Conservatoire à rayonnement régional de Grenoble

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Conservatoire à rayonnement régional de Grenoble

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Parvis du conservatoire de Grenoble
Histoire et statut
Fondation 1922
Type Établissement public d'enseignement artistique spécialisé
Administration
Composante Ville de Grenoble, département de l'Isère, région Rhône-Alpes, État
Directeur Nathalie Markarian
Études
Population scolaire 2 000 (2012)
Enseignants 120 professeurs et assistants spécialisés d'enseignement artistique (2012)
Formation Musique, danse, art dramatique (détails)
Options 1er, 2e et 3e cycle pratique amateur, 3e cycle spécialisé (DEM)
Localisation
Ville Grenoble
Pays Drapeau de la France France
Site web http://www.conservatoire-grenoble.fr/
Coordonnées 45° 10′ 24″ nord, 5° 44′ 05″ est
Géolocalisation sur la carte : Grenoble
(Voir situation sur carte : Grenoble)
Conservatoire à rayonnement régional de Grenoble

Le conservatoire à rayonnement régional de Grenoble est un conservatoire à rayonnement régional, établissement d'enseignement artistique agréé et contrôlé par l'État (Direction générale de la Création artistique du ministère de la Culture et de la Communication), représenté par la direction régionale des Affaires culturelles (DRAC).

Situé 6 chemin de Gordes à Grenoble, il propose trois spécialités, musique, danse et art dramatique[1]. Depuis 2003, l'édifice est labellisé « Patrimoine du XXe siècle » de Grenoble.

Histoire[modifier | modifier le code]

L'enseignement connu de la musique à Grenoble remonte au [2], date à laquelle le sieur Garnier établit une école de musique sous l'autorité des magistrats de la ville, dont Mayen, premier Consul de la ville. Les élèves payent d'avance la somme de 24 livres pour trois mois, soit 96 livres pour l'année entière. L'article 6 du prospectus précise que « On ne recevra personne que d'après un examen sur leurs dispositions naturelles à la musique ».

L'année 1836 voit la création d'un cours de musique vocale à l'école professionnelle Vaucanson, puis celle d'un cours de musique instrumentale à partir de 1883. À cette période, les sociétés de musique foisonnent à Grenoble comme l'Orphéon fondée en 1860 ou l'Écho des Alpes, et sans compter les musiques militaires des troupes de garnison. Pourtant, plusieurs projets de création d'un conservatoire échouent entre 1871 et 1907. En 1907, la municipalité de Charles Rivail s'emploie à contacter une quinzaine de villes françaises avec un questionnaire sur le fonctionnement de leur école de musique. Il faut attendre 1922 pour voir la création d'une école de musique à Grenoble dans les locaux de l'association professionnelle post scolaire (apps)[3].

C'est dans sa séance du , que le conseil municipal approuve le changement de statut de l'institution installée au 11, rue Millet qui devient un conservatoire municipal. À l'époque, dans l'esprit de la municipalité de Paul Cocat, cette transformation vise à doter la ville d'un organisme susceptible de donner à l'art musical un caractère et un développement que ne peut lui assurer une simple école de musique. L'école s'installe provisoirement le dans un bâtiment dépendant de l'hôtel Majestic au 1, rue de Palanka avec un budget d'installation de 20 000 francs[4], mais l'école ferme durant une partie de la Seconde Guerre mondiale.

Le , le conservatoire municipal de musique, avec à sa tête monsieur Edinger, s'installe finalement dans une aile restée inoccupée du couvent des Minimes de Grenoble, ainsi que dans l'ancienne chapelle du couvent qui prendra plus tard la dénomination d'amphithéâtre Marcel Reymond, en hommage au président-fondateur du comité de patronage des étudiants étrangers. Installé dans cet ancien couvent de la rue du Vieux Temple, un nouveau directeur du conservatoire, Éric-Paul Stekel, réfléchit cependant dès son arrivée en 1950, au projet d'un nouveau bâtiment plus adapté.

