Deus Ex (jeu vidéo)
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1.112fm (PC) 1.0.3 (MAC) |
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Deus Ex |
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Deus Ex [deɪəsˈɛks] (parfois abrégé DX[Note 1]) est un jeu vidéo alliant la jouabilité d'un jeu de tir à la première personne avec les possibilités d'évolution d'un personnage et la liberté d'action propres au jeu de rôle. Développé par Ion Storm Austin et édité par Eidos Interactive en 2000, le jeu est sorti sur Windows et Mac OS ; en 2002, il a été adapté sur PlayStation 2 et renommé en Deus Ex: The Conspiracy en dehors d'Europe. Le , Square Enix a annoncé un portage sur le PlayStation Network, dans la catégorie « Classique PS2 »[1].
L'action se déroule en 2052, dans un futur dystopique et cyberpunk. Le joueur incarne l'agent JC Denton, l'un des premiers humains au corps rempli de millions de nanorobots qui lui confèrent des capacités supérieures. Fraichement intégré au sein de l'UNATCO, une agence antiterroriste internationale sous l'égide de l'Organisation des Nations unies (ONU), JC découvre rapidement que la question du terrorisme est bien plus complexe que ce qu'on veut lui faire croire ; il se retrouve au centre d'une conspiration politique mondiale mêlant de nombreuses organisations secrètes où les desseins de chacun ne se révèlent que progressivement.
À sa sortie, Deus Ex est acclamé par les critiques, beaucoup le considérant même comme l'un des meilleurs jeux jamais créés, notamment grâce à son subtil mélange des genres, à la profondeur de son scénario et à la crédibilité de son univers. En 2009, un peu plus d'un million d'unités avaient été vendues[2].
Une suite intitulée Deus Ex: Invisible War est sortie en 2003 ; l'histoire se déroule en 2072. Le troisième épisode, Deus Ex: Human Revolution, est sorti en 2011 ; l'action se déroule en 2027 et le personnage contrôlé par le joueur s'appelle Adam Jensen. Le quatrième volet s'intitule Deus Ex: The Fall ; son scénario ressemble à celui de Deus Ex: Human Revolution et le personnage principal s'appelle Ben Saxon. Le cinquième volet intitulé Deus Ex: Mankind Divided est sorti le . L'histoire se déroule en 2029, soit deux ans après les évènements relatés dans Deus Ex: Human Revolution. Adam Jensen est une nouvelle fois le personnage principal contrôlé par le joueur.
Trame
[modifier | modifier le code]Synopsis
[modifier | modifier le code]La première moitié du XXIe siècle est marquée par la formation de nombreux groupes terroristes comme la NSF (National Secessionist Force) aux États-Unis ou le groupe Silhouette en France. Pour combattre ce péril international, les Nations unies ont étendu leur influence sur le globe et ont mis en place l'UNATCO (United Nations Anti-Terrorist Coalition).
Le monde des années 2050 sombre progressivement dans le chaos : une maladie, la peste grise, décime la population. Un vaccin, l'ambroisie, a déjà fait ses preuves, mais n'existe qu'en très faibles quantités et n'est prescrit qu'aux personnes soi-disant « vitales à la société » ; seuls les politiques, le personnel militaire, les hommes riches et influents, les scientifiques et les intellectuels y ont accès.
La nanotechnologie a fait de grands progrès depuis les années 2040, les machines-outils, les trousseaux de clés, les cartes de crédit ont été replacés par des nanorobots capables de s'autorépliquer et de s'agencer à la commande… Réussir à les intégrer dans un être humain fût la prouesse technologique majeure sur laquelle s'attarde le jeu. Un tel exploit cependant coûte très cher et seules les agences gouvernementales peuvent se permettre de l'offrir à leurs agents. Le joueur incarne un de ceux-ci.
Résumé détaillé
[modifier | modifier le code]Le jeu commence à proximité du quartier général de l'UNATCO, sur Liberty Island : des terroristes NSF viennent d'envahir la zone et ont même capturé un agent méca-modifié de l'agence, Gunter Hermann. J.C Denton, un agent nano-modifié intervient pour mettre un terme aux agissements des criminels et capturer le chef des terroristes. JC est ensuite envoyé en mission à New-York où il travaille en parallèle avec son frère Paul, lui-même premier agent nano-modifié, ainsi que l'agent Anna Navarre, afin de détruire un générateur électrique dans le quartier de Hell's Kitchen et pister des cargaisons d'ambroisie à l'aéroport LaGuardia de New York. Il apprend alors que Paul est complice des NSF et que d'autres instances contrôlent à la fois la Peste Grise et l'Ambroisie, manipulant les puissances mondiales par un effet de menace, d'offres et de demandes. JC rencontre Juan Lebedev, un autre leader des NSF, et peut potentiellement le tuer ou affronter l'agent Navarre, envoyée en support.
De retour à l'UNATCO, JC apprend par Manderley qu'il a activé le 'killswitch' de Paul, arrêt d'urgence qui le fera s'auto-détruire dans les 24h. Manderley envoie JC à Hong-Kong s'occuper d'un hacker, Tracer Tong, mais chemin faisant, Jock, le pilote de l'hélicoptère qui l'emmène en mission, le ramène à Hell's Kitchen pour découvrir Paul, agonisant. Celui-ci demande à JC d'envoyer un message au groupe terroriste français Silhouette, alliée des NSF, afin de prévenir d'une attaque imminente. En repositionnant les paraboles et en envoyant le message, JC devient également un ennemi de l'UNATCO et Walton Simons, agent de la FEMA et manifeste supérieur de Manderley, active à son tour son 'killswitch', avant de le capturer lui et éventuellement Paul.
JC se réveille dans une prison appartenant au Majestic 12 (MJ12), une entité gouvernementale de recherche extra-terrestre, mais est libéré par Daedalus, un prototype d'IA de communication basé sur le projet Echelon. Il s'aperçoit alors que cette prison est située sous l'état-major de l'UNATCO. Après avoir demandé l'aliance de ses amis à l'UNATCO, il est confronté à Manderley et éventuellement Anna Navarre si elle n'avait pas été tuée auparavant. les deux frères sont envoyés à Hong-Kong pour désactiver leur 'killswitch' avec l'aide du hacker Tracer Tong. Afin de gagner sa confiance, JC doit mettre la fin à la guerre entre deux triades, la Voie Lumineuse, gérée par Gordon Quick et protégeant Tong, et la Flèche Ardente, gérée par un nouveau chef, Max Chen. La Flèche Ardente est persuadée que la Voie Lumineuse a assassiné son ancien leader et volé les plans d'une arme technologique, la Dent-de-Dragon, et dispose d'un avantage tactique. JC enquête d'abord auprès de Maggie Chow, ancienne actrice et directrice de la société de nanotechnologies VersaLife. Il acquiert la preuve qu'elle a tué Max Chen, volé la Dent-de-Dragon et fait porter le chapeau à la Voie Lumineuse. S'introduisant dans VersaLife, JC vole la ROM de la Dent-de-Dragon, puis dévoile la supercherie à Max Chen qui se fait attaquer par les MJ12. Il permet ainsi la réunification des deux triades, et gagne la confiance de Tracer Tong qui désactive le 'killswitch'. JC retourne à VersaLife, encore plus surveillé, pour récupérer les schématiques du Constructeur Universel, qui produit la Peste Grise. A la demande de Daedalus, il détruit également le Constructeur Universel.
