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« Méthamphétamine » : différence entre les versions

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}}<!-- ----------------------------- Fin de l'infoboite ----------------------------- -->
}}c interdit par la loi la metanphetamine et je le voit pas beaucoup marqué donc est ce que vous ne prendriez pas de la coke vous meme ?


La '''méthamphétamine''' ou '''N-méthyl-amphétamine''' est une [[drogue de synthèse]] [[sympathicomimétique]] <nowiki/>et [[Psychostimulant|psycho-stimulante]], extrêmement [[Addiction|addictive.]]
<nowiki/>{{Portail|chimie|pharmacie}}

Synthétisée principalement à partir de [[pseudoéphédrine]], un décongestionnant nasal en vente libre, elle pose un réel problème de santé publique dans certains pays par la dépendance qu'elle induit et ses effets délétères sur la santé<ref>Le Plan d’intervention sur la méthamphétamine (crystal meth)et les autres drogues de synthèse. Gouvernement canadien, 2006</ref>.

Elle provoque, entre autres, comme l'[[amphétamine]] dont elle est extrêmement proche, une [[hypertension artérielle]], une [[tachycardie]] et une intense stimulation mentale. Ses effets à long terme peuvent être dévastateurs.

Pure, la méthamphétamine se présente sous une forme solide [[cristal]]line (d'où sa dénomination de « ''crystal ''»), incolore et inodore, qui peut rappeler du verre pilé ou de la glace (d'où sa dénomination de « ''ice'' »)<ref name="synthese" />. Elle se consomme généralement fumée dans une [[pipe]], ou prisée.

== Historique ==
L'[[amphétamine]], découverte avant la méthamphétamine, fut d'abord synthétisée en [[1887]] en [[Allemagne]] par le chimiste roumain [[Lazăr Edeleanu]] qui l'appela ''phénylisopropylamine''<ref>{{Ouvrage | auteur= Rassool GH |titre=Alcohol and Drug Misuse: A Handbook for Students and Health Professionals |langue=en |année=2009 |éditeur=Routledge |lieu=Londres |isbn=978-0-203-87117-1 |passage=113}}</ref>{{,}}<ref name="Vermont">{{lien web |url=http://healthvermont.gov/adap/meth/brief_history.aspx |titre=Historical overview of methamphetamine |langue=en |série=Vermont Department of Health |site=healthvermont.gov Government of Vermont | consulté le=29 janvier 2012}}</ref>.

Peu de temps après, la méthamphétamine fut synthétisée à partir de l'[[éphédrine]] en [[1893]] par le chimiste japonais [[Nagai Nagayoshi]]<ref name="Grobler et al 2011">{{Article |doi=10.5402/2011/974768 |titre=The pH Levels of Different Methamphetamine Drug Samples on the Street Market in Cape Town |langue=en |année=2011 |nom1=Grobler |prénom1=Sias R. |nom2=Chikte |prénom2=Usuf |nom3=Westraat |prénom3=Jaco |journal=ISRN Dentistry |volume=2011 |pages=1 |pmid=21991491 |pmcid=PMC3189445}}</ref>.

Trois décennies plus tard, en [[1919]], le chlorhydrate de méthamphétamine fut synthétisé par le pharmacologiste [[Akira Ogata (chimiste)|Akira Ogata]] via la [[redox|réduction]] de l'éphédrine en utilisant du phosphore rouge et de l'iode<ref name="history">{{lien web|url=http://healthvermont.gov/adap/meth/brief_history.aspx |titre=Historical overview of methamphetamine|périodique= Vermont Department of Health |consulté le=janvier 2012}}</ref>.

La forme HCl a été synthétisée, brevetée en [[1937]] et commercialisée dès [[1938]] par la société pharmaceutique allemande ''« [[Temmler Werke GmbH]] »'' sous la marque ''« Pervitin »''.

Comme les [[amphétamines]], elle a largement été utilisée sur les soldats lors de la [[Seconde Guerre mondiale]], notamment des [[Allemagne|Allemands]], des [[Finlande|Finlandais]], mais également des [[Japon]]ais. L'étude des effets secondaires n'ayant pas été poussée encore très loin à cette époque, des doses assez fréquentes étaient ainsi administrées<ref name="synthese">{{Ouvrage |éditeur=Presses universitaires de France |collection=Que sais-je ? |titre=Les drogues de synthèse |auteurs=Michel Hautefeuille, Dan Véléa |année=2002 |isbn=2-13-052059-6}}</ref>.
Le 9 novembre 1939, [[Heinrich Böll]] Prix Nobel de littérature, stationné en [[Pologne]], écrit à ses parents pour leur demander de la Pervitin. Les médecins militaires allemands bourraient aussi le chocolat de méthamphétamine, donnant le "Fliegerschokolade" ou "le chocolat des aviateurs" aux soldats. <ref>http://www.huffingtonpost.fr/2013/06/04/soldats-nazis-methamphetamine-drogue-heinrich-boll-hitler_n_3379664.html</ref>

Comme d'autres drogues, elle fut testée sur des [[araignées]] dès les années [[1950]]. Celles qui y furent exposées, même à de faibles doses, produisirent des [[Toile d'araignée|toiles]] tout à fait anormales<ref>''From issue 1975 of New Scientist magazine'', ''29 April 1995'', page 5</ref>{{,}}<ref>[http://www.1001web.fr/dis-moi-quelle-toile-tu-tisse-et-je-te-dirais-qui-tu-es-6325.html Images] de toiles faites par des araignées exposées à trois toxines (marijuana, caféine, benzédrine)</ref>{{,}}<ref>{{en}} Peter N.Witt & Jerome S. Rovner, {{Lang|en|''Spider Communication: Mechanisms and Ecological Significance'', Princeton University Press}}, 1982.</ref>{{,}}<ref name=":0">[http://www.cannabis.net/weblife.html Autres illustrations] (toiles tissées par des araignées exposées à du LSD, de la mescaline, du haschisch, de la caféine)</ref>. Plus la toxicité du produit est élevée, plus l'araignée laisse de trous dans sa toile<ref>Paul Hillard, spécialiste araignée au {{Lang|en|Natural History Museum}} de Londres : {{Citation étrangère |langue=en |It appears that one of the most telling measures of toxicity is a decrease, in comparison with a normal web, of the numbers of completed sides [of a web]; the greater the toxicity, the more sides the spider fails to complete}} [Lien mort]</ref>.

Elle fut un temps commercialisée comme un [[médicament]] aux États-Unis pour divers problèmes médicaux, allant de l'[[obésité]] à la [[Dépression (psychiatrie)|dépression]]. Mais depuis [[1970]], elle est classée comme [[stupéfiant]]. Sa consommation s'est développée à partir de la [[Corée]] et des [[Philippines]] sur la côte ouest des [[États-Unis]] vers [[1985]]<ref name="synthese"/>, puis la côte est, au cours des [[années 1990]].

Au début des [[années 2000]], l'''{{Lang|en|ice}}'' et le ''crystal'' ont fait leur apparition sur le marché des drogues [[Royaume-Uni|britanniques]].
Aujourd'hui, cette méthamphétamine est fabriquée à partir de divers médicaments. On la trouve fréquemment dans les anciens [[pays communistes]] d'[[Europe]]<ref>[http://www.radio.cz/fr/rubrique/faits/probleme-recurrent-de-la-pervitine-en-republique-tcheque Radio Praha - Problème récurrent de la Pervitine en République Tchèque], sur le site radio.cz, consulté le 29 mars 2015</ref>.

== Chimie ==
La méthamphétamine est un produit chimique appartenant au groupe des [[amphétamines]]. Elle diffère de l'[[amphétamine]] par l'ajout d’un groupement [[méthyle]] sur l'atome d'azote. L'[[atome]] de [[carbone en α]] de l'[[Amine (chimie)|amine]] est [[Chiralité (chimie)|chiral]] et donc la méthamphétamine possède deux [[énantiomère]]s, R et S. Seul l'énantiomère S est utilisé comme drogue car il est le seul actif.

