Caricature

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Victor Hugo caricaturé par Honoré Daumier dans Le Charivari du 20 juillet 1849.

Une caricature (de l'italien « caricature », « charge ») est un portrait peint ou dessiné qui charge certains traits de caractère souvent drôles, ridicules ou déplaisants dans la représentation d’un sujet. Derrière son caractère humoristique, la caricature est souvent un type de satire. Ainsi, elle est très utilisée par la presse depuis la massification de celle-ci au XIXe siècle.

Par extension, en littérature, il s'agit aussi d'une description qui se veut comique ou satirique par les mêmes moyens : la charge de certains des traits. En ce sens, on peut également parler de caricature au théâtre, au cinéma, en bande dessinée, etc. Enfin, encore plus largement, une caricature peut désigner une chose, une situation ou une personne ridicules par leur prétention à vouloir être ce qu'elles ne sont pas.

Historique

Amédée de Noé, dit Cham, célèbre caricaturiste sous le second Empire

Les sociétés grecque et romaine[1] semblent avoir réuni les conditions[Lesquelles ?] de l'éclosion de la caricature. Elles l'ont sans doute connue l’une et l’autre, fût-ce à l’état embryonnaire. La Grèce a eu un caricaturiste, Pauson, dont le nom est cité par Aristophane et Aristote. On a trouvé des caricatures peintes sur des vases grecs et sur les murailles d'Herculanum et de Pompéi ; on en a même rencontré dans les ruines et sur les papyrus de l'ancienne Égypte sans oublier les personnages à tête de singes sur les poteries gauloises.

La caricature au sens strict (art de déformer les visages sans enfreindre l'identification et la reconnaissance des personnes) apparaît au XVIe siècle, l'historien de l'art Giorgio Vasari évoquant les jeux d'ateliers dans lesquels les artistes « chargent » (du latin caricare, d'où le terme caricature) les portraits, notamment les frères Carrache qui chargent aussi bien leurs élèves, leurs amis qu'eux-mêmes[2].

Au XIXe siècle, avec la croissance de la presse et l'invention en 1796 de la lithographie, la caricature acquiert une très grande importance au Royaume-Uni et en France. Honoré Daumier, Grandville ou Gustave Doré sont de célèbres caricaturistes français au XIXe siècle, bien qu'une loi du 9 septembre 1835 instaure la censure des dessins et des caricatures[3].Des magazines comme La Caricature (1830 - 1843) ou Le Charivari (1832-1937), prototypes des journaux de satire engagés, Punch (1841-1992), Fun (1861-1901) ou Judy (1867-1907) s'y spécialisent. Les caricaturistes sont à cette époque presque tous des hommes, hormis Marie Duval[4].

Daumier fait ses débuts dans la presse comme caricaturiste politique au début de la Monarchie de Juillet.Ses premières planches sont publiées dans La Silhouette (fondé en 1829), puis dans La Caricature et Le Charivari dirigé par Charles Philipon. Daumier passe six mois en prison pour avoir figuré Louis-Philippe en Gargantua puis reprend le motif de la poire créé par Philipon, lui-même condamné à six mois de prison pour « outrages à la personne du roi ». La loi du 9 septembre 1835 proscrivant la caricature politique, les caricaturistes se lancent dans le dessin de mœurs en s'intéressant aux types sociaux représentatifs. La satire de mœurs alterne alors avec la satire politique au gré des événements politiques et des restrictions en matière de liberté d'expression.

Au début du XXe siècle, Hansi met la caricature au service de son combat contre l'annexion de l'Alsace. La caricature, jusque-là confinée dans des publications spécialisées, fait, grâce à la technique de la photogravure, son entrée dans les quotidiens d'information. En septembre 1915 naît le Canard enchaîné. Sous la Quatrième République s'illustre le caricaturiste Jacques Faizant puis sous la Cinquième République Siné, Jean Effel, Tim, Jacques-Armand Cardon, Sacha Strelkoff. En 1960 naît Hara-Kiri mensuel puis en 1969 Hara Kiri hebdo qui, interdit par la censure en novembre 1970, renaît en juillet 1992 sous le titre Charlie Hebdo dans lequel s'illustrent les caricaturistes Cabu, Charb, Tignous, Georges Wolinski, Philippe Honoré. Tous seront assassinés dans les locaux du journal lors d'un attentat terroriste - qui fera 12 morts - le 7 janvier 2015, revendiqué par Al-Qaïda au Yémen.

Légalité

En France, le droit de caricaturer est reconnu comme un droit de liberté d'expression.

En France, l’article L 122-5 du Code de la propriété intellectuelle aménage certaines exceptions au droit d'auteur : il en est ainsi notamment de la parodie, du pastiche et de la caricature, compte tenu des lois du genre[5].

Notes et références

  1. Jean-Pierre Gebe, La caricature et la parodie dans le monde romain antique des origines à Juvênal, De Boccard, , 408 p.
  2. Laurent Gervereau, Histoire du visuel au XXe siècle, Seuil, , p. 46
  3. Jean-Claude Ricci, Pierre-Henri Prélot, Droit des libertés fondamentales, Hachette Éducation, , p. 47
  4. Kunzle (1986), p. 26.
  5. Article L122-5, sur legifrance.gouv.fr

Annexes

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Bibliographie

Revues

Ouvrages

Filmographie

Articles connexes

Liens externes