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Biathlon
Description de l'image Biathlon pictogram.svg.
Fédération internationale Union internationale de biathlon (fondée en 1993)
Sport olympique depuis

1960 (hommes)

1992 (femmes)
Description de cette image, également commentée ci-après
Départ d'une poursuite à Oberhof en 2018.

Le biathlon (du latin bi-, « deux », et du grec athlon (ἆθλον) « combat, lutte »[1]) est un sport d'hiver, généralement associé à la famille du ski nordique, qui combine deux disciplines : le ski de fond et le tir à la carabine. Ce sport d'essence militaire[2] demande ainsi de pouvoir alterner rapidement entre des phases d'efforts longs et intenses et des phases de concentration et d'adresse. Toutes les compétitions de biathlon se déroulent selon le même principe : les concurrents doivent effectuer plusieurs tours sur un parcours de ski de fond damé ; entre chaque tour, ils s'arrêtent sur un pas de tir pour tenter d'atteindre cinq cibles, chaque cible manquée étant sanctionnée d'une pénalité. Le nombre et la longueur des tours de ski, le nombre de séances de tir, la nature des pénalités et le format de course (individuelle ou par équipe, contre-la-montre ou en ligne) varient ensuite selon les différentes épreuves.

Le biathlon puise des origines très anciennes dans les traditions de chasse à ski des pays d'Europe du Nord, reprises et développées à des fins d'entraînement militaire par les armées scandinaves à partir du XVIIIème siècle. Une première épreuve associant ski et tir, la patrouille militaire, s'est disputée lors de l'édition inaugurale des Jeux olympiques d'hiver en 1924 à Chamonix, mais elle ne fut pas reconduite ensuite[3]. Le biathlon moderne prend forme et se codifie dans les années 1950 et (re)devient rapidement sport olympique, dès les J.O. de Squaw Valley en 1960, deux ans après l'organisation des premiers championnats du monde en Autriche[4]. Une seule épreuve est alors au programme, un contre-la-montre de 20 km où le tir se pratique avec des armes de gros calibre, héritage du passé militaire encore proche. L'adoption des carabines de petit calibre, concomitante à la création de la coupe du monde en 1978, a permis une démocratisation du biathlon en rendant la pratique du tir plus accessible et sûre[5]. Ce changement a également favorisé une progressive féminisation, qui aboutit à l'introduction des compétitions féminines au programme olympique lors des Jeux d'Albertville en 1992. Le biathlon est aujourd'hui un sport totalement mixte, offrant une reconnaissance et une rémunération équivalentes entre les hommes et les femmes.

Le biathlon est régi par l'Union internationale de biathlon (IBU), étant ainsi le seul sport de neige à ne pas être pratiqué sous l'égide de la Fédération internationale de ski. L'IBU s'est engagée depuis les années 1990 dans le développement de nouveaux formats de compétition en confrontation directe (poursuite, départ groupé, relais mixtes), plus spectaculaires et télégéniques que les traditionnelles épreuves contre-la-montre (individuel et sprint). Cette stratégie a favorisé une augmentation de la popularité du biathlon, qui s'est érigé au rang de sport d'hiver majeur en Europe, notamment dans les pays nordiques (Norvège, Suède), en Russie et en Allemagne. Ces nations, ainsi que la France où la médaille d'or obtenue par le relais féminin aux Jeux d'Albertville a constitué le point de départ de l'essor de la discipline[6], dominent largement les palmarès internationaux.

A l'instar de la plupart des sports d'hiver, la saison de biathlon est condensée de novembre à mars. Mais la pratique peut s'étendre en dehors de la période hivernale grâce à l'utilisation de skis à roulettes. Il existe ainsi de nombreux festivals et compétitions d'été qui permettent aux sportifs de haut niveau de s'entraîner tout au long de l'année.

Histoire[modifier | modifier le code]

Prémices[modifier | modifier le code]

Un soldat armé avec des skis. Gravure datant du XVIe siècle du Suédois Olaus Magnus.

Dès le néolithique, les hommes des contrées nordiques, soumis à de très longues périodes hivernales, utilisaient des planches de bois pour se déplacer et des armes pour chasser, comme le montrent des vestiges de l'art antique scandinave. Des peintures rupestres datant d’environ 4 à 5 000 ans, retrouvées dans le Jämtland en Norvège, attestent le fait que les hommes pratiquaient déjà la chasse au gibier au moyen de skis pour se déplacer sur la neige[7],[8],[9].

Des écrits antiques chinois, grecs ou romains font le récit de combats entre soldats équipés de skis, certains datant de 400 av. J.-C. Le poète latin Virgile décrit des pratiques de chasse avec des skis[10]. Pendant l'ère Vikings, des pierres runiques retrouvées en Norvège représentent des hommes chassant à l'aide d'arcs, de flèches et des skis pour se déplacer. Plus généralement dans toute l'Europe du Nord, les écrits composés de sagas et de légendes évoquent l'utilisation combinée de skis et d'armes pour se défendre mais aussi pour se distraire. Plus tard dans le Moyen Âge, des factions militaires armées équipées de skis deviennent des éléments essentiels des armées en Scandinavie et en Russie, des régions très régulièrement enneigées.

Une pratique puis un sport militaires[modifier | modifier le code]

Au XVIIIe siècle, les unités de patrouilles des armées nordiques pratiquent le biathlon pour surveiller les frontières. Le bon soldat de ces régions est alors à la fois bon tireur mais aussi excellent skieur. En 1767, la première compétition connue a lieu sur la frontière suédo-norvégienne entre des patrouilles des deux pays[11]. Des compétitions similaires sont organisées à intervalle régulier entre 1792 et 1818[7].

La patrouille militaire française, troisième des JO de 1924 à Chamonix.

Le tout premier club de ski associé au tir, le Trysil Skytte og Skiloberlag (club de tir et de ski de Trysil), est créé le en Norvège à Trysil[12],[13]. Il a alors pour but de former les soldats pour leurs missions. Le biathlon est également présent dans le monde germanique, où la combinaison du ski de fond et du tir n’est pas rare. Les premiers championnats militaires sont organisés dans l’Empire allemand en 1895. En 1912, une course individuelle est organisée à Oslo ; les concurrents doivent parcourir 17 km en ski de fond en passant par deux séances de dix tirs, assorties de pénalités de 2 min pour les cibles manquées[14]. Les participants étaient alors exclusivement des soldats recrutés au sein de l’armée norvégienne, qui organisait la compétition.

Le format de ces compétitions évolue jusqu'en 1915 et la première course de patrouille militaire. Alors que l'exercice individuel était jusqu'ici de mise, ski de fond et tir sont désormais pratiqués par équipe. Composée de quatre membres, une patrouille militaire est menée par un officier accompagné d'un sous-officier et de deux soldats. Sur un parcours allant de 25 à 30 kilomètres, le groupe doit effectuer une séance de tir à mi-distance (150 m), couché ou debout. Chaque cible atteinte octroie une bonification de 30 secondes ou une minute sur le temps de ski[15].

En 1924, la patrouille militaire est inscrite au programme des premiers jeux olympiques d'hiver, organisés à Chamonix, en tant que sport officiel[16]. Mais en dépit de cette première participation et d'un certain intérêt pour ce sport dans les années 1920 et 1930, il ne parvient pas à s'inscrire durablement au programme olympique. Il est relégué comme simple sport de démonstration dès 1928, absent de l'édition suivante, et de nouveau seulement en démonstration en 1936.

La transition vers un sport civil[modifier | modifier le code]

Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, les sentiments antimilitaristes ne plaident plus en faveur d'un sport pratiqué uniquement par des soldats[17]. Le Comité international olympique conserve néanmoins la volonté d'inscrire des épreuves pluri-disciplinaires au programme des Jeux d'hiver. A Saint-Moritz en 1948, la patrouille militaire réapparait, une dernière fois, comme sport de démonstration, côtoyant un nouveau sport combiné : le pentathlon d'hiver. Imaginée comme un pendant hivernal du pentathlon moderne, cette épreuve allie équitation, escrime, tir, ski de fond et ski alpin, ces deux dernières disciplines se substituant au cross-country et à la natation de la version estivale. L'ensemble peine cependant à convaincre et n'est pas confirmé comme sport olympique[18]. Créée quelques mois plus tard, l'Union internationale de pentathlon moderne (UIPM), composée de quinze pays membres, confirme son intérêt pour le sport hivernal[12] et planche sur une nouvelle version du pentathlon moderne d'hiver, envisageant des premiers championnats du monde, finalement jamais disputés, pour 1953[18].

Parallèlement se développe une pratique sportive alliant simplement tir et ski de fond, qui connaît un rapide engouement en Scandinavie, en Allemagne et en Autriche[18]. Avec deux disciplines combinées en une seule courses au lieu de cinq disciplines disputées séparément, ce sport plus lisible et facile à mettre en œuvre séduit l'UIPM, qui enterre définitivement le projet de pentathlon d'hiver. Sur proposition du Suédois Sven Thofelt, le terme de « biathlon moderne d'hiver » est retenu pour désigner le nouveau sport, dont les règles, élaborées en 1955 à Macolin en Suisse, sont approuvées par le congrès de l'UIPM le à Melbourne[18]. Les premiers championnats du monde sont organisés en 1958 à Saalfelden en Autriche[19].

Klas Lestander (Suède), premier champion olympique de biathlon, lors des JO de Squaw Valley.

Le biathlon moderne satisfait aux critères du CIO, qui tient enfin un sport combiné hivernal. Il est aussitôt reconnu comme sport olympique et intègre le programme officiel des Jeux d'hiver dès l'édition de Squaw Valley en 1960, sans passer par la case démonstration. Une seule épreuve est disputée, un contre-la-montre individuel de 20 km avec quatre passages sur des pas de tir où cinq cibles en carton sont positionnées à des distances variables et décroissantes : 250 m, 200 m, 150 m (tir couché), 100 m (tir debout)[7]. Chaque cible manquée engendre 2 min de pénalité[8]. L'armement utilisé demeure de type militaire, avec des fusils de calibre 7,62 x 51 mm OTAN ou équivalent, et les athlètes transportent les munitions dans une ceinture à la taille[9]. Seul parmi les 30 concurrents engagés à réussir le sans faute au tir (20/20), le Suédois Klas Lestander s'impose et devient le premier champion olympique de l'histoire du biathlon[11].

Développement du biathlon moderne[modifier | modifier le code]

Frank-Peter Roetsch (RDA) en 1987 à Oberhof.

Les années 1960 et 1970 marquent une première phase de développement et de stabilisation progressive des règles. En 1966, le principe des pas de tir de longueur variable est abandonné au profit d'une distance standard de 150 m pour toutes les cibles[9]. La même année, une nouvelle épreuve, testée avec succès l'année précédente, intègre officiellement le programme des championnats du monde : le relais 4 x 7,5 km[18]. Le biathlon ravive ainsi la tradition de compétition par équipe du ski militaire. Cette épreuve remplace le classement par équipe, qui était obtenu par simple addition des meilleurs temps individuels de chaque nation. Elle introduit également un nouveau mode de pénalité, l'obligation de parcourir 150 m supplémentaires par cible manquée, qui sera repris dans toutes les nouvelles épreuves par la suite. Une troisième épreuve est ajoutée en 1974 : le sprint[18], correspondant à contre-la-montre individuel dont la distance et le nombre de tirs sont réduits de moitié. Reflétant l'importance acquise par le biathlon, l'UIPM se rebaptise Union internationale de pentathlon moderne et de biathlon (UIPMB) en 1967.

L'année 1978 marque un tournant majeur pour la discipline. Tout d'abord avec l'abandon définitif des fusils à calibre militaire au profit de carabines chambrées en .22 Long Rifle (5,56 x 15 mm)[18]. Le biathlon réalise ainsi le pas décisif vers une ouverture au plus grand nombre, en rendant la pratique du tir plus accessible (armes plus petites, légères et maniables, avec un moindre recul), plus économique et moins dangereuse. En conséquence, la distance des cibles est ramenée à 50 m et leur taille est réduite. Ensuite, avec la première édition de la Coupe du monde de biathlon[18],[20], créée sur un format similaire à celui de la coupe du monde de ski alpin, compétition qui va désormais rythmer l'ensemble de la saison hivernale.

Féminisation[modifier | modifier le code]

La Norvégienne Liv Grete Poirée, championne du monde et vainqueur de la coupe du monde au début des années 2000.

A l'instar de son ancêtre le ski militaire, le biathlon demeurait jusque-là un sport exclusivement masculin. Il faut attendre 1979 pour que l'UIPMB adopte des premiers engagements sur la pratique du biathlon par les femmes[18], facilitée par le changement de type d'arme. La première épreuve féminine internationale est organisée à Jáchymov, en Tchécoslovaquie, en 1981[21]. Les premiers championnats du monde féminins se déroulent en 1984 à Chamonix, séparément de ceux des hommes[21] — ce n'est qu'en 1989 que les deux événements sont regroupés. Après cinq saisons à disputer un circuit parallèle appelé coupe d'Europe, qui n'avait de continental que le nom, les femmes rejoignent le circuit de la coupe du monde lors de l'édition 1987-1988. Toujours en 1988, le CIO intègre le biathlon féminin au programme des jeux olympiques d'hiver, une décision concrétisée en 1992 à Albertville[21] et qui marque l'aboutissement du processus de féminisation. Dès lors, le biathlon féminin a rapidement rattrapé son retard puisque, à l'image d'une majorité des sports d'hiver, le biathlon offre aujourd'hui une rémunération et une médiatisation équivalentes entre les hommes et les femmes.

