Relations entre la France et le Turkménistan

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Relations entre la France et le Turkménistan
Drapeau de la France
Drapeau du Turkménistan
France et Turkménistan
France Turkménistan
Ambassades
Ambassade de France au Turkménistan
  Ambassadeur Philippe Merlin
  Adresse 35, rue Esgerler
744001 Achgabat
  Site web https://tm.ambafrance.org
Ambassade du Turkménistan en France
  Ambassadeur Maksat Chariev[1]
  Adresse 13, rue Picot
75116 Paris
  Site web http://france.tmembassy.gov.tm/
Frontière
aucune
Histoire et événements
6 mars 1992 Établissements des relations bilatérales
mai 1993 Visite du président turkmène, Saparmurat Niyazov, en France, à titre privé
avril 1994 Première visite officielle du président français, François Mitterand, au Turkménistan
septembre 1996 Première visite officielle du président turkmène, Saparmurat Niyazov, en France
février 2010 Visite officielle du président turkmène, Gurbanguly Berdimuhamedow, en France
Relations économiques
Échanges commerciaux 43,7 millions de (2022)[2]
Stock d'investissements directs à l’étranger non disponible (données Banque de France, 2022)[2]

Les relations entre la France et le Turkménistan ont débutés le 6 mars 1992. En 2022, sur le plan économique la France est le 11e fournisseur commercial du Turkménistan, et les grandes entreprises françaises y sont présentes, notamment Bouygues dans le secteur de la construction. Les échanges culturels se basent sur les activités de l'Institut Français du Turkménistan. Il y a environ 100 ressortissants français au Turkménistan et environ 200 ressortissants turkmènes en France.

Les deux pays sont tous les deux membres de OCDE et de l'ONU.

Histoire des relations bilatérales[modifier | modifier le code]

Ambassade du Turkménistan en France, 13 rue Picot, Paris

Les relations bilatérales ont débuté le 6 mars 1992[3],[4], le Turkménistan étant devenu un pays indépendant le 27 octobre 1991 après la dislocation de l'URSS[4],[5].

Lors de la visite du président français François Mitterand en avril 1994 à Ashgabat, il est décidé d'ouvrir une représentation française au Turkménistan[3]. La représentation française est élevée au rang d'ambassade en 1997 ou 1999[3],[6],[7].

En 1995, la France a coparrainé la résolution de l'ONU reconnaissant la « neutralité permanente » du Turkménistan[6],[3].

Le président du Turkménistan, Saparmurat Niyazov, vient en visite en France 1996 et son successeur, Gurbanguly Berdimuhamedow, en 2010[3],[7].

Des réunions ont lieu entre le ministère des affaires étrangères français et turkmène (en) depuis 2011, et de manière annuelle depuis 2017[3],[7].

Selon les propos rapportés d'un diplomate français posté à Ashgabat, Bouygues constituerait une « ambassade séparée » et « d'un autre côté, l'ambassade de France ne s'engage pas sur les questions de liberté religieuse ou des droits de l'homme, pour ne pas compromettre [les contrats de] Bouygues »[8],[9],[10],[11].

Ambassades[modifier | modifier le code]

La France a une ambassade dans la capitale du Turkménistan, à Ashgabat, au 35 rue Esgerler.

Le Turkménistan dispose d'une ambassade en France, au 13 rue Picot, à Paris.

Économie[modifier | modifier le code]

Un marché pour les grandes entreprises[modifier | modifier le code]

La France est présent dans le secteur économique en Turkménistan[7]. Cette présence est le fruit de grandes entreprises dans des secteurs diversifiées (machines industrielles, agricoles, produits chimiques et pharmaceutiques) mais elle est très forte dans le BTP avec les contrats publics accordés au Turkménistan à de grandes entreprises françaises[7], comme avec Bouygues qui a, par exemple, construit le Palais présidentiel d'Oguzhan en 1997, la Mosquée de Gypjak en 2004, le complexe présidentiel en 2011, le mausolée de Saparmurat Niyazov etc.[12],[13], ou Vinci depuis les années 2010[14] qui a construit le Palais du gouvernement à Achgabat achevé en 2014[15],[7],[3]. Thales Alenia Space construit au centre spatial cannois le premier satellite du Turkménistan : TurkmenAlem52E/MonacoSAT[16],[17] lancé le 27 avril 2015 et à vendus des dispositifs de contrôle aérien[14].

