Kawanabe Kyōsai
Naissance | |
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Décès | |
Sépulture |
Zuirin-ji (d) |
Nom dans la langue maternelle |
河鍋暁斎 |
Nationalité | |
Activités | |
Maîtres |
Utagawa Kuniyoshi, Kanō Eitoku (d) |
Enfants | |
Parentèle |
Kiitsu Suzuki (beau-père) Sakakibara Kenkichi (beau-père) |
Kawanabe Kyōsai[1] (河鍋 暁斎 ) (né le , mort le ) est un artiste japonais qui, selon les mots d'un critique, est « un individualiste et un indépendant, peut-être le dernier virtuose de la peinture japonaise traditionnelle »[2]. Il inaugure en dépit de la censure le genre de la caricature politique au Japon[3].
Biographie
[modifier | modifier le code]Comme il vit de la période Edo à l'ère Meiji, Kyōsai est témoin d'un Japon qui se transforme d'un pays féodal à un État moderne. Né à Koga, il est fils d'un samouraï. Après avoir travaillé peu de temps comme garçon avec Utagawa Kuniyoshi, il reçoit une formation artistique à l'école Kanō mais abandonne rapidement les traditions formelles pour la plus grande liberté de l'école populaire.
Durant les troubles politiques qui causent et suivent la restauration de Meiji, Kyōsai gagne une réputation de caricaturiste. Il est arrêté trois fois et emprisonné par les autorités du shogunat. Peu de temps après la prise de pouvoir effective de l'empereur, une grande réunion de peintres et d'intellectuels se tient et à laquelle Kyōsai est présent. Il exprime de nouveau son opinion sur le nouveau mouvement par une caricature qui rencontre un grand succès mais lui vaut de tomber entre les mains de la police, cette fois-ci du parti opposé.
Kyōsai peut être considéré comme le plus grand successeur de Hokusai (dont il n'est cependant pas un élève), et comme le premier caricaturiste du Japon. Son œuvre comme sa vie sont quelque peu désordonnées et indisciplinées et suggèrent à l'occasion le goût pour une coupe de saké. Mais s'il ne possède pas la dignité, la puissance et la retenue de Hokusai, il lui substitue une exubérante fantaisie qui donne toujours de l'intérêt à un dessin d'une grande excellence technique.
C'est un reportage de l'ancien communard et illustrateur voyageur Félix Régamey qui fait connaître l’œuvre de Kyōsai en France en 1881[3].
Outre ses caricatures, Kyōsai peint un grand nombre d'images et d'esquisses, choisissant souvent ses sujets dans le folklore de son pays. Une belle collection de ses œuvres est conservée au British Museum. Il s'en trouve également de beaux exemplaires dans la National Art Library (en) à Kensington ainsi qu'au musée Guimet à Paris. Le musée mémorial Kawanabe Kyōsai[4] créé en 1977 se trouve à Warabi, préfecture de Saitama au Japon.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]L'ouvrage le plus important relatif à l'art et à la vie de Kyōsai est son autobiographie : Kyōsai Gadan (暁斎画談), ou « Traité de Kyōsai sur la peinture », entre récit autobiographique et manuel de peinture.
Une importante étude contemporaine concernant l'artiste est le Kawanabe Kyōsai-ō den (河鍋暁斎翁伝), ou « Biographie du vieil homme Kawanabe Kyōsai » par Iijima Kyoshin (飯島虚心). Terminé en 1899, le texte n'est publié qu'en 1984.
Beaucoup d'occidentaux ont rendu visite à Kyōsai, et leurs mémoires au sujet de l'artiste sont précieux. Parmi les plus importants :
- Émile Guimet, Promenades japonaises, Paris, 1880 : récit de son voyage au Japon, illustré par Félix Régamey ;
- Josiah Conder, Peintures et études de Kawanabe Kyōsai, Tokyo, 1911. Conder est un étudiant sérieux de l'art japonais. Après une période initiale de rejet, il est accepté comme élève de Kyosai et l'accompagne jusqu'à la mort du maître.
La première étude en France sur la caricature de Kyōsai est Champfleury, Le musée secret de la caricature, Paris, E. Dentu, 1888.
La référence en anglais la plus à jour, et facilement disponible est :
- Timothy Clark, Demon of painting: the art of Kawanabe Kyōsai, Londres : Publié pour le « Trustees of the British Museum (en) » par le « British Museum Press » en 1993
Œuvres connues
[modifier | modifier le code]Le Tigre de Kyosai est un tableau du peintre japonais Kawanabe Kyosai qu'il a peint en 1878, un artiste prolifique de l'ère Meiji connu pour son style excentrique et souvent satirique. Réalisée vers la fin du 19e siècle, cette peinture illustre la maîtrise de Kyosai dans l'art du Nihonga, un style de peinture traditionnelle japonaise. Le Tigre se distingue par son expression vivante et dynamique, caractéristique de l'approche audacieuse de Kyosai. Cette œuvre reflète non seulement l'influence de l'art traditionnel japonais, mais aussi une adaptation unique du réalisme et des techniques picturales occidentales, témoignant de la période de modernisation et d'ouverture culturelle du Japon à l'époque. Le traitement des textures et l'expression captivante du tigre illustrent la capacité de Kyosai à infuser vie et caractère dans ses sujets, ce qui fait de cette œuvre un exemple remarquable de son talent et de sa vision artistique[5].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Kawanabe Kyōsai » (voir la liste des auteurs).
- Il change le premier caractère de son nom de 狂 (sauvage, fou) pour 暁 (aurore, éclaircissement) après l'une de ses sorties de prison. 暁 a deux lectures, « kyō » et « gyō », le dernier étant plus connu (de nombreux dictionnaires ne fournissent que cette lecture), de telle sorte que le nom de l'artiste est faussement romanisé en Kawanabe Gyōsai
- Clark, p.16
- (en + de + fr) Alexander Roob, The history of press graphics : 1819-1921, Cologne, Taschen, , 603 p. (ISBN 978-3-8365-0786-8), p. 374
- musée mémorial Kawanabe Kyōsai (en)
- « Top 10 des Tableaux Japonais les plus Célèbres », sur IA Galerie (consulté le )
Liens externes
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- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Ressource relative à la littérature :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
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