Marc Le Fur

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Marc Le Fur
Illustration.
Marc Le Fur en 2015.
Fonctions
Député français
En fonction depuis le
(21 ans, 8 mois et 23 jours)
Élection 16 juin 2002
Réélection 17 juin 2007
17 juin 2012
18 juin 2017
19 juin 2022
Circonscription 3e des Côtes-d'Armor
Législature XIIe, XIIIe, XIVe, XVe et XVIe (Cinquième République)
Groupe politique UMP (2002-2015)
LR (depuis 2015)
Prédécesseur Didier Chouat

(4 ans et 19 jours)
Élection 28 mars 1993
Circonscription 3e des Côtes-d'Armor
Législature Xe (Cinquième République)
Groupe politique RPR
Prédécesseur Didier Chouat
Successeur Didier Chouat
Conseiller régional de Bretagne[1]
En fonction depuis le
(8 ans, 2 mois et 24 jours)
Élection 13 décembre 2015
Réélection 27 juin 2021
Circonscription Côtes-d'Armor
Président Jean-Yves Le Drian
Loïg Chesnais-Girard
Groupe politique LR

(6 ans et 13 jours)
Élection 15 mars 1998
Circonscription Côtes-d'Armor
Président Josselin de Rohan
Groupe politique RPR puis UMP
Vice-président de l'Assemblée nationale

(4 ans, 8 mois et 5 jours)
Président François de Rugy
Richard Ferrand
Législature XVe (Cinquième République)
Prédécesseur Danielle Brulebois

(4 ans, 11 mois et 24 jours)
Président Claude Bartolone
Législature XIVe (Cinquième République)
Successeur Danielle Brulebois

(4 ans, 11 mois et 23 jours)
Président Bernard Accoyer
Législature XIIIe (Cinquième République)
Conseiller général des Côtes-d'Armor

(14 ans et 4 jours)
Élection 18 mars 2001
Réélection 16 mars 2008
Circonscription Canton de Quintin
Président Claudy Lebreton
Groupe politique UMP
Prédécesseur Emmanuel Le Jean
Successeur Canton supprimé
Biographie
Date de naissance (67 ans)
Lieu de naissance Dakar (AOF)
Nationalité Française
Parti politique RPR, UMP, puis LR
Diplômé de IEP de Paris
ENA
Profession Haut fonctionnaire

Marc Le Fur, né le à Dakar (Sénégal), est un haut fonctionnaire et homme politique français. Membre du parti Les Républicains (LR), il est député des Côtes-d'Armor entre 1993 et 1997 et à nouveau depuis 2002.

Vice-président de l'Assemblée nationale de à avec de brèves intermèdes en 2012 et 2017[2], il est président du groupe droite et centre du conseil régional de Bretagne entre et .

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et études[modifier | modifier le code]

Marc Le Fur suit des études d'histoire et obtient une licence d'histoire. Il est diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris en 1978. Il est admis à l'École nationale d'administration, dont il sort en 1983 (promotion Solidarité)[3].

Parcours professionnel[modifier | modifier le code]

Il intègre le corps préfectoral, en qualité de sous-préfet, directeur de cabinet du préfet des Côtes-du-Nord. Un an plus tard, il devient directeur de cabinet du préfet de la Région Picardie à Amiens, avant d'intégrer le cabinet d'Édouard Balladur, ministre de l'Économie et des finances, entre 1986 et 1988[4]. En 1988, il quitte Bercy et rejoint le ministère de l'Intérieur, où il travaille à l'Inspection générale de l'administration. En 1990, il rentre dans la fonction publique territoriale, au poste de directeur général des services du conseil général des Deux-Sèvres[4], où il participera à la mise en œuvre des lois de décentralisation.

Après avoir été battu aux élections législatives de 1997, il devient Auditeur à la 51e promotion de l'Institut des hautes études de défense nationale puis rejoint l'Institut des hautes études de sécurité intérieure, qui regroupe des spécialistes de la sécurité, et s'occupe des dossiers de coopération internationale.

Parcours politique[modifier | modifier le code]

Marc Le Fur s'engage dans l'action politique en Bretagne après avoir été Directeur de cabinet du Préfet des Côtes d'Armor, dès 1984. Aux côtés de Bertrand Cousin, ancien député des Côtes-d'Armor, il anime le Club 89 du département[5].

En 1993, il est élu député de la troisième circonscription des Côtes-d'Armor[6]. Il se fait alors connaître comme l'un des spécialistes des questions agricoles à l'Assemblée nationale. En 1994, il est battu lors des élections cantonales dans le canton de Quintin. En 1997, à l'issue de la dissolution de l'Assemblée nationale, il perd son siège de député.

En 1998, il est élu conseiller régional de Bretagne sur la liste menée par Josselin de Rohan. En 2001, il se présente de nouveau aux élections cantonales dans le canton de Quintin et est élu. Il ne quittera son siège qu'en 2015 pour se présenter à la tête de la liste de la droite et du centre aux élections régionales en Bretagne.

