Brave (navigateur web)

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Brave
Description de l'image Brave Logo.svg.
Description de cette image, également commentée ci-après
Capture d'écran de Brave 1.57.57 (sous macOS).
Informations
Créateur Brendan Eich
Développé par Brave Software, Inc.
Première version Voir et modifier les données sur Wikidata
Dernière version 1.62.153 ()
Dépôt github.com/brave
Assurance qualité Intégration continueVoir et modifier les données sur Wikidata
Écrit en JavaScript, feuille de style en cascade et CVoir et modifier les données sur Wikidata
Système d'exploitation GNU/Linux, Microsoft Windows, macOS, BSD, Android et iOSVoir et modifier les données sur Wikidata
Environnement X86-64, IA-32 et architecture ARMVoir et modifier les données sur Wikidata
Langues Multilingue
Type Navigateur webVoir et modifier les données sur Wikidata
Politique de distribution gratuit
Licence Mozilla Public License
Documentation github.com/brave/brave-browser
Site web brave.com

Brave (prononcé en anglais : [bɹeɪv]) est un navigateur web open source gratuit disponible sur Windows, macOS et Linux ainsi que sur iOS et Android. Il a pour objectif de protéger la vie privée de ses utilisateurs en bloquant par défaut les pisteurs et en permettant la navigation via le réseau Tor. Le logiciel, construit sur Chromium, est développé par l’entreprise Brave Software depuis 2016.

Histoire du logiciel[modifier | modifier le code]

Brendan Eich, fondateur de la Mozilla Foundation et créateur de Brave Software.

Brave a été créé par Brendan Eich, également cofondateur de Mozilla Firefox et créateur du JavaScript le 28 mai 2015[1],[2].

Sous licence libre (licence MPL 2.0)[3], le navigateur Brave est lancé en 2016 par Eich à la suite de sa démission de la Mozilla Foundation et effectue une levée de fonds de 7 millions de dollars auprès d'investisseurs privés et de sociétés de capital risque, notamment le Founders Fund de Peter Thiel, Propel Venture Partners, Pantera Capital, Foundation Capital et le Digital Currency Group[4].

Une seconde levée de fonds de 35 millions de dollars est lancée le 31 mai 2017 par Brendan Eich. Cette dernière levée de fonds a la particularité de s'effectuer en cryptomonnaie et d'être faite en moins de 30 secondes[5],[6].

En juin 2018, Brave publie une version test payante du navigateur. Cette version est préchargée avec environ 250 publicités et envoie un journal détaillé de l'activité de navigation de l'utilisateur à Brave dans le but à court terme de tester cette fonctionnalité[7]. Brave annonce que d'autres essais suivront. Le même mois, Brave ajoute la prise en charge de Tor dans le mode de navigation privée de son navigateur de bureau[8].

Le navigateur, à la suite d'une collaboration annoncée lors d'une présentation le , intègre le moteur de recherche Qwant par défaut à la place de Google[9].

Jusqu'en décembre 2018, Brave fonctionne sur une fork d'Electron appelée Muon, commercialisée comme un « fork plus sûre ». Néanmoins, les développeurs de Brave passent à Chromium, évoquant la nécessité d'alléger leur charge de maintenance[10]. Brave Software publie la dernière version exploitant Muon en escomptant que les utilisateurs mettent à jour vers une version plus récente à l'approche de sa fin de vie[11].

En décembre 2018, Brave s'associe à HTC pour faire de Brave Browser le navigateur par défaut du HTC Exodus 1[12].

Début 2019, le logiciel annonce 5,5 millions d'utilisateurs dans le monde, soit une augmentation de 450 % en un an[13].

En juin 2019, Brave commence à tester un nouvel algorithme de correspondance des règles de blocage publicitaire implémenté en Rust, remplaçant le précédent en C++. Les algorithmes uBlock Origin et Ghostery ont inspiré la nouvelle logique, dont Brave affirme qu'elle est en moyenne 69 fois plus rapide que l'algorithme précédent[14].

En novembre 2019, Brave lance Brave Ads, un réseau publicitaire qui renvoie une part de revenus de 70 % aux utilisateurs. Les clients publicitaires comprennent les partenaires de l'entreprise[15].

Le 14 novembre 2019, la version 1.0 est lancée et la société annonce avoir atteint 10,4 millions d'utilisateurs actifs[16]. À l'époque, il comptait environ trois millions d'utilisateurs actifs par jour. Brave 1.0, fonctionne sur Android, iOS, Windows 10, macOS ou Linux[17]. En , Brave lancé Brave Ads sur une version pour ordinateurs personnels, en partenariat avec AirSwap, ConsenSys, eToro, Home Chef et Vice[18],[19].

