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Auto-support et réduction des risques parmi les usagers et ex-usagers de drogues

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Auto support et réduction des risques parmi les usagers et ex usagers de drogues (ASUD)

Cadre
Forme juridique Association loi de 1901
But « Changer l’image des usagers de drogues dans la société et à leur propres yeux . Changer la loi qui pénalise l’usage simple et privé des adultes. Transformer les toxicos en citoyens comme les autres, bénéficiaires de droits et de devoirs.»
Zone d’influence France
Fondation
Fondation
Fondateur Adballah Toufik, Jean-René Dard, Phuong Thao-Charpy, Philippe Marchenay
Origine Lutte contre le VIH/SIDA
Identité
Siège Paris
Personnages clés Jean-Maxence Granier, Fabrice Olivet, Anne Coppel
Président Jean-Maxence Granier[1]
Directeur général Fabrice Olivet
Affiliation européenne EuroNPUD (European Network of People Using Drugs)
Affiliation internationale INPUD (International Network of People who Use Drugs)
Méthode Auto-soutien
Slogan prévention, information, expression
Site web www.asud.org

L'association Auto-support et réduction des risques parmi les usagers et ex-usagers de drogues[2] (ASUD) est une association loi de 1901 créée en 1992 regroupant des usagers ou ex-usagers de drogues[3]. L'association cherche à changer « l’image des usagers de drogues » et « la loi qui pénalise l’usage simple et privé des adultes »[4]. Son action s'inscrit dans le cadre des politiques publiques dites de Réduction des Risques pour usagers et usagères de drogues (en France, la Loi du 9 août 2004[5],[6],[7] modifiée par la Loi n° 2016-41 du 26 janvier 2016).

En novembre 1991, Adballah Toufik, éducateur, constatant que des associations d'usagers de drogues existent dans d'autres pays européens, décide de réunir un groupe similaire en France[8],[9]. Un groupe composé de Philippe Marchenay, Gilles et Phuong Charpy, bientôt rejoint par Jean René Dard, se constitue autour d'un projet de journal fait par et pour les consommateurs de substances illicites. Dans le n°1 du magazine Asud journal paru en juin 1992 Phuong Thao-Charpy écrit : « le scoop c'est notre existence même... »[10]. La création d'ASUD, quoique contraire aux dispositions de la loi du 31 décembre 1970, est cependant rendue possible grâce au soutien de l'Agence française de lutte contre le Sida (AFLS)[11], organisme public impulsé par Simone Veil[4]. Un an plus tard, en 1993, l’association est déposée en préfecture[8],[12],[13]

ASUD est membre fondateur de « Limiter la casse »[14],[15], le réseau qui va populariser en France l'idée même de réduction des risques. Fondée en 1993 à l'initiative de la sociologue Anne Coppel avec l'appui de AIDES et de Médecins du monde, l'association choisit Fabrice Olivet, l'un des Asudiens historiques, comme premier président en titre[16],[17].

La diffusion du journal suscite des vocations qui aboutissent à la création de filières d'ASUD. Des groupes s'auto-organisent à Marseille[18], Nîmes , Brest , Bordeaux (Bus itinérant, boutique), Avignon , Montpellier, Le Mans, Nantes, Orleans,... (22 groupes en 1999). Le siège de l'association est situé à Paris, soutenu financièrement et politiquement par la division sida du ministère de la Santé. Les groupes locaux d'ASUD tentent de se structurer sur le mode militant en signant une convention avec la coordination parisienne. Paradoxalement, c'est la loi de 2004 qui va rendre inéligibles aux critères professionnels du secteur médico-social la plupart des groupes régionaux d'ASUD, appelés « boutiques » ou « échanges de seringues », qui s'avèrent majoritairement incapables de se transformer en CAARUD. En 2021, en plus de l'association fondatrice parisienne[19], il n'existe plus que deux groupes en région: ASUD Mars Say Yeah, et Asud Nîmes.