En 2002, Marc Le Fur est à nouveau élu député de la 3e circonscription des Côtes-d'Armor où il sera réélu en 2007, 2012 puis 2017[6]. En 2007, Marc Le Fur est élu vice-président de l'Assemblée nationale, fonction qu'il occupe dès lors sans discontinuer. Il est membre de la commission des Finances où il est rapporteur spécial du budget de la police et de la gendarmerie de 2002 à 2007[7], puis du budget des préfectures au Ministère de l'Intérieur de 2007 à 2012. En tant que vice-président de l'Assemblée nationale, il est président de la délégation de la recevabilité des propositions de loi[8].

En 2015, tête de liste de la droite et du centre pour les élections régionales en Bretagne, il essuie un échec. Sa liste obtient moins de 30 % et 18 sièges[9], soit deux de moins que lors de l'exercice précédent, contre 51 % à la liste de gauche et 19 % au FN, lequel entre au conseil régional.

Le , Marc Le Fur est réélu député de la 3e circonscription des Côtes d'Armor avec 54,32  % des voix[10]. Il demeure membre de la commission des Finances. En , il est élu vice-président de l'Assemblée nationale[11].

Lors des élections législatives de 2022, il est réélu pour un sixième mandat, et un cinquième d'affilée, remportant le second tour avec 64,87 % des voix face au candidat de la Nupes Antoine Ravard[12],[13],[14]. Il s'agit de son meilleur score[15]. Il est candidat au poste de questeur de l’Assemblée face à Éric Ciotti en juillet 2023. Il obtient 13 votes, contre 47 pour son adversaire[16].

Au sein de la droite[modifier | modifier le code]

Lors de la Primaire française de la droite et du centre de 2016, il parraine la candidature de Hervé Mariton[17], puis se rallie à celle de François Fillon[18].

Il parraine Laurent Wauquiez pour le congrès des Républicains de 2017, lequel est élu président du parti à l'issue du scrutin[19].

Activité législative[modifier | modifier le code]

Questions sociétales[modifier | modifier le code]

Début 2013, il propose d'autoriser la célébration de mariages religieux sans qu'ils soient précédés de mariages civils[20].

Marc Le Fur et Christine Boutin lors de la « Manif pour tous » en janvier 2013.

Très en pointe dans la lutte contre le mariage homosexuel[21], il attire plusieurs fois l'attention des médias[22], notamment lorsqu'il diffuse sur Twitter une photo, largement reprise par la presse, légendée « mariage gay, adoption, GPA, PMA : ce député décide du sort de nos enfants… exigeons un référendum » et montrant le député de la majorité Thomas Thévenoud (PS) — et non Guillaume Bachelay contrairement à ce qui était dit sur le tweet — jouant au scrabble en ligne sur sa tablette, pendant les débats de l'Assemblée nationale[23]. Il déclare en 2012 que légaliser l'adoption pour les couples homosexuels reviendrait à dire que pour certains « l'enfant est simplement un produit de consommation » et que le gouvernement entend « imposer par la force » la loi. Dominique Bertinotti, ministre déléguée à la famille, considère que ces propos « n'honorent pas » le député et lui répond : « Au moment du PACS, vous annonciez la fin du monde. La fin du monde n'a pas eu lieu. »[24]. Il est sanctionné par la conférence des présidents de l'Assemblée nationale après les violences commises le lors du débat ouvrant le droit au mariage des couples homosexuels[25].

Sur la question de l'euthanasie, il est accusé d'obstruction parlementaire en avril 2021 car il a soumis, avec 4 autres députés LR (Xavier Breton, Patrick Hetzel, Julien Ravier et Frédéric Reiss), 2300 amendements (soit les trois quarts des amendements) à la proposition de loi sur la fin de vie défendue par le député Olivier Falorni, retardant les discussions et empêchant l'adoption du texte dans le temps imparti[26].

Monde agricole[modifier | modifier le code]

En 2022, en tant que député, il propose un amendement[27] au Projet de loi de finances (PLF) nº273 pour 2023, visant à modifier le code général des impôts de manière à exclure du bénéfice de la réduction d'impôt « les dons aux associations dont les adhérents sont reconnus coupables d'actes d'intrusion sur les propriétés privées agricoles et établissements industriels ou d'actes de violence vis-à-vis de professionnels », adopté le en Commission des finances par les députés[28],[29], il est finalement rejeté en séance publique[30].

Bretagne[modifier | modifier le code]

Il est l'auteur de l'amendement à l'origine de l'introduction des langues régionales dans la Constitution française dans l'article 75-1 de la Constitution.

Il est partisan du rattachement du département de la Loire-Atlantique à la région Bretagne, pour réunifier la Bretagne historique[31].

