Illaminako Ateetako Leizea
Coordonnées | |
---|---|
Pays | |
Provinces | |
Massif | |
Localité voisine |
Type | |
---|---|
Altitude de l'entrée |
1 978 m |
Longueur connue |
>32 km |
Illaminako Ateetako Leizea (en espagnol : Sima de las Puertas de Illamina) (qui porte le code BU-56)[N 1] est l’une des cavités les plus profondes d’Espagne (sixième en 2021)[1]. Elle est la plus profonde cavité, située entièrement en Espagne, du massif de la Pierre Saint-Martin[2].
Étymologie
[modifier | modifier le code]Illaminako Ateetako Leizea du basque signifie « la grotte des portes de la Lamina », un être fantastique de la mythologie basque.
Situation
[modifier | modifier le code]L’entrée de ce gouffre est sur une terrasse des falaises nord de la pointe occidentale de Budogia (2 353 m), à l'ouest de la Table des Trois Rois, sur un terrain de la ville d’Isaba, dans le massif de Larra-Belagua[3].
Historique
[modifier | modifier le code]Le massif de Larra-Belagua ou encore le massif de La Pierre Saint-Martin (côté français), est exploré depuis plus de 100 ans par des spéléologues du monde entier, coordonné depuis 1966 par l’association ARSIP[4]. En 1979, les membres des clubs Estella, Satorrak (ES) et Frontenac (FR) ont commencé à prospecter systématiquement la région de Budogia. Le gouffre est découvert par Iñaki Ortillés et Jean-François Pernette, ce dernier s'arrête à −92 m[N 2] après désobstruction du méandre « N »[5]. En juillet 1980 un groupe de Français regroupés sous le nom d'« Amalgame 80 » et les spéléos Espagnols de l'Institution Principe de Viana et de Satorrak (Pampelune) explorent la cavité jusqu'à la profondeur de −1 192 m[6] pour un développement de 7500 mètres[N 3]. La rivière souterraine appelée Saint Georges est trouvée, le cours théorique de cette rivière avait été déduit en 1953 (à la suite des études de l’hydrogéologue Fernand Ravier), mais jusqu’à cette date, il n’avait pas été en mesure de le localiser, en dehors de son seul point connu: Laminako Ziloa (Illamina)[7] à Sainte-Engrace[8]
L’exploration des premiers mois fut très rapide : en 1981, les spéléologues atteignent la profondeur de −1 338 m après le passage de trois siphons[9]. L’année 1986 et 1987, le groupe bulgare Studentz Pleven a atteint la profondeur de −1 408 m[10] réduite à −1 340 m[11]. En 1988 une expédition anglaise de la Yorkshire Subterranean Society, avec Jason Mallison et Phil Rowsell comme plongeurs de pointe, plonge 250 m et 25 m de profondeur dans le 7e siphon et réalise une topographie précise entre le siphon 3 et 7[12]. En 2014 le siphon 8 est plongé sur 100 m[13]. À partir de 1988, des expéditions ont pour but l'extraction des déchets accumulés par les précédents visiteurs.
Après quelques années de pause, en 2013 à l’initiative de la Fédération de Spéléologie de Navarre, l’Union des spéléologues basques a repris les travaux d’exploration de la Sima de las Puertas de Illamina[14]. Depuis lors, une campagne estivale a lieu chaque année, en coordination avec les autres groupes de l’ARSIP travaillant à Larra-Belagua[15],[16],[17]. En 2020, un passage dans la trémie terminale de la galerie de la rivière de la Hoya (BU-56) a permis sa connexion avec la sima de la Hoya de Portillo de Larra[18], profonde de 400 mètres (A60)42° 55′ 11″ nord, 0° 45′ 41″ ouest[19]. Le développement fin 2021, après la remontée du Rio Linzola jusqu'à -602 mètres, est de 28,853 kilomètres[20]. Des explorations en 2022 dans les rivières Hoya et Linzola ont fait progresser la longueur du réseau à 32 612 m[21] et 35 711 m en 2023 avec le rio Solano[22].
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Cet article est partiellement issu de l’article de Wikipédia en espagnol intitulé Sima de las Puertas de Illamina (BU-56).
