Moniteur d'activité physique

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Des bracelets connectés Samsung Galaxy Fit.

Un moniteur d'activité physique, aussi appelé bracelet connecté ou traqueur d'activité (en anglais, activity tracker[1]) est un appareil électronique ou une application qui permet de mesurer l'intensité et la quantité d'activité physique effectuée par un individu tels que la distance marchée ou courue, la consommation et la dépense de calories, et dans certains cas le rythme cardiaque et la qualité du sommeil. Le but du moniteur est d'augmenter la motivation de son utilisateur et de lui permettre d'améliorer ses performances.

Le terme est maintenant utilisé principalement pour désigner des appareils électroniques de surveillance dédiés qui sont synchronisés, dans de nombreux cas sans fil, à un ordinateur ou à un téléphone intelligent pour le suivi des données à long terme. Il s'agit alors d'un exemple de technologie portable et d'objet connecté.

Le terme est aussi utilisé pour désigner des applications sur téléphones intelligents et des applications Facebook[2].

En 2017, selon une enquête internationale lancée par Mozilla (189 770 répondeurs), c'est aux États-Unis que ces objets sont proportionnellement les plus répandus (chez les personnes ayant répondu à ce sondage aux Etats-Unis, les traqueurs y constituaient 22% des objets connectés, contre 12 % en moyenne globale[3]).

Fonctions[modifier | modifier le code]

Un entraîneur électronique ou d'autres types de traqueurs d'activité (éventuellement dotés d'un algorithme d’apprentissage) peuvent mesurer les pas (comme un podomètre), les mouvements (via un accéléromètre) et durant la nuit, les battements du cœur et bien d’autres éléments. Ils aident l'utilisateur à atteindre les 10 000 pas quotidiens recommandés par l'Organisation mondiale de la santé (OMS)[4].

Ils utilisent divers moyens d'informer son utilisateur et de changer son comportement, en entretenant sa motivation ; ces moyens sont par exemple des notifications d'inactivité, des récompenses, des réveils, des défis entre amis, des conseils, et des bilans et graphiques mensuels d'activités... pour changer son comportement vis-à-vis de l'activité[5],[6].

Certains dispositifs ont de possibles usages paramédicaux, par exemple :

  • en évaluant la qualité du sommeil (via une analyse des mouvements du dormeur) ;
  • en suivant l'arythmie cardiaque pour mieux la gérer[7] ;
  • en facilitant l'auto-suivi de l'alimentation et/ou du poids pour aider l'utilisateur à atteindre ses objectifs[4], au service de diabétiques par exemple[8], par exemple dans un programme de lutte contre l'obésité ou de santé en période post-ménopause[9].
  • en facilitant le suivi de l'activité physique de personnes en maison de retraite ou maison de santé[10]

Histoire[modifier | modifier le code]

Aujourd'hui, le terme moniteur d'activité physique se réfère principalement à des dispositifs portables qui mesurent l'intensité et la quantité d'activité physique effectuée par un individu. Le concept est né de journaux écrits qui ont conduit à des journaux informatiques de type tableur dans lesquels les entrées étaient faites manuellement, comme les journaux proposés aux États-Unis par le Conseil du Président sur la condition physique et les sports (President's Council on Physical Fitness and Sports (en)) dans le cadre du Défi du Président (The President's Challenge (en))[11].

Des améliorations technologiques à la fin du 20e et début du 21e siècle ont permis d'automatiser le suivi et l'enregistrement des activités physiques et de les intégrer dans des équipements portables. Les premiers exemples comprennent des ordinateurs de vélo de la taille d'une montre-bracelet, disponibles depuis au moins le début des années 1990, qui enregistrent la vitesse, la durée, la distance parcourue, etc. Des moniteurs de fréquence cardiaque portables étaient disponibles pour les athlètes en 1981[12]. Des moniteurs d'activité portables, y compris des moniteurs sans fil de surveillance du rythme cardiaque intégrés à des équipements de mise en forme, étaient disponibles pour le grand public au début des années 2000.