En octobre et , il s'oppose à l'instauration de l'écotaxe sur les transports routiers par poids-lourds. Il participe notamment à la manifestation organisée par le Mouvement des Bonnets rouges (« des vrais gens qui ne se sentent plus du tout entendus » selon lui) à Quimper le [32].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Père de cinq enfants d'un premier mariage[33], il est veuf à la suite du décès de son épouse Nathalie en 2009. Il se remarie le avec l'ambassadrice de France à Monaco Marine de Carné[34].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Président du groupe Les Républicains au conseil de 2015 à 2021. Successeur de Bernadette Malgorn, prédécesseur d'Isabelle Le Callennec.
  2. « Assemblée nationale : Danielle Brulebois perd sa vice-présidence au profit de Annie Genevard », sur France 3 Bourgogne-Franche-Comté, (consulté le )
  3. « Marc Le Fur - Biographie - Le Parisien », sur pratique.leparisien.fr (consulté le )
  4. a et b « Marc Le Fur », sur Groupe Caisse des Dépôts (consulté le )
  5. « Club 89 (C89) - France Politique », sur www.france-politique.fr (consulté le )
  6. a et b « Marc Le Fur largement en tête devant la Nupes dans les Côtes-d’Armor », sur www.20minutes.fr, (consulté le )
  7. « N° 3363 annexe 30 - Rapport de M. Marc Le Fur sur le projet de loi de finances pour 2007 (n°3341) », sur www.assemblee-nationale.fr (consulté le )
  8. Assemblée Nationale, « M. Marc Le Fur - Côtes-d'Armor (3e circonscription) - Assemblée nationale », sur www2.assemblee-nationale.fr (consulté le )
  9. « Élections régionales 2015 » (consulté le )
  10. « Les archives des élections en France », sur www.archives-resultats-elections.interieur.gouv.fr (consulté le )
  11. Shahinez Benabed, « Marc Le Fur et Annie Genevard élus vice-présidents de l'Assemblée nationale », acteurspublics.com, (consulté le )
  12. « Législatives en Côtes d'Armor : Marc le Fur (LR) réélu à Loudéac-Lamballe », sur ici, par France Bleu et France 3, (consulté le )
  13. « Les archives des élections en France », sur www.archives-resultats-elections.interieur.gouv.fr (consulté le )
  14. Isabelle Sigoura, « PORTRAIT. Législatives 2022 : Marc Le Fur, l’homme aux six mandats », sur Ouest-France.fr, (consulté le )
  15. « Législatives dans les Côtes-d'Armor : le gouvernement doit sortir "de sa léthargie", estime Marc Le Fur (LR) », sur ici, par France Bleu et France 3, (consulté le )
  16. « Ciotti chatouillé sur son trône de questeur, rififi chez Les Républicains », sur Libération,
  17. Joël BIGORGNE, « Primaire à droite : qui a parrainé qui ? », Ouest-France,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  18. « Primaire à droite. Marc Le Fur soutient François Fillon », Le Télégramme,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  19. Ludovic Vigogne, « La liste des 136 parrains de Laurent Wauquiez », lopinion.fr, 11 octobre 2017.
  20. « Des députés UMP proposent un mariage religieux sans mariage civil », sur Le Point, (consulté le )
  21. « Dix ans du mariage pour tous·tes : qu'est devenu le « club des 6 anti-égalité des droits » ? », sur KOMITID, (consulté le )
  22. « Mariage gay: un député UMP s'en prend à un gendarme », sur Le HuffPost, (consulté le )
  23. « Un tweet enflamme l'Assemblée », sur LEFIGARO, (consulté le )
  24. Paul Larrouturou, « Un député UMP accuse le gouvernement de faire des enfants des produits de consommation », lire en ligne, 28 novembre 2012, consulté le 29 novembre 2012.
  25. « Marc Le Fur, sanctionné à l'Assemblée nationale, ne se "laissera pas intimider" », sur France 3 Bretagne, (consulté le )
  26. « Euthanasie : 3 000 amendements déposés, des députés LR misent sur l'obstruction », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  27. Assemblée Nationale, « Projet de loi de finances pour 2023 (no 273) Amendement n°I-CF607 », sur Assemblée nationale (consulté le )
  28. « Budget 2023. Avec l'amendement Le Fur, les associations de protection animale dans le viseur de l'Assemblée », sur France 3 Bretagne, (consulté le )
  29. « Maltraitance animale : un amendement vise les associations écologistes comme L214 au portefeuille », sur TF1 INFO, (consulté le )
  30. Isabelle Leca, « L’amendement pour exclure les réductions d’impôts pour les dons à certaines associations rejeté par les députés », sur Le chasseur français, (consulté le )
  31. Ouest-France avec AFP, « Rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne : 200 élus réclament un référendum », sur Ouest-France.fr, (consulté le )
  32. « Bonnets rouges : des vrais gens qui ne se sentent plus du tout entendus selon Marc Le Fur » (consulté le )
  33. « Biographie de Marc Le Fur - Blog de Marc Le Fur », sur Blog de Marc Le Fur (consulté le ).
  34. « Marc Le Fur. Le député épouse l’ambassadrice de France à Monaco », sur Le Télégramme, (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :