Denys Arcand

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Denys Arcand
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Denys Arcand en 2007
Naissance (82 ans)
Deschambault, Québec
Nationalité Drapeau du Canada Canada
Profession Réalisateur, Scénariste, Acteur
Films notables Le Déclin de l'empire américain
Jésus de Montréal
Les Invasions barbares

Denys Arcand (originaire de Deschambault, né le ) est un réalisateur, scénariste, acteur et producteur de films québécois. Cinéaste au style très varié au fil de sa carrière, il est surtout reconnu au niveau international pour ses deux grands succès : Le Déclin de l'empire américain et sa suite, 18 ans plus tard : Les Invasions barbares.

Biographie

Au début des années 60, Denys Arcand étudie l'histoire à l'Université de Montréal. Il a, entre autres professeurs, Maurice Séguin et Michel Brunet, fondateurs, avec Guy Frégault, de l'École historique de cette université et penseurs du néonationalisme québécois. D'ailleurs, dans son film Le déclin de l'empire américain, on voit le personnage Mario (joué par Gabriel Arcand) remettre à Diane Léonard, chargée de cours en histoire (jouée par Louise Portal), une copie d'un des livres de Michel Brunet, Notre passé, le présent et nous.

Vie privée

Il est le fils d'Horace Arcand et de Colette Bouillé. Denys Arcand est le conjoint de Denise Robert, productrice spécialisée dans les films grand public. Il est le frère de l'anthropologue Bernard Arcand, de la criminologue Suzanne Arcand et de l'acteur Gabriel Arcand.

La période engagée

L'œuvre de Denys Arcand est à l'image de la transformation du cinéma québécois. Dans une première période, son travail est composé d'œuvres documentaires fortes et critiques, ainsi que d'un cinéma de fiction profondément ancré dans la réalité socioculturelle du Québec. C'est probablement la période la plus originale de son œuvre. Son travail de documentariste, parfaitement en phase avec le travail qui se fait alors à l'ONF (voir Cinéma direct) pousse toutefois ailleurs la structure du montage. Par de fins jeux d'opposition, par dialectique – Arcand démontrant par exemple tout autant les incohérences des ouvriers que les injustices qu'ils subissent – il parvient, sans jamais faire emploi de la narration, à rendre de savantes synthèses sociales et politiques. Le montage de ses films est de ce fait moins transparent et naturaliste que celui de ses collègues de l'ONF : car Arcand privilégiant dans le documentaire la démonstration à la dramaturgie, il utilise abondamment le montage parallèle, l'image avec son libre en contrepoint, et construit ainsi le sens à la façon du film essai.

Dans son œuvre de fiction, qui débute avec La Maudite Galette, Arcand semble faire l'intégration graduelle de ses acquis du direct, en plus d'une esthétique classique, évoquant Jean Renoir. Ce classicisme du début n'exclut pas néanmoins un certain formalisme dans la composition et la mise en scène, que l'on peut rapprocher du travail de Gilles Groulx, pour lequel il ne cache pas son admiration.

Comme beaucoup d'intellectuels de son époque, Arcand attache beaucoup d'importance à la vie intellectuelle européenne. C'est pourquoi il souffrira amèrement en 1973 de la mauvaise réception européenne de Réjeanne Padovani à Cannes, réception qui lui parut longtemps comme une injustice. Il aura aussi à souffrir de censure à l'ONF, son film On est au coton étant caché pendant près de 20 ans par l'agence. Arcand rejoignait par là aussi le cinéaste Gilles Groulx.

La période américaine

Dans une deuxième période, que l'on pourrait appeler américaine, et commençant avec sa déception du résultat du référendum pour la souveraineté du Québec de 1980, Arcand choisit l'émancipation personnelle, et cherche résolument le succès. Pendant cette période il tourne deux films en anglais. Cela va de pair avec un changement important de son esthétique, le travail de la photo et de la mise en scène se mettant en phase avec la norme hollywoodienne, tant par des éclairages léchés que par un découpage redondant qui évoque la télé. Les longues tirades sont progressivement remplacées par des « one liner ». Arcand fait un cinéma qu'il veut consensuel, aux personnages essentiellement bourgeois.

Bien que fortement influencé par une certaine manière industrielle dans l'écriture des scénarios et du découpage, il travaille toujours, avec une distance cynique, les questions de conscience, fouillant celle de l'intellectuel, interrogeant les errements de l'idéalisme et de la rationalisation, tel un Machiavel se questionnant sur Le confort et l'indifférence.

