Relations entre la France et Madagascar

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Relations entre la France et Madagascar
Drapeau de la France
Drapeau de Madagascar
France et Madagascar
France Madagascar
Ambassades
Ambassade de France à Madagascar
  Ambassadeur Véronique Vouland-Aneini
  Adresse Antananarivo
  Site web http://ambafrance-mada.org
Ambassade de Madagascar en France
  Adresse Paris
Frontière
Frontière entre la France et Madagascar

Les relations entre la France et Madagascar sont des relations internationales s'exerçant entre la République française, un État principalement européen, et la République de Madagascar, un pays insulaire de l'océan Indien. Elles sont structurées par deux ambassades, l'ambassade de France à Madagascar et l'ambassade de Madagascar en France.

Histoire[modifier | modifier le code]

Avant 1960[modifier | modifier le code]

Indépendance malgache[modifier | modifier le code]

Le , Charles de Gaulle se déplace à Madagascar, colonie française depuis 1896, et promet aux habitants que leur pays va redevenir un « véritable État ». Lors du référendum d', le peuple de Madagascar se prononce en faveur de l'adhésion à la Communauté. Le , la République française considère abrogée la loi d'annexion du . Puis du au , les deux pays négocient dans la bonne entente l'indépendance de Madagascar. Le , Madagascar, ancienne colonie française, accède à son indépendance. Dans cet accord, Madagascar accepte de maintenir son adhésion à la Communauté française, et la France accepte de subvenir financièrement aux besoins en développement de la grande île[1].

La France est régulièrement suspectée de s’ingérer dans les affaires intérieures malgaches[2].

2002 : présidence de Marc Ravalomanana[modifier | modifier le code]

En 2002, l'accession à la fonction présidentielle de Marc Ravalomanana froisse la diplomatie française qui entretenait de bons termes avec le président sortant Didier Ratsiraka. Ravalomanana est taxé de « pro-américain » car il ne favorise pas systématiquement les entreprises françaises, et est donc perçu comme une menace pour les intérêts français à Madagascar. En , la France envoie Guy Penne pour tenter de résoudre la crise (élection contestée de ), sans résultat. La France se tourne ensuite vers l'Organisation de l'unité africaine (OUA) pour appuyer la victoire de Ratsiraka. Cette médiation échoue également, et Ravalomanana se fait investir président. La diplomatie française crie alors à la « tentative de coup de force », mais les États-Unis réfutent poliment. À la suite de l'accord de Dakar du , les votes sont recomptés dans l'idée de procéder à de nouvelles élections pour trancher, mais la Haute cour constitutionnelle avalise l'avance de Ravalomanana dans ce recompte, et le proclame alors Président de la République, ce que la diplomatie française dénonce comme un tour de passe-passe[3].

À la suite de cet échec diplomatique, Didier Ratsiraka se retire en France. L'OUA finit par ne pas reconnaître les deux protagonistes de la présidentielle malgache, et la France en appelle à un gouvernement d'union national en dernier recours, une proposition refusée par le nouveau président malgache[3].

En 2005, la France voit d'un mauvais œil l'adhésion de Madagascar à la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) dont le poids lourd est l'Afrique du Sud, bras armé de la diplomatie anglo-américaine en Afrique australe. L'adoption en 2007 de l'anglais en troisième langue est également perçue comme un effritement de la dominance française à Madagascar. En 2005, contre toute attente, le groupe Bolloré perd la concession du port de Toamasina. Cependant, la plupart des entreprises françaises sur place bénéficient du libéralisme économique initié par Ravalomanana[4].

En , l'ambassadeur français Gildas Le Lidec est renvoyé à Paris par Marc Ravalomanana, soupçonné de « porter le mauvais œil »[4].

2009 : crise politique de 2009[modifier | modifier le code]

Puis éclate la crise politique de 2009 à Madagascar. Selon Pierre Van den Boogaerde du FMI et Niels Marquardt de l'ambassade des États-Unis à Madagascar, la France finance les forces militaires stratégiques en vue d'un renversement politique, et Andry Rajoelina est perçu comme le « favori » de Paris[4].

Depuis 2013[modifier | modifier le code]

À la suite de l'élection présidentielle en 2017 d'Emmanuel Macron à la tête de l'État français, la ministre des Affaires étrangères malgache Béatrice Attalah déclare que cette nouvelle présidence française signe la continuité des relations entre les deux pays[5].

En 2017, l'aide française au développement à Madagascar, notamment mise en place par l'Agence française de développement s'élève à un total de 77,3 millions d'euros[6].

En , lors de la 71e Assemblée générale des Nations unies, Madagascar demande à la France la restitution des îles Éparses de l'océan Indien qui sont restées françaises depuis l'indépendance pour garder le contrôle sur le stratégique canal du Mozambique. Le sujet avait déjà été évoqué lors de la rencontre à l'Élysée entre les présidents Emmanuel Macron et Hery Rajaonarimampianina[7].

Échanges commerciaux[modifier | modifier le code]

La France représente le premier partenaire commercial de Madagascar avec 974 millions d'euros d'échanges en 2017, et son premier client en captant 22 % des exportations malgaches[6].

Le gouvernement français a exercé une forte pression pour que le gouvernement malgache autorise, en , la multinationale française Total à explorer les sables bitumineux de Bemolanga[2].

Environ sept cents entreprises à capitaux français sont installées à Madagascar[2].

En 2016, un touriste sur deux à Madagascar est français[6]. 25 000 Français vivent par ailleurs dans le pays[2].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Gérard Conac et Guy Feuer, « Les accords franco-malgaches », Annuaire français de droit international, vol. 6, no 1,‎ , p. 859–880 (ISSN 0066-3085, DOI 10.3406/afdi.1960.938, lire en ligne, consulté le )
  2. a b c et d Thomas Deltombe, « La France, acteur-clé de la crise malgache », Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne)
  3. a et b « France-Madagascar, une relation piégée », sur La Croix, (consulté le )
  4. a b et c Thomas Deltombe, « La France, acteur-clé de la crise malgache », Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. « Atallah Béatrice : Continuité dans les relations franco-malgaches après l’élection de Macron », sur www.midi-madagasikara.mg, (consulté le )
  6. a b et c « Relations bilatérales », sur diplomatie.gouv.fr (consulté le )
  7. « Entretien d'Emmanuel Macron avec le président de Madagascar, Hery Rajaonarimampianina », sur elysee.fr, (consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]