Projet non réalisé de conservatoire de musique dans le parc Paul-Mistral vers 1953

Des projets et des plans d'architecte sont établis pour construire un nouveau bâtiment dans le parc Paul-Mistral, le long du boulevard Jean Pain, mais ce projet ne sera pas réalisé. Durant la municipalité de Léon Martin, la séance du conseil municipal du accepte l'offre du ministère de la Culture élevant l'institution au rang d'école nationale de musique de 2e catégorie. L'année suivante, en , la dénomination devient école nationale de musique et d'art dramatique, puis le , l'école est enfin élevée en 1re catégorie avec 26 disciplines au minimum.

Ainsi dans les années 1960, la municipalité d'Albert Michallon puis celle d'Hubert Dubedout avec notamment Robert Silber, adjoint aux affaires culturelles, réfléchissent au transfert de cette institution.

Dès 1962, un concours est lancé par la ville mais des difficultés, dues au choix de l'emplacement, retardent le projet, principalement avec l'emplacement prévu dans l'avenue Albert 1er de Belgique. Initialement, il est prévu que le nouveau bâtiment puisse être inauguré au moment du déroulement des Jeux olympiques d'hiver de 1968 en même temps que sa prestigieuse voisine, la maison de la Culture, mais le "climat olympique" incite le ministère de l'Éducation nationale à faire de cette réalisation un modèle et un test. Achevé un an après les Jeux olympiques de 1968, le projet devient de ce fait une opération relais pour les entreprises adjudicataires et peut bénéficier ainsi de conditions techniques et financières particulièrement favorables[5].

C'est finalement en , trois mois avant le départ à la retraite d'Éric-Paul Stekel, que le conservatoire national de région quitte l'ancien couvent du centre-ville afin d'intégrer le bâtiment actuel dans le chemin de Gordes. L'inauguration officielle se déroule l'année suivante, le en présence du ministre de la Culture, Edmond Michelet.

Dessiné par les architectes Jean-Constant Duboin et Jacques Goubet, l'édifice est réalisé par l'entreprise Cuynat et comporte deux grands volumes sur 5 435 m2 : une galette plate contenant une salle de ballet et annexes, une salle d'orgue de 144 places, une salle de concours et d'audition de 196 places, une bibliothèque, discothèque et la centrale du son. Joint à ce premier bloc, un bâtiment comprenant 35 classes insonorisées, une salle d'art dramatique, deux logements de fonction et l'administration au rez-de-chaussée. Sur un plan artistique, un mur relief installé à l'entrée de l'édifice ainsi que dans le hall a été réalisé par le sculpteur autrichien Hans Bischoffshausen (1927-1987) et l'œuvre en acier Rythme héroïque VIII, du sculpteur Berto Lardera, a été installée devant le parvis du bâtiment.

Depuis un décret du , la nouvelle dénomination des conservatoires nationaux de région est devenue conservatoire à rayonnement régional.

Directeurs successifs[modifier | modifier le code]

  • Monsieur Edinger - ? à 1951
  • Éric-Paul Stekel - 1951 à 1970
  • André Lodéon - 1970 à 1994
  • Bernard Commandeur - 1995 à 1997
  • Michel Rotterdam - 1997 à 2007
  • Emmanuel Cury - 2007 à 2010
  • Thierry Müller - 2010 à 2016
  • Nathalie Markarian - depuis 2017

Le conservatoire aujourd'hui[modifier | modifier le code]

Placé actuellement sous la direction de Nathalie Markarian, le conservatoire propose à 2 000 élèves des formations en musique, danse et théâtre dispensées par 120 enseignants.

Diplômes délivrés[modifier | modifier le code]

Dans le domaine musical, le conservatoire propose 3 cycles d’apprentissage, appelés 1er, 2e et 3e cycles (ce dernier se divisant en une formation à la pratique amateur, et en un cycle spécialisé). Les deux premiers cycles se concluent par un diplôme de fin de cycle[1] et le 3e cycle, par un diplôme d'études musicales[6].

Enseignement[modifier | modifier le code]

Dans le domaine musical, le conservatoire délivre un enseignement concernant les cordes (violon, alto, violoncelle, contrebasse), les bois (flûtes, hautbois, basson, saxophone, clarinette), les cuivres (cor, trompette, trombone, tuba), les instruments polyphoniques (piano, guitare, harpe, orgue, percussions), les instruments de musique ancienne (clavecin, flûte à bec, hautbois baroque, traverso, violon et violoncelle baroques, viole de gambe et sacqueboute), ainsi que la pratique vocale. L'établissement propose également des classes de théorie musicale, de composition, d'analyse et de culture musicale. Le CRR propose également de nombreuses pratiques collectives diverses et variées (big band, orchestre harmonique, orchestre symphonique...) à ses usagers ainsi que des stages.

