Manuel Legris

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Manuel Legris
Manuel Legris lors de sa dernière représentation à l'Opéra Garnier.
Biographie
Naissance
(59 ans)
Paris
Nationalité
Activités
Autres informations
Maître
Site web
Distinction
Concours international de danse d'Osaka conjointement avec Elisabeth Maurin
Prix du Cercle Carpeaux
Prix Nijinsky

Manuel Legris, né le dans le 11e arrondissement de Paris[1], est un danseur et directeur de ballet français.

Il est étoile du ballet de l'Opéra de Paris. Son mentor est Rudolf Noureev[2], ses compagnes de danse sont Élisabeth Maurin, Monique Loudières, Élisabeth Platel et notamment Aurélie Dupont[3],[4].

Manuel Legris est réputé pour être le partenaire idéal pour l'adage[5], généralement interprété par deux danseurs[6].

Le , Manuel Legris prend ses fonctions en tant que directeur du ballet de l'Opéra de Vienne[7]. Puis, le , il est nommé directeur du ballet de La Scala de Milan[8].

Les débuts[modifier | modifier le code]

Manuel Legris grandit dans la banlieue de Paris, à Chevilly-Larue près d'Orly, avec deux frères et une sœur[9].

Bien que sa famille n'ait aucun rapport avec la danse, il commence la danse très tôt, à l'âge de quatre ans et demi, lorsque ses parents l'inscrivent à un cours municipal[9].

Ses parents sont très enthousiastes.

Quand son premier professeur partit en 1976, le nouveau professeur de Manuel Legris lui dit que pour faire une carrière de danseur, il est absolument indispensable d'intégrer l'École de Danse.

École de danse[modifier | modifier le code]

Ainsi, Manuel Legris entre à l'École de danse de l'Opéra national de Paris à onze ans[9].

La sélection est très sensible. Manuel Legris est choisi comme l'un de 30 à 40 élèves[10] parmi 400 filles et 150 garçons.

Claude Bessy, la directrice de l'école de danse, le trouve normal, c'est-à-dire pas trop rond, ainsi admissible selon les critères du premier examen d'entrée de la physionomie des candidats[9],[11].

Dans l'école de danse, on est jugé en permanence[9]. Manuel Legris passe les concours annuels de chaque division qui se déroulent à la fin de l'année scolaire en mai.

Un professeur de l'École de danse, Lucien Duthoit, se risque à prédire que ce jeune élève deviendra un jour danseur étoile[12].

Ballet de l'Opéra de Paris[modifier | modifier le code]

Manuel Legris intègre le corps de ballet de l'Opéra de Paris en 1980[7].

En 1981, il devient coryphée et sujet en 1982.

À l'âge de dix-sept ans, Manuel Legris rencontre Rudolf Noureev, directeur du ballet de l'Opéra de Paris à partir de 1983, qu'il trouve très généreux, avec une aura incroyable. Il y a une relation très forte entre les deux.

Danseur étoile[modifier | modifier le code]

En , à l'occasion de la création mondiale d'Arepo (anagramme d'Opéra), son chorégraphe Maurice Béjart le nomme étoile en même temps qu'Éric Vu-An, mais Noureev refuse cette double nomination et les deux danseurs restent sujets.

Manuel Legris sera nommé étoile par Rudolf Noureev le , à l'issue d'une représentation de Raymonda de Rudolf Noureev sur la scène du Metropolitan Opera, dans le rôle de Jean de Brienne.

Cette nomination a lieu à New York, au contraire de l'habitude qui veut que les étoiles soient célébrées sur les scènes de Paris[13].

Fait exceptionnel dans le milieu de la danse de l'Opéra de Paris aussi, Manuel Legris est nommé danseur étoile sans passer par le stade de premier danseur. C'est le deuxième danseur étoile que Noureev nomme ainsi après Laurent Hilaire. Rudolf Noureev avait également nommé Sylvie Guillem sans qu'elle ne passe réellement première danseuse, même si elle avait été promue au concours interne.

Style[modifier | modifier le code]

Dès lors, les prises de rôles se succèdent, permettant à la nouvelle étoile de prendre possession du « grand répertoire », dévoilant ainsi ses multiples facettes et l'étendue de ses dons.

C'est ainsi que de William Forsythe à John Neumeier, de Jiří Kylián à Jerome Robbins, les chorégraphes les plus renommés ne cessent de le solliciter.

Manuel Legris participe à la plupart des entrées au répertoire ou des créations de l'Opéra de Paris.

Outre ses qualités intrinsèques, technique sans faille, richesse expressive, Manuel Legris s'impose comme un partenaire d'exception, un danseur complet passant avec facilité du répertoire classique au contemporain.

