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L'article en cours d'écriture: Hérodiade

Hérodias, par Paul Delaroche

Hérodiade ou Hérodias est une princesse juive, née dans les deux premières décennies avant notre ère.

Petite-fille d'Hérode le Grand par son père et descendante des Hasmonéens, elle est d'abord l'épouse d'un oncle dont l'identité est incertaine[1] avec lequel, suivant l'historiographe Flavius Josèphe, elle a pour enfant Salomé. Elle épouse ensuite Hérode Antipas, un autre de ses oncles, qui répudie la fille du roi de Pétra, avec laquelle il était marié jusque là, ce qui provoque un scandale parmi les Judéens et des tensions avec le royaume nabatéen.

Selon les évangiles attribués à Marc et à Matthieu, c'est elle qui demande et obtient par l'intermédiaire de sa fille, qui n'est pas nommée, l'exécution de Jean le Baptiste.

Déconsidéré auprès de Caligula par une machination d'Agrippa, Hérode Antipas est déchu, banni et exilé dans le sud des Gaules. Bien que l'empereur offre à Hérodiade la possibilité de retourner en Palestine pour vivre à la cour de son frère, elle préfère accompagner son mari dans son exil, probablement à Lugdunum Convenarum en 39 ap. J.-C., où l'histoire perd sa trace.

Biographie[modifier | modifier le code]

Petite-fille d'Hérode le Grand par son père, Aristobule IV, et descendante des Hasmonéens, elle avait trois frères, Hérode de Chalcis, Hérode Agrippa Ier, qui vont tous deux être rois et Aristobule le mineur[2]. Elle avait aussi une sœur Mariamme IV.

En 29 av. J.-C., alors qu'elle n'est pas encore née, Hérode le Grand a fait tuer sa grand-mère, Mariamne l'Hasmonéenne, qui était son épouse la plus prestigieuse. En 7 av. J.-C., alors qu'elle a moins de dix ans, Aristobule son père a été exécuté sur ordre de son grand-père Hérode le Grand[2]. Les intrigues de palais et notamment les propos d'Antipater, un autre fils qu'Hérode a eu avec Doris, ont convaincu le roi de Judée que les deux fils qu'il avait eus avec Mariamne l'Hasmonéenne complotaient contre lui. Il les a fait jeter en prison, puis exécuter[2]. Le grand-père d'Hérodiade a donc fait tuer, son père, son oncle et sa grand-mère, mais aussi un grand nombre d'autres membres de la famille hasmonéenne.

Premier mariage[modifier | modifier le code]

Cependant, Hérode le Grand s'est occupé de l'éducation des orphelins[2]. Il a notamment décidé du mariage d'Hérodiade, dont est issue une fille, Salomé. Toutefois, l'identification du premier époux d'Hérodiade pose problème[3]. En effet la mention dans les évangiles selon Marc et Matthieu qu'Hérodiade est « la femme de Philippe » a longtemps fait confondre son mari avec le tétrarque Philippe, qui est en apparence le seul Hérodien de ce nom[4], évoqué dans le second prologue de l'évangile selon Luc et qui chez Flavius Josèphe est celui qui vient de mourir lorsque Antipas propose le mariage à Hérodiade[5].

Le premier mari d'Hérodiade s'appelait-il Philippe ?[modifier | modifier le code]

Hérode II, fils d'Hérode était le premier mari d'Hérodiade[6],[7],[8], et parce que les évangiles selon Marc et Matthieu précisent que Hérodiade a été mariée à Philippe, certains spécialistes estiment que son nom a effectivement été Hérode Philippe. Ceci est toutefois contesté par de nombreux chercheurs, qui pensent que l'un des auteurs que l'on regroupe sous le nom de Marc s'est simplement trompé[1]. Une hypothèse qui s’appuie sur le fait que l'Évangile selon Luc, — plus tardif et qui, selon l'avis le plus répandu, est basé sur une version de l'Évangile selon Marc — ne reprend pas ce nom de Philippe[7],[8],[9]. Pour Christian-Georges Schwentzel, les auteurs des évangiles ont pu confondre Hérode, fils de Mariamne II, et Philippe, d'autant plus facilement que si Flavius Josèphe a raison, ce dernier était l'époux de Salomé[6].

D'autres auteurs, font remarquer qu'il pouvait très bien s'appeler aussi Philippe, mais que pour des commodités de rédaction, Flavius Josèphe ne l'appelle jamais de ce nom. Selon Christian-Georges Schwentzel, c'est la raison pour laquelle « un certain nombre d'ouvrages et d'éditions du Nouveau Testament nomment arbitrairement le personnage « Hérode Philippe », précisant qu'il ne faut pas le confondre avec Philippe le tétrarque[4]. »

Parce qu'il était le petit-fils du grand prêtre Simon Boëthus, les historiens modernes l'appellent parfois « Hérode Boëthus », mais il n'y a aucune preuve qu'il ait effectivement été appelé ainsi au cours de sa vie[10].