Les intérêts des grandes entreprises françaises sont aussi porté par l'organisation du MEDEF International[18].

Il existe une Chambre de Commerce France-Turkménistan depuis novembre 2012[19],[14].

Échanges commerciaux bilatéraux[modifier | modifier le code]

De manière structurelle, le commerce entre la France et le Turkménistan est très excédentaire pour la France[14]. La France est un fournisseur secondaire pour le Turkménistan, en 2022 c'était le 11ème fournisseur du Turkménistan[7] et réciproquement le Turkménistan c'est un partenaire mineur pour la France, en 2014, année de record d'exportation pour la France vers le Turkménistan, représentait 0,042% des exportations totales de la France dans le monde[14].

Tableau des exportations et importations entre la France et le Turkménistan (selon les douanes française)[20],[21],[22],[23],[24],[25]
Année 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
Exportations (en millions d'euros) 51,6 97,0 67,3 99,9 87,1[N 1] 86,8[N 1] 36,9 85,3 176,6 127,3 89,2 176,0 121,4 185,1 89,8 99,3 68,5 78,2 99,6 74,3 31
Importations (en millions d'euros) 17,0 11,3 0,8 4,0 16,4[N 1] 43,3[N 1] 3,7 41,7 29,6 4,0 5,0 21,0 3,0 25,0 3,0 31,9 4,4 3,8 3,6 3,8 7,3
Solde (en millions d'euros) 34,6 85,7 66,5 95,9 70,7[N 1] 43,5[N 1] 33,1 43,5 147,0 123,3 84,4 154,7 118,9 159,7 86,9 67,4 64,1 74,4 96,0 70,5 23,7

En 2004, les exportations de la France vers le Turkménistan était de 99,9 millions d'euros et les importations de 4 millions d'euros. En 2004, les exportations sont composées principalement de ventes équipements mécaniques (41%) et les composants électroniques (20,6 %), les importations sont constituées principalement de produits agricoles (55,6%) et de combustibles (19,3%)[23].

Avant la pandemie de Covid 19, les échanges entre la France et le Turkménistan était de l'ordre de 80 millions d'euros avec une solde excédentaire en faveur de la France[2].

Culture[modifier | modifier le code]

En 2003, un établissement français culturel s'est implanté à la capitale Ashgabat, nommé « Centre culturel Jules Verne »[14],[26], puis il est renommé en juillet 2015 en « Institut Français du Turkménistan »[3]. En 2015, c'est le seul centre culturel européen à Achgabat[14]. Cet établissement dispense des cours de français, planifie et met en place des activités culturelles comme des expositions photos, des pièces de théâtre, des projections de films etc[14],[7].

En 1994, une mission de fouille archéologique franco-turkmène est fondé[26], avec les fouilles de Geoktchik depe, au sud-ouest du pays, et dans les années 2012 sur le site protohistorique d'Ulug Dépé[27] financé par Bouygues[3],[7].

Ressortissants[modifier | modifier le code]

La communauté française au Turkménistan s'établit à 377 résidents pour 2014[14]. De manière générale le chiffre des ressortissants français au Turkménistan est fluctuant car dépendant principalement de l'obtention des marchés publics par la principale entreprise française dans le pays : Bouygues Turkmène[14]. En 2006, 80% des expatriés français, soit 150 à 170 personnes, étaient des salariés de Bouygues[28].

