Utilisateur:Michel Abada/Article en cours de modification/Agrippa Ier

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L'article en cours d'écriture: Hérode Agrippa Ier

Hérode Agrippa Ier
Titre
Roi de Batanée (printemps 37)
Prédécesseur Philippe le tétrarque (inter-règne romain de 34 à 37)
Successeur empire romain (légat de Syrie)
Roi de Batanée, de Galilée et de Pérée (39)
Prédécesseur Hérode Antipas
Successeur empire romain (légat de Syrie)
Roi de Judée (janvier 41)
Prédécesseur Marullus (préfet de Judée)
Successeur Cuspius Fadus (procurateur de Judée)
Biographie
Dynastie Hérodiens
Père Aristobule IV
Mère Bérénice, fille de Salomé, sœur d'Hérode le Grand
Conjoint Cypros, fille de Phasaël, frère d'Hérode le Grand
Enfants Agrippa II, Bérénice, Drusilla, Mariamne

Hérode Agrippa Ier ou Agrippa Ier (-10 av. J.C / 44) est le dernier roi juif de Judée de 41 à 44. Caligula l'avait nommé initialement roi de Batanée avec la Trachonitide et d'autres territoires (en 37) pour administrer l'ancienne tétrarchie d'Hérode Philippe II (mort en 34), il est considéré dès cette époque comme le roi des Juifs. En 39, Caligula démet Hérode Antipas, l'exile dans le sud de la Gaule transalpine et donne ses territoires (Galilée et Pérée) à Agrippa. En 40/41, Caligula donne l'ordre fou de placer sa statue dans le Temple de Jérusalem. La population et les notables de Palestine s'opposent massivement à ce projet, se disant prêt à mourir pour l'empêcher. Cela provoque aussi un grand émoi et des troubles dans les villes où la Diaspora juive est présente. On en vient même à parler d'une possible guerre entre les Juifs et les Romains. Agrippa a le courage de s'opposer à Caligula sur ce point, alors qu'il lui doit tout. Son frère Aristobule le mineur fait d'ailleurs la même chose. Finalement, seule la mort de Caligula met un terme aux risques de guerre, avec l'abandon automatique du projet de statue dans le Temple. Présent à Rome lors du meurtre de Caligula (41), Agrippa aide son ami Claude à accéder au pouvoir, notamment par une intercession active entre le futur empereur et les sénateurs. Claude le remercie en ajoutant aux territoires qu'il contrôlait déjà, la quasi totalité de ceux du royaume d'Hérode, y compris la province romaine de Judée. Il meurt trois ans plus tard, peut-être empoisonné par le proconsul roman de Syrie Marsus, peu de temps après avoir tenté d'organiser à Tibériade, une réunion des rois juifs de la région, dont Marsus furieux avait ordonné la dissolution.

À l'époque où Flavius Josèphe écrit (75 - 90), il était appelé « Agrippa le Grand », pour le distinguer de son fils Agrippa II, qui régnait encore.

Agrippa est le fils d'Aristobule IV, un des enfants qu'Hérode Ier le Grand a eus avec Mariamne l'Hasmonéenne. La mère d'Agrippa est Bérénice, la fille de Salomé, sœur d'Hérode. Son nom complet est Marcus Julius Agrippa, ainsi nommé en l'honneur de l'homme d’État Romain Marcus Vipsanius Agrippa.

En 7 av. J.-C., Aristobule son père, ainsi que son oncle Alexander, ont été exécutés sur ordre de son grand-père Hérode le Grand. Celui-ci avait déjà tué sa grand-mère, Mariamne l'Hasmonéenne (29 av. J.-C.), ainsi qu'un grand nombre de membres de la famille hasmonéenne, dynastie bien plus légitime que la lignée d'Hérode.

Agrippa avait deux frères, Hérode de Chalcis, futur roi de Chalcis et Aristobule le mineur. Il avait aussi deux sœurs Mariamme IV, probablement la première épouse d'Hérode Archélaos et Hérodiade, rendue célèbre par la Tradition chrétienne.

Biographie[modifier | modifier le code]

Hérode, tableau de Théophile Lybaert

Agrippa est le fils d'Aristobule IV, un des enfants qu'Hérode Ier le Grand, roi de Judée, a eus avec Mariamne l'Hasmonéenne avant que celle-ci soit exécutée sur ordre de son mari (29 av. J.-C.)[1],[2]. La mère d'Agrippa est Bérénice, la fille de Salomé, sœur d'Hérode[2], qu'il ne faut pas confondre avec Salomé, la fille d'Hérodiade, qui ont toutes deux été rendues célèbres par la Tradition chrétienne.

En 7 av. J.-C., alors qu'il n'a que trois ans[3], Hérode le Grand, le grand-père d'Hérode Agrippa, fait exécuter son fils Aristobule, le père d'Hérode Agrippa[1]. Les intrigues de palais et notamment les propos d'Antipater, un autre fils qu'Hérode a eu avec Doris, ont convaincu le roi de Judée que les deux fils qu'il avait eus avec Mariamne l'Hasmonéenne complotaient contre lui. Il les a fait jeter en prison, puis exécuter. Il a aussi fait tuer Costobar, le père de sa mère Bérénice[4]. Le grand-père d'Agrippa a donc fait tuer, son père, son oncle et sa grand-mère paternelle, son grand-père maternel, mais aussi un grand nombre de membres de la famille hasmonéenne, dynastie bien plus légitime que la lignée d'Hérode.

Agrippa avait deux frères, Hérode de Chalcis, futur roi de Chalcis et Aristobule le mineur[1]. Il avait aussi deux sœurs Mariamme IV et Hérodiade[5],[1], qui fut d'abord mariée à son oncle, Hérode II, fils d'Hérode, (également appelé par les historiens modernes Hérode Philippe Ier ou Hérode Boethos). Après « la mort sans enfant » de Philippe le tétrarque en 34, Hérodiade quitte son premier mari « encore vivant » pour épouser un autre de ses oncles, Hérode Antipas, tétrarque de Galilée[6],[7],[8].

Flavius Josèphe nous apprend qu'après le meurtre de son père, le jeune Agrippa a été envoyé par Hérode le Grand à la cour impériale de Rome (5 av. J.-C.[1]). Là, Tibère a conçu une grande affection pour lui. Il a donc été élevé à Rome avec les enfants de la famille impériale dont le futur empereur Claude, qui a le même âge que lui, ainsi que Drusus, le jeune fils de Tibère[2],[1], dont il deviendra l'ami intime[9]. Il a vécu très longtemps dans la capitale de l'empire, et il connaît personnellement presque tous les membres de la famille impériale. Il est soutenu par Antonia Minor, la belle-sœur de Tibère et la mère du futur empereur Claude qui était l'ami et la protectrice de sa mère Bérénice, qui l'a accompagné à Rome et aussi par l'impératrice Livie, qui était l'amie de sa grand-mère[3].

Il s'est marié avec Cypros, une de ses cousines, fille de Phasaël, frère d'Hérode le Grand[10].

Ruiné, Agrippa rentre en Palestine[modifier | modifier le code]

On peut noter que Drusus son plus proche ami a une terrible réputation d'immoralité: il est diversement accusé de cruauté, d'arrogance, et d'excès de banquets nocturnes et autres, pour ne pas mentionner les références à sa méchanceté générale[11]. Sans spécifier pour quelle raison ou détail, les Romains s'inquiêtent quand ils apprennent que Caligula a Agrippa comme l'un de ses « instructeurs à la tyrannie »[11].