Le premier mari d'Hérodiade n'était pas le tétrarque Philippe[modifier | modifier le code]

De nombreux auteurs, rapportant la tradition chrétienne ou influencés par elle, indiquent que le premier mari d'Hérodiade serait Hérode Philippe, le tétrarque de Trachonitide mort en 34. Cette affirmation semble soutenue par les mentions des évangiles selon Marc et Matthieu qui indiquent qu'Hérodiade est « la femme de Philippe »[5]. Toutefois selon Flavius Josèphe, celui qui se marie avec Hérodiade est un fils d'Hérode le Grand[1]. Par exemple au moment où Antipas va proposer le mariage à Hérodiade, Flavius Josèphe écrit:

« Partant pour Rome, il descendit chez Hérode, son frère, fils d'une autre mère, car il était né de la fille du grand pontife Simon[S 1]. »

Cet « Hérode, fils d'Hérode et de la fille du grand pontife Simon », qui n'est jamais appelé « Hérode Philippe » chez Flavius Josèphe, a été complètement déshérité par Hérode le Grand, un an environ avant de mourir[6],[7],[8], (4 av. J.-C.)[11] (poussant Hérodiade et Hérode à vivre comme de « simples particuliers »[12]). Chez Flavius Josèphe, le fils d'Hérode le Grand qui devient tétrarque de Batanée et de Trachonitide et qui se prénomme en effet Philippe[1], a pour mère la cinquième épouse d'Hérode, Cléopâtre de Jérusalem[13] et pas Mariamne II, fille de Simon Boëthos. Il a pour épouse Salomé, la fille d'Hérodiade et non pas sa mère[1],[4]. De ce mariage aucun enfant ne naît, ce qui est cohérent avec la mention de Flavius Josèphe selon laquelle Philippe le tétrarque est « mort sans enfant ». Selon Christian-Georges Schwentzel, Salomé était peut-être trop jeune pour avoir des enfants, elle ne devait guère être âgée de plus de onze ou douze ans, à la mort de son premier époux[14]. Toutefois pour Étienne Trocmé, Salomé pourrait avoir une vingtaine d'années au moment des faits[15].

Pour Nikkos Kokkinos « l'obstination de nombreux théologiens, à se référer à Hérode II comme « Hérode Philippe » est sans valeur[5] ». Selon lui :

  • « Hérode Philippe Ier » est mieux identifié par le nom « Hérode II » ou « Hérode, fils d'Hérode » ;
  • « Hérode Philippe II » est mieux identifié sous le nom de « Philippe le tétrarque »[16].

Second mariage[modifier | modifier le code]

Le partage du royaume d'Hérode Ier le Grand:
  • Territoires sous l'autorité d'Hérode Antipas
  • Territoires sous l'autorité de Philippe le Tétrarque
  • Salomé Ire (villes de Javneh, Azotas, Phaesalis)
  • Territoires sous l'autorité d'Hérode Archélaos, puis à partir de l'an 6, province romaine de Judée
  • Province romaine de Syrie
  • Citées autonomes (Decapolis)
  • Après la mort de Philippe le Tétrarque[17] en 34[14], son re-mariage avec Hérode Antipas est conditionné par la répudiation de la première épouse du tétrarque de Galilée, la fille d'Arétas IV, le roi de Pétra.

    En effet, pour être nommé à la tête de la tétrarchie de Philippe par l'empereur, Antipas a imaginé conforter sa position en se mariant avec Hérodiade[18]. « Il se dit qu'un mariage avec Hérodiade pourrait renforcer sa prétention à obtenir un jour le titre royal de la part de l'empereur[19]. » « Partant pour Rome », Antipas passe proposer le mariage à Hérodiade, ce qu'elle s'empresse d'accepter[20],[17]. Cela implique qu'elle se sépare de son mari encore vivant[21]. Ils conviennent de leur cohabitation dès son retour de Rome[17] et « qu'il répudierait la fille d'Arétas », avec laquelle Antipas était marié[S 1],[22].

    La manœuvre semble habile car Hérodiade est une descendante des Hasmonéens et la sœur du futur Hérode Agrippa Ier[2].

