Villeneuve (Vaud)
Villeneuve | ||||
Armoiries |
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Administration | ||||
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Pays | Suisse | |||
Canton | Vaud | |||
District | Aigle | |||
Nom officiel | Villeneuve (VD) | |||
Localité(s) | Clos-du-Moulin, Byron, Valleyres, Crêt, Plancudrey, Muraz, Chaude, La Rivaz, La Cité, Châtelard | |||
Communes limitrophes | Veytaux, Rossinière, Château-d'Œx, Rennaz, Roche, Noville, Corbeyrier, Ormont-Dessous | |||
Syndic Mandat |
Corinne Ingold (PLR) 2021-2026 |
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NPA | 1844 | |||
No OFS | 5414 | |||
Démographie | ||||
Gentilé | Villeneuvois | |||
Population permanente |
5 968 hab. (31 décembre 2022) | |||
Densité | 186 hab./km2 | |||
Langue | Français | |||
Géographie | ||||
Coordonnées | 46° 24′ 00″ nord, 6° 56′ 00″ est | |||
Altitude | 1 151 (Min : 370 ; Max : 2 281) m |
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Superficie | 32,04 km2 | |||
Localisation | ||||
Géolocalisation sur la carte : Suisse
Géolocalisation sur la carte : Suisse
Géolocalisation sur la carte : canton de Vaud
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Liens | ||||
Site web | www.villeneuve.ch | |||
Sources | ||||
Référence population suisse[1] | ||||
Référence superficie suisse[2] | ||||
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Villeneuve (/vilnœv/) est une commune suisse du canton de Vaud, située dans le district d'Aigle.
Géographie
[modifier | modifier le code]La ville de Villeneuve se situe à l’extrémité est du lac Léman au pied des Préalpes vaudoises à l'embouchure de la vallée du Rhône dans le bassin lémanique. Elle constitue le sud de la Riviera vaudoise[3] et le nord du Chablais vaudois. La ville est dominée au sud-est par le mont d'Arvel et le Malatraix et au nord-est par les Rochers de Naye dont le sommet à 2 042 mètres d'altitude est le point culminant de la commune. La limite de la commune borde le lac de l'Hongrin et le Pays-d'Enhaut.
Le territoire de Villeneuve s'étend sur 32,04 km2[2]. Lors du relevé de 2013-2018, les surfaces d'habitations et d'infrastructures représentaient 8,7 % de sa superficie, les surfaces agricoles 25,9 %, les surfaces boisées 55,3 % et les surfaces improductives 10,3 %[4].
Transports
[modifier | modifier le code]Transport public
[modifier | modifier le code]La gare de Villeneuve, par laquelle passe la ligne du Simplon, est reliée au Réseau express régional vaudois. Les lignes de bus suivantes desservent Villeneuve :
- ligne 201 VMCV : Vevey - Villeneuve - Rennaz ;
- ligne 210 VMCV : Villeneuve Gare - Centres commerciaux ;
- ligne 111 TPC : Aigle - Villeneuve ;
- ligne 120 CarPostal : Bex - Monthey - Villeneuve ;
- ligne 121 CarPostal : Aigle - Villeneuve.
Routes nationales et autoroutes
[modifier | modifier le code]- H9 : Vallorbe - Lausanne - Villeneuve - Sion - Brigue - Col du Simplon - Gondo
- A9 (Brigue-Lausanne-Vallorbe) 16 (Villeneuve)
Toponymie
[modifier | modifier le code]Le nom de la commune, qui se prononce /vilnœv/, est transparent : il désigne à partir du XIIIe siècle, sous le nom de villa nŏva, une nouvelle agglomération sur un site qui s’appelait Pennelocos (nom celtique signifiant « tête, extrémité du lac ») puis Compengie (du latin caput laci, tête du lac, qui donne le nom de la région du Chablais)[5].
Sa première occurrence écrite date de 1217, sous la forme de Villanova[5].
Son nom en patois vaudois est Velanâova[6].
Son ancien nom allemand est Neustadt[6].
Histoire
[modifier | modifier le code]Villeneuve est un site visité de longue date par les humains. Dans la région dite « le Scex du Châtelard » ont été retrouvés des vestiges datant de la fin du paléolithique. Ce sont les plus anciens vestiges témoignant de la présence humaine dans le canton de Vaud.
À l'époque celtique, un bourg du nom de Pennelocus (tête du lac)[7], situé non loin de l'emplacement actuel de Villeneuve, existait et fut habité à l'époque romaine. La cité était un relais sur la route reliant Aventicum (Avenches) et Octodurum (Martigny) sur la route du col du Grand-Saint-Bernard.
Probablement détruite par les barbares à la chute de l'Empire romain, elle a possiblement subi les effets de l'éboulement du Tauredunum (vraisemblablement le Grammont) survenu au VIe siècle. Cet événement est relaté dans les chroniques de Grégoire de Tours et Marius d'Avenches[8].
La cité apparaît pour la première fois dans une chronique de 1005 sous le nom de « Villa Compendiaco », patronyme probablement dérivé du nom romain « Compendius ». Elle subsiste ensuite sous le nom de Compengiez (1166), Compengie (1207) puis Compesie dès 1248.
