Denys Arcand
Naissance |
Deschambault, Québec |
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Nationalité | Canada |
Profession | Réalisateur, Scénariste, Acteur |
Films notables |
Le Déclin de l'empire américain Jésus de Montréal Les Invasions barbares |
Denys Arcand (originaire de Deschambault, né le ) est un réalisateur, scénariste, acteur et producteur de films québécois. Cinéaste au style très varié au fil de sa carrière, il est surtout reconnu au niveau international pour ses deux grands succès : Le Déclin de l'empire américain et sa suite, 18 ans plus tard : Les Invasions barbares.
Biographie
Au début des années 60, Denys Arcand étudie l'histoire à l'Université de Montréal. Il a, entre autres professeurs, Maurice Séguin et Michel Brunet, fondateurs, avec Guy Frégault, de l'École historique de cette université et penseurs du néonationalisme québécois. D'ailleurs, dans son film Le déclin de l'empire américain, on voit le personnage Mario (joué par Gabriel Arcand) remettre à Diane Léonard, chargée de cours en histoire (jouée par Louise Portal), une copie d'un des livres de Michel Brunet, Notre passé, le présent et nous.
Vie privée
Il est le fils d'Horace Arcand et de Colette Bouillé. Denys Arcand est le conjoint de Denise Robert, productrice spécialisée dans les films grand public. Il est le frère de l'anthropologue Bernard Arcand, de la criminologue Suzanne Arcand et de l'acteur Gabriel Arcand.
La période engagée
L'œuvre de Denys Arcand est à l'image de la transformation du cinéma québécois. Dans une première période, son travail est composé d'œuvres documentaires fortes et critiques, ainsi que d'un cinéma de fiction profondément ancré dans la réalité socioculturelle du Québec. C'est probablement la période la plus originale de son œuvre. Son travail de documentariste, parfaitement en phase avec le travail qui se fait alors à l'ONF (voir Cinéma direct) pousse toutefois ailleurs la structure du montage. Par de fins jeux d'opposition, par dialectique – Arcand démontrant par exemple tout autant les incohérences des ouvriers que les injustices qu'ils subissent – il parvient, sans jamais faire emploi de la narration, à rendre de savantes synthèses sociales et politiques. Le montage de ses films est de ce fait moins transparent et naturaliste que celui de ses collègues de l'ONF : car Arcand privilégiant dans le documentaire la démonstration à la dramaturgie, il utilise abondamment le montage parallèle, l'image avec son libre en contrepoint, et construit ainsi le sens à la façon du film essai.
Dans son œuvre de fiction, qui débute avec La Maudite Galette, Arcand semble faire l'intégration graduelle de ses acquis du direct, en plus d'une esthétique classique, évoquant Jean Renoir. Ce classicisme du début n'exclut pas néanmoins un certain formalisme dans la composition et la mise en scène, que l'on peut rapprocher du travail de Gilles Groulx, pour lequel il ne cache pas son admiration.
Comme beaucoup d'intellectuels de son époque, Arcand attache beaucoup d'importance à la vie intellectuelle européenne. C'est pourquoi il souffrira amèrement en 1973 de la mauvaise réception européenne de Réjeanne Padovani à Cannes, réception qui lui parut longtemps comme une injustice. Il aura aussi à souffrir de censure à l'ONF, son film On est au coton étant caché pendant près de 20 ans par l'agence. Arcand rejoignait par là aussi le cinéaste Gilles Groulx.
La période américaine
Dans une deuxième période, que l'on pourrait appeler américaine, et commençant avec sa déception du résultat du référendum pour la souveraineté du Québec de 1980, Arcand choisit l'émancipation personnelle, et cherche résolument le succès. Pendant cette période il tourne deux films en anglais. Cela va de pair avec un changement important de son esthétique, le travail de la photo et de la mise en scène se mettant en phase avec la norme hollywoodienne, tant par des éclairages léchés que par un découpage redondant qui évoque la télé. Les longues tirades sont progressivement remplacées par des « one liner ». Arcand fait un cinéma qu'il veut consensuel, aux personnages essentiellement bourgeois.
Bien que fortement influencé par une certaine manière industrielle dans l'écriture des scénarios et du découpage, il travaille toujours, avec une distance cynique, les questions de conscience, fouillant celle de l'intellectuel, interrogeant les errements de l'idéalisme et de la rationalisation, tel un Machiavel se questionnant sur Le confort et l'indifférence.