La communauté turkmène en France s'établit à 100 résidents en 2010, 113 en 2012 et 138 en 2013[14]. Par ailleurs, les visas délivrés sont très majoritairement pour de court séjour et varie entre 400 à 1200 chaque année[14].

Visites[modifier | modifier le code]

Les visites des chefs d'États ont été plutôt rares[6]. La plupart des visites bilatérales ont eu lieu entre les ministres des affaires étrangères des deux pays[6].

Visites de chef d'États[modifier | modifier le code]

Le chef d'État turkmène, Saparmurat Niyazov, en France à eu lieu en mai 1993, à titre privé[29],[30], lors de cette visite le président turkmène offre au président français, François Mitterrand, un cadeau de valeur : le cheval Gend Jim de race Akhal-Teké, qui donne lieu à une affaire[30].

Le président français François Mitterand se rend en visite à Ashgabat le 27 avril 1994[3],[6]. C'est la première visite d'un chef d'État occidental au Turkménistan[7].

En septembre 1996 Saparmurat Niyazov vient de nouveau en visite en France, cette fois en visite officielle, ce qui constitue la première visite officielle d'un chef d'État turkmène en France[3],[7].

En février 2010, son successeur, le président turkmène Gurbanguly Berdimuhamedow, est aussi venu en visite officiel en France[3],[7].

Visites de ministre[modifier | modifier le code]

Laurent Fabius, alors ministre des affaires étrangères français, dans le cadre de visites aux pays d'Asie centrale (Kazakhstan, Ouzbékistan et Turkménistan) se rend le 2 mars 2013 à Ashgabat[7] pour resserrer les liens économiques entre ces pays et la France[26]. Il reçoit ensuite Rachid Meredov, ministre des affaires étrangères turkmène (en), en France le 17 juillet 2015[7]. Le 29 mars 2017, le premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, s'entretient avec Vepa Hajiyev, premier vice-ministre turkmène des affaires étrangères, dans le cadres des 25 ans des relations France-Turkménistan[7]. Le secrétaire d'État du MAE français, Jean-Baptiste Lemoyne, se rend à Ashgabat en avril 2019 et est reçu par le ministre des affaires étrangères turkmène, Rachid Meredov.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f en millions d'USD selon la Banque mondiale

Références[modifier | modifier le code]