Pourtant, en 1214, le comte Thomas Ier de Savoie fonde « Villeneuve de Chillon », bourg agricole et lacustre permettant de loger la population croissante qui dépendait du château éponyme (XIIIe siècle)[9],[10]. La ville obtient au moment de sa création une charte[9]. La ville doit servir de port, d'asile pour les voyageurs ainsi que de siège de péage[10]. Le château de Chillon occupe une position stratégique très importante pour les comtes de Savoie, se trouvant sur la route menant vers le col du Grand-Saint-Bernard[11]. Villeneuve devient ainsi un port marchand et militaire pour la Maison de Savoie. Bien que les comtes de Savoie circulent beaucoup sur l'ensemble de leurs possessions, le comte Pierre choisit Chillon comme résidence principale, accroissant ainsi l'importance du bourg voisin[12].
Lors des guerres de Bourgogne (1476), Villeneuve est partiellement incendiée et perd de son influence sur le Haut-Lac[13].
La conquête du Pays de Vaud par les Bernois en 1536 redonne une identité au bourg sous l'autorité du bailli qui siège à Vevey et qui permet une large autonomie. Villeneuve appartenait au bailliage de Chillon qui fut renommé en 1734 bailliage de Vevey jusqu'à sa disparition en 1798 lors de la révolution vaudoise. Villeneuve fut amputée de son bailliage d'origine, qui deviendra le district de Vevey puis le district de la Riviera-Pays-d'Enhaut, et fut rattachée au district d'Aigle. La commune se dota d'une Municipalité et d'un Conseil communal entre 1799 et 1815[13].
Des sociétés de tir réunissant les notables locaux (Noble Abbaye Militaires des Écharpes Bleues de Villeneuve) sont autorisées et même encouragées par leurs Excellences de Berne pour renforcer l'esprit de défense militaire.
Avec le développement des transports lacustres, la ville connaît un essor commercial important. Des barques plates typiques du Léman exportent les matériaux de construction (marbre, pierre à bâtir, chaux et plâtre) extraits des multiples carrières du Chablais et emportent les vins vers Lausanne.
Pendant le premier tiers du XIXe siècle, le tourisme se développe rapidement dans la région. Les petites pensions prolifèrent. C'est alors qu'un commerçant entreprenant, Vincent Masson, bourgeois de Veytaux et de Villeneuve, se met en tête de construire un palace sur les terrains qu'il possède entre le château de Chillon et Villeneuve. Ce sera l'Hôtel Byron, un des premiers grands hôtels de la Suisse romande.
De nombreuses difficultés financières ont mis en péril cette réalisation. Au bord de la faillite, Vincent Masson a fait appel à Jean Jaques Delarottaz, qui accepta de prendre la tête du Comité des créanciers, au début de l'année 1838. Il s'agissait avant tout de trouver de nouveaux investisseurs. Les travaux étaient à l'arrêt. Ils ne reprendront qu'en août 1839. Il faudra batailler jusqu'en mai 1841 pour qu'on puisse enfin inaugurer l'hôtel. Mais de nombreux procès opposent encore les plus importants créanciers avec le Comité dirigé par Jean Jaques Delarottaz. Au final, c'est ce dernier qui aura le dernier mot, et deviendra propriétaire de l'établissement. Le Byron put alors prospérer[14].
Puis l'essor industriel accompagne le développement du rail (ligne du Simplon) enfin de l'autoroute A9.
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Villeneuve en 1925.
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Villeneuve en 1949.
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Villeneuve en 1965.
Jumelage
[modifier | modifier le code]Villeneuve est jumelée avec La Crau en France depuis 1987.
Population et société
[modifier | modifier le code]Gentilé et surnom
[modifier | modifier le code]Les habitants de la commune se nomment les Villeneuvois[15].
Ils sont surnommés les Pêcheurs-de-Grenouille[15] ou plus simplement les Grenouilles[16] (lè Renaillâre en patois vaudois ; ils partagent ce sobriquet avec les habitants d'Aigle[15]).
Démographie
[modifier | modifier le code]Évolution de la population
[modifier | modifier le code]Villeneuve compte 5 968 habitants au 31 décembre 2022 pour une densité de population de 186 hab/km2[1]. Sur la période 2010-2019, sa population a augmenté de 16,9 % (canton : 12,9 % ; Suisse : 9,4 %)[2].
Pyramide des âges
[modifier | modifier le code]En 2020, le taux de personnes de moins de 30 ans s'élève à 35,7 %, au-dessus de la valeur cantonale (35 %). Le taux de personnes de plus de 60 ans est quant à lui de 23,3 %, alors qu'il est de 21,9 % au niveau cantonal[18].
La même année, la commune compte 2 860 hommes pour 2 974 femmes, soit un taux de 47,9 % d'hommes, inférieur à celui du canton (48,2 %)[18].
Musique
[modifier | modifier le code]Parmi les sociétés locales, les Concerts de Villeneuve[19] animent depuis trente ans principalement l'église Saint-Paul par des saisons de musique classique.