Il est notamment renommé pour l'adage, qui est généralement interprété par deux danseurs, ce qui permet l'introduction de portés ; il doit réaliser une combinaison harmonieuse entre les deux partenaires.

Manuel Legris est le partenaire préféré d'Aurélie Dupont.

Dans le documentaire Aurélie Dupont, l'espace d'un instant de Cédric Klapisch, Aurélie Dupont décrit Manuel Legris comme son « compagnon de route. » Elle exprime ses regrets et que, de la sorte, les adieux de Manuel Legris le soient également les adieux d'elle-même.

Sur scène[modifier | modifier le code]

Dans le même temps, la réputation du danseur étoile franchit les frontières.

Manuel Legris est invité par les plus prestigieuses compagnies, telles que le London Royal Ballet, le New York City Ballet, le Ballet nacional de Cuba, le Tokyo Ballet, les ballets de Monte-Carlo, de Stuttgart et de Hambourg, où John Neumeier crée spécialement pour lui Spring and Fall et A Cinderella Story.

Manuel Legris apparaît sur toutes les grandes scènes du monde, de La Scala de Milan au Metropolitan Opera de New York, de l’Opéra d'État de Vienne au Théâtre Bolchoï de Moscou où, plus récemment, il se produit à plusieurs reprises au théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg.

Manuel s’impose comme un partenaire recherché et, outre les étoiles de l’Opéra de Paris, il se produit avec les plus grandes danseuses du monde, parmi lesquelles Evelyn Hart, Dominique Khalfouni, Alessandra Ferri, Lorna Feijoo et Diana Vichneva.

En , lors d’une tournée à Tokyo, Kishin Shinoyama publie « Manuel Legris à l’Opéra de Paris », un ouvrage qui lui est entièrement consacré.

Manuel Legris ajoute en 2003 deux créations majeures à son répertoire : Variations sur Carmen de Roland Petit et Phrases de Quatuor de Maurice Béjart. Cette même année, Maurice Béjart remonte Le Chant du compagnon errant pour lui et Laurent Hilaire et leur en donne l’exclusivité de représentation.

Jiří Kylián crée à l’Opéra de Paris en le duo « Il faut qu’une porte... », que Manuel Legris danse avec Aurélie Dupont.

Pendant l’été, il fait une tournée triomphale au Japon avec son groupe, auquel il adjoint Monique Loudières et Laurent Hilaire.

Enfin, en , Manuel Legris participe à la création de Trisha Brown « O złożony / O composite », aux côtés d’Aurélie Dupont et Nicolas Le Riche.

Le Ballet de Stuttgart lui offre en le rôle-titre dans Oneguin.., qu’il danse avec Maria Eichwald et la compagnie lors d’une tournée au Japon et, en , à Stuttgart.

Le , il a été le partenaire de Dorothée Gilbert, sa « petite fille » de l'École de danse, lors de la représentation sans costumes ni décors (pour cause de grèves du personnel) de Casse-Noisette à l'Opéra de Paris, représentation à l'issue de laquelle cette dernière a été nommée étoile.

Manuel Legris et ses étoiles au Japon[modifier | modifier le code]

Par ailleurs, Manuel Legris parcourt le monde avec sa compagnie : « Manuel Legris et ses Étoiles »[14].

La troupe de danseurs est invitée à faire chaque année une tournée au Japon[15].

Ce concept est né en 1996 de la volonté commune de Manuel Legris et Monique Loudières, qui ont souhaité permettre à de jeunes danseurs d'aborder les rôles de solistes encore inaccessibles pour eux à l’Opéra, leur permettre de travailler avec les plus grands chorégraphes ou de se confronter à la jeune création.

Les danseurs Eleonora Abbagnato, Stéphane Bullion, Mathilde Froustey, Mathieu Ganio, Dorothée Gilbert, Mathias Heymann, Hervé Moreau font partie de ce groupe.

C'est ainsi que Manuel Legris propulse l'ascension rapide des futurs étoiles Mathias Heymann et Mathieu Ganio.

Mathias Heymann considère Manuel Legris comme son mentor[6],[16]. De même, les autres membres du groupe sont nommés étoiles quelque temps après s'être joint au groupe.

Ses adieux sur scène[modifier | modifier le code]

Soirée de ses adieux.

Manuel Legris fait ses adieux le [17].