== Synthèse ==
Les principaux précurseurs sont des décongestionnants nasaux vendus (avec des restrictions) en pharmacie : [[pseudoéphédrine]], [[phénylpropanolamine]] (PPA) et [[éphédrine]].

Ces synthèses ne sont pas énantiosélectives, et produisent donc un mélange racémique des énantiomères de la méthamphétamine.

Plusieurs méthodes de synthèse existent, mais les principaux produits secondaires utilisés sont : le [[phosphore]] rouge, l'[[iode]], le [[lithium]], l'[[ammoniac]] anhydre, ainsi que des [[solvant]]s, [[Base (chimie)|bases]] et [[acide]]s ([[toluène]], [[acide sulfurique]], [[acide iodhydrique]] et [[acide chlorhydrique|chlorhydrique]], [[Hydroxyde de sodium|soude]] et [[ammoniaque]]) entre autres.

=== Synthèse par amination réductrice ===
[[Fichier:Methamphetamine reductive amination.png|gauche|sans_cadre|728x728px|Synthèse par amination réductrice]]

La synthèse s'opère à partir de la [[phénylacétone]] (P2P), et implique de la [[méthylamine]]. Il se forme l'imine de la méthamphétamine, ensuite réduite en présence d'aluminium ou de mercure.

=== Synthèse par réduction de la pseudoéphédrine ===
[[Fichier:Methamphetamine from ephedrine via chloroephedrine en.png|sans_cadre|736x736px]]

La synthèse s'opère à partir d'éphédrine, et implique du Phosphore rouge et de l'Iode, ainsi que du Lithium.

La manipulation de ces produits chimiques reste malgré tout dangereuse, ce qui donna lieu à plusieurs accidents, aux États-Unis notamment<ref name="burgess2001">{{Cite pmid|11407503}}</ref> (explosions et intoxications), des produits comme la [[phosphine]], un gaz très toxique pouvant se former lors de la réaction.

Cette synthèse relativement aisée peut être réalisée à partir de produits relativement courants même s'ils sont de plus en plus contrôlés<ref>[http://www.deadiversion.usdoj.gov/meth/index.html Combat Methamphetamine Epidemic Act 2005 (Title {{VII}} of Public Law 109-177)]</ref>. Il se développe ainsi de nombreux petits laboratoires indépendants<ref>{{en}} [http://theindependent.com/stories/081104/new_methbust11.shtml « {{Lang|en|Meth lab discovered in Stromsburg}} » 08/11/04 - {{Lang|en|Grand Island Independent: News}}]</ref> produisant de petites quantités. Cette facilité de production engendre de graves problèmes de santé publique.

La 3,4-méthylènedioxy-N-méthyl-amphétamine ou MDMA, plus connu sous le nom d'[[MDMA|ecstasy]] est un composé proche.[[Fichier:Méthamphétamine pure.jpg|gauche|vignette|Méthamphétamine pure.]]

=== Impuretés ===
On estimait en [[2002]], qu'environ 80 % de la méthamphétamine produite dans le [[Asie du Sud-Est|Sud-Est de l’Asie]] provenait de producteurs à la frontière entre la [[Thaïlande]] et la [[Birmanie]]. Ces comprimés étaient typiquement composés de 20-30 % de [[chlorhydrate]] de méthamphétamine, 60-70 % de [[caféine]], et un pourcentage très variable d'[[amidon]], de [[pigment]]s et de divers [[composés aromatiques]], généralement issus des solvants utilisés lors de la synthèse. Des traces d'[[éphédrine]] et de ses dérivés, ainsi que d'[[éthylvanilline]] ont notamment été signalés<ref name="impurities">{{Article|langue=en|prénom1=Vichet|nom1=Puthaviriyakorn|prénom2=Siriviriyasomboon|nom2=Narinee|prénom3=Phorachata|nom3=Juthamard|prénom4=Pan-ox|nom4=Wiphada|titre=Identification of impurities and statistical classification of methamphetamine tablets (Ya-Ba) seized in Thailand|périodique=Forensic Science International|lien périodique=|jour=9|mois=janvier|année=2002|doi=10.1016/S0379-0738(02)00018-X|id=|nom5=Tetsuro|prénom5=Sasaki|nom6=Ken|prénom6=Tanaka|passage=|url=http://www.erowid.org/archive/rhodium/pdf/yaba.impurities.pdf}}</ref>.

== Pharmacologie ==
La méthamphétamine est un stimulant [[dopaminergique]]<ref>{{Article|langue=|auteur1=Thanos PK|auteur2=Kim R|auteur3=Delis F|auteur4=|titre=Effects of chronic methamphetamine on psychomotor and cognitive functions and dopamine signaling in the brain.|périodique=Behav Brain Res|date=2016 Dec 16|issn=|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/27993694|pages=}}</ref>, ce qui provoque une grande agitation, et [[Noradrénaline|noradrénergique]], et possède une pharmacologie comparable à celle de l'[[amphétamine]], bien qu'étant plus puissante, selon certains auteurs. Elle exerce une influence particulièrement grande sur le système de récompense, ce qui expliquerait pourquoi elle provoque une grande dépendance.

Elle augmente également la libération de [[sérotonine]], mais ne semble pas agir par ce biais sur l'agressivité<ref>{{Article|langue=|auteur1=D E Payer|auteur2=E L Nurmi|auteur3=A Wilson|auteur4=J T McCracken|titre=Effects of methamphetamine abuse and serotonin transporter gene variants on aggression and emotion-processing neurocircuitry|périodique=Transl Psychiatry.|date=21 Février 2012|issn=|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3309557/|pages=}}</ref>.[[Fichier:Methamphetamine pills.jpg|vignette|Comprimés et gélules de méthamphétamine aussi connus sous le nom de ''yaa baa''.]]

== Effets et conséquences ==
[[Fichier:2011 Drug Harms Rankings fr.svg|thumb|400px|Dans une enquête de 2011 auprès de 292 experts cliniques en Écosse, la méthamphétamine a été classée {{3e}} pour le préjudice personnel et {{4e}} pour le préjudice causé à la société, sur 19 drogues récréatives courantes<ref name="Taylor 2011">{{article|langue=en|prénom1=M.|nom1=Taylor|prénom2=K.|nom2=Mackay|prénom3=J.|nom3=Murphy|prénom4=A.|nom4=McIntosh|titre=Quantifying the RR of harm to self and others from substance misuse: results from a survey of clinical experts across Scotland|volume=2|numéro=4|date=24 juillet 2012|doi=10.1136/bmjopen-2011-000774|consulté le=8 octobre 2015|pages=e000774–e000774|nom5=McIntosh|prénom5=C.|nom6=Anderson|prénom6=S.|nom7=Welch|prénom7=K.|journal=BMJ Open|url=http://bmjopen.bmj.com/content/2/4/e000774.full.html#T1}}</ref>.]]
* Effets recherchés :
** confiance en soi décuplée ;
** stimulation de la vigilance<ref name="synthese" /> ;
** diminution de la fatigue/faim ;
** [[euphorie]]<ref name="synthese" /> ;
** Stimulation mentale ;
** stimulation de la [[libido]], retard à l'éjaculation.
* Effets secondaires :
** anxiété, agitation<ref name="synthese" /> ;
** diminution de la concentration<ref name="synthese" /> ;
** importante perte de poids ;
** inflammation de la peau (« boutons du speed ») ;
** [[léthargie]] ;
** [[Déshydratation (médecine)|déshydratation]] ;
** lésions et destruction sévère des dents et de la cavité buccale.
* Autres effets à long terme :
** [[hallucination]]s, délires ;
** [[paranoïa]] ;
** comportements violents ;
** dépression ;
** [[troubles du sommeil]] et de la [[circulation sanguine]] ;
** dérèglement du [[cycle menstruel]] chez les femmes.
Les effets de la prise de méthamphétamine durent de 8 à 24 heures<ref name="synthese" /> et son effet se fait encore sentir dans le corps pendant au moins trois jours. Un usage répété peut entraîner une [[dépendance (toxicologie)|dépendance]]<ref name="synthese" />. Une dépendance psychologique apparaît rapidement ; il n'est cependant pas prouvé qu'une prise unique peut créer une dépendance<ref>{{Lien web|titre=Fiche de renseignements - La méthamphétamine|url=http://www.ccsa.ca/2005%20CCSA%20Documents/ccsa-011135-2005.pdf|éditeur=Centre canadien de lutte contre l’alcoolisme et les toxicomanies|date={{date||août|2005}}|consulté le=12 janvier 2009|id=Fiche de renseignements - La méthamphétamine|auteur=Anne-Élyse Deguire}}</ref>.

