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Auguste Bartholdi

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Auguste Bartholdi
Nadar, Auguste Bartholdi (vers 1875).
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Frédéric Auguste BartholdiVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
Amilcar HasenfratzVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Période d'activité
Conjoint
Jeanne-Émilie Baheux de Puysieux (d) (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Conflit
Maîtres
Personnes liées
Distinction
Archives conservées par
New York Public Library Main Branch (en) (MssCol 223)[1]Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales
signature d'Auguste Bartholdi
Signature

Auguste Bartholdi, né le à Colmar et mort le à Paris, est un sculpteur et peintre français.

Il est notamment l'auteur de la célèbre statue de la Liberté (dont le titre exact est La Liberté éclairant le monde), offerte par la France aux États-Unis et érigée en 1886 sur Bedloe's Island, à l'entrée du port de New York ; il est aussi l'auteur du groupe Les Fleuves et les Sources allant à l'Océan de la fontaine Bartholdi, située place des Terreaux, à Lyon, ainsi que du monumental Lion de Belfort, pour célébrer la résistance héroïque de la ville lors du siège de 1870-1871, et également du Monument à Vercingétorix à Clermont-Ferrand. Ses rares peintures sont généralement signées du pseudonyme d' « Amilcar Hasenfratz[2] ».

Biographie

Né à Colmar le , Frédéric Auguste Bartholdi est le fils de Jean Charles Bartholdi (1791-1836), conseiller de préfecture, et d’Augusta Charlotte, née Beysser (1801-1891), fille d'un maire de Ribeauvillé. Quatre enfants, dont seuls l'aîné, Jean-Charles (avocat-éditeur, puis interné pour maladie), et le cadet, Auguste, survivront. À la mort de son père en 1836, la mère, de condition aisée, décide d'aller vivre à Paris, tout en conservant la maison familiale du 30, rue des Marchands, qui abrite, depuis 1922, le musée Bartholdi, après avoir été léguée à la Ville en 1907.

Funérailles d'un banian à Aden (1855-1856).
José Frappa, Auguste Bartholdi (1900), Colmar, musée Bartholdi.
Généalogie simplifiée de sa famille.

De 1843 à 1851, il étudie au lycée Louis-le-Grand à Paris. Parallèlement, sa mère l'inscrit comme élève dans l'atelier du sculpteur Antoine Étex et du peintre Ary Scheffer, rue Chaptal (aujourd'hui musée de la Vie romantique, qui y conserve deux bronzes, La Gravure et L’Orfèvrerie). Ce dernier décèle chez Bartholdi que sa vocation est dans la sculpture. Auguste Bartholdi obtient son baccalauréat en 1852 et un an plus tard, afin qu'il s'installe, sa mère lui achète un atelier, rue Vavin, qu'il occupera pendant quarante ans. De 1855 à 1856, il voyage avec ses amis Édouard-Auguste Imer et Jean-Léon Gérôme en Égypte, où il découvre la sculpture monumentale, puis en Arabie heureuse. Il en rapporte des dessins et photographies orientalistes qui l'influenceront[3].

Autoportrait (à gauche), avec Jean-Léon Gérôme, vers 1855, lors d'un voyage en Egypte. Musée Bartholdi, Colmar.

Son premier monument, une sculpture en bronze dédiée au général Rapp, est inauguré au Champ-de-Mars de Colmar le [4].

Pendant la guerre franco-allemande de 1870, chef d'escadron des gardes nationales, il est aide de camp du général Giuseppe Garibaldi et agent de liaison du gouvernement, particulièrement chargé de s'occuper des besoins de l'armée des Vosges. C'est au cours de cet engagement patriotique que Garibaldi et Gambetta le confortent dans son amour de la république et de la démocratie. Très marqué par l'annexion de l'Alsace et de la Lorraine par l'Empire allemand, il veut dès lors exalter les valeurs de la liberté[5].

En 1871, à la demande d'Édouard Lefebvre de Laboulaye — dont Bartholdi a réalisé un buste en 1866 — et de l'union franco-américaine, il effectue son premier voyage aux États-Unis pour sélectionner en personne le site où sera installée la statue de la Liberté. Le projet ressemblera d'ailleurs beaucoup à un projet semblable (L'Égypte éclairant l'Orient), qui aurait dû être installé à l'entrée du canal de Suez, si Ismaïl Pacha l'avait accepté en 1869[6].

Sa carrière prend dès lors une ampleur internationale. Il devient un des sculpteurs les plus célèbres du XIXe siècle en Europe et en Amérique du Nord.

