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Commission sur la rénovation et la déontologie de la vie publique

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Commission sur la rénovation et la déontologie de la vie publique
Lionel Jospin en 2012.
Histoire
Fondation
Dissolution
Successeur
Cadre
Surnom
Commission Jospin
Type
Pays
Organisation
Membres
17
Fondateur
Président
Publication

La commission de rénovation et de déontologie de la vie publique, surnommée « commission Jospin », est un groupe de réflexion créé le par le président François Hollande pour proposer une réforme de la vie publique.

Chargée de réfléchir aux institutions et à la vie publique, elle a rendu son rapport le et a formulé des propositions visant à réduire le cumul des mandats et les conflits d’intérêts ; ainsi que sur les modes d’élection du président de la République et des membres du Parlement.

À part quelques mesures sur la déclaration des intérêts, la limitation du cumul des mandats ou encore l’élection présidentielle, adoptées par lois organiques, la plupart des propositions n’a pas eu de suite après le changement de majorité du Sénat en , qui ne rend plus possible la majorité des trois-cinquièmes nécessaire à la modification de la constitution.

Précédentes commissions

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La création de cette commission rappelle d'autres commissions, notamment le Comité consultatif pour la révision de la Constitution installée en 1992 par François Mitterrand et présidée par Georges Vedel, ou le Comité de réflexion et de proposition sur la modernisation et le rééquilibrage des institutions, appelé nommé en 2007 par Nicolas Sarkozy et présidé par Édouard Balladur.

Travaux de la commission

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L’annonce de la création de la commission est faite lors de l’allocution du président de la République le .

La commission est instituée par décret le [1].

La première réunion a eu le mercredi 25 juillet[2] ; elle a privilégié le temps de la réflexion en août[2].

François Hollande a reçu le rapport de la commission le [3].

Elle a pour but de faire des propositions pour rénover le champ politique de la vie publique et politique française[4].

Elle doit se préoccuper en particulier des points suivants[5] :

  • définir les conditions d'un meilleur déroulement de l'élection présidentielle (pertinence du système actuel de parrainage des candidats, modalités de financement de la campagne, règles applicables à l'expression des candidats dans les médias) ;
  • calendrier des élections législatives qui suivent l'élection présidentielle ;
  • réforme sur la responsabilité du président de la République ; et de la Haute Cour ;
  • réforme des modes de scrutin applicables aux élections législatives et sénatoriales ;
  • propositions concernant le non-cumul des mandats de membres du Parlement ainsi que des fonctions ministérielles ;
  • prévention des conflits d'intérêts et règles déontologiques en vue d'assurer la transparence de la vie publique.

Composition

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La commission, en comptant son président, est composée de sept hommes et de sept femmes. Elle est présidée par l'ancien Premier ministre socialiste Lionel Jospin.

Sont nommés membres de la commission (Par ordre alphabétique) :

Le rapporteur général est Alain Ménéménis, conseiller d'État.

Deux membres de la Commission, à savoir Olivier Schrameck et Jean-Claude Casanova, avaient déjà été membres du Comité de réflexion et de proposition sur la modernisation et le rééquilibrage des institutions (« Commission Balladur ») de 2007.

Émoluments

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Une rumeur répandue en particulier par courriel[6] dénonçait des indemnités faramineuses pour les quatre mois de travail des membres de la commissions et de chacun de leurs consultants, pour un coût total de plusieurs millions. Lionel Jospin à la radio[7], plusieurs journalistes et d'anciens membres de précédentes commissions[6] ont tour à tour démenti la fausse information. Fin septembre, la membre de la commission Roselyne Bachelot se sentant particulièrement visée par les rumeurs, décide de porter plainte[8].

Pour Claude Allègre et Denis Jeambar, qui se fendent d'un billet dans Le Monde en , cette commission se trouve dans la lignée de la volonté de chacun des précédents présidents de la Ve République de réviser la constitution selon leur goût, les derniers présidents mettant en place une commission d'experts réunis à huis clos[9] : « La qualité des hommes et des femmes n'est pas en cause. En revanche, la méthode rend l'échec presque inévitable. Ces commissions travaillent dans la confidentialité. Du coup, lorsque sont dévoilées leurs conclusions, l'esprit critique l'emporte, les polémiques s'installent, les oppositions font feu de tout bois et le président, pour calmer le jeu politique, enterre tout. On verra s'il en va autrement avec François Hollande, mais un changement de méthode pourrait lui donner une plus grande liberté d'action et de décision. »

Dans son rapport, la commission a formulé 35 propositions[10] :

Sur l’élection présidentielle :

  • Instaurer un parrainage des candidats par les citoyens ;
  • modifier les modalités de calcul du remboursement public ;
  • Substituer la règle de l’équité à celle de l’égalité pour les temps de parole des candidats entre le moment où la liste officielle est connue et celui où la campagne commence ;
  • Fixer à 20 heures la fermeture des bureaux de vote sur l’ensemble du territoire métropolitain ;
  • Avancer dans l’année la tenue des élections présidentielles et législatives ;
  • Réduire le délai entre l’élection présidentielle et les élections législatives.