Les moniteur d'activité physique électroniques sont fondamentalement des versions améliorées de podomètres ; en plus de compter les pas, ils utilisent des accéléromètres, des altimètres et divers autres senseurs pour calculer la distance parcourue, faire des graphiques de l'activité physique globale, calculer la dépense calorique, et dans certains cas, surveiller et le rythme cardiaque et la qualité du sommeil[13],[14],[15].

Certains modèles plus récents s'approchent de la définition américaine d'un moniteur médical de classe II, et certains fabricants espèrent les rendre capables de détecter des problèmes médicaux[16].

Les premiers moniteurs tels que le Fitbit original (2009), étaient portés accrochés à la taille[13]. Par la suite, les formats des moniteurs se sont diversifiés pour inclure des bracelets, des brassards et les petits appareils qui peuvent être accrochés n'importe où[17]. Apple et Nike ont développé le Nike+iPod, une chaussure équipée d'un capteur qui fonctionne avec un iPod Nano.

En outre, des applications de suivi d'activité physique existent pour les téléphones intelligents et Facebook[15]. Le système Nike+ fonctionne maintenant sans le capteur de la chaussure, en utilisant le GPS d'un téléphone intelligent. La montre Apple et d'autres montres intelligentes offrent des fonctions semblables[16].

Aux États-Unis, BodyMedia (en) a développé un moniteur jetable qui est porté pendant une semaine et qui vise à informer des prestataires de soins, des compagnies d'assurance ou des employeurs de la condition physique de leurs clients ou de leurs employés[18].

La compagnie Jawbone, à travers son produit UP for Groups , regroupe et anonymise les données recueillies par les moniteurs des employés d'une compagnie pour permettre la compagnie de connaître la condition physique de ses employés tout en préservant la confidentialité des résultats[19]. D'autres moniteurs d'activité sont spécialisés dans la surveillance des signes vitaux des personnes âgées, des épileptiques ou des personnes souffrant de troubles du sommeil et alertent un soignant lorsqu'ils détectent un problème[16].

Les oreillettes et casques d'écoute sont de meilleurs outils pour mesurer certaines données, y compris la température de base du corps. La compagnie Valencell (en) a développé des capteurs qui prennent leurs lectures dans l'oreille plutôt qu'au poignet, sur le bras, ou à la taille[20].

Il existe même des moniteurs d'activité montés sur des colliers de chien[21],[22],[23].

Une grande partie de l'attrait des moniteurs d'activité et ce qui les rend très efficaces pour améliorer la forme personnelle vient de ce qu'ils transforment l'activité physique en jeu, et de la dimension sociale du partage des résultats via les réseaux sociaux et de la rivalité qui en résulte[13],[15],[24],[25]. Le dispositif peut alors servir comme un moyen d'identification à une communauté[26].

Utilisation dans le domaine de la santé[modifier | modifier le code]

Plusieurs études ont analysé l'impact des moniteurs d'activité physique sur la perte de poids. Dans son référentiel de bonnes pratiques sur les applications et les objets connectés en santé, la Hauté Autorité de Santé cite plusieurs études[27]. Dès 2012, une étude de l'University d'Illinois analyse les critères de qualité des applications mobiles et des moniteurs d'activités efficaces pour inciter à accroître l'activité physique[28]. En 2013 et 2014, plusieurs études mettent en avant l’intérêt des applications mobiles couplées à un moniteur d'activité physique pour la perte de poids[29],[30] ou dans le cadre de recommandation pour lutter contre l'obésité pédiatrique[31].

En 2014, une étude réalisée par des chercheurs espagnols caractérise les applications et les moniteurs d'activité qui ont le meilleur impact : "définir des profils d’activités physiques, mise en place d’objectifs, feedback en temps réel, réseau de soutien et consultation d’experts en ligne"[32].