- En spéléologie, les mesures négatives ou positives se définissent par rapport à un point de référence qui est l'entrée du réseau, connue, la plus élevée en altitude
- En spéléologie, le développement correspond à la longueur cumulée des galeries interconnectées qui composent un réseau souterrain.
Références
[modifier | modifier le code]- (es) « Catálogo de Grandes Cavidades Españolas - Clasificación por Desnivel >300m », sur cec-espeleo.com Confederación de Espeleología y Cañones, (consulté le ).
- ARSIP, Association française de karstologie, « Le karst de La Pierre Saint-Martin en quelques chiffres », Karstologia : revue de karstologie et de spéléologie physique de la Fédération française de spéléologie et de l'Association française de karstologie, Paris, Fédération française de spéléologie, no 6, 2e semestre 1985, p. 2-6 (ISSN 0751-7688, lire en ligne, consulté le ).
- « La synthèse numérique de la Pierre St Martin », sur arsip.fr (consulté le ).
- Michel Douat, « La Pierre-Saint-Martin : un karst de légende, une histoire méconnue … », sur karsteau.org (consulté le ).
- (es) Grupo de Espeleología Satorrak, « Larra 1979-Camp Budoguia. Découverte BU-56 » [archive du 9 de septiembre de 2017], sur satorrak.com, (consulté le ).
- (es) « Ces merveilleuses années », .
- « Laminako Ziloa », sur laminako.fr, .
- « Organigramme des systèmes hydrologiques Pierre Saint Martin - Larra. », sur arsip.fr.
- Paul de Bie, « BU56 - Puertas de Illamina (-1408 m.). The Avalon-project », sur scavalon.be, (consulté le ).
- Alexey Zhalov, « Cave Diving in Bulgaria », sur plongeesout.com, .
- (es) « Larra espeleo "Regreso a BU-56" ».
- Jason Mallison et Phil Rowsell, « Rapport d'expédition YSS(2008) au BU56 Las Puertas de Illamina », Arsip info, no 85, , p. 41-45 (ISSN 1261-0917, lire en ligne).
- (es) « Memoria Campaña San Jorge 2014 ».
- (es) FNE/UEV, « PROYECTO FNE-UEV », (consulté le ).
- (es) Martín Ibarrola, « La vida a 1.000 metros de profundidad: frío, gusanos, escarabajos y agua congelada », El Confidencial, .
- .
- .
- (es) Puch Carlos, Grandes Cuevas y Simas de España, Barcelone, Espeleo Club de Gràcia, , 369-371 p. (ISBN 0740004735, lire en ligne).
- .
- .
- « Campaña Larra 2022 UEV-FNE ».
- .
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Jean-François Pernette, Rivières sous la Pierre, Fernand Nathan, , 208 p..
- ARSIP, Association française de karstologie, « Le karst de La Pierre Saint-Martin en quelques chiffres », Karstologia : revue de karstologie et de spéléologie physique de la Fédération française de spéléologie et de l'Association française de karstologie, Paris, Fédération française de spéléologie, no 6, 2e semestre 1985, p. 2-6 (ISSN 0751-7688, lire en ligne, consulté le ).
- Richard Maire, Yves Quinif, Michel Douat et Jacques Bauer, « Le long labeur du temps », Bullettin de l'ARSIP, Millau, ARSIP, no 16, , p. 19-41 (lire en ligne, consulté le ).
Vidéos
[modifier | modifier le code]- [vidéo] BU56 explo 2013, Bruno Fromento, Phil Bence (image) et Bruno Fromento (montage), Outstanding-the Gap band, thing you're never done-Passenger, The specialist - Alice vegas (musiques) (), Youtube, consulté le : « 10 min 27 s ».
- [vidéo] Proyecto ILAMINA GIS 2020 Proiektua HD 1080 Youtube, Larraespeleo Regreso a BU56, "The Time to Run (finale)" (Dexter Britain) (musique) (), Youtube, consulté le : « 6 min 49 s ».
Liens externes
[modifier | modifier le code]- « Expédition BU-56 : code obscur ou mot magique? », Article avec photos sur site Petzl, sur petzl.com (consulté le ).
- (es) « "Regreso a BU-56" », sur Larra espeleo
- (es) « Sima BU-56 », sur clubviana.org (consulté le )