Grâce aux informations du C.U., Tracer Tong remonte la piste aux Illuminati, en particulier Stanton Dowd. Celui-ci terré à New-York désormais sous loi martiale, demande à JC de détruire sur un chantier naval le PCRS Cloud, un navire chinois affretant la Peste Grise par le biais d'explosifs, placé à des endroits stratégiques. JC rencontre de nouveau Dowd, qui le renvoie en France à Paris pour rencontrer Nicolette Duclare, fille d'Elizabeth DuClare, décédée, elle-même amante de Morgan Everett, tous deux étant Illuminati. Sans plus d'information, JC rencontre d'abord Chad Daumier, le leader de Silhouette, dans les catacombes sous la place Denfert-Rochereau, et ancien amoureux de Nicolette. Celle-ci est localisée dans une boîte de nuit aux Champs-Élysées. Dans le manoir abandonné d'Elizabeth DuClare, JC trouve une salle secrète et envoie un message à Morgan Everett. Ce dernier l'envoie à la cathédrale de Payens, pour localiser l'or des Templiers et récupérer des informations sur l'Ambroisie. Ce faisant, JC rencontre et affronte Gunther, qui le pourchasse depuis sa fuite de l'UNATCO et le tient responsable à juste titre de la mort de Navarre.
JC apprend par Everett que la Peste Grise était à la base un produit pouvant aider à l'acceptation de nano-modifications. L'ancien Illuminatus Bob Page a détourné cet usage afin de créer la Peste Grise pour prendre contrôle du monde. Morgan Everett envoie JC aux Etats-Unis pour protéger d'un assaut des MJ12, un groupe de scientifiques dissidents de la zone 51 appelé X-51 qui tentent de reconstruire un Constructeur Universel pour produire, cette fois-ci, de l'Ambroisie. JC arrive tout juste pour repousser un assaut des MJ12. Everett tente de contrôler les télécommunications américaines avec Daedalus, mais Bob Page contre cette attaque avec sa propre IA, Icarus. De l'affrontement naît une IA surpuissante et unique, Helios, capable de contrôler toutes les télécommunciations mondiales.
Gary Savage, responsable des scientifiques, a un dernier plan : récupérer auprès de sa propre fille Tiffany, capturée par les MJ12, l'emplacement d'une base sous-marine contenant les plans du Constructeur Universel, ce qui permettrait de finaliser le leur. Une fois l'information envoyée, Bob Page, commençant à paniquer, envoie un missile depuis la base de Vanderberg pour détruire X-51. JC arrive à réorienter le missile vers la Zone 51, véritable blockhaus et quartier général de Bob Page. Il s'oriente vers ce dernier lieu afin de l'affronter. Par là, il est contacté par Helios qui lui propose de fusionner avec lui afin de devenir un demi-dieu surveillant l'humanité ; par Tracer Tong qui essaie de le convaincre d'envoyer une onde électromagnétique surpuissante pour détruire toute électricité dans le monde, poussant l'humanité à revenir à un Moyen-Âge et recommencer une révolution industrielle ; et par Everett lui demandant de détruire Bob Page et laisser les Illuminati reprendre contrôle du monde dans l'ombre. La charge est laissée à JC de choisir comment guider le monde.
Lieux
[modifier | modifier le code]- Liberty Island est la petite île, au sud-ouest de Manhattan sur laquelle est érigée la statue de la Liberté.
- Battery Park est issu du parc new yorkais du même nom, il est décrit dans le jeu comme un endroit lugubre et rempli de SDF et de trafiquants de drogues.
- Hell's Kitchen est issu du quartier éponyme de New York, il est décrit en nettement plus pauvre et délabré.
- Hong Kong est une ville située en Chine où règnent deux triades : la voie lumineuse et la Flèche rouge qui se font la guerre, et le gouvernement est corrompu par la Majestic12.
- Les Champs-Élysées de Paris sont présentés comme une rue bien plus petite et pauvre qu'en réalité et sont sous la loi martiale.
- La Base de Vandenberg est identique à la base militaire américaine du même nom, ici elle est occupée par les scientifiques du X-51.également pas très loin de la base Tiffany Savage fille de Gary Savage a été enlevé près d'une station service par la MJ 12 et le but et d'essayer de la ramener saine et sauve.
- La Zone 51 dans le jeu a un rôle similaire à la zone militaire américaine, ici elle est dirigée par les MJ-12.
Système de jeu
[modifier | modifier le code]PC
Système d'exploitation | Windows 95 ou 98 |
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Processeur | Pentium II 300 MHz (ou équivalent) |
Mémoire vive | 64 Mo |
Carte graphique | Carte 3D compatible DirectX 7.0a |
Espace disque | 150 Mo (hors sauvegardes) |
Généralités
[modifier | modifier le code]Warren Spector, concepteur principal du jeu, définit Deus Ex comme « un jeu de rôle transposé dans le monde réel, tel qu'il existerait si les conspirationnistes avaient raison. Si vous voulez un véritable raccourci, imaginez que James Bond rencontre X-Files »[3].
Deus Ex ressemble à un jeu de tir à la première personne, dont il emprunte la jouabilité et la vision à la première personne, et possède une composante d'infiltration, le joueur ayant plutôt intérêt à éviter de se faire repérer et à ne pas attaquer l'ennemi de front. Deus Ex intègre également de nombreux éléments issus du jeu de rôle, notamment les systèmes de gain d'expérience, de personnalisation de compétences, de gestion d'inventaire limité, et de quêtes à accomplir ; le jeu est décomposé en niveaux comprenant des objectifs principaux, à compléter obligatoirement, et des missions secondaires optionnelles, qui rapportent des points d'expérience complémentaires ou des récompenses variées, ou modifient légèrement le déroulement du scénario.
Les scénaristes ont mis un point d'honneur à rendre l'univers et le scénario crédibles pour renforcer l'immersion du joueur ; la paranoïa d'un monde soumis à un terrorisme constant, soutenue par l'intrigue fondée sur la théorie du complot, est décrite de façon très réaliste. Le jeu propulse le joueur en 2052 dans un monde mélangeant organisations internationales peu scrupuleuses, terrorisme quotidien et États déliquescents. Chaque mission se déroule dans des lieux réels (New York, Hong Kong, Paris, base aérienne de Vandenberg, Zone 51), de nuit, ce qui accroit l'aspect « infiltration » et l'ambiance pesante liée aux conspirations en cours.
