Cahan

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Cahan
Cahan
Le pont des Planches sur le Noireau.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Normandie
Département Orne
Arrondissement Argentan
Intercommunalité Flers Agglo
Maire
Mandat
Xavier de Saint Pol
2020-2026
Code postal 61430
Code commune 61069
Démographie
Population
municipale
163 hab. (2021 en diminution de 8,94 % par rapport à 2015)
Densité 28 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 51′ 35″ nord, 0° 26′ 31″ ouest
Altitude Min. 50 m
Max. 242 m
Superficie 5,87 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton d'Athis-Val de Rouvre
Législatives Troisième circonscription
Localisation
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Cahan

Cahan est une commune française, située dans le département de l'Orne en région Normandie, peuplée de 163 habitants en 2021[Note 1].

Géographie[modifier | modifier le code]

Le Noireau limite puis traverse le nord du territoire.

Le territoire ceint en outre une enclave de Pont-d'Ouilly (et donc du Calvados) d'environ six hectares à environ 350 mètres de la limite nord avec cette commune (au lieu-dit les Fourneaux).

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[2]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 mm/a) et un été frais (15,5 °C) et venté[3]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat contrasté des collines », correspondant au Bocage normand, bien arrosé, voire très arrosé sur les reliefs les plus exposés au flux d’ouest, et frais en raison de l’altitude[4].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 12,6 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 783 mm, avec 13,3 jours de précipitations en janvier et 7,3 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020 la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Pierrefitte-en-Cinglais à 6 km à vol d'oiseau[5], est de 11,2 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 806,5 mm[6],[7]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Cahan est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[9],[10],[11]. La commune est en outre hors attraction des villes[12],[13].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (82,7 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (82,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (54,4 %), terres arables (18,8 %), forêts (17,3 %), zones agricoles hétérogènes (9,5 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie[modifier | modifier le code]

Le nom de la localité est attesté sous la forme Cahadun entre 1070 et 1079[15].

Il provient de deux substantifs gaulois cato (combat) et magos (plaine ou marché agricole)[16] et est interprété comme signifiant le « champ de bataille »[17].

Histoire[modifier | modifier le code]

Lors de la bataille de Normandie pendant l'été 1944, les hauteurs de Cahan et de la commune voisine de Berjou sont données comme objectifs à la 214e brigade de la 43rd Wessex Division. Les combats commencent le 15 août à 17 h 30 lors de la traversée du Noireau et dans les bois sur les pentes. Ils se déroulent toute la journée du 16 sur les hauteurs avec l'appui des chars Sherman du Sherwood Rangers Yeomanry de la 8e brigade blindée britannique. Entre 1 600 et 2 200 civils trouvent abri dans le tunnel des Gouttes pendant les combats et les jours qui les ont précédés. Cet épisode marque pour les deux unités britanniques la fin de la bataille de Normandie. Les hommes prennent dans les hameaux alentour une pause de quelques jours avant de s'élancer vers la Seine et la Belgique.

Le bilan des tués est estimé à plus de cinquante Britanniques dans les quatre bataillons engagés (1st Worcesters Regiment, 5th Duke of Cornwall Light Infantry, 7th Somerset Light Infantry, Sherwood Rangers Yeomanry), plus du double (voire triple, sans source disponible) pour les groupes de combats allemands (soldats appartenant à la 276e div. d'infanterie et à la 3e div. parachutiste) et environ une trentaine de civils, y compris des communes environnantes, à cause des mitraillages et autres tirs d'artillerie. Plusieurs milliers d'impacts d'obus de tout calibre ont marqué les deux communes où se sont déroulés les combats ; le bourg de Berjou est fortement détruit.

Cette bataille a fait l'objet de commémorations avec les vétérans britanniques au monument aux morts de la commune en 1994, 2004 et 2014. Un musée leur est consacré à Berjou.

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1949 1995 Yves de Saint-Pol    
1995 mars 2014 Joël Houssaye SE Enseignant technique
mars 2014[18] En cours Bernadette Lefoye SE Employée de bureau retraitée
Les données manquantes sont à compléter.
La mairie.