Heinrich Graetz le décrit comme un « plat valet de Rome, gaspillant sa fortune et s’abîmant de dettes pour capter la faveur des maîtres[9]. » Si l'on se fonde sur la réputation de Drusus, son plus proche ami, « l'existence du jeune Aggripa n'est qu'une succession de festins et d'orgies[1] »[11]. À la mort de Drusus (23 ap. J.-C.)[10], Tibère bouleversé, réagit en écartant les amis de son fils défunt de sa court[12]. Sa mère Bérénice meurt peu après[11]. Débarrassé de ce contrôle, il se met à gaspiller de grosses sommes d'argent, en particulier pour des dons aux affranchis de Tibère[11]. Pour donner le change à ses hôtes, Agrippa les comble de somptueux présents[1]. Incapable d'adapter son train de vie à ses revenus, il s'endette fortement, auprès de ses puissants amis[10]. Perclus de dettes, il est finalement contraint de quitter Rome et de revenir dans la région Palestine[10]. Là « il se trouva réduit à une telle détresse qu’il lui fallut vivre dans un coin de l’Idumée[10], lui qui frayait naguère avec les fils des Césars[9]. »

Hérodias, par Paul Delaroche

Se morfondant « dans un fort à Malatha d'Idumée » où il s'est retiré[10], il pense même au suicide[12]. Toutefois sa femme Cypros va s'entendre avec Hérodiade[10], désormais la femme d'Antipas[12]. Celle-ci vient d’accepter de quitter son premier mari « encore vivant » pour épouser un autre de ses oncles, Hérode Antipas, tétrarque de Galilée[13]. En effet, Philippe le tétrarque est « mort sans enfant » (34) et Antipas espère tout à la fois que les territoires de son demi-frère vont lui être confiés par Tibère et que celui-ci lui donnera le titre de roi[6],[14]. Le mariage avec Hérodiade qui descend de la dynastie légitime des Hasmonéens participe de cette stratégie[6],[14].

En bonne sœur, mais peut-être avec des arrières-pensées, Hérodiade va profiter de son influence sur Antipas, pour que celui-ci donne à Agrippa une fonction avec un revenu régulier[10],[12],[9].

« [Antipas et Hérodiade] firent venir Agrippa, lui assignèrent comme résidence Tibériade avec une somme limitée pour vivre et l'honorèrent des fonctions d'agoranome (inspecteur des marchés) de Tibériade[15]. »

Désormais Agrippa n'est plus un danger, il est devenu un obligé d'Antipas et il est quasiment assigné en Galilée. Hérodiade se voit déjà reine, mais cette belle stratégie va quand même être mise en défaut.

Agrippa veut reprendre son indépendance[modifier | modifier le code]

Toutefois cette situation fut de courte durée. Agrippa accepte dans un premier temps, mais il donne bientôt l'impression de ne pas se satisfaire de ce qui lui est donné[10]. Il trouve rapidement que ce travail ennuyeux dans une petite ville de province[12] n'est pas à la hauteur de son rang. De rudes paroles, sont échangées au cours d'un banquet à TyrAntipas lui ayant reproché sa dépendance, Agrippa outragé lui répond vertement et le quitte pour se réfugier auprès du proconsul Lucius Pomponius Flaccus, un de ses amis, alors gouverneur de la Syrie romaine et « dont il se fit le parasite[9] » (35).

Mais il « perdit bientôt cette nouvelle et équivoque situation, par le fait de son propre frère Aristobule le mineur, jaloux de la faveur dont il jouissait auprès du Romain[9]. » Toutefois, Agrippa était attiré par Rome et les relations qu'il y avait tissées, au point d'oublier qu'il n'avait pas le sou, qu'il devait de l'argent à tout le monde, qu'il avait encore augmenté ses dettes et que sans parler du voyage, le coût de la vie à Rome était bien au delà de ses moyens.

Probablement, pensait-il que c'était le moment de se rappeler à ses puissants amis romains et notamment de Tibère qui devait avoir fait son deuil de la mort de Drusus et qui acceptait peut-être de recevoir à nouveau les anciens amis de son fils[16]. De plus, il sentait bien qu'Hérode Antipas accumulait les erreurs. Depuis 34, la tétrarchie de Philippe, « mort sans laisser d'enfants », était laissée sans qu'un dirigeant juif soit nommé à sa tête et avait été rattachée à la province romaine de Syrie, ce qui ne manquait de provoquer des troubles parmi la population. Antipas s'était bien rendu immédiatement à Rome, fort d'un bilan de gouvernement depuis 4 av. J.-C. dont il était très fier, mais il n'était pas parvenu à séduire suffisamment Tibère pour que cette tétrarchie lui soit confiée[13],[14]. Même la promesse de mariage avec l'hasmonéenne Hérodiade, qui pourtant renforçait sa position, n'avait pas permis de convaincre l'empereur.

Depuis, la situation d'Antipas n'avait fait que se détériorer. Son mariage avec Hérodiade d'abord, dont il était si fier, était en passe de devenir plutôt un obstacle qu'un atout dans son jeu. Phasaelis, sa première femme s'était enfuie auprès de son père Arétas IV, le roi de Pétra, pour éviter de subir l'humiliation de la répudiation (v. 35). Depuis, Arétas IV était furieux et préparait la guerre en parcourant les états arabes, pour obtenir des forces et un soutien diplomatique. Les rois d'Edesse Abgar V et le puissant roi d'Adiabène, Izatès II avaient promis des forces. Au sein même de l'ex-tétrarchie de Philippe, l'opposition à Antipas montait. Un rabbi, Jean le Baptiste, respecté pour sa sagesse depuis l’Égypte jusqu'au nord de la Syrie, qui était le chef d'une des grandes familles de cette région, « rassemblait ses partisans qui étaient très exaltés en l'entendant parler. » Le Baptiste répétait à Antipas: « Tu ne peux pas avoir la femme de ton frère » et tous les juifs ne pouvaient qu’acquiescer. En effet, Hérodiade s'était « séparée, au mépris des lois nationales, de son mari (Hérode II, fils d'Hérode) encore vivant », pour se marier avec Antipas.

La Décollation de saint Jean-Baptiste (1608), par Le Caravage.

Agrippa voyait bien qu'Antipas « craignait qu'une telle faculté de persuader ne suscitât une révolte, la foule semblant prête à suivre en tout, les conseils de cet homme ». Quittant la Palestine au début 36[17], il est possible que l'émoi provoqué par l'emprisonnement ou l'exécution très impopulaire[18] de Jean-Baptiste sur ordre d'Antipas, dont il était facile de se rendre compte qu'il s'agissait d'une grosse erreur, ait pesé dans la décision d'Agrippa de s'endetter encore plus pour retourner à Rome. Peut-être même avait-il entendu parler, ou avait-il rencontré, cet autre rabbi, Jésus le cousin de Jean Baptiste, qui lui aussi regroupait des disciples autour de lui.

Agrippa est bien décidé à se rendre à Rome, « pour accuser le tétrarque Hérode » Antipas auprès de Tibère, pour essayer de prendre son domaine[19],[20].

Retour vers Rome[modifier | modifier le code]

« Abandonné et détesté des siens », Agrippa obtint par l'intermédiaire d'un de ses affranchis[10], une somme suffisante pour s'embarquer vers Alexandrie[16], étape indispensable pour que ses projets romains aient une chance de réussite. Mais le gouverneur romain de Yabné, apprenant son projet de départ, intervint pour l'empêcher de prendre la mer, car il devait de fortes sommes au trésor de l'empire[16].

Cela n'entame pas sa détermination et profitant de la nuit, il embarque et parvient à gagner Alexandrie. Là, « le Juif le plus riche et le plus considéré de la ville, l’alabarque Alexandre Lysimaque, chez qui il s’était réfugié, lui fournit les ressources nécessaires pour le voyage[10],[9]. » Lysimaque est alabarque, le chef de la communauté juive d'Alexandrie[10], mais aussi semble-t-il contrôleur général des douanes. Il appartient à l'une des très rares familles juives de citoyens romains. C'est aussi le frère de Philon d'Alexandrie. Ce haut fonctionnaire est un grand propriétaire foncier, ami du futur empereur Claude, tout comme Agrippa d'ailleurs. Il a obtenu d'Auguste le droit de cité romaine et il prête régulièrement de l'argent aux familiers de l'empereur, qui sont les amis qu'Agrippa veut rejoindre. Il était l’administrateur des biens d'Antonia Minor, fille du triumvir Marc Antoine et de sa première femme, la sœur d’Auguste.