Selon son créateur, le logiciel serait 40 % plus rapide que Google Chrome sur les ordinateurs et quatre fois plus rapide sur les smartphones. Cette plus grande rapidité est due aux éléments qu'il ne charge pas (pisteurs, cookies tiers et publicité en ligne)[20].

Le 2 février 2021, Brave annonce avoir réuni plus de 25 millions d'utilisateurs actifs[21].

En mars 2021, Brave acquiert Tailcat, un moteur de recherche développé par Cliqz[22]. En avril 2021, Brave devient le premier navigateur ajouté à l'Epic Games Store[23],[24].

En décembre 2021, Brave annonce 50,2 millions d'utilisateurs actifs mensuels et 15,5 millions d'utilisateurs actifs journaliers [25]. En juin 2021, la version bêta publique de Brave Search, le moteur de recherche de Brave Software, est lancée[26].

Architecture du navigateur[modifier | modifier le code]

Le navigateur est construit à partir de Chromium, la base open source de Google Chrome[20],[1].

Le navigateur Brave intègre en son sein un token — identificateur de transaction chaîne de blocs — afin de rémunérer de manière anonyme les différents intervenants[27].

Il utilise également la technologie WebTorrent pour télécharger directement les fichiers partagés via le réseau BitTorrent, depuis un lien magnet[28].

Mode de navigation[modifier | modifier le code]

Deux modes de navigation privée sont proposés :

  • « private window » : mode de navigation privée « classique » ;
  • « private window » via Tor : mode de navigation utilisant TOR afin d’anonymiser sa connexion[1].

Modèle économique[modifier | modifier le code]

Capture d'écran de Wikipédia sur Brave (sur Windows 11).

Le créateur du logiciel propose un nouveau modèle économique pour la distribution des revenus publicitaires. Brave bloque les publicités des sites internet. Si l'utilisateur le choisit, il les remplace par d'autres jugées plus pertinentes. Les revenus de ces publicités sont alors reversés :

  • au site web sur lequel elles apparaissent (à hauteur de 55 %) ;
  • à l'éditeur du navigateur Brave (à hauteur de 30 %) ;
  • et à l'internaute (à hauteur de 15 %)[29],[30],[27].

À l'heure actuelle, seuls les sites web (producteurs) sont rémunérés[réf. nécessaire].

Ce modèle économique ne convient pas aux éditeurs de sites de médias aux États-Unis qui tirent leurs revenus de la publicité hébergée sur leurs sites. En effet, Brave laisse la liberté aux utilisateurs de refuser toute information publicitaire.

En avril 2016, dix-sept éditeurs de presse, représentant 1 200 journaux, signent une pétition, enjoignant à l'entreprise de « [cesser] de détourner l’ensemble des contenus du Web à son propre bénéfice ». Parmi les signataires de cette pétition se trouvent les groupes de presse les plus importants des États-Unis : The New York Times, The Wall Street Journal, The Washington Post et USA Today, entre autres[30].

Une plainte est déposée par 17 membres de la News Media Alliance auprès de la Federal Trade Commission, considérant que le blocage de la publicité enfreint la loi fédérale interdisant les pratiques trompeuses et celles interdisant la concurrence déloyale[31].

Brave News[modifier | modifier le code]

En décembre 2020, Brave annonce lancer son propre système de flux d'actualité personnalisable, Brave Today[32]. Renommé Brave News en 2022, il comprend plus de 300 sources différentes (majoritairement anglophones) ainsi que, sous iOS et la version bureau, la possibilité d'ajouter des flux RSS[33].

Basic Attention Token[modifier | modifier le code]

Logo de Basic Attention Token.

Brave dispose d’un programme de récompense baptisé Brave Rewards. Ainsi, les utilisateurs sont récompensés par des jetons BAT ou « Basic Attention Token ». Le BAT est une cryptomonnaie fondée sur la blockchain d'Ethereum[34]. Son but est de contourner les services de publicités ciblées et imposées et de récompenser les utilisateurs lorsqu'ils visionnent des publicités. Ces récompenses sous forme de jetons BAT peuvent ensuite être redistribuées par l'utilisateur vers les créateurs de contenus, sous forme de donation ou virement mensuel. Un portefeuille est directement inclus dans le navigateur permettant de stocker ses jetons BAT. L'objectif est que ces jetons, aussi appelés tokens (ERC-20 d'Ethereum) deviennent la « monnaie d'internet »[13].