    Neutralisation d'Agrippa Ier[modifier | modifier le code]

    Hérode Agrippa, un Hasmonéen, est en effet un possible obstacle aux ambitions royales d'Antipas et Hérodiade. Il a été élevé à Rome avec les enfants de la famille impériale dont le futur empereur, Claude, ainsi que Drusus, le jeune fils de Tibère, dont il devient l'ami intime[2]. Il a vécu très longtemps dans la capitale de l'empire, et il connaît personnellement presque tous les membres de la famille impériale[23]. Il est soutenu par Antonia Minor, la belle-sœur de Tibère et la mère du futur empereur Claude qui était l'ami et la protectrice de sa mère Bérénice, qui l'a accompagné à Rome et aussi par l'impératrice Livie, qui était l'amie de sa grand-mère[23].

    Mais Agrippa s'est ruiné dans la vie luxueuse de Rome[24]. Rentré en Palestine, « il se retira dans un fort à Malatha d'Idumée »[24] et pense même « à se tuer »[S 2]. Toutefois, sa femme Cypros va s'entendre avec Hérodiade[24]. En bonne sœur, mais peut-être avec des arrières-pensées, Hérodiade va profiter de son influence sur Antipas, pour que celui-ci donne à Agrippa une fonction rémunérée[24].

    « [Antipas et Hérodiade] firent venir Agrippa, lui assignèrent comme résidence Tibériade avec une somme limitée pour vivre et l'honorèrent des fonctions d'agoranome (inspecteur des marchés) de Tibériade[S 2],[25]. »

    Répudiation[modifier | modifier le code]

    Toutefois, pendant le séjour d'Antipas à Rome, les informateurs, clients ou ambassadeurs d'Arétas IV ont dû avoir vent du projet de mariage[21], qui brise l'alliance diplomatique qui avait été probablement arrangée par l'empereur Auguste. Arétas construit probablement des alliances avec les grandes familles de l'ancienne tétrarchie de Philippe[réf. nécessaire]. Selon Ilaria Ramelli, plusieurs sources en syriaque et en arménien mentionnent que le roi Abgar V d'Édesse envoie des auxiliaires pour se joindre aux forces du roi de Pétra[26][réf. incomplète]. Pour cette préparation, Arétas profite du fait que les Romains sont engagés dans un combat contre les Parthes et leur roi Artaban III[27],[28],[29][non neutre].

    Lorsque vers 34[27], Hérode Antipas rentre de Rome[non neutre], tout est prêt. Phasaelis, sa femme, informée de « son accord avec Hérodiade », lui demande « avant qu'il eût découvert qu'elle savait tout » de l'envoyer à Machaero au sud de la Pérée, « sur les confins du territoire d'Arétas et de celui d'Antipas, sans rien dévoiler de ses intentions[S 1]. »

    « Hérode l'y envoya, supposant que sa femme ne se doutait de rien. Mais elle, qui avait envoyé quelque temps auparavant des émissaires à Machaero, lieu dépendant alors de son père, y trouva préparé par le commandant tout ce qui était nécessaire à son voyage. À peine y fut-elle arrivée qu'elle se hâta de gagner l'Arabie, en se faisant escorter par les commandants de postes successifs ; elle arriva aussi vite que possible chez son père et lui révéla les intentions d'Hérode[S 1],[30]. »

    Critique du second mariage[modifier | modifier le code]

    Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste (1607), par Le Caravage.

    Le projet de mariage est donc révélé et « Jean surnommé Baptiste » rassemble un grand nombre de gens autour de lui « qui sont très exaltés en l'entendant parler[S 3] ». Selon l'Évangile attribué à Marc, il disait à Hérode Antipas : «  Il ne t'est pas permis d'avoir la femme de ton frère[S 4] ». Cette union choquait doublement « en raison de l'interdiction légale du mariage avec la femme de son frère (Lév. 18, 16; 20, 21), que Jean-Baptiste rappelait sans ménagement[1] » et en raison du viol de la règle qui interdisait à une femme juive de répudier son mari, ce que la loi romaine permettait[31].

    « Hérode craignait qu'une telle faculté de persuader ne suscitât une révolte, la foule semblant prête à suivre en tout, les conseils de cet homme. Il aima donc mieux s'emparer de lui avant que quelque trouble se fût produit à son sujet, que d'avoir à se repentir plus tard, si un mouvement avait lieu, de s'être exposé à des périls. À cause de ces soupçons d'Hérode, Jean fut envoyé à Machaero, la forteresse dont nous avons parlé plus haut, et y fut tué [vers 28[32]][S 3],[33]. »