Chaque difficulté peut être résolue par différentes méthodes : des passages cachés servent de raccourcis, des conduits de ventilation permettent de prendre l'ennemi à revers, un dialogue permet d'apprendre un mot de passe crucial, un assaut libère un passage surveillé… Cette diversité permet de terminer le jeu sans presque jamais recourir à la violence ou, au contraire, en tirant sur tout ce qui bouge (néanmoins, quelques personnages clés sont invincibles). De plus, le jeu est conçu pour qu'il soit impossible d'arriver au potentiel maximum d'un personnage, ce qui oblige le joueur à faire des concessions lors de son développement. Cette bonne rejouabilité permet au joueur d'affiner ses stratégies et de terminer les missions de nombreuses façons.
Les niveaux de difficulté du jeu ne diffèrent que par les dégâts que peut subir le joueur. La trame générale reste la même, quel que soit le cheminement emprunté, bien que de nombreuses actions mineures puissent modifier le sort ou les réactions de certains personnages. Il existe trois fins radicalement différentes, dépendant des choix du joueur durant la dernière mission.
Gestion du personnage
[modifier | modifier le code]Le personnage vu par lui-même | |
Barman au Old China Hand : « Last and First Men. History of 19 species of human beings. I cannot believe you do not know this book. » JC Denton : « I'm not big into books. » |
Le joueur incarne l'agent JC Denton, défini par ses capacités naturelles et surnaturelles, son niveau de bioénergie, et sa santé.
Les capacités naturelles du personnage sont représentées par onze compétences : armes lourdes, armes de poing, fusils, armes à technologie peu avancée, démolition, survie, crochetage, électronique, médecine, informatique et nage. Chaque compétence est divisée en quatre degrés de maitrise : nul, novice, intermédiaire et expert ; les progrès dans une compétence s'effectuent en dépensant des points d'expérience obtenus au fil des missions.
Les capacités surhumaines du personnage sont représentées par des implants nanotechnologiques appelés « nano-modifications » ; elles permettent par exemple de devenir indétectable aux yeux des robots ou des humains, de plonger longuement en apnée, de se régénérer, etc. En cours de partie, le joueur découvre des « modifico-prismes », qui servent soit à ajouter des capacités surhumaines, soit à augmenter les performances des modifications déjà installées (il y a quatre niveaux d'amélioration pour la plupart des modifications).
En plus de trois modifications par défaut (une lampe portative, un système de télécommunications et un indicateur indiquant si la cible est amicale ou hostile), il existe existe 17 modifications, mais le joueur ne peut en greffer que neuf : une à la tête, une aux yeux, une dans les bras, une dans les jambes, deux sur la peau (derme), trois dans le torse. Chaque prisme offre deux choix pour un seul emplacement (par exemple, se déplacer plus discrètement ou améliorer les performances de saut et de course) et cette installation est irréversible. L'activation d'une capacité consomme la bioénergie du personnage ; pour recharger ses batteries, le joueur peut utiliser des cellules bioélectriques transportables ou se brancher sur des robots techniciens.
La santé du personnage est représentée par six zones possédant chacune 100 points de vie les jambes, les bras, le torse et la tête ; si les jambes ou les bras sont gravement touchés, le personnage perd l'usage du membre atteint et subit des malus de déplacement (jambes) ou de précision (bras) ; si les points de vie de la tête ou du torse sont réduits à zéro, le personnage meurt. Cette localisation des dégâts fonctionne de façon identique pour les autres personnages du jeu (donc, tirer dans la tête d'un ennemi n'a pas le même impact qu'une balle dans la jambe).
À noter que dans la version Playstation 2, la localisation des dégâts ne concerne plus le personnage, qui possède une unique jauge de vie, allant de 100 à 400 points (selon le niveau de difficulté choisi), en revanche, cette localisation est toujours valable pour les ennemis.
Pour se soigner, le joueur peut manger ou boire (soja lyophilisé, barre chocolatée, alcool — qui provoque une ivresse passagère : la vision devient trouble et les déplacements désordonnés —, eau, soda), utiliser des trousses de secours (appelées « médikits »), ou recourir à des robots médecins. Il est également possible de consommer de la drogue (appelée « zyme ») ou de fumer des cigarettes, mais cela nuit à la santé (fumer des cigarettes inflige immédiatement des dégâts au personnage, dégâts qui peuvent causer sa mort).
Gestion de l'équipement
[modifier | modifier le code]Deux Ex gère l'encombrement des objets en leur attribuant individuellement une taille représentée par un certain nombre de cases (et non par un poids) ; les objets les plus volumineux peuvent occuper jusqu'à 8 cases. Comme l'inventaire du joueur est limité à 30 cases, des compromis sont inévitables lorsqu'il s'agit de s'équiper. Quelques objets peuvent s'accumuler pour n'occuper qu'un seul emplacement : par exemple, un médikit occupe autant de place que quinze médikits, à savoir une case.
Les objets transportables sont la nourriture et la boisson, les torches éclairantes, les combinaisons (tenue pare-balle, tenue de camouflage « thermoptique », appareil de respiration sous-marine, et biocombinaison de protection contre les éléments toxiques), les passe-partout, les décodeurs, les cellules de bioénergie, les extincteurs, les jumelles, les médikits, et les armes.
Il y a 24 armes différentes, dont certaines plutôt originales : arbalète, fusil d'assaut, grenades, matraque électrique, lance-flammes, lance-roquette, pied-de-biche, fusil à plasma, épée à lame non eutectique… Le joueur peut aussi utiliser des objets à sa portée pour se défendre, comme les extincteurs pouvant faire office de bombe lacrymogène. Une même arme peut accueillir différents types de munitions ; par exemple, l'arbalète peut être armée de carreaux classiques, ou de carreaux tranquillisants, ou de carreaux lumineux.
Les armes peuvent être améliorées grâce à plusieurs accessoires, qui peuvent augmenter la portée de l'arme, la capacité du chargeur, la précision du tir, la vitesse de rechargement, ou diminuer le recul ; les améliorations d'un même type peuvent être cumulées jusqu'à cinq fois. Le joueur trouvera également des lunettes, des silencieux, ou des viseurs point rouge. Toutes les modifications ne sont pas applicables sur toutes les armes (impossible de mettre un silencieux sur un lance-roquette par exemple).
Dans la version Playstation 2, l'inventaire est bien plus permissif et dispose de plusieurs emplacements spécifiques: 4 emplacements d'armes à feu (quelle que soit leur catégorie, il est ainsi possible de transporter un lance-flammes, un lance-roquettes, un fusil plasma et un fusil à pompe d'assaut en même temps), 1 emplacement d'armes blanches (toutes les armes blanches du jeu y seront stockées), 1 emplacement réservé aux objets utilitaires (lunettes de vision nocturne, gilet pare-balles, respirateur, etc), 1 emplacement réservé à la nourriture et aux boissons (chaque objet dispose de sa propre limite, par exemple, il est possible de transporter jusqu'à 20 canettes de soda sur soi), 1 emplacement réservé aux objets de soin (médikit et cellule bioélectrique); les kits d'amélioration d'armes quant à eux sont stockés dans un inventaire caché, et peuvent directement être utilisés par une série de manipulations sur l'arme souhaitée (les limitations de nombre d'amélioration et de logique restent en vigueur: 5 améliorations maximales, et impossible d'appliquer un silencieux à un lance-roquettes ou une lunette de visée sur un fusil à canon scié).
