam de sa famille, il démissionne de l'armée et entame des études de médecine.

En 1873, après un veuvage de six ans, Charles Théodore songe à se remarier et se rend, à cet effet au château de Bronnbach à Wertheim, où résident la duchesse douairière de Bragance Adélaïde de Löwenstein-Wertheim-Rosenberg, et sa famille. Veuve du roi détrôné Michel Ier de Portugal, la duchesse de Bragance est proche des grandes Maisons catholiques et a fort avantageusement marié ses filles aînées : la première a épousé le prétendant carliste, la seconde, l'archiduc Charles-Louis, frère de l'empereur. Les quatre cadettes ne sont pas encore mariées. Après un refus initial, l'aînée d'entre elles, Marie-Josèphe de Bragance, âgée de 16 ans, accepte finalement le la proposition du duc[6]. Charles Théodore épouse donc, à la chapelle du château de Kleinheubach, le , Maria Josepha du Portugal, Infante du Portugal et princesse de Bragance (Wertheim - Vienne )[7].

Le duc et la duchesse en Bavière en 1890, quelques années avant la fondation de la clinique qui porte leur nom.

De cette union naissent[5] :

Prince et ophtalmologue[modifier | modifier le code]

Profondément marqué par la mort prématurée de sa première épouse en 1867 et les guerres qu'il avait dû mener, il quitte l'armée au grand dam de sa famille et entreprend des études de médecine en 1872[8]. Membre de l'académie des sciences en 1875, il obtient son diplôme en 1880 puis, fort du soutien de ses professeurs d'université, devient un ophtalmologiste de renom, spécialisé dans le traitement de la cataracte[9]. Avec sa seconde épouse comme assistante, il fonde en 1895 un hôpital où il soigne gratuitement les personnes démunies[8].

Il eut pour aumônier le père Georg Ratzinger (grand-oncle du pape Benoît XVI).

Très proche de ses sœurs et notamment de l'impératrice d'Autriche et de la princesse de Tours et Taxis, il soutient, comme il peut, sa cadette, la duchesse d'Alençon lors de son séjour à l'hôpital du docteur Richard von Krafft-Ebing à Graz pour « troubles nerveux ». Lucide mais non dénué d'humour, il prétendait « nous avons tous un grain dans la famille ! ».

La clinique ophtalmologique de la Nymphenburger Straße de Munich porte son nom[9]. Elle est léguée en 1909 à la mort du duc, à son épouse qui le secondait[10].

Mort et funérailles[modifier | modifier le code]

Charles Théodore en Bavière, dont la santé était devenue fragile, meurt, des suites d'une pleurésie, à Kreuth, le , à l'âge de 70 ans. Avant sa mise en bière, le lendemain, un service funèbre intime est prononcé en la seule présence des enfants du défunt et de quelques proches de la famille. Son corps est transporté à Tegernsee le surlendemain et déposé dans la grande salle de marbre. Il est inhumé, le suivant, sans solennités, selon ses souhaits, et donc en l'absence du prince-régent Luitpold qui avait toutefois fait prononcer un Requiem, en l'église Saint-Quirin de l'abbaye de Tegernsee[7],[10]. Son fils Louis Guillaume lui succède en qualité de chef de la maison ducale en Bavière[5].

Honneurs[modifier | modifier le code]

Ascendance[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Michel Huberty et Alain Giraud 1985, p. 423-424.
  2. Michel Huberty et Alain Giraud 1985, p. 423.
  3. Hermann von Witzleben et Ilka von Vignau 1976, p. 302-304.
  4. Hermann von Witzleben et Ilka von Vignau 1976, p. 305.
  5. a b et c Michel Huberty et Alain Giraud 1985, p. 447.
  6. Hermann von Witzleben et Ilka von Vignau 1976, p. 310-311.
  7. a et b Michel Huberty et Alain Giraud 1985, p. 424.
  8. a et b Bilteryst, Defrance et van Loon 2022, p. 12.
  9. a et b Bestenreiner 2004, p. 19.
  10. a et b Anonyme, « La mort du duc Charles-Théodore », Journal de Bruxelles, no 338,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Michel Huberty et Alain Giraud, L'Allemagne dynastique : Wittelsbach, t. IV, Le Perreux-sur-Marne, Alain Giraud, , 545 p. (ISBN 978-2-901138-04-4). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • Nicolas Énache, La descendance de Marie-Thérèse de Habsbourg, Paris, L'Intermédiaire des chercheurs et des curieux, , 793 p. (ISBN 978-2-908003-04-8), p. 685-687.
  • Erika Bestenreiner, Sissi, ses frères et sœurs : Valse tragique en Bavière, Paris, Pygmalion, , 285 p. (ISBN 978-2-85704-852-7), p. 19.
  • (de) Hermann von Witzleben et Ilka von Vignau, Die Herzöge in Bayern : von der Pfalz zum Tegernsee, Munich, Prestel, , 408 p. (ISBN 978-3-7913-0394-9).
  • Damien Bilteryst, Olivier Defrance et Joseph van Loon, « Les Biederstein, cousins oubliés de la reine Élisabeth, années 1875-1906 », Museum Dynasticum, vol. XXXIV, no 1,‎ , p. 2-26 (ISSN 0777-0936, lire en ligne, consulté le ).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]