  1. https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000046441693
  2. a b et c Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères, « Turkménistan - Fiche Pays - Repères économiques », sur France Diplomatie - Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères, (consulté le )
  3. a b c d e f g h i j k et l Ambassade de France au Turkménistan, « Les relations entre la France et le Turkménistan », sur tm.ambafrance.org, (consulté le )
  4. a et b Groupes interparlementaires d’amitié et groupes d’information internationale du Sénat français, « Turkménistan 2015, l’ouverture à pas comptés… : Compte rendu du déplacement au Turkménistan d’une délégation du groupe interparlementaire France – Asie centrale. 7 au 12 septembre 2015 » Accès libre [PDF], sur www.senat.fr, (consulté le )
  5. Chambre de Commerce France - Turkménistan, « Relations France - Turkménistan », sur cc-france-turkmenistan.org (consulté le )
  6. a b c d et e « Rapport de l'Assemblée Nationale N° 3353, autorisant l’approbation de l’accord entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement du Turkménistan sur l’octroi de l’autorisation d’exercer une activité professionnelle aux membres de la famille des agents des représentations diplomatiques ou des postes consulaires », sur www.assemblee-nationale.fr, (consulté le )
  7. a b c d e f g h i j k l m n et o Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères, « Relations bilatérales », sur France Diplomatie - Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères (consulté le )
  8. « WikiLeaks : le paradis turkmène de Bouygues », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. « Bouygues et la dictature en béton », sur Libération (consulté le )
  10. « Bouygues épinglé par Wikileaks pour ses activités au Turkmenistan », sur L'Express, (consulté le )
  11. « WikiLeaks: Bouygues et son royaume turkmène », sur lejdd.fr, (consulté le )
  12. Array, « Bouygues inaugure un complexe présidentiel au Turkménistan », sur Batirama.com, (consulté le )
  13. Etienne Combier, « Bouygues au Turkménistan, une présence à toute épreuve », sur Novastan Français, (consulté le )
  14. a b c d e f g h i j k et l Valérie Fourneyron, « N° 2775 - Rapport de Mme Valérie Fourneyron sur le projet de loi , adopté par le Sénat, autorisant la ratification d'un accord de partenariat et de coopération établissant un partenariat entre les Communautés européennes et leurs Etats membres, d'une part, et le Turkménistan, d'autre part (n°783) » Accès libre, sur www.assemblee-nationale.fr, (consulté le )
  15. « Palais du gouvernement - VINCI Construction Grands Projets », sur www.vinci-construction-projets.com (consulté le )
  16. « FRANCE/TURKMÉNISTAN : La bataille spatiale entre Thales et Airbus passe par Achgabat - 25/01/2017 », sur Intelligence Online, (consulté le )
  17. Musulmans en France, « France-Turkménistan : 30 ans de coopération », sur musulmansenfrance.fr, (consulté le )
  18. « Turkménistan », sur MEDEF International (consulté le )
  19. Chambre de Commerce France - Turkménistan, « LA CHAMBRE DE COMMERCE FRANCE-TURKMENISTAN (CCFT », sur cc-france-turkmenistan.org (consulté le )
  20. « Le commerce bilatéral France – Turkménistan en 2021 et 2022 (S1) - TURKMÉNISTAN - Direction générale du Trésor », sur www.tresor.economie.gouv.fr (consulté le )
  21. « Le commerce bilatéral France – Turkménistan en 2019 - TURKMÉNISTAN - Direction générale du Trésor », sur www.tresor.economie.gouv.fr (consulté le )
  22. Direction générale du Trésor, « Le commerce bilatéral France - Turkménistan en 2017 », sur Direction générale du Trésor, (consulté le )
  23. a et b Patrick Kamenka, « Turkménistan 2005. Gesticulations et grandes manœuvres », Le Courrier des pays de l'Est, vol. 1053, no 1,‎ , p. 194–205 (ISSN 0590-0239, DOI 10.3917/cpe.061.0194, lire en ligne, consulté le )
  24. Patrick Kamenka, « Turkménistan 2004. Dictature et hydrocarbures », Le Courrier des pays de l'Est, vol. 1047, no 1,‎ , p. 193–205 (ISSN 0590-0239, DOI 10.3917/cpe.051.0193, lire en ligne, consulté le )
  25. « France trade balance, exports, imports by country and region 2005 | WITS Data », sur wits.worldbank.org (consulté le )
  26. a b et c Josette Durrieu, Sénatrice, « N° 395 - SÉNAT - SESSION ORDINAIRE DE 2012-2013 - Enregistré à la Présidence du Sénat le 27 février 2013 — RAPPORT FAIT au nom de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées (1) sur le projet de loi autorisant la ratification d'un accord de partenariat et de coopération établissant un partenariat entre les Communautés européennes et leurs États membres, d'une part, et le Turkménistan, d'autre part, Par Mme Josette DURRIEU, Sénatrice » Accès libre [PDF], sur www.senat.fr, (consulté le )
  27. « Mission archéologie franco-turkmène d'Ulug Dépé », sur Institut de France. Grands Prix des Fondations, (consulté le )
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  29. David Garcia, Le pays où Bouygues est roi, Paris, , 159 p. (ISBN 2-35123-104-X, BNF 40135181), chapitre 1Voir et modifier les données sur Wikidata
  30. a et b David Garcia, Le pays où Bouygues est roi, Paris, , 159 p. (ISBN 2-35123-104-X, BNF 40135181), chapitre 3Voir et modifier les données sur Wikidata

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]