Un partenariat avec la Régie 2c permet également au conservatoire de Grenoble de proposer une formation en musique actuelle amplifiée à ses usagers.

La danse classique et la danse contemporaine font partie de l’offre chorégraphique du conservatoire.

L’enseignement théâtral est étendu à la danse, au travail vocal et au chant choral[1].

Partenariats[modifier | modifier le code]

Le conservatoire, en partenariat avec l’Éducation nationale, s’inscrit dans un cycle de classes à horaires aménagés dans le domaine musical. Les écoles Hector-Berlioz et Léon-Jouhaux ainsi que le collège Charles-Munch participent à ce cycle aménagé[6].

La bibliothèque du conservatoire fait partie du réseau de la bibliothèque municipale de Grenoble, et le conservatoire de Grenoble permet également aux étudiants de l'université Grenoble-Alpes de proposer un parcours "Interprétation et pratiques musicales" au sein de la licence de Musicologie.

La Petite Philharmonie, orchestre symphonique créé à Grenoble en février 2009 rassemble des musiciens amateurs et professionnels de toutes générations qui se réunissent régulièrement au conservatoire à rayonnement régional de Grenoble. Cet ensemble propose un travail sérieux dans des conditions professionnelles stables, autour du répertoire du classicisme et du premier romantisme. Ses membres viennent de toute l'agglomération grenobloise, du plateau du Vercors, de la vallée du Grésivaudan, du Voironnais ou encore de la plaine de la Bièvre. Par ailleurs, ce jeune orchestre symphonique est allé à la rencontre des publics de l'agglomération grenobloise, de Lans-en-Vercors et Villard-de-Lans, de La Côte-Saint-André, de Chapareillan, de Pontcharra et Saint-Maximin, de Voiron ou encore de Bourgoin-Jallieu. Enfin, les musiciens de La Petite Philharmonie ont collaboré avec des solistes parmi lesquels des professeurs de l’agglomération grenobloise comme le clarinettiste Pierre Dubier, les cornistes Bruno Peterschmitt et Pierre Vericel ou la chanteuse Chrystèle Chovelon, avec le clarinettiste François Sauzeau, ou encore avec des jeunes artistes dont la violoniste Inès Morin, l’altiste Clémence Guillot ou le pianiste François-Xavier Poizat (prix spécial du jury du Concours Tchaïkovski de Moscou 2011). Le répertoire de cet orchestre de chambre type "Mozart" s'articule autour des années 1800, sans hésiter toutefois à s'engager dans la création. Parmi les compositeurs mis à l'honneur, on peut citer Ludwig van Beethoven, Joao Domingos Bomtempo, Luigi Cherubini, Joseph Haydn, Franz Krommer, Friedrich Kuhlau, Alma Mahler, Felix Mendelssohn, Wolfgang Amadeus Mozart, Antonio Salieri, Franz Schubert ou Carl Maria von Weber, mais aussi les contemporains Benoît Dantin et Dominique Joubert. Bruno Delaigue est le directeur musical de La Petite Philharmonie et, à ce titre, conseiller artistique de l'association depuis sa création.

Liste de professeurs et anciens professeurs[modifier | modifier le code]

Liste des anciens élèves du conservatoire[modifier | modifier le code]

Accès[modifier | modifier le code]

L'établissement est desservi par la ligne A du tramway de Grenoble, station MC2, maison de la culture.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Le CRR de Grenoble sur le site de la ville
  2. Selon un prospectus de l'établissement d'une école de musique à Grenoble sous l'autorité de M.M. les magistrats, bibliothèque municipale de Grenoble, 1787, cote O.13670.
  3. Selon archives municipales de Grenoble, cote 2R2.
  4. Selon archives municipales de Grenoble, cote 4M361.
  5. Selon archives municipales de Grenoble, cote 2R1.
  6. a et b Le CRR sur le site de la Cité de la musique

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]