Sur le Parlement français :

  • Introduire une part de proportionnelle pour l’élection des députés ;
  • Reformuler les modalités de l’élection des députés représentant les Français de l’étranger ;
  • Éviter les seconds tours à un seul candidat dans le cadre du scrutin majoritaire ;
  • Assurer une représentation plus juste des collectivités territoriales au Sénat par une pondération des voix des grands électeurs et retirer les députés du collège électoral ;
  • Étendre le recours au scrutin proportionnel pour l’élection des sénateurs ;
  • Abaisser à 18 ans l’âge minimal d’éligibilité au Sénat ;
  • Compléter les effets de l’extension de la proportionnelle sur le respect de la parité en renforçant le dispositif de modulation des aides financières aux partis politiques.

Sur le cumul des mandats :

  • Interdire le cumul des fonctions ministérielles avec l’exercice de tout mandat local ;
  • Rendre incompatible le mandat de parlementaire avec tout mandat électif autre qu’un mandat local simple.

Sur le statut juridictionnel du chef de l’État et des ministres

Sur la prévention des conflits d’intérêts :

  • Renforcer le régime des incompatibilités pour les membres du Gouvernement ;
  • Prévoir pour les membres du Gouvernement une obligation légale de souscrire une déclaration d’intérêts et d’activités ;
  • Prévoir pour les membres du Gouvernement une obligation légale de donner un mandat de gestion de leur patrimoine mobilier ;
  • Étendre aux ministres le contrôle de départ vers le secteur privé et vers certains organismes publics et incriminer la prise illégale d'intérêts à l’issue des fonctions gouvernementales ;
  • Étendre aux collaborateurs du Président de la République et aux membres des cabinets ministériels les règles d’incompatibilité applicables aux agents publics ;
  • Prévoir pour les collaborateurs du Président de la République et aux membres des cabinets ministériels une obligation légale de souscrire une déclaration d’intérêts et d’activités ;
  • Prévoir une obligation légale de souscrire une déclaration d’intérêts et d’activités pour les titulaires d’emplois supérieurs de l’État particulièrement exposés au risque de conflit d’intérêts ;
  • Améliorer l’efficacité du contrôle relevant actuellement de la Commission de déontologie de la fonction publique : modifier les conditions de saisine d’office et étendre le champ de contrôle aux départs vers tous les organismes publics exerçant une activité économique ;
  • Harmoniser et renforcer le régime de déclaration d’intérêts et d’activités applicable aux membres des collèges et responsables des autorités administratives indépendantes ;
  • Étendre aux départs vers tous les organismes publics exerçant une activité économique le champ de contrôle relevant actuellement de la Commission de déontologie de la fonction publique pour les membres des collèges et responsables des autorités administratives indépendantes ;
  • Prévoir une obligation légale de déclaration d’intérêts et d’activités pour les parlementaire ;
  • Renforcer le régime des incompatibilités professionnelles applicable aux parlementaires ;
  • Supprimer la catégorie des membres de droit du Conseil constitutionnel et interdire l’exercice de toute activité de conseils à ses membres ;
  • Créer une Autorité de déontologie de la vie publique ;
  • Confier à l’Autorité de déontologie de la vie publique un rôle de validation des règles de bonne conduite applicables aux représentants d’intérêts ;
  • Mettre en place un dispositif ouvert d’« alerte éthique ».

Transposition des travaux

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Le , deux projets de loi sont présentés en conseil des ministres, relatifs à l’élection des sénateurs. Ils visent à étendre le scrutin proportionnel aux départements de trois sénateurs et plus, ainsi que l’augmentation du nombre de délégués pour les grandes villes et une reforme de la représentation des Français établis hors de France. Les lois sont promulguées en juillet et [11],[12]

Le , quatre projets de loi constitutionnelle sont présentés en conseil des ministres  :

La réforme du statut pénal du chef de l'État n’est plus envisagée. Pour ces quatre textes, le Gouvernement souhaitait une réunion du Congrès au mois de juillet, mais faute de temps et de majorité suffisante, seul le projet relatif au Conseil supérieur de la magistrature a été discuté au Parlement mais le Sénat modifie substantiellement le texte. Ainsi, le gouvernement est contraint d’ajourner ces révisions. Le , l’Assemblée vote le texte relatif au Conseil supérieur de la magistrature sans modification, mais la convocation du Congrès est peu probable au vu de l’opposition de la droite[17],[18].

