Hélène Adam

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Hélène Adam dite Maroussia, née Hélène Bostyn le à Bourg-la-Reine (Hauts-de-Seine), est une institutrice et militante trotskiste et féministe française.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Hélène Bostyn est née le à Bourg-la-Reine. Elle est la fille d’Andrée Desforge, la deuxième d'une fratrie de cinq enfants[1], et de Jean Bostyn (ouvrier à l'usine Thomson CSF à Malakoff).

Formation[modifier | modifier le code]

Elle étudie à l'école élémentaire publique de Sceaux, puis au lycée de filles Marie-Curie où elle obtient un baccalauréat C en 1970[1].

De 1970 à 1972, elle poursuit ses études en économie à l'université Assas Paris 1 où elle obtient son DEEG. En août 1972, elle interrompt ses études et s'établie à Millau dans l'Aveyron où elle travaille à l'usine de confection de blousons de cuir comme mécanicienne débutante. Courant 1973, elle est licenciée et rentre à Paris[1].

Vie privée[modifier | modifier le code]

En 1980, elle se marie avec Louis Adam, un expert-comptable, ancien directeur de l'UNEF, de Révolution ! et membre du PSU puis d'Ensemble. Ils ont deux enfants : Gwenn née en 1981 et Hoel en 1986[1].

Débuts politiques[modifier | modifier le code]

Socialisée par deux oncles et une tante « pieds rouges » après l'indépendance de l'Algérie, et par un père proche du PSU, Hélène Adam adhère au cadre de référence socialiste[1].

Elle s'attache à défendre de grandes causes autour de figures romantiques révolutionnaires comme Fidel Castro et le Che dans des campagnes pour la révolution cubaine, contre la Bombe, contre la faim dans le monde ou encore contre la guerre du Vietnam[1].

Au lycée, elle est plongée dans les mouvements de jeunesse et la grève générale ouvrière du 13 mai 1968 comptabilisant 10 millions de grévistes. Elle participe et pousse à des logiques d'auto-organisation[1].

En 1970, elle choisit de rejoindre les maoïstes, qui s'organisent notamment contre l'intervention américaine au Vietnam. Jusqu'en 1973, elle est membre de la Gauche prolétarienne (GP), une organisation spontanéiste, ainsi que de La Cause du peuple et du Secours rouge du XIVe arrondissement. Elle dénonce les conditions de vie des travailleurs immigrés dans les foyers, celle des prisonniers, le scandale des accidents du travail mortels dans les mines, soutient les paysans du Larzac en lutte contre l’extension du camp militaire et celle des Lip avec la grande marche sur Besançon[1].

Elle anime le comité de lutte d'Assas pendant la difficile période de cohabitation entre les universités Paris 1 et Paris 2, où cette dernière est dominée par le GUD, un groupuscule fasciste[1].

La GP la pousse à s'installer à Millau et à travailler en usine, où elle continue son action militante. Elle crée un comité de lutte pour instaurer la notion de salaire d'appoint[1].

Engagement pour les femmes[modifier | modifier le code]

De 1973 à 1975, Hélène Adam s'engage dans le Mouvement pour la liberté de l'avortement et de la contraception (MLAC) qui vient d'être créé et qui la marque profondément[1]. Elle dira plus tard à ce sujet : « Une conscience précoce de la nécessité de s'imposer comme femme, alors que tout est fait pour nous en dissuader »[2][pertinence contestée].

Après la dissolution de la GP en novembre 1973, elle profite de la vague de recrutement massive de l’Éducation nationale pour devenir institutrice remplaçante à Malakoff jusqu'en 1976. Elle découvre le Syndicat national des instituteurs (SNI-FEN) et l'École émancipée. Elle passe une licence d'histoire à la Sorbonne en parallèle de son travail[1].

Elle intègre la direction parisienne, puis le Comité central de Révolution !, où elle adopte le pseudonyme de Maroussia, le nom d'une de ses héroïnes d'enfance. Elle organise la fusion du mouvement avec OCT, la GOP et un courant du PSU où elle obtient un poste de titulaire de chargée de la jeunesse. Elle participe à Femmes travailleuses en lutte et publie dans la revue Les Pétroleuses et le mensuel Les Cahiers du féminisme de la LCR. Elle organise des réunions en non-mixité, participe à l'élaboration de théories sur les origines du patriarcat, lutte pour le droit à l'avortement et la reconnaissance du viol comme un crime auprès de Maya Surduts, Jeannine et Josette Trat et Monique Saliou-Gloux (dite Frédérique Vinteul)[1].

Elle 1979, elle participe à une scission de l'OCT qui rejoins la LCR. Elle devient permanente à la Fédération de Paris de la LCR, comme secrétaire du Bureau politique, puis responsable de la Fédération Paris avec en charge les questions immigrées et la rédaction de l'hebdomadaire Rouge[1]. Elle devient par la suite multidirigeante[3].

Elle rejoint dès sa fondation, en 1989, la Fédération Sud-PTT en réponse à la privatisation de France Télécom. Pour l'Union syndicale Solidaires, auquel appartient Sud PTT, elle est représentante au Conseil économique social et environnemental (CESE).

Elle rejoint le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) lorsque la LCR s'y dissout en 2009. Toutefois, en 2012, elle quitte le parti avec son courant la Gauche anticapitaliste (GA), qui rejoint la campagne de Jean-Luc Mélenchon à l'élection présidentielle. La GA participe ensuite à la fondation d'Ensemble, parti de la nébuleuse mélenchonniste[1].

Défense des immigrés[modifier | modifier le code]

Hélène Adam suit le renouveau syndical des années 1980-90 et participe profondément à l'aide aux immigrés au LCR. Elle renoue avec ses contacts d'associations de travailleurs immigrés regroupés dans la Maison des travailleurs immigrés (MTI), organise des « grèves de la faim des sans-papiers », des grèves effectuées par des nettoyeurs de métro. Elle s'attache à nouer des liens entre les différentes générations d'immigrés et investie la lutte anti-raciste avec l'émergence du Front national[1].

Œuvre[modifier | modifier le code]

  • Hélène Adam, François Coustal, C'était la Ligue, Paris, Syllepse et Arcane 17, 2019, 766 pages

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j k l m n o et p Bernard Thiéry, « ADAM Hélène [née BOSTYN Hélène] Ps », dans née BOSTYN Hélène, Maitron/Editions de l'Atelier, (lire en ligne)
  2. Entretien de Florence Johsua avec Hélène Adam, 11 juillet 2003.
  3. Florence Johsua, « Chapitre 8. « Si tous les gars du monde se donnaient la main… » », Anticapitalistes,‎ , p. 177-209 (lire en ligne)

Liens externes[modifier | modifier le code]