Henri Conneau

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Henri Conneau
Fonctions
Premier médecin du roi
-
Sénateur du Second Empire
Député français
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activités
Conjoint
Autres informations
Distinctions
Le docteur Conneau, gravure de Fournier, impression de Roze.

Enrico, François, Alexandre Conneau, dit Henri Conneau, né à Milan le et mort à La Porta le , est un médecin, chirurgien et homme politique français, proche de Napoléon III.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse, études de médecine et secrétaire particulier de Louis Bonaparte à Florence[modifier | modifier le code]

Le docteur Conneau en docteur Faust, Félix Cottrau (1799-1852), [réf. à confirmer]1856, château de Compiègne.

Son père Alexandre, Jean-Louis Conneau (1772-1835), né à Servian à côté de Béziers dans l'Hérault, est receveur de la couronne du royaume d'Étrurie à Arezzo, où il passe toute son enfance. Sa mère, Thérèse Raucher (1774-1859) est née à Nice (Alpes Maritimes). Henri Conneau fait ses études de médecine à Florence en Italie de 1820 à 1827 et obtient le diplôme de docteur en chirurgie. Au cours de son cursus, Henri Conneau est un temps le secrétaire de Louis Bonaparte, ex-roi de Hollande et frère de Napoléon Ier.

Le docteur Henri Conneau, une fois diplômé, s'installe à Rome en 1828 pour exercer son métier, où il prit part, après 1830, aux révolutions italiennes. Il y rencontre les deux fils de Louis Bonaparte, le prince Napoléon-Louis et Louis-Napoléon[1], qui participent à l'insurrection. Les volontaires de l'insurrection - qui dure deux mois - défaits, en 1831, par l'armée autrichienne, cherchent maintenant à quitter l'Italie en toute hâte pour sauver leur tête. Les trois jeunes gens Napoléon-Louis, Louis-Napoléon et Henri marchent en tête des fugitifs. Le prince Napoléon-Louis, l'aîné, meurt de la rougeole à Forlì. Le futur Napoléon III faillit lui-même mourir à Ancône.

Il est le frère de Théophile Conneau (1804-1860), dit Théodore Canot[2], marin, écrivain, aventurier et négociant, qui laisse un ouvrage célèbre et très documenté sur la traite des noirs au XIXe siècle.

Château d'Arenenberg[modifier | modifier le code]

Par la suite, Henri Conneau devient l'hôte privilégié et le médecin particulier de la reine Hortense, l'épouse de Louis, et de la famille Bonaparte, en Suisse, au château d'Arenenberg. Il accompagnera la reine dans ses derniers instants[3].

Fort de Ham[modifier | modifier le code]

Il participe à la tentative de soulèvement de Louis-Napoléon à Boulogne-sur-Mer en 1840 et est emprisonné au fort de Ham avec Bonaparte pendant cinq ans. Le , le docteur Henri Conneau prend une grande part à l'évasion du prince Louis-Napoléon. Il met un mannequin dans sa chambre et prétend que Louis Napoléon était malade. Il répand une odeur pestilentielle pour maintenir les gardes hors de la cellule jusqu'à 18h. Arrêté, il est acquitté.

Le prince-président – palais de l'Elysée[modifier | modifier le code]

Après l'élection de Louis-Napoléon Bonaparte à la présidence de la République après la révolution de 1848, Conneau devient son médecin attitré et est naturalisé français. Il sera nommé médecin personnel du prince-président et chirurgien municipal de l'état-major de la garde nationale de Paris. Le , il reçoit la Légion d'honneur.

Napoléon III – palais des Tuileries[modifier | modifier le code]

Les titres du docteur Henri Conneau de premier médecin de la maison impériale et de médecin personnel de Napoléon III lui confèrent un rang fort enviable dans la maison civile de l'empereur qu'il accompagne dans tous ses déplacements et dans toutes les résidences impériales.

Docteur Conneau, sénateur, Léopold Ernest Mayer (1822-1895) et Pierre-Louis Pierson (1822-1913), Musée d'Orsay, Paris.

Le docteur Henri Conneau est élu membre du corps législatif, en 1852, il est élu député de la Somme et le reste jusqu'à sa nomination au Sénat le [4]. Il est promu officier de la Légion d'honneur en 1853, date de son mariage tardif avec Juliette Pasqualini, une jeune fille, enfant d'un de ses amis de Haute-Corse et petite nièce du comte Horace François Bastien Sébastiani (1772-1851), maréchal de France et ministre de la marine, du au , et des Affaires étrangères du au - . Au château de Compiègne, l'assistance avait remarqué que cette madame Henri Conneau, qui était musicienne et chantait à ravir, parlait franc presque autant que son mari à l'empereur. De cette union naissent deux enfants : Louis Conneau et Henriette Conneau. Dans la nuit du 15 au , l'impératrice Eugénie, après un accouchement difficile, donne naissance au prince impérial. Le docteur Conneau se hâte d'aller l'annoncer en plein congrès de Paris — qui rétablit la paix après la guerre de Crimée — l'heureuse nouvelle à Napoléon III. En 1858, il est le protecteur de la de l'Association Générale des Médecins de France.