Indépendance et essor populaire[modifier | modifier le code]

L'administration du biathlon par l'UIPMB perdure jusqu'en 1993, lorsque la branche biathlon prend son autonomie et fonde l'Union internationale de biathlon[21] (communément abrégée IBU à partir de son nom en anglais, International Biathlon Union). La séparation formelle entre les deux unions a lieu en 1998[22] avec la reconnaissance de l'IBU comme fédération internationale indépendante par le CIO. L'IBU organise désormais seule les compétitions internationales de biathlon[23], fait unique au sein des sports de neige, les autres disciplines comme le ski alpin, le ski de fond, le saut à ski ou le snowboard relevant toutes de la Fédération internationale de ski.

Public lors de la poursuite féminine d'Oberhof en 2002.

Les mains libres, l'IBU s'engage dans une stratégie volontariste de développement de son sport et comprend rapidement que cela passera par une médiatisation accrue, qui requiert d'adapter son « offre » de compétitions pour la rendre plus télégénique et attractive[24]. Les seules courses individuelles existantes jusqu'alors étaient des contre-la-montre, épreuves assez longues, linéaires et peu évidentes à lire pour un public non averti. L'IBU introduit donc à la fin des années 1990 deux nouveaux formats de courses en confrontation, où les concurrents ne luttent plus face au temps mais directement face aux autres sur la piste : la poursuite, course à handicap, et le départ groupé (ou mass start), course en ligne réservée aux meilleurs mondiaux. Intégrées respectivement en 1996 et 1999 au calendrier de la coupe du monde, ces épreuves plus courtes et nerveuses, marquées par de constants rebondissements, assurent une scénarisation spectaculaire et simple à suivre. A partir des années 2000, l'IBU oriente le développement de nouvelles épreuves vers la mixité, introduisant le relais mixte en 2005 puis le relais mixte simple en 2014.

Cette diversification des formats, passés de trois à sept en moins de vingt ans, a également permis à l'IBU de proposer de plus en plus de courses chaque année. Le nombre d'épreuves disputées dans l'hiver est par exemple passé de 44 lors de la saison 1995-1996 à 70 lors de la saison 2020-2021[25], soit quasiment six courses par semaine de compétition en moyenne. Cette stratégie, accompagnée par le CIO qui a progressivement inscrit toutes les nouvelles épreuves (à l'exception du relais mixte simple) au programme olympique, a pleinement porté ses fruits. Le biathlon s'est imposé en à peine plus d'une décennie comme le sport d'hiver le plus populaire en Europe[9],[26],[27]. Chaque étape de coupe du monde, comme celle d'Annecy-Le Grand Bornand en France, rassemble aujourd'hui jusqu'à 70 000 spectateurs et 125 millions de téléspectateurs dans 45 pays[28],[29].

Règlement, installations et équipement[modifier | modifier le code]

L'ensemble des règles régissant la pratique du biathlon sont consignées dans le livre des règles des épreuves et compétitions, adopté par le Congrès de l'IBU[30]. Tous les points de réglement sur les épreuves, équipements, installations et compétitions mentionnés dans la suite de cert article font référence à ce document.

Règles de base[modifier | modifier le code]

Toutes les courses de biathlon reposent sur le même principe : les concurrents doivent parcourir une certaine distance en ski de fond, en réalisant plusieurs tours d'une piste damée ; entre chaque tour, ils doivent s'arrêter sur un pas de tir à la carabine pour tenter d'atteindre cinq cibles positionnées à 50 m, avec au moins une séance de tir en position couché et une en position debout. Chaque cible manquée engendre une pénalité en temps ou en distance additionnelle à parcourir.

L’intérêt et la complexité de cette discipline résident dans l'alternance rapide entre deux exercices que tout oppose : des phases d’effort long et intense en ski de fond, qui nécessite la plus forte VO2 max (puissance respiratoire) tous sports confondus[31], et des phases de calme et de concentration sur le pas de tir, où stabilité, précision et rapidité sont recherchées. Même si certains athlètes peuvent être naturellement plus performants dans l'une ou l'autre des disciplines, seule une excellente maîtrise des deux permet de s'imposer au plus haut niveau. À la performance individuelle et à la tension de la confrontation directe avec les adversaires s'ajoute également la gestion des aléas climatiques inhérents à l'hiver (pluie ou neige, vent, froid, brouillard...), l'annulation de courses en raison de la météo demeurant rare en biathlon, même en cas de conditions très dégradées.

Il existe aujourd'hui sept formats d'épreuves dans le cadre de la coupe du monde[32], qui sont tous disputés à la fois par les hommes et par les femmes (séparément ou dans le cadre d'épreuves mixtes). Le sprint et l'individuel sont des courses contre-la-montre. La poursuite est une course en ligne avec départ par handicap en fonction des résultats d'une autre course qualificative, tandis que l'ensemble des concurrents du départ groupé (ou mass start) et des différents relais en équipe (par sexe, mixte et mixte simple) s'élancent en même temps.

La distance totale à réaliser en ski de fond varie selon les formats, allant par exemple du simple au double entre le sprint (10 km) et l'individuel (20 km). Pour une épreuve donnée, elle diffère également entre les sexes, les femmes parcourant une distance 20% à 25% inférieure à celle des hommes[33] pour garantir l'équité par rapport aux aptitudes physiques et des temps de courses équivalents.

Les conditions et règles de base pour le tir sont en revanche identiques pour toutes les épreuves et entre les sexes. Les concurrents doivent abattre cinq cibles lors de chaque séance de tir. Ils disposent pour cela de cinq balles lors des épreuves individuelles et de huit balles lors des relais. Les cibles sont positionnées à 50 m des tireurs, à une hauteur comprise entre 80 cm et 1 m. Leur diamètre est de 4,5 cm pour un tir couché et de 11,5 cm pour un tir debout, par nature moins stable et précis. Chaque course comprend obligatoirement un nombre pair de séances de tir, pour avoir autant de tirs couché que debout, et un concurrent donné réalise toujours deux ou quatre tirs.

Une fois que le biathlète a lâché toutes ses balles lors d'un tir, chaque cible manquée est sanctionnée d'une pénalité. Les pénalités s'additionnent donc : par exemple, deux cibles manquées sur les cinq engendrent deux pénalités. Selon les épreuves, deux types de pénalités sont possibles :

  • Une pénalité en temps, généralement une minute[34], ajoutée au temps de course ;
  • Une pénalité en distance supplémentaire à ski, de 75 m ou 150 m, à parcourir autour d'un anneau de pénalité situé à la sortie du pas de tir. Le temps perdu pour effectuer un tour de pénalité de 150 m (le plus fréquent) est variable selon la forme de l'athlète et les conditions de glisse, oscillant en général entre 18 et 25 secondes au niveau international. Tourner sur l'anneau engendre en outre une débauche d'énergie supplémentaire qui peut être préjudiciable pour la suite de la course[35].

Avec les moyens électroniques contemporains, la pénalité d'une minute est ajoutée automatiquement et instantanément au temps de course. Pour ce qui est de l'anneau de pénalité en revanche, chaque biathlète est responsable d'aller effectuer autant de tours qu'il a raté de cibles. En cas d'erreur, soit le concurrent s'en rend compte et il est autorisé à faire demi-tour pour aller skier le ou les tour(s) manquant(s), soit il continue la course et sera alors sanctionné de deux minutes de pénalité par tour non effectué.

Les conditions de victoire dépendent du format de course. Pour les épreuves contre-la-montre, le vainqueur est le biathlète qui a réalisé le temps le plus faible, pénalités incluses. Pour les courses en ligne, c'est celui qui franchit la ligne d'arrivée en premier, indépendamment du temps réalisé[36]. En cas de photo finish, à l'instar du ski de fond c'est la fixation du premier ski franchissant la ligne d'arrivée qui fait foi. Il est donc courant de voir des biathlètes « jeter le pied » en avant vers la ligne lors d'un sprint final.

Précisions sur le ski[modifier | modifier le code]

Pistes[modifier | modifier le code]

Un site de compétition de biathlon doit posséder au moins sept pistes de ski de fond, d'une longueur comprise entre 1 km et 4 km[37],[38], afin de permettre les différentes combinaisons de distance. Un sprint féminin de 7,5 km empruntera ainsi à trois reprises la piste de 2,5 km, quand son pendant masculin de 10 km utilisera la piste de 3,3 km. Les pistes doivent mesurer entre 6 et 8 m de large et être damées. Selon les sites, elles peuvent être très vallonnées ou à l'inverse relativement planes et « roulantes ». Dans tous les cas, le dénivelé entre le point le plus bas et le point le plus haut de la piste ne doit pas dépasser 80 m, et la déclivité d'une pente ne peut excéder 25%[38]. L'anneau de pénalité n'est pas considéré comme faisant partie de la piste.

Les pistes ont généralement des portions communes, notamment à proximité du stade, puis se séparent ensuite. Un code couleur et une signalisation existent pour permettre aux concurrents de suivre la bonne piste pour la course en question. Même si cela demeure rare, il peut néanmoins arriver que, dans le feu de l'action, un biathlète se trompe de parcours à une intersection[39]. Dès qu'il se rend compte de son erreur, il doit faire demi-tour et regagner la bonne piste. Le temps ainsi perdu ne lui sera pas compensé.

Pendant une course, les coachs sont autorisés à se positionner à différents endroits réservés à cet effet le long de la piste. Ils peuvent communiquer librement avec les athlètes. Il est ainsi fréquent de les voir courir à côté des concurrents pour les encourager ou leur fournir des renseignements sur leur temps, la position de leurs adversaires ou l'impact de leurs balles lors de la précédente séance de tir. Le public peut également être présent au bord des pistes, dans des tribunes ou des zones aménagées et délimitées par des barrières ou filets de sécurité.

Technique de ski et performance[modifier | modifier le code]

Toutes les techniques de ski de fond sont autorisées en biathlon. A l'origine, les biathlètes utilisaient le style « classique ». Mais depuis son apparition au milieu des années 1980, c'est le style libre, dit du « pas du patineur » (ou « skating »), qui est exclusivement utilisé. Il est en effet plus rapide et nécessite moins de mouvements du haut du corps, ce qui présente un avantage lorsqu'une carabine doit être portée sur le dos

La performance à ski sur une course est mesurée en temps de ski, qui correspond au temps cumulé passé sur la piste (il ne prend donc pas en compte le temps passé sur le pas de tir et, éventuellement, sur l'anneau de pénalité). L'importance du ski dans le résultat final peut varier d'une course à l'autre en fonction de nombreux paramètres : le format d'épreuve (des distances plus longues permettant de creuser des écarts plus importants), le profil de la piste, le type de neige, l'altitude ou encore les conditions météo. Au niveau international, sur l'ensemble d'une saison, les meilleurs skieurs sont capables d'aller entre 4% et 6% plus vite que la moyenne des concurrents. Sur une course, cela peut suffire à compenser un ou deux tours de pénalité, et ainsi accorder une marge d'erreur au tir. Sur la saison 2020-2021, à titre d'exemple, sur les dix meilleurs skieurs pour chaque sexe, huit figuraient dans le top 10 de la coupe du monde chez les hommes et six chez les femmes[40].

Equipement[modifier | modifier le code]

Le matériel de ski de fond d'un biathlète se compose d'une paire de skis de skating, généralement 5 à 10 % plus longs que sa taille, d'une paire de bâtons dont la longueur est similaire à la hauteur d'épaule, ainsi que d'une paire de chaussures spécifiques, le tout étant particulièrement léger[41]. La longueur minimale du ski doit correspondre à la taille de l'athlète moins 4 cm. Le ski doit avoir une largeur minimale de 40 mm, mesurée sous la fixation, et peser au minimum 750 g sans la fixation.

Aucun équipement autre que les skis et les bâtons ne peut être utilisé pour se déplacer le long de la piste. Un changement de matériel en cours de course n'est autorisé qu'en cas de casse. Si cela demeure rare pour les skis, c'est en revanche relativement fréquent pour les bâtons, notamment lors des courses à départ groupé où une trentaine de concurrents skient ensemble sur une piste de quelques mètres de large. S'il est sur la piste, le biathlète peut récupérer un nouveau bâton auprès de n'importe quel autre concurrent ou coach. La pratique commune est de fournir à l'avance des bâtons aux membres du staff de son équipe disséminés le long du parcours. S'il se trouve dans la zone du pas de tir, seul un officiel de l'IBU est habilité à lui fournir du matériel de rechange.

Une des composantes essentielles de la performance à ski des biathlètes est la « glisse », c'est-à-dire la capacité des skis à créer une pellicule d'eau entre la semelle et la neige d'une épaisseur optimale pour minimiser les frottements[42], et ainsi permettre au sportif de fournir moins d'effort pour avancer. Optimiser la glisse est un procédé complexe qui requiert une expérience et un matériel importants. Cela nécessite de faire le bon choix de modèle de ski[43] et de fart de glisse en fonction de plusieurs paramètres : type de neige, température, taux d'hygrométrie, région géographique...[44] En biathlon, les grandes équipes internationales ont mis en place des structures chargées spécialement du travail de préparation et d'entretien des skis. L'équipe de France dispose par exemple d'un camion-atelier dédié[45]. Avant chaque épreuve, des techniciens font de nombreux essais sur la piste pour déterminer la meilleure combinaison en fonction des conditions. Cette étape préparatoire peu visible est néanmoins cruciale car elle peut avoir un impact majeur sur le résultat des concurrents, un mauvais choix ou pari sur le matériel ou le fart au départ pouvant ruiner une course[46].

Précisions sur le tir[modifier | modifier le code]

Pas de tir[modifier | modifier le code]

Le pas de tir est l'élément central d'un stade de biathlon, à l'endroit où toutes les différentes pistes convergent et où se trouvent généralement aussi les zones de départ et d'arrivée et les tribunes pour les spectateurs. Il occupe approximativement la superficie d'un petit terrain de football. Il est divisé dans la longueur en 30 couloirs de tir de 2,75 m à 3 m de largeur, et donc accessible au maximum à 30 concurrents en même temps. Les couloirs de tir sont numérotés de 1 à 30, de droite à gauche en regardant les cibles. L'entrée sur le pas de tir se fait obligatoirement par la gauche (donc au niveau de la cible 30) et la sortie par la droite (au niveau de la cible 1), ce qui correspond au sens naturel de placement face aux cibles pour la grande majorité des athlètes qui sont droitiers. Chaque emplacement de tir est matérialisé par un tapis de 2 x 1,5 m sur lequel le biathlète vient se positionner, allongé ou debout. Il est autorisé pour tirer à poser ses bâtons mais ne peut en aucun cas enlever ses skis.