Voulant aider Agrippa dans son entreprise, mais « se défiant de sa folle prodigalité », l’Alabarque demande à sa femme Cypros de se porter caution pour lui et ne lui donne la première fois qu'une partie de la somme promise[9]. Une fois cette mission remplie, Cypros retourna dans sa résidence probablement en Idumée.

Il a alors mis les voiles en direction de l'Italie et a débarqué à Pouzzoles[9].

Grâce à son amitié avec Caligula, Agrippa est nommé roi[modifier | modifier le code]

Pièce de monnaie frappée par Hérode Agrippa Ier.

Arrivé à Rome au printemps 36[16], Agrippa recommença le même type d'existence qu'il avait déjà eu dans la ville impériale. Au début, Tibère, retiré à Capri, fit bon accueil à cet ancien compagnon du fils qu’il avait perdu[16], même s'il « n'a pas accueilli favorablement l'accusation d'Agrippa [20] » contre Antipas. Mais lorsqu’il apprit quelles grosses sommes il devait au trésor impérial, il lui retira sa faveur[16]. Antonia la Jeune, belle-sœur de Tibère et ancienne amie de la mère d’Agrippa, l’aida à sortir de ce nouvel embarras[16]. Par son entremise, il fut réhabilité. Il devint aussi l’ami intime de Caïus Caligula, un des deux héritiers présomptifs[16],[10]. Mais brutalement Agrippa fut jeté dans les fers, parce qu’un jour, voulant flatter Caligula, il lui échappa de dire : « Ah ! si Tibère s’en allait bientôt et laissait la couronne à plus digne que lui ! » Un de ses esclaves, Eutychès, rapporta le propos à l’empereur[16]. Agrippa resta en prison jusqu’à la mort de Tibère, survenue six mois après[10],[9] (16 mars 37). Pour Gilbert Picard, c'est parce que Agrippa avait été évincé de ses prétentions à obtenir la tétrarchie d'Antipas, qu'il se serait mis à comploter contre Tibère[19].

L’avènement au trône de son ami Caligula commença la fortune d’Agrippa. Le nouvel empereur, le tira de prison et, en souvenir de sa captivité, dont lui-même avait été la cause indirecte, lui fit don d’une chaîne d’or « du même poids que la chaîne de sa captivité », écrit Flavius Josèphe[21],[9]. Il lui octroya, outre le titre de roi et le diadème qui en était le signe, les territoires d'Philippe, mort peu de temps auparavant[16], tétrarque de Gaulanitide, Batanée, Trachonitide et d'Auranitide[10], quatre territoires situés au nord-est du lac de Tibériade. En même temps, le sénat romain lui décerna le titre de préteur (37). « Ce retournement de situation tout à fait exceptionnel paraît avoir beaucoup impressionné les contemporains d'Agrippa[21]. »

« Telle était l’affection que lui avait vouée Caligula, qu’il ne le laissa partir pour la Judée qu’un an après, avec la promesse qu’il reviendrait bientôt le voir[9]. »

Troubles et imbroglio en Palestine[modifier | modifier le code]

Ruines de la cité fortifiée de Gamala, enjeu de la guerre entre Arétas IV et Hérode Antipas. (On entrevoit au fond, le lac de Tibériade.)

Pendant son séjour à Rome, plusieurs événements ont lieu en Palestine qui créent une situation très tendue et très défavorable à Antipas. En premier lieu, les armées d'Arétas IV et d'Hérode Antipas se sont affrontées aux alentours du territoire de Gamala et « toute l'armée d'Hérode a été taillée en pièce à cause de la trahison de transfuges qui, tout en appartenant à la tétrarchie de Philippe, étaient au service d'Hérode (Antipas)[22] »[13]. Ces « transfuges » sont probablement les « Babyloniens » de Batanée qui fournissent traditionnellement une « aile » de cavalerie aux rois ou tétrarques juifs. Cette trahison est intervenue « en juste vengeance de Jean surnommé Baptiste[22] » qui venait d'être exécuté par Hérode Antipas.

Plus grave peut-être, Moïse de Khorène nous apprend que le roi d'Adiabène, Izatès II a « fourni des auxiliaires », pour cette guerre contre Hérode Antipas[23]. Le proconsul de Syrie qui a profité de la neutralité de l'Adiabène et de l'Osrhoène, théoriquement vassales des Parthes pendant les deux dernières années de guerre contre Artaban III pour le contrôle de l'Arménie, sent probablement le danger que ce conflit fait planer sur l'accord de paix et le nouvel équilibre régional, qui vient d'être avalisé par une réunion sur l'Euphrate rassemblant tous les rois de la région.

Après cette défaite, la situation créée est un véritable imbroglio, qui est encore compliqué par les actions de Ponce Pilate et du grand-prêtre Caïphe, alliés avec Antipas. Présent à Jérusalem, Lucius Vitellius le légat de Syrie, met un terme à l'action de ce trio, qui mettait en danger la politique et les alliances que l'empire romain avaient construites contre son adversaire principal: l'empire Parthe. Il renvoie Ponce Pilate avec une procédure exceptionnelle, « pour qu'il s'explique auprès de l'empereur, sur ce dont l'accusait les juifs ». Il démet le grand prêtre Caïphe, par trop lié à Pilate, et rend aux prêtres du temple la supervision des cérémonies des grandes fêtes cultuelles juives en leur restituant les habits sacerdotaux que s'était arrogé le pouvoir romain[24],[25].

Si l'on en croit les évangiles, deux autres événements d'importances sont venus encore compliquer la situation. Ponce Pilate a provoqué une quasi-émeute à Jérusalem en voulant exécuter « un brigand », c'est-à-dire un membre du mouvement Galiléen proche des Zélotes, appelé Jésus Barabbas. La foule aurait bruyamment manifesté aux cris de « libérez Barabbas » et aurait obtenu sa libération. Un événement tellement exceptionnel que sa véracité a été mise en doute. D'autre-part, il a fait crucifier Jésus de Nazareth, un événement qui a probablement suscité des réactions de la part de ceux qui étaient allés jusqu'à provoquer une guerre lors du meurtre de son cousin, Jean le Baptiste.

En apprenant la destruction de l'armée d'Antipas, Tibère « irrité de l'incursion d'Arétas», avait ordonné au proconsul de Syrie, Lucius Vitellius, de faire la guerre au roi Arétas IV et « de le ramener enchaîné, s'il le prenait vivant, ou d'envoyer sa tête s'il était tué[22] »[13],[3]. Le légat de Syrie fit donc « des préparatifs de guerre contre Arétas » et se « mit à la tête de deux légions, de toutes les troupes légères et de la cavalerie qui y étaient attachées, guidé par les rois soumis aux Romains ». Il se trouvait donc à Jérusalem en cette fête de Pâque 37 et les deux légions qui l'accompagnait étaient restées sur la plaine côtière. Toutefois, quatre jours après la fin des fêtes, la nouvelle de la mort de Tibère est parvenue. Vitellius a alors « fait jurer par le peuple fidélité à Caligula », mais a suspendu son offensive contre le royaume de Pétra[13],[3].

Jalousie d'Hérodiade et d'Antipas, ils sont exilés[modifier | modifier le code]

Profil de Caligula à gauche, Germanicus sur son char de triomphe, à droite.

Agrippa rentre dans ses territoires en été 38, après que la situation a été éclaircie sur place par Lucius Vitellius et Marullus, envoyé par Caligula avec le titre de vice-roi. Il y a probablement eu une négociation et un accord avec les nabatéens de Pétra et tous les rois arabes concernés, mais cela n'est pas relaté par le texte de Flavius Josèphe. Si on en croit, une des lettres de Paul de Tarse considérée comme authentique, Arétas IV règne sur Damas lorsque Paul s'y trouve vers 37 ou peu après[26]. Toutefois, cette datation du passage de Paul à Damas est contestée et donne lieu à une polémique qui n'est pas près de s'éteindre. On constate toutefois que la ville de Damas n'était pas sous l'autorité du roi de Pétra auparavant[27], que la guerre prévue entre les Romains et Arétas n'a clairement pas eu lieu et que pour autant l'ex-tétrarchie de Philippe est bien libre de troupes arabes lorsque Agrippa vient en prendre possession.