Les modifico-prismes ainsi que les amplifico-prismes sont quant à eux rangés dans un autre inventaire séparé, disponible en ouvrant le menu des modifications (touche rond dans la configuration classique).
Pour permettre une jouabilité plus dynamique sur la version Playstation 2,des raccourcis peuvent être associés à des armes et des objets, permettant au joueur de les équiper rapidement en appuyant sur les touches haut et bas du pavé directionnel.
Interaction avec l'environnement
[modifier | modifier le code]Le jeu se déroule essentiellement en milieu urbain ; l'affichage est présenté en vue subjective accompagnée d'un affichage tête haute (ou Head Up Display — HUD —) résumant les principales informations concernant le personnage. La plupart des éléments du décor sont indestructibles, mais le joueur peut néanmoins détruire les objets les plus fragiles (vitre, caisse ou porte en bois, baril, sac poubelle, grille fragile) ou prévus pour stocker des produits dangereux (explosif, poison) beaucoup d'éléments peuvent être déplacés et même empilés pour bloquer une issue ou grimper (boites, caisses, lampes, chaises, fauteuils, divans).
Toute interaction potentielle avec quelque chose ou quelqu'un est signalée par des crochets colorés qui encadrent l'objet ou la personne, ou, si le joueur tient une arme, par un réticule de visée dont la taille reflète la précision du coup : plus le réticule est étroit, plus le coup sera précis ; lorsque le joueur tire, le projectile part n'importe où dans le réticule et ne touche pas forcément la cible. La dimension du réticule varie avec les compétences du personnage et les mouvements qu'il effectue : un débutant à l'arrêt met une dizaine de secondes pour ajuster précisément son réticule de visée tandis qu'un expert l'ajuste immédiatement.
Le joueur peut consulter des terminaux informatiques publics, pirater des guichets automatiques bancaires ou des consoles de sécurité, lire des livres ou des journaux, consulter des notes ou des courriels. Ceci permet d'appréhender ce qui se passe dans l'univers du jeu et fournit de précieux renseignements (intrigues en cours, digicodes, mots de passe), et crée une atmosphère à la fois ironique et noire qui fera réfléchir le joueur sur le monde qui l'entoure.
Le joueur peut discuter avec les gens qu'il rencontre pour obtenir des renseignements supplémentaires ou de nouveaux objectifs. Certaines conversations sont à choix multiples ; les réactions de l'interlocuteur peuvent évoluer en fonction de la réplique choisie.
Les informations importantes sont stockées automatiquement dans les notes du personnage.
Mode multijoueur
[modifier | modifier le code]Les premières versions pour PC ou Macintosh ne prévoyaient pas de mode multijoueur ; cette fonctionnalité a été ajoutée grâce à des patchs, généralement inclus dans les rééditions du jeu. La version pour PlayStation 2 n'offre pas de mode multijoueur[4].
Le mode multijoueur est fondé sur le deathmatch, individuel ou en équipe : jusqu'à 16 joueurs peuvent batailler sur l'une des cinq cartes officielles tirées de portions du jeu solo, ou sur des cartes créées par les joueurs et mises à disposition sur Internet. Les règles d'une partie ne sont pas celles du mode solo, la différence la plus notable concernant les modifications : les implants ne sont plus obtenus grâce aux modifico-prismes, mais lorsqu'un joueur abat un adversaire.
Références culturelles
[modifier | modifier le code]Globalement, Deus Ex tient un propos fondamentalement anti-capitaliste, en présentant la peste comme la conséquence directe de la toute-puissance des entreprises, et l'antagoniste principal comme l'homme le plus riche du monde, un entrepreneur adulé par la presse et capable de contrôler les décideurs politiques[5].
La cohérence de l'univers de Deus Ex est renforcée par les nombreuses allusions culturelles, réelles ou imaginaires, même si toutes n'avaient pas vocation à être remarquées[6].
Nom du jeu
[modifier | modifier le code]Le nom du jeu provient de l'expression latine Deus ex machina, « Dieu issu de la machine », c'est-à-dire une personne ou un événement qui fournit une solution soudaine et inattendue à une situation, en référence au héros et au thème du jeu.
Le scénario ne précise jamais ce que signifient les initiales du personnage principal. Harvey Smith, l'un des concepteurs de Deus Ex, a déclaré que JC Denton avait été envisagé comme un descendant de Jésus Christ[7]. Cependant, Warren Spector, l'autre concepteur du jeu, a annoncé que le nom JC a été choisi pour son caractère androgyne, lorsque les développeurs pensaient encore laisser au joueur le choix du sexe du héros[réf. souhaitée].
Plusieurs autres références théologiques traversent le jeu : Bob Page, le principal antagoniste du héros, évoque plusieurs fois saint Thomas d'Aquin ; l'un des codes permettant d'accéder à la cachette des terroristes NSF est 666, le nombre de la Bête ; les noms des intelligences artificielles « Icarus », « Daedalus », « Helios » évoquent les mythes grecs d'Icare et de Dédale ; le nom du vaccin, l'ambroisie, correspond à une nourriture consommée par les dieux de l'Olympe ; et il y a aussi les trois citations indiquées ci-dessous, qui synthétisent les trois alternatives finales…
« Hier nous obéissions aux rois et nous prosternions devant les empereurs. Mais aujourd'hui, la vérité est notre seul guide. »
« Mieux vaut régner en enfer que servir au paradis. »
— John Milton, Le Paradis perdu
« Si Dieu n'existait pas, il faudrait l'inventer. »
— Voltaire
Références historiques
[modifier | modifier le code]Deus Ex reprend des éléments connus des théories du complot ou des conspirations qui impliquent l'Agence fédérale des situations d'urgence (FEMA), le groupe Bilderberg, les Templiers, la Commission Trilatérale, la zone 51, le réseau Echelon, les hommes en noir, les think tanks, les organismes génétiquement modifiés, le programme Biopreparat, ou les mutilations de bétail[8]. Il incorpore également des idées revendiquées par des groupes intellectuels comme les Adbusters[9].
Le joueur rencontre des Illuminati, ce qui se réfère ici aux Illuminés de Bavière (un mouvement éphémère de libre-pensée qui se réclamait de la philosophie des Lumières) devenus une importante société secrète tentant de contrôler discrètement les affaires de la planète. Dans le jeu, les Illuminati ont perdu leur position dominante au profit d'une de leur branche dissidente, les Majestic 12.
