Dorothée Gilbert

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Dorothee Gilbert
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Dorothée Gilbert, invitée à danser Don Quichotte à Rio de Janeiro en octobre 2010.

Naissance (40 ans)
Toulouse
Lieux de résidence paris
Activité principale Danseuse étoile
Style Danse classique
Danse contemporaine
Danse néo-classique
Lieux d'activité Paris
Années d'activité 2000 -
Formation École de Danse de l'Opéra national de Paris
Maîtres Gilbert Mayer
Patrice Bart
Descendants Un enfant (une petite fille) Lily
Récompenses Prix de l'AROP
Prix du Cercle Carpeaux
Prix Ballet 2000
Prix Léonide Massine
prix Benois de la danse
Distinctions honorifiques Commandeur des Arts et Lettres

Répertoire

Le Lac des cygnes. La Sylphide...

Scènes principales

Dorothée Gilbert, née le à Toulouse, est une danseuse française.

Elle est étoile du ballet de l’Opéra de Paris.

Elle est considérée par beaucoup comme la Prima Ballerina de l'Opéra de Paris[1].

Formation[modifier | modifier le code]

Après avoir commencé la danse au Conservatoire à rayonnement régional de Toulouse, en 1990, à l'âge de sept ans, Dorothée Gilbert échoue une première fois au concours d'entrée de l'école de danse de l'Opéra de Paris en 1994[2].

Dorothée Gilbert est acceptée à l'École de Danse en 1995[2], en quatrième division.

Elle confesse une scolarité un peu difficile[3], qui ne l'empêchera pourtant pas de décrocher un rôle d'importance dans le spectacle de fin d'année en deuxième division, et d'interpréter le rôle-titre de l'Oiseau de Feu l'année suivante.

Dans le ballet de l'Opéra national de Paris[modifier | modifier le code]

En 2000, à 17 ans, Dorothée Gilbert est engagée dans le corps de ballet, première du concours d'entrée.

Dorothée Gilbert est promue coryphée en 2002, l'année durant laquelle elle aborde son premier rôle de soliste, la Demoiselle d'Honneur de Don Quichotte.

Elle est promue sujet en 2004 et première danseuse en 2005, en présentant une variation imposée tirée de Roméo et Juliette de Rudolf Noureev, et une variation libre extraite de la Carmen de Roland Petit.

Danseuse étoile[modifier | modifier le code]

Dorothée Gilbert est nommée étoile le 19 novembre 2007, à l'âge de 24 ans, à l'issue d'une représentation un peu particulière de Casse-noisette, particulière dans un décor unique et sans costumes pour cause de grève. Cette soirée, elle dansait avec Manuel Legris.

Sur scène[modifier | modifier le code]

En 2002, elle remporte un franc succès avec le rôle de Kitri, dans Don Quichotte[4], et fait ses preuves sur la scène de l'Opéra Garnier avec seulement une représentation, ce qui laisse alors présager pour beaucoup un avenir glorieux.

Dorothée Gilbert triomphe en 2006 en dansant le rôle de Gamzatti dans La Bayadère[5]. Dans ce ballet, elle danse avec Aurélie Dupont, la grande dame du ballet de l'Opéra de Paris.

Elle fait partie des « Manuel Legris et ses étoiles », un groupe de danseurs auquel participent également Stéphane Bullion, Mathieu Ganio, Hervé Moreau, Mathilde Froustey ou Eleonora Abbagnato.

Ceux-ci gravitent autour de l'étoile Manuel Legris, ce qui lui permet de s'illustrer lors de tournées à l'étranger.

Dorothée Gilbert interprète ainsi pour la première fois le rôle d'Odette et Odile dans Le Lac des cygnes à l'occasion d'une représentation au Japon.

En 2007, Alec Grant la choisit pour incarner Lise dans sa recréation de La Fille mal gardée (version de Frederick Ashton), après avoir créé Donizetti Pas de Deux (une chorégraphie de Manuel Legris) avec Mathieu Ganio.

En mai 2009, elle interprète avec un grand succès[6] le rôle principal de Tatiana, dans Onéguine, alors que ce ballet entre pour la première fois au répertoire de l'Opéra de Paris (les héritiers de John Cranko veillant au grain quant aux travaux effectués avec ses ballets, ils s'attachent à vérifier et autoriser eux-mêmes les différents danseurs souhaitant les interpréter : la prise de ce rôle est donc considérée comme une sorte de privilège) ; deux mois plus tard, elle fait partie de la tournée de l'Opéra de Paris en Australie, y présentant son travail du rôle de Gamzatti dans La Bayadère.

