6e armée (Allemagne)
6. Armee (6e armée allemande) | |
Emblème de la 6. Armee de la Seconde Guerre mondiale. | |
Création | 1914 1939 (réintégration) |
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Dissolution | 1945 |
Pays | Empire allemand Troisième Reich |
Branche | Deutsches Heer puis Wehrmacht |
Type | Armée de terre |
Guerres | Première Guerre mondiale Seconde Guerre mondiale |
Batailles | Première Guerre mondiale
Seconde Guerre mondiale |
Commandant historique | Friedrich Paulus (1942-1943) |
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La 6e armée (en allemand : 6. Armee) était une armée (regroupement d'unités) de la Deutsches Heer (armée de terre allemande) pendant la Première Guerre mondiale, puis de la Heer (armée de terre de la Wehrmacht) lors de la Seconde Guerre mondiale.
Au cours du second conflit mondial, elle est surtout connue pour avoir capitulé lors de la bataille de Stalingrad, sous le commandement de Friedrich Paulus, le lendemain de la promotion de ce dernier au grade de Generalfeldmarschall.
Première Guerre mondiale
[modifier | modifier le code]Seconde Guerre mondiale
[modifier | modifier le code]Opérations
[modifier | modifier le code]Sur le front de l'Ouest
[modifier | modifier le code]D'abord portant le nom de 10e armée, cette unité est formée le , sous le commandement du général Walter von Reichenau. Son objectif initial est de protéger la frontière occidentale de l'Allemagne contre un éventuel assaut des troupes françaises et britanniques durant l'invasion de la Pologne. Lors de l'invasion des Pays-Bas, la 6e armée prend activement part à l'assaut, en faisant la jonction avec les troupes parachutistes préalablement chargées de la destruction des forts d'Eben-Emael, de Liège et de Namur pendant la bataille de Belgique. La 6e armée est ensuite impliquée dans la percée des défenses parisiennes le , pour ensuite servir à couvrir le flanc nord des forces allemandes, progressant au cœur du territoire français durant le restant de la bataille de France.
Sur le Front de l'Est
[modifier | modifier le code]La 6e armée constitue le fer de lance du Groupe d'armées Sud lors de l'invasion de l'URSS en 1941. Peu après sa promotion au rang de Generalfeldmarschall, von Reichenau meurt dans un accident d'avion lors de son transport à l'hôpital après une attaque cardiaque, en . Il est remplacé par son ancien chef d'état-major, le General der Panzertruppen Friedrich Paulus. Paulus mène la 6e armée à la victoire lors de la Seconde bataille de Kharkov au printemps 1942. Cette victoire scelle par ailleurs le sort de la 6e armée, puisque cet élément pèse dans le choix que fait ensuite l'OKH de l'utiliser pour attaquer Stalingrad.
La 6e armée ne parvient pas à remporter une victoire rapide et se retrouve bloquée à Stalingrad. L'hiver arrive et avec lui l'opération Uranus, attaque massive des forces soviétiques sur les flancs du corridor allemand entre le Don et la Volga, du 19 au . La 6e armée se retrouve isolée dans la ville et encerclée fin novembre. Une grande opération de secours, l'Opération Wintergewitter, est entreprise sous le commandement du Generalfeldmarschall Erich von Manstein, qui est un échec. Paulus est promu Generalfeldmarschall par Hitler le , manœuvre ostensible puisque jusqu'alors, aucun Generalfeldmarschall n'avait capitulé. En d'autres termes, Hitler attend de Paulus qu'il se suicide. Toutefois, Paulus se rend bientôt aux Soviétiques. Le reste des forces de la 6e armée, sous commandement du général Karl Strecker, se rend à son tour deux jours plus tard, le dans l'usine de tracteurs au nord de la ville. Bien qu'il ne s'agisse pas là de la fin de la 6e armée, cela constitue l'un des pires désastres militaires qu'ait connu l'Allemagne au cours de son histoire. Elle devient ainsi la première armée allemande à être intégralement détruite. Après la bataille, entre 91 000 et 107 800[réf. nécessaire][1] soldats allemands partent en captivité ; seuls quelque 6 000 en reviennent[réf. nécessaire].