Parmi les principaux capitaux risques finançant ce projet figurent Founders Fund (dirigé par Peter Thiel, également fondateur de Palantir et PayPal, et conseiller de Donald Trump[réf. nécessaire]), Foundation Capital (en), Propel Venture Partners, Pantera Capital, DCG, Danhua Capital et Huiyin Blockchain Venture[réf. nécessaire].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Vincent Hermann, « Brave : entre défense de la vie privée et philosophie publicitaire, un manque de finition », sur Next INpact, (consulté le ).
  2. « The road to Brave 1.0 », sur web.archive.org, (consulté le )
  3. Vincent Hermann, « Brave, le navigateur qui voulait protéger la vie privée », sur Next, (consulté le ).
  4. (en-US) « Brave, the ad-blocking browser from former Mozilla CEO, grabs $4.5 million », sur TechCrunch (consulté le ).
  5. Klervi Drouglazet, « Le double pari de Brave, le nouveau navigateur web de l'ex patron de Mozilla », sur L'Usine digitale, L'Usine Digitale, (consulté le ).
  6. Charlie Perreau, « L'ICO, ou comment lever des millions en quelques secondes », Le Journal du Net, (consulté le ).
  7. (en-US) Natasha Lomas, « Blockchain browser Brave starts opt-in testing of on-device ad targeting », sur TechCrunch, (consulté le )
  8. (en) « Brave now protects your browsing activity with Tor-powered tabs », sur CNET (consulté le ).
  9. infested_grunt, « Le navigateur Brave utilise les services de Qwant », Échos du Net,‎ (lire en ligne).
  10. (en) « Brave browser moves to Chromium codebase, now supports Chrome extensions », sur ZDNET (consulté le ).
  11. (en) « Brave browser goes 'full Chromium' by adopting Google UI ».
  12. (en) « Ad-blocking Brave is now the default web browser on HTC's niche cryptocurrency phone », sur CNET (consulté le ).
  13. a et b « Brave – Comment le navigateur (+450% utilisateurs en 2019) révolutionne le web ? (en vous rémunérant) », sur CryptoActu, (consulté le ).
  14. (en) « Brave defies Google's moves to cripple ad-blocking with new 69x faster Rust engine », sur ZDNet (consulté le ).
  15. (en-US) « The Brave browser launches ads that reward users for viewing », sur TechCrunch, (consulté le ).
  16. Brave : une croissance solide avec 10 millions d'utilisateurs actifs en novembre, Clubic, 6 décembre 2019.
  17. (en-US) « Brave says 8.7 million people use its privacy-focused browser every month », sur Engadget, (consulté le )
  18. (en-US) Emil Protalinski, « Brave rolls out its own ads that pay users a 70% cut », sur VentureBeat, (consulté le ).
  19. (en) « Brave now can show its privacy-first ads on PCs, giving you 70% of the proceeds », sur CNET (consulté le ).
  20. a et b « Brave, le navigateur ultrarapide qui bloque toutes les pubs... sauf celles que vous désirez », sur 01net.com, (consulté le ).
  21. Stakepool.fr, « Le navigateur Brave et sa cryptomonnaie, le Basic Attention Token », sur stakepool.fr, (consulté le ).
  22. (en-US) « Brave is launching its own search engine with the help of ex-Cliqz devs and tech », sur TechCrunch, (consulté le ).
  23. (en) « Brave is the first browser featured on the Epic Games Store », sur Brave, (consulté le )
  24. (en) Jay Peters, « Epic Games Store expands to carry Windows apps like Brave and Discord », sur The Verge, (consulté le )
  25. Pierre Crochart, « Le navigateur Brave passe la barre des 50 millions d’utilisateurs actifs », sur Clubic, (consulté le ).
  26. (en) « Google gets a new rival as Brave Search opens to the public », sur CNET (consulté le ).
  27. a et b Nicolas Jaimes, « Le blockchain advertising, remède miracle aux maux de la pub online ? », Le Journal du Net, (consulté le ).
  28. (en) Ernesto, « Brave: A Privacy Focused Browser With Built-in Torrent Streaming », sur TorrentFreak, .
  29. « « Brave », le navigateur Internet qui s’en prend à la publicité », Le Monde, (consulté le ).
  30. a et b Jérôme Marin, « Le navigateur Brave hérisse les journaux », Le Monde, (consulté le ).
  31. (en) Gregg Keizer, « Ad-blocking Brave browser tests users-to-sites micro-payments », sur Computerworld, (consulté le ).
  32. Guillaume Belfiore, « Brave lance un lecteur de news qui respecte la vie privée : Brave Today », sur Clubic, (consulté le ).
  33. (en) « Brave News now lets users add RSS feeds to customize their favorite content », sur Brave Browser, (consulté le ).
  34. (en) « Basic attention token », sur sauvegarde archive.org de BAT.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]