Lamarck - Caulaincourt (métro de Paris)
Lamarck - Caulaincourt | ||||||||
Vue des quais. | ||||||||
Localisation | ||||||||
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Pays | France | |||||||
Ville | Paris | |||||||
Arrondissement | 18e | |||||||
Coordonnées géographiques | 48° 53′ 23″ nord, 2° 20′ 19″ est | |||||||
Caractéristiques | ||||||||
Position par rapport au sol |
Souterraine | |||||||
Voies | 2 | |||||||
Quais | 2 | |||||||
Nombre d'accès | 1 | |||||||
Accessibilité | Non | |||||||
Zone | 1 (tarification Île-de-France) | |||||||
Transit annuel | 1 875 717 (2021) | |||||||
Historique | ||||||||
Mise en service | ||||||||
Nom inaugural | Lamarck | |||||||
Gestion et exploitation | ||||||||
Propriétaire | RATP | |||||||
Exploitant | RATP | |||||||
Code(s) de la station | 2012
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Ligne(s) | ||||||||
Correspondances | ||||||||
Bus | RATP 40 80 | |||||||
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Lamarck - Caulaincourt est une station de la ligne 12 du métro de Paris, située dans le 18e arrondissement de Paris.
Situation
[modifier | modifier le code]La station, qui se trouve au point culminant de la ligne[1], est implantée au nord de la butte Montmartre, à la limite administrative entre le quartier des Grandes-Carrières à l'ouest et le quartier de Clignancourt à l'est. Elle est établie en courbe sous la place Constantin-Pecqueur, selon l'axe de la rue Pierre-Dac. Approximativement orientée nord-sud, elle s'intercale entre les stations Jules Joffrin et Abbesses.
Histoire
[modifier | modifier le code]La station est ouverte le avec la mise en service du deuxième prolongement de la ligne A de la Société du chemin de fer électrique souterrain Nord-Sud de Paris (dite Nord-Sud), depuis le terminus provisoire de Pigalle jusqu'à la station Jules Joffrin. Cette extension fut décidée par le conseil municipal du sur proposition d'Édouard Ballière[2],[3] et déclarée d'utilité publique par la loi du votée sur proposition de Louis Barthou[4].
Il était prévu dans les projets initiaux que la station soit dénommée Pecqueur, du fait de son implantation sous la place Constantin-Pecqueur. Elle est finalement baptisée Lamarck à son inauguration, car l'édicule d'accès débouche sur la rue Lamarck, ainsi nommée en hommage au naturaliste français Jean-Baptiste de Lamarck (1744-1829).
Puis elle porta le nom de Lamarck (Caulaincourt) en raison de sa proximité avec la rue Caulaincourt, laquelle rend hommage au général Armand de Caulaincourt, duc de Vicence (1773-1827) et défenseur du quartier en 1814. Son nom fut d'abord rajouté en tant que simple précision avant d'être intégré officiellement au toponyme de la station, ainsi devenu Lamarck - Caulaincourt. Cependant, sur les quais, la céramique entre les cadres publicitaires ne porte toujours que la dénomination originelle de « Lamarck », seule la faïence surmontant ces mêmes cadres affichant le nom complet.
Le , la ligne A devient l'actuelle ligne 12 du métro à la suite de l'absorption de la société du Nord-Sud le par sa concurrente, la Compagnie du chemin de fer métropolitain de Paris (dite CMP), qui gère la concession de l'essentiel des autres lignes du réseau.
En 1944, sous l'Occupation allemande, la station sert d'abri anti-aérien pendant une alerte[5], comme vingt-sept autres stations lors de la Seconde Guerre mondiale, majoritairement concentrées sur les lignes 7 (au niveau de l'actuelle ligne 7 bis), 11 et 12 du fait de leur importante profondeur[6].
Comme l'ensemble des points d'arrêt de la ligne 12 de 1959 à 1960, les quais sont modernisés par la mise en place d'un carrossage métallique sur les piédroits, avec des montants horizontaux verts et des cadres publicitaires dorés, éclairés par le haut. Cet aménagement, alors largement utilisé sur le réseau en tant que moyen de rénover les stations rapidement et à moindre coût, est par la suite complété de sièges du style « Andreu-Motte », de couleur verte afin de s'harmoniser avec la teinte des lambris.