Le docteur Henri Conneau est commandeur de la Légion d'honneur[Quand ?] et, quelques années plus tard, le , il est élevé à la dignité de grand-officier de la Légion d'honneur. Le docteur Henri Conneau devient médecin et chirurgien associé libre de l'Académie de médecine et directeur des dons et secours de l'empereur ; il accède, ensuite, à la fonction élective de conseiller général de la Porta d'Ampugnani, en Haute-Corse.

Donation d'un hôtel particulier par l'empereur Napoléon III[modifier | modifier le code]

Sachant que son médecin personnel n'a ni bien ni fortune, Napoléon III offre, tout naturellement, au docteur Henri Conneau, un hôtel particulier avec jardin. Ce bâtiment haussmannien de trois étages est transformé, de nos jours, en hôtel de luxe visible au no 6 de la rue Pierre Demours dans le XVIIe à deux pas de la place de l'Étoile à Paris.

Unité italienne[modifier | modifier le code]

Henri Conneau est chargé par l'empereur Napoléon III d'une mission secrète auprès de Cavour. Les excellentes relations entretenues depuis l'insurrection de la Romagne jusqu'alors avec le comte Francesco Arese Lucini permettent à Henri Conneau de concrétiser l'entrevue fatidique de Plombières, en juillet 1858 et de jouer un rôle déterminant dans la préparation de la rencontre secrète de Napoléon III et du comte Cavour.

La défaite et la chute de l'empire[modifier | modifier le code]

Après la bataille de Sedan et la chute de l'Empire le , Conneau accompagne Napoléon III en captivité à Wilhelmshöhe, puis en exil à Chislehurst en Angleterre où l'ex-empereur meurt le . La dernière parole qu'il prononce est à l'adresse d'Henri Conneau : « Conneau, étais-tu à Sedan ? ».

La fin du docteur Conneau[modifier | modifier le code]

Henri Conneau rentre en France après la mort de l'empereur en 1873. Il est reconduit, jusqu'à la fin, dans son mandat de conseiller général de la Porta d'Ampugnani en Corse, ville qu'il affectionne particulièrement et où il décède, en . Il est le père du général de division Louis Conneau.

Liste des titres et décorations[modifier | modifier le code]

Portrait du Docteur Conneau, Gustave Le Gray (1820–1884), Château de Compiègne.

Le docteur Henri Conneau a de multiples titres officiels ; il est grand officier de la Légion d'honneur, titulaire de nombreuses décorations françaises et étrangères, à savoir :

Titres officiels[modifier | modifier le code]

  • Médecin et chirurgien associé libre de l'Académie de médecine,
  • Médecin personnel et premier médecin de l'empereur Napoléon III,
  • Chef du service sanitaire de leurs majestés impériales,
  • Directeur des dons et secours de l'empereur,
  • Chirurgien municipal de l'état-major de la garde national de Paris,
  • Membre du conseil de la maison impériale,
  • Membre de l'Académie statistique de Milan,
  • Membre de l'Académie de médecine de Ferrare,
  • Patricien héréditaire de la république de Saint-Marin,
  • Député de la Somme de 1852 à 1867,
  • Sénateur du Second Empire de 1867 à 1870,
  • Conseiller général du département de la Corse, membre du conseil de La Porta.

Décorations françaises[modifier | modifier le code]

Décorations étrangères[modifier | modifier le code]

Chapelle funéraire de la maison Sebastiani-Conneau[modifier | modifier le code]

À la Porta d'Ampugnani, en Haute-Corse, le bâtiment est l'une des grandes demeures de notables construites par étapes du XVIIIe au XIXe siècle, selon les besoins de la famille. La chapelle funéraire est classée au Monument historique pour ses décors intérieurs peints du XIXe siècle. Henri Conneau, médecin personnel de Napoléon III, a rehaussé en 1853 la casone d'un étage de réception lors de son mariage.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Académie des Sciences et des Lettres de Montpellier : Daniel Grasset, La pierre de Napoléon III
  2. Notice d'autorité personne : Canot, Théodore (1804?-1860) pseudonyme forme internationale
  3. Mémoires de Valérie Masuyer, dame d'honneur de la reine Hortense, Plon, rééd. 1937
  4. A. Robert et G. Cougny, Dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889
  5. « Cote LH/581/10 », base Léonore, ministère français de la Culture
  6. a b c d et e André F. Borel d'Hauterive et Albert Révérend, Annuaire de la noblesse de France et des maisons souveraines de l'Europe, Champion, (lire en ligne)

Sources[modifier | modifier le code]

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