Certains linguistes roumains (notamment des XIXe et XXe siècles)[2] appellent « roumain » l'ensemble du diasystème roman de l'Est et considèrent le daco-roumain, l'istro-roumain, l'aroumain et le mégléno-roumain comme des dialectes d'une langue unique, mais d'autres[3] les considèrent comme des langues autonomes. Radu Flora est d'un avis différent, affirmant qu’aroumain et mégléno-roumain sont les deux groupes de dialectes d'une même langue romane orientale du Sud, tandis qu'istro-roumain et daco-roumain sont les deux groupes de dialectes d'une même langue romane orientale du Nord[4].
Les locuteurs du diasystème roman de l'Est se désignent par diverses variantes de l'endonymeromân, mais les étrangers les désignaient traditionnellement par la dénomination de « Valaques » et leurs territoires ou pays sont appelés des « valachies » (nom commun)[13].
Les sources secondaires modernes ne mentionnent généralement pas l'existence du diasystème roman de l'Est entre la fin de l'Empire romain et l'émergence des principautés médiévales de Moldavie et Valachie (soit pendant plus d'un millénaire). Cette apparente « disparition de mille ans »[14] s'explique par l'influence des nationalismes des XIXe siècle, XXe siècle et XXIe siècle, qui réfutent avec véhémence la présence des locuteurs du proto-roumain tantôt au nord, tantôt au sud du Danube, selon le principe « absence de preuves irréfutables = preuve indubitable d'absence », cristallisant ainsi deux thèses historiques irréconciliables :
la thèse austro-hongroise et germanique, surnommée Awarenwüste (« Désert des Avars »)[15], postule que les locuteurs du diasystème roman de l'Est sont apparus exclusivement au sud du Danube et ne sont venus au nord que tardivement après les Magyars, le « droit valaque » n'étant rien d'autre qu'une exemption de taxes accordée par les rois hongrois à leurs nobles pour défricher des terres royales avec des ouvriers agricoles valaques serfs, importés des Balkans[16] ; les thèses russes et soviétiques rejoignent ce point de vue afin d'affirmer que la présence des romanophones dans l'actuelle Moldavie est bien postérieure à l'arrivée des Slaves dont, notamment, les Oulitches et les Tivertses[17] ;
la thèse bulgaro-yougoslave postule que les locuteurs du diasystème roman de l'Est sont apparus exclusivement au nord du Danube et ne sont venus au sud que tardivement après les Slaves et en très petit nombre[18].
Les partisans de ces deux thèses utilisent, pour se contredire les uns les autres, la méthode hypercritique[19] qui finit par tous les discréditer.
Les historiens qui refusent d'entrer dans ces polémiques se basent sur la linguistique, la toponymie et l'archéologie pour en déduire que les locuteurs du diasystème roman de l'Est, principalement pasteurstranshumants durant les périodes anciennes, n'ont certes pas fondé de grands et puissants royaumes, mais n'ont pas pour autant été le seul peuple de la région à ne pas pouvoir franchir le Danube, les Balkans et les Carpates[20],[21] et se sont mélangés aux autres peuples dans tout le bassin du bas-Danube et au-delà, de la Hongrie orientale à la Podolie et de l'Adriatique à la Grèce. Leurs études ne valident ni la thèse du « millénaire d'absence suivi d'une inexplicable réapparition », ni celle du roumain qui descendrait en « droite ligne » du dace romanisé, thèses qui ont incité des historiens roumains comme Gheorghe I. Brătianu à qualifier les Roumains d'« énigme et miracle historique »[22], et que Neagu Djuvara brocardait dans un entretien de 2008 : « Les arguments des thèses antagonistes peuvent tous être contestés, mais ils ont le mérite d'exister, tandis qu'aucun fait archéologique et aucune source écrite n'étaye l'hypothèse d'une disparition pure et simple des langues romanes orientales pendant mille ans… »[23].
En effet, si l'on tient compte du superstratslave dans le diasystème roman de l'Est et en albanais, et du substrat partiellement ou entièrement romanisé dans les langues slaves des Balkans et en albanais, on parvient à la conclusion qu'il n'y a pas de « droite ligne », mais des influences croisées multiples pour toutes les langues des Balkans, qui ont d'ailleurs mené à la constitution d'une « Union linguistique balkanique »[24] caractérisée, au-delà des origines différentes de ces langues, par une même typologie prédominante, avec des traits morphologiques, syntaxiques et lexicaux communs[25].
