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Le [[fruit (botanique)|fruit]] est une [[drupe]] charnue, de forme [[wikt:ovoïde|ovoïde]], [[wikt:sessile|sessile]], d'environ 3 cm de long<ref name=gpt/>. La pulpe ou [[mésocarpe]], de couleur jaune-orangé, renferme près de 50 % de lipides qui constituent l'[[huile de palme]]. Les noix de palme sont groupées en régimes. {{Référence nécessaire|Un régime peut porter jusqu'à quinze cents drupes|date=avril 2015}}, et peut peser jusqu25 kg<ref name=gpt/>.
Le [[fruit (botanique)|fruit]] est une [[drupe]] charnue, de forme [[wikt:ovoïde|ovoïde]], [[wikt:sessile|sessile]], d'environ 3 cm de long<ref name=gpt/>. La pulpe ou [[mésocarpe]], de couleur jaune-orangé, renferme près de 50 % de lipides qui constituent l'[[huile de palme]]. Les noix de palme sont groupées en régimes. Un régime pèse entre 5 et 50 kg et contient 500 à 4 000 drupes, selon l’âge du palmier, son origine, son environnement, etc <ref>{{Ouvrage|langue=|auteur1=|prénom1=Cros,|nom1=David|titre=Etude des facteurs contrôlant l'efficacité de la sélection génomique chez le palmier à huile (#Elaeis guineensis# Jacq.)|passage=p. 29|lieu=|éditeur=Montpellier SupAgro|date=2014|pages totales=|isbn=|oclc=932226871|lire en ligne=http://worldcat.org/oclc/932226871|consulté le=2018-11-28}}</ref>.


On distingue trois types variétaux selon la morphologie du fruit : le ''dura'', dont le fruit contient une coque épaisse autour de l'amande ; le ''pisifera'' dépourvu de coque (et généralement femelle stérile) ; et le ''tenera'', avec une coque mince. Le ''dura'' est le type le plus répandu dans la nature. Le ''tenera'' est le type cultivé, car il combine fruits riches en pulpe et fertilité femelle. Chez les ''dura'' et ''tenera'', la coque du [[Noyau (fruit)|noyau]], très dure, est constituée par l'[[endocarpe]]. Le type de fruit est contrôlé par le gène SHELL, qui possède deux allèles codominants (le ''tenera'' étant hétérozygote)<ref>{{Ouvrage|langue=|auteur1=Beirnaert A.D.F. et Vanderweyen R.|prénom1=|nom1=|prénom2=|titre=Contribution à l'étude génétique et biométrique des variétés d'Elaeis guineensis Jacquin : Communication No. 4 sur le palmier à huile|passage=|lieu=|éditeur=I.N.É.A.C|date=1941|pages totales=|isbn=|oclc=320047085|lire en ligne=http://worldcat.org/oclc/320047085|consulté le=2018-11-28}}</ref>. Ce gène code pour un [[facteur de transcription]] de la famille des [[:en:MADS-box|MADS-box]]<ref>{{Article|prénom1=Rajinder|nom1=Singh|prénom2=Eng-Ti Leslie|nom2=Low|prénom3=Leslie Cheng-Li|nom3=Ooi|prénom4=Meilina|nom4=Ong-Abdullah|titre=The oil palm SHELL gene controls oil yield and encodes a homologue of SEEDSTICK|périodique=Nature|volume=500|numéro=7462|date=2013-07-24|issn=0028-0836|issn2=1476-4687|doi=10.1038/nature12356|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1038/nature12356|consulté le=2018-11-28|pages=340–344}}</ref><sup>,</sup><ref>{{Article|prénom1=Leslie C.-L.|nom1=Ooi|prénom2=Eng-Ti L.|nom2=Low|prénom3=Meilina O.|nom3=Abdullah|prénom4=Rajanaidu|nom4=Nookiah|titre=Non-tenera Contamination and the Economic Impact of SHELL Genetic Testing in the Malaysian Independent Oil Palm Industry|périodique=Frontiers in Plant Science|volume=7|date=2016-06-21|issn=1664-462X|pmid=27446094|pmcid=PMC4914825|doi=10.3389/fpls.2016.00771|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4914825/|consulté le=2018-11-28}}</ref>.
[[Fichier:Palmier a huile noyau.JPG|thumb|250px|left|''Noyau du fruit du palmier à huile'']]
Il contient un noyau très dur, ou coque, constitué par l'[[endocarpe]]. Le noyau, constitué de l’amande et de la coque, pèse de 1 à 6 g selon les variétés.


