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Michel Foucault
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Naissance
(Poitiers) (97 ans)

Paul Michel Foucault, né le 15 octobre 1926 à Poitiers et mort le 26 juin 1984 à Paris, est un philosophe français et titulaire d'une chaire au Collège de France à laquelle il donna le titre d'Histoire des Systèmes de Pensée.

Introduction[modifier | modifier le code]

Sommaire abrégé de l'article

L'héritage foucaldien[modifier | modifier le code]

L'héritage de sa philosophie est immense. Outre qu'elle influença (tout comme elle fut influencée par) nombre de mouvements contestataires en France et dans le monde anglo-saxon depuis les années 1970 (de l'antipsychiatrie au mouvements des prisonniers en passant par les mouvements féministes jusqu'aux mouvements de malades [1]), la fécondité de nombre de ses propositions essentielles s'éprouve toujours dans le monde académique et au-delà des spécialisations disciplinaires. Ce vaste champ d'application couvrant des Gender Studies à l'histoire du Droit et autres « archéologies » de l'État-providence et/ou des théories sociales en passant par la critique de l'économie politique, et ce, malgré le désamour de la sociologie [2].

La conception qu'il défendit des intellectuels face aux pouvoirs, avançant la figure de « l'intellectuel spécifique », et son rapport embarrassant au marxisme [3], continuent de nourrir des controverses.

Thèmes[modifier | modifier le code]

Foucault est généralement reconnu pour ses critiques des institutions sociales, principalement la psychiatrie, la médecine, le système carcéral, ainsi que pour ses idées et développements sur l'histoire de la sexualité, ses théories générales concernant le Pouvoir et les relations complexes entre pouvoir et connaissance, aussi bien que pour ses études de l'expression du Discours en relation a l'histoire de la pensée occidentale, et qui ont été très largement discutées. Dans ses travaux, Foucault s'oppose à toute idée d'une construction sociale qui supposerait une identité, quelle qu'elle soit, de l'identité homme/femme et homosexuelle, à celle des criminels et des activistes politiques. Une application directe des théories de Foucault sur l'identité se trouve dans l'étude et l'observation approfondies qu'il fit de l'histoire de l'identité homosexuelle, dont il montra qu'elle évolua à partir de celle d'un acte forcé à celle d'une identité forcée.

Affiliation philosophique[modifier | modifier le code]

Si son oeuvre est souvent qualifiée de post-moderniste ou post-structuraliste par les commentateurs et critiques contemporains, il fut lui-même plus souvent associé au mouvement structuraliste, surtout dans les années qui suivirent la publication des Mots et les Choses : bien qu'il ait initialement accepté cette affiliation, il marqua par la suite sa distance vis-à-vis de l'approche structuraliste, expliquant qu'à l'inverse de celle-ci, il n'avait pas adopté une approche formaliste. Il n'acceptait pas non plus de voir le label post-moderniste appliqué à ses travaux, déclarant qu'il préférait plutôt discuter de la manière de définir la « modernité » elle-même. Et s'il fut toujours fonctionnaliste, c'est dans un sens bien particulier, celui des fonctions justement de l'intellectuel : non pas garant de certaines valeurs, mais préoccupé à voir et dire, suivant un modèle intuitif de réaction à « l'intolérable ».

Biographie[modifier | modifier le code]

Foucault résista à l'expérience biographique, insistant sur le fait que sa personnalité ne pouvait qu'évoluer, et qu'il ne pouvait dès lors qu'exister publiquement que par l'intermédiaire de ses propres écrits, cette position rejoignant ses travaux sur la notion d'auteur (cf. « Qu'est-ce qu'un auteur ? » (1969), Dits et Écrits, Gallimard, 1994, t. I.) Aussi, dans son testament, rédigé deux années avant sa mort, il note : « Pas de publication posthume ». Mais il insista également, à de nombreuses reprises, sur le fait que tous ses livres étaient liés à ses expériences personnelles, et qu'on pouvait les lire comme autant de "fragments d'autobiographie".

Premières années[modifier | modifier le code]

Paul-Michel Foucault est né en 1926 à Poitiers, dans une famille de notables de provinces. Son père, Paul Foucault, est un chirurgien éminent qui a de grandes espérances de voir son fils le rejoindre dans cette profession. À l'inverse, c'est son frère Deny, de sept ans son cadet, qui épousa la profession du père, Michel lui, étant très rapidement attiré par l'Histoire. Il faut noter ici qu'il abandonna plus tard le 'Paul' de son nom pour des raisons qui demeurent toujours inconnues. Durant sa jeunesse son éducation est un mélange de succès et de résultats médiocres, jusqu'à son entrée à la Société des Jésuites, au collège Saint-Stanislas où bientôt il excelle. Après la guerre et l'occupation allemande, Foucault échoue une première fois au concours d'entrée à l'École normale supérieure (ENS), rue d'Ulm à Paris, et entre en khâgne au lycée Henri-IV. Il est finalement reçu à l'ENS en 1946.