L'usage prolongé et répété peut induire des troubles comportementaux. Elle peut, éventuellement, provoquer de violentes [[hallucination]]s (fatigue, parfois — rarement — « [[Psychose toxique amphétaminique|psychose amphétaminique]] ») et un effet d'éveil important (trois, quatre jours sans dormir)<ref name="synthese" />.

En [[2012]], le site internet rehabs.com a lancé une campagne choc<ref>http://www.rehabs.com/explore/meth-before-and-after-drugs/infographic.html</ref> contre la consommation de méthamphétamine. Intitulée « Les horreurs de la méthamphétamine », elle met en scène une série de photos montrant les dégâts physiques que cause cette drogue sur plusieurs années<ref>http://www.20minutes.fr/societe/1060241-metamphetamine-etats-unis-lancent-campagne-choc</ref>.

== Usage militaire ==

La méthamphétamine a souvent été donnée aux troupes combattantes et aux pilotes, en temps de guerre, par leur gouvernement. Pendant la [[Seconde Guerre mondiale]], elle était d'usage chez la plupart des belligérants :

; {{Italie (1861-1946)}}

* Les commandos utilisaient les tablettes de ''« {{Lien|langue=it|trad=Metanfetamina|fr=Simpamina D}} »'' (dextrométamphétamine), fabriquées par la société pharmaceutique italienne Recordati<ref>{{Lien web
| langue = it
| url = http://www.salvelocs.it/simpamina.htm
| titre = Simpamina o amfetamina
| site = salvelocs.it
| date =
| consulté le = 13 décembre 2015
}}.</ref> ;

; {{Empire du Japon}}

* Pour faciliter leurs missions-suicides, les [[kamikaze]]s, utilisaient le ''Philopon''<ref group=note>Philopon : baptisé ainsi, parce qu’en grec ancien, cela signifie « qui aime le travail »</ref>{{,}}<ref>{{Lien web
| langue = jp
| url = www2.ttcn.ne.jp/~heikiseikatsu/neta/philopon/bin_00.jpg
| titre = Japon - Flacon de Philopon
| site = ttcn.ne.jp
| date =
| consulté le = 30 mars 2015
}}.</ref>, ''« {{Lien|langue=ja|trad=ヒロポン|fr=Hiropon}} »'' (laboratoire [[Dainippon Sumitomo Pharma]]) ;

* À la fin de la guerre, les militaires démobilisés et les civils écouleront les stocks et provoqueront l'[[accoutumance]] de 5 % des jeunes Japonais dans les [[années 1950]]. Déboussolés par la défaite fulgurante et les [[bombardements atomiques d'Hiroshima et Nagasaki]], les consommateurs étaient des millions. {{citation|Philopon vide la tête et donne le tonus au corps}} prônait une publicité<ref>{{Lien web
| langue = en
| url = http://www.tofugu.com/2012/04/10/japan-land-of-the-rising-crystal-meth/
| titre = Japan, Land of the rising meth
| site =
| date =
| consulté le = 30 mars 2015
}}.</ref> ;

; {{États-Unis (1912-1959)}} et {{Royaume-Uni}}

* Elle était connue sous les noms de ''Methedrine''<ref>{{Lien web
| langue = en
| url = https://www.mcgtn.org/sheriff/meth-history
| titre = Montgomery County Sheriff's Office - History of Methamphetamine
| site = mcgtn.org
| date =
| consulté le = {{1er}} avril 2015
}}.</ref>, ou ''Pervitine''. En trois ans, l'armée anglaise consommera {{Nombre|3|millions}} de doses et l'armée américaine {{Nombre|180|millions}} de doses<ref>{{Lien web
| langue = fr
| url = http://www.lavenir.net/article/detail.aspx?articleid=9085753
| titre = Soldats allemands dopés aux amphétamines
| site = lavenir.net
| date =
| consulté le = 6 octobre 2010
}}.</ref>.

=== Allemagne nazie ===

; {{Allemagne (1933)}}

* Commercialisée sous les noms de ''Pervitin'', du laboratoire Temmler<ref>{{Lien web
| langue = de
| url = http://www.amphetamines.com/pervitin-methamphetamine-patent.pdf
| titre = Brevet de la Pervitine, du 31 octobre 1937, accordé à Temmler
| site = www.amphétamines.com
| format électronique = pdf
| date = 31 octobre 1937
| consulté le = 15 mai 2015
}}.</ref> et ''Isophan'', une version légèrement différente, fabriquée par le laboratoire {{Lien|langue=en|trad=Knoll Pharmaceuticals|fr=Knoll Pharmaceuticals}}.

Durant la [[Seconde Guerre mondiale]], la [[Wehrmacht]] (armée allemande) a distribué de la ''{{Lang|de|Pervitin}}'' dans ses divisions à tous les niveaux, soit 3 millions de soldats. Elle est utilisée sous le nom de {{Citation étrangère |langue=de |Panzerschokolade}}, {{Citation étrangère |langue=de |Fliegerschokolade}}, {{citation étrangère |lang=de |Stuka-Tabletten}} ou encore {{cita |pilules [[Hermann Göring]]}} ({{Citation étrangère |langue=de |Hermann-Göring-Pillen}}), le chocolat noir énergisant ''« [[Scho-Ka-Kola]] »'', était enrichi à l'époque, à la ''{{Lang|de|Pervitin}}''<ref>{{de}} [http://cuentacuentos.blog.de/2011/10/03/wissenschaft-festgestellt-11958260/ La science a trouvé…], sur le site cuentacuentos.blog.de, consulté le 30 mars 2015</ref>. Le but recherché était de diminuer l'anxiété et d'augmenter la puissance et la concentration chez les soldats et les pilotes ; de plus, les soldats pouvaient rester éveillés pendant plus de 24 heures<ref>[http://www.a-lire.info/drogues.html « Le magazine des livres : Les drogues de combat »], sur le site ''a-lire.info'', consulté le 29 mars 2015</ref>. Entre avril et {{Date||juin|1940}}, la {{Lang|de|[[Wehrmacht]]}} et la {{Lang|de|[[Luftwaffe]]}} ont utilisé plus de {{Nobr |35 millions}} de comprimés de ''{{Lang|de|Pervitin}}'' essentiellement pour les soldats spécialisés (aviateurs, tankistes)<ref name=Pervitin>{{en}} [https://pubchem.ncbi.nlm.nih.gov/summary/summary.cgi?sid=271075 SID 271075 PubChem Substance Page on Methamphetamine]</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage|langue=en|auteur=Wolfgang Uwe Eckart|titre=Man, Medicine, and the State. The Human Body as an Object of Government Sponsored Medical Research in the 20th Century|éditeur=Franz Steiner Verlag|date=2006|passage=65|isbn=|lire en ligne=}}</ref>.