À l'intérieur du noyau, la graine ou amande, appelée [[palmiste]], est également riche en [[lipide]]s et fournit l'[[huile de palmiste]].
L'amande, appelée [[palmiste]], est également riche en [[lipide]]s et fournit l'[[huile de palmiste]]. L’amande comprend un [[Tégument (botanique)|tégument]] mince et adhérent, un [[albumen]] cartilagineux qui contient environ 50 % d’huile et un [[embryon]].
L’amande comprend un [[Tégument (botanique)|tégument]] mince et adhérent, un [[albumen]] cartilagineux qui contient environ 50 % d’huile et un [[embryon]].


== Distribution ==
== Distribution ==
Cette espèce est originaire de l'Afrique tropicale : [[Kenya]], [[Tanzanie]], [[Ouganda]], [[République démocratique du Congo]], [[Bénin]], [[Nigeria]], [[Sénégal]], [[Sierra Leone]], [[Togo]]. Son foyer d'origine semble se situer le long du [[golfe de Guinée]], où subsistent des [[palmeraie]]s naturelles. Grâce à un [[pollen]] très caractéristique, qui diffère significativement de celui des autres palmiers africains, en particulier du Ronier (''[[Borassus aethiopum]]''), la [[palynologie]] a permis de mieux cerner ses origines et ses déplacements, depuis 3000 ans environ<ref>J Maley, S. Bahuchet & al, (1999), ''[http://www.ecologie-humaine.eu/DOCUMENTS/SEH_For%C3%AAt/Foret_19_Maley.pdf L'expansion du palmier à huile (Elaeis guineensis) en Afrique centrale au cours des trois derniers millénaires : nouvelles données et interprétations]''- ecologie-humaine.eu ; PDF, 20pp</ref> ; alors que les palmiers étaient en Afrique, comme en Amérique du sud très fréquents, ils ont régressé dans les forêts d'Afrique durant le [[Cénozoïque]], probablement à cause de changements climatiques<ref>MALEY J. (1996), ''The African rain forest : main characteristics of changes in vegetation and climate from the upper Cretaceous to the Quaternary''. Proceed. R. Soc. Edinburg, Biol. Sc., 104B, 31-73.</ref>. Le palmier à huile est l'un des rares à avoir résisté à ce recul en Afrique.
Cette espèce est originaire de l'Afrique tropicale. Son aire naturelle s’étend sur plus de 6 000 km le long de la côte Atlantique d’Afrique, depuis le Sénégal jusqu’à l’Angola. Elle s’enfonce sur 50 à 200 km à l’intérieur des terres et sur 2 000 km au niveau de l’équateur, dans la cuvette congolaise<ref>{{Ouvrage|langue=|auteur1=J.C. Jacquemard|titre=Le palmier à huile|passage=|lieu=|éditeur=Maisonneuve et Larose|date=1995|pages totales=207|isbn=|lire en ligne=}}</ref>. Son foyer d'origine semble se situer le long du [[golfe de Guinée]], où subsistent des [[palmeraie]]s naturelles. Grâce à un [[pollen]] très caractéristique, qui diffère significativement de celui des autres palmiers africains, en particulier du Ronier (''[[Borassus aethiopum]]''), la [[palynologie]] a permis de mieux cerner ses origines et ses déplacements, depuis 3000 ans environ<ref>J Maley, S. Bahuchet & al, (1999), ''[http://www.ecologie-humaine.eu/DOCUMENTS/SEH_For%C3%AAt/Foret_19_Maley.pdf L'expansion du palmier à huile (Elaeis guineensis) en Afrique centrale au cours des trois derniers millénaires : nouvelles données et interprétations]''- ecologie-humaine.eu ; PDF, 20pp</ref> ; alors que les palmiers étaient en Afrique, comme en Amérique du sud très fréquents, ils ont régressé dans les forêts d'Afrique durant le [[Cénozoïque]], probablement à cause de changements climatiques<ref>MALEY J. (1996), ''The African rain forest : main characteristics of changes in vegetation and climate from the upper Cretaceous to the Quaternary''. Proceed. R. Soc. Edinburg, Biol. Sc., 104B, 31-73.</ref>. Le palmier à huile est l'un des rares à avoir résisté à ce recul en Afrique.