Au mois de décembre de 2009, le théâtre de Palerme l'invite à incarner le rôle principal de sa production de La Belle au bois dormant, alors même qu'elle assure plusieurs représentations de Casse-Noisette (dont la première du ballet) à Paris.

Dorothée Gilbert se blesse lors du premier semestre 2010 mais, rapidement rétablie, elle participe en mars à la tournée de l'Opéra de Paris au Japon et y danse notamment Giselle (en plus du rôle de l'une des Sœurs dans Cendrillon).

Très appréciée en Italie, elle y est de nouveau invitée entre avril et juillet, interprétant Coppélia à Messine, San Remo et Acqui.

Elle crée en juillet le rôle d'Anne d'Autriche dans la nouvelle production de Pierre Lacotte, Les Trois Mousquetaires, aux côtés de Mathieu Ganio (le Roi), Mathias Heymann (d'Artagnan) ou encore d'Evguenia Obraztsova (Constance Bonacieux).

Quelques mois plus tard, entre deux galas (Gala des Étoiles du XXIe siècle à Moscou et Toronto), elle est invitée à Rio de Janeiro pour y danser Don Quichotte, avec Marcelo Gomez de l'American Ballet Theatre.

Cette même année, elle interprète en mai Nikiya dans La Bayadère', tout en reprenant sur d'autres dates un rôle dans lequel elle avait brillé quelques années plus tôt, celui de Gamzatti[7]. Le mois suivant, elle danse avec talent[8] dans La Petite Danseuse de Degas, à l'occasion d'une représentation diffusée en direct dans le réseau européen de cinémas ; cette occasion se reproduit en mars 2011, puisque la prestation de Dorothée Gilbert dans le rôle principal de Coppélia est diffusée la même manière.

Lors de l'inauguration de la saison 2011-2012 de l'Opéra de Paris, Dorothée Gilbert participe à la création du rôle-titre de Psyché , le ballet chorégraphié pour la compagnie par Alexeï Ratmansky et, dès le mois d'octobre, est invitée à Hanoï pour interpréter l'acte III de Raymonda et le pas de deux de Diane et Actéon (avec Stéphane Bullion). Son agenda pour la fin de l'année est chargé, puisqu'elle danse pour la première fois le rôle principal de Cendrillon et retrouve celui d'Onéguine à Paris, participe à la tournée de la compagnie à Biarritz, tout en étant conviée à Amsterdam, Athènes et Salerne.

Durant la saison 2012-2013, Dorothée Gilbert se blesse avant la captation de La Bayadère, et reprend le rôle de Giselle lors de la tournée de l'Opéra aux États-Unis (Washington, Chicago & New-York).Dès le mois de septembre elle est invitée à Rome par l'Opéra de Rome pour danser Juliette dans le Roméo & Juliette de Patrice Bart, elle est Kitri pour la captation télévisée de Don Quichotte (diffusée sur Arte en janvier)

Dorothée Gilbert par Philippe Robert (2008). Tirage de la photographie dans l'atelier de Yonnel Leblanc (2013)

Le début de l'année 2013 la voit reprendre Giselle à Sydney lors de la tournée de l'Opéra en Australie.

Elle est invitée au Marinsky de Saint-Pétersbourg, pour danser le 2e acte de La Bayadère avec Vladimir Shkylarov et termine la saison par sa prise de rôle dans La Sylphide aux côtés de Mathieu Ganio.

Elle est également soliste dans des chorégraphies plus contemporaines ; citons pour l'exemple Concerto Barocco, Liebeslieder Walzer ou Symphonie en Ut de George Balanchine, Genus de Wayne McGregor, Artifact Suite ou The Vertiginous Thrill of Exactitude de William Forsythe.

L'été 2014, elle fait partie de la tournée du groupe de Benjamin Pech au Japon où elle interprète l'Adage à la rose et Amoveo de Benjamin Millepied à Nagoya, et Trois Préludes ainsi que In the Night à Tokyo.

Lors de la rentrée 2014, elle reprend Études à l'Opéra de Paris avec Josua Hoffalt et Karl Paquette, spectacle qui donnera lieu à une captation.

Le 27 septembre, invitée du gala Étoiles du XXIe siècle au Kremlin, elle y interprète un pas de deux de Roméo et Juliette en compagnie de Josua Hoffalt.

À l'Opéra de Paris, elle reprend ensuite en décembre Casse-Noisette avec Mathieu Ganio. Puis, le 28 décembre, elle crée à Florence Tristan und Isolde de Giorgio Mancini, avec Mathieu Ganio.

