Cavalier King Charles Spaniel

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Cavalier King Charles Spaniel
Cavalier King Charles Spaniel blenheim en exposition.
Cavalier King Charles Spaniel blenheim en exposition.
Région d’origine
Région Drapeau de l'Angleterre Angleterre
Caractéristiques
Taille 25 à 35 cm pour le mâle et 25 à 33 pour la femelle
Poil Poil long, soyeux, rarement bouclé.
Robe Noir et feu, Rubis, Blenheim et Tricolore.
Tête Crâne presque plat entre les oreilles avec un stop peu accentué.
Yeux Grands, sombres, globuleux et ronds mais pas saillants. Les yeux sont bien écartés.
Oreilles portées en général avec le poil long, attachées haut. 35 cm
Queue La longueur est proportionnée à celle du corps, queue en panache
Caractère Gai, sensible, affectueux, très doux, très joueur.
Nomenclature FCI
  • groupe 9
    • section 7
      • no 136

Le Cavalier King Charles Spaniel est un petit chien d'agrément d'origine anglaise, dérivé d'une race d'épagneuls nains, le King Charles Spaniel. En français, dans le langage courant, son nom est fréquemment abrégé en Cavalier King Charles, voire en Cavalier ou en C. K. C.

Histoire[modifier | modifier le code]

Le futur roi Charles II d'Angleterre avec son frère le futur Jacques II (habillé en fille selon la coutume), sa sœur Marie et ses King Charles Spaniel.

Le Cavalier King Charles est apparu en 1924. Il est issu d'une race fort ancienne, le King Charles Spaniel, dont on a retrouvé la trace dans des documents datant du XVIe siècle.

A l’inverse de la croyance populaire, ce n’est pas le chien des rois, mais représentait plutôt les enfants atteints de la maladie des os de verres.

En effet, c'est Charles II d'Angleterre (1630-1685) qui donna aux épagneuls nains anglais leurs lettres de noblesse. Il en avait une telle passion qu'ils furent dénommés King Charles Spaniels. Le roi ne se déplaçait jamais sans ses chiens qui avaient même le droit d'entrer dans le parlement[1].

La concurrence arriva avec les carlins et les pékinois qui possèdent un nez plat, les éleveurs ont sélectionné des chiens avec des museaux de plus en plus courts pour répondre à ces critères esthétiques [2],[3].

La race connut un tel succès que pour la protéger de croisements mal venus, le Toy Spaniel Club fut fondé en 1886 pour établir divers principes et reconnut officiellement le King Charles. Il fut également décidé que son nom serait différent en fonction de ses couleurs. Ainsi les unicolores furent nommés rubis, les noirs et feu King Charles, les tricolores prince Charles et les orange et blanc devenaient blenheim. En 1903, la confusion est telle au Kennel Club, qu'il fallait donner un nom, non plus par la couleur mais par la morphologie. Le roi Édouard VII intervint et la dénomination historique de King Charles fut retenue.

En 1926 dans le catalogue de l'exposition de Crufts se trouvait l'annonce suivante : « Sont recherchés des blenheims Spaniels de l'ancien type, tels qu'ils sont représentés dans les gravures et tableaux du temps de Charles II, avec museau allongé, pas de stop, crâne plat avec le spot caractéristique en son centre. Le premier prix de 25 livres dans les 947 et 948 sera offert par Roswell Eldridge de New York, USA. Ce prix ira à qui recréera le type ancien souhaité. » La reproduction du tableau de Landseer, The cavalier's pet, était jointe.

Le premier gagnant fut Ferdi of Monham, né le , donc avant la parution de l'annonce ce qui signifiait qu'il existait encore des King Charles ancien modèle. Mais leur existence posa un problème car on avait deux races de chiens : les King Charles au nez court et les King Charles ancien style au nez plus long. Ainsi durant plusieurs années, dans les expositions, l'appellation old type King Charles Spaniels fut choisie. Alors en 1928, puisque Eldridge s'était servi du tableau The cavalier's pet pour ses recherches, il fut décidé que l'ancien type serait dénommé Cavalier King Charles. Cette dénomination sera officialisée en 1945.

Cependant un dilemme existait : les Cavalier King Charles étaient physiquement les plus proches des chiens tant aimés par Charles II, d'où de nombreuses erreurs d'appellation.

Le Cavalier King Charles est reconnu comme race en 1945[4].