Économie
[modifier | modifier le code]Les carrières d'Arvel sont exploitées depuis le XVe siècle, notamment pour produire de la pierre de construction. Un atelier de construction ferroviaire de l'entreprise Bombardier est implanté à Villeneuve.
Viticulture
[modifier | modifier le code]Le vignoble de Villeneuve se situe dans la région vinicole du Chablais vaudois.
Culture et patrimoine
[modifier | modifier le code]Personnalités
[modifier | modifier le code]Romain Rolland a vécu à Villeneuve à la Villa Olga de 1922 jusqu'en 1938. Il a fait de cette ville un bastion de pensée humaniste et internationaliste, au service de « l'indépendance de l’esprit » et de l'union des peuples dans la paix. C'est là qu'il a reçu Gandhi, Rabindranath Tagore (en 1931), Stefan Zweig, Panaït Istrati ainsi qu’une grande partie de l'intelligentsia française de son temps Aragon et Gide notamment.
Le bourg est visité par d'autres illustres hôtes comme Lord Byron, Léon Gambetta, Victor Hugo, Richard Wagner ou encore le peintre Oskar Kokoschka. Bastian Baker, chanteur suisse a grandi à Villeneuve.
Dans la culture populaire
[modifier | modifier le code]La ville sert de décor au tragique dernier chapitre de La Vierge des Glaces, de Hans Christian Andersen, qui raconte les aventures du suisse Rudy (1861).
Héraldique
[modifier | modifier le code]Blasonnement : |
Octroyées en 1214 par le comte Thomas de Savoie au moment de la fondation de la « Villeneuve de Chillon », ce sont unes des plus anciennes du canton[21].
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Site officiel
- Ressource relative au spectacle :
- Ressource relative à la géographie :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
Références
[modifier | modifier le code]- « Bilan démographique selon le niveau géographique institutionnel » , sur Office fédéral de la statistique (consulté le ).
- « Portraits régionaux 2021: chiffres-clés de toutes les communes » [xls], sur Office fédéral de la statistique (consulté le ).
- Ric Berger, La Riviera vaudoise, Cabédita, , 240 p. (ISBN 978-2-88295-010-9 et 2-88295-010-1)
- Office fédéral de la statistique, « Statistique de la superficie standard - Communes selon 4 domaines principaux » [xls], sur www.bfs.admin.ch, (consulté le ).
- cs/np/ks, « Villeneuve (Vaud) » , sur toponymes.ch (consulté le ).
- Paul Fehlmann, Ethniques, surnoms et sobriquets des villes et villages en Suisse romande, Haute-Savoie et alentour, dans la vallée d'Aoste et au Tessin, Genève, Jullien, , 274 p. (ISBN 2-88412-000-9), p. 143
- Histoire de Villeneuve, villeneuve.ch
- Voici comment un tsunami a retourné le Léman en l’an 563, 24 heures.
- Ruth Mariotte Löber, Ville et seigneurie : Les chartes de franchises des comtes de Savoie, fin XIIe siècle-1343, Librairie Droz - Académie florimontane, , 266 p. (ISBN 978-2-600-04503-2, lire en ligne), p. 191-192, « Villeneuve-de-Chillon ».
- Henri Baud et Jean-Yves Mariotte, Histoire des communes savoyardes : Le Chablais, Éditions Horvath, , 422 p. (ISBN 978-2-7171-0099-0).
- Ruth Mariotte Löber, Ville et seigneurie : Les chartes de franchises des comtes de Savoie, fin XIIe siècle-1343, Librairie Droz - Académie florimontane, , 266 p. (ISBN 978-2-600-04503-2, lire en ligne), p. 13.
- Réjane Brondy, Bernard Demotz, Jean-Pierre Leguay, Histoire de Savoie : La Savoie de l'an mil à la Réforme, XIe-début XVIe siècle, Ouest France Université, , 626 p. (ISBN 2-85882-536-X), p. 117. .
- « Villeneuve (VD) », sur Dictionnaire historique de la Suisse (DHS-HLS) (consulté le )
- Olivier Gaillard, Un certain De la Rottaz 2, L'Hôtel Byron, une épopée, Lausanne, L'homme qui rit, Olivier Gaillard éditeur, , 170 p. (ISBN 978-2-9701193-3-3)
- Charles Roux, Noms et sobriquets des Vaudois, Yens-sur-Morges, Cabédita, , 129 p. (ISBN 2-88295-339-9), p. 98
- « Villeneuve : Alphabet des communes vaudoises », sur Feuille des avis officiels du canton de Vaud (consulté le )
- « Évolution de la population des communes 1850-2000 » , sur Office fédéral de la statistique, (consulté le ).
- « Population résidante permanente et non permanente selon les niveaux géographiques institutionnels, la nationalité (catégorie), le lieu de naissance, le sexe et la classe d'âge » , sur Office fédéral de la statistique (consulté le ).
- À l'affiche, lesconcertsdevilleneuve.ch
- « Arrêté 175.12.1 sur les armoiries communales (AAC) » , sur www.lexfind.ch, Conseil d'État du Canton du Vaud, (consulté le ).
- « Commune de Villeneuve - Armoiries », sur villeneuve.ch (consulté le )