FR-Alert

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

FR-Alert est un système d'alerte national par téléphone (diffusion cellulaire) utilisé par les autorités françaises (préfets ou maires) pour alerter et informer rapidement, via les téléphones mobiles, le public concerné par un cas d'urgence ou une catastrophe majeure, imminente ou en cours. On parle de niveau de vigilance rouge quand il y a mise en danger immédiat des populations, atteinte à l’intégrité physique.

Dans la zone de danger, FR-Alert informe sur la nature de la crise et sur le comportement à adopter pour une mise en sauvegarde.

Il nécessite pour fonctionner que le réseau électrique et les réseaux de téléphonie mobile soient en état de fonctionner.

Description[modifier | modifier le code]

Ce dispositif est national. Mais il s'appuie sur le système d'alerte européen EU-Alert défini par le Code européen des communications électroniques, qui définit les bases de conception du service d'alerte européen public harmonisé.

Il est opérationnel depuis le [1]. Grâce à ce système, les autorités peuvent envoyer des messages de manière indiscriminée aux utilisateurs de téléphones portables. La diffusion est réalisée dans des zones spécifiques en utilisant les antennes fixes de téléphonie cellulaire des opérateurs de télécommunications pour alerter les téléphones à leur portée.

Les systèmes d'exploitation mobiles majoritaires (Android et iOS) des téléphones portables prennent en charge par défaut cette fonctionnalité via la diffusion cellulaire. Ils proposent par ailleurs un système de paramétrages de ces alertes.

Galerie[modifier | modifier le code]

Technologie employée[modifier | modifier le code]

Les messages d'alerte sont envoyés sous forme d'ondes radio (diffusion cellulaire ou Cell-Broadcast), par les antennes de télécommunication 4G ou 5G, et non pas par SMS, pour éviter de saturer les réseaux des opérateurs[1]. L'utilisateur présent dans un rayon de 5 km[2] est averti par un signal sonore spécifique, et ce même si le téléphone est en mode silencieux[3]. La diffusion du message cellulaire pourra être complétée par l'envoi de SMS géolocalisés utilisant la technologie 2G ou 3G[1], mais celle-ci peut prendre plus de temps.

Utilisation du Service[modifier | modifier le code]

Le lancement d'un message d'alerte dépend du premier ministre ou des préfets[4], mais les maires peuvent aussi demander le lancement d'alerte FR-Alert en cas de catastrophe locale pour avertir et protéger la population[5].

Plusieurs tests ont été réalisés depuis juin 2022[6] dont la nature du message envoyé peut aller d'un simple « test technique national » ou « exercice »[7] jusqu'à un « incendie »[8].

Il a été testé notamment en octobre 2022 dans le Vaucluse dans le cadre d'un exercice de type inondation[9], ainsi que le dans la plupart des régions métropolitaines en France[10].

Le FR-Alert a été déclenché pour la première fois le 11 juillet 2023 dans 5 départements de l'est du pays : les 4 départements de la Franche-Comté et le Haut-Rhin, placés en vigilance rouge par Météo France en prévision d'un risque d'orages extrêmement violents. Finalement, ce seront les départements de la Côte d'Or et du Bas-Rhin, non concernés par la vigilance rouge, qui seront le plus touchés par les orages.

Contexte, tendance[modifier | modifier le code]

Les événements climatiques extrêmes sont et seront de plus en plus fréquents et graves. Ils sont caractérisés par des interactions et synergies complexes entre des facteurs naturels et anthropiques de risques et danger, à mieux prendre en compte[11].

Dans le monde, tirant notamment parti, d'une part, du taux croissant d'équipement en smartphones, et d'autre part, des retours d'expérience des cyclones, marées noires, accidents nucléaires et de la pandémie de 2019, dans la plupart des pays, les autorités en charge de la sécurité civile et de la santé, invitent la population à « se doter de trousses d’urgence, à s’inscrire à des systèmes d’alerte et à prévoir des plans d’urgence familiaux ou individuels en cas d’urgence, notamment les événements climatiques extrêmes. Par exemple : Préparez-vous, En alerte, FR-Alert ou R!SQUES[11] ».

Osofsky (2021) insiste sur le besoin de préventivement mieux se préparer améliore la résilience des communautés et individus aux aléas et catastrophes climatiques[12] ; c'est aussi un moyen d'éduquer et informer la population (enfants et personnes vulnérables notamment) avant la survenue d’événements graves. Cela diminue les exposition inutile ou évitables à des risques (ex : ajuster ses activités à la météo, préparer des sacs de sable quand le risque d'inondation est grand…). Des vigies environnementales et technologiques aident à anticiper et mieux gérer la crise si elle est activement communiquée aux autorités locales et aux populations, surtout si ces dernières ont été préparées, et/ou si elle se mobilisent avant les interventions de secours et de réparation[11].

Recherche, évolutions futures ?[modifier | modifier le code]

En 2023/2024, une réflexion est en cours dans le cadre de la planification écologique (France Nation Verte) pour mieux utiliser FR-Alert dans le contexte des risques et crises liées au climat et/ou à la biodiversité[13]. En particulier, il apparait nécessaire d'adapter tous les systèmes de veille et d'alerte aux « risques mixtes » qui sont les plus graves et que les prospectivistes annoncent comme de plus en plus fréquents (c'est principalement le risque d'« accident de nature technologique qui a été engendré par un événement naturel[14],. Par exemple : l’accident nucléaire de Fukushima en 2011 a été induit par un séisme accompagné d’un tsunami [Genpatsu-shinsai] qui a mis hors de service les pompes de refroidissement de la centrale nucléaire, causant la fusion des trois cœurs nucléaires de la centrale[15],[16] »[11].