Origine du nom Blenheim pour les roux et blanc[modifier | modifier le code]

Blenheim avec sa tache remarquable ou spot

Normalement, le véritable blenheim possède une tache rousse au milieu du blanc de son crâne dont voici la légende : en 1705, la duchesse Sarah, épouse du duc de Marlborough, attendait vainement des nouvelles de son époux parti à la guerre en Bavière, sur les rives du Danube à Blenheim. Nerveuse et anxieuse, elle frotta son pouce fortement sur le front de sa chienne qu'elle tenait sur ses genoux. Cette dernière attendait une portée. Quelques jours plus tard, elle mit au monde des chiots qui portaient tous une marque rousse correspondant au pouce de la duchesse.

C'est à la suite de la victoire éclatante du duc de Marlborough à la bataille de Blenheim, que le duc décida de baptiser les petits épagneuls blanc et roux « blenheim ».

Le spot correspondant à la marque du pouce de la duchesse Sarah dit « lozenge » en anglais, est une caractéristique très appréciée de la couleur blenheim.

Apparence[modifier | modifier le code]

Il existe quatre type de robes :

  • noir et feu (noir et roux) : noir avec des taches feu au-dessus des yeux, sur les joues, à l'intérieur des oreilles, sur la poitrine, les membres et sous la queue. La couleur feu doit être vive. Les marques blanches ne sont pas admises ;
  • tricolore (noir, blanc & roux) : noir et blanc bien espacés et répartis avec des marques feu au-dessus des yeux, sur les joues, à l'intérieur des oreilles, à l'intérieur des membres et sous la queue.Le manteau noir est tout à fait admis de nos jours, l’absence de liste est non confirmable ;
  • ruby (robe rousse) : unicolore, d'un rouge intense. Les marques blanches ne sont pas admises ;
  • blenheim (roux et blanc) : marques rousses bien réparties sur un fond blanc perle. Les marques doivent se scinder d'une façon égale sur la tête, la présence entre les oreilles de la « marque du pouce de la duchesse Sarah » ou spot est un plus. Un chien qui n'aura qu'un seul œil cerné de roux est dit « pirate » ; c'est considéré comme un défaut, et n'est pas apte à l'examen de confirmation blenheim.

Caractère[modifier | modifier le code]

Cavalier King Charles dans un parcours d'agility.

Même si ses origines font référence à ses qualités cynégétiques, le Cavalier King Charles se plaît aujourd'hui bien plus dans la peau de compagnon que dans celle de chasseur. Il est devenu un exemple de chien de compagnie, dévoué et attaché à ses maîtres. Il ne leur demande qu'une chose : passer du temps avec eux. Compagnon de toute la famille, il s'adapte à toutes les situations et se plaît aussi bien en appartement qu'à la campagne pourvu qu'on lui procure sa dose d'activité quotidienne[5]. En effet, il reste un épagneul et doit pouvoir se dépenser. Ainsi, l'agility est un sport qui lui convient, mais la maladie cardiaque dont ils sont quasiment tous atteints et les luxations de la rotule sont un handicap, une hernie discale est aussi génétique.

Chiot blenheim de 3 mois


Le Cavalier King Charles a un caractère très doux et affectueux.

Toujours de bonne humeur, il se montre particulièrement sociable. Il aime interagir autant avec les gens qu'avec d'autres chiens[6]. Il est également très joueur. Il aime jouer avec ses jouets ou avec des chiens.

C'est un des chiens préférés des personnes âgées, puisqu'il aime faire des siestes sur son maître[7]. Son éducation est primordiale, il peut adopter des comportements déviants s'il n'est pas éduqué jeune et s'il est mal pris en main. Il est très exubérant et empiète facilement sur le territoire de son maître[8].

Entretien[modifier | modifier le code]

Cavalier King Charles chez le toiletteur

Un brossage régulier de son poils est nécessaire notamment pour démêler les nœuds susceptibles de se former au niveau des franges[9]. Les yeux peuvent être nettoyés avec du sérum physiologique ou une lotion adaptée s'ils ont tendance à couler et à tacher le poils[9].

Santé[modifier | modifier le code]

Les Cavaliers ont une espérance de vie d'une dizaine d'années, et sont génétiquement prédisposés à développer différentes maladies :

Endocardiose mitrale[modifier | modifier le code]

L'endocardiose mitrale ou Mitral Valve Disease (MVD), est une cardiomyopathie courante chez les Cavalier King Charles qui correspond à un affaissement de la valve mitrale et se traduit par un souffle au cœur précoce[12].

Le diagnostic est posé après une échographie cardiaque effectuée dès l'âge de 18 mois. Un tel dépistage est indispensable car à défaut de traitement curatif, un traitement médicamenteux permet de ralentir son évolution. Ce dépistage est aussi indispensable à la sélection des reproducteurs de la race.