Elle est largement cultivée dans toutes les zones tropicales du globe, notamment en [[Asie]], sous forme de plusieurs [[cultivar]]s à la productivité fortement améliorée par [[sélection variétale]]<ref name=Var2000>T Durand-Gasselin & al. (2000) ''Diffusion variétale du palmier à huile (Elaeis guineensis Jacq.)'' - Revue ''Oléagineux, Corps Gras, Lipides'', Volume 7, Numéro 2, Mars ; Avril 2000 ; jle ([http://www.jle.com/fr/revues/agro_biotech/ocl/sommaire.phtml?cle_parution=670 résumé])</ref>.
Le palmier à huile est largement cultivé dans toutes les zones tropicales du globe, notamment en [[Asie]], sous forme de plusieurs [[cultivar]]s à la productivité fortement améliorée par [[sélection variétale]]<ref name=Var2000>T Durand-Gasselin & al. (2000) ''Diffusion variétale du palmier à huile (Elaeis guineensis Jacq.)'' - Revue ''Oléagineux, Corps Gras, Lipides'', Volume 7, Numéro 2, Mars ; Avril 2000 ; jle ([http://www.jle.com/fr/revues/agro_biotech/ocl/sommaire.phtml?cle_parution=670 résumé])</ref>.


Sa productivité a connu une croissance proche de celle du blé, maïs, tournesol, etc. durant la première [[révolution verte]] dans les régions tempérées. La sélection du type variétal ''tenera'', dont les fruits ont une coque mince, contrôlé par le gène « shell » (découvert en [[1939]] par Beirnaert) a fait croître sa productivité de 30 %<ref name=Var2000/>. Dans les années 1960, une augmentation supplémentaire de 10% a été obtenue par l'[[hétérosis]] résultant du croisement entre populations complémentaires. Depuis, un progrès génétique annuel de 1% a été obtenu par sélection variétale récurrente réciproque, pour arriver au début des années 1990 à une production de 6,7 tonnes d’huile par hectare et par an dans les meilleures conditions, passée à environ 7,2 t/ha/an vers l'an 2000<ref>T Durand-Gasselin & al. (2010) ''Sélection du palmier à huile pour une huile de palme durable et responsabilité sociale'' - Revue ''Oléagineux, Corps gras, Lipides'', Volume 17, Numéro=6, doi=10.1051/ocl.2010.0343</ref>{{,}}<ref name="Var2000" />. En parallèle, des cultivars résistant mieux à la [[fusariose]] et à la pourriture du cœur, deux maladies fréquentes respectivement en Afrique et en Amérique du Sud, ont été développés. La dormance de la graine reste difficile à lever. Ce sont donc des graines germées qui sont vendues aux planteurs. Après avoir été surtout cultivé en Asie où il a fait reculer les forêts tropicales, il tend maintenant à être cultivé industriellement en Afrique, dans le Bassin du Congo notamment (projets de millions d'hectares de plantation)<ref>Valéry Laramée de Tannenberg (2013), ''[http://www.journaldelenvironnement.net/article/le-palmier-a-huile-menace-desormais-le-bassin-du-congo,33284 Le palmier à huile menace désormais le bassin du Congo]'', brève datée 2013-02-22, consultée 2013-02-23</ref>.