À cette occasion, il interprète sur la scène de l'Opéra Garnier le rôle principal d'Onegin. Il fait ses adieux aux côtés de Clairemarie Osta, avec qui il a très peu dansé tout au long de sa carrière, le casting est complété par Mathias Heymann qui vient d'être nommé étoile quelques jours plus tôt et Myriam Ould-Braham. L'applaudissent depuis la salle de nombreuses étoiles de la maison, d'anciens pédagogues comme Claude Bessy ou Pierre Lacotte, ainsi que la ministre Christine Albanel.

L'ovation debout que lui réserve l'ensemble du public dure près d'une demi-heure. Il reçoit à cette occasion les insignes de Commandeur des Arts et des Lettres.[réf. nécessaire]

Cette soirée commence par un grand défilé[note 1] du Corps de ballet, exceptionnel à ce stade de la saison, et qui a la double actualité d’être le premier des deux dernières étoiles nommées, Isabelle Ciaravola et Mathias Heymann[18].

Manuel Legris continue de danser pendant quelques mois, notamment à l'étranger.

Directeur du ballet de l'Opéra d'État de Vienne[modifier | modifier le code]

En automne 2009, on lui fait l'offre de devenir le nouveau directeur du ballet de l'Opéra d'État de Vienne.

Cette proposition résulte de la relation particulière de Manuel Legris avec Renato Zanella, directeur du ballet de l'Opéra d'État de Vienne entre 1995 et 2005, y chorégraphe et danseur.

Les deux entrent en liaison, quand Manuel Legris, encore danseur étoile, est invité pour des représentations à Vienne, en 2003 dans Casse-Noisette lors d'un gala pour Rudolf Noureev et en 2008 au Burgtheater dans Le Parc d'Angelin Preljocaj[19].

En outre, Renato Zanella a créé pour Manuel Legris «Kobold», une chorégraphie qui est présenté lors du Concert du nouvel an à Vienne 2001, et pour la compagnie «Manuel Legris et ses étoiles» les chorégraphies « Alles Walzer » et « Angel »[20].

Manuel Legris a également des bons rapports avec Dominique Meyer, le directeur français de l'Opéra de Vienne.

Le Manuel Legris prend le poste du directeur du Ballet de l'Opéra de Vienne[7].

Pour commencer, Manuel Legris engage douze nouveaux danseurs pour le corps de ballet, ce qui est important pour une troupe de 79 danseurs[15].

Il est intéressant de constater que 30 danseurs viennent de Russie dont Olga Esina.

En outre, Manuel Legris crée pour ce ballet le nouveau grade «Étoile», en allemand Erster Solotänzer. Son étoile la plus renommée devient Olga Esina[21] qui va interpréter par la suite Odette et Odile lors de l'Hommage à Manuel Legris les 1er et à Paris comme «Cygne idéal»[22].

À l’Opéra de Vienne, Manuel Legris incarne parfaitement la descendance de Nouréev[23].

Au sein du ballet de l'Opéra d'État de Vienne, il y a une relation étroite entre les danseurs et Manuel Legris de la même manière démontrée par le poster immense de ses adieux à l'Opéra de Paris dans Onéguine : « Tu es le soleil qui nous manquera », « Amour et admiration », répètent en substance les dédicaces écrites en noir et or d'une centaine de danseurs du ballet de l'Opéra de Paris[23].

Manuel Legris fait entrer au répertoire de la compagnie nombre de ballets, notamment - pour la saison 2010/2011 - le Don Quichotte de Rudolf Noureev, Onéguine puis un « triple-bill » consacré à Jerome Robbins et dont l'ancien danseur étoile était un des interprètes privilégiés (il fait remonter notamment Four Sesaons), Pour la saison 2011-2012, il programme La Sylphide de Filippo Taglioni remonté par Pierre Lacotte, ou encore - pour la saison 2012-2013 - le Casse-noisette de Rudolf Noureev. Ces deux ballets sont régulièrement repris à l'Opéra de Paris.

Ces performances s'avèrent être de grandes réussites[24], et grâce à Manuel Legris, le ballet de Vienne est devenu aujourd'hui l'un des cinq ou six meilleurs au monde[25] et a fait l'objet de nombreuses tournées, notamment 21 représentations à Paris à l'occasion des Étés de la danse 2013 au théâtre du Châtelet.

En plus, il demande de nouvelles pièces créées par de jeunes chorégraphes : Alexander Ekman, Paul Lightfoot et Sol Leon, ce qui indique qu'il veut prendre certain risques[2].

Le Lac des cygnes de Rudolf Noureev est donné lors des saisons 2013-2014 et 2014-2015 avec succès. Dans le premier rôle d'Odette et Odile sont distribuées Olga Esina et Svetlana Zakharova[26].

Directeur du ballet de La Scala de Milan[modifier | modifier le code]

Le , Manuel Legris est nommé directeur du ballet de La Scala de Milan[8].