À l'École normale supérieure[modifier | modifier le code]

La vie quotidienne de Foucault à l'École normale est difficile et mouvementée ; il souffre de dépression grave, marquée par deux tentatives de suicide (1948 et 1950). Il est amené à voir un psychiatre, le Dr Gaillot, pendant une courte période. Il développe d'ailleurs à la même période une fascination pour la psychologie. Ainsi, en plus de sa licence en philosophie à la Sorbonne, il obtient une licence en psychologie en 1947, qui à l'époque en France, venait tout juste d'être créée. Il participe alors très vite à la branche clinique de cette discipline où il est amené à côtoyer différentes personnalités, dont Ludwig Binswanger.

Comme de nombreux autres normaliens de cette époque, Foucault adhère au Parti communiste français, mais pour une courte période seulement, de 1950 à 1953. Il y adhère suivant ainsi les pas de son mentor de l'époque, Louis Althusser. Lorsqu'il quitte le parti, c'est sur la base des informations qui commençaient alors à filtrer sur la situation réelle et du Goulag en Union soviétique, sous la dictature de Staline. À l'inverse de la plupart des membres du parti, Foucault ne participa jamais très activement à sa cellule.

En 1951 il est reçu à l'agrégation de philosophie, après avoir essuyé un échec l'année précédente.

Début de carrière[modifier | modifier le code]

Tout en occupant un poste de répétiteur à l'École normale, il accepte un poste d'assistant à l'Université de Lille, où de 1953 à 1954 il enseigne la psychologie. À noter que c'est à cette époque qu'il se lie avec le compositeur Jean Barraqué. En 1954 Foucault publie son premier livre, Maladie mentale et personnalité, un travail commandé par Althusser et qu'il désavoua par la suite. Il lui devient rapidement apparent qu'il n'est pas intéressé par une carrière d'enseignant, et il entreprend alors un long exil de France. La même année, il accepte donc un poste à l'Université d'Uppsala en Suède en tant que conseiller culturel (une position qui fut arrangée pour lui par Georges Dumézil, qui devint par la suite un ami et mentor). C'est fin 1958 qu'il quitte la Suède pour Varsovie. Il y est chargé de la réouverture du Centre de civilisation française. En 1959, il finit par être inquiété par la police de Gomulka qui s'alarme de ses travaux et fréquentations, et qui exige son départ.

Foucault retourne en France en 1960 pour finir sa thèse et occuper un poste de philosophie à l'Université de Clermont-Ferrand. C'est là qu'il rencontre Daniel Defert, qui resta son compagnon jusqu'à la fin de ses jours. En 1961 il obtient son doctorat en soutenant deux thèses (comme il était de coutume à l'époque), l'une dite thèse mineure et intitulée Kant, Anthropologie, rapportée par Jean Hyppolite, l'autre dite thèse d'État intitulée Folie et Déraison. Histoire de la folie à l'âge classique, et rapportée par G. Canguilhem et D. Lagache. Folie et Déraison est très bien accueilli, et Foucault reste très prolifique sur sa lancée, en publiant en 1963 Naissance de la clinique : une archéologie du savoir médical, Raymond Roussel, ainsi qu'une réédition de son livre de 1954 (sous un nouveau titre, Maladie mentale et psychologie), qu'il désavoua à nouveau par la suite. Au début de cette année il est entré avec Roland Barthes et Michel Deguy au conseil de rédaction de la revue Critique.

Suite à l'affectation de Defert en Tunisie pour la durée de son service militaire, Foucault s'y installe lui aussi et prend un poste à l'Université de Tunis en 1965. En janvier, il est nommé à la Commission de réforme des universités mise en place par le ministre de l'éducation de l'époque, Christian Fouchet, et l'on parle alors d'une possible nomination au poste de sous-directeur des enseignements supérieurs. Il semble cependant qu'une enquête menée sur sa vie privée par certains universitaires soit à l'origine de sa non-nomination.

En 1966 il publie Les Mots et les Choses, qui connaît immédiatement un immense succès. A l'époque, l'engouement pour le structuralisme est à son paroxysme, et Foucault se retrouve très rapidement rattaché à des chercheurs et philosophes tels que Jacques Derrida, Claude Lévi-Strauss et Roland Barthes, alors perçus comme la nouvelle vague de penseurs prêts à renverser l'existentialisme et l'intellectuel total incarné par Jean-Paul Sartre. Nombre des débats, échanges et interviews impliquant Foucault se font alors les échos de l'opposition entre l'humanisme, et de son affranchissement par l'étude des systèmes et de leurs structures. Cependant Foucault se lassa bien vite de cette étiquette de « structuraliste ». Il faut noter que cette année 1966 est celle d'une effervescence sans pareille dans les sciences humaines : Lacan, Lévi-Strauss, Benveniste, Genette, Greimas, Doubrovsky, Todorov et Barthes publient certains de leurs ouvrages les plus importants.

Foucault se trouve toujours à Tunis pendant les événements de 1968, où il est très profondément ému par la révolte des étudiants tunisiens, la même année. À l'automne 1968 il revient en France où il publie L'Archéologie du savoir, une réponse à ses critiques, en 1969.

Post-1968 : Foucault l'activiste[modifier | modifier le code]

Foucault étudia l'architecture panoptique des prisons comme un paradigme de surveillance institutionnelle

Dès la fin des événements de 1968 le gouvernement décide de la création d'une université expérimentale à Vincennes. Foucault y prend la direction du département de philosophie. En décembre de cette même année, y ayant invité en majorité des jeunes universitaires de gauche, le radicalisme de l'une d'entre elles, la philosophe Judith Miller, résulte dans le retrait de son accréditation au département par le Ministère de l'Education. Foucault se joint alors aux étudiants qui en représailles occupent les bâtiments administratifs du campus, et affrontent la police.