La MVD se présente en 5 phases allant du simple souffle mitral à la rupture de la valve mitrale. Le processus de reflux qui ne peut être pris en charge du fait de l'altération de la valve mitrale provoque une dilatation de l'atrium gauche puis une insuffisance cardiaque lorsque l'augmentation de la fréquence cardiaque ne peut plus compenser la baisse du débit artériel par diminution de la quantité de sang éjecté dans l'aorte, le sang refluant dans l'atrium. Le principal effet de la MVD est de provoquer des œdèmes pulmonaires entraînant la mort du chien atteint .

Syringomyélie[modifier | modifier le code]

Sa prévalence est estimée à 1 cavalier King Charles sur 60 au Royaume-Uni, avec douleur dans 72 % des cas[13]. Chez le cavalier, la syringomyélie est provoquée le plus souvent par une hypoplasieoccipitale, ce qui provoque une étroitesse de l'espace accordé au cervelet et à la moelle épinière. Parfois asymptomatique, la syringomyélie se manifeste par des douleurs au niveau de la tête, du cou et des douleurs neurologiques. Les symptômes apparaissent généralement entre l'âge de 6 mois et de trois ans[10].

La maladie se traduit au début des symptômes par des grattages de flanc et d'oreilles provoqués par des douleurs neuropathiques.

La maladie se diagnostique par IRM. Un traitement à base d'anti-inflammatoires non stéroïdiens ou de cortico-stéroïdes peut soulager les manifestations modérées de la syringomyélie. Dans les cas plus sévères, l'emploi d'opioïde peut être envisagé, tout comme celui de la gabapentine. L'élargissement du foramen magnum est réalisable par chirurgie[9].

Conséquences légales[modifier | modifier le code]

En février 2022, le tribunal d'Oslo (Norvège) décide d'interdire l'élevage des Cavaliers King Charles car, du fait de la consanguinité des races, cette pratique leur inflige de nombreuses maladies héréditaires et des souffrances incompatibles avec la loi sur la protection animale[14].

Dans la culture populaire[modifier | modifier le code]

Ayant appartenu à des personnalités (liste non exhaustive) :