Un pas de tir avec les tireurs au premier plan et les cibles au fond (Anthloz-Anterselva, 2006)

Les cinq cibles sont placées à l'autre bout du couloir de tir, à 50 m, alignées horizontalement et espacées d'une vingtaine de centimètres environ[47]. Au début de la séance de tir, les cibles apparaissent en fond noir derrière un râtelier blanc. A chaque tir réussi, l'impact de la balle sur le fond noir (la « palette » de la cible) active un mécanisme qui vient recouvrir la cible avec un cache blanc et fournit ainsi l'indication visuelle au concurrent qu'il a fait mouche — d'où l'expression « blanchir la cible » communément utilisée. A l'origine seul un système de bascule mécanique était autorisé, mais désormais l'IBU permet aussi l'emploi de mécanismes électroniques. Il est fréquent qu'une balle frappe le bord de la cible — ce qui s'appelle un « cordon » dans le jargon du biathlon. Si tout ou partie de la balle, par ricochet ou par fragmentation, percute néanmoins la palette avec suffisamment de force pour activer le mécanisme, le tir sera validé ; autrement, il est manqué.

Les cibles peuvent être réglées sur deux diamètres différents, selon qu'il s'agisse d'un tir debout ou couché. Le réglage par défaut est pour le debout, qui correspond à l'ouverture la plus large (11,5 cm). Pour le couché, un cache noir vient s'insérer entre la palette et le râtelier pour réduire le diamètre à 4,5 cm. Positionné à 50 m, le biathlète ne perçoit pas la distinction à l'œil nu et doit donc s'efforcer de viser précisément le centre de la cible. Un marqueur visuel lui permet de savoir si la cible est réglée en couché ou en debout.

Equipement[modifier | modifier le code]

Depuis 1978, seules les carabines de petit calibre, chambrées en 5,56 mm, sont autorisées. La carabine doit peser au minimum 3,5 kg, sans chargeur ni munition. Le chargement des cartouches dans la chambre doit être manuel, soit depuis un chargeur, soit en insérant directement une balle dans la brèche, culasse ouverte. Les armes automatiques ou semi-automatiques sont interdites. Le poids de déclenchement de la détente doit être au minimum de 500 g. Contrairement aux skis qui sont fournis par les équipementiers, chaque biathlète achète et détient sa propre carabine, soumise à la réglementation sur le port d'arme. Le principal manufacturier au niveau international est l'armurier allemand Anshutz[48].

Bien que leur calibre soit standard, les carabines de biathlon sont conçues spécialement pour cette utilisation[41], voire sur mesure. Plusieurs éléments spécifiques sont généralement fixés sur la crosse et sur le fût : une plaque de couche avec 2 becquets réglés pour les positions couché et debout, un appui-joue, un cale-main pour l'appui de la main porteuse en position debout, un râtelier pour les chargeurs ou encore des clapets pour empêcher la neige de rentrer dans le canon et les organes de visée. Il y a également une sangle sous la crosse, que les biathlètes viennent attacher à un brassard fixé sur le bras opposé[49] lors des tirs couchés pour créer un point d'appui supplémentaire et gagner en stabilité.

Le profil de la carabine doit être adapté à la préférence manuelle de l'athlète. Le suivi des épreuves du calendrier international révèle que les gauchers sont minoritaires et représentent moins de 4 % des tireurs. Lors de la phase d'apprentissage, le choix pour certains gauchers d'apprendre à tirer du côté droit (ou inversement) se détermine souvent en fonction de leur œil directeur.

La visée se fait au moyen d'une hausse avec un dioptre réglable à proximité de l'œil et d'un tunnel à guidon située au bout du canon. C'est l'alignement des deux organes de visée avec la cible qui permet la précision du tir. L'utilisation de tout système de grossissement est interdite. Certains biathlètes équipent leur carabine d'un cache latéral pour l'œil de visée et/ou d'un cache pour l'autre œil. La hausse est équipée d'un mécanisme de compensation de visée horizontale et verticale, utilisé principalement pour contrer l'effet du vent sur les tirs couchés[50].

La carabine se porte dans le dos, grâce à un harnais fixé sur un côté de la crosse et comprenant deux bretelles rembourrées semblables à celles d'un sac à dos. En cas de chute à ski, les biathlètes s'efforcent dans la mesure du possible d'éviter de retomber sur le dos pour ne pas endommager l'arme. En cas de bris ou de dysfonctionnement, l'athlète est autorisé soit à réparer directement sa carabine, si cela est faisable, soit à l'échanger contre une carabine de réserve. Cet échange ne peut s'effectuer qu'au niveau du pas de tir et sous la supervision d'un officiel. Le temps perdu n'est pas compensé.

La seule munition autorisée est le .22 Long Rifle (5,56 x 15 mm) à percussion annulaire. Sa faible détonation évite aux athlètes et au public d'avoir à porter des protections auditives. Les concurrents prennent le départ avec autant de chargeurs de cinq cartouches qu'ils ont de séances de tir à effectuer (deux ou quatre), voire parfois avec un chargeur de secours en sus. Ils sont également autorisés à emporter un certain nombre de balles de réserve, souvent fichées directement dans la crosse de la carabine ou dans un petit râtelier dédié, qui peuvent être utilisées en cas de problème technique avec une des balles du chargeur (problème de réarmement ou mauvaise percussion) ou pour les tirs supplémentaires permis en relais.

Réglementation et sécurité[modifier | modifier le code]

Le tir demeure une activité potentiellement dangereuse et les biathlètes doivent respecter, à l'entraînement comme en course, des règles de sécurité particulièrement strictes. Tout manquement constaté à ces règles entraîne une disqualification immédiate. Entre autres, l'arme doit toujours pointer vers le ciel ou vers les cibles. Les athlètes ne peuvent retirer la carabine de leur dos et la manipuler (ouverture ou fermeture de la culasse, insertion du chargeur...) que lorsqu'ils sont installés sur le tapis de tir. La seule exception autorisée concerne l'ouverture et la fermeture des clapets anti-neige de la hausse et du canon[51]. Aucune balle ne doit se trouver dans la chambre et aucun chargeur alimenté ne doit être engagé dans le magasin en dehors du tapis de tir. Une douille vide dans la chambre ou un chargeur vide engagé sont en revanche autorisés ; c’est pourquoi après un tir, pour gagner du temps, les tireurs n’éjectent généralement pas la cinquième douille de la culasse, ni n’enlèvent le chargeur vide.

Lors des courses individuelles, les biathlètes ont l'obligation de tirer cinq balles à chaque séance de tir. Lors des courses de relais, s'ils n'ont pas abattu toutes les cibles après les cinq premières balles, ils peuvent et doivent tirer jusqu'à trois balles supplémentaires pour y parvenir. Toute infraction à ce nombre de tirs est lourdement sanctionnée. Si un concurrent omet de tirer le nombre suffisant de balles, il écope d'une pénalité de deux minutes par tir non effectué (qui s'ajoutent aux pénalités pour cible manquée). S'il tire plus de cinq ou huit balles, il est disqualifié. Un biathlète ne peut en outre utiliser qu'un seul chargeur pour un tir. En cas de recours à des balles supplémentaires, il est obligatoire de les insérer manuellement, une par une, dans la chambre ; engager un second chargeur est passible de disqualification.

Lors d'une séance de tir, le placement des concurrents sur le pas de tir obéit à des règles différentes selon les formats d'épreuve. Trois cas de figure sont possibles :

  • Pour les courses contre-la-montre (sprint et individuel), les cibles 1 à 15 sont paramétrées pour le tir couché et les cibles 16 à 30 pour le tir debout durant toute l'épreuve ; à chaque séance, le biathlète peut s'installer sur n'importe quelle cible correspondant à la position requise et libre au moment où il rentre sur le pas de tir. Les cibles sont réinitialisées dès que le concurrent quitte son emplacement de tir.
  • Pour les courses en confrontation directe (poursuite, mass start, relais), toutes les cibles sont paramétrées de manière identique à chaque séance et c'est la règle de l'« empilement » qui s'applique : les concurrents se placent en fonction de leur ordre d'entrée sur le pas de tir. Celui qui arrive en premier prend le tapis 1, le suivant le tapis 2, etc. Cette règle continue à s'appliquer même si les premières cibles sont libres ; ainsi un concurrent arrivant dixième après que tous ses devanciers sont déjà repartis du pas de tir devra quand même utiliser la cible 10[52]. Lorsque le nombre de concurrents dans la course excède trente, celui qui arrive en 31e position va à la cible 1 et la séquence recommence[53].
  • Une exception à la précédente règle est faite pour la première séance de tir des courses à départ groupé (mass start et relais) : les concurrents arrivant souvent en peloton, pour éviter toute confusion ils doivent aller à la cible correspondant à leur numéro de dossard, sans tenir compte de l'ordre d'entrée sur le pas de tir.

Les athlètes sont responsables de se placer sur le bon tapis et de respecter la position de tir requise (couché ou debout). Toute erreur est sanctionnée de 30 secondes de pénalité. Bien que rarissime, ce genre de mésaventure n'est pas inédit au plus haut niveau[54]. Une erreur un peu plus fréquente, pour cause de fatigue, inattention ou mauvaise visibilité, est le tir croisé, c'est-à-dire lorsque qu'un concurrent ne tire pas sur les cibles correspondant à son couloir mais sur celles d'à-côté. Si le tireur se rend compte ou est prévenu de son erreur, il doit de suite rectifier et finir son tir sur les bonnes cibles. Dans tous les cas, seul le score sur les cibles de son couloir sera comptabilisé[55]. Le concurrent qui est victime d'un tir croisé doit lui immédiatement lever le bras pour avertir de la situation. Il attend alors que ses cibles soient remises à zéro pour reprendre son tir. Le temps ainsi perdu est chronométré et lui sera compensé.

Technique de tir et performance[modifier | modifier le code]

Maîtriser une séance de tir en compétition de biathlon est un exercice complexe. Les athlètes doivent à la fois rechercher la précision, pour éviter les pénalités, et la rapidité, pour gagner du temps par rapport à leurs concurrents, tout en parvenant à gérer l'essoufflement et un rythme cardiaque autour de 170 ou 180 pulsations/min, les conditions climatiques et la pression du public et des adversaires.

Avant chaque course, les biathlètes peuvent réaliser des tirs de réglage. Cela leur permet notamment d'appréhender l'impact du vent et de régler leurs organes de visée en conséquence. Le pas de tir est équipé de petits fanions pour aider à estimer la force et la direction du vent. Ils sont également aidés par les entraîneurs de tir, qui disposent d'un emplacement dédié derrière les tireurs et peuvent observer les impacts des balles sur les cibles à l'aide de jumelles.

Un biathlète en position de tir couché. On aperçoit un fanion de vent devant lui.

La position de tir, couché ou debout, est strictement réglementée, et chacune fait appel à des qualités distinctes. Le tir couché requiert avant tout stabilité et précision, et est considéré comme un tir « technique »[56]. A cause de la très petite taille de la cible, l'impact du vent sur la trajectoire de la balle est essentiel à prendre en compte au début de chaque tir. Si le vent à changé par rapport aux tirs de réglage, les concurrents doivent observer les fanions et déterminer les modifications à apporter au niveau de la visée (sous forme de « clics » sur les molettes de réglage de la hausse).

Un biathlète en position de tir debout.

Le tir debout demande lui plus d'engagement et de capacité à lâcher la balle au bon moment, et est considéré comme un tir « d'instinct »[56]. La cible est plus large mais la carabine est beaucoup plus difficile à stabiliser. Les tirs debout intervenant généralement en fin de course, la fatigue et la dimension mentale entrent aussi plus fortement en jeu. Il n'est ainsi pas rare de voir des biathlètes « craquer » lors du dernier tir debout, sous la pression de l'enjeu ou d'un adversaire qui les rattrape.

Un pas de tir peut être réputé « facile » ou « difficile » en fonction de différentes caractéristiques : l'altitude, l'exposition au vent ou le profil de la piste dans les derniers mètres. Une arrivée en descente permet en effet aux athlètes de récupérer et faire redescendre leur rythme cardiaque avant d'entrer sur le pas de tir, alors qu'une arrivée en montée leur impose de tirer très essoufflés. Contrairement à la piste, le pas de tir est considéré comme une zone de silence et les entraîneurs de tir ont l'interdiction de communiquer avec les concurrents. Ils peuvent transmettre des indications ou conseils par radio aux coachs situés en bord de piste, qui les relaieront aux biathlètes en prévision du tir suivant.

Une séquence de tir se décompose en plusieurs étapes : installation sur le tapis, prise de carabine, préparation, mise en position, visée et tir, remise de la carabine sur le dos et départ[57]. Les biathlètes essaient d'optimiser leurs gestes à chaque étape pour être les plus rapides possible, une vitesse de tir élevée pouvant aider à gagner des places ou mettre la pression sur les adversaires[58]. Un tir couché, structurellement un peu plus lent lors de la phase d'installation notamment, prend 28 à 30 secondes en moyenne contre 25 à 27 secondes pour un tir debout. Les tireurs les plus efficaces sont capables de gagner 6 ou 7 secondes par tir par rapport à la moyenne des concurrents[59], les meilleurs descendant régulièrement sous les 20 secondes pour un tir debout[60]. A l'inverse, il arrive que des concurrents restent plus d'une minute sur le pas de tir, par exemple s'ils décident de laisser passer des rafales de vent trop fortes pour pouvoir lâcher les balles correctement. Les tireurs peuvent choisir librement l'ordre dans lequel ils visent les cibles, chacun ayant généralement sa routine. Quand une cible est manquée, il est rare que le concurrent insiste sur celle-ci, préférant se concentrer sur la suivante.