Il réalise de 1875 à 1879, le Lion de Belfort, sculpture monumentale en haut-relief située à Belfort en France au pied de la falaise de la citadelle. L'œuvre représente un lion couché sur un piédestal en rocaillage, la patte posée sur une flèche qu'il vient d'arrêter. Cet animal symbolise la résistance de la ville assiégée par les Prussiens durant la guerre de 1870, et à l'issue de laquelle la zone, correspondant à l'actuel Territoire de Belfort, sera la seule partie de l'Alsace à rester française.

Voulant exalter la portée universelle du message républicain, il est franc-maçon depuis 1875, adhérent à la loge Alsace-Lorraine à Paris[7]. C'est à partir de cette date qu'il commence la construction de la statue de la Liberté dans ses ateliers parisiens, rue Vavin. La pose de la première pierre du piédestal le , est d'ailleurs une cérémonie maçonnique : c'est le grand-maître de la Grande Loge de l’État de New York, William A. Brodie (en), qui la pose, rappelant que les loges l'ont aidé dans son projet[8].

La même année, le , il conclut un mariage « rocambolesque » avec Jeanne-Émilie Baheux de Puysieux, simple modiste mais descendante d'une grande famille alsacienne, posant pour lui, qui se serait rajeunie de 13 ans aux yeux de son mari, à l'hôtel de ville de Newport (Rhode Island) aux États-Unis. Lors de son séjour chez son ami John LaFarge, ce dernier le convainc en effet de l'épouser afin de se conformer aux valeurs morales des hommes d'affaires américains qui financent sa statue de la Liberté. LaFarge fait ainsi venir chez lui le pasteur Charles T. Brooks pour célébrer dans la précipitation un mariage improvisé[9]. Leur mariage sera cependant heureux et sans enfant[10].

À Rouen au mois de , il surveille le chargement des caisses, de la statue démontée, sur la frégate de transport Isère. À l'invitation du commandant Gabriel Lespinasse de Saune il embarque, avec son épouse, sur le navire pour la descente de la Seine, les époux débarquent à Caudebec-en-Caux, avant que le bateau entreprenne la traversée de l'Atlantique[11].

Il effectuera un autre voyage aux États-Unis sur La Bretagne (CGT)[12] pour l'inauguration, le , de la statue de la Liberté à New York.

Il est élevé au grade de commandeur de la Légion d'honneur en 1886, 22 ans après avoir été nommé chevalier[13].

Auguste Bartholdi meurt de maladie le en son domicile au no 82, rue d'Assas dans le 6e arrondissement de Paris[14]. Il est inhumé à Paris au cimetière du Montparnasse (28e division)[15]. Le service funèbre, comme celui en 1914 de sa veuve, a été présidé par leur ami le pasteur Jules-Émile Roberty, du temple protestant de l'Oratoire du Louvre.

L'année suivante en 1905, sa veuve lègue la statue de Champollion en plâtre réalisée par son mari pour l'Exposition universelle de 1867 au musée de Grenoble. Cette statue consignée dans le musée ne sera finalement installée dans la cour d'honneur du lycée Champollion qu'en 1926[16]. Elle est aujourd'hui exposée dans la salle 17 du musée.

Œuvres

La Liberté éclairant le monde, ou statue de la Liberté (1886), New York.

Bartholdi est l'auteur de 35 monuments de par le monde, parmi lesquels :

De nombreux monuments et statues à Colmar, dans le Haut-Rhin (France) :

De nombreux monuments sont également visibles ailleurs en France et dans le monde :

Monument à Léon Gambetta à Sèvres.

Monuments détruits :

  • Monument des aéronautes (1885), élevé en 1906 à la mémoire des aéronautes (Gambetta et 30 aérostiers) pendant le siège de Paris de 1870, au rond-Point de la Révolte, à Neuilly (aujourd'hui à Paris — depuis l'annexion de 1929 —, place du Général-Koenig), envoyé à la fonte en 1941 par le régime de Vichy[23] ;
  • Fontaine Bartholdi (1885), place de la République à Reims, détruite pendant la Première Guerre mondiale[24].

Plusieurs projets ne virent pas le jour :

  • pour le palais Longchamp à Marseille, qui ne sera pas retenu, mais dont le lauréat Henri Jacques Espérandieu (1829-1874) s'est inspiré ;
  • L'Égypte éclairant l'Asie, projet monumental pour l'entrée du canal de Suez, 1867, dont il adaptera l'idée pour la statue de la Liberté[25] ;
  • un projet pour Callao, destiné à la République du Pérou.

