Beauvaisis
Beauvaisis | |
![]() Héraldique |
|
![]() Carte du Beauvaisis, pays traditionnel de Picardie, indiquant ses villes et principaux bourgs. | |
Administration | |
---|---|
Pays | ![]() |
Province | ![]() |
Régions | ![]() ![]() |
Départements | ![]() ![]() |
Villes principales | ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
Démographie | |
Gentilé | Beauvaisin, Beauvaisine |
modifier ![]() |
Le Beauvaisis, Bellovaci puis Beauvoisis, est un pays traditionnel de Picardie, au sud de l'Amiénois et au nord du Vexin français. Il a pour chef-lieu Beauvais et pour villes principales Clermont, Liancourt, Breteuil, Gerberoy, Chambly et Ressons-sur-Matz.
Géographie et composition[modifier | modifier le code]
Contrairement à d'autres pays traditionnels, formés plus naturellement comme le Santerre, Albert Demangeon explique qu'il y a comme une multiplicité des Beauvaisis, et que ce pays fut formé de divers composés administratifs au cours des siècles[1].

On pourrait ainsi parler d'un Beauvaisis propre autour de Beauvais et Clermont, on trouve ensuite le pays de Bray picard près de Gerberoy, le Vendelois ou Vendeuillais près de Breteuil, le Chambliois près de Chambly, qu'on nomme souvent pays de Thelle, et le Ressontois près de Ressons-sur-Matz.
Le terme de pays du Clermontois a aussi fait son apparition de nos temps modernes pour qualifier les alentours de Clermont.
Histoire[modifier | modifier le code]
Pendant l'Antiquité, le territoire est occupé par la tribu celte des Bellovaques, qui a donné son nom au pagus Bellovacensis, et à la cité des Bellovaci, Beauvais. Ce pagus s'étendait sur Beauvais, le Bray picard, Clermont, Coudun, Aulchy-la-Montagne, Mouchy-le-Châtel, Pont-Sainte-Maxence et Ressons-sur-Matz[2].
La construction du Beauvaisis se trouve dans les anciens pagus qui le composent. Les limites du Beauvaisis se trouvaient autrefois délimitées par les forêts. D'autres pagus, originellement fort boisés, ainsi isolés et peu définis géographiquement, viendront s'annexer au Beauvaisis[2]. Il s'agit des pagus Rossontensis (Ressons-sur-Matz, Coudun), Vindoilensis (Breteuil, Vendeuil-Caply), et Camliacensis (Chambly, Beaumont-sur-Oise).
Il y eut un comté féodal de Beauvais, correspondant au départ à l'ancien pagus de Beauvais. Au Xe siècle, il perd les comtés de Breteuil, Clermont et Beaumont, mais gagne celui de Senlis.

Au XIe siècle, le comté de Beauvais s'étend sur Gerberoy, Crèvecœur-le-Grand, Nivillers, Saint-Just-en-Chaussée, Ressons et Estrées-Saint-Denis.
Sous l'Ancien Régime, il fait tour à tour partie des gouvernement militaire de Picardie et d'Île-de-France et passe de l'un à l'autre. Il est finalement rattaché définitivement au gouvernement militaire de l'Île-de-France au début du XVIIe siècle, destin partagé avec d'autres pays picards, afin d’accroitre le rayonnement militaire de la capitale. Cette annexion de pays picards au gouvernement francilien sera fréquemment soulignée dans les descriptions des villes et des provinces de France, avec Robert de Hesseln par exemple[3].


Aujourd'hui, le Beauvaisis est en majeure partie contenu dans le département de l'Oise en région Hauts-de-France. La partie la plus méridionale demeure dans le département du Val-d'Oise en région Île-de-France.
Beauvaisins et beauvaisines célèbres[modifier | modifier le code]
- Guernes de Pont-Sainte-Maxence, trouvère picard du XIIe siècle.
- Hélinand de Froidmont (1160-1229), poète médiéval et chroniqueur, originaire de Pronleroy. Il est connu pour son Chronicon et ses Vers de la Mort.
- Vincent de Beauvais (1184/1194-1264), frère dominicain et écrivain originaire de Boran-sur-Oise. Il est l'auteur d'une vaste encyclopédie intitulée Speculum maius.
- Philippe de Remy (1210-1265), poète médiéval, originaire de Remy, il est l'auteur des romans La Manekine et Jehan et Blonde.
- Philippe de Beaumanoir (1250-1296), jurisconsulte, il est célèbre pour avoir rédigé les Coutumes de Beauvaisis.
- Antoine Caron (1521-1599), peintre de Beauvais.
- Jacques Grévin (1538-1570), poète et médecin, originaire de Clermont-en-Beauvaisis. Il est connu en tant qu'humaniste et ami des poètes de la Pléiade. Il a rédigé plusieurs pièces de théâtres (César, Les Esbahis, La Trésorière) ainsi que des Poésies.
- Eustache Du Caurroy (1549-1609), natif de Gerberoy, qui fut un compositeur de renom.
- Marie de Gournay (1565-1645), femme de lettres et philosophe, elle a grandi à Gournay-sur-Aronde sur les terres de sa famille. Fille d'alliance de Montaigne, elle rédige un essai sur l'égalité entre hommes et femmes au début du XVIIe siècle.
- Quentin Varin (1570-1626), peintre originaire de Beauvais.
- Nicolas Lenglet Du Fresnoy (1674-1755), philosophe, érudit, encyclopédiste originaire de Beauvais.
- Hippolyte Bayard (1801-1887), originaire de Breteuil-sur-Noye, qui fut un pionnier de la photographie.
- Clotilde de Vaux (1815-1846), poétesse, a grandi à Méru. Elle a entretenu une correspondance avec Auguste Comte.
- Philéas Lebesgue (1869-1958), écrivain, poète, essayiste et traducteur, originaire de La Neuville-Vault.
- Hubert de Givenchy (1924-2018), grand couturier et créateur de la marque Givenchy, originaire de Beauvais.
Sources, notes et références[modifier | modifier le code]
- Cet article comprend des extraits du Dictionnaire Bouillet. Il est possible de supprimer cette indication, si le texte reflète le savoir actuel sur ce thème, si les sources sont citées, s'il satisfait aux exigences linguistiques actuelles et s'il ne contient pas de propos qui vont à l'encontre des règles de neutralité de Wikipédia.
- Albert Demangeon, La Picardie et les régions voisines : Artois, Cambrésis, Beauvaisis, (lire en ligne), p. 440-441
Notes[modifier | modifier le code]
Références[modifier | modifier le code]
- Albert Demangeon, « La Picardie et les régions voisines : Artois, Cambrésis, Beauvaisis »
, sur gallica.bnf.fr, (consulté le ), p. 441
- Albert Demangeon, « La Picardie et les régions voisines : Artois, Cambrésis, Beauvaisis »
, sur gallica.bnf.fr, (consulté le ), p. 440
- Robert de Hesseln, « Dictionnaire universel de la France »
, sur books.google.fr, (consulté le ) : « L'Île-de-France, considérée comme gouvernement général militaire, est beaucoup plus étendue que ne l'est la province ; outre toute l'étendue de l'Île-de-France, il comprend une grande partie de la haute Picardie : à savoir, le Beauvaisis, le Valois, le Soissonnais, le Noyonnais et le Laonnois », p. 481