Le succès international
Le succès international tant espéré survient avec Le Déclin de l'empire américain en 1986, film qu'il produit, écrit et réalise (nominé aux Oscars). Trois ans plus tard, son film Jésus de Montréal, Prix du Jury à Cannes, est en lice comme « Meilleur film étranger » à la cérémonie des Oscars 1989. La consécration vient avec Les Invasions barbares, film qui gagnera l'Oscar du meilleur film en langue étrangère 2003. Il est aussi récompensé au Festival de Cannes : Marie-Josée Croze reçoit le Prix de la meilleure actrice alors que Denys Arcand obtient la Palme du meilleur scénariste. Le film gagne par ailleurs, à Paris, les Césars du meilleur film, du meilleur réalisateur et du meilleur scénario ce qui constitue une première pour un film québécois.
Citation
« Les jeunes d'aujourd'hui voudront fonder des familles stables. Ils voudront reprendre le modèle de leurs grands-parents » (tiré du documentaire Les Héritiers du mouton noir).
Récompenses et distinctions
- Récompenses
- 1982 - Prix L.-E.-Ouimet-Molson, Le confort et l'indifférence
- 1986 - Prix L.-E.-Ouimet-Molson, Le Déclin de l'empire américain
- 1986 - Prix FIPRESCI de la Critique internationale, Le Déclin de l'empire américain
- 1987 - Prix Génie, Le Déclin de l'empire américain
- 1989 - Prix Albert-Tessier
- 1989 - Prix du jury au Festival de Cannes, Jésus de Montréal
- 1990 - Prix Génie, Jésus de Montréal
- 1991 - Prix Molson
- 1995 - Prix du Gouverneur général pour les arts de la scène
- 2003 : Prix Henri Jeanson de la SACD
- 2003 - Prix du scénario au Festival de Cannes, Les Invasions barbares
- 2004 - Oscar du meilleur film en langue étrangère
- 2004 - Prix David di Donatello
- 2004 - Prix Jutra
- 2004 - César du meilleur film, du meilleur réalisateur et du meilleur scénario, Les Invasions barbares
- 2004 - Prix Génie, Les Invasions barbares
- 2005 - Prix Jutra
- Sélections
- 2000 - Sélection officielle du Festival de Cannes
- Honneurs
- 1988 - Officier de l'ordre du Canada
- 1990 - Liste des Grands Montréalais
- 2000 - Chevalier de l'Ordre national du Québec
- 2003 - Membre de l'ordre du Mérite
- 2004 - Membre de l'ordre des Arts et des Lettres
- 2004 - Allée des célébrités canadiennes
- 2005 - Compagnon de l'ordre du Canada
Filmographie
Acteurs récurrents
Denys Arcand a travaillé à plusieurs reprises avec certains acteurs dans ses long-métrages.
Acteur | La Maudite Galette (1972) | Réjeanne Padovani (1973) | Gina (1975) | Le crime d'Ovide Plouffe (1984) | Le Déclin de l'empire américain (1986) | Jésus de Montréal (1989) | De l'amour et des restes humains (1993) | Joyeux Calvaire (1996) | Stardom (2000) | Les invasions barbares (2003) | L'Âge des ténèbres (2007) |
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Gabriel Arcand | |||||||||||
Marcel Sabourin | |||||||||||
René Caron | |||||||||||
Dorothée Berryman | |||||||||||
Dominique Michel | |||||||||||
Rémy Girard | |||||||||||
Pierre Curzi | |||||||||||
Gilles Pelletier | |||||||||||
Johanne-Marie Tremblay | |||||||||||
Gaston Lepage | |||||||||||
Ellen David | |||||||||||
Benoît Brière | |||||||||||
Macha Grenon |
Télévision
- Duplessis (1977)
Bibliographie
- Denys Arcand, Hors champ: Écrits divers, 1961-2005, Montréal: Boréal 2005
- Michel Coulombe, Denys Arcand. La vraie nature du cinéaste, (entretiens), Montréal: Boréal 1993
- Réal La Rochelle, Denys Arcand. L'ange exterminateur, Montréal: Leméac 2004
- André Loiselle, Brian McIllroy (éd.), Auteur/Provocateur. The Films of Denys Arcand, Westport: Praeger 1995
- Denys Arcand, « L'historien silencieux », dans Maurice Séguin, historien du pays québécois, sous la direction de Robert Comeau, Montréal, VLB Éditeur, 1987, p. 255-257.
Voir aussi
- Étudiant de l'Université de Montréal
- Réalisateur québécois
- Acteur québécois
- Scénariste québécois
- Producteur québécois
- César du meilleur réalisateur
- Chevalier de l'Ordre national du Québec
- Allée des célébrités canadiennes
- Prix Albert-Tessier
- Naissance en juin 1941
- Naissance dans la région de la Capitale-Nationale
- Compagnon de l'ordre du Canada
- Prix du scénario au Festival de Cannes
- César du meilleur scénario original ou adaptation