Il manque les Twin Towers du World Trade Center dans les arrière-plans des décors de New York. Dans une interview pour IGN, Harvey Smith en explique les raisons techniques (textures trop lourdes à utiliser, argument qui pourrait être réfuté puisque la texture est en fait une skybox 2D prenant le même espace en mémoire, peu importe l’image « à plat » choisie, ce qui pourrait expliquer une volonté propre aux développeurs de ne pas faire apparaître les deux tours du WTC dans leur image), mais aussi le prétexte scénaristique : à cette époque, dans l'univers du jeu, des terroristes avaient non seulement détruit la statue de la Liberté, mais aussi ces deux tours[10] ; comme le jeu est sorti avant les attentats du 11 septembre 2001, cette absence est parfois considérée comme prémonitoire[11].
Références littéraires
[modifier | modifier le code]Les œuvres fictives les plus notables sont Les Pétales du crépuscule, d'un certain Charles François Guillermot, et le roman Jacob's Shadow. Ce dernier, créé par Chris Todd (l'un des scénaristes du jeu), est attribué à l'auteur imaginaire Andrew Hammond, en hommage à l'écrivain de polars Andrew Vachss[12] ; les chapitres présentés (dans l'ordre 12, 15, 20, 23, 27, 32 et 34) dépeignent un dénommé Jacob, et un voyage violent et mystique à la recherche d'une femme mystérieuse à travers une ville décrite comme l'Enfer[Note 2].
Le jeu cite régulièrement l'auteur Gilbert Keith Chesterton : le joueur peut lire plusieurs extraits du livre The Man Who Was Thursday (Le Nommé Jeudi), publié en 1908, qui raconte l'histoire du détective privé Gabriel Syme en train d'essayer de stopper un groupe d'anarchistes ; ce titre et The Napoleon of Notting Hill (Le Napoléon de Notting Hill) sont aussi évoqués comme des sculptures réalisées par un dénommé Rafaël, à l'entrée de la clinique de New York.
Le cube de données qui sert de registre à l'hôtel 'Ton[Note 3] répertorie des occupants qui sont autant de personnages de la littérature ; on y retrouve Gabriel Syme (évoqué ci-dessus), Gully Foyle (en référence au personnage Gullyver Foyle, du roman Terminus, les étoiles, d'Alfred Bester), Oberst Enzian (personnage de L'Arc-en-ciel de la gravité, écrit par Thomas Pynchon), Smilla Jasperson (cf. Smilla et l'Amour de la neige, de Peter Høeg) et Hippolyta Hall (qui est la super-héroïne de comics Fury (en)).
Dans le livre Le cerveau d'acier (1966), deux intelligences artificielles combattent l'une contre l'autre et fusionnent en une entité gouvernant le monde de manière éclairée. Ce thème est repris textuellement dans le jeu.
Queen of Angels de Greg Bear et L'Âge de diamant de Neal Stephenson sont des romans de science fiction contemporains à la sortie du jeu qui abordent l'impact que pourraient avoir la nanotechnologie et l'internet sur la société. L'agent Gunther Hermann demande un skull-gun dans un courriel, un concept déjà présent dans L'Âge de diamant.
Parmi les références plus discrètes, il y a :
- le premier digicode du jeu est 0451, « une allusion à System Shock, qui faisait à allusion à Fahrenheit 451 » à en croire Harvey Smith[13] ;
- un extrait de la nouvelle The Eye of Argon (en), que plusieurs amateurs anglo-saxons qualifient de « plus mauvaise histoire de science-fiction jamais écrite »[14] ;
- un courriel signé Harleen Quinzel, un personnage de comics décrit comme un employé des Majestic 12 ;
- un courriel signé Dr Olivaw et une déclaration de Bob Page paraphrasant « la violence est le dernier refuge de l'incompétence », de Salvor Hardin, qui apparaissent dans le cycle de Fondation d'Isaac Asimov ;
- le « mot tueur » implanté dans l'agent Gunther Hermann est Laputan machine, une référence à l'île volante de Laputa imaginée par Jonathan Swift, et celui implanté dans l'agent Anna Navarre est Flatlander woman, en référence au livre Flatland du théologien Edwin Abbott Abbott ;
- la conversation entre deux Parisiens appelés René et O fait référence à Histoire d'O ;
- JC Denton et le barman du Old China Hand, situé dans le quartier de Wan Chai à Hong Kong, mentionnent le livre Les Derniers et les Premiers d'Olaf Stapledon durant leur conversation.
Autres
[modifier | modifier le code]Deus Ex possède de nombreux clins d'œil ou hommages.
- Une tombe d'un cimetière de Paris porte comme épitaphe « Bill Iburg, Noble Paladin, “Lord Brinne” »[15]. « Lord Brinne » était le pseudonyme du rôliste Bill Iburg ; après sa mort en 1999, ses amis et sa famille demandèrent aux développeurs de créer une tombe virtuelle dans Ultima IX: Ascension[16].
- Certains mails contiennent des réponses apportées par un mystérieux Oracle, en référence à l'Oracle né sur Usenet[17].
- Un e-mail adressé à Paul Denton a été envoyé par une société de location de films, qui mentionne les titres See You Next Wednesday et Blue Harvest : le premier est une référence à un titre fictif récurrent dans les films de John Landis ; Blue Harvest était le nom de code de tournage de Star Wars, épisode VI : Le Retour du Jedi.
- Un des mots de passe est « reindeerflotilla », également employé dans le film Tron.
- L'un des codes utilisables durant la mission où il faut aller couler un navire porte-containeur est 8675309[Note 4], en référence à la chanson 867-5309/Jenny de Tommy Tutone.
- Un sans-abri qui erre près de fort Clinton chantonne le début de My Country, 'Tis of Thee, un ancien chant patriotique américain.
- Le code qui permet d'accéder au quartier général de l'une des triades de Hong Kong est 1997, soit l'année de rétrocession de la ville à la République populaire de Chine par le Royaume-Uni.
- L'aspect du pistolet silencieux est inspiré du Seburo CX (Compact eXploder), une arme imaginée par Masamune Shirow pour Ghost in the Shell et Appleseed.
- Il existe plusieurs caméos de Warren Spector dans le jeu : le visage de Ford Schick, un personnage mineur du jeu, a été modélisé d'après celui de Spector ; le code de triche « iamwarren » engendre une impulsion électromagnétique qui détraque les appareils électroniques autour du personnage.
Bande son
[modifier | modifier le code]La bande sonore du jeu incorpore différents genres, de la musique classique au jazz en passant par la techno, et change en fonction des actions du personnage et des endroits qu'il parcourt. Les musiques ont été composées par Alexander Brandon, Dan Gardopee, Michiel van den Bos et Reeves Gabrels. Le CD d'origine comporte 30 pistes[18], mais une édition dématérialisée y a ajouté 11 extras[19].
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Conception
[modifier | modifier le code]Genèse
[modifier | modifier le code]Le concept du jeu a été imaginé par Warren Spector en 1994, sur le principe « No monsters. No magic. All action. »[20] (Ni monstres, ni magie, que de l'action) : lassé des univers de fantasy et de science-fiction, il désire se concentrer sur un univers plus proche du monde réel. Son projet prévoit alors un budget de 500 000 $ et une sortie en [20].
