Michel Seuphor

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 1 mars 2020 à 14:16 et modifiée en dernier par Bot de pluie (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
Michel Seuphor
Description de cette image, également commentée ci-après
Michel Seuphor, en 1985.
Nom de naissance Ferdinand Louis Berckelaers
Naissance
Anvers, Drapeau de la Belgique Belgique
Décès (à 97 ans)
Paris, Drapeau de la France France
Activité principale
Auteur
Langue d’écriture français
Genres

Michel Seuphor, de son vrai nom Ferdinand Louis Berckelaers, est un peintre abstrait, critique d'art et écrivain francophone, né le à Anvers et mort le à Paris. Seuphor est l'anagramme d'Orpheus.

Biographie

En 1921, en collaboration avec Jozef Peeters et Geert Pijnenburg, Michel Seuphor publie à Anvers la revue Het Overzicht (Le Panorama). Il entre dès 1922 en contact avec les artistes d'avant-garde des grandes villes européennes, Berlin, Rome, Amsterdam puis Paris. Il se lie avec Robert et Sonia Delaunay, Marino di Teana, Mondrian, Fernand Léger, Ozenfant, Tzara, Gleizes, Arp et Sophie Taeuber-Arp, Marinetti, Severini, Torres-García, des peintres aussi bien cubistes, dadaïstes, futuristes, constructivistes ou néo-plasticiens[1].

Installé à Paris en 1925, en collaboration avec Enrico Prampolini et Paul Dermée, il fait paraître les Documents Internationaux de l'Esprit Nouveau. Il fonde ensuite le groupe Cercle et carré avec Joaquín Torres García en réunissant les artistes qui se réclamaient du néoplasticisme professé par Mondrian. En 1930, les trois numéros de la revue du même titre paraissent. Michel Seuphor organise des expositions de groupe, la première en 1930, auxquelles participèrent notamment Mondrian, Arp, Taueber, Léger, Schwitters, Kandinsky, Le Corbusier, Pevsner ou Sartoris[2].

Malade, Michel Seuphor s’éloigne de Paris et le groupe Abstraction-Création, créé en 1932 par Vantongerloo, continue le travail de Cercle et Carré, qui fut repris en 1939 par le groupe des Réalités Nouvelles qui devint Association et Salon en 1946.

De décembre 1950 à février 1951, pour préparer son livre sur Mondrian, il séjourne à New York, où il rencontre de nombreux artistes : Marcel Duchamp, De Kooning, Pollock, Rothko, Kline, Motherwell, Gottlieb, Stuart Davis, Richter, Gallatin, Morgan Russell, Reinhardt, Newman notamment[3].

Michel Seuphor organise de nombreuses expositions comme en 1949, Les Premiers Maîtres de l'Art Abstrait, en 1958, 50 ans d'Art Abstrait, en 1959 aux États-Unis, Construction and Geometry Painting ou encore la grande exposition rétrospective de Mondrian au musée de l'Orangerie des Tuileries la même année.

La musique verbale

En 1926, Michel Seuphor invente la « musique verbale » une partie de sa production poétique qui propose une écriture ludique ayant pour basse le son plutôt que la sémantique. « Tout en roulant les RR » (1927) est le plus typique et le plus connu de la série des poèmes que Seuphor appelait « musique verbale » et qui furent récités par lui-même, à des soirées littéraires, en 1927 et 1930[4]. Quatre ans plus tard, il accompagne la poésie phonétique avec le Russolophone de Luigi Russolo à l'occasion de l'exposition de Cercle et Carré à la Galerie 23 à Paris.

Les dessins à lacunes

En 1932, il réalise ses premiers « dessins unilinéaires » qui donneront lieu à sa première exposition à Genève. C'est en 1951 que les dessins de Michel Seuphor prennent un caractère particulier : les lignes horizontales disposées parallèlement et à des distances diverses, marquées par des blancs et que Seuphor nomme « dessins à lacunes à traits horizontaux ». C'est le point de départ d'une œuvre personnelle destinée au succès qu'il continue à explorer tout au long de sa vie.

En tant que plasticien, il participa à de nombreuses expositions collectives en France et à l'étranger à partir de 1933. Il eut également droit à des expositions personnelles en 1953 à la galerie Berggruen, en 1959 à la galerie Denise René à Paris, à Turin en 1967, au Musée de La Chaux-de-Fonds en 1968, à une rétrospective au musée municipal de La Haye en 1977 ainsi qu'au Centre Beaubourg de Paris, en 1981 au musée de la Bouverie à Liège, en 1986 à la Galerie Treffpunkt Kunst de Saarlouis, en 1989 au Musée de Sarrebruck et en 1994 à "La Galerie" à Paris.

Michel Seuphor fut peintre et dessinateur ainsi que céramiste. Il avait commencé à créer des œuvres néo-plastiques à partir de 1926 et s'était adonné au collage dès 1953. Il expose ses collages et sérigraphies en 1977 à la Galerie 2016, d'Hauterive, Neuchâtel, Suisse. Il revient exposer dans la Galerie 2016 en 1991 et 1993.