    Selon l'évangile attribué à Marc (VI:14-29), Hérode (dont on suppose qu'il s'agit d'Hérode Antipas, malgré le titre de « roi » que lui donne l'évangéliste[1]), excédé par les critiques au sujet de son mariage, fait arrêter Jean et « le fait lier en prison[S 5] ». Sa femme Hérodiade voulait faire tuer Jean mais Hérode Antipas le protégeait, car il le « connaissait pour un homme juste et saint[S 6] » et « l'écoutait avec plaisir[S 6] ». Cependant lors de la fête donnée pour son anniversaire, la fille d'Hérodiade dansa et « elle plut à Hérode et à ses convives[S 7] ». « Le roi » lui dit : « Demande-moi ce que tu voudras… Ce que tu me demanderas, je te le donnerai, fût-ce la moitié de mon royaume »[34]. La fille d'Hérodiade demanda pour sa mère la tête de Jean Baptiste présentée sur un plateau. Hérode, fort attristé, envoya cependant un garde décapiter Jean dans sa prison, placer sa tête sur un plateau et la présenter à la jeune danseuse qui l'offrit à sa mère Hérodiade[35]. Dans les évangiles, le nom de la fille d'Hérodiade qui se livre à la danse n'est pas précisé. La tradition retient le nom de Salomé[N 1]. Chez les deux évangélistes, c'est Hérodiade qui est présentée comme la vraie coupable, à la fois de l'emprisonnement du Baptiste et de sa mise à mort, alors que Flavius Josèphe ne parle de rien de semblable, même s'il évoque l'influence qu'Hérodiade a sur son mari[36].

    Rien dans cette anecdote des évangiles attribués à Marc et à Matthieu n'est historiquement impossible, mais elle est isolée, présente les traits d'une légende populaire et est inconnue de l'historien Flavius Josèphe.[réf. nécessaire]

    Défaite d'Antipas[modifier | modifier le code]

    Ruines de la cité fortifiée de Gamala, enjeu de la guerre entre Arétas IV et Hérode Antipas (on entrevoit au fond, le lac de Tibériade.)

    « Arétas chercha un prétexte d'hostilités dans une contestation au sujet des frontières du territoire de Gamala. Tous deux réunirent leur armée en vue de la guerre et y envoyèrent à leur place des généraux. Une bataille eut lieu et toute l'armée d'Hérode fut taillée en pièces à cause de la trahison de transfuges qui, tout en appartenant à la tétrarchie de Philippe, étaient au service d'Hérode (Antipas)[S 8]. »

    Les deux rois entretenaient un litige sur des questions frontalières, mais Arétas IV a évité toute action militaire tant qu'Antipas était marié à sa fille[S 9]. Une fois que sa fille a été rejetée, Arétas n'était plus soumis à la moindre obligation d'éviter la guerre et a pu par conséquent, conduire son armée contre Antipas[27]. Cette bataille intervient en 36[27],[29], probablement en automne, alors que les Romains et Lucius Vitellius sont engagés dans un affrontement décisif contre les Parthes et leur roi Artaban III[27]. La défaite d'Antipas est, selon Flavius Josèphe[S 10], considérée par le peuple[37] comme une « juste vengeance de Jean surnommé Baptiste[S 8] », une vengeance divine dont Arétas IV n'aurait été que l'instrument[21].

    Quelques mois après, Lucius Vitellius renvoie Ponce Pilate par une décision sans appel[38],[39] « pour qu'il s'explique auprès de l'empereur sur ce dont l'accusaient les Juifs», après une grosse faute de sa part. Il démet aussi le grand prêtre Caïphe, par trop lié à Pilate[39], puis à nouveau le grand-prêtre Jonathas qu'il venait pourtant de nommer[40],[41],[N 2].

    Selon les évangiles, deux autres événements d'importance avaient compliqué la situation. Ponce Pilate a provoqué une quasi-émeute à Jérusalem en voulant exécuter « un brigand », c'est-à-dire un membre du mouvement Galiléen proche des Zélotes[42], appelé Jésus Barabbas. La foule aurait bruyamment manifesté aux cris de « libérez Barabbas » et aurait obtenu sa libération. Un événement tellement exceptionnel que sa véracité a été mise en doute[43],[N 3]. D'autre-part, il a fait crucifier Jésus de Nazareth[44] pour un motif qui semble être : « rébellion politique »[45] ou pour sa prétention à la royauté[46].

    En apprenant la destruction de l'armée d'Antipas, Tibère « irrité de l'incursion d'Arétas », avait ordonné au proconsul de Syrie, Lucius Vitellius, de faire la guerre au roi Arétas IV et « de le ramener enchaîné, s'il le prenait vivant, ou d'envoyer sa tête s'il était tué[S 8] »[21],[23]. Le légat de Syrie fit donc « des préparatifs de guerre contre Arétas » et se « mit à la tête de deux légions, de toutes les troupes légères et de la cavalerie qui y étaient attachées, guidé par les rois soumis aux Romains[S 11] ». Il se trouvait donc à Jérusalem en cette fête de Pâque 37 et les deux légions qui l'accompagnait étaient dans la grande plaine[S 11]. Toutefois, quatre jours après la fin des fêtes, la nouvelle de la mort de Tibère est parvenue. Vitellius a alors « fait jurer par le peuple fidélité à Caligula », mais a suspendu son offensive contre le royaume de Pétra[21],[23].