Le texte sur le Conseil supérieur de la magistrature est complété par le projet de loi relatif aux attributions du garde des sceaux et des magistrats du ministère public en matière de politique pénale et d'action publique, présenté en Conseil des ministres le , et promulgué le [19].

Le , deux textes sont présentés en Conseil des ministres  :

  • interdiction du cumul de fonctions exécutives locales avec le mandat de député ou de sénateur.
  • interdiction du cumul de fonctions exécutives locales avec le mandat de représentant au Parlement européen.

Ces textes prévoient une application en 2017, au lieu de 2014 comme le souhaitaient certains socialistes[20]. Les deux lois sont promulguées le , après une longue discussion parlementaire, ou les sénateurs ayant amendé le texte pour ne pas être concerné par l’interdiction du cumul[21],[22].

À la suite de l'affaire Cahuzac, de nouvelles réformes sont préparées :

Enfin, quant à la modernisation des règles de l’élection présidentielle, une loi et une loi organique, proposées par le groupe socialiste de l’Assemblée nationale sont promulguées en 2016. Seule la proposition sur l’équité médiatique y est reprise et la fermeture des bureaux de vote est fixée à 19 heures[27],[28].

Notes et références

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  1. Décret no 2012-875 du 16 juillet 2012 portant création d'une commission de rénovation et de déontologie de la vie publique
  2. a et b « Jospin s'attaque au cumul des mandats... après l'été »
  3. Patrick Roger, « La commission Jospin préconise d'en finir avec le cumul des mandats », Le monde,‎ (lire en ligne)
  4. « Moralisation : Jospin ira "assez vite », sur www.lefigaro.fr,
  5. « La commission Jospin sur les rails », Le Figaro,‎ (lire en ligne)
  6. a et b « Commission Jospin : fausse rumeur sur des rémunérations »
  7. « Jospin travaillera "gratuitement" »
  8. « Commission Jospin : Bachelot porte plainte »
  9. « La commission Jospin doit changer de méthode ! »
  10. « Rapport "Pour un renouveau démocratique", 2012 »
  11. Loi no 2013-702 du 2 août 2013 relative à l'élection des sénateurs sur Légifrance
  12. Loi no 2013-659 du 22 juillet 2013 relative à la représentation des Français établis hors de France sur Légifrance
  13. Projet de loi constitutionnelle relatif à la responsabilité juridictionnelle du Président de la République et des membres du Gouvernement sur Légifrance
  14. Projet de loi constitutionnelle portant réforme du Conseil supérieur de la magistrature sur Légifrance
  15. Projet de loi constitutionnelle relatif aux incompatibilités applicables à l'exercice des fonctions gouvernementales et à la composition du Conseil constitutionnel sur Légifrance
  16. Projet de loi constitutionnelle relatif à la démocratie sociale sur Légifrance
  17. Corinne Laurent, « Le gouvernement renonce à convoquer le Congrès sur la réforme du Conseil supérieur de la magistrature », sur www.la-croix.com
  18. Noémie Rousseau, « La réforme du CSM adoptée par l'Assemblée, Urvoas croit au Congrès », sur www.liberation.fr,
  19. Loi no 2013-669 du 25 juillet 2013 relative aux attributions du garde des sceaux et des magistrats du ministère public en matière de politique pénale et de mise en œuvre de l'action publique sur Légifrance
  20. Hélène Bekmezian, « Cumul des mandats : la majorité veut limiter les débats », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  21. Loi organique no 2014-125 du 14 février 2014 interdisant le cumul de fonctions exécutives locales avec le mandat de député ou de sénateur
  22. Loi no 2014-126 du 14 février 2014 interdisant le cumul de fonctions exécutives locales avec le mandat de représentant au Parlement européen
  23. Loi organique no 2013-1115 du 6 décembre 2013 relative au procureur de la République financier sur Légifrance
  24. Loi no 2013-1117 du 6 décembre 2013 relative à la lutte contre la fraude fiscale et la grande délinquance économique et financière sur Légifrance
  25. Loi organique no 2013-906 du 11 octobre 2013 relative à la transparence de la vie publique sur Légifrance
  26. Loi no 2013-907 du 11 octobre 2013 relative à la transparence de la vie publique sur Légifrance
  27. Loi organique no 2016-506 du 25 avril 2016 de modernisation des règles applicables à l'élection présidentielle sur Légifrance
  28. Loi no 2016-508 du 25 avril 2016 de modernisation de diverses règles applicables aux élections sur Légifrance

Bibliographie

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