Selon ces chercheurs, dans les Balkans et au nord du Danube :
les lieux ayant conservé leur appellation antique ont évolué selon des lois phonétiques propres aux langues slaves, ce qui conclut à une occupation slave des piémonts et des plaines dans tout cet espace, les Slaves se mélangeant aux ancêtres des Albanais et aux Thraco-Romains, et intercalant leurs « sklavinies » entre les « valachies » de ces derniers ;
l'albanais et le diasystème roman de l'Est ont emprunté une bonne partie de leur vocabulaire maritime et halieutique ancien au grec, ce qui indique que les locuteurs de ces langues vivaient à l'intérieur des terres, les régions côtières des Balkans et de la mer Noire restant à majorité grecque ;
les mots communs entre l'albanais et du diasystème roman de l'Est ne proviennent ni du daco-thrace, ni de l'illyrien, langues dont on ne connaît presque rien car elles ont disparu en se romanisant, mais du thraco-roman et de l'illyro-roman qui se sont substituées aux langues antérieures à la manière du gallo-roman remplaçant le celtique en Gaule. Cela montre une implantation albanaise ancienne plus orientale qu'aujourd'hui, et une implantation des langues romanes orientales plus vaste qu'aujourd'hui, le contact entre ces deux ensembles se situant dans le Kosovo et la Serbie actuelle.
Si l'on prend ces faits en compte, l'origine du diasystème roman de l'Est est à rechercher :
sur le plan paléolinguistique, à la croisée des influences latines orientales ayant romanisé les populations thraco-illyriennes des Balkans, et des influences vieux-slaves, au contact du proto-albanais ;
sur le plan géographique, dans le bassin du bas-Danube, au contact à la fois des ancêtres des Albanais et des Slaves, dans une aire géographique à cheval sur les actuelles Serbie, Roumanie et Bulgarie, forcément au nord de la ligne Jireček et au sud des anciennes frontières de l'Empire romain. L'étendue exacte de cette aire géographique ne pouvant être déterminée, et la probabilité qu'elle ait largement fluctué au cours du temps étant évidente, les historiens la représentent (quand ils ne l'ignorent pas) de manière très différente : les historiens des pays voisins de la Roumanie, mais aussi les historiens occidentaux et russes (Hans-Erich Stier, Westermann grosser Atlas zur Weltgeschichte[26]) la réduisent à de tout petits territoires, soit en Serbie méridionale, soit au centre de la Valachie, soit dans le sud de la Transylvanie ; les historiens roumains lui donnent davantage d'étendue (mais surtout dans l'actuelle Roumanie), tandis que ceux d'origine aroumaine comme Neagu Djuvara dans Comment est né le peuple roumain[27] la placent, sans en préciser les contours, à cheval sur le Danube, en Dacie méridionale, en Mésie, en Scythie mineure et dans les diocèses romains de Dacie et de Thrace. C'est ultérieurement, à partir du Xe siècle) que le proto-roumain a commencé à se différencier, les variantes du nord subissant une influence hongroise et germanique médiévale, tandis que les variantes du sud subissaient une influence grecque médiévale.
Traits communs des idiomes du diasystème roman de l'Est
Les ressemblances entre les idiomes du diasystème roman de l'Est consistent tout d'abord dans la profondeur des modifications phonétiques qui s'y sont opérées par rapport au latin, puis dans leur structure grammaticale, enfin dans leur lexique fondamental.
Il y a non seulement des traits communs hérités du latin, mais aussi des innovations communes, datant de la période du proto-roumain et même ultérieures, parallèles, par exemple la désinence-m de la première personne du singulier de l'imparfait, ou la palatalisation des labiales.
Il y a davantage de ressemblances entre les trois idiomes sud-danubiens qu'entre ceux-ci et le daco-roumain. Parmi les variétés régionales de ce dernier, ceux de l'Ouest (du Banat, d'Olténie) ressemblent davantage aux idiomes sud-danubiens que les autres.
Les voyelles latines ont évolué d'une façon en général semblable dans le diasystème. L'ordre des langues dans les exemples est : latin | roumain | aroumain | mégléno-roumain | istro-roumain | français[28].
L'accent peut frapper n'importe laquelle des cinq dernières syllabes, ayant une valeur fonctionnelle, c'est-à-dire que la place de l'accent différencie les sens lexicaux ou grammaticaux ce certains mots, par exemple [a't͡ʃele] « ces ... là » (féminin) vs ['at͡ʃele] « les aiguilles », cântă['kɨntə] « il/elle chante » vs [kɨn'tə] « il/elle chanta ».
Les ressemblances dans le système morphologique sont les suivants :
Le genre neutre est conservé, mais réorganisé, devenu au singulier identique au masculin, et au pluriel identique au féminin, ce qui ressort de la forme des déterminantsaccordés avec les noms de ce genre : un animal, două animale « un animal, deux animaux ».