    Hérode Agrippa le frère d'Hérodiade, devient roi[modifier | modifier le code]

    Pièce de monnaie frappée par Hérode Agrippa Ier.

    Pendant ce temps Agrippa, le frère d'Hérodiade, était parvenu à retrouver son indépendance et était attiré par Rome et les relations qu'il y avait tissées. Agrippa est bien décidé à se rendre à Rome, « pour accuser le tétrarque » Hérode Antipas auprès de Tibère, afin d'essayer de prendre son domaine[47]. Bien que perclus de dettes, il trouve les soutiens nécessaires, d'abord pour partir de Galilée[24] (printemps 36[48]), puis à Alexandrie pour retourner à Rome et à nouveau partager la vie de ses puissants amis. Alexandre Lysimaque, un haut fonctionnaire juif d'Alexandrie, frère de Philon d'Alexandrie, lui prête l'argent nécessaire[24].

    Arrivé à Rome au printemps 36[49], Agrippa est au début bien accueilli par Tibère, mais il tombe une première fois en disgrâce[49]. C'est Antonia Minor, qui, par son entremise, lui permet d'être réhabilité. Agrippa devint aussi l’ami intime de Caïus Caligula, un des deux héritiers présomptifs[24],. Mais brutalement il fut jeté dans les fers, parce qu’un jour, voulant flatter Caligula, il lui échappa de dire : « Ah ! si Tibère s’en allait bientôt et laissait la couronne à plus digne que lui ! », ce qu'un de ses esclaves rapporte à Tibère[49],[24]. Pour Gilbert Picard, c'est parce qu'Agrippa avait été évincé de ses prétentions à obtenir la tétrarchie d'Antipas qu'il se serait mis à comploter contre Tibère[47]. Agrippa reste en prison jusqu’à la mort de Tibère, survenue six mois après[24] (16 mars 37).

    L’avènement au trône de son ami Caligula relança la fortune d’Agrippa. Le nouvel empereur le tira de prison[50] et lui octroya, outre le titre de roi, les territoires de Philippe[49].

    Destitution d'Antipas et exil en Gaule[modifier | modifier le code]

    Saint-Bertrand-de-Comminges : les ruines antiques (thermes du forum) et la cathédrale médiévale.

    Agrippa rentre dans ses territoires en été 38. Jalouse de voir son frère élevé à la dignité royale, elle pousse son mari Hérode Antipas à demander à l'empereur Caligula qu'il lui accorde le titre de roi[50]. Mais Antipas se méfie en raison des excellents rapports qu'entretiennent Agrippa et Caligula. Il finit cependant par céder aux demandes insistantes de sa femme et part pour Rome en 39[50]. Informé de ce voyage, Agrippa dépêche à Rome son plus fidèle affranchi[N 4], porteur d'une lettre pour Caligula[50]. Il y accuse Antipas de fomenter un complot avec les Parthes et d'avoir accumulé sans le dire à l'empereur des stocks d'armes[50] dans ses arsenaux de Tibériade. La seconde accusation est vraie, mais la première est probablement fausse[50]. Pour autant Caligula déchoit, bannit et exile Hérode Antipas dans le sud des Gaules (39 ap. J.-C.)[50]. Agrippa reçoit les territoires d'Antipas, la Galilée et la Pérée, ainsi que tous les biens confisqués au tétrarque et à son épouse[50].

    Par respect pour son frère, l'empereur offre à Hérodiade la possibilité de retourner en Palestine pour vivre à la cour d'Agrippa[50], en y conservant sa fortune. Mais dans un ultime élan de noblesse ou d'orgueil[50], ou peut-être parce qu'elle n'a pas confiance en son frère, elle préfère accompagner son mari dans son exil[51]. Dans les Antiquités judaïques, Flavius Josèphe indique qu'Antipas fut banni à « Lugdunum »[S 12], mais dans la Guerre des Juifs, il situe ce bannissement en Hispanie[S 13]. Il est admis généralement qu'il s'agit alors de Lugdunum Convenarum (actuelle Saint-Bertrand-de-Comminges)[50], située près de la frontière espagnole (en Haute-Garonne) et pas l'actuelle ville de Lyon[52],[N 5].

    C'est là que l'histoire perd la trace d'Hérodiade.