Concernant la précision, sur la saison 2020-21 par exemple, le taux moyen se situait à 86% pour le tir couché et à 81% pour le tir debout. Les tireurs les plus précis dépassent les 90% de cibles abattues et peuvent même atteindre 97% sur le couché[59]. Au même titre que le ski, la performance et la régularité derrière la carabine sont essentielles pour les résultats au plus haut niveau. En 2020-21, chez les hommes comme chez les femmes, huit des dix meilleurs tireurs figuraient dans le top 10 de la coupe du monde. Par la nature de l'exercice, il y a moins de différences de performance entre hommes et femmes en tir qu'en ski. Sur le circuit de la coupe du monde, le taux de précision est globalement similaire entre les deux sexes, les hommes tirant en moyenne environ 2 secondes plus vite[59].

Épreuves[modifier | modifier le code]

Épreuves individuelles[modifier | modifier le code]

Pour toutes les épreuves individuelles, un biathlète dispose de cinq balles pour abattre les cinq cibles imposées lors de chaque séance de tir.

Individuel[modifier | modifier le code]

L'individuel est la course de biathlon la plus ancienne et était connue aux débuts de ce sport sous la simple appellation de biathlon. Son nom se justifie non seulement à cause de la pratique individuelle, mais aussi parce que, lors des six premières éditions des championnats du monde, deux classements distincts portant sur cette unique épreuve étaient établis (individuel et par équipe, ce dernier obtenu en additionnant les temps des concurrents de chaque nation). Lors de l'introduction de l'épreuve du relais, qui entraîne l'abandon du classement par équipe, le terme d'individuel (au masculin) est définitivement adopté pour nommer l'épreuve originelle.

C'est une course contre-la-montre où l'objectif est d'aller le plus vite possible. Les concurrents s'élancent un par un, selon un ordre déterminé par tirage au sort[61], avec un intervalle de 30 secondes. Ils doivent effectuer cinq fois le parcours à ski, les quatre premiers tours étant ponctués de séances de tir dont l'ordre est obligatoirement le suivant : tir couché, tir debout, tir couché, tir debout. La distance totale est de 20 km chez les hommes (5 x 4 km) et de 15 km chez les femmes (5 x 3 km). Chaque tir manqué est sanctionné par l'ajout automatique d'une minute au temps du concurrent. Une fois que tous les biathlètes ont terminé, celui qui est crédité du temps le plus court, en incluant les éventuelles minutes de pénalité, est déclaré vainqueur.

L'individuel présente aujourd'hui plusieurs spécificités parmi les épreuves de biathlon. C'est la course la plus longue (hors relais). C'est également la seule course à quatre tirs où les positions sont alternées et non enchaînées, ce qui constitue une difficulté supplémentaire, ainsi que la seule épreuve à appliquer la pénalité de temps d'une minute. Par rapport à un tour d'anneau de pénalité qui coûte environ 20 à 25 secondes, et même en tenant compte de la longueur du parcours à ski, une cible manquée sur l'individuel est donc plus sévèrement sanctionnée. C'est la raison pour laquelle cette épreuve favorise régulièrement les meilleurs tireurs[62].

Epreuve historique du biathlon, l'individuel a été la principale victime de l'introduction de nouveaux formats de courses plus télégéniques dans les années 1990-2000. Il s'agit en effet d'une épreuve longue (40 à 50 min de course par concurrent et 1h30 à 2h au total) et qui peut s'avérer difficile à suivre pour des spectateurs non avertis, les biathlètes sur la piste se trouvant tous à des moments différents de leur course. Il faut ainsi attendre la fin de l'épreuve pour avoir une vision globale des positions. Le nombre d'individuels disputés par saison et par sexe est ainsi passé de sept en 1995-1996 à seulement trois dix ans plus tard. Il s'agit désormais de l'épreuve individuelle la moins disputée.

En 2018, l'IBU a créé une variante de cette épreuve appelée « individuel court » et réduite de 25%, passant à 15 km pour les hommes et 12,5 km pour les femmes, avec un temps de pénalité ajusté à 45 secondes. Cette version raccourcie a vocation à être utilisée en cas de « conditions météorologiques ou de neige extraordinaires » rendant difficile la tenue de la course normale — situation survenue une fois en coupe du monde, lors de l'étape de Canmore (Canada) en 2019, en raison d'un froid extrême[63] — ou dans « l'intérêt d'un programme de compétition raisonnable ». C'est sur ce dernier fondement que l'IBU a introduit ce format au calendrier de l'IBU Cup dès la saison 2018-2019, avant de franchir le pas en coupe du monde lors de la saison 2023-2024, à raison d'une course raccourcie dans la saison (contre trois en version classique, en incluant les championnats du monde)[64]. Cette décision ne fait pas l'unanimité parmi les biathlètes[65].

Sprint[modifier | modifier le code]

Cette épreuve a été imaginée comme un contre-la-montre individuel dont la distance est réduite de moitié, d'où son nom de sprint. Comme sur l'individuel, les concurrents s'élancent un par un toutes les 30 secondes, selon un ordre déterminé par tirage au sort[66]. La distance à parcourir est de 10 km pour les hommes (3 x 3,3 km) et de 7,5 km pour les femmes (3 x 2,5 km) avec deux séances de tir entre les tours, d'abord couché puis debout. Chaque erreur au tir est sanctionnée par un tour sur l'anneau de pénalité de 150 mètres. Une fois que tous les concurrents ont terminé, celui ayant réalisé le meilleur temps est déclaré vainqueur.

Il s'agit de l'épreuve individuelle la plus courte et la seule à ne comporter que deux tirs. A l'inverse de l'individuel, elle met donc plus l'accent sur la vitesse à ski et tend à favoriser les meilleurs fondeurs[62]. Le classement final d'un sprint est doublement important car il détermine souvent l'ordre de départ pour une autre épreuve, la poursuite. Un mauvais résultat lors du sprint réduit les chances de bien figurer lors de la poursuite, voire même d'y participer.

Poursuite[modifier | modifier le code]

Départ d'une poursuite en coupe du monde (Oberhof, 2018)

C'est une course en ligne avec départ par handicap, où comme le nom l'indique chaque biathlète s'élance à la poursuite de ses devanciers. Les concurrents doivent effectuer cinq boucles de ski, entrecoupées de quatre séances de tir. La distance totale à parcourir est de 12,5 km pour les hommes (5 x 2,5 km) et de 10 km pour les femmes (5 x 2 km). Les deux premières séances de tir s'effectuent en position couché, les deux dernières en position debout. La sanction d'une faute au tir est la même que sur le sprint : un tour de pénalité de 150 m. Si un concurrent attardé se fait doubler par celui en tête de la course (et accuse donc un tour de piste de retard), il est éliminé et doit s'arrêter. Le vainqueur est le biathlète qui franchit la ligne d'arrivée en premier, indépendamment du temps réalisé[67].

La participation à la poursuite, l'ordre de départ et le handicap sont conditionnés aux résultats d'une épreuve qualificative. En théorie, il peut s'agir de n'importe quelle autre épreuve individuelle, sprint, individuel ou mass start. En pratique cependant, seul le sprint est utilisé à cet effet en compétitions internationales (coupe du monde, championnats du monde et Jeux olympiques). Les 60 meilleurs temps du sprint sont qualifiés pour la poursuite. L'ordre de départ de la course correspond au classement final du sprint, dont les écarts à l'arrivée sont conservés pour définir le handicap : le vainqueur du sprint part en premier, suivi du deuxième qui s'élance à sa poursuite avec un retard correspondant à l'écart entre leurs temps de sprint, et ainsi de suite pour tous les concurrents (voir l'exemple dans le tableau ci-dessous).

Exemple de liste de départ de la poursuite
Ordre de départ Classement final du sprint Handicap de départ (*)
Biathlète 1 23 min 55 s 8 0
Biathlète 2 + 8 s 7 + 9 s
Biathlète 3 + 21 s 4 + 21 s

(*) Le handicap est déterminé par rapport au premier partant. Dans l'exemple, le concurrent 3 s'élance donc 21 secondes après le concurrent 1 mais 12 secondes seulement après le concurrent 2. Le handicap de départ est limité à 4 minutes. Dans le cas où l'épreuve qualificative est un individuel ou une mass start, les écarts à l'arrivée sont divisés par deux pour définir le handicap de départ de la poursuite.

Le diptyque sprint-poursuite peut quasiment être considéré comme deux manches d'une même course. Les écarts creusés lors du sprint peuvent s'avérer rédhibitoires et offrir de grandes chances de double succès. Cependant, la poursuite est l'épreuve individuelle avec le ratio distance de ski sur nombre de tirs le plus faible[68]. Si les handicaps au départ restent faibles ou si les conditions météo sont difficiles, cela donne généralement lieu à des courses nerveuses, marquées par des changements de position à chaque tir et l'opportunité d'effectuer de grosses remontées.

Départ groupé (Mass start)[modifier | modifier le code]

Le départ groupé, souvent appelé par sa traduction anglaise de mass start, a fait son apparition à la fin des années 1990. C'est une course en ligne où, comme son nom l'indique, tous les concurrents s'élancent en même temps pour réaliser cinq boucles de ski et quatre tirs. La distance totale est intermédiaire entre la poursuite et l'individuel : 15 km pour les hommes (5 x 3 km) et 12,5 km pour les femmes (5 x 2,5 km). Les séquences de tir sont similaires à celles de la poursuite : enchaînement de deux tirs couchés puis de deux tirs debout, chaque cible manquée étant sanctionnée d'un tour de pénalité de 150 m. Comme sur la poursuite également, tout concurrent qui se fait prendre un tour est éliminé. Le vainqueur est le biathlète qui franchit la ligne d'arrivée en premier.

La mass start est désormais considérée comme la « course reine » et clôt traditionnellement les programmes de compétition. Seuls 30 biathlètes peuvent y prendre part. Les règles de sélection diffèrent légèrement entre les compétitions. Pour les épreuves de coupe du monde, les 25 premiers du classement général au moment de la course sont automatiquement qualifiés[69]. La liste de départ est complétée par les cinq athlètes avec les meilleurs résultats dans les autres courses individuelles de l'étape[70]. Lors des championnats du monde et des Jeux olympiques, sont directement qualifiés les 15 premiers du classement général de la coupe du monde[71], les médaillés des trois autres courses individuelles ainsi que le tenant du titre. Les places restantes (au minimum cinq mais généralement plus, des athlètes cumulant les différents critères précités) sont là aussi complétées par les biathlètes ayant obtenu les meilleurs résultats sur les précédentes courses individuelles (selon le barème de points de la coupe du monde).

Il existe également une variante à 60 partants, appelée mass start 60. Ce format comprend six tours de piste au lieu de cinq pour une distance totale inchangée chez les hommes (15 km) et légèrement plus courte chez les femmes (12 km au lieu de 12,5 km). La première séance de tir est scindée en deux groupes de 30 biathlètes : le premier groupe effectue son premier tir couché après un seul tour de piste tandis que le second groupe l'effectue après deux tours de piste. Le groupe qui ne tire pas enchaîne deux tours consécutifs sans passer par le pas de tir. Les concurrents des deux groupes se retrouvent en confrontation directe à partir du troisième tour de piste amenant au deuxième tir couché. Les autres règles sont inchangées par rapport à la mass start traditionnelle. Cette variante est disputée en IBU Cup et dans les compétitions junior depuis la saison 2018-2019 mais n'a pas vocation, à ce stade, à être programmée en coupe du monde[72].

Super Sprint[modifier | modifier le code]

A la fin des années 2000, l'IBU a travaillé sur le développement d'un nouveau format intitulé super sprint, hybride entre le sprint et la mass start, avec un système de course de qualification puis de finale. Les qualifications se déroulent selon le format du sprint mais avec une distance raccourcie à 4,5 km (3 x 1,5 km), un anneau de pénalité de 75 m et un départ toutes les 15 secondes. A l'issue de cette première course, les 30 meilleurs temps sont qualifiés pour la finale, qui se déroule selon le format d'une mass start de 7,5 km (5 x 1,5 km), toujours avec un anneau de pénalité de 75 m. Le vainqueur de cette finale remporte l'épreuve. Fait unique, l'épreuve est identique pour les hommes et les femmes, qui parcourent les mêmes distances. Disputé en IBU Cup à partir de la saison 2017-2018, ainsi que lors des championnats d'Europe 2020, ce format n'a jamais convaincu les fédérations nationales et les athlètes, malgré des ajustements réguliers[73]. Après avoir renoncé à l'importer en coupe du monde, l'IBU décide finalement en 2023 de le retirer des programmes de compétition — même s'il n'est pas officiellement abandonné[74].

Épreuves par équipe[modifier | modifier le code]

Pour toutes les épreuves de relais, si un concurrent n'a pas blanchi toutes les cibles après avoir tiré les cinq balles de son chargeur, il peut et doit utiliser jusqu'à trois balles supplémentaires, appelées « pioches »[62]. Ce terme remonte aux premiers temps des courses de relais, lorsque les biathlètes déposaient les balles de réserve dans une petite coupelle sur le tapis de tir, puis les y piochaient au besoin[75]. Ces balles de pioche doivent être chargées manuellement dans la carabine, ce qui entraîne une perte de temps de 5 à 10 secondes environ par tir supplémentaire.