La position de Foucault à Vincennes fit long feu lorsque dès 1970 il est élu au Collège de France, l'institution la plus prestigieuse du corps académique, comme professeur d’Histoire des systèmes de pensée, un titre choisi par lui. L'Ordre du discours, qui paraît en 1971, constitue sa leçon inaugurale. Son engagement politique s'est alors accru, Daniel Defert s'étant joint à la Gauche prolétarienne, mouvement maoïste non léniniste, devenu clandestin. C'est à la suite d'une grève de la faim de certains de ses militants (pour obtenir le statut de prisonniers politiques) que Foucault fonde le Groupe d'Information sur les Prisons (GIP) pour permettre aux prisonniers de s'exprimer sur les conditions de leur incarcération (des militants ont fait entrer des questionnaires clandestinement dans les prisons). En juillet 1970, après de multiples publications et investigations du GIP, la presse quotidienne et les radios sont autorisées dans les prisons. La réflexion de Foucault attachée à cette expérience se retrouve alors dans son livre Surveiller et punir, qui paraît en 1975. C'est une étude des structures du micro-pouvoir qui se développèrent dans les sociétés occidentales au XVIIIe siècle, avec un regard approfondi sur les prisons et les Ecoles.

Foucault : les dernières années de sa vie[modifier | modifier le code]

À la fin des années 1970 le militantisme politique est en recul, notamment avec le désillusionnement de nombre des militants maoïstes, certains d'entre eux prenant un virage idéologique à angle droit, formant les Nouveaux Philosophes, et citant bien souvent Foucault comme ayant été l'une de leurs sources d'influence majeures, un statut que Foucault lui même ne se reconnaissait pas complètement.

C'est durant cette période que Foucault se met à l'écriture d'un projet dantesque, une Histoire de la sexualité qu'il ne finit jamais. Le premier volume de cette étude, La Volonté de savoir, paraît en 1976. Les deuxième et troisième volumes, L'Usage des plaisirs et Le Souci de soi ne parurent que huit ans plus tard, et surprennent alors par leur style plutôt traditionnel, leur approche, ainsi que par les textes étudiés (classiques grecs et latins), et particulièrement le fait que ces études soient centrées sur l'individu, un concept qui n'avait jamais prévalu chez Foucault, et qu'il avait même eu tendance à dénigrer.

Foucault passe alors de plus en plus de temps aux États-Unis, à SUNY Buffalo (où il avait donné une conférence lors de sa première visite aux États-Unis en 1970), et plus précisément à l'université de Berkeley où les étudiants assistent en très grand nombre à ses conférences.

Fin 1978 il se rend à Téhéran précipitamment, après le massacre de la place Jaleh. A son retour il rédigea plusieurs articles enthousiastes quant à la Révolution iranienne; une chaude polémique s'en suivit. Plus tôt dans l'année il a voyagé au Japon pour la seconde fois, exprimant un intérêt pour « les limites de la rationalité occidentale » (à noter qu'il ajoute « Question qu'il est inévitable de poser parce que le Japon n'est pas en opposition à la rationalité occidentale »).

De 1979 à avril 1984 il poursuit ses cours au Collège de France, y étudiant les principes de gouvernementalité, et la biopolitique (cours 1978 et 1979), puis à partir de 1983 sur Le gouvernement de soi et des autres, sur la parrhésia.

Il est hospitalisé à Paris début juin 1984, et décède le 25, d'une maladie liée au virus VIH. Ce sont d'ailleurs les mensonges et les malentendus autour de sa mort qui ont poussé Daniel Defert à créer la première association française de lutte contre le SIDA, AIDES [4].

Œuvres (1961-1975)[modifier | modifier le code]

Histoire de la folie à l'âge classique[modifier | modifier le code]

Thèse de doctorat et premier ouvrage important de Michel Foucault, Histoire de la folie à l'âge classique (titre original : Folie et déraison. Histoire de la folie à l'âge classique), écrit en Suède, est publié en 1961. Foucault y étudie les développements de l'idée de folie à travers l'Histoire.

Foucault commence par une analyse au Moyen Âge, notant notamment comment les lèpreux furent parqués hors de la société des vivants. À partir de là il trace une histoire de l'idée de maladie mentale au XVe siècle, et de l'intérêt accru pour l'emprisonnement au XVIIe siècle en France. Enfin, la folie aurait été reconnue comme une maladie de l'âme même, puis avec Freud, comme une maladie mentale.

