Aller au contenu

Ghost in the Shell

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ghost in the Shell

攻殻機動隊
(Kōkaku kidōtai)
Type Seinen
Genres Policier, action, cyberpunk
Manga : Ghost in the Shell
Auteur Masamune Shirow
Éditeur (ja) Kōdansha
(fr) Glénat
Prépublication Drapeau du Japon Young Magazine
Sortie initiale
Volumes 2

Manga : Ghost in the Shell 2: ManMachine Interface
Auteur Masamune Shirow
Éditeur (ja) Kōdansha
(fr) Glénat
Prépublication Drapeau du Japon Young Magazine
Sortie initiale 1991 – 1997
Volumes 2

Manga : Ghost in the Shell 1.5: Human Error Processor
Auteur Masamune Shirow
Éditeur (ja) Kōdansha
(fr) Glénat
Prépublication Drapeau du Japon Young Magazine
Sortie initiale 1991 – 1996
Volumes 1

Autre

Ghost in the Shell (攻殻機動隊, Kōkaku kidōtai?, littéralement « policiers anti-émeute en carapaces offensives »), parfois abrégé GITS, est un manga de Masamune Shirow prépublié au Japon dans le Young Magazine en 1989. Deux autres mangas, Ghost in the Shell 2: Man-Machine Interface et Ghost in the Shell 1.5: Human Error Processor, sont ensuite publiés entre 1991 et 1997. La version française des trois œuvres est publiée par Glénat.

La série est ensuite devenue une franchise médiatique composée de quatre films d'animation (Ghost in the Shell, Ghost in the Shell 2: Innocence, Ghost in the Shell: SAC Solid State Society et Ghost in the Shell: The New Movie), trois séries d'animation (Ghost in the Shell: Stand Alone Complex, Ghost in the Shell: Stand Alone Complex 2nd GIG et Ghost in the Shell Arise: Alternative Architecture), différents jeux vidéo et d'une adaptation en prise de vues réelle sortie en 2017 avec Scarlett Johansson dans le rôle du major Kusanagi.

Ghost in the Shell est un manga futuriste, de type cyberpunk, se déroulant aux alentours des années 2030.

Le personnage principal est un cyborg[1] de sexe féminin, le major Motoko Kusanagi, qui fait partie d’une section d’élite anticriminelle de la police, la Section 9.

La trame principale du manga, ainsi que du film adapté du manga, raconte la traque d’un cybercriminel connu sous le nom du « Marionnettiste » (le Puppet Master). Ce cybercriminel prend le contrôle de l’esprit (« ghost ») d’un humain par l’intermédiaire du Réseau numérique mondial, l'évolution d’Internet dans cet univers.

Alors que l’enquête progresse, la section 9 finit par découvrir que le criminel n’est pas une personne physique, mais une intelligence artificielle immatérielle, ayant acquis pour la première fois au monde une conscience.

Le désir du Marionnettiste, qui a réussi à s’incarner dans un corps androïde, est de se reproduire. Il ne souhaite pas se dupliquer comme un simple virus (toujours identique et donc vulnérable) mais bien donner naissance à une nouvelle forme de vie. C’est pourquoi il sollicite l'aide de Kusanagi pour fusionner leurs ghosts (l’équivalent de l’âme et de l’esprit) et, ainsi, créer un être nouveau et unique.

Personnages

[modifier | modifier le code]

Analyse de l'œuvre

[modifier | modifier le code]

Thèmes abordés

[modifier | modifier le code]

Plusieurs thèmes classiques de la science-fiction sont abordés, tels que les rapports entre les humains dans une société robotisée, mais le thème principal, abordé tout au long des œuvres de Masamune Shirow, est le suivant : qu’est-ce qu’être humain ?

Une liste non exhaustive des questions à portée philosophique que pose l’auteur peut être :

  • qu’est-ce qui distingue l’être humain d’un robot pensant ayant conscience de son existence ?
  • qu’est-ce qui fait la spécificité de la pensée humaine ?
  • que peut-on considérer comme « être vivant » ?
  • où se situe la frontière entre le corps et l’esprit ?

Ces questions sont abordées, entre autres, avec le personnage de Kusanagi qui a tous les attributs d’un être humain, si l’on met de côté son corps artificiel plus lourd et puissant, seul son cerveau (cyber-amélioré par des implants permettant d’accéder au réseau internet) étant d’origine. Ce personnage doute parfois de son humanité.