Le {{date|1|juillet|1941}}, [[Leonardo Conti]], le chef de la santé du {{Lang|de|Reich}}, obtient la classification de la ''{{Lang|de|Pervitin}}'' parmi les produits définis par la ''« {{Lien|langue=de|trad=Opiumgesetz|fr=loi du Reich sur les opiacés}} »''. Il condamne l’usage privé de la ''{{Lang|de|Pervitin}}'' mais ne remet pas en cause son utilisation à des fins militaires. Cette modification de législation rendit la ''{{Lang|de|Pervitin}}'' disponible seulement sous prescription, la loi du {{Lang|de|Reich}} sur les opiacés ne s'appliquant pas aux forces militaires<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=La Pilule de Göring. La fabuleuse histoire de la pervitine|url=http://www.arte.tv/guide/fr/040534-000/la-pilule-de-goring|site=arte.tv|date=|consulté le=18 février 2015|champ libre=documentaire daté de 2010}}<!-- documentaire archivé: https://www.webcitation.org/6XVrClAeD (il manque la fin consultable ici http://www.dailymotion.com/video/xf3pul_la-pilule-de-goring-3-3_news )--></ref>. Cela n'en a pas réduit l'utilisation de manière significative car les médecins continuèrent à délivrer les prescriptions, à une cadence élevée.

À partir de [[1943]], la production de ''{{Lang|de|Pervitin}}'' devient insuffisante pour répondre à la demande, et par exemple le soldat [[Heinrich Böll|Heinrich Boell]], futur écrivain allemand, écrivit, « en manque » à sa famille, pour en obtenir à titre personnel : la ''{{Lang|de|Pervitin}}'' continue en effet à être disponible en pharmacie, jusque dans les dernières semaines du conflit<ref>{{en}} [http://www.spiegel.de/international/the-nazi-death-machine-hitler-s-drugged-soldiers-a-354606.html ''{{Lang|de|Spiegel}} {{Lang|en|Online International'' - The nazi death machine : Hitler's drugged soldiers}}], sur le site spiegel.de, consulté le 30 mars 2015</ref>.

Le {{date|16|mars|1944}}, à [[Kiel]], le [[vizeadmiral|vice-amiral]] [[Hellmuth Heye]] réclame une pilule plus efficace, qui {{cita |peut stimuler les soldats et en même temps augmenter leur estime de soi.}} Le pharmacologue Gerhard Orzechowski, présente une pilule nommée ''« [[D-IX]] »''. Elle contient un cocktail de cinq milligrammes de [[cocaïne]], trois miligrammes de ''{{Lang|de|Pervitin}}'' et cinq milligrammes d{{'}}''[[Oxycodone|Eudokal]]'', un antidouleur puissant à base de [[thébaïne]]. Les essais ont lieu sur les prisonniers du camp de concentration de {{Lang|de|[[Oranienburg-Sachsenhausen|Sachsenhausen]]}} à partir de {{Date||novembre|1944}}. Ces pilules seront avalées, en particulier, par les équipages des ''« {{Lien|langue=en|trad=Neger|fr=torpilles humaines Neger}} »'' et des [[Sous-marin de poche|sous-marins de poche]] « ''{{Lang|de|Biber}}'' (Castor) » et « ''{{Lang|de|Seehund}}'' (Phoque) ». La capitulation, le {{date|4|mai|1945}} des forces nazies du Danemark, des Pays-Bas et du Nord de l'Allemagne, stoppera le développement de cette véritable bombe chimique<ref>[http://www.ravmo.org/index.php?option=com_content&view=article&id=52:histoire-des-amphetamines&catid=30:drogues-illicites&Itemid=67 Réseau Addictions Val de Marne Ouest - Histoire des amphétamines], sur le site ravmo.org, consulté le 30 mars 2015</ref>.

<gallery>
Pervitindose.jpg|Dose de {{Lang|de|''Pervitin'', Tablettenröhrchen Pervitin}}, {{unité|0.003|gramme}} l-phenyl-2-methylamino-propan (1939).
Schokakola_1941.jpg|Chocolat ''Scho-Ka-Kola'' (1941).
</gallery>

=== Usage pour fuir la RDA ===
Après une préparation physique intense, effectuée discrètement pendant deux ans, le {{date|14|Juillet|1971}}, à [[Kühlungsborn]], alors en [[République démocratique allemande]], {{Lien|langue=de|fr=Peter Döbler}}, médecin de 31 ans et excellent nageur, rejoint à la nage le {{Lien|langue=de|trad=Leuchtturm Staberhuk|fr=Staberhuk (phare)|texte=phare Staberhuk}}, sur l’île de [[Fehmarn]], distante de {{nombre|48}} kilomètres, de l’autre côté du [[rideau de fer]]. Il atteint son objectif après une traversée en haute mer, effectuée en 25 heures, sans boire ni manger, aidé seulement par plusieurs prises espacées de comprimés de méthamphétamine, et de quelques barres de chocolat<ref>{{en}}[https://www.theguardian.com/cities/2014/oct/17/surfboards-and-submarines-the-secret-escape-of-east-germans-to-copenhagen ''{{Lang|en|The Guardian}}'' - 17/10/2014 - « {{Lang|en|Surfboards and submarines: the secret escape of East Germans to Copenhagen}} »], sur le site theguardian.com, consulté le 18 avril 2015</ref>{{,}}<ref>{{pdf}}[http://pepite-depot.univ-lille2.fr/nuxeo/site/esupversions/e173fd6e-f669-453e-bfe1-37c79880951a Université de Lille, faculté de pharmacie : Guillaume Vidil, « La métamphétamine, portrait d'une drogue »], sur le site pepite-depot.univ-lille2.fr, consulté le 12 avril 2015</ref>.

=== Usage sportif ===
En [[1953]], l'[[alpiniste]] [[Autriche|autrichien]] [[Hermann Buhl]] a utilisé de la ''Pervitine'', sur les conseils du médecin de l'expédition, pour sa première ascension du [[Nanga Parbat]]<ref>{{de}} {{Lang|de|Karl-Maria Herrligkoffer, ''Nanga Parbat. Sieben Jahrzehnte Gipfelkampf in Sonnenglut und Eis'', Ullstein Verlag, Berlin}} 1967, 100{{Nb p.}}</ref>.

En {{Date||octobre|2010}}, une enquête allemande a révélé que la victoire de la [[Allemagne de l'Ouest|République Fédérale d'Allemagne]] lors de la [[coupe du monde de football de 1954]] était imméritée, car l'équipe allemande s'était dopée à la ''Pervitine''<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/sport/20101026.OBS1884/football-les-champions-du-monde-1954-etaient-dopes.html « Football : les champions du monde 1954 étaient dopés »] ''Nouvelobs.com'', 26 octobre 2010</ref>{{,}}<ref>[https://www.lequipe.fr/Football/breves2010/20101026_131245_les-heros-de-berne-etaient-dopes.html « Les «héros de Berne» étaient dopés »] ''L'Équipe'', 26 octobre 2010</ref>{{,}}<ref>[http://www.lemonde.fr/sport/article/2010/10/26/football-les-champions-du-monde-allemands-de-1954-etaient-dopes_1431549_3242.html « Football : les champions du monde allemands de 1954 étaient dopés »] ''LeMonde.fr'', 26 octobre 2010</ref>{{,}}<ref>[http://www.hu-lala.org/?p=10428 « Football : la Coupe du Monde « volée » aux Hongrois en 1954 ! »] ''hulala.org'', 27 octobre 2010</ref>.

=== Usage détourné et récréatif ===
La méthamphétamine est utilisée pour le [[Dopage (sport)|dopage]]<ref>[http://www.volodalen.com/23dopage/dopage2.htm Source dopage]</ref>. « Drogue de travail », elle a été utilisée par des routiers pour rester éveillés pendant leurs longs trajets. Elle est répertoriée par la [[convention sur les substances psychotropes de 1971]].