Relais[modifier | modifier le code]

Les relais masculin et féminin sont des courses en ligne avec départ groupé disputées par équipes nationales. Chaque équipe est constituée de quatre biathlètes devant réaliser chacun trois boucles de ski et deux tirs, d'abord couché puis debout. La distance parcourue par chaque relayeur est de 7,5 km pour les hommes (3 x 2,5 km) et de 6 km pour les femmes (3 x 2 km). La course se compose donc au total de douze tours de skis (soit 30 km chez les hommes et 24 km chez les femmes) et de huit séances de tir. Toute cible non abattue après qu'un concurrent a tiré ses huit balles entraîne un tour de pénalité de 150 m. De ce fait, un retard conséquent peut être concédé si, au temps perdu pour tirer les balles de pioche, s'ajoute celui du passage sur l'anneau. Une équipe qui se fait prendre un tour pendant la course est éliminée. L'équipe victorieuse est celle dont le quatrième et dernier relayeur franchit la ligne d'arrivée en premier.

Les premiers relayeurs s'élancent simultanément comme lors d'une mass start. Les concurrents suivants s'élancent depuis une zone de passage de relais d'une longueur de 30 m, située au niveau du stade, à proximité du pas de tir. Pour transmettre le relais, le concurrent qui finit son parcours doit toucher de la main n'importe quelle partie du corps de son partenaire ; l'équipement (bâtons, skis ou carabine) ne compte pas. Un passage de témoin non conforme, hors zone ou sans contact physique direct entre les relayeurs, entraîne la disqualification de l'équipe. L'ordre de passage des biathlètes au sein du relais est déterminé librement par chaque nation.

Le relais, apparu six ans après l'individuel, est la deuxième plus ancienne course de biathlon. Il continue d'être largement programmé (cinq à six courses par saison pour chaque sexe, sans compter les relais mixtes), reflétant l'importance des épreuves et de l'esprit collectifs hérités du ski militaire. Si le format masculin demeure inchangé depuis l'origine, le format de la course féminine a en revanche connu plusieurs évolutions : d'abord 3 x 5 km de 1984 à 1988 puis 3 x 7,5 km de 1989 à 1992 (format de la première course olympique à Albertville), 4 x 7,5 km à l'instar des hommes de 1993 à 2002, et enfin 4 x 6 km depuis 2003. Le format initial à trois relayeuses avait pour vocation de permettre à un plus grand nombre de nations de constituer une équipe, à une époque où le biathlon féminin était encore émergent.

Relais mixte[modifier | modifier le code]

Imaginé dans les années 2000, le relais mixte suit les mêmes règles que les relais classiques, à la seule différence que les équipes sont constituées de deux femmes et deux hommes et que l'ordre de passage est partiellement déterminé en fonction du sexe. Dans le format utilisé entre 2007 et 2019, les femmes s'élançaient pour les deux premiers relais, suivies par les hommes pour les deux derniers, et chaque biathlète parcourait la même distance que dans sa version classique (6 km pour les femmes et 7,5 km pour les hommes)[76]. Depuis 2020, ce sont alternativement les hommes ou les femmes qui débutent et c'est la distance de relais classique du sexe des premiers relayeurs qui s'applique pour toute la course : si les femmes commencent, tous les concurrents parcourent 6 km ; si ce sont les hommes qui démarrent, tout le monde fait 7,5 km. Ce nouveau format reste controversé, notamment au motif qu'il introduit un déséquilibre en donnant un poids prépondérant aux deux relais féminins[77].

Relais mixte simple[modifier | modifier le code]

Le relais mixte simple est le format le plus récent à avoir été lancé, au milieu des années 2010. Il s'agit également d'une course en ligne avec départ groupé où chaque équipe doit effectuer quatre relais. Mais les équipes sont ici composées de seulement un homme et une femme, qui effectuent donc chacun deux relais en alternance : le premier concurrent réalise les premier et troisième relais, le second les deuxième et quatrième. La séquence (homme ou femme en premier) est déterminée à l'avance et la même pour toutes les équipes. Les trois premiers relais consistent en deux boucles de ski de 1,5 km, chacune ponctuée d'un tir, d'abord couché puis debout. Contrairement aux autres relais, le passage de témoin s'effectue immédiatement après le tir debout. Seul le dernier relayeur réalise une troisième boucle de 1,5 km pour gagner la ligne d'arrivée. La distance totale parcourue est donc de 6 km pour le premier relayeur (2 x 1,5 km + 2 x 1,5 km) et de 7,5 km pour le second (2 x 1,5 km + 3 x 1,5 km), chacun tirant quatre fois. Les règles du tir restent les mêmes (cinq balles plus trois balles de pioche) mais la longueur de l'anneau de pénalité est réduite à 75 m.

Comme le relais mixte, cette épreuve a été conçue notamment pour permettre à de plus « petites » nations, ne disposant parfois que d'un ou deux biathlètes de chaque sexe pouvant rivaliser au plus haut niveau, d'aligner des équipes compétitives sur les épreuves collectives. Objectif en partie atteint puisque sur la période 2015-2021[78], les cinq nations « majeures » (Norvège, France, Allemagne, Russie, Suède) n'ont occupé que 64% des places sur les podiums de relais mixte simple — contre 70% pour le relais mixte et 81% pour les relais par sexe — et des équipes comme la Lettonie, l'Estonie, le Kazakhstan ou le Canada ont pu s'inviter sur un podium[59]. L'IBU a également cherché à créer un format par équipe court et intense, qui ne fait cependant pas l'unanimité parmi les biathlètes, certains lui reprochant de n'être qu'un « concours de tir » à cause des faibles distances à ski[79]. La course figure au programme des championnats du monde depuis 2019 mais n'est pas reconnue par le CIO comme épreuve olympique.

Course par équipes (obsolète)[modifier | modifier le code]

Version moderne de la patrouille militaire, il s'agissait d'un contre-la-montre par équipe où les quatre biathlètes s'élançaient et devaient arriver ensemble, sur un modèle similaire à l'épreuve cycliste. Le format a d'abord été celui d'un individuel (20 km pour les hommes, 15 km pour les femmes), puis raccourci à l'équivalent d'un sprint (10 km pour les hommes, 7,5 km pour les femmes). Sur le format sprint, deux concurrents réalisaient le tir couché et les deux autres le tir debout ; en cas de cible manquée c'étaient les deux équipiers qui n'avaient pas tiré qui devaient aller tourner sur l'anneau de pénalité. L'écart maximum autorisé entre les premier et dernier relayeurs à l'entrée du pas de tir ou sur la ligne d'arrivée était de 15 secondes, sans quoi l'équipe recevait automatiquement une minute de pénalité. Inscrite pendant dix ans au programme de la coupe du monde et des championnats du monde, cette épreuve n'est plus courue depuis 1998.

Tableau récapitulatif[modifier | modifier le code]

Descriptif des épreuves de biathlon
Individuel (*) Sprint Poursuite Départ groupé (Mass start) (**) Relais Relais mixte Relais mixte simple
Format Contre-la-montre individuel Course en ligne individuelle Course en ligne par équipe
Distance Homme 20 km 10 km 12,5 km 15 km 4 x 7,5 km 2 × 6 km (F) + 2 × 6 km (H)

ou

2 × 7,5 km (H) + 2 × 7,5 km (F)

6 km (F) + 7,5 km (H)

ou

km (H) + 7,5 km (F)

Distance Femme 15 km 7,5 km 10 km 12,5 km 4 × 6 km
Nombre de participants Selon quotas par nation[80] Selon quotas par nation[80] 60 30 4 par nation (même sexe) 4 par nation

(2 x H + 2 x F)

2 par nation

(H + F)

Intervalle de départ 30 secondes 30 secondes Selon résultat du sprint[81] Départ simultané Départ simultané Départ simultané Départ simultané
Nombre de séances de tir 4 2 4 4 Total : 8

Par athlète : 2

Total : 8

Par athlète : 2

Total : 8

Par athlète : 4

Séquence de tir (C : couché / D : debout) C - D - C - D C - D C - C - D - D C - C - D - D Par athlète :

C - D

Par athlète :

C - D

Par athlète :

C- D (x2)[82]

Nombre de balles par tir 5 5 5 5 5 + 3 pioches 5 + 3 pioches 5 + 3 pioches
Pénalité par faute au tir 1 minute tour de pénalité (150 m) tour de pénalité (150 m) tour de pénalité (150 m) tour de pénalité (150 m) tour de pénalité (150 m) tour de pénalité (75 m)
Introduction en coupe du monde 1978-1979 1978-1979 1996-1997 1998-1999[83] 1978-1979 2002-2003 2014-2015
Introduction en championnat du monde 1958 1974 1997 1999 1966 2005 2019
Introduction aux Jeux olympiques 1960 1980 2002 2006 1968 2014[84] [85] -

(*) Variante de l'individuel court :15 km pour les hommes et 12,5 km pour les femmes, avec un temps de pénalité par faute au tir de 45 secondes ; disputé pour la première fois en coupe du monde en 2019 en remplacement d'un individuel en raison des conditions météorologiques, puis en 2024 en tant qu'épreuve inscrite au programme.

(**) Variante de la mass start 60 : 60 participants (scindés en deux groupes de 30 pour le premier tir couché), distance de 15 km chez les hommes (6 x 2,5 km) et de 12 km chez les femmes (6 x 2 km) ; non disputé en coupe du monde.

Compétitions[modifier | modifier le code]

Comme dans la plupart des sports de neige, les compétitions de biathlon s'articulent autour de deux formats : les coupes, qui s'étalent sur plusieurs étapes et récompensent la régularité des résultats sur l'ensemble de la saison, et les championnats qui, à l'image des Jeux olympiques auxquels ils se substituent entre chaque olympiade, sacrent la performance d'un jour.

Jeux olympiques[modifier | modifier le code]

L'histoire du biathlon moderne est intimement liée au mouvement olympique. Le Comité international olympique a en effet joué un rôle moteur dans l'émergence de la discipline dans les années 1950 : d'abord en maintenant sa volonté d'inscrire une épreuve combinée au programme des Jeux d'hiver, après l'abandon du ski militaire qui n'était plus dans l'air du temps et du pentathlon d'hiver qui ne donnait pas satisfaction ; puis en reconnaissant directement comme sport olympique officiel un biathlon à peine porté sur les fonts baptismaux, sans même passer par l'étape de la démonstration.

Départ de la première mass start olympique lors des JO de Turin en 2006.

Le biathlon moderne est donc présent au programme olympique depuis les VIIIe Jeux olympiques d'hiver, organisés par la station de sports d'hiver américaine de Squaw Valley en 1960. La seule épreuve disputée alors, simplement appelée « biathlon », est le contre-la-montre individuel de 20 km. Le soutien du CIO à la discipline n'a jamais faibli et au fil des olympiades, les nouvelles épreuves créées sous l'impulsion de l'UIPMB puis de l'IBU viennent étoffer le calendrier olympique : relais en 1968, sprint en 1980, poursuite en 2002, mass start en 2006, relais mixte en 2014. En 1992, le nombre de courses de biathlon au programme à Albertville double grâce non pas à l'ajout de nouveaux format mais de nouvelles concurrentes, avec l'arrivée des compétitions féminines[86].

Toutes les principales épreuves de biathlon sont aujourd'hui inscrites au programme olympique, à l'exception du relais mixte simple. Ce sont donc onze courses qui sont disputées lors de chaque Jeux, soit par sexe, cinq courses masculines, cinq courses féminines et une course mixte ; ou en regardant par participants, huit courses individuelles et trois courses par équipe. Un ou une biathlète aligné(e) sur toutes les courses possibles peut ainsi prétendre à remporter jusqu'à six médailles dans une même édition (déjà réalisé aux championnats du monde, cet exploit reste inédit au niveau olympique[87]). Le nombre d'athlètes engagés est de quatre maximum par sexe et par nation[88] [89].

Lors des années olympiques, les Jeux, positionnés aux deux tiers environ du calendrier de la saison, représentent l'objectif principal pour la majorité des biathlètes. Il n'est pas rare de voir certains des meilleurs mondiaux faire l'impasse sur des étapes de la coupe du monde, quitte à perdre des positions au classement général, pour préparer au mieux l'échéance olympique.

Championnats du monde[modifier | modifier le code]

Les championnats du monde sont la plus ancienne compétition internationale de biathlon. La première édition s'est tenue en 1958 dans la station de sports d'hiver autrichienne de Saalfelden, deux ans après la naissance officielle de la discipline, et deux ans avant la première course olympique. L'unique épreuve de l'époque, le contre-la-montre de 20 km, donne lieu à deux titres : l'un individuel, qui sacre le vainqueur de la course, et l'autre par équipe, qui récompense la meilleure nation au cumul des différentes performances[90]. C'est à la Suède que revient l'honneur d'inaugurer le palmarès, tant en individuel avec Adolf Wiklund qu'en équipe. Le classement par équipe perdurera jusqu'en 1965 puis sera abandonné au profit d'une nouvelle course, le relais. Il renaîtra sous une forme différente avec la course par équipes en 1989 avant de disparaître à nouveau après l'édition 1998.

Cérémonie protocolaire de l'individuel féminin lors des championnats du monde d'Oslo en 2016.

Les femmes disputent pour la première fois des mondiaux en 1984 à Chamonix, un événement auquel les hommes ne participent pas, année olympique oblige. Dès l'année suivante, deux rendez-vous séparés, un masculin et un féminin, sont mis en place sur des sites différents. Il faut attendre les championnats de 1989 pour assister à la réunion des hommes et des femmes dans une seule et même compétition.

Les championnats du monde sont organisés tous les ans, sauf les années olympiques. Ils sont généralement positionnés dans le calendrier au même moment que les JO, au mois de février, aux deux tiers environ de la saison. Depuis 2019 et l'addition du relais mixte simple, douze courses sont disputées sur une durée de deux semaines, avec un programme débutant traditionnellement par le relais mixte et se concluant par les mass starts. Les quotas de participants lors des épreuves individuelles sont identiques à ceux des JO (quatre maximum par nation), avec deux exceptions : premièrement, le vainqueur de la précédente édition (s'il ou elle est présent pour défendre son titre) est considéré hors quota et permet donc à sa nation d'engager un concurrent supplémentaire ; deuxièmement, si une nation compte plus de quatre athlètes parmi les quinze premiers du classement général de la coupe du monde, elle gagne un quota additionnel. Depuis 2021, lors des courses individuelles, le champion du monde en titre porte un dossard distinctif doré.