  • Dans le roman "Klara" de l'auteur Blandine Deltreuil, quatre cavaliers King Charles font partie des personnages principaux.
  • Dans le livre documentaire "L'Incroyable Chewby-Doo", l'auteur Blandine Deltreuil nous raconte l'histoire d'un cavalier King Charles souffrant de plusieurs maladies génétiques.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Didier Hallépée, Pensées Royales Canines : les pensées du King Charles, Domptin, Carrefour du Net, , 64 p. (ISBN 978-2-35451-045-9, lire en ligne)
  2. « Le cavalier à travers les siècles », sur deluline.chiens-de-france.com (consulté le ) : « Au XVIIIème siècles, d'autres chiens de compagnie font leur apparition à la cour (carlins et autres chiens à face plate) et rencontrent un vif succès. Pour lutter contre cette concurrence les éleveurs de king charles se mettent à pratiquer des croisements pour obtenir des museaux plus courts. »
  3. Emmanuelle Dal'Secco, Le cavalier King Charles, Paris, Editions Artemis, , 49 p. (ISBN 978-2-84416-702-6, lire en ligne), P21 Menacé de disparition Au début du XIXe siècle, les chiens à face plate, comme le carlin, connaissent un réel engouement, Le king charles se soumet à cette mode et, peu à peu, sa physionomie se modifie, son nez s'aplatit, au point que l'ancien modèle au museau allongé est menacé d'extinction.
  4. « Le Cavalier King Charles Spaniel : origine, taille et caractère », sur LEFIGARO, (consulté le )
  5. Brigitte Bulard-Cordeau, Les plus belles races de chiens, Larousse, , 96 p. (ISBN 978-2-03-587883-0, lire en ligne), P34 Le meilleur ami de l'homme ...Le standard l'indique : il n'a peur de rien. Drôle à souhait avec son air princier, il participe joyeusement à la vie de famille. Il raffole de promenades,
  6. « Cavalier King Charles Spaniel : caractère, santé, alimentation, prix et entretien », sur Woopets (consulté le )
  7. « Cavalier king Charles Spaniel », sur DogsPlanet.com (consulté le )
  8. (en) Vince Stead, Learn How to Train and Understand Your Cavalier King Charles Puppy & Dog, Lulu.com, , 150 p. (ISBN 978-1-329-48298-2, lire en ligne), P9 Well-behaved and well sociable are two traits that come naturally to the Cavalier King Charles Spaniel. They love to be amongst people and other animals...
  9. a b et c Magali Breton-Hay, « La Cavalier King Charles », La Semaine Vétérinaire - Supplément ASV, no 26,‎ , p. 21
  10. a et b (en) C. RUSBRIDGE, « Neurological diseases of the Cavalier King Charles spaniel », Journal of Small Animal Practice, vol. 46,‎ , p. 265-272
  11. Clare Rusbridge et Susan P. Knowler, « Inheritance of Occipital Bone Hypoplasia (Chiari Type I Malformation) in Cavalier King Charles Spaniels », Journal of Veterinary Internal Medicine, vol. 18, no 5,‎ , p. 673–678 (ISSN 0891-6640 et 1939-1676, DOI 10.1111/j.1939-1676.2004.tb02605.x, lire en ligne, consulté le )
  12. Valérie Chetboul, Renaud Tissier, Florence Villaret et Audrey Nicolle, « Endocardiose mitrale de l'épagneul Cavalier King Charles en France: étude épidémiologique, clinique et écho-Doppler de 451 cas », Bulletin de l'Académie Vétérinaire de France, vol. 157, no 1,‎ , p. 81–86 (DOI 10.4267/2042/47690, lire en ligne, consulté le )
  13. Valentine Charmard, « 1 Cavalier King Charles sur 60 atteint de syringomyélie au Royaume-Uni », sur lepointveterinaire.fr, (consulté le )
  14. a b et c « La Norvège interdit l'élevage de Cavalier King Charles, un chien trop mignon pour être heureux », sur geo.fr, (consulté le )
  15. (en) Sandra Choron et Harry Choron, Planet Dog : A Doglopedia, Houghton Mifflin Harcourt, , 364 p. (ISBN 0-618-51752-9, lire en ligne)
  16. (en) Paul Kekai Manansala, Quests of the Dragon and Bird Clan, Lulu.com, , 528 p. (ISBN 978-1-4303-0899-7, lire en ligne)
  17. (en) Who Was Queen Victoria?, Penguin Books Limited, , 112 p. (ISBN 978-0-14-136947-1, lire en ligne), Victoria loved running and playing with her dog, a King Charles Spaniel named Dash.
  18. Alfred Edmund Brehm et Z. Gerbe, La vie des animaux illustrée : description populaire du règne animal, J.B. Bailière et fils, (lire en ligne)
  19. (en) Dog Fancy Magazine, Cavalier King Charles Spaniel, i5 Publishing, , 176 p. (ISBN 978-1-59378-849-0, lire en ligne)
  20. a et b (en) Dog Fancy Magazine, Cavalier King Charles Spaniel, i5 Publishing, , 176 p. (ISBN 978-1-59378-849-0, lire en ligne)
  21. (en) AKC Gazette, American Kennel Club, Incorporated, (lire en ligne)
  22. (en) Belva Plain, Crescent City, Random House Publishing Group, , 528 p. (ISBN 978-0-307-57449-7, lire en ligne)
  23. (en) Stanley Coren, Why We Love The Dogs We Do : How To Find The Dog That Matches Your Personality, Simon and Schuster, , 288 p. (ISBN 978-1-4711-0940-9, lire en ligne)
  24. Daniel Harmand, Les évadées d'Orsay, Editions Saint Martin, , 180 p. (ISBN 978-2-916766-73-7, lire en ligne)
  25. (en) Nintendo of America Inc, Pups : the official Nintendogs companion, Nintendo of America, , 96 p. (ISBN 978-1-59812-007-3, lire en ligne)
  26. Henri Troyat, Namouna ou la chaleur animale, Grasset, , 238 p. (ISBN 978-2-246-79174-4, lire en ligne)
  27. (en) Norma Moffat, The Cavalier King Charles Spaniel : An Owner's Guide to a Happy Healthy Pet, Wiley, , 160 p. (ISBN 978-1-58245-125-1, lire en ligne)
  28. L'Express, Presse-Union, (lire en ligne)
  29. (en) P. J. Blue, Three White Dogs Cookbook : A Five-Ingredient Or Less Canine Cookbook Filled with Fun Facts, iUniverse, , 196 p. (ISBN 978-1-4401-0058-1, lire en ligne)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Sources bibliographiques[modifier | modifier le code]

  • (fr) Christian Limouzy, Le Cavalier King Charles spanieul, Paris, Editions De Vecchi, , 159 p. (ISBN 978-2-7328-8703-6)
  • (fr) Danielle Marchand, Le Cavalier King Charles, Paris, Editions Artémis, , 143 p. (ISBN 2-84416-360-2)

Liens internes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]