Pour se rendre dans son nouveau royaume, Agrippa passe par Alexandrie. Il est alors (vers juillet 38) la cible de l'anti-judaïsme des Égyptiens et l'objet d'une mascarade rapportée par Philon d'Alexandrie[28], qui précède de peu les très fortes émeutes antijuives d'Alexandrie[29]. Cette parodie que le vice-roi d'Égypte Flaccus, fait subir à Agrippa Ier, nouveau roi des juifs, présente de nombreux points communs avec les récits de la Passion contenus dans les évangiles. De plus, la façon dont les Alexandrins appellent leur « roi » parodique n'a pas manqué d'intriguer, puisqu'ils le nomment: Karabbas. C'est à dire, à une lettre près le nom de Barabbas que l'on trouve dans les évangiles pour désigner l'alter ego de Jésus, lors de sa confrontation avec Pilate: un Kappa ayant très bien pu remplacer un Béta au fil des recopies du texte de Philon.

En août 38, « revenant roi et favori de l’empereur dans ce même pays qu’il avait quitté indigent et perclus de dettes Agrippa excita la jalousie de sa sœur Hérodiade »[21]. Elle voit fondre alors toutes ses ambitions et les promesses passées d'Antipas. Pour elle, celui qui lui ravit « son » titre royal est son frère ruiné, qui quémandait de l'argent et un emploi et qui était même passé par la prison. Au comble de la jalousie, elle pousse son mari Hérode Antipas à demander à l'empereur Caligula qu'il lui accorde aussi une couronne[21]. En 39, Antipas se rend alors à Rome pour tenter d'obtenir cette faveur impériale[21]. Mais, informé de ce voyage, Agrippa Ier dépêche à Rome son plus fidèle affranchi, porteur d'une lettre pour Caligula[21], ou selon la version de la Guerre des Juifs suit lui-même Antipas à Rome[30]. Il y accuse le Tétrarque de Galilée de fomenter un complot avec les Parthes et d'avoir accumulé sans le dire à l'Empereur, des stocks d'armes[21] dans ses arsenaux de Tibériade. La seconde accusation est vraie, mais la première est probablement fausse[21]. Pour autant Caligula déchoit, bannit et exile Hérode Antipas dans le sud des Gaules (39 ap. J.-C.)[21]. Agrippa reçoit les territoires d'Antipas, la Galilée et la Pérée, ainsi que tous les biens confisqués au tétrarque et à son épouse[21],[31].

Par respect pour Agrippa, l'empereur offre à sa soeur Hérodiade la possibilité de retourner en Palestine pour vivre à la cour de son frère[21], en y conservant sa fortune. Mais dans ultime élan de noblesse ou d'orgueil[21], ou peut-être parce qu'elle n'a pas confiance en son frère, elle préfère accompagner son mari dans son exil[32].

Ainsi, Agrippa devient également roi de la Galilée et de la Pérée[21].

Une statue de Caligula manque de déclencher une guerre avec les Juifs[modifier | modifier le code]

Buste de Caligula (musée du Louvre)

Après les expéditions en Gaule et en Germanie et le triomphe de Caligula à Rome (31 août 40)[29], celui-ci conçoit le projet de faire ériger sa propre statue dans le Temple de Jérusalem. Il y est fortement incité par Apion, un grammairien qui conduit la délégation des « païens » d'Alexandrie venue se plaindre des « privilèges » accordés aux Juifs, tandis que la délégation opposée est conduite par Philon d'Alexandrie[33]. Au lieu d'être reçue correctement, la délégation juive apprend le projet de l'empereur[29]. Cela entraîne des troubles en Palestine et en particulier en Galilée, mais aussi à Rome, Alexandrie, Thessalonique et Antioche[34]. Selon François Blanchetière, c'est au cours de cette agitation que serait apparu le terme de « Chrétien »[35]. L'empereur nomme en:Publius Petronius comme proconsul de Syrie en lui donnant « pour mission de placer de gré ou de force, une statue de lui dans le Temple de Jérusalem[33]. »

La statue est en cours de construction à Sidon et deux légions de troupes romaines, accompagnées de forces auxiliaires, avancent jusqu'à Ptolémaïs, à la frontière de la Galilée pour faire exécuter l'ordre impérial. La population se précipite alors par dizaine de milliers, voire plus, en direction de Ptolémaïs. Bien que la foule soit sans arme, le légat Pétrone comprend que si l'ordre de l'empereur est exécuté, la guerre est inévitable. Surtout que la population est soutenue par les autorités juives. Après quelques échanges qui se déroulent à Ptolémaïs, Pétrone laisse son armée et vient discuter avec les notables juifs à Tibériade, accompagné seulement de quelques généraux. « Pour faire pression sur l'empereur, les paysans ont commencé une grève : ils refusent de semer leurs champs tant que Caligula n'aura pas renoncé à son projet impie[36]. » Là, « Aristobule frère d'Agrippa, accompagné d'Helcias le Grand et les principaux membres de la dynastie, avec les premiers citoyens », viennent à la rencontre du gouverneur[33]. Aristobule explique à Pétrone que « s'il persiste à vouloir ériger la statue de l'empereur dans le Temple, il provoquera une révolte générale en Judée[33]. » Devant la détermination générale, le proconsul prend alors une décision très étonnante Au risque de sa vie, il tergiverse et se retire à Antioche d'où il envoie une lettre à l'empereur, pour lui exposer les difficultés de la situation en présentant les arguments d'Aristobule et en demandant s'il lui confirme sa mission[36]. Une telle attitude est normalement passible au minimum d'un bannissement, mais plus probablement de la mort pour refus d'exécuter les ordres de l'empereur.

De son côté, le roi Agrippa envoie une lettre à son ami Caligula, dont nous avons une idée de la teneur car Philon d'Alexandrie prétend rapporter son contenu dans son livre Légation à Caïus[37]. Naturellement, la lettre rapportée par Philon est probablement embellie et enjolivée, mais selon les spécialistes, elle reflète les idées qui y étaient contenues[37]. Agrippa envoie aussi une délégation rencontrer l'empereur à Rome, conduite par un certain Yeshouah, mais celle-ci ne donne rien.

Lorsqu'il reçoit la lettre de Pétrone, « Caligula est fou de rage[36]. » Il décide à son encontre de terribles sanctions[36]. Finalement, ce qui met un terme à cette folle entreprise, c'est le meurtre de Caligula et la désignation de Claude, en 41. Flavius Josèphe raconte d'ailleurs, qu'à cause des vicissitudes de la navigation, la lettre qui annonçait la mort de Caligula a été reçue par le légat Pétrone, avant la lettre qui le sanctionnait[38]. Selon Heinrich Graetz qui rapporte la tradition juive, la nouvelle de l'assassinat de l'empereur serait parvenue le 22 Shevat (mars 41). « Cet événement inespéré sauvait les Judéens d’une catastrophe imminente, aussi cette date fut-elle instituée comme celle d’une fête solennelle[39]. » Pour les sources juives traditionnelles, comme pour Flavius Josèphe, la mort de Caligula « est une preuve de la puissance de Dieu[40]. »

Agrippa est omniprésent lors du renversement de Caligula[modifier | modifier le code]

Le 24 janvier 41[41], Caligula est assassiné par une conspiration de grande ampleur, impliquant notamment le commandant prétorien Cassius Chaerea ainsi que plusieurs sénateurs. Rien n'indique que Claude joua un rôle direct dans l'assassinat, mais on a parfois avancé qu'il était impliqué : en effet il se trouvait sur les lieux du crime peu avant l'événement[41]. On ne peut que constater l'omniprésence d'Agrippa, ces jours là, pour soutenir Claude, son ami d'enfance. Ce qui fait dire à Jean-Pierre Lémonon que Claude « parvient au pouvoir dans des conditions assez curieuses[29]. »