Foucault accorde une grande attention à la façon dont le statut de fou passa de celui d'un être occupant une place acceptée, sinon reconnue, dans l'ordre social, à celui d'un exclu, enfermé et confiné entre quatre murs. Foucault étudie les différentes manières et tentatives de traitement des fous, et plus particulièrement les travaux de Philippe Pinel et Samuel Tuke. Foucault présente clairement les traitements appliqués par ces deux hommes comme non moins autoritaires que ceux de leurs prédécesseurs. Ainsi l'asile et les méthodes de Tuke n'auraient principalement consistées qu'en la punition des individus reconnus comme fous jusqu'à ce qu'ils apprennent à agir normalement, les forçant effectivement à se comporter à la manière d'êtres parfaitement soumis et conformes aux règles admises. De façon similaire, le traitement des fous par Pinel semble n'avoir été qu'une version étendue de la thérapie par l'aversion, y incluant des traitements tels que la douche glacée et l'utilisation des camisoles de force. Pour Foucault, ce type de traitements ne revient qu'à brutaliser le patient à répétition jusqu'à ce que celui-ci intègre la structure du jugement et de la punition.

Naissance de la clinique[modifier | modifier le code]

Deuxième livre de Michel Foucault, Naissance de la clinique : une archéologie du regard médical est publié en 1963. Partant de ses analyses précédentes (Histoire de la folie à l'âge classique), ce nouvel ouvrage décrit les développements de la profession médicale, et plus spécifiquement l'institution particulière qu'est la clinique. Il s'attache à y décrire le regard médical.

Les Mots et les Choses[modifier | modifier le code]

Les Mots et les Choses : une archéologie des sciences humaines, paru aux éditions Gallimard en 1966.

L'Archéologie du Savoir[modifier | modifier le code]

L'Archéologie du savoir ( (1969) reprend toute la méthode développée par Foucault. Cet ouvrage constitue le pendant théorique des Mots et les Choses.

Surveiller et Punir[modifier | modifier le code]

Surveiller et Punir : Naissance de la prison, paru aux éditions Gallimard en 1975.

Philosophie (1975-1984)[modifier | modifier le code]

Le vocabulaire de Foucault

L'idée d'une microphysique du pouvoir fondée sur l'analyse historienne[modifier | modifier le code]

Michel Foucault est connu pour avoir mis en lumière certaines pratiques et techniques de la société par ses institutions à l'égard des individus. Il note la grande similitude dans les modes de traitements accordés ou infligés à de grands groupes d'individus qui constituent les frontières du groupe social : les fous, les condamnés, certains groupes d'étrangers, les soldats et les enfants. Il considère que finalement, ils ont en commun d'être regardés avec méfiance et exclus, par un enfermement en règle dans des structures fermées, spécialisées, construites et organisées sur des modèles similaires (asiles, prisons, casernes, écoles) inspirés du modèle monacal, ce qu'il a appelé institution disciplinaire.

Refusant l'abstraction et les généralités, Michel Foucault s'est efforcé, dans la grande majorité de ses travaux, de se limiter :

  • à des problèmes concrets (la folie, l'emprisonnement, la clinique…) ;
  • dans un cadre géographique très déterminé (la France, l'Europe, voire l'Occident) ;
  • à des cadres historiques précis (l'âge classique, la fin du XVIIIe siècle, l'Antiquité grecque, etc.).

Pourtant, ses observations permettent de dégager des concepts débordant ces limites dans le temps et dans l'espace, ce qui leur permet de garder une grande actualité (ce qui permet aussi à beaucoup de se réclamer de lui aujourd'hui, dans une grande diversité de domaines). Par exemple, c'est en étudiant la mutation des techniques pénales à la fin du XVIIIe siècle qu'il peut analyser l'émergence d'une nouvelle forme de subjectivité constituée par le pouvoir, en étudiant les mutations des disciplines scientifiques à la fin du XVIIIe siècle qu'il dégage la constitution de la notion d'« homme », etc. : ce que l'on observe dans les marges se construit au centre.

En ceci, quoiqu'il se revendiquât essentiellement historien, pour la rigueur et la scientificité de cette discipline, il est indéniablement philosophe dans la mesure où les enquêtes qu'il mène sont l'occasion de dégager des concepts dont la portée dépasse les circonstances très précises qu'il a étudiées.

L'hypothèse du biopouvoir[modifier | modifier le code]

Ce regard historique ne doit pas méprendre. L'ontologie foucaldienne est une expérience, une prudence, un exercice sur les butées de notre présent, l'expérimentation de nos limites [5], la forme patiente de « notre impatience à la liberté », qui explique l'intérêt qu'il portait au thème du rapport de pouvoir entre l'institutionnel et l'individu. C'est ce pouvoir qui fonde la constitution de savoirs et est à son tour fondé par eux : c'est la notion de « savoir-pouvoir ».

« Il n'y a pas de relations de pouvoir sans constitution corrélative d'un champ de savoir, ni de savoir qui ne suppose et ne constitue en même temps des relations de pouvoir... Ces rapports de "pouvoir-savoir" ne sont donc pas à analyser à partir d'un sujet de connaissance qui serait libre ou non par rapport au système de pouvoir ; mais il faut considérer au contraire que le sujet qui connaît, les objets, sont autant d'effets de ces implications fondamentales du pouvoir-savoir... » (« Il faut défendre la société »)

Dans cette ontologie tout à la fois généalogique, critique et archéologique [6], les travaux consacrés à des problèmes très concrets sont indissociables de ceux qui portent sur les « formations discursives » (Les mots et les choses, L'Archéologie du savoir et L'Ordre du discours), tout comme le sens du racisme, au-delà de ses significations particularisées, est indissociable de l'avènement des sciences humaines, – ce que nous apprend « Il faut défendre la société » (1975-1976) [7].