Salle de consommation de Montpellier

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Pendant quelques mois, entre 1994 et 1995, le groupement local de ASUD à Montpellier[20] ouvre une Salle de consommation à moindre risque[21],[22] rue du Pont de Lattes. Soutenue par les collectivités locales (dont le maire Georges Frêche[21]) mais pas par le Ministère de la Santé[23], le projet aura un fort retentissement médiatique, avant de fermer en juillet 1995, à la suite du malaise d'une adolescente[24],[7].

Le 7 mai 2009, ASUD, appuyé sur un collectif d'associations, ouvre dans ses locaux une « vraie fausse salle de consommation à moindres risques »[25], opération qui aura pour résultat de long terme la création de la salle Jean Pierre LHOMME, gérée par GAÏA-Paris.

En 2017, l'association réitère l'action, avec l'installation temporaire d'une « salle de réduction des risques » boulevard Longchamp à Marseille[26].

Agrément de santé publique

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Initialement définie comme une association de lutte contre le VIH regroupant des usagers ou ex-usagers de drogues, ASUD devient, dès 2001, une association se voulant représentative des patients pris en charge par le système de santé pour des questions relatives à leur usage ou dépendance aux drogues. Depuis 2007, ASUD est agrée au niveau national pour représenter les usagers dans les instances hospitalières ou de santé publique[2].

Sur son site internet, l'association déclare pour but : « Changer l’image des usagers de drogues dans la société et à leur propres yeux . Changer la loi qui pénalise l’usage simple et privé des adultes. Transformer les "toxicos" en citoyens comme les autres, bénéficiaires de droits et de devoirs. »[4]

ASUD affirme vouloir « représenter le moins mal possible les intérêts des usagers de drogues, et les intérêts des usagers du système de soins pris en charge pour des questions des drogues » précisant que « il s’agit également d’informer les familles, les professionnels du soin, les élus locaux et plus généralement l’entourage des usagers de drogues de l’intérêt qu’il y a de considérer l’abus de substances comme une pathologie et non comme un crime »[4]. Dans un autre texte ASUD affirme que : « la revendication de l’usage des drogues comme droit légitime et imprescriptible protégé par la déclaration des droits d l’homme et du citoyen de 1789 doit être envisagée pour des raisons morales mais aussi pour des impératifs de santé publique »[27].

Activités de représentation

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Au sein d'instances publiques nationales de consultation, ASUD participe à la commission nationale Traitements et Réduction des Risques en Addictologie (T2RA) de la Direction générale de la Santé ainsi qu'à la Commission des Stupéfiants et des psychotropes de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé.

En parallèle, ASUD organise depuis 2006 les États-Généraux des Usagers de Substances (EGUS), afin de promouvoir la parole des personnes concernée.

Depuis 2013 à Paris, ASUD a organisé l'Observatoire du droit des usagers (ODU)[28] afin de « recueillir l’expression des attentes et des besoins pour améliorer l’accès aux dispositifs de soins des usagers et ex-usagers de substances psychoactives »[29]. En 2015, l’Observatoire régional des Droits des Usagers est étendu à la région Provence-Alpes-Côte d'Azur[29] par la succursale marseillaise de ASUD[30].

Très rapidement, le Journal rencontre son lectorat en s'étendant au delà des questions directement relatives au VIH/SIDA et à l'hépatite C[31], en abordant la question toute nouvelle alors des traitements de substitution aux opioïdes (TSO)[32], mais aussi et surtout la Réduction des risques et de dépénalisation. Le rédacteur en chef Jean-René Dard, en association avec le dessinateur Pierre Ouin, donne au journal un ton nouveau pour parler de drogues, à la fois humoristique et militant. En quelques années, le tirage passe de 5000 à 20 000 exemplaires distribués gratuitement partout en France. ASUD Journal est la publication biannuelle officielle de l'association depuis[11], en partie grâce à des financements publics[33],[34], mais aussi au Sidaction. Le premier journal paraît en juin 1992, avec le slogan « Journal Prévention santé et droit de l’homme »[35], slogan qui est modifié ensuite pour devenir « Le Journal des drogués heureux », en référence humoristique au bestseller de Claude Olivenstein.

