Bure (Meuse)
Bure | |
Monuments aux morts de Bure. | |
![]() Héraldique |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Grand Est |
Département | Meuse |
Arrondissement | Bar-le-Duc |
Intercommunalité | Communauté de communes des Portes de Meuse |
Maire Mandat |
Gérard Antoine 2020-2026 |
Code postal | 55290 |
Code commune | 55087 |
Démographie | |
Population municipale |
79 hab. (2020 ![]() |
Densité | 4,3 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 30′ 20″ nord, 5° 21′ 27″ est |
Altitude | 335 m Min. 298 m Max. 399 m |
Superficie | 18,39 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Ligny-en-Barrois |
Législatives | Première circonscription |
Localisation | |
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Bure est une commune française située dans le département de la Meuse, en région Grand Est.
Le village, lieu d'implantation du laboratoire de Bure destiné aux recherches sur le stockage des déchets radioactifs en couche géologique profonde, est régulièrement le théâtre d'un conflit d'aménagement se traduisant par des manifestations hostiles à ce projet et à l'industrie nucléaire en général.
Géographie[modifier | modifier le code]
Situation[modifier | modifier le code]

Bure est située aux confins des départements de la Meuse, de la Haute-Marne et des Vosges. Par distance orthodromique, la localité se situe à 33 kilomètres de Bar-le-Duc et de Saint-Dizier, à 64 kilomètres de Nancy, et 54 kilomètres (non orthodromique) de Vittel et Contrexéville.
Communes limitrophes[modifier | modifier le code]
Bure est limitrophe de cinq communes, trois comprises dans le département de la Meuse et appartenant au canton de Montiers-sur-Saulx, à savoir : Mandres-en-Barrois, Montiers-sur-Saulx et Ribeaucourt ; et deux localités de la Haute-Marne (région Champagne-Ardenne) : Gillaumé et Saudron, sises dans le canton de Poissons.
Lieux-dits et écarts[modifier | modifier le code]
Urbanisme[modifier | modifier le code]
Typologie[modifier | modifier le code]
Bure est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3]. La commune est en outre hors attraction des villes[4],[5].
Occupation des sols[modifier | modifier le code]
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (72,3 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (74,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (60 %), forêts (24,3 %), prairies (12,3 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (1,8 %), zones urbanisées (1,5 %)[6]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Toponymie[modifier | modifier le code]
Anciennes mentions : Bura (1135), Bures (1793)[7].
Étymologie[modifier | modifier le code]
Plus que l'habit du moine qui décore son blason, Bure tire son nom d'un lieu d'origine, assez fréquent dans les départements de la Meuse, Cote-d'Or, Calvados, Essonne, Orne. Issu du germanique bur, hutte, habitation. Cette étymologie a été imposée par un article de Jean Haust, paru en 1920 dans le Bulletin du dictionnaire wallon.
Au XVIIe siècle, les termes bur, bure, beûr (liégeois) sont fréquents à cette époque dans le sens "puits de mine" ; mais ils signifient parfois "trou", "fosse" (notamment pour enfoncer des piliers), "creux" (dans un arbre, un tronc). En gaumais et ardennais, on trouve la forme bore, "tronc, tige végétale" et bora, "très haut". Une expression, « fosse ou burres » figure dans le règlement des "ouvrages de hulhiers" datant de 1403 et reproduit par Jean de Stavelot.[8]
Histoire[modifier | modifier le code]
À la suite de fouilles réalisées par l'Inrap en 2015 et 2016, une enceinte néolithique datant de la première moitié du 4e millénaire avant notre ère a été découverte, à la limite de Bure, Saudron et Gillaumé[9].
Politique et administration[modifier | modifier le code]
Population et société[modifier | modifier le code]
Démographie[modifier | modifier le code]
Évolution démographique[modifier | modifier le code]
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[11]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[12].