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[19]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[20].

En 2021, la commune comptait 163 habitants[Note 3], en diminution de 8,94 % par rapport à 2015 (Orne : −3,37 %, France hors Mayotte : +1,84 %). Cahan a compté jusqu'à 654 habitants en 1851.

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
506424559541546533570591654
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
614606594569530536513530505
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
424365331337272282283254250
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2006 2010
279250205223211187200203164
2015 2020 2021 - - - - - -
179164163------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[21] puis Insee à partir de 2006[22].)
Histogramme de l'évolution démographique

Économie[modifier | modifier le code]

  • Le Chameau : fabrication de paires de bottes, bottillons, sabotins, cuissardes ou waders (500 pièces par jour).

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

  • La halte de Cahan (aujourd'hui transformée en habitation) était située sur la ligne Falaise - Berjou, entre les gares de Berjou et du Ménil-Hubert près de Pont-d'Ouilly. C'est la charmante petite gare où l'acteur Jean Gabin attend les dames dans le film de Max Ophüls sorti en 1952, Le Plaisir : La Maison Tellier. La scène est tournée en avec du matériel ferroviaire loué pour 6 jours. Le train est composé de matériel hétéroclite car on y trouve une locomotive 030C du dépôt d'Argentan, un fourgon Nord, deux voitures à 3 essieux du Sud-Est et un wagon tombereau Ouest, le tout peint en vert très clair à la demande de la production. Le train se déplace à une vitesse maxi de 40 km/h.
  • Église Saint-Pierre.
  • Le pont des Bordeaux, détruit par la Résistance dès juin 1944, fut remplacé par un élément de ponton des ports artificiels du débarquement. Il est un des rares exemplaires encore existants en Europe.

Activités et manifestations[modifier | modifier le code]

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

  • Pierre Tranquille Husnot, botaniste né et mort à Cahan (1840-1929). Il fut maire de Cahan de 1865 à sa mort. Il eut de fréquents et retentissants démêlés avec l'administration préfectorale, s'obstinant à défendre les intérêts de la commune et de ses administrés. Il est destitué par le préfet puis réélu à l'unanimité. Par provocation, il signait les lettres au préfet « Husnot, maire malgré vous ».[réf. nécessaire]
  • Ibon Gogeascoechea Arronategui, chef présumé de l'organisation indépendantiste basque armée ETA, a été arrêté à Cahan, où il occupait un logement, le 28 février 2010 avec deux autres membres de l'organisation[23].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Population municipale 2021.
  2. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  • Altitudes, coordonnées, superficie : IGN[24].
  1. « Géoportail (IGN), couche « Limites Administratives » activée ».
  2. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  3. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  4. GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2
  5. « Orthodromie entre Cahan et Pierrefitte-en-Cinglais », sur fr.distance.to (consulté le ).
  6. « Station Météo-France « Pierrefitte Cin_sapc » (commune de Pierrefitte-en-Cinglais) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  7. « Station Météo-France « Pierrefitte Cin_sapc » (commune de Pierrefitte-en-Cinglais) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  8. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
  9. « Typologie urbain / rural », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  10. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  11. « Comprendre la grille de densité », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  12. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
  13. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  14. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  15. Louis Guinet, Contribution à l'étude des établissements saxons en Normandie, 2013, page 43 - (ISBN 2841334783).
  16. Revue de la Manche, Volumes 37 à 38, Société d'archéologie et d'histoire de la Manche, 1995, page 168.
  17. Xavier Delamarre, Notes d’onomastique gauloise, Études celtiques, Année 2014, 40, pp. 41-52
  18. « Cahan (61430) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
  19. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  20. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  21. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  22. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  23. « Libération.fr - Arrestation en France du «chef militaire» et numéro un de l'ETA »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le ).
  24. « Cahan sur le site de l'Institut géographique national »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (archive Wikiwix)

Liens externes[modifier | modifier le code]

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