Parallèlement, John Romero fonde Ion Storm en 1996 et se lance dans un ambitieux projet : Daikatana ; en 1997, J. Romero propose à W. Spector de le rejoindre et lui offre la possibilité de créer le jeu de ses rêves[9] ; Warren Spector accepte et fonde une division de Ion Storm à Austin, Ion Storm Austin, accompagnés d'une demi-douzaine de collègues de l'ancien studio où il travaillait, Looking Glass Technologies[9].
En , Warren Spector et son équipe dressent une première ébauche de Deus Ex et Eidos Interactive accepte de financer ce projet prévu pour Noël 1998[20]. Le développement a été simultanément très conflictuel et très créatif[21],[22] (Warren Spector dira même que son principal mérite a été d'empêcher ses collaborateurs de s'étriper, alors qu'ils étaient tous très brillants[23]), et plusieurs idées n'ont pas été implémentées à cause de revirements dans le design du jeu, de contraintes légales, ou de limitations des moyens techniques[20],[24].
Deus Ex sort finalement en 2000. Hélas, Ion Storm souffre d'une mauvaise image à cause du développement catastrophique de Daikatana[20],[25] et le lancement n'est pas spectaculaire ; mais, petit à petit, les joueurs remarquent les qualités du jeu, qui commence à recevoir des prix et à retenir l'attention.
Équipe de développement
[modifier | modifier le code]Le développement de Deus Ex a nécessité environ 6 mois de préproduction et 28 mois de production, avec une équipe d'environ 20 personnes[20]. Les logiciels utilisés furent Microsoft Visual Studio, LightWave 3D, Lotus Notes, ConEdit (Conversation Editor) et UnrealEd[26].
- Producteur et directeur de projet : Warren Spector
- Programmeur principal et directeur de projet adjoint : Chris Norden
- Programmeurs : Scott Martin, Albert Yarusso
- Concepteurs : Harvey Smith, Marshall Andrews, Ricardo Bare, Monte Martinez, Steve Powers, Robert White
- Dialogues : Sheldon Pacotti, Austin Grossman
- Textes du jeu et cinématiques d'introduction et de fin : Chris Todd
- Graphistes : Jay Lee, Clay Hoffman, Russell Hughes, Rob Kovach, Nghia Lam, Terry Manderfeld, Hugh Suh
- Effets sonores : Stan Neuvo, Will Nevins, Darren Walsh
- Musique : Alexander Brandon, Dan Gardopee, Michiel van den Bos, Reeves Gabrels
- Traduction française : Around the Word (Paris) et Eric Bibault
Parmi les doubleurs, il y a :
- Jay Franke : JC Denton, Paul Denton, Daedalus[Note 5]
- Cliff Stephens : Bob Page
- Tom Hall : Hélios, Icarus, Howard Strong, Walton Simons
Versions du jeu
[modifier | modifier le code]Deus Ex a été réédité plusieurs fois depuis sa première parution.
- La version originale se compose d'un CD-ROM sous boitier cristal et d'un mode d'emploi de 20 pages conditionnés dans une boite cartonnée.
- La version Deluxe ou Deus Ex: Game of the Year Edition (GOTY), en plus de contenir les derniers patchs du jeu et un éditeur de niveau (UnrealEd), inclut un CD musical de la bande son et une page du journal fictif The Midnight Sun relatant différents évènements dans l'univers de Deus Ex[27]. Cependant, certaines versions GOTY sont vendues sans CD audio et seulement avec une version PDF du journal.
- La version Deus Ex: Special Limited Edition est une version de démonstration pour PC parue en 2002 ; elle est limitée au cinq premiers niveaux du jeu[28].
- La version Macintosh du jeu possède les mêmes fonctionnalités que la version PC. Cependant, l'éditeur Aspyr Media n'a pas publié de mise à jour postérieure à la version 1.0.3 et, pour jouer, il faut Mac OS 9 ou un environnement « classique » sur Mac OS X (ni l'un ni l'autre n'étant compatible avec les versions fondées sur un processeur Intel).
- La version pour PlayStation 2, renommée Deus Ex: The Conspiracy, a été publiée en 2002 après quelques améliorations graphiques (meilleures cinématiques d'introduction et de fin, nouvelles textures, animations en capture de mouvement améliorées) et des optimisations pour s'adapter à la mémoire plus limitée de la console[29]. Le logo du jeu a aussi été modifié pour mieux laisser apparaitre les lettres D et X.
Loki Software a travaillé sur un portage pour Linux[30], mais l'entreprise a fermé avant l'achèvement du projet. Cela a cependant grandement amélioré la compatibilité OpenGL du jeu[Note 6].
Accueil
[modifier | modifier le code]Critiques
[modifier | modifier le code]Média | Note |
---|---|
Joystick (FR) | 97 % |
Gen4 | 6/6 |
Média | Note |
---|---|
Gamekult (FR) | 9/10[31] |
GameSpot (US) | 8,2/10[32] |
Jeuxvideo.com (FR) | 18/20[33] |
Média | Note |
---|---|
Metacritic | 90 %[34] |
Comme l'indiquent les moyennes recueillies par les agrégateurs de notes, la presse a généralement plébiscité Deus Ex : ainsi, le score fourni par Metacritic aboutit à une note moyenne de 90 % (sur 28 critiques)[34], et le score le plus faible relevé par GameRankings est de 82.97 % (sur 52 critiques) pour la version PlayStation 2[35]. Le gameplay et l'ambiance générale du jeu lui valent souvent d'être considéré comme le descendant de System Shock, un jeu sur lequel avait déjà travaillé Warren Spector[36].
En France, l'accueil est également très positif : Gen4 le note 6/6, Joystick 97 %, PC Jeux 95 %[37], PC Fun 18/20, Jeuxvideo.com 18/20[33], Jeuxvideo.fr 8/10[38], etc. Gamekult, qui note le jeu 9/10, conclut son test par un simple « Génial » : « Génial. Deus Ex repousse les limites actuelles du jeu de rôles pour atteindre un niveau de liberté et d'interactivité jusque-là inespéré. […] Deus Ex assure de nombreuses heures de bonheur grâce notamment aux multiples éventails d'actions possibles »[31].
En synthèse, les différentes critiques retiennent généralement les points positifs suivants :
- le bon mélange des genres (possibilités d'évolution du personnage, liberté d'action, vue subjective) ;
- la crédibilité de l'univers ;
- l'ambition du scénario, riche en rebondissements et bien mené ;
- la prise en main et l'ergonomie.