Une étude de 2015, publiée dans le American Journal of Epidemiology conclut que l'utilisation d'un téléphone mobile et d'un moniteur d'activité physique est un outil utile pour favoriser la perte de poids chez les adultes en surpoids et obèses. Dans cette étude l'Indice de masse corporelle et le poids (−1,44 kg avec un IC95 % : −2,12 à −0,76) sont améliorés.

En 2016, une équipe de chercheurs de l'Université de Pittsburgh compare l'efficacité du suivi avec un simple site web et avec un moniteur d'activité physique portable. Les deux groupes présentent des améliorations significatives de la composition corporelle et de l'activité physique et de l'alimentation mais sans différence significative entre les groupes[33].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Fiche terminologique de moniteur d'activité physique sur le site du Grand dictionnaire terminologique de l'Office québécois de la langue française
  2. (en) Menaspà P. Effortless activity tracking with Google Fit. Br J Sports Med. 2015
  3. Mozilla (2017) 10 découvertes intéressantes grâce aux réponses au questionnaire À quel point êtes-vous connecté·e ?, novembre 2017, consulté le 8 nov 2017
  4. a et b Article intitulé « Choisir son coach électronique
  5. Mercer, K., Li, M., Giangregorio, L., Burns, C., & Grindrod, K. (2016). change techniques present in wearable activity trackers: a critical analysis. JMIR mHealth and uHealth, 4(2).
  6. Duncan M, Murawski B, Short CE, Rebar AL, Schoeppe S, Alley S, Vandelanotte C, Kirwan M. (2017) Activity Trackers Implement Different Behavior Change Techniques for Activity, Sleep, and Sedentary Behaviors.Interactive Journal of Medical Research, aout, 14; 6(2):e13
  7. Rudner J, McDougall C, Sailam V, Smith M & Sacchetti A (2016) Interrogation of patient smartphone activity tracker to assist arrhythmia management. Annals of emergency medicine, 68(3), 292-294.
  8. Bennani, A., Boutamine, S., Istrate, D., Blanchard, F., & Herbin, M. (2015). Application mobile utilisant des capteurs d’activité physique connectés pour l’accompagnement thérapeutique du patient diabétique. European Research in Telemedicine/La Recherche Européenne en Télémédecine, 4(4), 137| résumé
  9. Cadmus-Bertram, L., Marcus, B. H., Patterson, R. E., Parker, B. A., & Morey, B. L. (2015). Use of the Fitbit to measure adherence to a physical activity intervention among overweight or obese, postmenopausal women: self-monitoring trajectory during 16 week. JMIR mHealth and uHealth, 3(4).
  10. Fafoutis, X., Janko, B., Mellios, E., Hilton, G., Sherratt, R. S., Piechocki, R., & Craddock, I. (2017). SPW-1: A low-maintenance wearable activity tracker for residential monitoring and healthcare applications. In eHealth 360° (pp. 294-305). Springer International Publishing.
  11. "Governor Rell’s Committee on Physical Fitness calls on residents to join President’s Challenge to get more active", Press release, Stamford Plus, April 2, 2008.
  12. "Olympic Medical Institute Validates Polar RS800 Running Computer And Training System", Polar, November 7, 2006, retrieved February 25, 2014, archived February 25, 2014.
  13. a b et c Jeff Beckham, "Fitness Trackers Use Psychology to Motivate Couch Potatoes", Wired, April 19, 2012.
  14. Jill Duffy, "The Best Activity Trackers for Fitness", PC Magazine, May 22, 2013.
  15. a b et c Caroline McCarthy, "Work out, get on scale...tell your friends?", CNET, July 21, 2010.