Le succès international

Le succès international tant espéré survient avec Le Déclin de l'empire américain en 1986, film qu'il produit, écrit et réalise (nominé aux Oscars). Trois ans plus tard, son film Jésus de Montréal, Prix du Jury à Cannes, est en lice comme « Meilleur film étranger » à la cérémonie des Oscars 1989. La consécration vient avec Les Invasions barbares, film qui gagnera l'Oscar du meilleur film en langue étrangère 2003. Il est aussi récompensé au Festival de Cannes : Marie-Josée Croze reçoit le Prix de la meilleure actrice alors que Denys Arcand obtient la Palme du meilleur scénariste. Le film gagne par ailleurs, à Paris, les Césars du meilleur film, du meilleur réalisateur et du meilleur scénario ce qui constitue une première pour un film québécois.

Citation

« Les jeunes d'aujourd'hui voudront fonder des familles stables. Ils voudront reprendre le modèle de leurs grands-parents » (tiré du documentaire Les Héritiers du mouton noir).

Récompenses et distinctions

Récompenses
Sélections
Honneurs

Filmographie

Année Film Participation
Réalisateur Producteur Scénariste Acteur Rôle
1962 Seul ou avec d'autres Oui Oui
1963 Champlain Oui Oui
1964 les Montréalistes Oui
1967 Volleyball Oui
Parcs atlantiques Oui
Nominingue.. depuis qu'il existe Oui
Entre la mer et l'eau douce Oui
Montréal, un jour d'été Oui
1968 C'est pas la faute à Jacques Cartier Oui
1970 On est au coton Oui
1971 Mon œil Oui
1972 Québec : Duplessis et après... Oui Oui
La Maudite Galette Oui Oui Détective
1973 Réjeanne Padovani Oui Oui Le garde du corps de Sam Tannebaum
Pigs Are Seldom Clean Oui Rocket
1975 Gina Oui
La Lutte des travailleurs d'hôpitaux Oui
La Tête de Normande St-Onge Oui Jean-Paul
1982 Le Confort et l'indifférence Oui
1984 Le Crime d'Ovide Plouffe Oui Oui
1986 Le Déclin de l'empire américain Oui Oui Oui L'homme au "Peep-Show"
1989 Jésus de Montréal Oui Oui Oui Directeur
1993 De l'amour et des restes humains Oui
1996 Joyeux Calvaire Oui
2000 Stardom Oui Oui
2003 Les Invasions barbares Oui Oui Oui Unioniste
2005 Lost & Profound Oui
Idole instantanée Oui Propriétaire du bar
2007 L'Âge des ténèbres Oui Oui Oui
2010 Barney's Version Oui Jean, le maître d'hôtel
2014 Le Règne de la beauté Oui Oui


Acteurs récurrents

Denys Arcand a travaillé à plusieurs reprises avec certains acteurs dans ses long-métrages.

Acteur La Maudite Galette (1972) Réjeanne Padovani (1973) Gina (1975) Le crime d'Ovide Plouffe (1984) Le Déclin de l'empire américain (1986) Jésus de Montréal (1989) De l'amour et des restes humains (1993) Joyeux Calvaire (1996) Stardom (2000) Les invasions barbares (2003) L'Âge des ténèbres (2007)
Gabriel Arcand
Marcel Sabourin
René Caron
Dorothée Berryman
Dominique Michel
Rémy Girard
Pierre Curzi
Gilles Pelletier
Johanne-Marie Tremblay
Gaston Lepage
Ellen David
Benoît Brière
Macha Grenon

Télévision

Bibliographie

  • Denys Arcand, Hors champ: Écrits divers, 1961-2005, Montréal: Boréal 2005
  • Michel Coulombe, Denys Arcand. La vraie nature du cinéaste, (entretiens), Montréal: Boréal 1993
  • Réal La Rochelle, Denys Arcand. L'ange exterminateur, Montréal: Leméac 2004
  • André Loiselle, Brian McIllroy (éd.), Auteur/Provocateur. The Films of Denys Arcand, Westport: Praeger 1995
  • Denys Arcand, « L'historien silencieux », dans Maurice Séguin, historien du pays québécois, sous la direction de Robert Comeau, Montréal, VLB Éditeur, 1987, p. 255-257.

Voir aussi