Par leur histoire et le cérémonial associé, les mondiaux représentent toujours un moment important de la saison pour les biathlètes. Sacrant la performance d'un jour, il peuvent permettre à des athlètes n'ayant pas la régularité nécessaire pour décrocher un globe de cristal d'aller chercher des victoires de prestige, ou aux meilleurs du moment d'asseoir leur domination. Longtemps inédit après l'apparition des nouveaux formats dans les années 1990-2000, l'exploit de remporter une médaille sur toutes les épreuves d'un championnat (soit six courses jusqu'en 2018, sept ensuite) a été réalisé à six reprises depuis les années 2010 : quatre fois chez les femmes, par les Norvégiennes Tora Berger en 2013 (quatre titres) et Marte Olsbu Røiseland en 2020 (cinq titres), la Française Marie Dorin en 2016 (trois titres) et l'Allemande Laura Dahlmeier en 2017 (cinq titres) ; deux fois chez les hommes, par le Norvégien Johannes Thingnes Bø en 2023 (cinq titres) et en 2024 (trois titres)[91].

Coupe du monde[modifier | modifier le code]

Inaugurée en 1978, la Coupe du monde est la compétition qui réunit l'élite mondiale du biathlon durant toute la saison hivernale. Exclusivement masculine les premières années — les femmes disputant à partir de 1983 une coupe d'Europe considérée comme un circuit mondial officieux — elle réunit les deux sexes depuis la saison 1987-1988. Hommes et femmes disputent depuis lors exactement le même nombre d'épreuves, aux mêmes dates et sur les mêmes sites.

La compétition englobe une série d'épreuves organisées entre fin novembre ou début décembre et fin mars, au travers d'une petite dizaine d'étapes prenant place très majoritairement en Europe, et exceptionnellement en Amérique du Nord ou en Asie. Le nombre d'étapes et de courses a progressivement augmenté au fil du temps, avec une inflation notable à l'arrivée des épreuves féminines puis dans la deuxième moitié des années 1990, concomitamment à la reprise en main de l'organisation par l'IBU et au lancement des nouveaux formats. Les premières éditions ne comptaient pas plus de trois ou quatre étapes. La coupe du monde 1992-1993 en comprenait six, pour 36 épreuves ; celle de 1999-2000 en comportait neuf et 51 épreuves. A la fin des années 2000, l'IBU avait prévu de porter le nombre d'étapes à dix, un projet ajourné à cause de l'opposition des fédérations nationales. Un équivalent de cette dixième étape, légèrement raccourci, est finalement ajouté en ouverture de la saison à partir de 2020-2021, poussant le nombre actuel d'épreuves à 58 — soit 70 courses dans la saison en incluant les championnats du monde.

Une étape classique de coupe du monde regroupe six courses, réparties sur trois ou quatre jours en fin de semaine, avec un mélange d'épreuves individuelles et par équipes — à l'exception de l'étape avant Noël et des « finales » (dernière étape de la saison) qui ne comportent généralement que des courses individuelles. Une saison type est divisée en trois blocs de trois étapes successives, sur décembre, janvier et mars, entrecoupés de périodes de repos et, sur le mois de février, par les Jeux olympiques ou les championnats du monde. Un des enjeux majeurs pour les biathlètes est notamment d'arriver à gérer la fatigue lorsqu'ils arrivent dans les dernières courses d'un bloc, au bout de trois semaines de compétition d'affilée. Si on prend l'exemple de la saison 2023-2024, les 58 épreuves de coupe du monde se distribuaient entre 21 courses individuelles (3 individuels, 7 sprints, 7 poursuites et 4 mass starts) et 5 relais pour chaque sexe, plus 6 relais mixtes (3 classiques et 3 simples). Cette répartition du nombre de courses par format peut légèrement varier d'une saison à l'autre.

La coupe du monde s'appuie sur un système d'attribution de points à chaque course, permettant d'établir, tant pour les hommes que pour les femmes, plusieurs classements. Outre le classement général qui prend en compte toutes les épreuves individuelles de la saison, un classement est établi pour chaque spécialité : individuel, sprint, poursuite et mass start. Les résultats des relais (par genre et mixte) donnent pour leur part lieu à des classements par nation. Enfin un classement collectif plus global, la coupe des nations, prend en compte à la fois les résultats des relais et ceux des courses individuelles disputées en contre-la-montre (individuel et sprint). Pendant longtemps, les courses des Jeux olympiques et des championnats du monde attribuaient également des points pour les différents classements de la coupe du monde. Cette pratique a été abandonnée en 2014 pour les épreuves olympiques puis en 2023 pour les mondiaux[92].

Lors des courses individuelles, deux dossards distinctifs identifient les biathlètes en tête des différents classements : un dossard jaune pour le leader du classement général et un dossard rouge pour le leader du classement de la spécialité. Dans le cas où un concurrent cumule les deux distinctions, il arbore un dossard bicolore. Lors de la saison 2020-2021, l'IBU a introduit un troisième dossard spécial : le dossard bleu, porté par le « meilleur jeune », c'est-à-dire le biathlète ayant moins de 25 ans au 31 décembre qui est le mieux placé au classement général[93]. Ces dossards distinctifs continuent d'être portés lors des championnats du monde, bien que ces derniers ne comptent plus pour les classements concernés[94]. Ils ne sont en revanche pas portés lors des courses olympiques. Il existe enfin un quatrième dossard particulier, non officiel, qui récompense les « meilleurs vieux » : le dossard argenté. Imaginé à l'initiative de la biathlète étasunienne Clare Egan, alors représentante des athlètes au Comité Exécutif de l'IBU, comme pendant au dossard bleu[95], il n'est pas porté pendant les courses mais remis en fin de saison, sous la forme d'un dossard tricoté en laine, aux biathlètes (homme et femme) de plus de 33 ans les mieux classés au général[96].

Révisé à quatre reprises depuis 1978, le barème de points du biathlon s'est longtemps efforcé de récompenser autant la régularité que la performance, avec une dégressivité relativement linéaire (voir tableau ci-dessous). Un changement de philosophie est survenu avec la révision de 2022 qui a instauré un barème valorisant plus fortement la victoire[92], sur le modèle de celui appliqué par la Fédération internationale de ski (par exemple en ski alpin ou en ski de fond)[97]. Le corollaire à ce changement d'approche est l'abandon de la règle des « jokers » qui prévoyait le retrait à la fin de la saison, pour le compte du classement général, des résultats des deux plus mauvaises courses[98] — sauf exceptions certaines saisons comme en 2010-2011 (aucun joker) ou en 2020-2021 (quatre jokers en raison de la pandémie de covid-19)[99]. Pensée pour ne pas hypothéquer les chances au général de biathlètes contraints de renoncer à des courses en cas de maladie, cette règle demeurait controversée pour la confusion qu'elle générait — obligeant souvent à calculer un classement officieux tenant compte des jokers — et en raison de plusieurs cas polémiques où elle a rebattu les cartes pour déterminer le vainqueur à l'issue de la dernière course de la saison[100].

Barème de points pour les épreuves de coupe du monde de biathlon (*)
Période 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40
1978-1985 25 24 23 22 21 20 19 18 17 16 15 14 13 12 11 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 - - - - - - - - - - - - - - -
1985-2000 30 26 24 22 21 20 19 18 17 16 15 14 13 12 11 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 - - - - - - - - - - - - - - -
2000-2008 50 46 43 40 37 34 32 30 28 26 24 22 20 18 16 15 14 13 12 11 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 - - - - - - - - - -
2008-2022 60 54 48 43 40 38 36 34 32 31 30 29 28 27 26 25 24 23 22 21 20 19 18 17 16 15 14 13 12 11 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1
Depuis 2022-2023 (**) 90 75 60 50 45 40 36 34 32 31 30 29 28 27 26 25 24 23 22 21 20 19 18 17 16 15 14 13 12 11 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1

(*) Hors coupe des nations, qui dispose d'un barème spécifique.

(**) Le barème diffère légèrement pour les mass starts, limitées à 30 participants. Les points attribués sont identiques jusqu'à la 21e place puis diminuent ensuite de deux en deux, la 30e place accordant 2 points. Cela demeure inchangé par rapport au système de points en vigueur depuis 2008.

A l'issue de la dernière épreuve de la saison, les vainqueurs des différents classements (biathlète ou nation) se voient décerner un globe de cristal, le trophée traditionnel des sports d'hiver. Tous les classements donnent droit à un « petit » globe de cristal à l'exception du classement général, le plus prestigieux, récompensé par le « gros » globe de cristal. En cas d'égalité au nombre de points pour un globe, la différence se fait au nombre de victoires, ou éventuellement de 2e ou 3e places[101]. La coupe des nations revêt également une importance particulière car ce classement détermine les quotas d'athlètes attribués à chaque fédération nationale pour la saison suivante. Les cinq meilleures nations ont le droit d'aligner jusqu'à six concurrents par course, chiffre tombant ensuite jusqu'à deux pour les moins bonnes nations.

IBU Cup et Championnats d'Europe[modifier | modifier le code]

Nom donné depuis 2008 à la coupe d'Europe — dont la première édition, exclusivement féminine, s'est tenue en 1982-1983, la compétition devenant mixte en 1987-1988 — l'IBU Cup constitue le circuit secondaire du biathlon international, antichambre de la coupe du monde. Toutes les nations, y compris non européennes, sont autorisées à y prendre part. L'IBU Cup suit les mêmes règles et la même organisation que la coupe du monde, avec généralement une ou deux étapes de moins dans la saison. C'est la compétition privilégiée par les fédérations nationales pour lancer et aguerrir les jeunes athlètes et par l'IBU pour tester des nouveaux formats d'épreuve.

La frontière entre la coupe du monde et l'IBU Cup est très poreuse, les fédérations nationales pouvant décider à chaque étape des athlètes qu'elles inscrivent aux différentes épreuves. Il n'est ainsi pas rare de voir des biathlètes ayant démarré la saison en coupe du monde être « rétrogradés » en IBU Cup en raison de résultats insuffisants, pour laisser la place à des coéquipiers en meilleure forme ou à des jeunes promus sur le circuit principal pour quelques courses d'apprentissage. De nombreux biathlètes se retrouvent ainsi à faire le yo-yo entre les deux circuits au long de la saison, voire d'une saison à l'autre durant une bonne partie de leur carrière.

Organisés pour la première fois en 1994, les championnats d'Europe sont le pendant des championnats du monde à l'échelle du circuit secondaire. Réservés pendant longtemps au moins de 26 ans, cette restriction a été levée en 2011. Si contrairement à la coupe d'Europe ils ont conservé jusqu'à ce jour leur appellation continentale, ils portent depuis 2008 la mention « open » pour refléter le fait qu'ils sont officiellement ouverts à toutes les nations.

Compétitions jeunes et juniors[modifier | modifier le code]

Au-delà des Jeux olympiques de la jeunesse, l'IBU organise de nombreuses compétitions « jeunes » et « juniors », aux niveaux régional, continental et mondial. A l'exception de la coupe du monde, les compétitions évoquées ci-dessus ont leur équivalent en juniors. La première édition des championnats du monde juniors masculins s'est déroulée dès 1967 à Altenberg, les juniors féminines pouvant participer à partir de 1989[18]. Des championnats du monde jeunes sont organisés depuis 2002.

Sont éligibles en catégorie jeune les athlètes âgés entre 15 et 19 ans, et en junior ceux entre 20 et 22 ans. Jeunes et juniors disputent les mêmes formats d'épreuve que les séniors, avec les mêmes règles ; seules les distances de ski sont réduites à chaque catégorie et les temps de pénalité ajustés en conséquence. De nombreux grands noms du biathlon (Ole Einar Bjørndalen, Raphaël Poirée, Johannes Bø, Magdalena Neuner, Laura Dahlmeier, Dorothea Wierer, pour ne citer qu'eux) ont brillé dès les catégories jeunes et juniors.

Biathlon d'été[modifier | modifier le code]

Comme tous les sports de neige, la saison de biathlon ne s'étend que sur 4 mois, pendant la période hivernale. Pour permettre une pratique sur l'ensemble de l'année, une déclinaison estivale de la discipline s'est développée, avec deux variantes pour remplacer le ski de fond : le ski à roulettes (ou rollerski) et le cross-country. La première variante est celle qui est très largement pratiquée par les biathlètes pendant les mois d'été. Mis à part que le goudron remplace la neige et les roues des rollerskis les spatules des skis de fond, elle est en tout point identique au biathlon d'origine. La seconde variante s'éloigne plus de la version hivernale, dans la pratique sportive comme dans certaines règles (par exemple, les armes ne sont pas portées pendant les phases de course mais restent au stand de tir[102]) et elle tend à tomber en désuétude en compétition.

L'IBU organise depuis 1996 des championnats du monde de biathlon d'été, qui utilisaient à l'origine la variante cross-country, limitant de fait la participation des biathlètes hivernaux. Aujourd'hui seules les courses en rollerskis, ajoutées au programme à partir de 2006, sont disputées ; les dernières épreuves en cross-country ont été supprimées en 2010. Ces mondiaux sont fréquentés majoritairement par les biathlètes d'Europe centrale et de l'Est, Scandinaves, Allemands ou Français privilégiant généralement des compétitions nationales (comme le Biathlon Summer Tour en France) ou des festivals de biathlon urbain comme le Blinkfestivalen de Sandnes (Norvège), le City Biathlon de Wiesbaden (Allemagne) ou le Martin Fourcade Nordic Festival d'Annecy (France).

Principaux sites[modifier | modifier le code]

Le site d'Holmenkollen, sur les hauteurs d'Oslo, accueille souvent les « finales » de la coupe du monde, à l'occasion de la dernière étape de la saison.