Agrippa commence par aller honorer le cadavre de Caligula. Puis il se rend auprès des gardes du corps et probablement pour gagner du temps, il « annonce que Caius est toujours vivant, qu'il souffre de ses blessures mais que des médecins sont près de lui[42]. » Selon Christian-Georges Schwentzel, « Agrippa joue un rôle de premier plan dans le choix du nouvel empereur. C'est lui qui mène la garde prétorienne au palais pour y chercher Claude, l'oncle de Caligula[43], » qui s'y cache craignant l'action inconsidérée d'un groupe de soldats. « Les Prétoriens ont besoin d'un maître pour justifier leur existence: ils proclament Claude empereur », mais ce dernier tient à dire que c'est contre son gré[43]. C'est Agrippa qui le rassure et le persuade d’accepter l'Empire[43]. Pendant ce temps « le Sénat, sur la motion des consuls Sentius Saturninus (en) et Pomponius Secundus (en), charge les trois cohortes[44] qui lui étaient restées fidèles de garder la ville, puis s’assemble au Capitole[45]. »

Agrippa se rend alors au Capitole. Les sénateurs, protégés par leur force militaire, veulent profiter du meurtre de Caligula, pour restaurer la république[43]. Agrippa délivre le message que Claude lui a demandé de transmettre: « c'est malgré lui que les soldats ont enlevé Claude ; il n'a cru ni juste de trahir leur zèle, ni prudent de trahir sa propre fortune[46] » et il assure notamment que Claude « gouvernera l'empire comme un bon président et non comme un tyran ; l'honneur du titre suffit à son ambition[46]. » Mais le Sénat répond par une fin de non recevoir. Il est « confiant dans la force de l'armée et la sagesse de ses propres conseils [et] il ne se résignera pas à un esclavage volontaire[47]. ». Agrippa fait alors habilement remarquer aux sénateurs que Claude est protégé par des soldats aguerris[47], il fait valoir que « les sénateurs ont besoin d'armes et de soldats pour les défendre, s'ils ne veulent pas échouer faute de soutien[42]. » Il se propose néanmoins pour aller demander à Claude de déposer le pouvoir pacifiquement. Il est alors « délégué avec d'autres pour aller porter le point de vue du sénat[48] ». Mais Claude rassemble l'armée, la harangue et reçoit le serment de fidélité à sa personne[49].

« Dès que Claude connut cette réponse des sénateurs, il renvoya encore Agrippa pour leur dire qu'il ne consentirait pas à trahir ceux qui lui avaient juré fidélité ; il combattrait donc, malgré lui, ceux que pour rien au monde il n'aurait voulu avoir pour ennemis. Toutefois, il fallait, disait-il, désigner pour champ clos un endroit hors de ville, car il serait criminel que leur funeste entêtement souillât les sanctuaires de la patrie du sang de ses enfants. Agrippa reçut et transmit ce message[47]. » C'est alors qu'un des soldats qui avaient suivi le parti du Sénat s'écrie en tirant son glaive[50] :

« Camarades, quelle folie nous pousse à vouloir tuer nos frères et à nous ruer contre nos propres parents, qui accompagnent Claude, quand nous avons un empereur exempt de tout reproche, quand tant de liens nous unissent à ceux que nous allons attaquer les armes à la main[50] ? »

Il entraîne ainsi tous ses compagnons d'armes à rejoindre le camp de Claude. « En présence de cette désertion, les nobles furent d'abord saisis d'effroi, puis, n'apercevant aucun moyen de salut, ils suivirent les soldats et se rendirent en hâte auprès de Claude[50]. » Ils « auraient été décimés avant que Claude eût rien su de la fureur des soldats. Si Agrippa, accourant auprès du prince, ne lui avait montré le péril de la situation : il devait arrêter l'élan de ces furieux contre les sénateurs, sans quoi il se priverait de ceux qui font la splendeur de la souveraineté et ne serait plus que le roi d'une solitude[50]. »

« Claude arrête alors l'impétuosité des soldats et reçoit les sénateurs dans son camp et, après leur avoir fait bon accueil, sort aussitôt avec eux pour offrir à Dieu un sacrifice de joyeux avènement.[51]. »

Pour le remercier, son ami Claude lui donne le royaume d'Hérode[modifier | modifier le code]

En récompense, un des premiers actes du nouvel empereur est non seulement de confirmer le titre royal d'Agrippa, mais aussi de lui donner de nouveaux territoires deux fois plus grands que ceux qu'il possédaient déjà. Parmi eux, la province romaine de Judée[52], ce qui reconstitue de fait l'ancien royaume d'Hérode le Grand. Il reçoit en outre la ville d'Abila dans l'Anti-Liban qui avait été le centre d'une petite tétrarchie. Il renonce à Chalcis, pour permettre à son frère d'être lui aussi désigné roi, qui pour cette raison est connu sous le nom d'Hérode de Chalcis[52]. Celui-ci reçoit aussi le titre de préteur[9].

Sur ordre de Claude, un traité d'amitié et d'alliance est rédigé par le Sénat qui nomme Agrippa rex amicus et socius Populi Romani. Le nouvel empereur montre qu'il respectera son engagement de gouverner avec le Sénat, même si dans les faits, le choix du titulaire ne relève que de sa propre décision[52]. Il maintient ainsi une certaine « fiction républicaine[52]. »

Claude fait l'éloge d'Agrippa en plein sénat[9], puis celui-ci est nommé roi par les sénateurs, comme l'avait été son grand-père en 40 av. J.-C.[52]. Le texte du décret est gravé sur des tablettes de bronze consacrées dans le Temple de Jupiter capitolin[52].

Inflexion pro-judaïque de la politique romaine[modifier | modifier le code]

Juste après son accession au trône[43], l'empereur Claude parraine aussi les fiançailles de Bérénice, la fille aînée d'Agrippa avec Marcus Alexander[52]. Bérénice n'a alors que douze ou treize ans[52]. Auparavant, Claude a tiré le père de Marcus, Alexandre Lysimaque de la prison où Caligula l'avait jeté[9], probablement à cause de l'agitation juive provoquée par sa volonté de mettre sa statue dans les lieux de culte juifs, y compris le Temple de Jérusalem, mais aussi dans les proseuques d'Alexandrie où, depuis 38, se succèdent les émeutes anti-juives, sans que les autorités romaines cherchent à y mettre un terme.

Alexandre Lysimaque, frère du philosophe Philon d'Alexandrie, est bien connu du nouvel empereur Claude. C'est un de ses amis très riches et un de ses créanciers[52] très compréhensifs, qui prête de grosses sommes à la famille du nouvel empereur depuis longtemps. Il était l’administrateur des biens de sa grand-mère Antonia Minor[9]. Lysimaque a rendu tant de services à la famille impériale qu’il a pu en devenir le fils adoptif et ajouter à son nom celui de l’empereur : c'est ainsi qu'un de ses fils s'est appelé Tiberius Julius Alexander[9] que Claude nommera d'ailleurs procurateur de Judée en 46[53], après la mort d'Agrippa (44)[54]. Lysimaque est aussi cet ami d'Agrippa, qui lui a prêté l'argent nécessaire pour aller à Rome défendre ses prétentions royales[10],[9]. Lorsque devenu roi, Agrippa est repassé à Alexandrie pour entrer dans ses territoires, c'est aussi dans une des résidences de Lysimaque qu'il a été logé.

