François Regnault

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François Regnault est un philosophe, écrivain et homme de théâtre (traducteur, théoricien, dramaturge, directeur) français né le à Paris.

Maître de conférence à l'université Paris-VIII, il a dirigé de nombreuses thèses[1] et a été un proche de Michel Foucault, Louis Althusser et Jacques Lacan. Spécialiste de l'alexandrin, au théâtre, il a été professeur au CNSAD, directeur du Théâtre de la Commune et a notamment travaillé aux côtés de Patrice Chéreau et de Brigitte Jaques[2].

Son œuvre se divise entre ouvrages sur la psychanalyse et ouvrages d’esthétique théâtrale.

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance et formation[modifier | modifier le code]

Son père est architecte de Jean-Louis Barrault et son oncle, décorateur international renommé[3].

Il fait ses études au lycée Louis-le-Grand puis à l'École normale supérieure où il se lie d'amitié avec Jacques-Alain Miller et Alain Badiou. Il passe ensuite son agrégation de philosophie (premier de sa promotion, 1962) et enseigne la philosophie au prytanée militaire de La Flèche (professeur-soldat), puis au lycée de Reims[Lequel ?] de 1964 à 1970.

Carrière[modifier | modifier le code]

Philosophie et psychanalyse[modifier | modifier le code]

À l’université de Vincennes, François Regnault enseigne au département de philosophie (direction Michel Foucault), à partir de 1970, puis en 1974 au département de psychanalyse de l'université Paris-VIII. C'est là qu'il se forme aux théories lacanistes ayant déjà écrit dans les Cahiers pour l'Analyse (en) avec Jacques Lacan, Georges Dumézil, Jacques Derrida ou Claude Lévi-Strauss[4].

Ne s'éloignant jamais de son intérêt initial pour Lacan, Regnault a rejoint le comité de rédaction d'Ornicar ? en 1975 et commence à y publier (et ailleurs) des articles sur la psychanalyse et l'esthétique lacanienne

Théâtre et cinéma[modifier | modifier le code]

Il commence à travailler pour le théâtre en 1973, Patrice Chéreau lui demandant d'écrire la version scénique de Toller de Tankred Dorst[5]. Il sera son collaborateur artistique pendant plus de 10 ans. En 1974, il traduit L'Éveil du printemps de Frank Wedekind.

À l'occasion de la mise en scène des Paravents de Jean Genet par Chéreau, il co-écrit un livre sur l'œuvre avec Bernard-Marie Koltès, La Famille des Orties.

Il fonde quelques années plus tard la Compagnie Pandora, avec Brigitte Jaques-Wajeman et prend la co-direction du théâtre de la Commune d’Aubervilliers de 1991 à 1997. Il participe notamment à la création d’Elvire Jouvet 40 avec Philippe Clévenot et Maria de Medeiros.

S'ensuivent de nombreux projets (traduction, collaboration, écrits) avec Emmanuel Demarcy-Mota, Anne Delbée, Lambert Wilson, Jean Liermier, Jean-Hugues Anglade, Georges Aperghis ou Roman Polanski.

À la suite de la publication de Dire le vers, écrit avec Jean-Claude Milner, il enseigne la diction au Conservatoire national supérieur d'art dramatique de Paris de 1994 à 2001 ayant notamment comme élèves Laure Calamy, Rachida Brakni, Guillaume Gallienne, Elsa Lepoivre, Vincent Macaigne ou Micha Lescot.

En 1996, les éditions Théâtrales ont publié sa traduction de Peer Gynt. Celle-ci a été mise en scène par Patrice Chéreau, David Bobée, Éric Ruf, Stéphane Braunschweig et Patrick Pineau[6].

Ami de cinéastes, il écrit dans les Cahiers du cinéma puis apparaît dans des films de Marguerite Duras, Pascal Bonitzer et René Allio, ou y collabore. En 2008, il tient le rôle du psychanalyste dans le film Un conte de Noël d’Arnaud Desplechin, donnant la réplique à Anne Consigny ; plus tard, il joue un dramaturge dans Les Fantômes d'Ismaël.

Vie privée[modifier | modifier le code]

Il est le frère de la metteuse en scène et tragédienne Anne Delbée.

Publications[modifier | modifier le code]

Théâtre[modifier | modifier le code]

  • 1981 : Mais on doit tout oser puisque, avant-propos de Brigitte Jaques, Paris, La Bibliothèque d'Ornicar ?

Théâtre théorique[modifier | modifier le code]

Traductions théâtrales[modifier | modifier le code]

Philosophie[modifier | modifier le code]

  • Qu’est-ce qu’une coupure épistémologique ?, conférence du 26 février 1968 pour le « Cours de philosophie pour scientifiques » de Louis Althusser. Des notes sur la conférence ont été publiées sous le titre Définitions, dans l'ouvrage de Michel Pêcheux et Michel Fichant, Sur l'histoire des sciences, Maspéro, 1969[10]
  • Dieu est inconscient : études lacaniennes autour de saint Thomas d'Aquin[11], Navarin, coll. « Studiolo », 1985
  • Conférences d’esthétique lacanienne, Agalma, 1997
  • Notre objet a, Verdier, 2003

Autres publications diverses[modifier | modifier le code]

Spectacles[modifier | modifier le code]

Auteur[modifier | modifier le code]

Traducteur[modifier | modifier le code]

Interprète[modifier | modifier le code]

Filmographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Toxicomanie et champ freudien », sur theses.fr, (consulté le ).
  2. Posted in Publications et Sorties de livres premier rang, « Claudel avec Lacan », sur causefreudienne.net (consulté le ).
  3. « François Regnault », sur Editions Verdier (consulté le ).
  4. « François Regnault », sur Cairn.info (consulté le )
  5. Voir la notice de spectacle sur le catalogue général de la BnF.
  6. a et b « François Regnault », sur Les Archives du Spectacle (consulté le ).
  7. « Auteur : François Regnault », sur Librairie Mollat Bordeaux (consulté le ).
  8. « Dire le vers », sur Éditions Verdier (consulté le ).
  9. (BNF 39765483).
  10. « François Regnault: Dialectique d’épistémologies - Cahiers pour l’Analyse (An electronic edition) », sur cahiers.kingston.ac.uk (consulté le )
  11. (BNF 34878962).
  12. « Théâtre et philosophie. Le dithyrambe et la légende », Revue de métaphysique et de morale,‎ (lire en ligne)
  13. « « Comme un qui veut curer quelque cloaque immonde… » À propos de Sodoma de Frédéric Martel », La Cause du Désir,‎ (lire en ligne)
  14. « Lacan et l’expérience », Essaim,‎ (lire en ligne)
  15. François Regnault, « De l’Un, y en a », La Cause du Désir,‎ (lire en ligne)
  16. Voir la notice de spectacle sur le catalogue général de la BnF.
  17. « Bruno Mantovani | L'Autre côté », sur www.brunomantovani.com (consulté le )
  18. « Machinations », sur Les Archives du Spectacle (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]