Une dizaine de grands stades de biathlon à travers l'Europe se partagent chaque année la majorité des étapes de coupe du monde. Les pays nordiques, qui bénéficient d'un enneigement sur une plus longue période, sont traditionnellement le théâtre des étapes de début et de fin de saison, à Östersund (Suède), Kontiolahti (Finlande) et Olso-Holmenkollen (Norvège). L'Europe centrale accueille régulièrement des étapes en décembre ou en mars, à Hochfilzen (Autriche), Nové Město na Moravě (République tchèque) ou Pokljuka (Slovénie). Enfin, le mois de janvier est quasi immuablement consacré au triptyque formé par Oberhof en Thuringe, célèbre pour ses conditions météorologiques hostiles[103], Ruhpolding dans les Alpes bavaroises, surnommé la « Mecque du biathlon »[104], et Antholz-Anterselva dans le Tyrol italien, redouté pour son altitude (1 600 m)[105].

Il était aussi de coutume de disputer régulièrement des épreuves en Russie, notamment à Khanty-Mansiïsk en Sibérie. Mais la dernière étape russe a eu lieu en 2018 et aucune autre n'est prévue au calendrier avant 2027 au plus tôt. La France, puissance émergente du biathlon au tournant du siècle, est longtemps restée à l'écart du circuit de la coupe du monde, cantonnée à l'accueil d'épreuves d'IBU Cup, le circuit secondaire. Elle organise finalement une étape lors de la saison 2013-2014 — une première édition aurait dû se tenir en 2011 mais fut annulée par manque de neige[106]. Auparavant, pour retrouver trace de grandes compétitions sur le sol français, il fallait remonter aux championnats du monde 1988 à Chamonix et à une étape de coupe du monde aux Saisies en 1991, en levée des Jeux d'Albertville. C'est le site du Grand-Bornand, seul stade hexagonal homologué par l'IBU[106], qui est choisi. Positionnée fin décembre, juste avant la pause de Noël, l'étape d'Annecy-Le Grand-Bornand a été renouvelée en 2017, puis désormais quasi annuellement depuis 2019. Plus récemment, ce sont les stades d'Otepää (Estonie) et de Lenzerheide (Suisse), sites d'accueil réguliers de l'IBU Cup, qui se sont ajoutés occasionnellement au calendrier de la coupe du monde.

Hors d'Europe, seuls quatre pays ont accueilli les championnats du monde ou des épreuves de coupe du monde de biathlon. Le Canada et les Etats-Unis sont les deux principales destinations, visitées tous les quatre à cinq ans environ depuis le début des années 2000, notamment sur les sites de Canmore, Lake Placid, Presque Isle et Soldier Hollow. En Asie, le site majeur est celui de Peyongchang en Corée du Sud, hôte des mondiaux 2009 et des JO de 2018, et d'étapes de la coupe du monde en 2008 et 2017. Le Japon a hébergé une fois le circuit international, à Nagano en 1997, en préparation des Jeux olympiques. Il est en effet habituel, lors d'une saison pré-olympique, de disputer une étape sur le futur site des JO, Pékin 2022 ayant dérogé à la règle en raison de la pandémie de covid-19.

Palmarès international[modifier | modifier le code]

Sport d'origine européenne, le biathlon demeure l'apanage des nations du Vieux Continent. L'Union soviétique et les deux Allemagnes — particulièrement la RDA — ont largement dominé les premières décennies de ce sport, jusqu'à l'éclatement du bloc de l'Est au début des années 1990. L'Allemagne réunifiée et la Russie ont alors pris la suite mais ont dû faire face à la montée en puissance d'abord de la Norvège, puis dans les années 2000 de la France. Les années 2010 sont marquées par un relatif effacement de l'Allemagne et de la Russie, laissant progressivement s'installer un duel Franco-Norvégien au sommet, notamment chez les hommes. Plus en retrait dans les palmarès masculins, même si elle peut s'enorgueillir des premiers champion olympique et champion du monde de l'histoire, la Suède s'est quant à elle imposée comme une nation dominante chez les femmes depuis les années 1990. Signe de l'hégémonie des cinq nations précédemment citées, elles cumulent à elles seules 88% des titres olympiques, 86% des titres de champion du monde et 90% des gros globes de cristal de la coupe du monde (hommes et femmes confondus).

L'Italie, l'Autriche, la République Tchèque

% médialles JO et ChdM

Le palmarès international du biathlon place trois pays au sommet de la hiérarchie mondiale. L'Union soviétique puis la Russie, l'Allemagne et la Norvège dominent les tableaux historiques des médailles tant aux Jeux olympiques d'hiver qu'aux championnats du monde. Plus récemment, la France, la Suède, l'Italie ou certains pays issus de la dislocation de l'Union soviétique ou de l'Europe de l'Est se sont hissés sur les podiums internationaux.

Hommes[modifier | modifier le code]

Ole Einar Bjørndalen lors de la poursuite d'Oberhof en 2014.

Les débuts de la Coupe du monde ont été marqués par la domination de la RDA jusqu'à la fin des années 1980, grâce à des athlètes comme Frank Ullrich et Frank-Peter Roetsch, avec respectivement quatre et trois victoires au classement général de la Coupe du monde.

Le biathlète le plus titré est le Norvégien Ole Einar Bjørndalen qui a remporté treize récompenses olympiques dont huit en or. Au cours d'une carrière longue d'un quart de siècle à laquelle il mit un terme en 2018 à l'âge de 44 ans, ses principaux adversaires ont été, entre la fin des années 1990 et les années 2000, le Français Raphaël Poirée et les Allemands Sven Fischer, Ricco Groß, Frank Luck et Michael Greis, rares biathlètes à s'être construit un palmarès individuel conséquent aux côtés de Bjørndalen alors au sommet.

Depuis 2007, une nouvelle génération de biathlètes émerge, menée par le Français Martin Fourcade aux cinq titres olympiques (deux aux jeux de Sotchi en 2014 et trois aux jeux de Pyeongchang en 2018), sept fois consécutives leader du classement général de Coupe du monde depuis la saison 2011-2012, 83 victoires et 150 podiums en Coupe du monde) et les Norvégiens Emil Hegle Svendsen avec deux titres olympiques aux Jeux de Vancouver 2010 et Sotchi 2014 et un fois leader du classement général du coupe du monde lors de la saison 2009-2010), Tarjei Bø vainqueur de la Coupe du monde 2010-2011 et son frère Johannes Thingnes Bø vainqueur de la Coupe du monde 2018-2019).

En dehors de ces athlètes d'exception, aucun n'a encore fait preuve de constance pour marquer comme eux l'histoire du biathlon. Globalement, la Norvège, l'Allemagne, la Russie et la France se sont partagé les grands biathlètes, puisqu'une seule victoire au classement général de la coupe du monde a échappé à l'un de ces pays entre 1978 et 2019, le Suédois Mikael Löfgren l'ayant emporté à l'issue de la saison 1992-1993.

Le Français Martin Fourcade détient le record de victoires au classement général de la Coupe du monde avec sept trophées remportés consécutivement de 2012 à 2018. Il compte aussi le plus grand nombre de petits et de gros globes de cristal, 33, et avec 83 victoires, se situe au 2e rang des biathlètes les plus titrés derrière Bjørndalen avec qui il partage le record de onze titres mondiaux gagnés dans des épreuves individuelles. Il est aussi le sportif français le plus titré aux Jeux olympiques avec cinq médailles d'or.

En 2019, 2020 et 2021, c'est le Norvégien Johannes Thingnes Bø qui s'adjuge le gros globe de cristal récompensant chaque année le vainqueur de la coupe du monde.

Femmes[modifier | modifier le code]

Magdalena Neuner.

Durant les années 1980, les biathlètes soviétiques et norvégiennes ont été les plus en vue notamment grâce aux performances de premier plan d'Elena Golovina ou de Svetlana Davidova et leurs multiples médailles mondiales.

La fin des années 1990 a vu la domination presque sans partage en coupe du monde de la Suédoise Magdalena Forsberg. Entre 1997 et sa retraite en 2002, elle a en effet remporté chaque année le classement général de la Coupe du monde et 17 victoires dans les classements particuliers des disciplines avec un record de 42 victoires individuelles dans les épreuves de Coupe du monde. À cette suprématie sur la coupe du monde, s'ajoutent douze médailles mondiales dont six en or. En revanche, son palmarès olympique reste vierge de tout titre et ne compte que deux médailles de bronze. Ses principales adversaires ont été la Norvégienne Liv Grete Poirée, octuple championne du monde, et l'Allemande Uschi Disl qui, avec 19 médailles mondiales et neuf médailles olympiques, reste la biathlète la plus médaillée sur ces deux événements. Elle a incarné la domination allemande sur le biathlon féminin depuis les années 1990 avec Kati Wilhelm triple championne olympique, Petra Behle nonuple championne du monde ou Andrea Henkel, puis Magdalena Neuner qui, à l'âge de 24 ans à peine, possédait déjà le record de titres mondiaux[107], et plus récemment, Laura Dahlmeier, qui remporte la coupe du monde 2016-2017 avec 10 victoires, dont un record de cinq médailles d'or aux championnats du monde de Hochfilzen.

La disparition de l'Union soviétique a pour effet de multiplier le nombre de biathlètes représentant les pays de l'Est[pas clair].Olena Zubrilova, successivement Ukrainienne puis Biélorusse et dont le palmarès fait état de 17 médailles mondiales, en est l'illustration. La Russie bénéficie d'un important vivier de talents régulièrement récompensés, parmi lesquelles Anfisa Reztsova, Svetlana Ishmouratova ou Olga Pyleva.

Les biathlètes du niveau de ces deux nations sont rares : la Française Sandrine Bailly remporte de justesse le globe de cristal en 2004-2005 pour quelques points devant Wilhelm et Pyleva, la Suédoise Helena Jonsson remporte la Coupe du monde 2008-2009 devant Kati Wilhelm et Tora Berger laquelle remporte la Coupe du monde 2012-2013. Lors des saisons 2010-2011, 2013-2014 et 2017-2018, la Finlandaise Kaisa Mäkäräinen remporte la Coupe du monde. Elle est suivie par la Biélorusse Darya Domracheva, triple championne olympique à Sotchi, en 2014-2015 et par la Tchèque Gabriela Koukalová, en 2015-2016. C'est l'italienne Dorothea Wierer qui remporte la coupe du monde 2018-2019 et 2019-2020.Au terme de la saison 2020-2021, c'est la norvégienne Tiril Eckhoff qui s'adjuge le gros globe de la coupe du monde.

Popularité[modifier | modifier le code]

Le biathlon est aujourd'hui pratiqué dans l'ensemble des pays participant régulièrement aux épreuves de Coupe du monde d'hiver, principalement en Europe et en Amérique du Nord.

En Russie et en Scandinavie, le biathlon fait partie des sports d'hiver traditionnels. Depuis les années 1990, l'intérêt pour ce sport s'est rapidement développé en Allemagne, en devenant quasiment un sport national. Ainsi les chaînes Das Erste et ZDF diffusent toutes les épreuves de Coupe du monde, en réunissant parfois jusqu'à cinq millions de téléspectateurs, atteignant ainsi les meilleurs scores d'audience pour un sport d'hiver[108],[109].

Le stade de football de la Veltins-Arena aménagé pour accueillir une compétition de biathlon.

Le biathlon est très populaire en Allemagne où les sports d'hiver tiennent une place significative parmi les événements les plus suivis. Chez les hommes comme chez les femmes, les sportifs allemands de l'année récemment récompensés sont souvent des biathlètes[110],[111]. Régulièrement titré dans les principales compétitions, le pays est également le principal bailleur de fonds du biathlon. En 2008, trois des quatre principaux sponsors de l'Union internationale de biathlon sont allemands : E.ON Ruhrgas filiale du leader allemand du secteur énergétique E.ON, le groupe Viessmann leader mondial des solutions de chauffage et la banque Deutsche Kreditbank[112]. Plus récemment encore, la marque automobile BMW est sponsor-titre des étapes de Coupe du monde. Le biathlon touche également un large public qui s'intéresse aux épreuves de coupe du monde à Oberhof ou Ruhpolding, deux des rendez-vous les plus attendus chaque hiver.

Autre signe de la popularité du biathlon en Allemagne, le World Team Challenge, démonstration organisée l'hiver durant la trêve de Noël depuis 2002 dans le stade de football de la Veltins-Arena aménagé pour l'occasion en site de biathlon, réunit plus de 60 000 spectateurs et les meilleurs biathlètes mondiaux[113]. Sur le même modèle, les compétitions estivales d'exhibition rencontrent également un réel succès. C'est notamment le cas du Blinkfestivalen en Norvège, du Wiesbaden City Biathlon en Allemagne ou du Martin Fourcade Nordic Festival en France, festivals au cours desquels les biathlètes invités peuvent se tester et se confronter sur des formats de course adaptés et évaluer ainsi leur préparation pendant la période habituellement consacrée à l'entraînement, le tout dans une ambiance sportive et décontractée en présence d'un public nombreux et des caméras de télévision.

Ailleurs en Europe, le biathlon est également populaire dans d'autres régions germanophones, notamment en Autriche et dans le Tyrol italien. À l'instar de nombreux sports d'hiver, le biathlon est très suivi en Suède, en Finlande ou en Norvège où il est même le sport le plus populaire[114] et un grand pourvoyeur de récompenses olympiques, notamment grâce aux performances d'Ole Einar Bjørndalen, multiple champion olympique et du monde. Largement diffusé dans les pays de l'Est de l'Europe, le biathlon est le sport le plus populaire en Biélorussie[115] et une source de victoires diverses en Russie, en Tchéquie, en Slovaquie, en Slovénie et également en Ukraine.