Malgré de nombreuses exceptions, dans la formation du pluriel des noms et des adjectifs, les désinences typiques au nominatif sont -e et -le au féminin, -i au masculin, -uri au neutre : case « maisons », stele « étoiles », lupi « loups », locuri « lieux ».
La désinence -e de génitif-datif au féminin singulier et la désinence -e de vocatif au masculin singulier se sont conservées : unei fete « d'une fille / à une fille », Hei, băiete ! « Hé ! Le garçon ! »
La flexion comporte de nombreuses alternances phonétiques (vocaliques et consonantiques)[45] : o fată – unei fete « une fille – d'une fille / à une fille », băiat – băieți « garçon – garçons ».
L'article défini est postposé et la déclinaison concerne plutôt les articles défini et indéfini que le nom : lupul – lupului « le loup – du loup / au loup », un lup – unui lup « un loup – d'un loup / à un loup ».
Il existe des articles démonstratifs (cel, cea, cei, cele) et des articles possessifs (al, a, ai, ale) : Alexandru cel Mare « Alexandre le Grand », Casa noastră este mică, dar a părinților mei este mare. « Notre maison est petite, mais celle de mes parents est grande. »
Le comparatif se forme avec l'adverbemai : mai mare « plus grand(e) ».
Les numéraux cardinaux de 11 à 19 ont la structure du chiffre + la prépositionspre « vers » + zece « dix » : doisprezece « douze ».
Les numéraux ordinaux ont les structures :
au masculin et au neutre : article possessif + numéral cardinal + l'article défini -le + la particule -a : al doilea « le deuxième » ;
au féminin : article possessif + numéral cardinal + l'article défini -a confondu avec la particule -a : a doua « la deuxième ».
Dans la déclinaison des pronoms personnels se sont conservées les formes toniques d'accusatif évoluées de *MENE et *TENE : mine « moi », tine « toi ».
Le féminin-neutre pluriel des adjectifs-pronoms possessifs se forme avec la désinence -le : mele « mes/miennes », tale « tes/tiennes », sale « ses/siennes ».
Les quatre groupes de conjugaison du latin se sont conservées : a cânta « chanter », a părea « paraître », a bate « battre », a dormi « dormir ».
Il y a des verbes appelés « à suffixe » à l'indicatif présent et au subjonctif présent, 1re et 4e conjugaisons : lucrez « je travaille » (1re conj.), mă căsătoresc « je me marie » (4e conj.) ;
Le passé composé se forme avec le verbe auxiliairea avea « avoir » pour tous les verbes : am mâncat « j'ai mangé », am venit « je suis venu(e) ».
Le futur a pour auxiliaire a voi « vouloir » : voi cânta « je chanterai »[46].
Le conditionnel présent se forme avec l'auxiliaire a avea : aș cânta « je chanterais »[46]
Il y a des verbes pronominaux à valeur passive : Se face ușor « Ça se fait facilement ».
Les formes am « j'ai » (1re personne du singulier) et are « il/elle a » (3e personne du singulier) du verbe a avea sont communes.
Les structures syntaxiques des idiomes romans de l'Est ont elles aussi des traits communs, certains à tous, d'autres non pas à tous. Leur spécificités principales sont :
la restriction de l'emploi de l'infinitif et son remplacement par le subjonctif dans les propositions subordonnées ayant le même sujet que la proposition principale (Vreau să plec « Je veux partir », Am venit ca să rămân « Je suis venu(e) pour rester »), à l'exception de l'istro-roumain : Vreț âl ântrebå? « Vous voulez lui demander ? », Męre lucrå « Il/Elle va travailler »[47] ;
la possibilité de ne pas exprimer le sujet par un pronom personnel, mais de l'inclure, de l'exprimer par la désinence du verbe : Vorbește « Il/Elle parle » ;
l'expression du même complément d'objet personne par un nom et par le pronom personnel complément d'objet conjoint qui lui correspond (O iubește pe Maria « Il/Elle aime Marie », Îi arată directorului dosarul « Il/Elle montre le dossier au directeur »), sauf en istro-roumain, où faute de contexte adéquat il y a risque de confusion : Bovu ântręba åsiru « Le bœuf demande à l'âne » ou « L'âne demande au bœuf [48] ;
l'ordre des mots relativement libre, en istro-roumain très libre ;
Le lexique des idiomes romans de l'Est est plus différent de l'un à l'autre que leurs structures grammaticales, à cause de leurs sources d'emprunts, qui ne sont pas les mêmes pour tous. Traits communs[49] :
mots latins conservés seulement dans les idiomes romans de l'Est A(D)STERNO > aștern « j'étends, j'étale », LINGULA > lingură « cuillère » ;
mots latins dont le sens d'origine ne s'est conservé que dans ces idiomes : ANIMA > inimă « cœur », TENER > tânăr « jeune » ;
mots latins qui ne se sont pas transmis dans ces idiomes et ont été remplacés par d'autres mots latins ou non latins :
GRANDIS remplacé par MARE (latin) > mare « grand » ;
PLORO remplacé par PLANGO (latin) > plâng « je pleure » ;
L'intelligibilité mutuelle entre les idiomes du diasystème roman de l'Est n'est que partielle, à cause de l'isolement prolongé entre eux. Au sud du Danube, seuls l'aroumain et le mégléno-roumain sont relativement proches l'un de l'autre. Par conséquent, les idiomes du diasystème roman de l'Est ont subi des influences étrangères différentes, surtout en ce qui concerne le lexique : grecque et albanaise sur l'aroumain, macédonienne sur le mégléno-roumain, croate sur l'istro-roumain, hongroise et celle des autres langues romanes (latin savant, français, italien) sur le daco-roumain[50].