L'adage de L'Ordre du discours« Remettre en question notre volonté de vérité ; restituer au discours son caractère d'événement ; lever enfin la souveraineté du signifiant » – vaut ainsi comme un avertissement contre les écueils psychologisants de la problématisation bi-face du rapport à soi et du rapport au présent. Problématisation qui n'est pas à la poursuite des essences ou des origines, mais « des foyers d'unification, des nœuds de totalisation, des processus de subjectivation, toujours relatifs », selon la formule de Gilles Deleuze dont Foucault a été, intellectuellement aussi bien que personnellement, proche [8].

Dans la seconde moitié des années 1970, il s'est ainsi intéressé à ce qui lui semblait une nouvelle forme d'exercice du pouvoir (sur la vie), qu'il a appelé biopouvoir (concept repris et développé depuis par François Ewald, Giorgio Agamben et Antonio Negri, notamment), indiquant le moment où, autour du XVIIIe siècle, la vie biologique – celle des individus et celle des populations, leur sexualité et leur santé – entre comme telle dans les mécanismes du pouvoir et devient ainsi un enjeu essentiel pour la politique.

Le souci de soi[modifier | modifier le code]

Au début des années 1980, le quadrilatère conceptuel fondamental de Foucault articule la vérité, le pouvoir, le sujet et la vie. C'est peut-être dans son hommage à Georges Canguilhem (« La vie : l'expérience et la science », le dernier texte auquel il donna son imprimatur) que l'on perçoit le mieux sa philosophie de la vie (un concept certes bien équivoque), et son rapport à la vérité : il y problématise en effet notre humaine capacité (cas d'espèce ! dirait encore Nietzsche) à former des concepts, quelles que soient les errances et déviations de la vie, qui sont sa vocation.

Son travail, du point de vue de l'ensemble, se présente comme une immense histoire des limites tracées à l'intérieur de la société, et qui définissent les seuils à partir duquel on est fou, malade, criminel, déviant. Les clivages internes de la société ont une histoire, faite de la lente formation, sans cesse remise en cause, de ces limites. De part et d'autre de ces domaines d'exclusion et d'inclusion se constituent des formes de subjectivité différentes, et le sujet est donc une concrétion politique et historique, et pas une substance libre comme le voudrait la tradition et le sens commun : je ne me perçois moi-même que selon les critères formés par l'histoire. Le pouvoir n'est pas une autorité s'exerçant sur des sujets de droit, mais avant tout une puissance immanente à la société, qui s'exprime dans la production de normes et de valeurs.

Le problème politique décisif n'est donc plus la souveraineté, mais ces micropouvoirs qui investissent le corps, et qui, silencieusement, inventent les formes de la domination, mais peuvent tout aussi bien donner l'occasion de nouvelles possibilités de vie (« Il n'y a de relation de pouvoir qu'entre des sujets libres » se plaisait-il à dire). Ainsi l'utilité chez Foucault, dans son rapport réciproque à la docilité, ouvre un domaine très large de considérations, au-delà de l'utilitarisme, du côté de l'industrie, du travail, de la productivité, de la créativité, de l'autonomie, du gouvernement de soi.

« Le problème à la fois politique, éthique, social et philosophique qui se pose à nous aujourd'hui n'est pas d'essayer de libérer l'individu de l'État et de ses institutions, mais de nous libérer, nous, de l'État et du type d'individualisation qui s'y rattache. Il nous faut promouvoir de nouvelles formes de subjectivité. » (« Le Sujet et le Pouvoir »)

Récusant dans La volonté de savoir l'hypothèse répressive pour expliquer les variations des comportements et des conduites dans le domaine de la sexualité, sceptique quant à la portée réelle de la libération sexuelle, mais cependant attiré par les États-Unis (séjours à Berkeley) et découvrant là-bas des formes relationnelles inédites, il a, dans ses derniers entretiens, en relation à son Histoire de la sexualité, discuté de l'homosexualité (plus rarement de la sienne) et plus généralement des relations affectives, posant, par exemple et pour son compte, une distinction entre amour et passion qu'il n'aura malheureusement pas eu le temps d'expliciter plus avant. Le problème du désir et le thème de la maîtrise sont au cœur de la question de la subjectivité développée alors par ce que certains s'autorisent à nommer le « second » Foucault, celui du « souci de soi » (1984), émancipé du régime disciplinaire.