    Arbre généalogique[modifier | modifier le code]

     
     
     
    Hérode le Grand
     
     
     
    Mariamne l'Hasmonéenne
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
    Bérénice, fille de Salomé, sœur d'Hérode le Grand
     
    Aristobule IV
     
    Alexandre
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
    Hérode de Chalcis
     
    Hérode Agrippa Ier
     
    Aristobule le mineur
     
    Mariamne
     
    Hérodiade


    • L'ordre des enfants d'Aristobule IV et Bérénice est arbitraire.

    Légendes et littérature médiévales[modifier | modifier le code]

    Au Moyen Âge en Europe, une croyance largement répandue tenait Hérodiade pour être le chef d'un culte surnaturel supposé de sorcières, synonyme de Diane, Holda et Abundia (en)[53] (voir Culte d'Hérodiade (en)). Selon Alexandre Najjar, elle serait « condamnée à errer chaque nuit dans les bois depuis minuit jusqu'au chant du coq[54]. »

    Selon Bernard Duhourcau, Hérodiade apparaît dans diverses légendes pyrénéennes comme un personnage maléfique[55][réf. incomplète]. La localisation de ces légendes pourrait-être en rapport avec son lieu d'exil qui est probablement Lugdunum Convenarum (actuelle Saint-Bertrand-de-Comminges).

    Hérodiade dans les arts[modifier | modifier le code]

    Littérature[modifier | modifier le code]

    Musique[modifier | modifier le code]

    Astronomie[modifier | modifier le code]

    L'astéroïde (546) Herodias a été baptisé ainsi en référence à Hérodiade et (562) Salome en référence à sa fille[56].

    Notes et références[modifier | modifier le code]

    Notes[modifier | modifier le code]

    1. Pour certains spécialistes comme Étienne Trocmé ou V. Taylor, c'est l'identification même de Salomé qui pose problème, puisqu'ils interprètent le texte en grec de l'évangile selon Marc comme parlant peut-être d'une fille portant le même nom que sa mère, Hérodiade. Cf. Étienne Trocmé, op. cit., p. 175 [lire sur Google livres] & (en) V. Taylor, The gospel according to St Mark, 1966 (2e édition), Londres, Macmillan, p. 310s.
    2. Selon Jean-Pierre Lémonon, la destitution de Caïphe aurait eu lieu à la Pâque 37, lors du passage du légat de Syrie Lucius Vitellius à Jérusalem(cf. Lémonon, Ponce Pilate, p.  224-225, extrait en ligne). Selon E. M. Smallwood, c'est le grand-prêtre Jonathas que Vittellius démet lors de ce passage, alors qu'il venait pourtant de le nommer en remplacement de Caïphe (cf. (en) E. M. Smallwood, The dismissal of Pontius Pilate, p. 12-21). Pour Jean-Pierre Lémonon, ce second changement de grand-prêtre n'intervient que lors de la fête de Pentecôte, sept semaines plus tard (p.  224-225). Il y a eu de toutes façons deux révocations de grand-prêtres extrêmement rapprochées. Le nouveau grand-prêtre est Théophile, frère de Jonathas, tous deux sont des fils d'Hanan ben Seth, dont Caïphe est le gendre.
    3. Hyam Maccoby ainsi que d'autres exégètes soutiennent que Bar Abba, est en réalité une construction fictive issue d'une dissociation de la personne de Jésus, et s'appuient sur l'étymologie « fils du père » (en araméen, bar = fils; Abba = père), cf Hyam Maccoby, L'exécuteur sacré, 1982, éd. Cerf.
    4. Flavius Josèphe appelle cet affranchi Fortunatus. Cf. Christian-Georges Schwentzel, op. cit., p. 227.
    5. Eusèbe de Césarée donne comme lieu d'exil, la ville de Vienne. Cf. Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique, livre I, XI [lire en ligne].

    Sources primaires[modifier | modifier le code]