La revue traite de questions variées et a servi de tribune pour des personnalités telles que la politologue américaine Michelle Alexander ou le professeur de neurobiologie DR Carl Hart pour lancer le débat sur les incidences raciales de la Guerre à la drogue[36],[37] et a été la source de controverses, en particulier à la suite des Questions au gouvernement des députés Bernard Debré et Marc Le Fur, relayés par l'hebdomadaire Valeurs Actuelles[38],[39], accusant ASUD de faire « l'apologie de la consommation de produits stupéfiants »[6],[40] à la suite de la publication d'un test comparatif de 50 produits stupéfiants dans le numéro 50[41] de la revue ASUD Journal.

Les dernières pages du journal contiennent une liste de services sanitaires et sociaux et de réduction des risques (CSAPA, CAARUD, etc.) destinés aux personnes faisant usage de drogues, dans toute la France.

Association avec les milieux universitaires

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Entre 2015 et 2019, ASUD a collaboré avec l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS) pour l'organisation des séminaires « Vivre avec les drogues. Consommations et prohibition des drogues : approches transversales »[42],[43],[44]

À l'étranger

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ASUD est affiliée aux réseaux international et européen des personnes faisant usage de drogues : International Network of People who Use Drugs (INPUD) et European Network of People Using Drugs (EuroNPUD)[45]. ASUD est aussi membre de Correlation[46], un réseau européen sur la Réduction des risques liés aux drogues.