L’œuvre de Masamune Shirow aborde également la question de l’évolution (de l’homme, de la vie…) et met en relief certaines idées puisées dans l’essai d’Arthur Koestler Le Cheval dans la locomotive (The Ghost in the Machine)[2] dont le titre même, emprunté par Koestler à l'expression « Fantôme dans la machine » de Gilbert Ryle dans son ouvrage La Notion d'esprit, qualifiant la position dualiste de Descartes. Les préoccupations abordées dans l'œuvre recoupent une part importante des concepts abordés en philosophie de l'esprit, notamment le problème corps-esprit et les questions qui en découlent[réf. nécessaire].

Ghost[3] (en français : l’esprit, le revenant) fait référence à l’esprit humain, ce qui fait la différence entre les robots et les humains. Shell (en français : la coquille), fait référence tantôt à l’enveloppe humaine robotisée , tantôt au programme ou au système (shell informatique) dans lequel le ghost peut être inclus et qui fait le lien entre celui-ci et l’extérieur, pour les connexions réseau, comme pour les entrées et sorties physiques[réf. nécessaire].

L'œuvre aborde également le sujet de la diversité et de la spécialisation, présentant la différence comme un élément essentiel de la survie. Elle reparaît une première fois dans les mots de Motoko, qui compare la ressemblance des modes de réflexion à une menace certaine pour la réussite de sa mission. Ajouter de la variabilité, c'est limiter la prévisibilité et donc se donner une chance de résister à un danger imminent. C'est pour cette raison qu'un humain, pourtant plus "faible" qu'un cyborg, prend part aux missions. Il rebat les cartes et propose une alternative au fonctionnement robotique fondé sur une logique profondément rationnelle et définie par un système de modélisation ultra poussé. C'est un discours qui revient finalement sous la parole du Puppet Master, alors que le cadre caméra remonte l'arbre de la vie criblé de balles. Pour lui, son existence ne peut se perpétuer que par la différence. Un virus doit sa fragilité excessive à une simple duplication sans mutation. De même, la ligne de vie principale est brisée par les balles, mais les branches divergentes, celles qui n'ont pas suivi tout le chemin préconçu, continuent à se développer. Plus encore qu'un sujet de pure science fiction, ce concept est bien celui d'une ultra spécialisation de notre société en groupe distinct. De plus en plus spécialisé par un système scientifique du travail, de plus en plus normé dans son comportement de consommation, l'être humain finit par se normaliser selon des branches prédéfinies, laissant une place minimale à la diversité, et ce malgré la démultiplication de la population depuis les 100 dernières années. L'âge de l'informatisation est un âge où les êtres se conformisent pour rentrer dans une case, et cessent d'être libres, alors même que leurs instincts devraient les pousser vers l'originalité et la différence. La limite cérébrale de Motoko est dépassée quand elle parvient à sortir de sa case grâce au Puppet Master, quand elle est un nouveau-né pour qui tout est encore possible[réf. nécessaire].

L’édition anglaise de Dark Horse Comics tout comme l’édition de Glénat ont fait l’objet de censure : certaines pages à caractère érotique présentes dans l’édition originale du chapitre 2 « junk jungle » ont été enlevées.

Le premier tome de Ghost in the Shell 2, appelé ManMachine Interface, publié en France en tant que 3e tome de Ghost in the Shell, a été publié également au Japon dans une version intégrale où certaines scènes sont à caractère érotique.

Chronologie

[modifier | modifier le code]

En partie du fait de ses nombreuses déclinaisons sous différents médias, la franchise Ghost in the Shell propose une chronologie interne complexe, parfois vague ou même contradictoire[4],[5].

Les critiques s'accordent toutefois à définir la série Ghost in the Shell: Arise (2013-2014), suivie par le film Ghost in the Shell: The New Movie (2015), comme les préquelles du manga original de 1989. Ce manga est adapté en deux films, Ghost in the Shell, le film original (1995)[6] et Ghost in the Shell 2: Innocence (2004), eux-mêmes adaptés en film live, Ghost in the Shell (2017)[7]. Le manga a aussi été adapté en une série animée de deux saisons présentant un point de vue alternatif de l'univers : Ghost in the Shell: Stand Alone Complex (2002-2005), suivie de l'OAV (Original video animation) Ghost in the Shell: SAC [Stand Alone Complex] Solid State Society (2006)[8].

La franchise a inspiré de nombreux créateurs, notamment les jeux vidéo Syndicate Wars, Oni[9], le mod « Neotokyo » d’Half life 2[réf. nécessaire] et EYE: Divine Cybermancy[10], ainsi que les Wachowski pour la réalisation de leur film Matrix[5].