    1. a b c et d Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, livre XVIII, V, 1 [lire en ligne].
    2. a et b Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, livre XVIII, VI, 2 [lire en ligne]. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « Ant. Jud. XVIII, VI, 2 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
    3. a et b Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, livre XVIII, V, 2 [lire en ligne].
    4. Nouveau Testament, Évangile selon Marc, 6, 18, cité par Christian-Georges Schwentzel, op. cit., p. 219.
    5. Nouveau Testament, Évangile selon Marc, VI, 17, cité par Christian-Georges Schwentzel, op. cit., p. 219.
    6. a et b Nouveau Testament, Évangile selon Marc, VI, 20, cité par Christian-Georges Schwentzel, op. cit., p. 219.
    7. Nouveau Testament, Évangile selon Marc, VI, 22, cité par Christian-Georges Schwentzel, op. cit., p. 220.
    8. a b et c Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Antiquités judaïques
    9. Cf. Jean Zonaras, Annales, 6:6., cité par (en) Nikkos Kokkinos, « Crucifixion in A.D. 36: The Keystone for Dating the Birth of Jesus », dans Jerry Vardaman et Edwin M. Yamauchi (dir.), Chronos, Kairos, Christos: Nativity and Chronological Studies Presented to Jack Finegan, Eisenbrauns, 1989 (ISBN 0-931464-50-1), p. 134.
    10. Flavius Josèphe, Antiquités judéennes, XVIII, 118, cité par S. C. Mimlouni, op. cit., 2012, p. 407
    11. a et b Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, Livre XVIII, V, 3.
    12. Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, XVIII, VII, 2 [lire en ligne].
    13. Flavius Josèphe, Guerre des Juifs, livre II, IX, 6 [lire en ligne].

    Références[modifier | modifier le code]