Toutefois, certains testeurs notent quelques faiblesses du gameplay, des graphismes, ou de l'intelligence artificielle : GameSpot regrette la facilité de contournement de la sécurité (crochetage et digicodes) (« ces actions n'apportent rien au jeu, le joueur se contentant de dépenser une quantité de matériel acquis »)[32] ; PC Jeux déplore l'impossibilité de déplacer un corps chargé d'objets (il faut d'abord le débarrasser de ce qu'il possède avant de pouvoir le déplacer, ce qui est fastidieux lorsque des ennemis rôdent dans les parages) et juge que l'intelligence artificielle, bien qu'assez réaliste, présente quelques réactions laissant à désirer (il arrive que des personnages paniqués tournent en rond ou se bloquent dans des murs)[37] ; Jeuxvideo.com déclare que les graphismes n'ont « rien de transcendant »[33] et GameSpot n'apprécie pas les incessants environnements industriels sombres[32]. Des joueurs ont été surpris par la taille des sauvegardes, qui occupent à chaque fois une quinzaine de mégaoctets en moyenne (ce qui laisse à penser que l'intégralité du niveau est sauvegardé pour mémoriser toutes les modifications qu'y a apporté le joueur[réf. souhaitée]) : ceci pouvait poser des problèmes dans les années 2000, quand la capacité des disques durs était de quelques dizaines de gigaoctets. Enfin, l'absence initiale d'un mode multijoueur a été pointée du doigt[37].
La bande sonore a été très appréciée aux États-Unis[39] pour l'atmosphère qu'elle distillait. En France, elle a été plus modérément félicitée, certains critiques considérant qu'elle collait très bien à l'ambiance, d'autres que les musiques ou les bruitages étaient un peu faiblards[33].
Récompenses
[modifier | modifier le code]Deus Ex a remporté plusieurs récompenses (et beaucoup de prix pour son scénario) ; pour ne citer que les plus importantes :
- 2000
- GameSpy : « Jeu de l'année » (Game of the year 2000)[40]
- British Academy of Film and Television Arts (BAFTA) : « Jeu de l'année » (Game of the Year)[réf. souhaitée]
- Gen4 : « Meilleur jeu PC de l’an 2000 » et « Gen d’Or du meilleur jeu Action/Suspens »[réf. souhaitée]
- IGN : « Game of the Year (Both Editors' choice and Readers' Choice) »[41] et « Best Storyline (Both Editors' Choice and Readers' Choice) »[42]
- 2001
- Interactive Achievement Awards : « Jeu créatif / innovant » et « Jeu d'action / aventure »[43]
- 2002
- Game Developers Choice Awards : « Excellence in Game Design » et « Game Innovation Spotlight »[44]
- 2007
Deus Ex est inscrit dans le Hall of Fame de GameSpy[46].
Classements
[modifier | modifier le code]Deus Ex apparait régulièrement dans les classements des « meilleurs jeux vidéo » d'une période donnée ; par exemple :
- 3e dans le « GameSpy's Top 25 PC Games of the 2000s »[47].
- 4e dans le classement des « 100 meilleurs jeux de tous les temps » de Jeuxvideo.com (2011)[48].
- 20e dans l'« IGN Top 25 PC Games of All Time » (2007)[49].
- 21e dans l'« IGN's List of 100 Greatest Games of All Time » (2005)[50].
- 34e dans l'« IGN's List of 100 Greatest Games of All Time » (2007)[51].
- etc.
Postérité
[modifier | modifier le code]Mods
[modifier | modifier le code]L'éditeur de niveau fondé sur l'Unreal Engine, moteur de jeu de Deus Ex, permet aux fans de modifier tout ou partie du jeu.
La première version du kit de développement est sortie le , soit trois mois après la sortie publique du jeu[52]. Avec cette version utilisée par les développeurs du jeu, un utilisateur peut créer des cartes et scénarios, mais la totalité des fichiers du jeu ne sont pas importables dans l'éditeur (il est par exemple impossible de décompiler certaines dll). Ce n'est qu'en qu'un joueur a écrit un programme permettant de résoudre ce problème[réf. souhaitée].
Bien que moins populaire et active que les communautés de jeux comme Half-Life ou Unreal Tournament, la communauté autour de Deus Ex s'est vraiment étoffée après la sortie du patch multijoueur et l'amélioration de l'UnrealEd (qui rendaient beaucoup d'opérations plus accessibles) ; dès lors, plusieurs mods sont apparus sur Internet[53].
Suites et remakes
[modifier | modifier le code]En 2002, un remake pour la Playstation 2 est sorti, Deus Ex : The Conspiracy. Tous les personnages possèdent des modèles affinés, toutes les animations sont refaites en motion cap, les skybox sont redessinées. Les niveaux sont modifiés pour permettre de charger des portions plus petites afin de tenir compte de la mémoire limitée de la console. Le gameplay est également simplifié et de l'aide à la visée est possible.
Le jeu a connu une suite, Deus Ex: Invisible War, sortie aux États-Unis le , et début 2004 en Europe sur PC et Xbox. Toutefois, le gameplay allégé et plutôt orienté console déçoit beaucoup de fans du premier épisode[54]. Cette suite s'est toutefois mieux vendue que le jeu original, avec plus d'un million d'exemplaires écoulés[2].
L'épisode suivant devait s'appeler Clan Wars. Ce titre n'est jamais sorti, mais aurait été à la base du développement de Project Snowblind[55].
En , Eidos officialise un préquel de la série Deus Ex : Deus Ex: Human Revolution. Le titre sort le 23 aout 2011 en Amérique du Nord sur PC, Xbox 360 et PlayStation 3, puis progressivement dans le reste du monde. Il est accompagné d'un DLC appelé The Missing Link (en français "Le Chainon Manquant"). L'action du jeu se déroule en 2027, le joueur incarne Adam Jensen, et l'ensemble est plus fidèle au premier opus[56]. Cet épisode fait l'objet d'un projet de film financé par CBS Films ; son scénario est confié à Scott Derrickson[57].
Le quatrième volet de la série s'appelle Deus Ex: The Fall ; son histoire s'approche de celle de Deus Ex: Human Revolution et le personnage principal se nomme Ben Saxon. L'accueil a été mitigé[58].
La suite de Deus Ex: Human Revolution, Deus Ex: Mankind Divided, est sorti le (il s'agit toujours d'un préquel du premier épisode de la série sorti en 2000), et se situe 2 ans plus tard après les évènements, soit en 2029, qui marquent les différentes fins de Human Revolution, dont une seule a été reprise in situ pour embrayer sur une nouvelle narration et des intrigues qui en découlent directement.
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
- Deus Ex est souvent abrégé en DX, et non DE, à cause de la prononciation anglaise de X, proche de « Ex ». D'ailleurs, les extensions de fichier des cartes sont .dx.
- Il est possible de lire un chapitre de la suite de L'Ombre de Jacob, intitulée Jacob's War, dans le jeu Deus Ex: Invisible War.
- Le 'Ton correspond à l'hôtel Hilton de New York qui, en 2052, a perdu beaucoup de son lustre.
- Ce code ne peut pas être trouvé en cours de partie.
- Daedalus n'est pas mentionné dans les crédits.
- Cf. par exemple les remerciements à Daniel Vogel et à l'équipe de Loki Entertainment mentionnés à la fin du fichier d'aide « ReadMePatch1.htm » de la version Windows.