Ghost in the Shell

[modifier | modifier le code]

Ghost in the Shell (anime comics)

[modifier | modifier le code]

Il s'agit de l'adaptation en manga du film de Mamoru Oshii.

Ghost in the Shell 2: ManMachine Interface

[modifier | modifier le code]

Note : Une première édition du tome 1 est sortie sous le titre Ghost in the shell - Tome 3, ce qui peut poser quelques problèmes de cohérences. Cette erreur a été corrigée sur les volumes imprimés au cours de l’année 2004.

Ghost in the Shell 1.5: Human-Error Processor

[modifier | modifier le code]

L’édition Glénat est accompagnée du même CD-ROM que l’édition japonaise (donc non traduit).

Il s’agit de quatre histoires courtes relatant des enquêtes de la section 9 :

  1. Fat Cat (1991)
  2. Drive Slave (1992)
  3. Mines of Mind (1995)
  4. Lost Past (1996)

Ghost in the Shell 1.75: The Human Algorithm

[modifier | modifier le code]

Annoncé pour le au Japon, le manga est réalisé par Jun'ichi Fujisaku et Hiroki Yoshimoto[15].

Adaptations

[modifier | modifier le code]

Les trois films de Mamoru Oshii sont la première adaptation des mangas de Masamune Shirow. Il a également supervisé les séries du même nom dont la direction a été confiée à Kenji Kamiyama, également à l’origine des films d’animation adaptés par la suite.

Séries d'animation

[modifier | modifier le code]

Film en prises de vue réelles

[modifier | modifier le code]

Jeux vidéo

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Cyborg, mais pas un androïde : un androïde est une machine à part entière, humaine seulement d’apparence. Un cyborg est une créature issue de la fusion entre la machine et un organisme humain. Le major Kusanagi possède encore son cerveau, enfermé dans une boîte crânienne en métal renforcé de haute protection, et enchâssé dans son corps artificiel. C’est tout ce qui la rattache à son humanité d’origine.
  2. Cahier des lectures MCX Serge DIEBOLT, « Note de lecture : Ghost in the Shell (Kukaku Kidutai) », sur Réseau intelligence de la complexité, (consulté le ).
  3. En anglais dans le texte original comme dans la traduction française.
  4. Alfro, « Édito #39 : C'est quoi ce foutoir avec Ghost in the Shell ? », sur 9emeart.fr, (consulté en ).
  5. a et b (en) Darryn Bonthuys, « A guide to the anime viewing order of Ghost In The Shell », sur criticalhit.net, (consulté en ).
  6. Et son remake Ghost in the Shell 2.0 en 2008.
  7. Secrets de tournage sur allocine.fr.
  8. (en) Brian Ruh, « Your Ghost in the Shell Cheat Sheet », sur animenewsnetwork.com, (consulté en ).
  9. (en) Entrevue avec l'ingénieur principal Brent Pease.
  10. (en) E.Y.E: Divine Cybermancy.
  11. http://www.bookclub.kodansha.co.jp/bc2_bc/search_view.jsp?b=313248X.
  12. http://www.bookclub.kodansha.co.jp/bc2_bc/search_view.jsp?b=1744801.
  13. http://www.bookclub.kodansha.co.jp/bc2_bc/search_view.jsp?b=334441X.
  14. http://www.bookclub.kodansha.co.jp/bc2_bc/search_view.jsp?b=3504069.
  15. a et b « Un nouveau manga Ghost In The Shell en approche : The Human Algorithm », sur nextinpact.com, .
  16. Damien Hilaire, « Ghost in the Shell : le nouvel anime SAC 2045 bientôt sur Netflix », sur IGN France, (consulté le ).
  17. « Ghost in The Shell Gets New TV Anime Series in 2026 by Science Saru », sur Anime News Network, (consulté le ).

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Paul Gravett (dir.), « De 1970 à 1989 : Ghost in the shell », dans Les 1001 BD qu'il faut avoir lues dans sa vie, Flammarion, (ISBN 2081277735), p. 531.
  • Rémi Lopez, Plongée dans le réseau Ghost in the Shell, Third Ed, 2021 (ISBN 978-2377841912) [1]
  • Frédéric Clément, Machines Désirées : La représentation du féminin dans les films d'animation Ghost in the Shell de Mamoru Oshii, L'Harmattan, 2011 (ISBN 978-2296544444)
  • David S. Cohen, The Art of Ghost in the Shell, Insight, 2017 (ISBN 978-1683830009)

Liens externes

[modifier | modifier le code]