En [[2005]], le [[Canada]] a augmenté la peine maximale encourue pour la production et la distribution de méthamphétamine, la faisant passer de dix ans à la [[prison]] à vie, et classant la méthamphétamine au même rang que la [[cocaïne]] et l'[[héroïne]].

La méthamphétamine est généralement fumée sous sa forme cristalline, ou ingérée sous forme de pilules. Les usagers-injecteurs liquéfient les cristaux avec de l'eau pour pratiquer l'injection<ref name="synthese" />.

== Aspects économiques ==
=== En Océanie ===
Selon un chercheur néo-zélandais, dix pour cent de la production mondiale proviendrait d'[[Australie]] et de [[Nouvelle-Zélande]], même si la majorité de la méthamphétamine est toujours produite en [[Asie]]<ref>''Production d'ice : l'Australie et la Nouvelle-Zélande en tête dans la région'', Tahiti Presse, 21/8/06</ref> (chiffres de [[2006]]).

=== En Asie ===
En [[Birmanie]] d'après les ouvrages de Pierre-Arnaud Chouvy, 800 millions de pilules de méthamphétamine ont été produites en [[2002]], dont une partie non négligeable est consommée en [[Asie du Sud-Est]]. Et ce, pour des laboratoires qui ont dû être implantés vers [[1993]].

Cette production et le trafic qui en découle sont situés près de la frontière avec la [[Thaïlande]] qui subit les effets de la consommation parmi ses habitants.

Racémate de méthamphétamine : le {{Lien|langue=en|trad=ya ba|fr=ya ba}} (''yaaba'', ''yaa baa'') aussi appelé « médicament qui rend fou » (''{{Lang|en|crazy medicine}}'') est la méthamphétamine produite dans le [[Triangle d'or (Asie)|Triangle d'or]], associée à de la caféine, et très populaire en [[Extrême-Orient|Orient]]<ref name="synthese"/>.

À la frontière de la [[Thaïlande]] et du [[Laos]], le principal producteur serait une [[milice]] ethnique et indépendante alliée à la [[junte militaire]] birmane, la ''{{Lang|en|[[United Wa State Army]]}}'' (UWSA ou « Armée unie de l'État de [[Wa (peuple)|Wa]] »)<ref name="synthese"/> qui contrôle une partie de la province de l'[[État Shan]]. D'après les spécialistes de la drogue dans le monde, cette armée serait la plus structurée et puissante des producteurs de drogues (près de {{Unité|30000|hommes}}). Cette armée est contrôlée par le frère aîné de Bao You-Xiang's, Bao You-Yi<ref>https://www.courrierinternational.com/article/2005/08/25/bao-youxiang-seigneur-de-la-drogue</ref>{{,}}<ref>http://articles.janes.com/articles/Janes-World-Insurgency-and-Terrorism/United-Wa-State-Army-UWSA-Myanmar.html</ref>. Depuis une dizaine d'années, en raison de son tarif très faible et de sa rentabilité pour les trafiquants, cette drogue fait des dégâts de plus en plus importants sur la population thaïlandaise, laotienne et sur les jeunes touristes étrangers{{Sfn|Chouvy|Meissonnie|2002|id=irasec2002}}. Cependant en Thaïlande, en juin 2016, le [[Conseil national pour la paix et le maintien de l'ordre]], [[junte militaire]] au pouvoir depuis le [[Coup d'État de mai 2014 en Thaïlande|coup d’État du 22 mai 2014]], envisage de dépénaliser l'usage du ''Ya Ba'' dans le pays<ref>{{en}} [http://www.pri.org/stories/2016-09-07/thailand-moving-closer-decriminalizing-meth ''Winn, Patrick (8 September 2016). "Thailand is moving closer to decriminalizing meth"''] Public Radio International (PRI).</ref>{{,}}<ref>[https://8e-etage.fr/2016/09/14/la-thailande-envisage-de-decriminaliser-lusage-de-la-methamphetamine/ ''La Thaïlande envisage de décriminaliser l'usage de la méthamphétamine''], sur le site ''8e-etage.fr''.</ref>.

Selon des témoignages de réfugiés nord-coréens, la Corée du Nord ferait face à une augmentation rapide de la consommation de méthamphétamine depuis 2007. Près de 50 % de la population nord-coréenne adulte en consommerait, du moins dans les régions frontalières avec la Chine, selon une étude de 2013<ref>{{en}} Andrei Lankov, Kim Seok-hyang, ''A New Face of North Korean Drug Use: Upsurge in Methamphetamine Abuse Across the Northern Areas of North Korea'', 2013</ref>. La drogue, autrefois produite par le régime afin d'être vendue à l'étranger, serait désormais fabriquée par des laboratoires clandestins qui ciblent la consommation interne<ref>http://www.franceinfo.fr/monde/un-monde-d-info/coree-du-nord-50-de-la-population-consomme-de-la-metaamphetamine-1169947-2013-10-08</ref>.

== Dénominations ==
Aux [[États-Unis]], elle est aussi appelée ''meth'', ''crystal meth'', ''{{Lang|en|ice}}'' ou encore ''Tina''. En [[Thaïlande]], où elle est présentée sous forme de cachets colorés et sucrés, elle est nommée ''yaa baa'', le « médicament qui rend fou ». La méthamphétamine et son chlorhydrate (sel de l'amine avec le chlorure d'hydrogène, HCl) ont par ailleurs de très nombreuses dénominations<ref>PubChem : SID [https://pubchem.ncbi.nlm.nih.gov/summary/summary.cgi?sid=271075&version=1 271075]</ref>. Au [[Japon]], à [[Hong Kong]], aux [[Philippines]], en [[Malaisie]] et en [[Indonésie]], elle est connue sous l'appellation ''shabu''. La méthamphétamine a également été commercialisée sous diverses formes dont le ''Desoxyn'', qui se présente sous forme de comprimés colorés et sucrés.

La méthamphétamine est également désignée au [[Canada]] sous les noms de ''222'', ''beurre d'arachide'', ''chalk'', ''chicken feed'', ''crank'', ''glass'', ''hawaiian salt'', ''high speed'', ''jib'', ''Kool-Aid'', ''kryptonite'', ''peach'', ''pinotte'', ''rock candy'', ''sketch'', ''soiks'', ''spooch'', ''stove top'', ''tweak'' et ''zip''<ref>{{lien web|titre=Méthamphétamine, Préoccupations liées à la santé|url=http://www.hc-sc.gc.ca/hc-ps/pubs/adp-apd/prevent/index-fra.php|site=www.hc-sc.gc.ca|consulté le=25 février 2015}} Santé Canada, 24 février 2009</ref>.

== Dans les médias ==
De [[2008 à la télévision|2008]] à [[2013]], la série ''[[Breaking Bad]]'' fait de la méthamphétamine l'un des éléments les plus importants de la série en centrant une partie de l'intrigue autour de sa production et de sa distribution.

== Notes et références ==
=== Notes ===
{{Références|group=note}}
=== Références ===
{{Références |colonnes=2}}

== Voir aussi ==
{{Autres projets
| commons = Category:Methamphetamine
| wiktionary = méthamphétamine
}}
=== Article connexe ===
* [[Amphétamines]]

=== Bibliographie ===
{{Légende plume}}
* {{Ouvrage |id=irasec2002 |prénom1=Pierre-Arnaud |nom1=Chouvy |prénom2=Joël |nom2=Meissonnie |auteur institutionnel=Institut de recherche sur l'Asie du Sud-Est contemporaine : Irasec |titre=Yaa Baa. Production, trafic et consommation de méthamphétamine en Asie du Sud-Est continentale |url=http://www.pa-chouvy.org/yaabaa.htm |éditeur=L'Harmattan |année=2002 |isbn=2-7475-3267-4 |oclc=52386534}} {{Plume}}
* {{en}} {{Lang|en|Uncle Fester, ''Secrets of Methamphetamine Manufacture''}}.