Le rôle joué par Claude lors des fiançailles de Bérénice avec Marcus souligne l'intérêt que le nouvel empereur porte à la communauté juive d'Alexandrie[52], par opposition à son prédécesseur dont seul le meurtre a empêché une guerre entre les Romains et les Juifs. Outre l'affaire de la statue, Caligula avait en effet aussi pris parti pour les grecs d'Alexandrie contre les Juifs de la ville[52], y compris dans les émeutes anti-juives très sanglantes qui s'étaient déroulées à partir de l'été 38. Aussitôt arrivé au pouvoir, Claude rompt avec son prédécesseur et prend un ensemble de mesures pour calmer les tensions communautaires[52]. La nomination d'Agrippa comme roi de Judée, en reconstituant le royaume d'Hérode le Grand participe de cette politique, même s'il s'agit avant tout de récompenser Agrippa de l'aide décisive qu'il lui a fournie pour devenir empereur.

Immédiatement « par un édit, Claude rappelle les privilèges reconnus aux Juifs alexandrins. Ceux-ci pourront vivre selon leurs lois; rien ne pourra les écarter de l'observance de la Torah[55]. » Peu après, un second édit est diffusé dans toutes les provinces de l'empire. Les privilèges accordés à la communautés d'Alexandrie sont étendus aux Juifs de la diaspora[56].

Agrippa et son frère Hérode de Chalcis jouent aussi le rôle d'intercesseurs en faveur des Juifs auprès de l'empereur[56]. Leurs compétences sont non seulement reconnues mais encore étendues à l'ensemble des communautés juives de l'Empire par la volonté de Claude lui-même. Ils ont aussi le statut de censeurs des mœurs juives: ils veillent au respect de la Torah par les communautés de la Diaspora[56]. Agrippa est aussi administrateur du Temple de Jérusalem, il peut nommer et démettre les grands-prêtres, prérogative des gouverneurs romains de Judée.

Quelques mois après le meurtre de Caligula, des habitants de la cité phénicienne de Dôra (proche de Beyrouth) ont introduit une statue de Claude dans la principale synagogue de la ville[56]. Pour tous ceux qui se sont dressés contre les projets de Caligula c'est une véritable provocation[56]. Agrippa intervient immédiatement et demande l'application du décret de Claude[57]. Il agit ici en tant qu'ethnarque des juifs, puisque Dôra n'est pas situé sur son territoire. Pétrone, le proconsul de Syrie donne immédiatement l'ordre aux magistrats de Dôra de retirer la statue, en faisant référence à l'édit de Claude[57].

Toutefois peu de temps après son accession au trône, Claude fait expulser les juifs de Rome qui provoquaient des troubles à l'instigation de Chresto (Christ). Il y a consensus pour voir Jésus Christ derrière Chresto[58]. La plupart des auteurs estiment aussi que Suetone, l'auteur de cette phrase, se trompe, puisque Jésus est donné comme mort dix ans auparavant selon l'hypothèse majoritaire. Des sources juives comme le Jossipon ou une version des Toledoh Yeshu mentionnent Jésus comme intervenant à Rome contre l'installation de la statue de Caligula dans le Temple de Jérusalem[59].

Description par les auteurs juifs[modifier | modifier le code]

Il sait se rendre populaire par son humanité et sa modestie. Il ne persécute pas ceux qui lui reprochent ses origines impures (iduméennes) qui auraient dû lui interdire la monarchie, il lit la Torah au Temple, debout comme tout un chacun, alors que le roi pouvait la lire assis, il participe parmi les fidèles au pèlerinage de Chavouot, toutes anecdotes rapportées dans le Talmud.

Selon les Actes des Apôtres, il persécute l'Église naissante (Ac. 12, 1) pour plaire aux responsables juifs, fait emprisonner Pierre et fait « périr Jacques (frère de Jean) par l'épée ».

Règne et opposition à Marsus[modifier | modifier le code]

« Agrippa suscite de grands espoirs chez certains de ses sujets qui peuvent croire en la restauration d'un royaume juif indépendant[60]. »

Marsus selon NDT[modifier | modifier le code]

C. Vibius Marsus, consul suffect en 17, légat de Germanicus en Orient (Tacite, Annales, II, 74 et 79), proconsul d'Afrique de 27 à 30, accusé de lèse-majesté en 37 et sauvé par la mort de Tibère (Tacite, Annales, V1, 47-48), succède en Syrie à P. Petronius vers 42 (Tacite, Ann., XI, 10) et y reste jusque vers 45.

Il meurt, alors que son influence devient régionale[modifier | modifier le code]

« Maître de domaines considérables Agrippa vit promptement affluer l'argent dans ses coffres ; mais il ne devait pas profiter longtemps de ces richesses. Il avait commencé à entourer Jérusalem d'une muraille si forte[115] que, s’il eût pu l'achever, les Romains plus tard en auraient en vain entrepris le siège. Mais avant que l'ouvrage eût atteint la hauteur projetée, il mourut à Césarée[116], après un règne de trois ans, auquel il faut ajouter ses trois ans de tétrarque[117]. Il laissa trois filles nées de Cypros[118] : Bérénice, Mariamme et Drusilla, et un fils, issu de la même femme, Agrippa. Comme celui-ci était en bas âge[119], Claude réduisit de nouveau les royaumes en province et y envoya en qualité de procurateurs Cuspius Fadus[120], puis Tibère Alexandre[121], qui ne portèrent aucune atteinte aux coutumes du pays et y maintinrent la paix[61]. »


Il essaie aussi de lier des contacts avec les autres rois de la région, et organise une réunion à Tibériade avec eux, que Marsus, légat de Rome en Syrie interdit car il y voit la menace d'une politique indépendante.

En 44, il préside les Jeux de Césarée, institués par Hérode le Grand en l'honneur d'Auguste. Il est alors au sommet de sa gloire, du moins en Judée. Les spectateurs l'acclament, lui lançant qu'il est bien plus qu'un simple mortel, puisqu'il resplendit comme un dieu[54]. Aussi bien Flavius Josèphe que le texte chrétien les Actes des Apôtres raconte qu'au même moment il ressent d'atroce douleurs abdominales[54]. Il meurt cinq jours plus tard au terme d'une atroce agonie[54]. Christian-Georges Schwentzel souligne que dans les deux textes « le récit se veut édifiant: il est censé montrer la toute puissance de Dieu qui aurait décidé de faire mourir le roi[62] » pour le punir de s'être laissé comparer à un dieu[62]. Il n'a donc été roi de Judée que pendant trois ans.

Pour E. Mary Smallwood, la cause de la mort d'Agrippa pourrait-être une crise d'appendicite foudroyante[63]. Il pourrait aussi avoir été empoisonné sur l'ordre de Marsus, avec lequel il rentre plusieurs fois en conflit et qui visiblement trouve l'influence d'Agrippa de plus en plus encombrante, surtout depuis la rencontre des rois à Tibériade.

Rome ne reconnaît pas son fils comme roi de Judée et nomme un nouveau gouverneur de Judée, pour la première fois celui-ci porte le titre de procurateur, une réforme que Claude vient de mettre en place.

La popularité d'Agrippa était toutefois limité aux territoires juifs. Ainsi à la nouvelle de sa mort la population grecque de Césarée et les samaritains de Sébaste descendent dans les rues pour manifester leur joie[64],[62]. Les plus audacieux prennent d'assaut les jardins royaux d'où ils arrachent les statues des trois filles du roi, Bérénice et Mariamne et Drusilla. Ils les emportent dans des lupanars et miment des actes de viol sur elles[62].

Il est le père d'Hérode Agrippa II et de Bérénice.