  16. a b et c Dan Holden, "Worn Out: The Dark Side of Wearable Technology", Metro Silicon Valley, September 24, 2014, pp. 16–18.
  17. (en) Danny Sullivan, « The test begins: My life with four activity trackers, fitness bands », CNET, .
  18. "CES: Track your activity level, get cheaper health insurance?", Stream, Consumer Electronics Show, MarketWatch, The Wall Street Journal, January 10, 2013.
  19. "Tracker shares your habits with work", Technology, BBC News, January 7, 2015 (video).
  20. David Z. Morris, "Forget the iWatch. Headphones are the original wearable tech", Fortune, June 24, 2014.
  21. "Whistle wearable technology for dogs lets owners monitor pet activity", De Zeen, May 14, 2014.
  22. Jill Duffy, "Whistle Dog Activity Tracker Adds GPS Location Finder", PC Magazine, May 21, 2014.
  23. Heather Zimmerman, "Digital Dog", Metro Silicon Valley, September 24, 2014, p. 17.
  24. G. F., "Quantified self: Fit, fit, hooray!", Babbage, The Economist, May 24, 2013.
  25. Chuong Nguyen, "Zamzee Activity Tracker Hopes to Combat Obesity in Children", Ubergizmo, November 23, 2010.
  26. Sherry Turkle, "Always On/Always-On-You: The Tethered Self", in: Handbook of Mobile And Communication Studies, ed. James Everett Katz, Cambridge, Massachusetts: MIT, 2008, (ISBN 9780262276818), pp. 121–37.
  27. « Haute Autorité de Santé - Good practice guidelines on health apps and smart devices (mobile health or mhealth) », sur www.has-sante.fr (consulté le )
  28. Jason Fanning, Sean P. Mullen et Edward McAuley, « Increasing physical activity with mobile devices: a meta-analysis », Journal of Medical Internet Research, vol. 14, no 6,‎ , e161 (ISSN 1438-8871, PMID 23171838, PMCID PMCPMC3514847, DOI 10.2196/jmir.2171, lire en ligne, consulté le )
  29. Janna Stephens et Jerilyn Allen, « Mobile phone interventions to increase physical activity and reduce weight: a systematic review », The Journal of Cardiovascular Nursing, vol. 28, no 4,‎ , p. 320–329 (ISSN 1550-5049, PMID 22635061, PMCID PMCPMC3681804, DOI 10.1097/JCN.0b013e318250a3e7, lire en ligne, consulté le )
  30. Gillian A. O'Reilly et Donna Spruijt-Metz, « Current mHealth technologies for physical activity assessment and promotion », American Journal of Preventive Medicine, vol. 45, no 4,‎ , p. 501–507 (ISSN 1873-2607, PMID 24050427, PMCID PMCPMC4199827, DOI 10.1016/j.amepre.2013.05.012, lire en ligne, consulté le )
  31. Jessica R. Wearing, Nikki Nollen, Christie Befort et Ann M. Davis, « iPhone app adherence to expert-recommended guidelines for pediatric obesity prevention », Childhood Obesity (Print), vol. 10, no 2,‎ , p. 132–144 (ISSN 2153-2176, PMID 24655230, PMCID PMCPMC3991997, DOI 10.1089/chi.2013.0084, lire en ligne, consulté le )
  32. Judit Bort-Roig, Nicholas D. Gilson, Anna Puig-Ribera et Ruth S. Contreras, « Measuring and influencing physical activity with smartphone technology: a systematic review », Sports Medicine (Auckland, N.Z.), vol. 44, no 5,‎ , p. 671–686 (ISSN 1179-2035, PMID 24497157, DOI 10.1007/s40279-014-0142-5, lire en ligne, consulté le )
  33. John M. Jakicic, Kelliann K. Davis, Renee J. Rogers et Wendy C. King, « Effect of Wearable Technology Combined with a Lifestyle Intervention on Long-Term Weight Loss: the IDEA Randomized Clinical Trial », JAMA, vol. 316, no 11,‎ , p. 1161–1171 (ISSN 0098-7484, PMID 27654602, PMCID PMCPMC5480209, DOI 10.1001/jama.2016.12858, lire en ligne, consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]