Notes et références

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  1. AFP, « Drogues : la pénalisation de l'usage inefficace pour deux-tiers des Français », sur Le Figaro, (consulté le )
  2. a et b L. Bassano, pour La ministre des solidarités et de la santé, et par délégation, « Arrêté du 5 décembre 2017 portant agrément et renouvellement d'agrément national des associations et unions d'associations représentant les usagers dans les instances hospitalières ou de santé publique », sur www.legifrance.gouv.fr, (consulté le )
  3. « ASUD | Auto-Support des Usagers de Drogues », sur www.asud.org (consulté le ).
  4. a b c et d « Qui sommes-nous ? », sur ASUD (consulté le )
  5. « Mentions légales », sur ASUD (consulté le )
  6. a et b Bernard Debré, « Question n°15419 - Assemblée nationale », sur Assemblée nationale, (consulté le )
  7. a et b C.M., « L'ASUD lâche ses « jusqu'au-boutistes » et se développe dans le sillage de la méthadone. », Le Journal du SIDA, no 78,‎ , p. 24–25 (www.sidastudi.org/resources/inmagic-img/DD51881.pdf)
  8. a et b Fabrice Nicolino, « Les drogués bien tenus en main », Politis,‎
  9. « ASUD, 10 ans déjà », sur ASUD, (consulté le )
  10. « Éditorial N°1 », sur ASUD, (consulté le )
  11. a et b « ASSOCIATIONS DROGUE Les tribulations du "syndicat" des usagers », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. JORF, Journal Officiel du 31 mars 1993 ; annonce nº1317, (lire en ligne), p. 1191
  13. « ASUD, 10 ans déjà », sur ASUD, (consulté le )
  14. Médecins du Monde, « Histoires et principes de la réduction des risques » [https://bdoc.ofdt.fr/doc_num.php?explnum_id=17335%5D,
  15. « Limiter la casse / Présentation / – Anne Coppel », (consulté le )
  16. Eric Favereau, «C’est une folie de croire qu’une seule salle de shoot à Paris suffira», sur Libération (consulté le )
  17. « Limiter la casse / Rapport d’activité 1993 / 1994 – Anne Coppel », (consulté le )
  18. « Une « salle de shoot » devrait ouvrir à Marseille en 2020 », sur Made in Marseille, (consulté le )
  19. « asud.org - Recherche Google », sur www.google.com (consulté le )
  20. Registre National des Associations, « AUTO-SUPPORT DES USAGERS DE DROGUE DE MONTPELLIER (ASUD-MONTPELLIER), N° de parution : 19930034, N° d’annonce : 0454, Date de déclaration : le 28/07/1993 », sur www.journal-officiel.gouv.fr, (consulté le )
  21. a et b Stanislas Kraland, « 1994, Montpellier: la première salle de shoot de France », sur Le Huffington Post, (consulté le )
  22. François Barrère, « Salle de shoot : l’expérience oubliée », sur Midi Libre, (consulté le )
  23. Association nationale des villes pour le développement de la santé publique, SALLES DE CONSOMMATION CONTRÔLÉE À MOINDRES RISQUES POUR USAGERS DE DROGUES : Analyses et recommandations des élus locaux (Tome 1). : Actes du séminaire organisé par l’Association nationale des villes pour le développement de la santé publique «Elus, Santé Publique & Territoires », Mairie de Paris, (lire en ligne), p. 134
  24. « À Montpellier, le projet d'une unité mobile de consommation de drogue pour réduire risques et nuisances », sur France Bleu, (consulté le )
  25. ASUDJournal, « Une salle de consommation à moindre risque à Paris... », sur ASUD, (consulté le )
  26. Ghislaine Millet, « Quand l'utilisation de la drogue est encadrée : immersion à Marseille », sur France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur, (consulté le )
  27. « Auto-Support des Usagers de Drogues, Késako ? », sur ASUD, (consulté le )
  28. Centre d'Addictovigilance de Paris (CEIP-A), « Observatoire des Droits des Usagers (ODU) », sur Assistance publique - Hôpitaux de Paris, (consulté le )
  29. a et b « L'Observatoire régional des Droits des Usagers - Marseille », sur Ministère des Solidarités et de la Santé, (consulté le )
  30. Présentation : Observatoire et Défense des Droits des Usagers, Marseille, ARS-PACA (lire en ligne)
  31. « VHC Plateforme », sur ASUD, (consulté le )
  32. « Manuel des droits des usagers de traitements de substitution opioïdes (TSO) », sur ASUD, (consulté le )
  33. « Asud Journal - appel à soutien ! », sur Fédération Addiction, (consulté le )
  34. ASUDJournal, « ASUD a besoin de vous! », sur ASUD, (consulté le )
  35. Collectif, ASUD Journal Nº1, ASUD, , 15 p. (lire en ligne)
  36. « Guerre à la drogue, guerre raciale ? Entretien | Revue Esprit », sur Esprit Presse (consulté le )
  37. « La guerre à la drogue, contre les Français issus de l'immigration », sur L'Obs, (consulté le )
  38. « Valeurs Actuelles shoot again ! », sur ASUD, (consulté le )
  39. « Drogue : l'apologie subventionnée », sur Valeurs actuelles, (consulté le )
  40. Marc Le Fur, « Question n°21056 - Assemblée nationale », sur Assemblée nationale, (consulté le )
  41. ASUD, « On a testé pour vous 50 produits [ASUD Journal Nº50] », sur asud.org,
  42. Alessandro Stella et Anne Coppel, « Vivre avec les drogues », sur www.editions-harmattan.fr (consulté le )
  43. Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, « Vivre et travailler avec les drogues | EHESS », sur fr_FR, (consulté le )
  44. EHESS-CRH, « CONSOMMATIONS ET PROHIBITION DES DROGUES : APPROCHES TRANSVERSALES - Canal-U », sur www.canal-u.tv (consulté le )
  45. (en-US) « Networks & Groups », sur EuroNPUD (consulté le )
  46. (en-GB) « Members | Correlation European Harm Reduction Network » (consulté le )


Liens internes

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Liens externes

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