Dans le cadre du programme « Renouveau du métro » de la RATP, les quais de la station sont rénovés de 2000 à 2001, entraînant la dépose du carrossage au profit d'une restitution de la décoration « Nord-Sud » d'origine, puis les couloirs et la salle de distribution font l'objet du même traitement en 2006, nécessitant la fermeture de la station au public du au de l'année précitée.
Fréquentation
[modifier | modifier le code]Selon les estimations de la RATP, la station a vu entrer 2 704 202 voyageurs en 2019, ce qui la place à la 194e position des stations de métro pour sa fréquentation sur 302[7],[8]. En 2020, avec la crise du Covid-19, son trafic annuel tombe à 1 283 881 voyageurs, la reléguant alors au 199e rang[9], avant de remonter progressivement en 2021 avec 1 875 717 entrants comptabilisés, ce qui la classe à la 191e position des stations du réseau pour sa fréquentation cette année-là[10].
Services aux voyageurs
[modifier | modifier le code]Accès
[modifier | modifier le code]L'unique accès à la station, intitulé « Rue Lamarck », est implanté au débouché de la rue Pierre-Dac sur la rue Lamarck. Il est encadré par les deux escaliers de la première rue précitée, qui mènent à la rue Caulaincourt, témoignant du terrain accidenté des abords de la butte Montmartre. Du fait de sa configuration à flanc de coteau limitant sa visibilité latérale, il est orné d'une part d'un candélabre Nord-Sud original déporté sur le trottoir de la rue Lamarck, et surmonté d'autre part d'un signal « METROPOLITAIN » rouge caractéristique de cette compagnie, visible depuis la rue Caulaincourt.
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L'entrée de la station, à flanc de coteau.
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Candélabre unique.
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L'enseigne surmontant l'édicule d'accès.
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Le couloir d'entrée menant au hall d'accueil.
Compte tenu de l'importante profondeur des quais, l'accès à ceux-ci s'effectue au moyen de quatre cabines d'ascenseurs – deux pour la descente, deux pour la montée – ou d'une série d'escaliers en colimaçon. Ces derniers sont imbriqués avec une seconde série d'escaliers identiques, lesquels servent aujourd'hui d'issue de secours non empruntée en service normal. Cette restriction d'accès a été imposée par l'étroitesse du couloir sur lequel ces escaliers débouchent en haut, à la suite de la création d'un local technique sur plus de la moitié de sa largeur, ce qui en fait l'un des couloirs les plus étroits du réseau. En outre, un crochet jaune décoratif est fixé au plafond du palier d'ascenseurs situé à la sortie du quai en direction de Mairie d'Aubervilliers, à l'aplomb d'une trappe dans le sol.
Quais
[modifier | modifier le code]Lamarck - Caulaincourt est une station en courbe de configuration standard pour le métro de Paris : elle possède deux quais, d'une longueur conventionnelle de 75 mètres, séparés par les voies du métro situées au centre et la voûte est semi-elliptique, forme spécifique aux anciennes stations du réseau Nord-Sud dont la partie inférieure des piédroits était verticale et non courbée. Les quais sont établis à 25 mètres sous le niveau de l'entrée[11], selon un profil spécial caractérisé par une voûte surbaissée afin de supporter la pression considérable du gypse ; cette particularité se retrouve à la station suivante sur la même ligne, Abbesses, également enfouie à grande profondeur sous la butte Montmartre[11].