Récompenses[modifier | modifier le code]

Distinctions[modifier | modifier le code]

Filmographie[modifier | modifier le code]

Ballets

Répertoire[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Pour cette représentation, Manuel Legris a tenu à ce qu'exceptionnellement se déroule le traditionnel Défilé des élèves et danseurs de l'Opéra.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Who's Who in France (2005-2006).
  2. a et b (en) A few words with Manuel Legris, article par Maggie Foyer, criticaldance.org, 13 mai 2014.
  3. La barre plus haut pour Aurélie Dupont par Ariane Bavelier, Le Figaro, publié le 17.02.2010.
  4. Dans le documentaire Aurélie Dupont, l'éspace d'un instant Aurélie Dupont décrit Manuel Legris comme son « compagnon de route. » Elle exprime ses regrets et que, de la sorte, les adieux de Manuel Legris le 15 mai 2009 sont également les adieux d'elle-même.
  5. Interview de Mathias Heymann par Laura Cappelle, le 21 septembre 2013.
  6. a et b Interview de Mathias Heymann accordée à Laura Cappelle, publiée le 21 septembre 2013.
  7. a b et c (en) Biography of Manuel Legris sur le site de l'opéra d'État de Vienne, le Wiener Staatsoper.
  8. a et b (it) « Manuel Legris è il nuovo direttore del corpo di Ballo della Scala », sur Gazzetta di Mantova, (consulté le )
  9. a b c d et e Rencontre avec le danseur étoile : Manuel Legris, émission du 12 juillet 2013 sur France Inter.
  10. [PDF] L'école de danse, un monde à part, revue de la presse d'avril 2013, trois articles d'Ariane Bavelier, de Marie Soyeux et Jennifer Lesieur sur le documentaire « Graines d'étoiles » de Françoise Marie
  11. Critères de taille, conditions d'admission sur le site de l'Opéra national de Paris.
  12. Profil de Manuel Legris édité par Jean-Claude DIÉNIS et Agnès IZRINE dans l'Encyclopædia Universalis France, le 1 avril 2015.
  13. Manuel Legris quitte l'Opéra de Paris, annonce sur le site de la fondation Noureev.
  14. Manuel Legris: Danseur étoile, chorégraphe, directeur du ballet de l’Opéra de Vienne, profil sur franceinter.fr.
  15. a et b (en) Interview: Manuel Legris and Dominique Meyer at the Vienna State Opera Ballet par Patricia Boccadero, le 7 juillet 2011, culturciosque.com .
  16. Mathias Heymann : « Je suis un amoureux de l’Opéra de Paris », interview de Mathias Heymann lors d'un rencontre à l'instigation de Brigitte Lefèvre à l'occasion de son retour sur scène, publié par Amélie Bertrand le 19 juin 2013.
  17. Les adieux de Manuel Legris, meilleur danseur du monde par Ariane Bavelier, Le Figaro, le 23 avril 2009.
  18. Onéguine (3) : Manuel Legris ou l’honneur de la Danse, récit du 15 mai 20109 de Gérard Mannoni sur altamusica.com
  19. (de) Manuel Legris wird ab 2010 neuer Ballettdirektor für Staatsoper und Volksoper, annonce du 9 janvier 2009 dans le journal Der Standard
  20. (de) Manuel Legris zum Direktor des Balletts der Wiener Staatsoper und Volksoper ab 2010 bestellt, annonce et profil de Manuel Legris sur le site de Volksoper Vienne.
  21. (en) Wiener Staatsballet performing at Tampere Hall June 14th« The star of the Vienna State Ballet’s performance in the Tampere Hall will be the Russian-born Ms Olga Esina (b. 1986), who has danced in Vienna since 2006. », Press release sur le site du Tampere Hall, le 4 mars 2015.
  22. Le Gala des Étoiles à Paris et en tournée – Hommage à Manuel Legris – 1er et 2 mars 2014, annonce d'Aurélie Bertrand du 21 novembre 2013.
  23. a et b Révolution de ballet à Vienne, article d'Ariane Bavelier, le Figaro, le 31 octobre 2010
  24. (de) Manuel Legris und Wiens Ballett-Phönix, « Manuel Legris et le phénix du ballet de Vienne » article du 24. septembre 2013 de Wilhelm Sinkovicz dans « Die Presse ».
  25. Vienne danse à Paris, article de Philippe Noisette du 8 juillet 2013 dans Les Échos.
  26. (en) Fiche, de Svetlana Zakharova sur le site d'Opéra de Vienne.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Kishin Shinoyama, Manuel Legris à l’Opéra de Paris.

Documentaires[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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