↑Ovid Densușianu, Sextil Pușcariu, Theodor Capidan et Alexandru Rosetti dans son Istoria limbii române - « Histoire du roumain » - 2 vol., Bucarest, 1965-1969.
↑Il ne faut pas confondre le « parler moldave » reconnu par tous les linguistes, et pratiqué en Moldavie aussi bien roumaine qu'indépendante, avec l'appellation politique « Moldave » de la langue roumaine moderne en URSS et dans les états issus de la dislocation de l'URSS, y compris la Moldavie entre 1994 et 2023.
↑Ion Penișoară, « Aspects dialectaux du parler de Dobroudja », in : Annales du Xe symposium d'onomastique, Cluj, 26-28 octobre 1993
↑George Vâlsan, Graiul românesc, I, 1927, nr. 7, p. 142 et Œuvres posthumes, Bucarest, 1936, p. 49 ; en outre, le parler « Dicien » est mentionné dans ces deux ouvrages : [1], [2].
↑T. Mateescu, « Les paysans de Dobroudja », in Annuaire de l'institut d'histoire et d'archéologie A.D. Xenopol, XIX, 1972
↑M. Guboglu, Catalogue des sources primaires ottomanes, I, Bucarest 1960.
↑D. Șandru, Les Mocans en Dobroudja, Bucarest 1946, p. 13
↑E. Mateș, Les pasteurs transylvains dans les Principautés et en Dobroudja, Arad, 1925, p. 187-188.
↑Selon les historiens Giurescu, Iorga et Xenopol, il y a eu historiquement des dizaines de valachies, équivalent romanophone des sklaviniesslaves : les trois principautés à majorité roumanophone de Transylvanie, Moldavie et Valachie jadis respectivement cartographiées « Valachie intérieure », « Bogdano-Valachie » et « Hongro-Valachie », et par ailleurs le despotat de Dobrogée, les « Vlašina », « Vlašić », « Vlahina » et « Romanja Planina » de l'ancienne Yougoslavie, la « Megali Valacheia » de Grèce septentrionale et de Macédoine, et la « Valachie morave » (Moravsko Valaško), à l'est de l'actuelle République tchèque. Toutefois il faut remarquer que les trois principautés à majorité roumanophone résultent elles-mêmes de la fusion de valachies antérieures plus petites, régies par le « droit valaque » et nommées țări ou ținuturi en roumain ou vlachföldek en hongrois (cas des voïvodats ou pays de Marmatie, Oaș, Crasna, Lăpuș, Năsăud, Gurghiu, Bihor, Montana, Amlaș, Cibin et Făgăraș en Transylvanie ; Strășinețul, Baia (Mulda), Soroca, Hansca, Bârladul et Tințul-Tigheciul en Moldavie ; Severin, Motru, Jaleș, Gilort, Lotru, Argeș et Muscel en Valachie).
↑L'illusion historiographique d'une disparition totale du diasystème roman de l'Est durant mille ans, suivie d'une réapparition inexpliquée, est illustrée par un très grand nombre de cartes numériques concernant l'Antiquité tardive et du haut Moyen Âge dans les sources secondaires.
↑Eduard-Robert Rössler, (de) Romänische Studien : untersuchungen zur älteren Geschichte Rumäniens, Leipzig, 1871
↑Béla Köpeczi (éd.), (en) History of Transylvania, 3 vol. , Boulder 2001-2002.