Sa productivité a connu une croissance proche de celle du blé, maïs, tournesol, etc. durant la première [[révolution verte]] dans les régions tempérées. La sélection du type variétal ''tenera'' a fait croître sa productivité de 30 %<ref name=Var2000/>. Dans les années 1960, une augmentation supplémentaire de 10 % a été obtenue par l'[[hétérosis]] résultant du croisement entre populations complémentaires. Depuis, un progrès génétique annuel de 1 % a été obtenu par sélection variétale récurrente réciproque, pour arriver au début des années 1990 à une production de 6,7 tonnes d’huile par hectare et par an dans les meilleures conditions, passée à environ 7,2 t/ha/an vers l'an 2000<ref>T Durand-Gasselin & al. (2010) ''Sélection du palmier à huile pour une huile de palme durable et responsabilité sociale'' - Revue ''Oléagineux, Corps gras, Lipides'', Volume 17, Numéro=6, doi=10.1051/ocl.2010.0343</ref>{{,}}<ref name="Var2000" />. En parallèle, des cultivars résistant mieux à la [[fusariose]] et à la pourriture du cœur, deux maladies fréquentes respectivement en Afrique et en Amérique du Sud, ont été développés.
La dormance de la graine reste difficile à lever. Ce sont donc souvent des graines germées qui sont vendues aux planteurs. Après avoir été surtout cultivé en Asie où il a fait reculer les forêts tropicales, il tend maintenant à être cultivé industriellement en Afrique, dans le Bassin du Congo notamment (projets de millions d'hectares de plantation)<ref>Valéry Laramée de Tannenberg (2013), ''[http://www.journaldelenvironnement.net/article/le-palmier-a-huile-menace-desormais-le-bassin-du-congo,33284 Le palmier à huile menace désormais le bassin du Congo]'', brève datée 2013-02-22, consultée 2013-02-23</ref>.


En culture industrielle, {{Référence nécessaire|les objectifs de production sont de 20 à 30 t/ha de fruits avec un taux d'extraction en huile de 23-25%|date=avril 2015}}
En culture industrielle, {{Référence nécessaire|les objectifs de production sont de 20 à 30 t/ha de fruits avec un taux d'extraction en huile de 23-25%|date=avril 2015}}

Version du 28 novembre 2018 à 10:48

Elaeis guineensis

Le palmier à huile ou éléis de Guinée (Elaeis guineensis Jacq.) est un monocotylédone de la famille des Arécacées, largement cultivé pour ses fruits et ses graines riches en huile à usage alimentaire et industriel. L'huile de palme, extraite de la pulpe du fruit, est devenue depuis quelques années la « première source de corps gras végétal sur le marché mondial »[1]. L'huile de palmiste, extraite des graines, est autorisée dans l'Union européenne comme substitut du beurre de cacao.

Le premier occidental à le décrire et à en ramener des graines fut le naturaliste aixois Michel Adanson[2].

Description

Le palmier à huile mesure 20 à 25 m de haut, mais dans les palmeraies de culture les elaeis ne dépassent pas 15 mètres. Son « faux-tronc » est le stipe caractéristique des palmiers, cylindrique, vertical, non ramifié et de diamètre constant.

Les feuilles, pennées, mesurent de 5 à 7 m de long[3], à pétiole très robuste et épineux. Elles forment une couronne symétrique en haut du stipe, entourant et protégeant le bourgeon végétatif.