La décoration en céramique reprend le style caractéristique du « Nord-Sud » d'origine, de couleur marron comme il en est d'usage dans les stations sans correspondance, selon les codes graphiques de cette ancienne compagnie. Cette teinte s'applique aux cadres publicitaires et aux entourages du nom de la station, en faïence avec des motifs végétaux et lettres « NS » entrelacées en relief, ainsi qu'aux dessins géométriques en carreaux biseautés sur les piédroits et la voûte. Le nom de la station est incorporé dans la céramique murale en blanc sur fond bleu, de petite taille au-dessus des publicités et de très grande taille entre celles-ci (où seule la dénomination originelle de « Lamarck » est représentée malgré la rénovation de 2001), tandis que les anciennes directions de la ligne (Porte de la Chapelle au nord et Porte de Versailles au sud) sont inscrites sur la faïence des tympans, au-dessus de l'entrée des tunnels. Ces ornements sont mariés avec les traditionnels carreaux en céramique blancs biseautés qui recouvrent les piédroits, la voûte ainsi que les tympans. L'éclairage est assuré par deux bandeaux-tubes suspendus et les sièges, disposés au droit des faïences nominatives de grand format, sont de style « Akiko » de couleur bordeaux.
À l'exception de la teinte des assises, cette décoration est totalement identique à celle des stations encadrantes, Jules Joffrin et Abbesses.
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Les quais vus en direction de Mairie d'Aubervilliers.
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Rame MF 67 entrant en station en direction de Mairie d'Issy.
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Faïence murale incorporant le nom d'origine de la station.
Intermodalité
[modifier | modifier le code]La station est desservie par les lignes 40 et 80 du réseau de bus RATP.
À proximité
[modifier | modifier le code]- Versant nord de la butte Montmartre
- Square Joël-Le Tac
- Cimetière Saint-Vincent
- Funambule Montmartre
- Cité internationale des arts (site de la rue Girardon)
- Château des Brouillards
- Square Suzanne-Buisson
- Jardin Frédéric-Dard
- Moulin de la Galette
- Square Léon-Serpollet
- Vigne de Montmartre
- Musée de Montmartre
- Fontaine du Château d'eau de Montmartre
- Carmel de Montmartre
- Maison de Tristan Tzara
- Square Raymond-Souplex
- Parc Marcel-Bleustein-Blanchet (anciennement parc de la Turlure)
- Square Claude-Charpentier
- Cimetière du Calvaire
- Église Saint-Pierre de Montmartre
- Place du Tertre
- Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Filmographie
[modifier | modifier le code]L'entrée de la station sur les rues Lamarck et Pierre-Dac est visible dans le film Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain, mais elle est présentée à l'extrémité de la rue Lepic, où se trouve en réalité la station Blanche sur la ligne 2.
Le même accès est également représenté dans le film d'animation Dilili à Paris, de Michel Ocelot. Cependant, sa présence dans le Paris de 1900 est légèrement anachronique puisque la station n'ouvrit qu'en 1912. De même, l'accès apparaît orné d'un édicule Guimard alors que la station n'en a jamais possédé, ayant été construite par la société du Nord-Sud qui appliquait son propre style décoratif à ses accès.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Clive Lamming, Métro insolite, 2001, p. 97.
- Fiche d'Édouard Ballière, membre nommé en 1903, de la commission du Vieux Paris, sur cths.fr (consulté le 23 juillet 2011).
- Paris et les élections municipales sous la Troisième République, sur books.google.fr (consulté le 23 juillet 2011).
- Claude Berton, Alexandre Ossadzow et Christiane Filloles-Allex, Fulgence Bienvenüe et la construction du métropolitain de Paris, Paris, Presses de l'École nationale des ponts et chaussées, , 2e éd., 222 p. (ISBN 978-2-85978-422-5, lire en ligne), p. 183.
- « Le métro parisien sous l'occupation », sur archivchemindefer.free.fr (consulté le ).
- « Paris sous terre, ces refuges oubliés de la Seconde Guerre mondiale », sur www.paris.fr (consulté le )
- « Trafic annuel entrant (2019) », sur data.ratp.fr, (consulté le )
- Le nombre de 302 stations n'inclut pas la station fictive Funiculaire de Montmartre. Cette dernière est en effet considérée comme une station de métro (et deux points d'arrêts) par la RATP et rattachée statistiquement à la ligne 2, ce qui explique pourquoi la RATP annonce 303 stations et non 302 en 2019.
- « Trafic annuel entrant 2020 », sur data.ratp.fr, (consulté le )
- « Trafic annuel entrant 2021 », sur data.ratp.fr, (consulté le )
- Jean Robert, Notre métro, p. 88.