Reconstitution - Combats à l'Est
[modifier | modifier le code]Lors des derniers jours avant l'encerclement complet de Stalingrad, Hitler, dans un déni complet des événements, veut "ressusciter" la 6e armée allemande. Ayant autour de lui[Quoi ?] un homme de chaque division de la 6e armée ayant réchappé à l'encerclement, il "reconstitue" une nouvelle 6e armée (A.O.K. 6). Cette nouvelle formation devient opérationnelle le , sous le commandement du général Karl-Adolf Hollidt dont le "détachement Hollidt" constitue la base. Cette nouvelle 6e armée combat ensuite en Ukraine et en Roumanie comme élément du Groupe d'armées Sud puis du groupe d'armées Ukraine du Sud. L'armée est à nouveau quasi détruite lors de l'encerclement de l'offensive Jassy-Kishinev en , mais cette fois-ci le quartier général et l'état-major avaient pu éviter de se rendre. La 6e armée est de ce fait la seule armée allemande à avoir été encerclée et détruite à trois reprises (y compris la capitulation finale).
Groupe d'armées Fretter-Pico
[modifier | modifier le code]En , sous le commandement du général d'artillerie Maximilian Fretter-Pico, la 6e armée encercle et détruit trois corps blindés du groupe mobile Pliyev, commandé par Issa Pliïev, lors de la bataille de Debrecen. Durant cette période, la 6e armée dispose sous son commandement des forces de la 2e armée hongroise ; on parle donc alors du "groupe d'armées Fretter-Pico" (Armeegruppe Fretter-Pico).
Le commandement de l'unité passe au General der Panzertruppen Hermann Balck en . En , une des unités dépendant de la 6e armée, le IX. SS-Gebirgskorps croate, est encerclé dans Budapest. Le IV. SS-Panzerkorps du SS-Gruppenführer Herbert Otto Gille est transféré sous le commandement de la 6e armée pour tenter une opération de sauvetage du corps d'infanterie de montagne croate. Cette Opération Konrad marque le début des 102 jours du siège de Budapest.
Groupe d'armées Balck
[modifier | modifier le code]Après l'échec de Konrad III (troisième volet de l'opération Konrad), la 6e armée devient un élément du Groupe d'armées Balck (Armeegruppe Balck). Ce Groupe d'armées se retrouve près du Lac Balaton. Diverses unités de la 6e armée, dont le III. Panzerkorps, sont alors impliquées dans l'Opération Frühlingserwachen, tandis que le reste de la 6e armée défend le flanc gauche de l'attaque, dans la région de Székesfehérvár. Après l'échec de l'offensive, la 6e armée reste sur sa ligne de front jusqu'à la grande offensive soviétique sur Vienne, lancée le . Cette attaque crée un trou au sein de la 6e armée entre le IV. SS-Panzerkorps et la 3e armée hongroise (dont le commandement se trouve aux ordres de Balck), désagrégeant la formation.
Fin , la 6e armée se retire vers Vienne. Les derniers éléments épars de la 6e armée se rendent aux Américains, le .
Commandants
[modifier | modifier le code]La 6e armée était commandée par l'Oberkommando der 6. Armee (AOK 6) (en français : "Commandement suprême de la 6e armée "). Ses commandants en chef ont été :
Début | fin | Grade | Commandant |
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Generalfeldmarschall | Walter von Reichenau | ||
Generalfeldmarschall | Friedrich Paulus | ||
Generaloberst | Karl-Adolf Hollidt | ||
General der Artillerie | Maximilian de Angelis | ||
Generaloberst | Karl-Adolf Hollidt | ||
General der Panzertruppe | Sigfrid Henrici | ||
General der Artillerie | Maximilian de Angelis | ||
General der Artillerie | Maximilian Fretter-Pico | ||
General der Panzertruppe | Hermann Balck |
Chefs d'état-major
[modifier | modifier le code]Début | fin | Grade | Commandant |
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Generalmajor | Friedrich Paulus (avant sa nomination à la tête de l'armée) | ||
Generalmajor | Ferdinand Heim | ||
Generalleutnant | Arthur Schmidt (en) | ||
Generalmajor | Walther Wenck | ||
Generalmajor | Max Hermann Bork | ||
Generalmajor | Helmuth Voelter | ||
Generalmajor | Ludwig Heinrich Gaedcke (en) |
Ordre de bataille
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Notes et références
[modifier | modifier le code]- 91 000 prisonniers est le chiffre annoncé par les autorités soviétiques après la chute de Stalingrad mais les études récentes considèrent qu'il est sous-estimé
- Annexe I du Stalingrad de Beevor
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Antony Beevor, Stalingrad, éditions de Fallois, , 1re éd., 443 p., in-8 (ISBN 2-7028-3500-7)
- Jean Lopez, Stalingrad : la bataille au bord du gouffre, éditions Economica, coll. « Campagnes & stratégies », , 1re éd., 460 p., broché (ISBN 978-2717856385)