Au début des années 1980, Michel Seuphor focalisa l'attention des médias en étant impliqué dans un procès au sujet de trois œuvres de Mondrian acquises à la fin des années 1970 par le Musée national d'art moderne puis considérées comme des faux par l'établissement lui-même, mais certifiées comme authentiques par Seuphor[5]. Sa bonne foi fut reconnue par la cour d'appel de Paris en 1985[6].

Un précurseur en critique d'art abstrait

Michel Seuphor, qui devint français en 1954, publia un nombre considérable d'ouvrages littéraires et d'écrits sur l'art, notamment des études sur Mondrian, dont la monographie en 1956, le Dictionnaire de la Peinture abstraite en 1957, L'Art abstrait, ses origines, ses premiers maîtres en 1949 et la Sculpture de ce siècle en 1959, La peinture abstraite, sa genèse, son expansion en 1962, Le Style et le Cri en 1965, et une histoire de l'art abstrait en cinq volumes, en collaboration avec Michel Ragon à partir de 1973.

Œuvre

Livres sur l'art

  • Greco, Paris, Les Tendances nouvelles,
  • L'Art abstrait, ses origines, ses premiers maîtres, Paris, Maeght,
  • Piet Mondrian, sa vie, son œuvre, Paris, Flammarion,
  • Dictionnaire de la peinture abstraite, Paris, Fernand Hazan,
  • La Sculpture de ce siècle, Neuchâtel, Le Griffon,
  • La Peinture abstraite, sa genèse, son expansion, Paris, Flammarion,
  • La Peinture abstraite en Flandre, Bruxelles, Arcade,
  • Le Style et le Cri, Paris, Seuil,
  • Le Commerce de l'art, Paris, Desclée de Brouwer,
  • L'Art abstrait, Paris, Maeght, 1970/1974
Quatre volumes, le troisième et le quatrième avec Michel Ragon
  • Autour du Cercle et du carré, Nantes, Convergence,

Romans

  • Histoires de Grand Dadais, Ramgal (Belgique), Thuillies,
  • Les Évasions d’Olivier Trickmansholm, Paris, Aubier,
  • Douce Province, Lausanne, Marguerat,
  • La Maison claire, ou les Trois Faces de la vie attentive, Lyon, Le Livre Français,
    Ouvrage illustré par Olga Lecaye.
  • Le Visage de Senlis, Paris, Le Pavois,
  • Le monde est plein d’oiseaux, Lausanne, Hanc,
  • Tout homme, Paris, Jean-Michel Place,
  • Les Innocents, Paris, Jean-Michel Place,

Théâtre

  • L'éphémère est éternel, Turin, Martano,
Pièce écrite à Rome en 1926, jouée à Milan en 1968, au Centre Georges-Pompidou à Paris en 1977, au théâtre du Jardin Botanique à Bruxelles en 1978, à chaque fois dans les trois décors imaginés par Piet Mondrian

Il participe aux création du Théâtre du Donjon à Lyon, avec Emile Malespine et Piet Mondrian[7].

Poésie

  • Diaphragme intérieur et un drapeau, Paris, Les Écrivains réunis, 1926 (Armand Henneuse et Lucien Scheler), précédé de Le troubadour dans la cour du Louvre, réédition Rougerie,
  • Lecture élémentaire, Paris, Les Écrivains réunis, 1928, réédition Rougerie,
  • La Vocation des mots, Lausanne, Hanc,
  • Gosp et Cosnops, Nantes, Convergence,1984 réédition Rougerie,
  • Ciel neuf, Paris, Jean-Michel Place,
  • Le Jardin privé du géomètre, Mortemart, Rougerie,
  • Ambulado, Mortemart, Rougerie,
  • La Vocation des mots, Mortemart, Rougerie,
  • Thèmes, Mortemart, Rougerie,
  • Falaise et le Grand Pacifique, Mortemart, Rougerie,
  • Paraboliques ; suivies de Soleil, Mortemart, Rougerie,
  • Musique à Dhiananda, Mortemart, Rougerie,
  • Solfège, suivi de L'Esprit est en croisière, Mortemart, Rougerie,

Revues

  • (nl) Het Overzicht, Paris, Réédition Jean-Michel Place 1976, 1921-1925
  • Les Documents internationaux de l'Esprit nouveau, Paris, Réédition Jean-Michel Place 1977,
  • Cercle et Carré, Paris, Réédition Jean-Michel Place 1977 et 1994,

Illustration

  • Espaces Clos, textes de Silvio Acatos, dessins de Michel Seuphor, Éditions Philippe de Savigny, 1977