=== Filmographie ===
* ''[[Spun]]'', film de Jonas Akerlund, États-Unis, 2002
* ''La Pilule de Göring. La fabuleuse histoire de la pervitine'', film documentaire de Sönke et Bitar, Allemagne, 2010, 50 minutes
* ''{{Lang|en|[[Breaking Bad]]}}'', série, États-Unis, 2008 (saison 1), 2009, 2010, 2011, 2012, 2013 (saison 5).

=== Liens externes ===
* [http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=article&no=2283&razSqlClone=1 Article de P.-A. Chouvy (www.geopium.org) sur la production birmane]
* {{en}} [http://laniel.free.fr/INDEXES/BooksIndex/METH%20OEDT/Meth_OEDT_Sommaire.htm Article de l'Observatoire européen des drogues (OEDT) sur la production et le trafic de méthamphétamine en Europe]
* {{en}} [http://chemsub.online.fr/name/méthamphétamine.html ChemSub Online : Méthamphétamine]

{{Palette|Phényléthylamines}}
{{Portail|chimie|pharmacie}}


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Version du 17 novembre 2017 à 21:10

Méthamphétamine
Image illustrative de l’article Méthamphétamine
Image illustrative de l’article Méthamphétamine
Identification
Nom UICPA (S) (+)-N-méthyl-1-phényl-
propane-2-amine
No CAS 537-46-2, 51-57-0 (HCl)
No ECHA 100.007.882
No CE 208-668-7, 200-106-9 (HCl)
Code ATC N06BA03
DrugBank DB01577
PubChem 10836
SMILES
InChI
Apparence Cristaux transparents
Propriétés chimiques
Formule C10H15N  [Isomères]
Masse molaire[2] 149,232 8 ± 0,009 3 g/mol
C 80,48 %, H 10,13 %, N 9,39 %,
pKa 9,87[1]
Propriétés physiques
fusion 173,8 °C (chlorhydrate)
ébullition 212 °C (pur)
Écotoxicologie
DL50 6,3 mg·kg-1 (HCL, Souris, i.v.)[3]
10,93 mg·kg-1 (HCL, Rats, s.c.)[3]
Données pharmacocinétiques
Métabolisme hépatique
Demi-vie d’élim. 4-12 heures
Excrétion

rénale

Caractère psychotrope
Catégorie Stimulant
Mode de consommation
  • Inhalation : fumée
  • Ingestion
  • Injection
Autres dénominations
  • Crystal meth
  • Ice
  • Tina
  • Pilule thaï
  • P (en Nouvelle-Zélande)
  • Strawberry Quick
  • Yaa baa (en Thaïlande)
Risque de dépendance Très élevé (psychique)

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

La méthamphétamine ou N-méthyl-amphétamine est une drogue de synthèse sympathicomimétique et psycho-stimulante, extrêmement addictive.

Synthétisée principalement à partir de pseudoéphédrine, un décongestionnant nasal en vente libre, elle pose un réel problème de santé publique dans certains pays par la dépendance qu'elle induit et ses effets délétères sur la santé[4].

Elle provoque, entre autres, comme l'amphétamine dont elle est extrêmement proche, une hypertension artérielle, une tachycardie et une intense stimulation mentale. Ses effets à long terme peuvent être dévastateurs.

Pure, la méthamphétamine se présente sous une forme solide cristalline (d'où sa dénomination de « crystal »), incolore et inodore, qui peut rappeler du verre pilé ou de la glace (d'où sa dénomination de « ice »)[5]. Elle se consomme généralement fumée dans une pipe, ou prisée.

Historique

L'amphétamine, découverte avant la méthamphétamine, fut d'abord synthétisée en 1887 en Allemagne par le chimiste roumain Lazăr Edeleanu qui l'appela phénylisopropylamine[6],[7].

Peu de temps après, la méthamphétamine fut synthétisée à partir de l'éphédrine en 1893 par le chimiste japonais Nagai Nagayoshi[8].

Trois décennies plus tard, en 1919, le chlorhydrate de méthamphétamine fut synthétisé par le pharmacologiste Akira Ogata via la réduction de l'éphédrine en utilisant du phosphore rouge et de l'iode[9].

La forme HCl a été synthétisée, brevetée en 1937 et commercialisée dès 1938 par la société pharmaceutique allemande « Temmler Werke GmbH » sous la marque « Pervitin ».

Comme les amphétamines, elle a largement été utilisée sur les soldats lors de la Seconde Guerre mondiale, notamment des Allemands, des Finlandais, mais également des Japonais. L'étude des effets secondaires n'ayant pas été poussée encore très loin à cette époque, des doses assez fréquentes étaient ainsi administrées[5]. Le 9 novembre 1939, Heinrich Böll Prix Nobel de littérature, stationné en Pologne, écrit à ses parents pour leur demander de la Pervitin. Les médecins militaires allemands bourraient aussi le chocolat de méthamphétamine, donnant le "Fliegerschokolade" ou "le chocolat des aviateurs" aux soldats. [10]

Comme d'autres drogues, elle fut testée sur des araignées dès les années 1950. Celles qui y furent exposées, même à de faibles doses, produisirent des toiles tout à fait anormales[11],[12],[13],[14]. Plus la toxicité du produit est élevée, plus l'araignée laisse de trous dans sa toile[15].

Elle fut un temps commercialisée comme un médicament aux États-Unis pour divers problèmes médicaux, allant de l'obésité à la dépression. Mais depuis 1970, elle est classée comme stupéfiant. Sa consommation s'est développée à partir de la Corée et des Philippines sur la côte ouest des États-Unis vers 1985[5], puis la côte est, au cours des années 1990.

Au début des années 2000, l'ice et le crystal ont fait leur apparition sur le marché des drogues britanniques. Aujourd'hui, cette méthamphétamine est fabriquée à partir de divers médicaments. On la trouve fréquemment dans les anciens pays communistes d'Europe[16].

Chimie

La méthamphétamine est un produit chimique appartenant au groupe des amphétamines. Elle diffère de l'amphétamine par l'ajout d’un groupement méthyle sur l'atome d'azote. L'atome de carbone en α de l'amine est chiral et donc la méthamphétamine possède deux énantiomères, R et S. Seul l'énantiomère S est utilisé comme drogue car il est le seul actif.

Synthèse

Les principaux précurseurs sont des décongestionnants nasaux vendus (avec des restrictions) en pharmacie : pseudoéphédrine, phénylpropanolamine (PPA) et éphédrine.

Ces synthèses ne sont pas énantiosélectives, et produisent donc un mélange racémique des énantiomères de la méthamphétamine.

Plusieurs méthodes de synthèse existent, mais les principaux produits secondaires utilisés sont : le phosphore rouge, l'iode, le lithium, l'ammoniac anhydre, ainsi que des solvants, bases et acides (toluène, acide sulfurique, acide iodhydrique et chlorhydrique, soude et ammoniaque) entre autres.

Synthèse par amination réductrice

Synthèse par amination réductrice
Synthèse par amination réductrice

La synthèse s'opère à partir de la phénylacétone (P2P), et implique de la méthylamine. Il se forme l'imine de la méthamphétamine, ensuite réduite en présence d'aluminium ou de mercure.

Synthèse par réduction de la pseudoéphédrine

La synthèse s'opère à partir d'éphédrine, et implique du Phosphore rouge et de l'Iode, ainsi que du Lithium.

La manipulation de ces produits chimiques reste malgré tout dangereuse, ce qui donna lieu à plusieurs accidents, aux États-Unis notamment[17] (explosions et intoxications), des produits comme la phosphine, un gaz très toxique pouvant se former lors de la réaction.

Cette synthèse relativement aisée peut être réalisée à partir de produits relativement courants même s'ils sont de plus en plus contrôlés[18]. Il se développe ainsi de nombreux petits laboratoires indépendants[19] produisant de petites quantités. Cette facilité de production engendre de graves problèmes de santé publique.