Les inflorescences sont des spadices, implantés à l'aisselle de chaque feuille. La plante est monoïque et présente des spadices mâles et femelles séparés. Les fleurs, petites et de couleur blanc sale, sont très serrées.

inflorescences de palmier à huile
Drupes de palmier à huile

Le fruit est une drupe charnue, de forme ovoïde, sessile, d'environ 3 cm de long[3]. La pulpe ou mésocarpe, de couleur jaune-orangé, renferme près de 50 % de lipides qui constituent l'huile de palme. Les noix de palme sont groupées en régimes. Un régime pèse entre 5 et 50 kg et contient 500 à 4 000 drupes, selon l’âge du palmier, son origine, son environnement, etc [4].

On distingue trois types variétaux selon la morphologie du fruit : le dura, dont le fruit contient une coque épaisse autour de l'amande ; le pisifera dépourvu de coque (et généralement femelle stérile) ; et le tenera, avec une coque mince. Le dura est le type le plus répandu dans la nature. Le tenera est le type cultivé, car il combine fruits riches en pulpe et fertilité femelle. Chez les dura et tenera, la coque du noyau, très dure, est constituée par l'endocarpe. Le type de fruit est contrôlé par le gène SHELL, qui possède deux allèles codominants (le tenera étant hétérozygote)[5]. Ce gène code pour un facteur de transcription de la famille des MADS-box[6],[7].

L'amande, appelée palmiste, est également riche en lipides et fournit l'huile de palmiste. L’amande comprend un tégument mince et adhérent, un albumen cartilagineux qui contient environ 50 % d’huile et un embryon.

Distribution

Cette espèce est originaire de l'Afrique tropicale. Son aire naturelle s’étend sur plus de 6 000 km le long de la côte Atlantique d’Afrique, depuis le Sénégal jusqu’à l’Angola. Elle s’enfonce sur 50 à 200 km à l’intérieur des terres et sur 2 000 km au niveau de l’équateur, dans la cuvette congolaise[8]. Son foyer d'origine semble se situer le long du golfe de Guinée, où subsistent des palmeraies naturelles. Grâce à un pollen très caractéristique, qui diffère significativement de celui des autres palmiers africains, en particulier du Ronier (Borassus aethiopum), la palynologie a permis de mieux cerner ses origines et ses déplacements, depuis 3000 ans environ[9] ; alors que les palmiers étaient en Afrique, comme en Amérique du sud très fréquents, ils ont régressé dans les forêts d'Afrique durant le Cénozoïque, probablement à cause de changements climatiques[10]. Le palmier à huile est l'un des rares à avoir résisté à ce recul en Afrique.

Le palmier à huile est largement cultivé dans toutes les zones tropicales du globe, notamment en Asie, sous forme de plusieurs cultivars à la productivité fortement améliorée par sélection variétale[11].

Sa productivité a connu une croissance proche de celle du blé, maïs, tournesol, etc. durant la première révolution verte dans les régions tempérées. La sélection du type variétal tenera a fait croître sa productivité de 30 %[11]. Dans les années 1960, une augmentation supplémentaire de 10 % a été obtenue par l'hétérosis résultant du croisement entre populations complémentaires. Depuis, un progrès génétique annuel de 1 % a été obtenu par sélection variétale récurrente réciproque, pour arriver au début des années 1990 à une production de 6,7 tonnes d’huile par hectare et par an dans les meilleures conditions, passée à environ 7,2 t/ha/an vers l'an 2000[12],[11]. En parallèle, des cultivars résistant mieux à la fusariose et à la pourriture du cœur, deux maladies fréquentes respectivement en Afrique et en Amérique du Sud, ont été développés.

La dormance de la graine reste difficile à lever. Ce sont donc souvent des graines germées qui sont vendues aux planteurs. Après avoir été surtout cultivé en Asie où il a fait reculer les forêts tropicales, il tend maintenant à être cultivé industriellement en Afrique, dans le Bassin du Congo notamment (projets de millions d'hectares de plantation)[13].