Expositions personnelles

  • 1933 Galerie Manassero, Lausanne
  • 1954 Galerie Berggruen, Paris, Moderne Galerie, Bâle
  • 1957 Galerie Saint-Laurent, Bruxelles, galerie Accent, Anvers
  • 1959 Galerie Denise René, Paris, galerie Esther Robles, Los Angeles
  • 1961 Galerie Galerie Hybler, Copenhague, Galerie Raaklijn, Bruges
  • 1962 Galerie Wurthle, Vienne, galerie Lorenzelli, Milan
  • 1963 Galerie Denise René, Paris, galerie Esther Robles, Los Angeles, Abbaye Saint-Pierre, Gent
  • 1965 Galerie Lorenzelli, Milan, galerie Ziegler, Zürich
  • 1966 Librairie-galerie La Hune, Paris, Musée des Beaux-arts, Nantes
  • 1967 Musée des Beaux-arts de Lodz
  • 1968 Musée des Beaux-arts de La Chaux-de-Fonds
  • 1969 Maison du tourisme, Auxerre
  • 1971 Musée d'art et d'industrie, Saint-Étienne
  • 1974 Palais de l'Athénée, Genève, Galerie Attali, Paris. Teatro Brindisi, Macerata, Italie
  • 1976 Musée de Besançon, musée municipal, La Haye
  • 1977 Musée national d'art moderne, Centre Pompidou Paris
  • 1977-81-85-89-91-94-98 Galerie Convergence, Nantes
  • 1977 Galerie 2016, Hauterive
  • 1985 Rétrospective au musée des Beaux-Arts de Nantes dans le cadre d'un Colloque International de l'Université de Nantes (13,14,): "ENTRETIENS SUR MICHEL SEUPHOR"
  • 1986-88 Galerie Convergence Paris
  • 1989 Galerie Convergence Malmö (Suède)
  • 1991 Musée Pierre-André-B enoit, Alès
  • 1991 Galerie 2016, Hauterive
  • 1992 Galerie Denise René, Paris
  • 1993 Galerie 2016, Hauterive
  • 2001 Stadsbibliotheek, Anvers

Notes et références

  1. Rick Sauwen, Germain Viatte et Michel Seuphor 1976, p. 16
  2. Rick Sauwen, Germain Viatte et Michel Seuphor 1976, p. 17
  3. Rick Sauwen, Germain Viatte et Michel Seuphor 1976, p. 210
  4. Michel Seuphor, La Vocation des Mots, Lausanne, Hanc,
  5. Alexandre Grenier 1996, p. 321
  6. « Les faux Mondrian en appel - La cour confirme la bonne foi de M. Michel Seuphor », Le Monde,‎
  7. Marc Trillet, « Dada à Lyon : le docteur Emile Malespine », Mémoires de l'académie de Lyon, 4e série, t.4, années 2004,‎ , p. 227-234

Voir aussi

Bibliographie

  • Michel Seuphor et association du Cercle et carré, Cercle et carré, Paris, Vanves-Seines : Groupe international « Cercle et carré », (OCLC 70724322)
  • Francis Bernard, Itinéraire spirituel de Michel Seuphor, Anduze, S.P.I.E., , 366 p.
  • (fr + nl) Rick Sauwen, Germain Viatte et Michel Seuphor, Seuphor, Anvers, Paris, Mercator, , 365 p. (ISBN 90-6153-084-9)
  • Collectif, Michel Seuphor, Paris, Carmen Martinez, , 252 p.
  • Marie-Aline Prat, Cercle et Carré, peinture et avant-garde au seuil des années 1930, Lausanne, L'Age d’homme, , 256 p. (OCLC 65695652)
  • collectif, Les Actes du colloque Michel Seuphor à l'université de Nantes en 1985, Paris, Les Méridiens Klincksieck, , 188 p. (ISBN 2-86563-153-2)
  • Christiane Germain et Paul Haïm, Michel Seuphor, une vie à angle droit, Paris, La Différence, , 194 p. (ISBN 9-782729-103408)
  • Patricia Dupuy, Seuphor, la traversée du siècle, Alès, Musée bibliothèque Pierre-André Benoit, , 70 p. (ISBN 2-907791-117)
  • Alexandre Grenier, Michel Seuphor, un siècle de libertés, entretiens avec Alexandre Grenier, Paris, Hazan, , 384 p. (ISBN 9782850254680, OCLC 36566196)
  • Serge Velay (dir.), Michel Boissard et Catherine Bernié-Boissard, Petit dictionnaire des écrivains du Gard, Nîmes, Alcide, , 255 p. (présentation en ligne), p. 227-228-229

Filmographie

  • 1965 : Christian Bussi, « Michel Seuphor entre les lignes », 55 minutes. Production RTB.
  • 1978 : Claude Guibert, « Michel Seuphor », 30 minutes. Production Imago.
  • 1981 : Liliane Thorn-Petit, « Michel Seuphor, portrait d’artistes », 26 minutes. Production RTL.
  • 1995 : Claude Guibert, « Michel Seuphor », 26 minutes. Encyclopédie audiovisuelle de l'art contemporain, coll. « Les grands témoins de l'art ». Production Imago.
  • 2000 : Claude Guibert, « Michel Seuphor, le style et le cri », 52 minutes. Production DAP, Imago.

Liens externes