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Voir « Sida : angles d'attaque » par Philippe Mangeot (Vacarme, n°29, 2004)
  2. Voir, par exemple, « Les "beaux cas" chez Michel Foucault » [PDF] par Jean-François Laé (Le Portique, n°13/14, 2004)
  3. Voir « Pouvoir, assujettissement, subjectivation » par Bruno Karsenti (Futur Antérieur, n°10, 1992)
  4. « Les derniers jours » de Michel Foucault : entretien avec Daniel Defert paru dans Libération, 19 juin 2004
  5. « L'histoire selon Foucault nous cerne et nous délimite, elle ne dit pas ce que nous sommes, mais ce dont nous sommes en train de différer, elle n'établit pas notre identité, mais la dissipe au profit de l'autre que nous sommes. Bref, l'histoire est ce que nous sépare de nous-mêmes, ce qui s'oppose au temps comme à l'éternité, ce que Nietzsche appelait l'inactuel ou l'intempestif, ce qui est in actu. » (Gilles Deleuze, « La vie comme œuvre d'art », Pourparlers, Minuit, 1990, p.130)
  6. Voir André Scala, « Notes sur l'actualité, le présent et l'ontologie chez Foucault », Les Cahiers de Philosophie, n°13, 1991
  7. Voir [ http://stl.recherche.univ-lille3.fr/archives/archivesset/colloques/KeckFoucault.html « De l'archéologie des sciences humaines à l'hypothèse du biopouvoir »] par Frédéric Keck
  8. Si le rapprochement entre les deux philosophes n'exclut pas certains désaccords (sur les Nouveaux Philosophes ou encore la Révolution iranienne), « prendre les choses là où elles poussent, par le milieu » caractériserait selon Deleuze leur conception commune de la philosophie, manifeste par exemple dans leur correspondance (voir « Désir et plaisir » : lettre de 1977 de Deleuze à Foucault).

Idées[modifier | modifier le code]

Michel Foucault s'est successivement intéressé au savoir, puis au pouvoir, enfin au sujet.

  • Emergence du concept de population au cours des XVIIIe et XIXe siècles. La population devient un objet d'études et de gestion politique.
  • Passage de la loi à la norme. D'une société (d'Ancien régime) centrée sur la loi on est passé à une société gestionnaire centrée sur la norme. C'est l'une des conséquences de la vaste révolution libérale.
  • Concept de biopouvoir : au pouvoir qui donne la mort et laisse vivre s'est substitué le biopouvoir qui fait vivre et laisse mourir (État-providence : sécurité sociale, assurances, etc.).
  • Figure du panoptique (projet architectural de prison inventé par Bentham et conçu pour que les prisonniers puissent tous être vus depuis une tour centrale) comme paradigme de ce vers quoi tend notre société, ou ce qu'elle n'est déjà plus tout à fait (voir le concept deleuzien de « société de contrôle », en discussion avec les travaux de Foucault).
  • Les relations de pouvoir traversent l'ensemble de la société. Un certain discours affirme que le paradigme de la société est la guerre civile, que toutes les interactions sociales sont des versions dérivées de la guerre civile. On peut donc renverser la proposition de Clausewitz et dire que la politique est la continuation de la guerre par d'autres moyens.
  • Concept grec de souci de soi comme fondement de l'éthique.

Citations[modifier | modifier le code]

  • « Former des concepts, c'est une manière de vivre et non de tuer la vie ; c'est une façon de vivre dans une relative mobilité et non pas une tentative pour immobiliser la vie ; c'est manifester, parmi ces milliards de vivants qui informent leur milieu et s'informent à partir de lui, une innovation qu'on jugera comme on voudra, infime ou considérable : un type bien particulier d'information. [...] au niveau le plus fondamental de la vie, les jeux du code et du décodage laissent place à un aléa qui, avant d'être maladie, déficit ou monstruosité, est quelque chose comme une perturbation dans le système informatif, quelque chose comme une « méprise ». À la limite, la vie – de là son caractère radical – c'est ce qui est capable d'erreur. [...] Et si on admet que le concept, c'est la réponse que la vie elle-même a donné à cet aléa, il faut convenir que l'erreur est la racine de ce qui fait la pensée humaine et son histoire. L'opposition du vrai et du faux, les valeurs qu'on prête à l'un et à l'autre, les effets de pouvoir que les différentes sociétés et les différentes institutions lient à ce partage, tout cela n'est peut-être que la réponse la plus tardive à cette possibilité d'erreur intrinsèque à la vie. » (« La vie : l'expérience et la science », Dits et écrits, t. 4, Paris, Gallimard, 1994, pp. 774-5)

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Œuvres de Michel Foucault[modifier | modifier le code]

  • Michel Foucault, Naissance de la clinique. Une archéologie du regard médical, Paris, Presses Universitaires de France, , 212 p. (ISBN 2130420885)
  • Michel Foucault, Les mots et les choses. Une archéologie des sciences humaines, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque des sciences humaines », , 405 p. (ISBN 2070224848)
  • Michel Foucault, Sept propos sur le septième ange, Paris, Fata Morgana, , 64 p. (ISBN 2851942085)
  • Plusieurs volumes sont parus, transcriptions de ses cours au Collège de France :
    • 1973-74 : Michel Foucault, Le pouvoir psychiatrique, Paris, Gallimard, , 399 p. (ISBN 2020307693)
    • 1974-75 : Michel Foucault, Les anormaux, Paris, Gallimard, , 351 p. (ISBN 2020307987)
    • 1975-76 : Michel Foucault, « Il faut défendre la société », Paris, Gallimard, , 283 p. (ISBN 2020231697)
    • 1977-78 : Michel Foucault, Sécurité, territoire, population, Paris, Gallimard, , 435 p. (ISBN 2020307995)
    • 1978-79 : Michel Foucault, Naissance de la biopolitique, Paris, Gallimard, , 355 p. (ISBN 2020324016)
    • 1981-82 : Michel Foucault, L'herméneutique du sujet, Paris, Gallimard, , 540 p. (ISBN 2020308002)
  • Signalons aussi :
    • Maurice Agulhon, Michel Foucault, Michelle Perrot et al., L'impossible prison. Recherches sur le système pénitentiaire au XIXe siècle, Paris, Seuil, , 317 p. (ISBN 2020055457)
    • Le Groupe d'information sur les prisons. Archives d'une lutte 1970-1972, documents réunis par Philippe Artières, Laurent Quéro et Michelle Zancarini-Fournel, postface de Daniel Defert, 2003 (éditions de l'IMEC)