Monuments posthumes :

Prix Bartholdi

Le prix Bartholdi est une récompense visant à développer l'ouverture internationale d'enseignements universitaires dans le Rhin supérieur (F-D-CH).

Numismatique

Auguste Bartholdi figure sur une pièce de 10  en argent, éditée en 2012 par la Monnaie de Paris, pour représenter sa région natale, l'Alsace[27].

Notes et références

  1. « https://archives.nypl.org/mss/223 » (consulté le )
  2. Ses sculptures sont signées de son véritable nom, semble-t-il pour que celui-ci reste exclusivement attaché à sa réputation de sculpteur ((en) Darcy Grimaldo Grigsby et Hackforth-Jones, Jocelyn (ed.) and Roberts, Mary (ed.), Edges of Empire : Orientalism And Visual Culture, Blackwell Publishing Ltd, , 240 p. (ISBN 978-1-4051-1689-3, DOI 10.1002/9780470773901.ch2, lire en ligne), « Out of the Earth : Egypt's Statue of Liberty », p. 38–69).
  3. Pierre Vidal, Frédéric-Auguste Bartholdi, 1834-1904, Créations du Pélican, , p. 32.
  4. Philippe Jéhin, Rapp. Le sabreur de Napoléon, La Nuée bleue, , p. 276.
  5. Bartholdi, Société d'histoire et d'archéologie de Colmar, , p. 73.
  6. Pierre Vidal, Frédéric-Auguste Bartholdi, 1834-1904, Créations du Pélican, , p. 31.
  7. Une stèle en terre cuite de Bartholdi, datée de 1874 et représentant le mystère d'Isis, a fait naître l'hypothèse d'une initiation antérieure dans une loge de rite maçonnique égyptien (cf. Régis Hueber, « Mystère d'Isis : une sculpture maçonnique d'Auguste Bartholdi (1834-1904), au musée Bartholdi de Colmar », La Revue du Louvre et des musées de France, vol. 52, no 4,‎ ).
  8. (en) Barry Moreno, The Statue of Liberty Encyclopedia, Simon & Schuster, , p. 186.
  9. Bertrand Lemoine, La Statue de la Liberté, Mardaga, , p. 106.
  10. Christian Blanchet, Bertrand Dard, The Statue of Liberty : The First One Hundred Years, American Heritage, , p. 48.
  11. Ulanne Bonnel (ill. André Hambourg (peintre de la Marine)), « La statue de la Liberté traverse l'Atlantique », Cols bleus, no 1879,‎ , p. 8-13 (lire en ligne, consulté le ).
  12. Liste des passagers, il est en compagnie de Ferdinand de Lesseps, d'hommes politiques et de journalistes français.
  13. [« Cote LH/128/45 », base Léonore, ministère français de la Culture Dossier Bartholdi, Base Léonore].
  14. Archives de Paris 6e, acte de décès no 1757, année 1904 (page 30/31)
  15. Registre journalier d'inhumation de Paris Montparnasse de 1904, en date du 7 octobre (vue 11/20)
  16. Académie de Grenoble, Retour de la statue de Jean-François Champollion au lycée Champollion de Grenoble !
  17. Vincent Brocvielle, « Liberté. Bartholdi. Éclairer le monde », dans Pourquoi c’est connu ? Le fabuleux destin des icônes du XIXe siècle, Réunion des musées nationaux-Grand Palais, (ISBN 9782711864331), p. 92-95
  18. Projet initialement destiné à la place des Quinconces à Bordeaux.
  19. le monument sur Archi-wiki.
  20. [1]
  21. « HOFF Ignace sergent (1836-1902) », sur www.appl-lachaise.net (consulté le ).
  22. « Monument à Lafayette et Washington – Paris, 16e arr. », notice sur e-monumen.net.
  23. « Monument aux aéronautes du siège de Paris – Paris (75017) (fondu) », notice sur e-monumen.net.
  24. « Fontaine Bartholdi – Reims (détruite) », notice sur e-monumen.net.
  25. Marie Merdrignac, « La statue de la Liberté est inspirée d'une Égyptienne », ouest-france.fr, 7 février 2017.
  26. « Le Martyr moderne », sur linternaute.com (consulté le ).
  27. « Série de 27 pièces de 10 € des régions 2012 », sur philatelie50.com (consulté le ).

Bibliographie

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Annexes

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Article connexe

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