En 2020, la commune comptait 79 habitants[Note 2], en diminution de 3,66 % par rapport à 2014 (Meuse : −4,45 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Économie[modifier | modifier le code]
Laboratoire de recherche souterrain[modifier | modifier le code]

Sur le territoire de la commune est implanté le laboratoire de Bure destiné aux recherches sur le stockage des déchets radioactifs en couche géologique profonde. Ce laboratoire souterrain est exploité par l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (ANDRA). La commune accueille également la « Maison de résistance à la poubelle nucléaire de Bure »[14], animée par l'association Bure Zone Libre. Ce lieu est un espace d'information indépendante sur le projet de l'ANDRA et l'industrie nucléaire en général, de rencontres militantes, de promotions des énergies renouvelables et alternatives.
Industrie[modifier | modifier le code]
Agriculture[modifier | modifier le code]
Potentiel géothermique[modifier | modifier le code]
Selon le BRGM, le territoire de la commune de Bure est doté d'un certain potentiel géothermique dans la nappe aquifère du Tithonien[15] (c'est-à-dire entre 0 et 10 mètres de profondeur). Les forages effectués par l'Andra en 2007-2008 à Montiers-sur-Saulx ont montré qu'il n'existe pas de ressources géothermiques exceptionnelles au niveau où le laboratoire souterrain effectue ses recherches et où pourrait être implanté un jour le centre de stockage souterrain de déchets[16]. La Commission nationale d'évaluation aboutit aux mêmes conclusions[17].
Fin 2013, à la demande du comité local d'information et de suivi du laboratoire de Bure, l'entreprise suisse spécialisée en géothermie Geowatt effectue une étude au terme de laquelle elle conclut que « les ressources géothermiques peuvent être aujourd'hui exploitées de manière économique, avec l'emploi de technique et de matériel appropriés, et que l'enfouissement des déchets radioactifs rend inaccessible l’accès [sic] aux ressources géothermiques ». Plusieurs associations écologistes portent alors plainte contre l’ANDRA pour dissimulation, mais elles sont déboutées d’abord par le tribunal de grande instance de Nanterre qui ne reconnaît pas leur intérêt à agir, puis par la cour d'appel de Versailles qui considère que la communication de l'ANDRA sur la question est conforme à la réalité[18].
Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]
Lieux et monuments[modifier | modifier le code]
Le lavoir abrite aujourd'hui le CLIS[19] (Comité local d'information et de suivi du laboratoire de Bure).
Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]
Héraldique[modifier | modifier le code]
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Blason | Parti : au 1er d'or au moine en robe de bure au naturel, au 2e palé contre-palé d'argent et de gueules ; le tout sommé d'un chef d'azur à la sauterelle d'or. |
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Détails | « Quelques maisons nobles peuvent avoir pris la sauterelle dans leurs armes, en mémoire de ce que quelqu'un de leurs ancêtres a vaincu et chassé une horde de barbares qui voulaient envahir une partie du royaume, soit par terre soit par mer »[20]. Blason composé et dessiné par R.A LOUIS et adopté par la commune en juin 2011 |
Notes et références[modifier | modifier le code]
Notes[modifier | modifier le code]
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Cartes[modifier | modifier le code]
- IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
Références[modifier | modifier le code]
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Étymologie et phonétique wallonnes, par Louis Remacle
- Philippe MARQUE, « Un site archéologique exceptionnel sur le futur site lorrain d’enfouissement des déchets nucléaires ! », Le Républicain Lorrain, (lire en ligne, consulté le ).
- « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- « Maison de la Résistance à la poubelle nucléaire de Bure ».
- ADEME, BRGM, Lorraine conseil régional
- Les données communiquées au comité local d'information et de suivi prouvent que les ressources géothermiques se trouvent soit dans le Tithonien à moins de 100 mètres de profondeur, soit dans le Trias à 1875 mètres.
- Rapport N°4 de juin 2010.
- "Pour les juges l'Andra n'a pas menti sur la géothermie", Reporterre. Le pourvoi formé par les plaignants contre l'arrêt de la cour d'appel est rejeté par la Cour de cassation le 24 mai 2018.
- « Accueil », sur Clis Bure (consulté le ).
- Dictionnaire encyclopédique de la noblesse de France, par Nicolas Viton de Saint-Allais (1773-1842) — Paris, 1816
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Articles connexes[modifier | modifier le code]
Liens externes[modifier | modifier le code]
- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Ressource relative aux organisations :