    1. a b c d e f et g Étienne Trocmé, L'évangile selon saint Marc, éd. Labor et Fides, Genève, 2000, p. 172 extrait en ligne
    2. a b c d e et f Christian-Georges Schwentzel, Hérode le Grand, Pygmalion, Paris, 2011 (ISBN 9782756404721), p. 225.
    3. Voir à ce propos Christian-Georges Schwentzel, op. cit., p. 219. Toutefois, ses travaux confirment qu'il s'agirait d'Hérode, fils d'Hérode le Grand et de Mariamne II, la fille de Simon Boethos.
    4. a b et c Christian-Georges Schwentzel, op. cit., p. 218.
    5. a b et c (en) Nikkos Kokkinos, The Herodian Dynasty: Origins, Role in Society and Eclipse, Sheffield Academic Press, Sheffield, coll. « Journal for the Study of the Pseudepigrapha Supplement Series », 1998 (ISBN 1850756902), p. 233.
    6. a b et c Christian-Georges Schwentzel, op. cit., p. 219.
    7. a b et c (en) Harold Hoehner (en), Herod Antipas: A Contemporary of Jesus Christ, Zondervan, 1983, p. 132-134.
    8. a b et c Voir aussi, par exemple : (en) E. Mary Smallwood, « Behind the New Testament », dans Greece & Rome, Second Series, vol. 17, n° 1 (avril 1970), p. 81-99
    9. Voir à ce sujet Nikkos Kokkinos, pour qui « l'obstination de nombreux théologiens, à se référer à Hérode II comme « Hérode Philippe » est sans valeur », cf. (en) Nikkos Kokkinos, The Herodian Dynasty [...], op. cit., p. 233.
    10. (en) Florence Morgan Gillman, Herodias: at home in that fox's den, Liturgical Press, 2003, p. 16.
    11. Christian-Georges Schwentzel, op. cit., p. 181.
    12. J. Ciecieląg estime toutefois que ce mariage est intervenu après la mort d'Hérode. Cf. (pl) J. Ciecieląg, Polityczne dziedzictwo Heroda Wielkiego, s. 132.
    13. Christian-Georges Schwentzel, op. cit., p. 213.
    14. a et b Christian-Georges Schwentzel, op. cit., p. 215.
    15. Étienne Trocmé, op. cit., p. 175 [lire sur Google livres].
    16. (en) Nikkos Kokkinos, The Herodian Dynasty [...], op. cit., p. 236–240.
    17. a b et c Christian-Georges Schwentzel, op. cit., p. 216.
    18. (en) Nikkos Kokkinos, The Herodian Dynasty [...], op. cit., p. 267-268.
    19. Christian-Georges Schwentzel, op. cit., p. 216-217.
    20. André Paul, « Hérodiade ou Hérodias (~17-39) », sur Encyclopædia Universalis (consulté le ).
    21. a b c d et e Christian-Georges Schwentzel, op. cit., p. 217.
    22. (en) Nikkos Kokkinos, « Crucifixion in A.D. 36: The Keystone for Dating the Birth of Jesus », dans Jerry Vardaman et Edwin M. Yamauchi (dir.), Chronos, Kairos, Christos: Nativity and Chronological Studies Presented to Jack Finegan, Eisenbrauns, 1989 (ISBN 0-931464-50-1), p. 133.
    23. a b c et d (en) E. Mary Smallwood, The Jews under Roman Rule, p. 187.
    24. a b c d e f g h et i Christian-Georges Schwentzel, op. cit., p. 226.
    25. Voir aussi : Christian-Georges Schwentzel, op. cit., p. 226.
    26. (en) Ilaria Ramelli, Possible Historical Traces in the Doctrina Addai, § n° 9.
    27. a b c d et e (en) Nikkos Kokkinos, « Crucifixion [...] », op. cit., p. 134.
    28. E. Mary Smallwood, The Jews [...], op. cit., p. 186.
    29. a et b (en) Gerd Theissen, The Gospels in Context : Social and Political History in the Synoptic Traditionéd, T&T Clark, 2004, p. 135.
    30. Voir aussi (en) Nikkos Kokkinos, « Crucifixion [...] », op. cit., p. 133-134.
    31. (en) E. Mary Smallwood, The Jews [...], op. cit., p. 185.
    32. Simon Claude Mimouni, Le judaïsme ancien du IVe avant notre ère au IIIe sièclede notre ère. Des prêtres aux rabbins, éd. p.u.f./Nouvelle Clio, 2012, p. 430. Suivant les synoptiques, Hérode Antipas prend Jésus de Nazareth pour Jean le Baptiste ressuscité ; cf. Simon Claude Mimouni, op. cit., p. 407
    33. Voir aussi : Christian-Georges Schwentzel, op. cit., p. 221.
    34. Dominique Casajus, citant Claudine Gauthier, Saint Jean et Salomé. Anthropologie du banquet d’Hérode, Tours, Éditions Lume, octobre-décembre 2009 [Lire en ligne sur Archives de sciences sociales des religions, n° 148].
    35. Christian-Georges Schwentzel, op. cit., p. 220.
    36. Christian-Georges Schwentzel, op. cit., p. 221.
    37. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Mimouni 2012, p.407
    38. Jean-Pierre Lémonon, Ponce Pilate, éd. Atelier, 2007, p.  223-225, extrait en ligne
    39. a et b Mireille Hadas-Lebel, Rome, la Judée et les Juifs, éd. Picard, 2009, p. 74. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « Hadas-Lebel 74 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
    40. (en) E. M. Smallwood, The dismissal of Pontius Pilate, JJS 5, 1954, p. 12-21.
    41. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Lémonon 224_225
    42. Cf. Jésus et les Zélotes, S. G. F. Brandon, University press, 1967, Manchester, p. 4s.
    43. Jésus contre Jésus, Gérard Mordillat, Jérôme Prieur, éd. Seuil, p. 241s.
    44. Cf. Christian-Georges Schwentzel, op. cit., p. 224.
    45. Paul Matteï, Le christianisme antique de Jésus à Constantin, éd. Armand Colin, 2008, p. 71.
    46. Jean-Pierre Lémonon, Ponce Pilate, éd. Atelier, 2007, p.  182, extrait en ligne
    47. a et b Gilbert Picard, « La date de naissance de Jésus du point de vue romain », dans Comptes-rendus des séances de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, 139 (3), 1995, p. 804 [lire sur Persée].
    48. (en) Nikkos Kokkinos, « Crucifixion [...] », op. cit., p. 143.
    49. a b c et d (en) E. Mary Smallwood, The Jews [...], op. cit., p. 189.
    50. a b c d e f g h i j et k Christian-Georges Schwentzel, op. cit., p. 227.
    51. Christian-Georges Schwentzel, op. cit., p. 228.
    52. Voir (pl) J. Ciecieląg, Polityczne dziedzictwo Heroda Wielkiego, s. 113.
    53. (en) Carlo Ginzburg, Ecstasies: Deciphering the witches' sabbath, London, Hutchinson Radius, (ISBN 978-0-09-174024-5)
    54. Alexandre Najjar, Saint Jean-Baptiste, Pygmalion, coll. « Chemins d'éternité », p. 94, note n° 3.
    55. Bernard Duhourcau, Guide des Pyrénées mystérieuses, Tchou, éd. 1985.
    56. (en) Lutz D. Schmadel, Dictionary of Minor Planet Names, vol. 1, éd. 2003, p. 57.

    Voir aussi[modifier | modifier le code]

    Articles connexes[modifier | modifier le code]

    Bibliographie[modifier | modifier le code]

    • (pl) Jerzy Ciecieląg (pl), Polityczne dziedzictwo Heroda Wielkiego. Palestyna w epoce rzymsko-herodiańskiej, Cracovie, 2002.
    • Heinrich Graetz, Histoire des Juifs, chapitre XV : « Les Hérodiens : Agrippa Ier ; Hérode II — (37-49) » [lire en ligne].
    • (en) Nikkos Kokkinos, The Herodian Dynasty: Origins, Role in Society and Eclipse, Sheffield Academic Press, Sheffield, coll. « Journal for the Study of the Pseudepigrapha Supplement Series », 1998 (ISBN 1850756902).
    • Christian-Georges Schwentzel, Hérode le Grand, Pygmalion, Paris, 2011 (ISBN 9782756404721).