Références
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- (en) « Corporate Strategy Meeting (Eidos Integration)], Square Enix » [PDF], sur Square Enix, (consulté le ), p. 16
- (en) Tal Blevins, « Deus Ex Interview », sur IGN, (consulté le ) : « If you force me to pigeonhole Deus Ex, call it a roleplaying game set in the real world, as it exists if conspiracy buffs are right. If you want some REAL shorthand, call it James Bond meets the X-Files... »
- (en) Storn A. Cook, « Deus Ex: The Conspiracy », sur AllGame (consulté le ) : « There is no multiplayer mode in the game -- just you against the computer »
- (en) Ronan Farrow, « Elon Musk's Shadow Rule: How the U.S. government came to rely on the tech billionaire—and is now struggling to rein him in », sur The New Yorker, .
- (en) « Behind the Scenes Look in the Making of Deus Ex », sur Deusex-machina.com (consulté le ) : « Harvey Smith (aka Witchboy): It seems that each time I came up with a code or password, I tried to use something meaningful, even if no one noticed.. »
- (en) « DX: Invisible War Interview », sur IGN, (consulté le ) : « We were even going to mix in religion with the first game. A lot of people don't know this but J.C. Denton was supposed to be a descendant of Jesus Christ. We were going to pick up the old theory that Jesus had kids and that J.C. Denton had DNA from Jesus. »
- (en) Edge staff, « The Making Of: Deus Ex », sur Edge (magazine), (consulté le ) : « Almost everything in the game is based on a little snippet of research in some lab somewhere, or a ‘real’ conspiracy. There’s stuff in Deus Ex that is literally ripped from headlines »
- (en) Edge staff, « The Making Of: Deus Ex », sur Edge (magazine), (consulté le )
- (en) Stephen Butts, « DX: Visible Interview », sur IGN, (consulté le ) : « […] when we made the skyline in the background we had pieces with the Twin Towers and pieces for the other parts of the city and for New Jersey. The texture memory was so high that I couldn't use it all. I took one of the pieces and put it on one side, flipped it and put it on the other. So I made New York out of one half of the city so the Twin Towers were out. When people complained, we just explained that it had been destroyed by terrorist attacks. We start the game with the Liberty Island statue having been destroyed by terrorists a few years before. We just said that the towers had been destroyed too. »
- (en) Gamingninja, « Insane ways in which Games Predict the Future », sur Gaming Central, (consulté le )
- (en) « Behind the Scenes Look in the Making of Deus Ex », sur Deusex-machina.com (consulté le ) : « Chris Todd: In a couple of cases, books were homages to authors I like--the mystery novel scattered throughout the game was my small tribute to Andrew Vachss. »
- (en) « Behind the Scenes Look in the Making of Deus Ex », sur Deusex-machina.com (consulté le ) : « Harvey Smith (aka Witchboy): The first keypad in the game is 0451, an allusion to System Shock's allusion to Fahrenheit 451. »
- (en) « Bibliography: The Eye of Argon », sur Internet Speculative Fiction Database (consulté le ) : « The infamous "worst fantasy novel ever" published for fans' enjoyment. »
- (en) « Capture d'écran de la tombe de Lord Brinne dans Deux Ex », sur Deusex-machina.com (consulté le )
- (en) « A heartfelt request from your fans », sur Internet Archive (consulté le ) : « Dear Richard Garriott and the entire U:IX development team, On behalf of the friends of Bill Iburg (a.k.a. Lord Brinne), the Ultima Horizons Message Board, and the Ultima Community in general, we respectfully request a small gesture in memory of our companion. A simple tombstone erected in the graveyard of Yew where we may place flowers in honor of our friend, or some other memorial of your choosing would be appreciated beyond measure. We sincerely hope you can find it in your heart to honor a dear friend, and a loyal Avatar. »
- (en) « Behind the Scenes Look in the Making of Deus Ex », sur Deusex-machina.com (consulté le ) : « Chris Todd: And when I thought of _that_, it tickled a memory from the misty past of Usenet, where people would post questions to the "Internet Oracle" and have to answer a question from the Oracle in turn.. »
- (en) « Deus Ex (Game Of The Year Edition Soundtrack) (CD) », sur Discogs (consulté le )
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- (en) « PC Zone votes Deus Ex the best PC game ever! », sur PC Zone, (consulté le ) : « Down in Austin, we had a team of incredibly talented people, many of whom didn't get along at ALL. Talk about a dysfunctional family! We had programmers who wouldn't talk to designers, artists who wouldn't talk to programmers and a design team that split right down the middle on every topic - half of the designers wouldn't talk to the other half! It was incredible. And tense. »
- (en) « Behind the Scenes Look in the Making of Deus Ex », sur Deusex-machina.com (consulté le ) : « Harvey Smith (aka Witchboy): For us--though we were in conflict a lot--making DX involved a collaborative process wherein we all contributed little pieces to the game, then took elements that other people had created and sprinkled them through our own areas. »
- (en) Edge staff, « The Making Of: Deus Ex », sur Edge (magazine), (consulté le ) : « Frankly, I’ve often felt like the most important thing I did on Deus Ex was prevent a fractious team of incredibly talented people from killing one another! »
- (en) Edge staff, « The Making Of: Deus Ex », sur Edge (magazine), (consulté le ) : « Spector admits there were interactions between Ion Storm and the authorities […] We redid much of the plot mid-way through development, when the designers realised our original story, in its totality, was inexpressible given our technology […] we redesigned the skill and augmentation systems fairly dramatically. »
- (en) Edge staff, « Deus Ex Review », sur Edge (magazine), (consulté le ) : « After the unholy mess of Romero’s Daikatana, Deus Ex – a project headed by Warren Spector – perhaps represented an immediate opportunity for developer Ion Storm to make up some lost ground. »
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- Dinowan, « Test de Deus Ex : Invisible War », sur Jeuxvideo.com, (consulté le ) : « Deus Ex : Invisible War est une déception, pour n'importe quel fan du premier volet. »
- (en) Tor Thorsen, « Snowblind was Deus Ex: Clan Wars », sur GameSpot, (consulté le )
- Pixelpirate, « Test de Deus Ex : Human Revolution », sur Jeuxvideo.com, (consulté le ) : « Deus Ex : Human Revolution propose une expérience de jeu bien plus proche de l'épisode fondateur que de Invisible War »
- « Le film Deus Ex trouve un réalisateur », sur Jeuxvideo.com, (consulté le ) : « D'après le pitch, le film serait parti pour reprendre l'histoire de Deus Ex : Human Revolution et donc suivre Adam Jensen »
- Thomas Méreur, « Test : Deus Ex : The Fall », sur Gamekult, (consulté le ) : « Certes, The Fall se prend de temps à autre les pieds dans le tapis et l'aventure manque globalement de polish, de l'IA de lémurien à la visée capricieuse. Mais observé dans son ensemble et replacé dans son contexte, l'ambitieux défi est en grande partie relevé. »
Liens externes
[modifier | modifier le code]- (en) Postmortem: Ion Storm's Deus Ex sur Gamasutra
- (en) Deus Ex (jeu vidéo) sur MobyGames
- Site officiel
- Ressources relatives au jeu vidéo :
- Ressource relative à la littérature :
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