En culture industrielle, les objectifs de production sont de 20 à 30 t/ha de fruits avec un taux d'extraction en huile de 23-25%[réf. nécessaire]

Culture

Fruits du palmier à huile (Sénégal)
Palmiers à huile, serres tropicales du Grand Blottereau (Nantes)
Récolte de régimes de palmiers à huile en Côte d'Ivoire.

Les principaux producteurs sont le Nigeria, la Côte d'Ivoire, le Cameroun et la République démocratique du Congo pour l'Afrique, la Malaisie et l'Indonésie (les deux premiers producteurs mondiaux en 2008) pour l'Asie, la Colombie et l'Équateur pour l'Amérique du Sud. En Indonésie, les surfaces nouvellement consacrées au palmier à huile sont passées de 14 000 ha par an dans les années 1970 à 340 000 entre 2000 et 2009, selon l'USDA. Entre 1990 et 2005, les nouvelles plantations de palmiers à huile ont occupé 1,8 million d'hectares en Malaisie.

La rentabilité importante de cette culture est un facteur majeur de la déforestation dans certains pays comme la Malaisie et l'Indonésie. Ainsi, en Indonésie, l'expansion de palmiers à huile a contribué à la perte de 6 millions d'hectares de forêts entre 2000 et 2012[réf. nécessaire].

Des violations des droits de l'homme sont associées à cette monoculture[14].

Un palmier à huile donne des fruits douze mois sur douze, deux fois par mois, et peut produire jusqu'à 25 à 35 ans. Cependant vers 20 à 25 ans, les palmiers deviennent trop hauts et il devient difficile de cueillir les noix de palme ; ils sont alors coupés et leur « bois » est récupéré (en réalité ce n'est pas du bois car les plantes monocotylédones ne possèdent pas de cambium).

Utilisation

On tire du palmier deux huiles et une boisson alcoolisée :

Huile de palme

L'huile de palme est extraite de la pulpe des fruits, de couleur rouge soit par pression à chaud ou de manière artisanale avec des pressoirs manuels ou des petits extracteurs mécaniques à moteur.

  • Elle est très utilisée pour l'alimentation (friture, fabrication de margarines, matières grasses, …). C'est, en 2010, l’huile végétale la plus consommée au monde (25 %)[15].
  • Elle est aussi très utilisée pour la fabrication de savon, et en cosmétologie. Les savons saponifiés à froid en contiennent souvent pour ses propriétés lavantes et moussantes.
  • En 2006, 1 % des biodiesels était produit à partir d'huile de palme[16].

Huile de palmiste

L'huile de palmiste est de couleur blanche. Extraite des graines décortiquées, à haute teneur en acidité, elle est utilisée également en alimentation et dans l'industrie (savons, lubrifiants, …).

L'huile de palme et l'huile de palmiste sont riches en acides gras saturés et sont partiellement à l'état solide aux températures tempérées.

Vin de palme

Cette boisson alcoolisée n'a de vin que le nom puisqu'elle est issue du palmier et non de la vigne.

La sève du palmier est récupérée durant 45-60 jours après l'abattage, à raison d'environ 5L par jour. Très sucrée et avec une odeur caractéristique de levures, elle se consomme fraîche sous diverses nominations locales (Bandji en Côte d'Ivoire). Cependant, le principal débouché est l'alcool fort obtenu après fermentation puis distillation. Cet alcool a également divers noms (koutoukou en Côte d'Ivoire, akpeteshie au Ghana, etc.).

Ces deux boissons sont très prisées et consommées en Afrique de l'ouest et en Afrique centrale[17]. Chez les Diolas de Basse-Casamance, au Sénégal, la sève non fermentée était utilisée pour allaiter les nourrissons ayant perdu leur maman[réf. souhaitée]. Cette sève est pleine de vitamines. Les techniques d'exploitation du vin sont des pratiques durables qui se font depuis des générations et qui contribuent à assainir les populations de palmiers à huile, en asséchant les stipes des palmiers, ce qui limite la prolifération des insectes ravageurs.