En janvier 2015, elle participe à l'entrée au répertoire de l'Opéra de Paris du Chant de la terre de Neumeier.

Mai 2015 la voit prendre le rôle de Manon dans l'Histoire de Manon, auprès de Josua Hoffalt et du jeune et prometteur Hugo Marchand. Sa saison à l'Opéra se termine par une reprise de L'Anatomie de la sensation, ainsi que de nombreux galas à Moscou (Bolchoï-Benois de la danse), Ravello, Shangaï...

Style[modifier | modifier le code]

Louée pour sa technique hors pair[9] et la qualité de son travail typique de l'école française[10], elle est depuis régulièrement invitée dans des galas internationaux. En début de carrière, elle faisait souvent partie de distributions à l'Opéra de Paris, aux côtés d'un autre jeune étoile, Mathias Heymann.

Ils se voient ainsi programmés jusque dans les tournées mondiales, et dansent Giselle à Monaco et Tokyo.

Vie privée[modifier | modifier le code]

Dorothée Gilbert a été mariée avec Alessio Carbone, premier danseur au ballet de l'Opéra de Paris[11].

Elle est maintenant mariée avec le photographe français James Bort[11], rencontré lors d'un shooting photo dans le cadre de sa collaboration avec la maison Repetto[12]. En 2014, elle donne naissance à une petite fille, Lily Bort[13],[14].

Activités parallèles[modifier | modifier le code]

« La mode me plaît, m'amuse et en même temps je prends ce rôle au sérieux »[12]. Dorothée Gilbert prête régulièrement son image pour des séries de mode des magazines tels que L'Express Styles (photographiée avec les autres danseuses étoiles par Philippe Robert en 2008[15] ; Gianluca Fontana en 2014[14]), Madame Figaro ou encore M le magazine du Monde (série mettant en images les danseurs et danseuses étoiles, photographiés par Sean & Seng en 2015[16]). Elle évoque ainsi son intérêt pour l'univers de la photographie de mode : « Je trouve fascinant le monde de la publicité, comme toutes les femmes je pense. J'aime bien la mode, j'aime quand les femmes sont sublimées sur les photos, quand elles sont vraiment mises en valeur dans des vidéos. Je trouve ça beau, c'est une œuvre d'art aussi. Et puis c'est toujours agréable pour une femme de se voir belle. On ne s'aime pas forcément au quotidien. Le fait de se voir sur de belles photos, bien maquillée, bien préparée, bien mise en valeur, avec de beaux éclairages, c'est agréable. »[17]

En 2012, elle devient, après la danseuse étoile et chorégraphe Marie-Agnès Gillot[17], l'égérie de la maison Repetto et en 2013 l'ambassadrice de son premier parfum[12]. Elle justifie ainsi son choix de collaborer avec la marque : « Quand on est danseuse étoile, en dehors du cercle restreint des spectateurs assidus, on reste anonyme. Devenir l’ambassadrice de Repetto, ça me rend visible mais ça rend aussi la danse visible. Or plus on en parlera, moins il y aura de clichés. »[18]

Elle devient l'égérie de la marque Piaget le 1er avril 2015.

Le statut d'étoile liant les danseurs à l'Opéra, le choix des partenaires se fait, comme elle le souligne dans un entretien, avec l'accord de l'institution : « Mon image est liée à l'Opéra, je ne peux pas faire de la pub pour n'importe quoi, parce que je représente une Maison qui a une certaine image de luxe. C'est normal que la direction ait un certain regard sur ce que l'on fait à l’extérieur. »[13]

Récompenses[modifier | modifier le code]

Distinctions[modifier | modifier le code]

2014 : Chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres[20]

2023 : Commandeure de l’ordre des Arts et des Lettres

Répertoire[modifier | modifier le code]

  • La Fille mal gardée : Lise
  • Giselle : Giselle, pas de deux des Paysans, une Wili
  • Proust ou les intermittences du cœur : Albertine
  • Paquita : Paquita
  • La Sylphide : Effie, pas de trois de l'Ombre, La Sylphide.
  • Les Quatre tempéraments : Sanguin
  • Raymonda : Raymonda, Henriette, Clémence
  • Onéguine : Tatiana, Prudence
  • The Concert : la Ballerine
  • Études : la Danseuse Étoile
  • La Bayadère : Nikiya, Gamzatti, Ombre
  • Le Lac des cygnes : Odette-Odile, pas de trois, danseuse de czardas
  • Suite en Blanc : la Cigarette, la Flûte, Thème varié
  • Cendrillon : Cendrillon, Printemps, Eté, une des deux soeurs
  • Don Quichotte : Kitri, une amie de Kitri, une Demoiselle d'honneur
  • La Dame aux camélias : Manon Lescaut, Prudence Duvernoy
  • Casse-Noisette : Clara
  • Carmen : Chef des brigands
  • Joyaux : Rubis, Emeraudes
  • La Belle au bois dormant : Aurore
  • La Petite danseuse de Degas : la Petite danseuse, l'Étoile
  • Coppélia : Swanilda/Coppélia
  • Roméo et Juliette : Juliette
  • Psyché : Psyché
  • Histoire de Manon : Manon

Filmographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. "Dorothée Gilbert est la Prima Ballerina de l'Opéra de Paris, un joyau de sa génération toutes compagnies confondues." (Amélie Bertrand, Danses avec la plume, 31 décembre 2019)
  2. a et b Interview de Dorothée Gilbert par Augustin Trapenard, émission Boomerang, France Inter, 28 décembre 2021
  3. "Auparavant à l’École, j’étais toujours un peu à la traîne dans le sens où j’avais beaucoup de défauts. Au Conservatoire on travaillait beaucoup la technique mais pas vraiment le placement, tout ce qui fait la qualité du travail de l’Opéra. J’ai eu beaucoup de mal à corriger cela, et j’étais toujours classée cinquième ou sixième. " (Dorothée Gilbert, Danse, 6 avril 2004)
  4. "Dorothée Gilbert, danseuse fascinante par sa remarquable technique et sa grande expressivité. Elle respire la joie de danser. Son interprétation de Kitri fut exquise." (Monica Govina, Danse Light, mai 2005)
  5. "Dorothée Gilbert, qui fait ses débuts dans le rôle de Gamzatti, dépasse totalement sa technique stupéfiante pour nous offrir une interprétation à la fois très nuancée et très personnelle du rôle. Elle a déjà le potentiel d'une Étoile, au sens où elle gagne en maturité à chaque apparition, fait des choix qu'elle assume, détourne un pas pour en accentuer un autre qui devient un message sublime." (Danse Light, juin 2004)
  6. "Dans le rôle de Tatiana, Dorothée Gilbert incarne à la perfection, n’ayons pas peur des mots, cette jeune fille éperdue d’amour pour un homme blasé de tout, pétri d’orgueil et profondément malsain. Maîtrisant avec un cran incroyable de prodigieux envols se terminant par des arabesques aériennes d’une remarquable fluidité, elle s’abandonne aux bras d’Onéguine dans un pas de deux onirique formidable d’enthousiasme, de langueur et de féminité." (Classic Toulouse, 4 mai 2009)
  7. "Mlle Gilbert est, quant à elle, absolument foudroyante. On ne peut que tarir d’éloges cette facilité technique, sa grande cohérence dans la construction du personnage, et, chose nouvelle, une pantomime très riche." (Alain Attyasse, Resmusica, 26 mai 2010)
  8. "Dorothée Gilbert has just the right haughty glance and technical sophistication to play the Étoile." (Clement Crisp, The Financial Times, 30 juin 2010).
  9. « Elle sait toujours porter ses variations au plus haut niveau de perfection et de style, les rendant inoubliables » (Danse, août 2004)
  10. "[…] une très brillante jeune Étoile dont la technique est encore le langage principal. Superbe en ce domaine, éblouissante même, Dorothée Gilbert est une Tatiana toute de fraîcheur, d’enthousiasme, de fougue, un régal pour tous ceux qui aiment la perfection de notre école de danse." (Gérard Mannoni, Altamusica, mai 2009)
  11. a et b Article, du 13 décembre 2013.
  12. a b et c « Dorothée Gilbert : “Le parfum Repetto a du poids, du charisme” » (consulté le )
  13. a et b Dorothée Gilbert : « Les danseurs sont sous-médiatisés, article d'Amélie Bertrand du 16 septembre 2013.
  14. a et b « VIDEOS. Dorothée Gilbert: "Je n'ai jamais considéré la danse comme un travail" » (consulté le )
  15. « Mode:Entrez dans la danse! », sur www.lexpress.fr (consulté le )
  16. « Un peu plus près des étoiles », sur Le Monde.fr (consulté le )
  17. a et b « Dorothée Gilbert : « Les danseurs sont sous-médiatisés » » (consulté le )
  18. « Dorothée Gilbert: "Quand on est danseuse, plus on vieillit, plus on a de choses à dire" » (consulté le )
  19. « Prix de la Critique 2021-2022 », sur chroniquesdedanse.com, (consulté le )
  20. « Nomination dans l'ordre des Arts et des Lettres – été 2023 », sur www.culture.gouv.fr (consulté le )