Arbre généalogique[modifier | modifier le code]

 
 
 
Hérode le Grand
 
 
 
Mariamne l'Hasmonéenne
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Bérénice, fille de Salomé, sœur d'Hérode le Grand
 
Aristobule IV
 
Alexandre
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Hérode Agrippa Ier
 
Aristobule le Mineur
 
Mariamne
 
Hérodiade
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Hérode de Chalcis
 
Bérénice
 
Hérode Agrippa II
 
Mariamne
 
Drusilla
 


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Hérode le Grand
 
 
 
Mariamne l'Hasmonéenne
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Bérénice, fille de Salomé, sœur d'Hérode le Grand
 
Aristobule IV
 
Alexandre
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Hérode Agrippa Ier
 
Aristobule le Mineur
 
Mariamne
 
Hérodiade
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Hérode de Chalcis
 
Bérénice
 
Hérode Agrippa II
 
Mariamne
 
Drusilla
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Bérénicien
 
Hyrcan


Blanchetière[modifier | modifier le code]

Histoire et séparation ; Quelques temps forts dans l'histoire du proto-nazaréisme p. 246-250[modifier | modifier le code]

  • 36 ou plutôt 37- Meurtre d'Etienne après le renvoi de Pilate « et donc en l'absence de tout gouverneur romain[65] »
  • Vers 39 Des gens de Chypre et de Cyrène étant venus à Antioche, parlaient aux grecs (des hellenistes s'adressent à des non-juifs)
  • 37 - 41 « Court règne de Caligula marquant une grave détérioration des rapports entre le pouvoir romain et les juifs »

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g et h Christian-Georges Schwentzel, "Hérode le Grand", Pygmalion, Paris, 2011, p. 225.
  2. a b et c Mason, Charles Peter (1867), Agrippa, Herodes I, in Smith, William, Dictionary of Greek and Roman Biography and Mythology, 1, Boston: Little, Brown and Company, pp. 77–78.
  3. a b c et d E. Mary Smallwood, The Jews under Roman Rule, p. 187.
  4. (en) Daniel R. Schwartz, Agrippa I: The Last King of Judaea, Tübingen, Mohr, 1990, p. 39.
  5. (en) Daniel R. Schwartz, Agrippa I: The Last King of Judaea, Tübingen, Mohr, 1990, p. 39-40.
  6. a b et c Christian-Georges Schwentzel, "Hérode le Grand", Pygmalion, Paris, 2011, p. 216.
  7. Nikkos Kokkinos, in Jack Finegan, Chronos, kairos, Christos: nativity and chronological studies, éd. Jerry Vardaman & Edwin M. Yamauchi, 1989, p. 133.
  8. Étienne Trocmé, L'évangile selon Marc, éd. Labor et Fides, Genève, 2000, p. 172.
  9. a b c d e f g h i j k l m n o p q et r Heinrich Graetz, Histoire des Juifs, Chapitre XV — Les Hérodiens : Agrippa Ier ; Hérode II — (37-49), sur http://www.histoiredesjuifs.com.
  10. a b c d e f g h i j k l m n o et p Christian-Georges Schwentzel, "Hérode le Grand", Pygmalion, Paris, 2011, p. 226.
  11. a b c d et e (en) Daniel R. Schwartz, Agrippa I: The Last King of Judaea, Tübingen, Mohr, 1990, p. 45.
  12. a b c d et e E. Mary Smallwood, The Jews under Roman Rule, p. 188.
  13. a b c d et e Christian-Georges Schwentzel, "Hérode le Grand", Pygmalion, Paris, 2011, p. 217.
  14. a b et c Nikkos Kokkinos, The Herodian Dynasty: Origins, Role in Society and Eclipse, Journal for the Study of the Pseudepigrapha Supplement Series, 1998, Sheffield Academic Press, Sheffield, pp. 267-268.
  15. Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, Livre XVIII, VI, 2.
  16. a b c d e f g h i et j E. Mary Smallwood, The Jews under Roman Rule, p. 189.
  17. Nikkos Kokkinos, in Jack Finegan, Chronos, kairos, Christos: nativity and chronological studies, éd. Jerry Vardaman & Edwin M. Yamauchi, 1989, p. 143.
  18. Hadas-Lebel 2009, p. 80
  19. a et b Gilbert Picard, « La date de naissance de Jésus du point de vue romain, p. 804.
  20. a et b Flavius Josèphe, Guerre des Juifs, Livre II, IX, 5, (178). Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « Bell_II, IX, 5 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  21. a b c d e f g h i j k l et m Christian-Georges Schwentzel, "Hérode le Grand", Pygmalion, Paris, 2011, p. 227.
  22. a b et c Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, Livre XVIII, V, 1.
  23. Moïse de Khorène, « Histoire de l'Arménie », Livre II chapitres 29, sur http://remacle.org
  24. Mireille Hadas-Lebel, Rome, la Judée et les Juifs, éd. Picard, 2009, p.  74
  25. Sur ce sujet voir aussi: E. M. Smallwood, The dismissal of Pontius Pilate, pp. 12-21 et Jean-Pierre Lémonon, Ponce Pilate, pp.  224-225.
  26. Pour une raison inconnue, « l'ethnarque du roi Arétas » aurait tenté d’arrêter Saint Paul à Damas, mais celui-ci réussit à s'échapper. cf Nouveau Testament, Deuxième épître aux Corinthiens, XI, 32-33.
  27. « Contrairement à son prédécesseur Tibère, [ Caligula ] n'hésitait pas à donner une certaine autorité aux rois locaux, [...] L'absence de monnaie frappée à Damas sous l'effigie de Caligula et de Claude (37-54) laisse supposer que dès l'an 37, Damas était sous le contrôle d'Arétas. » cf Jean-Marie Guillaume, Jésus-Christ en son temps, éd. Médiasâul, Paris, 1997, p. 78.
  28. cf Philon d'Alexandrie, Contre Flaccus.
  29. a b c et d Jean-Pierre Lémonon, Ponce Pilate, éd. Atelier, 2007, p. 190.
  30. Flavius Josèphe, Guerre des Juifs, Livre II, IX, 6, (181).
  31. Rajak, Tessa, "Iulius Agrippa I, Marcus", in Hornblower, Simon, Oxford Classical Dictionary, 1996, Oxford: Oxford University Press
  32. Christian-Georges Schwentzel, "Hérode le Grand", Pygmalion, Paris, 2011, p. 227-228.
  33. a b c et d Christian-Georges Schwentzel, "Hérode le Grand", Pygmalion, Paris, 2011, p. 228.
  34. François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, p. 147.
  35. Pour le débat sur cette question, voir le § Nazaréen-chrétien dans François Blanchetière, op. cit., p. 146-151.
  36. a b c et d Christian-Georges Schwentzel, "Hérode le Grand", Pygmalion, Paris, 2011, p. 229.
  37. a et b Jean-Pierre Lémonon, Ponce Pilate, éd. Atelier, 2007, p. 191, extrait en ligne
  38. Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, XVIII, 305.
  39. cf. Heinrich Graetz, op. cit..
  40. Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, XIX, I, 2.
  41. a et b (en) Major, A., Was He Pushed or Did He Leap? Claudius' Ascent to Power, Ancient History, 22 (1992), p. 25–31.
  42. a et b Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, Livre XIX, IV, 1, (236).
  43. a b c d et e Christian-Georges Schwentzel, "Hérode le Grand", Pygmalion, Paris, 2011, p. 230.
  44. Quatre cohortes d'après Antiquités judaïques, XIX. 188. Il s'agit des cohortes urbaines. (Note de S. Reinach et J. Weill E. Leroux)
  45. Flavius Josèphe, Guerre des Juifs, Livre II, XI, 1, (204).
  46. a et b Flavius Josèphe, Guerre des Juifs, Livre II, XI, 2, (206).
  47. a b et c Flavius Josèphe, Guerre des Juifs, Livre II, XI, 3, (209).
  48. Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, XIX, IV, 2, (245).
  49. Pour s'assurer de la fidélité de l'armée, Claude « donna à ses gardes du corps cinq mille drachmes par tête, à leurs chers une somme proportionnelle et promit de traiter de même le reste de ses armées en tous lieux. cf. Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, XIX, IV, 2, (247) »
  50. a b c et d Flavius Josèphe, Guerre des Juifs, Livre II, XI, 4, (211).
  51. Flavius Josèphe, Guerre des Juifs, Livre II, XI, 5, (214).
  52. a b c d e f g h i j k et l Christian-Georges Schwentzel, "Hérode le Grand", Pygmalion, Paris, 2011, p. 231.
  53. Jean-Pierre Lémonon, Ponce Pilate, éd. Atelier, 2007, p.  264, extrait en ligne
  54. a b c et d Christian-Georges Schwentzel, "Hérode le Grand", Pygmalion, Paris, 2011, p. 240.
  55. Christian-Georges Schwentzel, "Hérode le Grand", Pygmalion, Paris, 2011, p. 231-232.
  56. a b c d et e Christian-Georges Schwentzel, "Hérode le Grand", Pygmalion, Paris, 2011, p. 232.
  57. a et b Christian-Georges Schwentzel, "Hérode le Grand", Pygmalion, Paris, 2011, p. 233.
  58. François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, p. 148.
  59. Jean-Pierre Osier, L'évangile du Ghetto, ou comment les Juifs se racontaient Jésus, éd. Berg international, Paris, 1984, p. 91-92 et p. 183s.
  60. Christian-Georges Schwentzel, "Hérode le Grand", Pygmalion, Paris, 2011, p. 239.
  61. Flavius Josèphe, Guerre des Juifs, livre II, § XI, 6, (218).
  62. a b c et d Christian-Georges Schwentzel, "Hérode le Grand", Pygmalion, Paris, 2011, p. 241.
  63. E. Mary Smallwood, The Jews under Roman Rule from Pompey to Diocletian p. 98 cité par Christian-Georges Schwentzel, op. cit., p. 241.
  64. Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, livre XIX, § IX, 1, (354-357).
  65. François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, p. 246.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Références nécessaires[modifier | modifier le code]