La 3,4-méthylènedioxy-N-méthyl-amphétamine ou MDMA, plus connu sous le nom d'ecstasy est un composé proche.

Méthamphétamine pure.

Impuretés

On estimait en 2002, qu'environ 80 % de la méthamphétamine produite dans le Sud-Est de l’Asie provenait de producteurs à la frontière entre la Thaïlande et la Birmanie. Ces comprimés étaient typiquement composés de 20-30 % de chlorhydrate de méthamphétamine, 60-70 % de caféine, et un pourcentage très variable d'amidon, de pigments et de divers composés aromatiques, généralement issus des solvants utilisés lors de la synthèse. Des traces d'éphédrine et de ses dérivés, ainsi que d'éthylvanilline ont notamment été signalés[20].

Pharmacologie

La méthamphétamine est un stimulant dopaminergique[21], ce qui provoque une grande agitation, et noradrénergique, et possède une pharmacologie comparable à celle de l'amphétamine, bien qu'étant plus puissante, selon certains auteurs. Elle exerce une influence particulièrement grande sur le système de récompense, ce qui expliquerait pourquoi elle provoque une grande dépendance.

Elle augmente également la libération de sérotonine, mais ne semble pas agir par ce biais sur l'agressivité[22].

Comprimés et gélules de méthamphétamine aussi connus sous le nom de yaa baa.

Effets et conséquences

Dans une enquête de 2011 auprès de 292 experts cliniques en Écosse, la méthamphétamine a été classée 3e pour le préjudice personnel et 4e pour le préjudice causé à la société, sur 19 drogues récréatives courantes[23].
  • Effets recherchés :
    • confiance en soi décuplée ;
    • stimulation de la vigilance[5] ;
    • diminution de la fatigue/faim ;
    • euphorie[5] ;
    • Stimulation mentale ;
    • stimulation de la libido, retard à l'éjaculation.
  • Effets secondaires :
    • anxiété, agitation[5] ;
    • diminution de la concentration[5] ;
    • importante perte de poids ;
    • inflammation de la peau (« boutons du speed ») ;
    • léthargie ;
    • déshydratation ;
    • lésions et destruction sévère des dents et de la cavité buccale.
  • Autres effets à long terme :

Les effets de la prise de méthamphétamine durent de 8 à 24 heures[5] et son effet se fait encore sentir dans le corps pendant au moins trois jours. Un usage répété peut entraîner une dépendance[5]. Une dépendance psychologique apparaît rapidement ; il n'est cependant pas prouvé qu'une prise unique peut créer une dépendance[24].

L'usage prolongé et répété peut induire des troubles comportementaux. Elle peut, éventuellement, provoquer de violentes hallucinations (fatigue, parfois — rarement — « psychose amphétaminique ») et un effet d'éveil important (trois, quatre jours sans dormir)[5].

En 2012, le site internet rehabs.com a lancé une campagne choc[25] contre la consommation de méthamphétamine. Intitulée « Les horreurs de la méthamphétamine », elle met en scène une série de photos montrant les dégâts physiques que cause cette drogue sur plusieurs années[26].

Usage militaire

La méthamphétamine a souvent été donnée aux troupes combattantes et aux pilotes, en temps de guerre, par leur gouvernement. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle était d'usage chez la plupart des belligérants :

Drapeau du Royaume d'Italie Italie
  • Les commandos utilisaient les tablettes de « Simpamina D (it) » (dextrométamphétamine), fabriquées par la société pharmaceutique italienne Recordati[27] ;
Drapeau de l'Empire du Japon Empire du Japon
  • À la fin de la guerre, les militaires démobilisés et les civils écouleront les stocks et provoqueront l'accoutumance de 5 % des jeunes Japonais dans les années 1950. Déboussolés par la défaite fulgurante et les bombardements atomiques d'Hiroshima et Nagasaki, les consommateurs étaient des millions. « Philopon vide la tête et donne le tonus au corps » prônait une publicité[29] ;
Drapeau des États-Unis États-Unis et Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
  • Elle était connue sous les noms de Methedrine[30], ou Pervitine. En trois ans, l'armée anglaise consommera 3 millions de doses et l'armée américaine 180 millions de doses[31].

Allemagne nazie

Drapeau de l'Allemagne nazie Reich allemand
  • Commercialisée sous les noms de Pervitin, du laboratoire Temmler[32] et Isophan, une version légèrement différente, fabriquée par le laboratoire Knoll Pharmaceuticals (en).

Durant la Seconde Guerre mondiale, la Wehrmacht (armée allemande) a distribué de la Pervitin dans ses divisions à tous les niveaux, soit 3 millions de soldats. Elle est utilisée sous le nom de « Panzerschokolade », « Fliegerschokolade », « Stuka-Tabletten » ou encore « pilules Hermann Göring » (« Hermann-Göring-Pillen »), le chocolat noir énergisant « Scho-Ka-Kola », était enrichi à l'époque, à la Pervitin[33]. Le but recherché était de diminuer l'anxiété et d'augmenter la puissance et la concentration chez les soldats et les pilotes ; de plus, les soldats pouvaient rester éveillés pendant plus de 24 heures[34]. Entre avril et , la Wehrmacht et la Luftwaffe ont utilisé plus de 35 millions de comprimés de Pervitin essentiellement pour les soldats spécialisés (aviateurs, tankistes)[35],[36].

Le , Leonardo Conti, le chef de la santé du Reich, obtient la classification de la Pervitin parmi les produits définis par la « loi du Reich sur les opiacés (de) ». Il condamne l’usage privé de la Pervitin mais ne remet pas en cause son utilisation à des fins militaires. Cette modification de législation rendit la Pervitin disponible seulement sous prescription, la loi du Reich sur les opiacés ne s'appliquant pas aux forces militaires[37]. Cela n'en a pas réduit l'utilisation de manière significative car les médecins continuèrent à délivrer les prescriptions, à une cadence élevée.

À partir de 1943, la production de Pervitin devient insuffisante pour répondre à la demande, et par exemple le soldat Heinrich Boell, futur écrivain allemand, écrivit, « en manque » à sa famille, pour en obtenir à titre personnel : la Pervitin continue en effet à être disponible en pharmacie, jusque dans les dernières semaines du conflit[38].

Le , à Kiel, le vice-amiral Hellmuth Heye réclame une pilule plus efficace, qui « peut stimuler les soldats et en même temps augmenter leur estime de soi. » Le pharmacologue Gerhard Orzechowski, présente une pilule nommée « D-IX ». Elle contient un cocktail de cinq milligrammes de cocaïne, trois miligrammes de Pervitin et cinq milligrammes d'Eudokal, un antidouleur puissant à base de thébaïne. Les essais ont lieu sur les prisonniers du camp de concentration de Sachsenhausen à partir de . Ces pilules seront avalées, en particulier, par les équipages des « torpilles humaines Neger (en) » et des sous-marins de poche « Biber (Castor) » et « Seehund (Phoque) ». La capitulation, le des forces nazies du Danemark, des Pays-Bas et du Nord de l'Allemagne, stoppera le développement de cette véritable bombe chimique[39].

Usage pour fuir la RDA

Après une préparation physique intense, effectuée discrètement pendant deux ans, le , à Kühlungsborn, alors en République démocratique allemande, Peter Döbler, médecin de 31 ans et excellent nageur, rejoint à la nage le phare Staberhuk (de), sur l’île de Fehmarn, distante de 48 kilomètres, de l’autre côté du rideau de fer. Il atteint son objectif après une traversée en haute mer, effectuée en 25 heures, sans boire ni manger, aidé seulement par plusieurs prises espacées de comprimés de méthamphétamine, et de quelques barres de chocolat[40],[41].

Usage sportif

En 1953, l'alpiniste autrichien Hermann Buhl a utilisé de la Pervitine, sur les conseils du médecin de l'expédition, pour sa première ascension du Nanga Parbat[42].