Notes et références

  1. Jean-Charles Jacquemard (2012), Le palmier à huile ; Ed Quae, Collection agriculture tropicale en poche (extraits avec google book)
  2. Jean-Marie Pelt, « Michel Adanson, le baobab et les coquillages », dans La Cannelle et le panda : les grands naturalistes explorateurs autour du Monde, Fayard, 1999 (ISBN 978-2213-60466-4).
  3. a et b J.G.Rohwer, Guide des plantes tropicales : à l'état sauvage ou acclimatées, Paris, Delachaux et Niestlé, , 286 p. (ISBN 9782603019320), p. 34
  4. Cros, David, Etude des facteurs contrôlant l'efficacité de la sélection génomique chez le palmier à huile (#Elaeis guineensis# Jacq.), Montpellier SupAgro, (OCLC 932226871, lire en ligne), p. 29
  5. Beirnaert A.D.F. et Vanderweyen R., Contribution à l'étude génétique et biométrique des variétés d'Elaeis guineensis Jacquin : Communication No. 4 sur le palmier à huile, I.N.É.A.C, (OCLC 320047085, lire en ligne)
  6. Rajinder Singh, Eng-Ti Leslie Low, Leslie Cheng-Li Ooi et Meilina Ong-Abdullah, « The oil palm SHELL gene controls oil yield and encodes a homologue of SEEDSTICK », Nature, vol. 500, no 7462,‎ , p. 340–344 (ISSN 0028-0836 et 1476-4687, DOI 10.1038/nature12356, lire en ligne, consulté le )
  7. Leslie C.-L. Ooi, Eng-Ti L. Low, Meilina O. Abdullah et Rajanaidu Nookiah, « Non-tenera Contamination and the Economic Impact of SHELL Genetic Testing in the Malaysian Independent Oil Palm Industry », Frontiers in Plant Science, vol. 7,‎ (ISSN 1664-462X, PMID 27446094, PMCID PMC4914825, DOI 10.3389/fpls.2016.00771, lire en ligne, consulté le )
  8. J.C. Jacquemard, Le palmier à huile, Maisonneuve et Larose, , 207 p.
  9. J Maley, S. Bahuchet & al, (1999), L'expansion du palmier à huile (Elaeis guineensis) en Afrique centrale au cours des trois derniers millénaires : nouvelles données et interprétations- ecologie-humaine.eu ; PDF, 20pp
  10. MALEY J. (1996), The African rain forest : main characteristics of changes in vegetation and climate from the upper Cretaceous to the Quaternary. Proceed. R. Soc. Edinburg, Biol. Sc., 104B, 31-73.
  11. a b et c T Durand-Gasselin & al. (2000) Diffusion variétale du palmier à huile (Elaeis guineensis Jacq.) - Revue Oléagineux, Corps Gras, Lipides, Volume 7, Numéro 2, Mars ; Avril 2000 ; jle (résumé)
  12. T Durand-Gasselin & al. (2010) Sélection du palmier à huile pour une huile de palme durable et responsabilité sociale - Revue Oléagineux, Corps gras, Lipides, Volume 17, Numéro=6, doi=10.1051/ocl.2010.0343
  13. Valéry Laramée de Tannenberg (2013), Le palmier à huile menace désormais le bassin du Congo, brève datée 2013-02-22, consultée 2013-02-23
  14. Amisdelaterre.org[1]
  15. Mattea Battaglia, « Noyé dans l’huile de palme. L’explosion de la demande mondiale », Le Monde Magazine, no 39, supplément au Monde no 20336, 12 juin 2010, p. 14.
  16. FAO
  17. Ulysse - avril 2007

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

Liens externes

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