Biographies[modifier | modifier le code]

  • Jeannette Colombel, Michel Foucault, la clarté de la mort, Paris, Odile Jacob, , 296 p. (ISBN 2738102611)
  • Didier Eribon, Michel Foucault (1926-1984), Paris, Flammarion, (réimpr. 1991), 402 p. (ISBN 2080649914)
  • Didier Eribon, Michel Foucault et ses contemporains, Paris, Fayard, , 366 p. (ISBN 2213593361)
  • David Macey (trad. Pierre-Emmanuel Dauzat), Michel Foucault, Paris, Gallimard, , 577 p. (ISBN 2070736806)
  • (en) James Miller, The passion of Michel Foucault, New York, Simon & Schuster, , 491 p. (ISBN 0671695509)
  • Claude Mauriac, Le Temps immobile, vol. 3 : Et comme l'espérance est violente, Paris, Grasset, (réimpr. 1988), 592 p. (ISBN 2246003121)

Études de l'œuvre[modifier | modifier le code]

  • Francesco Paolo Adorno, Le style du philosophe : Foucault et le dire vrai, Paris, Kimé, , 161 p. (ISBN 2841740579)
  • Jean-Marie Auzias, Michel Foucault, Lyon, La manufacture, , 251 p. (ISBN 2904638644)
  • Jean Baudrillard, Oublier Foucault, Auvers-sur-Oise, Galilée, coll. « L'Espace critique », (réimpr. 1997), 87 p. (ISBN 2718600608)
  • Pierre Billouet, Foucault, Paris, Les Belles Lettres, coll. « Figures du savoir », (réimpr. 2003), 220 p. (ISBN 2251760172)
  • Maurice Blanchot, Michel Foucault tel que je l'imagine, Fontfroide-le-Haut, Fata Morgana, , 64 p. (ISBN 2851941356)
  • François Boullant, Michel Foucault et les prisons, Paris, Presses Universitaires de France, , 127 p. (ISBN 2130524389)
  • Michel de Certeau, Histoire et psychanalyse entre science et fiction, Paris, Gallimard, (réimpr. 2002), 310 p. (ISBN 2070404935)
  • Philippe Chevallier, Michel Foucault. Le pouvoir et la bataille, Nantes, Pleins Feux, , 95 p. (ISBN 2847290133)
  • Gilles Deleuze, Foucault, Paris, Éditions de Minuit, , 141 p. (ISBN 2707310867)
  • Hubert Dreyfus, Paul Rabinow (trad. Fabienne Durand-Bogaert), Michel Foucault. Un parcours philosophique, Paris, Gallimard, , 366 p. (ISBN 2070702421)
  • Didier Eribon, Réflexions sur la question gay, Paris, Fayard, , 526 p. (ISBN 2213600988)
  • Frédéric Gros, Michel Foucault, Paris, Presses Universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », , 126 p. (ISBN 2130476864)
  • Frédéric Gros, Foucault et la folie, Paris, Presses Universitaires de France, coll. « Philosophies », , 126 p. (ISBN 2130490751)
  • Frances Fortier, Les stratégies textuelles de Michel Foucault : un enjeu de véridiction, Québec, Nuit blanche, , 321 p. (ISBN 2921053640)
  • Angèle Kremer-Marietti, Michel Foucault et l'archéologie du savoir, Seghers,
  • Angèle Kremer-Marietti, Michel Foucault, Archéologie et généalogie, Paris, Livre de Poche, , 285 p. (ISBN 2253037729)
  • José-Guilherme Merquior, Foucault ou le nihilisme de la chaire, Paris, Presses Universitaires de France, coll. « Sociologies », , 203 p. (ISBN 2130396593)
  • (de) Stephan Moebius, Die Zauberlehrlinge : Soziologiegeschichte des Collège de Sociologie, Konstanz, , 552 p. (ISBN 3896695320)
  • Jean-Claude Monod, Foucault : la police des conduites, Paris, Michalon, , 121 p. (ISBN 2841860663)
  • Lawrence Olivier, Michel Foucault : penser au temps du nihilisme, Montréal, Liber, , 245 p. (ISBN 2921569213)
  • Mathieu Potte-Bonneville, Michel Foucault, l'inquiétude de l'histoire, Paris, Presses Universitaires de France, coll. « Quadrige », , 311 p. (ISBN 2130546668)
  • John Rajchman (trad. Sylvie Durastanti), Michel Foucault, la liberté de savoir, Paris, Presses Universitaires de France, , 152 p. (ISBN 2130397921)
  • Judith Revel, Le vocabulaire de Foucault, Paris, Ellipses, , 68 p. (ISBN 2729810889)
  • Paul Veyne, Comment on écrit l'histoire, suivi de Foucault révolutionne l'histoire, Paris, Seuil, (réimpr. 1996), 438 p. (ISBN 2020287781)