L'OMS invite à aussi mieux prendre en compte les risques pour la santé mentale[17]. En effet, l'analyse rétrospective de catastrophes a mis en évidence des susceptibilités sous-estimées, et des effets également sous-estimés en termes de troubles de santé mentale et de développement, par exemple chez les enfants issus de mères exposées à des catastrophes environnementales lors de leur grossesse, ou dans les communautés affectées par des inondations inhabituelles, graves ou répétées.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c https://www.service-public.fr/particuliers/actualites/A15732
  2. (es) « FR-ALERT, le futur dispositif d'alerte : quels défis ? », sur icsi-eu.org (consulté le ).
  3. https://www.interieur.gouv.fr/actualites/actu-du-ministere/alerter-et-proteger-deploiement-national-du-dispositif-fr-alert
  4. https://www.interieur.gouv.fr/sites/minint/files/medias/documents/2022-10/18-10-2022-dp-fr-alert.pdf p. 4
  5. https://www.maire-info.com/securite-civile/dispositif-fr-alert-les-maires-pourront-demander-le-lancement-d%27une-alerte-en-cas-de-catastrophe-article-26828
  6. « Les alertes », sur fr-alert.gouv.fr (consulté le ).
  7. « Exercice de sécurité civile - Test FR-Alert », sur calvados.gouv.fr via Wikiwix (consulté le ).
  8. Bénédicte Courret et Oanna Favennec, « Incendies en Gironde : plus de 16.000 personnes évacuées ce lundi, la nuit s'annonce très compliquée », sur francebleu.fr, (consulté le ).
  9. « FR-Alert : le nouveau dispositif d'alerte à la population testé jeudi 20/10/22 », sur vaucluse.gouv.fr via Internet Archive (consulté le ).
  10. « Test technique en cours », sur www.fr-alert.gouv.fr, (consulté le )
  11. a b c et d Isabelle Goupil-Sormany, Jean-Paul Gonzalez, Nathalie Tchilian-Teng et Lise Laplante, Chapitre 19. Réponses aux urgences:, Presses de l’EHESP, , 499–520 p. (ISBN 978-2-8109-1007-6, DOI 10.3917/ehesp.goupi.2023.01.0499, lire en ligne)
  12. Joy D. Osofsky et Howard J. Osofsky, « Hurricane Katrina and the Gulf Oil Spill: Lessons learned about short‐term and long‐term effects », International Journal of Psychology, vol. 56, no 1,‎ , p. 56–63 (ISSN 0020-7594 et 1464-066X, DOI 10.1002/ijop.12729, lire en ligne, consulté le )
  13. Secrétariat à la planification écologique (2023) « Feuille de route Numérique et Données pour la Planification écologique » (voir = la section traitant de l’Adaptation, Zoom « Adaptation et gestion de crise » (voir pages 41-43)|url= https://www.info.gouv.fr/upload/media/content/0001/07/11a344f3ac034df1bd2e22cc0c2bbb882da2a494.pdf
  14. Ana Maria Cruz et Maria Camila Suarez-Paba, « Advances in Natech research: An overview », Progress in Disaster Science, vol. 1,‎ , p. 100013 (ISSN 2590-0617, DOI 10.1016/j.pdisas.2019.100013, lire en ligne, consulté le )
  15. Keiji Nagatani, Seiga Kiribayashi, Yoshito Okada et Kazuki Otake, « Emergency response to the nuclear accident at the Fukushima Daiichi Nuclear Power Plants using mobile rescue robots », Journal of Field Robotics, vol. 30, no 1,‎ , p. 44–63 (ISSN 1556-4959 et 1556-4967, DOI 10.1002/rob.21439, lire en ligne, consulté le )
  16. Isabelle Goupil-Sormany, Jean-Paul Gonzalez, Nathalie Tchilian-Teng et Lise Laplante, Environnement et santé publique, Presses de l’EHESP, coll. « Références Santé Social », , 499–520 p. (ISBN 978-2-8109-1007-6, lire en ligne), « Chapitre 19. Réponses aux urgences »
  17. OMS (2022). Plan d’action global pour la santé mentale 2013-2030. Genève, OMS (télécharger).url= https://iris.who.int/bitstream/handle/10665/361818/9789240056923-fre.pdf?sequence=1

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Johnny Douvinet, Esteban Bopp, Matthieu Vignal et Pierre Foulquier, « Quand la recherche accompagne les acteurs de l’alerte institutionnelle en France : entre science, expertise et médiation », Annales de géographie, vol. 753, no 5,‎ , p. 41–63 (ISSN 0003-4010, DOI 10.3917/ag.753.0041, lire en ligne, consulté le )
  • Esteban Bopp, « Evaluation et spatialisation du potentiel offert par les moyens d’alerte centrés sur la localisation des individus : Expérimentations à différentes échelles en France », Thèse de doctorat, Avignon,‎ (lire en ligne, consulté le )