En France, et malgré le faible nombre de licenciés[116], le biathlon est l'un des principaux sports pourvoyeurs de médailles aux Jeux olympiques d'hiver. Si le pays a pris pour habitude de s'illustrer en Coupe du monde notamment grâce aux performances de ses têtes d'affiche Raphaël Poirée et Martin Fourcade, tous deux retraités du biathlon, il n'a disposé d'aucune installation susceptible d'accueillir une manifestation d'ampleur mondiale jusqu'à la saison 2011-2012, durant laquelle Le Grand-Bornand devait accueillir une étape de coupe du monde[117]. Malheureusement cette étape est annulée pour manque de neige. Une épreuve au Grand Bornand s'est finalement déroulée en décembre 2013 comptant pour la Coupe du monde de biathlon 2013-2014 puis d'autres qui ont connu un grand succès populaire, lors des saisons 2017-2018, 2019-2020[118] et 2020-2021. De plus, les apparitions du biathlon à la télévision sont rares, aucune chaîne gratuite française ne diffuse les compétitions hormis pendant les Jeux olympiques. Depuis la saison 2015-2016, la Chaîne l'Équipe diffuse sur la TNT la Coupe du monde de biathlon, ce qui lui permet de battre des records d'audience[119], et fait pour cela notamment appel à Alexis Bœuf, ancien champion français de biathlon, qui assure les commentaires en tant que de consultant.

Gouvernance[modifier | modifier le code]

Fédération internationale[modifier | modifier le code]

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Fédérations nationales[modifier | modifier le code]

Biathlon et dopage[modifier | modifier le code]

Sous l'égide de l'UIPM, des contrôles antidopage sont institués en 1966 à Melbourne[18]. Mais les premières décisions concernant le dopage sont intervenues peu de temps après la constitution du sport[pas clair]. Ainsi, des règles antidopage sont adoptées dès 1965 à Elverum en Norvège avant qu'un règlement précis ne soit établi pour lutter contre cette pratique en 1979 à Ruhpolding[18].

Tandis que la lutte antidopage se généralise dans l'univers sportif depuis les années 2000, plusieurs cas de dopage avérés touchent le biathlon ces dernières années. En janvier 2003, la Russe Albina Akhatova est contrôlée positive à la nicéthamide à l'issue d'une course de relais organisée à Antholz-Anterselva. Si la fédération russe et un médecin de l'équipe sont respectivement pénalisé financièrement et suspendu trois mois, la biathlète n'est pas écartée par l'Union internationale de biathlon[120],[121]. Quelques années plus tard, les jeux olympiques d'hiver de 2006 organisés à Turin sont émaillés de plusieurs affaires de dopage qui ternissent l'image du biathlon en période olympique. Médaillée d'argent sur l'épreuve de l'individuel 15 km, la Russe Olga Pyleva est la première sportive contrôlée positive lors de cet événement olympique[122]. Déchue de sa médaille, elle est par la suite suspendue deux années par l'IBU[123]. Toujours lors de la quinzaine olympique, une affaire éclate au sein de la délégation des biathlètes et fondeurs autrichiens. Diligentée par le Comité international olympique, une perquisition dans le chalet autrichien permet de retrouver du matériel de transfusion sanguine ; en revanche, les contrôles antidopage effectués auprès des sportifs visés se révèlent tous négatifs. Pour autant, le matériel retrouvé et le fait que le sulfureux Walter Mayer se trouvât dans les locaux autrichiens alors qu'il était suspendu huit années pour une autre affaire suffisent à convaincre le CIO de bannir à vie six sportifs dont trois biathlètes un an après les faits[124],[125].

En janvier 2008, deux nouvelles affaires de dopage éclatent au grand jour. Contrôlée positive pour la seconde fois de sa carrière, l'ancienne fondeuse finlandaise Kaisa Varis, reconvertie depuis peu dans le biathlon, est suspendue à vie par l'IBU alors qu'elle venait de remporter un premier succès en carrière. Dans le même temps, plusieurs médias allemands et autrichiens relayent des rumeurs selon lesquelles des sportifs parmi lesquels des biathlètes auraient eu recours aux services du laboratoire autrichien Humanplasma, lui-même impliqué dans une enquête diligentée par l'Agence mondiale antidopage[126]. Il est en effet reproché à ce laboratoire de pratiquer le dopage sanguin[127]. Durant les championnats, plusieurs biathlètes sont directement désignés dans une lettre anonyme adressée à un quotidien autrichien[128]. Les sportifs visés nient les faits et une plainte est déposée pour dénonciation calomnieuse[128],[129]. Le biathlon allemand faisant l'objet de ces accusations, c'est le biathlon tout court qui est menacé, l'Allemagne étant le principal bailleur de fonds de ce sport[130].

La multiplication des cas de dopage dans le biathlon, notamment au sein de l'équipe russe[131], fait naître des critiques pointant le laxisme des institutions internationales vis-à-vis des cas de dopage avérés et le calendrier jugé surchargé par certains[132]. À l'instar du cyclisme, l'IBU envisage la mise en place d'un passeport sanguin pour surveiller plus régulièrement l'ensemble des sportifs[133].

Notes et références[modifier | modifier le code]

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  2. Introduction au biathlon
  3. La patrouille militaire a néanmoins figuré au programme des Jeux olympiques d'hiver de 1928, 1936 et 1948, mais seulement sous forme de sport de démonstration.
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  23. Pour certains évènements comme les Jeux olympiques elle collabore avec l'organisateur principal (le CIO dans le cas des JO).
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  25. Incluant les épreuves des étapes de la coupe du monde ainsi que des championnats du monde ou des Jeux olympiques.
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  31. Gilles Perrin, Spécificités physiologiques du skieur nordique
  32. Formats disputés lors des courses officielles comptant pour la coupe du monde ou les championnats du monde, hors variantes (e.g. individuel court).
  33. A l'exception de la mass start ou l'écart de distance n'est que de 16,7%. Il est de 20% pour la poursuite et le relais et de 25% pour le sprint et l'individuel.
  34. Il existe également des pénalités de 25 s et 45 s dans certaines variantes de l'individuel.
  35. Romain Scotto, « Sotchi 2014: L’enfer du tour de pénalité en biathlon », 20 minutes,‎ (lire en ligne)
  36. Sauf en cas de pénalité pour infraction au règlement. Par exemple si un concurrent franchit la ligne en premier mais qu'il a reçu une pénalité disciplinaire de 2 min, il sera rétrogradé dans le classement final à la position correspondant à son temps majoré.
  37. Les longueurs des différentes pistes sont : 1 km, 1,5 km, 2 km, 2,5 km, 3 km, 3,3 km et 4 km.
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  49. Sur le bras gauche pour un tireur droitier et inversement.
  50. Par exemple, un vent latéral soufflant de droite à gauche va dévier la trajectoire de la balle vers la gauche. Pour contrer cet effet, le biathlète va régler sa hausse pour contreviser vers la droite.
  51. Un biathlète peut également être autorisé à retirer l'arme de son dos en cas de dommage important suite à une chute. Il doit alors toujours la tenir canon pointé vers le ciel.
  52. Un officiel de l'IBU lui indiquera alors le tapis à utiliser.
  53. Dans le cas où les 30 cibles sont encore occupées lorsque le 31e concurrent se présente sur le pas de tir, ce dernier doit lever le bras et patienter le temps que son tapis se libère et que les cibles soient remises à zéro. Le temps perdu est chronométré et sera compensé.
  54. « Quand Darya Domracheva tirait son 2e couché, en position debout », sur https://biathlonlive.com/ (consulté le )
  55. Par exemple, si un concurrent tire trois balles sur les mauvaises cibles, puis les deux dernières sur les cibles dans le bon couloir, il écopera d'au moins trois tours ou minutes de pénalité. S'il ne se rend pas compte de son erreur et tire toutes ses balles sur les mauvaises cibles, il recevra cinq pénalités.
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  61. Le tirage au sort n'est pas intégral mais partiel. La liste de départ est divisée en groupes (généralement quatre) et chaque capitaine d'équipe nationale doit répartir ses athlètes dans les différents groupes, en commençant par le groupe 1. Les concurrents figurant dans le top 15 du classement général de la coupe du monde peuvent choisir de partir dans n'importe quel groupe, avec une limite de trois athlètes d'une même nation par groupe. Le tirage au sort est ensuite effectué au sein de chaque groupe. Enfin, le jury de la course peut modifier discrétionnairement le dossard de départ de certains concurrents du top 15 pour éviter qu'ils ne s'élancent tous les uns immédiatement après les autres, au cas-où le tirage en aurait décidé ainsi.
  62. a b et c « Biathlon : les épreuves », sur www.biathlon-annecy-legrandbornand.com (consulté le )
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  66. La procédure de tirage au sort est identique à celle de l'individuel.
  67. Il est ainsi fréquent que le concurrent ayant réalisé le meilleur temps de course ne soit pas le vainqueur, si cela ne lui a pas suffi à compenser son handicap de départ.
  68. Sur l'ensemble des épreuves, seul le relais mixte simple a un ratio plus faible.
  69. Régle en vigueur depuis la saison 2010-2011. Auparavant, les 30 premiers du classement général étaient directement qualifiés.
  70. En cas d'égalité, c'est l'athlète avec le meilleur résultat individuel qui a la prépondérance.
  71. Depuis que les courses olympiques et les championnats du monde ne rapportent plus de points, c'est le classement à l'issue de la dernière étape de coupe du monde précédant l'événement qui fait foi.
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  76. Cette formule a encore été utilisée pour les championnats du monde 2020.
  77. Soit en réduisant la distance parcourue par les hommes, ce qui limite leur capacité à faire des écarts sur la piste, soit en augmentant celle parcourue par les femmes, ce qui accentue cette possibilité. Le format 4 x 6 km avait été testé aux débuts de l'épreuve en 2005 puis abandonné.
  78. Soit six saisons de coupe du monde, entre les saisons 2015-2016 (première saison avec au moins 2 courses de relais mixte simple) et 2020-2021 (dernière saison disputée intégralement par la Russie avant son exclusion des compétitions suite à l'invasion de l'Ukraine en février 2022).
  79. « Émilien Jacquelin après la victoire en relais mixte simple : « Cette course, c'est un concours de tir » », sur www.lequipe.fr (consulté le )
  80. a et b Chaque nation peut engager entre 2 et 6 athlètes en coupe du monde et entre 2 et 4 aux championnats du monde et aux Jeux olympiques. Le nombre de concurrents au départ est généralement autour d'une centaine.
  81. Exceptionnellement, selon les résultats d'un individuel ou d'une mass start, les écarts en temps à l'arrivée étant divisés par deux pour déterminer le handicap de départ.
  82. Chaque athlète effectue deux relais en alternance.
  83. Testée une première fois en Coupe du monde en clôture de la saison 1996-1997 sur une distance plus courte.
  84. Article listant les nouvelles épreuves sur Eurosport France
  85. Les épreuves de 2014 et 2018 se sont courues selon l'ancien format de 2 x 6 km (F) + 2 x 7,5 km (H).
  86. L'introduction du biathlon féminin au programme olympique est validée lors de la 93e session du Comité international olympique organisée à Calgary en 1988.
  87. Avec six épreuves au programme. Aux Jeux de Salt Lake City en 2002, le Norvégien Ole Einar Bjørndalen réussit l'exploit de remporter les quatre épreuves disputées (individuel, sprint, poursuite, relais).
  88. Les meilleures nations ont le droit de sélectionner jusqu'à deux remplaçants en sus, mais ne peuvent dans tous les cas pas engager plus de quatre concurrents sur une course.
  89. Romain Le Biavant, « Pékin – Des nouveaux quotas pour les JO », sur https://biathlonlive.com, (consulté le )
  90. Le classement était obtenu par addition des quatre meilleurs temps individuels de chaque nation en 1958, puis des trois meilleurs temps lors des éditions suivantes.
  91. Sur un total de six courses pour Berger, Dorin et Dahlmeier et de sept courses pour Olsbu Røiseland et Bø (suite à l'introduction du relais mixte simple en 2019).
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  97. Par exemple, dans le barême de 2008, un biathlète qui terminait dix fois de suite 10e accumulait plus de points (310) qu'un autre ayant remporté cinq courses mais ne marquant aucun point dans les cinq autres (300 points). Dans le barême de 2022, à résultats similaires, le biathlète qui remporte les cinq victoires aura 140 points d'avance (450) par rapport à l'autre toujours classé 10e (310).
  98. Trois plus mauvais scores jusqu'en 2010.
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  123. « JO - Dopage-Biathlon (F) - Pyleva suspendue 2 ans », sur lequipe.fr, 17 février 2006. Consulté le 11 février 2008.
  124. « JO - Dopage - Six Autrichiens bannis à vie », sur lequipe.fr, 25 avril 2007. Consulté le 11 mars 2008.
  125. Les trois biathlètes autrichiens concernés sont Wolfgang Perner, Friedrich Pinter et Wolfgang Rottmann.
  126. « Une nouvelle bombe ? », sur eurosport.fr, 15 janvier 2008.
  127. « Ski de fond - Dopage - Humanplasma fait du bruit », sur lequipe.fr, 16 janvier 2008.
  128. a et b « Ski/Biathlon - Dopage - 31 athlètes mis en cause », sur lequipe.fr, 16 février 2008.
  129. « Ski/Biathlon - Dopage - La DSV porte plainte », sur lequipe.fr, 19 février 2008.
  130. « Une bombe bientôt », sur ski-nordique.net, 1er février 2008.
  131. Outre Albina Akhatova et Olga Pyleva contrôlées positives en 2003 et 2006, Natalia Burdiga en 2006 a également été convaincue de dopage. Par ailleurs, Ivan Tcherezov est brièvement écarté en décembre 2007 pour un taux d'hémoglobine trop élevé ; chez les femmes, Tatiana Moiseeva est finalement blanchie après un contrôle positif en février 2008.
  132. Biathlon - CM - Des équipes montent au créneau, sur lequipe.fr, 15 mars 2008.
  133. « Biathlon - Vers le passeport sanguin », sur lequipe.fr, 10 janvier 2008.

Annexes[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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