Regards croisés (ordre chronologique de parution)[modifier | modifier le code]

  • John Rajchman (trad. Oristelle Bonis), Érotique de la vérité. Foucault, Lacan et la question de l'éthique, Paris, Presses Universitaires de France, coll. « Pratiques théoriques », , 198 p. (ISBN 213046319[à vérifier : ISBN invalide])
  • Stéfan Leclercq (dir.), Gilles Deleuze, Michel Foucault, Continuité et disparité, revue Concepts (ISSN 1376-6147) no 8, Sils Maria, Paris, 2004, 120 p. (ISBN 2930242469)
  • Yves Cusset et Stéphane Haber (dir.), Habermas et Foucault, CNRS, coll. « Philosophies », Paris, février 2006, 240 p. (ISBN 2271064015)
  • Jean-Philippe Cazier, Littérature : la pensée et le dehors (Deleuze-Foucault), dans la revue Inculte (ISSN 1769-4612) no 9, 2006, 128 p. (ISBN 291545325X)

Ouvrages collectifs (ordre chronologique de parution)[modifier | modifier le code]

  • Association pour le Centre Michel Foucault, Michel Foucault philosophe : rencontre internationale Paris, 9, 10, 11 janvier 1988, Seuil, coll. « Des travaux », Paris, 1989, 405 p. (ISBN 2020102560)
  • David Couzens Hoy et al.,Michel Foucault. Lectures critiques, De Boeck-Wesmael, Bruxelles, 1989, 272 p. (ISBN 2804112462)
  • Luce Giard (dir.), Michel Foucault. Lire l'œuvre, J. Millon, Grenoble, 1992, 226 p. (ISBN 2905614692)
  • Françoise Proust (dir.), Foucault, dix ans après, Presses Universitaires de France, revue Rue Descartes (ISSN 1144-0821) no 11a, Paris, 1994
  • Alain Brossat (dir.), Michel Foucault : les jeux de la vérité et du pouvoir, Presses Universitaires de Nancy, Nancy, 1994, 242 p. (ISBN 2864807521)
  • Remi Lenoir (dir.), "Michel Foucault, surveiller et punir : la prison vingt ans après, dans Sociétés et représentations (ISSN 1262-2966) no 3, CREDHESS, novembre 1996, 444 p.
  • Lucio dAlessandro et Adolfo Marino (dir.), Michel Foucault, trajectoires au cœur du présent, L'Harmattan, Paris, septembre 1998, 318 p. (ISBN 2738468101)
  • Charles Zarka (dir.), Michel Foucault : de la guerre des races au biopouvoir, revue Cités (ISSN 1299-5495) no 2, Presses Universitaires de France, Paris, avril 2000, 246 p. (ISBN 213050535X)
  • Philippe Artières et Emmanuel Da Silva (dir.), Michel Foucault et la médecine, Kimé, Paris, 2001, 333 p. (ISBN 2841742466)
  • Jean-Claude Zancarini (dir.), Lectures de Michel Foucault, vol. 1, A propos de « il faut défendre la société », ENS Éditions, coll. « Theoria » (ISSN 1264-0514), Lyon, 2001, 115 p. (ISBN 2847880186)
  • Frédéric Gros (dir.), Foucault. Le courage de la vérité, Presses Universitaires de France, coll. « Débats philosophiques », Paris, 2002, 168 p. (ISBN 2130523315)
  • Emmanuel da Silva (dir.), Lectures de Michel Foucault, vol. 2, Foucault et la philosophie, ENS Éditions, coll. « Theoria » (ISSN 1264-0514), Lyon, 2003, 134 p. (ISBN 2847880178)
  • Pierre-François Moreau (dir.), Lectures de Michel Foucault, vol. 3, Sur les Dits et Ecrits, ENS Éditions, coll. « Theoria » (ISSN 1264-0514), Lyon, 2003, 101 p. (ISBN 2847880186)
  • Guillaume Le Blanc et al., Foucault au Collège de France, un itinéraire, Presses Universitaires de Bordeaux, Bordeaux, 2003, 227 p. (ISBN 286781295X)
  • Philippe Artières et al., Foucault, la littérature et les arts, Kimé, Paris, 2004, 194 p. (ISBN 2841743470)
  • Mathieu Potte-Bonneville (dir.), Michel Foucault (1984-2004), revue Vacarme (ISSN 1253-2479) no 29, Verticales, Paris, automne 2004, 172 p. [lire en ligne]
  • Jean-François Bert (dir.), Michel Foucault : usages et actualités, revue Le Portique (ISSN 1283-8594) no 13-14, Editions du Portique, 2004, 366 p. [lire en ligne]
  • Michel Foucault : généalogie, esthétique, contrôle, revue Chimères (ISSN 0986-6035) no 54/55, 2004, 256 p.
  • Marie-Christine Granjon (dir.), Penser avec Michel Foucault. Théorie critique et pratiques politiques, Karthala, Paris, janvier 2005, 352 p. (ISBN 2845866070)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Philosophes contemporains de Foucault[modifier | modifier le code]

Liens internes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Deux textes de Michel Foucault[modifier | modifier le code]

Sommaire complet[modifier | modifier le code]