Commençons par votre dernier point. Bien entendu que c'est une hypothèse et d'ailleurs la façon dont c'est écrit ne laisse pas de doute sur le fait que ça en soit une. C'est simplement une hypothèse on ne peut plus raisonnable, je rappelle qu'Agrippa a occupé (vers 34/35) une fonction (agoranome) à Tibériade et que Jésus a, dans les évangiles, sa résidence proche de Kfar-Nahum (Capharnaüm)— semble t-il au sud du village — et exerce la majeure partie de son activité aux alentours de cette ville où il revient tout le temps : (« il quitta Nazara et vint s'installer à Capharnaum » (au début de son activité publique), « il rentra à Capharnaum, [...] les disciples apprenant qu'il était à la maison », « comme il était à Capharnaum, Jésus sortit par la porte située du côté de la mer », etc. (voir à ce sujet par exemple Gérald Messadié). Il y a, en suivant la côte, environ 12 km entre Tibériade et Kfar-Nahum... Il prêche même depuis une barque à Magadan, que l'on situe normalement à l'emplacement du bourg de Migdal qui donnera naissance à la ville de Magdala à moins de 2 km de Tibériade. D'autre-part, la particularité d'Agrippa est d'être le conseiller d'hommes de pouvoir. Dans la société de l'époque « hyper-fliquée » imaginer que ceux-ci n'aient pas entendu parler d'un agitateur, dont la notoriété 30 ans plus tard ira de la Cyrénaïque au sud de l'Inde (Kerala) et de Rome à l'Éthiopie est totalement illusoire. Imaginer que cette notoriété n'ait même pas franchi les 12 km qui séparent Kfar-Nahum de Tibériade revient à dire que Jésus est un mythe et qu'il n'a pas existé.
Requête
Voir ici un flagrant délit de "Travail inédit" de Michel Abada. MLL (d) 30 avril 2012 à 11:18 (CEST)
... puis un diff portant sur un ""Passage inédit" signalé depuis longtemps... puis un autre diff portant sur un paragraphe où ne figurent que des sources primaires (Flavius Josèphe)... Pilate n'en finit pas de se laver les mains. MLL (d) 30 avril 2012 à 17:29 (CEST)
Je précise que je ne demande pas le blocage de Michel Abada, qui a de réelles compétences. Je demande simplement qu'il cite systématiquement ses sources, y compris primaires, et s'abstienne de toute interprétation personnelle. Il n'a pas à trancher lui-même la question de savoir si Jean-Baptiste est mort avant Jésus (sous Tibère), comme le laisse entendre l'Évangile, ou après (sous Caligula), comme le dirait, si j'ai bien compris, Flavius Josèphe. L'exemple de l'article Concile de Jérusalem montre qu'on ne peut traiter des questions de datation des événements du Nouveau Testament qu'en citant des auteurs reconnus. MLL (d) 30 avril 2012 à 18:59 (CEST)
Ce matin, interventions de Mogador sur Concile de Jérusalem et de moi sur Hérodiade. MLL (d) 1 mai 2012 à 13:01 (CEST)
Ce soir, réponse de Le scripteur à ma demande d'avis. MLL (d) 1 mai 2012 à 18:45 (CEST)
Combien de temps laissera-t-on Michel Abada débiter des Travaux Inédits sur Hérodiade ? MLL (d) 3 mai 2012 à 10:50 (CEST)
La relecture en cours de Nazôréens par Le scripteur est un premier succès de cette requête. Continuons le combat pour le respect de WP:POINT. MLL (d) 5 mai 2012 à 23:44 (CEST)
Un dialogue de sourds s'engage ici MLL (d) 7 mai 2012 à 18:33 (CEST)

Je vais classer en refus, vu l'avis de Litlok et le fait qu'aucun admin ne semble vouloir donner suite. Mon conseil : mieux établir l'infraction répétée et consciente de WP:TI. Sardur - allo ? 12 mai 2012 à 00:31 (CEST)

En Anglais: Philip the Tetrarch et Herod II
Italien: Filippo (tetrarca) et Erode (figlio di Erode il Grande)
Hollandais: Filippus (tetrarch) et Herodes Filippus
Polonais: Filip Tetrarcha et Herod III
Catalan: Filip el Tetrarca et Herodes Filip I
Portugais: Filipe (tetrarca)
Grec: Φίλιππος ο Τετράρχης

Allemand: Herodes Philippos et Herodes Boethos
Tchèque: Filip I. Herodes

Article en Allemand[modifier | modifier le code]

Les données chronologiques sont calculées à partir des événements historiques, tels que:

Hérode Philippe n'était pas présent lors du ministère public de Jésus (voir évangiles!). Philippe mourut en 33/34 AD, la domination de Philippe - appelé Judée au delà du Jourdain - est tombé sous l'administration romaine (province de Syrie). Ce changement de souveraineté a probablement été un déclencheur important pour l'apparition publique de Jésus le Nazaréen. Il était un descendant de la dynastie davidique. Il était convaincu que le moment était venu de construire le Royaume juif parfait. L'année de la mort de Jésus est datée de cette approche dans le printemps de l'an 36.

L'horodatage de 46 ans après la construction (Jn 2:20 UE) ne peut pas être utilisé pour la datation. Pour la construction, dans Jean 2, 20 se réfère explicitement au sanctuaire du temple (grec: naos ναός [. M] = "Temple", "Eglise", "la cathédrale") et non pas au temple (grec: ιερός hieros = "sainte", "sacré"). Selon Flavius Josèphe, la rénovation du sanctuaire (naos) sous Hérode le Grand dure environ 18 mois!?. Ce travail a été effectué au début du projet de rénovation et démarre en environ 20 avant J.-C. Il a donc été conclu dès le début, avant l'ère chrétienne. Source: Flavius Josèphe Antiquités judaïques, XV 11, 5-6. Lors de la spécification 46 ans, il s'agit plutôt d'une information en temps symbolique. Ce nombre est susceptible de se composent de l'sommandes 40 et 6 (voir la signification biblique de la symbolique des nombres). Le numéro 40 tient compte des rénovations à plusieurs reprises de le sanctuaire du Second Temple, car il a été construit en 515 avant JC vu le nombre 6, que ce temple a été planifiée et construite par des gens. Ceci est en contraste avec le tabernacle, qui a été construit selon les exigences de Dieu (Exode 2,8 à 9 de l'UE) (UE Hébreux 8:5).

Sabinus (consul en 47)[modifier | modifier le code]