En , une enquête allemande a révélé que la victoire de la République Fédérale d'Allemagne lors de la coupe du monde de football de 1954 était imméritée, car l'équipe allemande s'était dopée à la Pervitine[43],[44],[45],[46].

Usage détourné et récréatif

La méthamphétamine est utilisée pour le dopage[47]. « Drogue de travail », elle a été utilisée par des routiers pour rester éveillés pendant leurs longs trajets. Elle est répertoriée par la convention sur les substances psychotropes de 1971.

En 2005, le Canada a augmenté la peine maximale encourue pour la production et la distribution de méthamphétamine, la faisant passer de dix ans à la prison à vie, et classant la méthamphétamine au même rang que la cocaïne et l'héroïne.

La méthamphétamine est généralement fumée sous sa forme cristalline, ou ingérée sous forme de pilules. Les usagers-injecteurs liquéfient les cristaux avec de l'eau pour pratiquer l'injection[5].

Aspects économiques

En Océanie

Selon un chercheur néo-zélandais, dix pour cent de la production mondiale proviendrait d'Australie et de Nouvelle-Zélande, même si la majorité de la méthamphétamine est toujours produite en Asie[48] (chiffres de 2006).

En Asie

En Birmanie d'après les ouvrages de Pierre-Arnaud Chouvy, 800 millions de pilules de méthamphétamine ont été produites en 2002, dont une partie non négligeable est consommée en Asie du Sud-Est. Et ce, pour des laboratoires qui ont dû être implantés vers 1993.

Cette production et le trafic qui en découle sont situés près de la frontière avec la Thaïlande qui subit les effets de la consommation parmi ses habitants.

Racémate de méthamphétamine : le ya ba (yaaba, yaa baa) aussi appelé « médicament qui rend fou » (crazy medicine) est la méthamphétamine produite dans le Triangle d'or, associée à de la caféine, et très populaire en Orient[5].

À la frontière de la Thaïlande et du Laos, le principal producteur serait une milice ethnique et indépendante alliée à la junte militaire birmane, la United Wa State Army (UWSA ou « Armée unie de l'État de Wa »)[5] qui contrôle une partie de la province de l'État Shan. D'après les spécialistes de la drogue dans le monde, cette armée serait la plus structurée et puissante des producteurs de drogues (près de 30 000 hommes). Cette armée est contrôlée par le frère aîné de Bao You-Xiang's, Bao You-Yi[49],[50]. Depuis une dizaine d'années, en raison de son tarif très faible et de sa rentabilité pour les trafiquants, cette drogue fait des dégâts de plus en plus importants sur la population thaïlandaise, laotienne et sur les jeunes touristes étrangers[51]. Cependant en Thaïlande, en juin 2016, le Conseil national pour la paix et le maintien de l'ordre, junte militaire au pouvoir depuis le coup d’État du 22 mai 2014, envisage de dépénaliser l'usage du Ya Ba dans le pays[52],[53].

Selon des témoignages de réfugiés nord-coréens, la Corée du Nord ferait face à une augmentation rapide de la consommation de méthamphétamine depuis 2007. Près de 50 % de la population nord-coréenne adulte en consommerait, du moins dans les régions frontalières avec la Chine, selon une étude de 2013[54]. La drogue, autrefois produite par le régime afin d'être vendue à l'étranger, serait désormais fabriquée par des laboratoires clandestins qui ciblent la consommation interne[55].

Dénominations

Aux États-Unis, elle est aussi appelée meth, crystal meth, ice ou encore Tina. En Thaïlande, où elle est présentée sous forme de cachets colorés et sucrés, elle est nommée yaa baa, le « médicament qui rend fou ». La méthamphétamine et son chlorhydrate (sel de l'amine avec le chlorure d'hydrogène, HCl) ont par ailleurs de très nombreuses dénominations[56]. Au Japon, à Hong Kong, aux Philippines, en Malaisie et en Indonésie, elle est connue sous l'appellation shabu. La méthamphétamine a également été commercialisée sous diverses formes dont le Desoxyn, qui se présente sous forme de comprimés colorés et sucrés.

La méthamphétamine est également désignée au Canada sous les noms de 222, beurre d'arachide, chalk, chicken feed, crank, glass, hawaiian salt, high speed, jib, Kool-Aid, kryptonite, peach, pinotte, rock candy, sketch, soiks, spooch, stove top, tweak et zip[57].

Dans les médias

De 2008 à 2013, la série Breaking Bad fait de la méthamphétamine l'un des éléments les plus importants de la série en centrant une partie de l'intrigue autour de sa production et de sa distribution.

Notes et références

Notes

  1. Philopon : baptisé ainsi, parce qu’en grec ancien, cela signifie « qui aime le travail »

Références

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  4. Le Plan d’intervention sur la méthamphétamine (crystal meth)et les autres drogues de synthèse. Gouvernement canadien, 2006
  5. a b c d e f g h i j k l et m Michel Hautefeuille, Dan Véléa, Les drogues de synthèse, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », (ISBN 2-13-052059-6)
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  11. From issue 1975 of New Scientist magazine, 29 April 1995, page 5
  12. Images de toiles faites par des araignées exposées à trois toxines (marijuana, caféine, benzédrine)
  13. (en) Peter N.Witt & Jerome S. Rovner, Spider Communication: Mechanisms and Ecological Significance, Princeton University Press, 1982.
  14. Autres illustrations (toiles tissées par des araignées exposées à du LSD, de la mescaline, du haschisch, de la caféine)
  15. Paul Hillard, spécialiste araignée au Natural History Museum de Londres : « It appears that one of the most telling measures of toxicity is a decrease, in comparison with a normal web, of the numbers of completed sides [of a web]; the greater the toxicity, the more sides the spider fails to complete » [Lien mort]
  16. Radio Praha - Problème récurrent de la Pervitine en République Tchèque, sur le site radio.cz, consulté le 29 mars 2015
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  47. Source dopage
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  49. https://www.courrierinternational.com/article/2005/08/25/bao-youxiang-seigneur-de-la-drogue
  50. http://articles.janes.com/articles/Janes-World-Insurgency-and-Terrorism/United-Wa-State-Army-UWSA-Myanmar.html
  51. Chouvy et Meissonnie 2002.
  52. (en) Winn, Patrick (8 September 2016). "Thailand is moving closer to decriminalizing meth" Public Radio International (PRI).
  53. La Thaïlande envisage de décriminaliser l'usage de la méthamphétamine, sur le site 8e-etage.fr.
  54. (en) Andrei Lankov, Kim Seok-hyang, A New Face of North Korean Drug Use: Upsurge in Methamphetamine Abuse Across the Northern Areas of North Korea, 2013
  55. http://www.franceinfo.fr/monde/un-monde-d-info/coree-du-nord-50-de-la-population-consomme-de-la-metaamphetamine-1169947-2013-10-08
  56. PubChem : SID 271075
  57. « Méthamphétamine, Préoccupations liées à la santé », sur www.hc-sc.gc.ca (consulté le ) Santé Canada, 24 février 2009

Voir aussi

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Article connexe

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Pierre-Arnaud Chouvy et Joël Meissonnie, Institut de recherche sur l'Asie du Sud-Est contemporaine : Irasec, Yaa Baa. Production, trafic et consommation de méthamphétamine en Asie du Sud-Est continentale, L'Harmattan, (ISBN 2-7475-3267-4, OCLC 52386534, lire en ligne) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (en) Uncle Fester, Secrets of Methamphetamine Manufacture.

Filmographie

  • Spun, film de Jonas Akerlund, États-Unis, 2002
  • La Pilule de Göring. La fabuleuse histoire de la pervitine, film documentaire de Sönke et Bitar, Allemagne, 2010, 50 minutes
  • Breaking Bad, série, États-Unis, 2008 (saison 1), 2009, 2010, 2011, 2012, 2013 (saison 5).

Liens externes