↑Roumen Daskalov, Alexander Vezenkov, (en) « Entangled Histories of the Balkans - Shared Pasts, Disputed Legacies » Vol. III in Balkan Studies Library, Brill 2015, (ISBN9004290362), pp. 289-316.
↑A. Drăgoescu (ed.), (en) History of Transylvania, 2 vol. , Cluj/Kolozsvar, 1997-1999.
↑François Bédarida, « les responsabilités de l'historien "expert" », dans Jean Boutier, Dominique Julia, Passés recomposés. Champs et chantiers de l'histoire, Autrement, no 150-151, janvier 1995, 349 p. (ISBN9782862605166), p. 138.
↑Gheorghe Brătianu, (ro) O enigmă și un miracol istoric: poporul român, ed. Fundația Academia Civică, Bucarest 2019, (ISBN9786068924069)
↑Pollo & Buda (1969) et Pollo & Arben (1974) écrivent que « le mythe de la droite ligne, hérité du XIXe siècle a été élevé au statut de dogme par les régimes communistes ». Kersaudy, historien et traducteur, décrit des langues « formées sur un fond thraco-illyrien vers le VIe siècle, ayant subi des processus successifs de latinisation puis de slavisation encore sensibles dans les langues modernes. » Enfin le collectif Schwandner-Sievers (2002) réduit les hypothèses de la « droite ligne » au rang de simples mythes.
↑Les faits linguistiques de l'« Union linguistique balkanique » s'expliquent dans un ensemble phylogénétique daco-thrace (groupe satem de l'ensemble thraco-illyrien) selon Georgiev (1960a, 1960b, 1961, Kortlandt (1988 ), Russu (1969), Sergent (1995).
↑Hans-Erich Stier (dir.), Westermann Grosser Atlas zur Weltgeschichte, 1985, (ISBN3-14-100919-8)
↑Neagu Djuvara, Comment est né le peuple roumain, éd. Humanitas, 2001, (ISBN973-50-0181-0)
↑ abcdefghijk et lVariantes régionales, la seconde dans la transcription phonétique de Cunia 2010.
↑Pour la graphie de l'aroumain, on applique ici l'alphabet adopté au Symposium de standardisation de l'écriture de l'aroumain ayant eu lieu à Bitola en août 1997, et la transcription phonétique de Cunia 2010, pour le mégléno-roumain la notation de Capidan 1935, et pour l'istro-roumain celle de Kovačec 1998.
↑ abcde et fLa première variante istro-roumaine dans ses parlers du sud, la seconde dans celui de Žejane. Dans celle-ci, la forme sans article se termine en -a, comme celle à article défini.
↑Section d'après Sala 1989, p. 275-276, sauf les informations des sources indiquées à part. Les exemples illustrant les traits communs sont seulement roumains.
(ro) Capidan, Theodor, Meglenoromânii, vol. III. Dicționar meglenoromân [« Les Mégléno-roumains, vol. III, Dictionnaire mégléno-roumain »], Bucarest, Cultura Națională / Academia Română, ; variante en ligne : « Meglenoromânii, vol. III. Dicționar meglenoromân » [PDF], Université de Bucarest, (consulté le )
(rup) Cunia, Tiberius, Dictsiunar a limbãljei armãneascã [« Dictionnaire de l'aroumain »], Cartea Aromãnã, (lire en ligne)
(hr) Kovačec, August, Istrorumunjsko-Hrvatski Rječnik (s gramatikom i tekstovima) [« Dictionnaire istro-roumain–croate (avec une grammaire et des textes) »], Pula, Znanstvena udruga Mediteran, (ISBN953-96986-1-8) ; variante en ligne : « Vlaško/Žejansko/Istrorumunjsko–hrvatski rječnik », sur vlaski-zejanski.com (consulté le )
(ru) Naroumov, B. P., « Истрорумынский язык/диалект » [« Istro-roumain »], dans I. I. Tchélychéva, B. P. Naroumov, O. I. Romanova (dir.), Языки мира. Романские языки [« Les langues du monde. Les langues romanes »], Moscou, Academia, (ISBN5-87444-016-X), p. 656-671
(en) Pană Dindelegan, Gabriela, The Grammar of Romanian [« Grammaire du roumain »], Oxford, Oxford University Press, (ISBN978-0-19-964492-6, lire en ligne)
(ro) Sala, Marius (dir.), Enciclopedia limbilor romanice [« Encyclopédie des langues romanes »], Bucarest, Editura Științifică și Enciclopedică, (ISBN973-29-0043-1)