Corneille noire
Corvus corone
Règne | Animalia |
---|---|
Embranchement | Chordata |
Classe | Aves |
Ordre | Passeriformes |
Famille | Corvidae |
Genre | Corvus |
Répartition géographique
La Corneille noire (Corvus corone) est une espèce de passereaux de la famille des Corvidae. Elle est présente dans deux aires distinctes : l'Europe de l'Ouest et du sud-ouest, où sa population est estimée entre 5,5 et 12 millions de couples, et l'Asie du Kazakhstan au Japon, où sa population n'est pas connue. Commune dans toute son aire de répartition, elle présente une grande plasticité écologique et se trouve aussi bien à la campagne qu'au cœur des grandes villes, comme Paris et Londres.
Oiseau entièrement noir, elle est très proche de la Corneille mantelée, avec qui elle a longtemps été considérée comme formant une seule et même espèce. Elle se distingue du Grand Corbeau par sa taille plus petite et son bec plus effilé, du Corbeau freux par les plumes sétiformes qui recouvrent la base de son bec et du Corbeau à gros bec par son bec plus court et moins arqué.
La Corneille noire est omnivore et opportuniste. Elle vit en couples territoriaux stables et essentiellement sédentaires, mais peut aussi se trouver dans de grands rassemblements de corvidés. Elle est fréquemment considérée comme nuisible en raison des dommages qu'elle est réputée causer aux cultures et à la petite faune. Toutefois, sa longévité, son adaptabilité et ses capacités cognitives remarquables contribuent à expliquer la fascination qu'elle exerce sur l'homme et sa place dans de nombreuses cultures, aux côtés du Grand Corbeau avec lequel elle se confond souvent dans les mythes et légendes. Sa longue interaction avec l'homme a ainsi été décrite par le biologiste John Marzluff comme une « coévolution culturelle »[1].
Taxonomie et systématique
Noms et étymologie
La Corneille noire fait partie des espèces décrites par Carl von Linné en 1758 dans son Systema naturae et conserve le nom binomial, attribué par ce dernier, Corvus corone. Il est issu du grec κορώνη / korốnê, qui désigne la corneille, essentiellement la Corneille mantelée présente en Grèce et en Italie, au sud des Alpes. Aristophane décrit ainsi la corneille comme blanche[2]. Le même terme sert aussi pour divers autres oiseaux, dont la « corneille de mer » aussi appelée Puffin cendré (Calonectris diomedea)[3] ou des rapaces[4]. La courbure du bec de la corneille a conduit à des emplois figurés comme la poupe du navire, l'épicondyle du coude ou l'extrémité recourbée d'un arc et est à l'origine du latin corona, la couronne[3]. Le mot subsiste en grec moderne, κορώνη.
Le mot français « corneille » provient du bas latin cornicula, diminutif de cornix, qui désigne l'oiseau et se rattache à une racine commune avec le grec, renvoyant au cri des corbeaux et corneilles. Ce diminutif latin a donné l'italien cornacchia et l'espagnol corneja. L'anglais crow et l'allemand Rabenkrähe sont également des termes expressifs, descriptifs du cri de la corneille. Le nom anglais complet Carrion Crow (« corneille des charognes ») renvoie à ses pratiques de charognard, de même qu'un autre de ses noms en allemand, Aaskrähe. Elle est parfois appelée graille ou gro(l)le dans l'Ouest de la France, par dérivation du latin gracula qui désigne une femelle de choucas et se retrouve dans le nom scientifique du Chocard à bec jaune, Pyrrhocorax graculus[4].
La Corneille noire a donné naissance à plusieurs expressions. Sa longévité est déjà connue des Grecs, d'où le mot κορωνεκάϐη / korônekábê dans l'Anthologie palatine, « une Hécube vieille comme une corneille[3] ». En français, « bayer aux corneilles » signifie rêvasser, perdre son temps en regardant en l'air. Le terme « corneille » renvoie ici soit à l'oiseau, considéré comme un gibier de faible valeur pour les fauconniers, soit au fruit du cornouiller, là encore pour désigner un objet sans importance[5]. « Y aller de cul et de tête, comme une corneille qui abat des noix » signifie faire beaucoup d'efforts pour venir à bout de quelque chose, souvent de manière inefficace[6].
Systématique
La Corneille noire appartient à la famille des Corvidae et au genre Corvus, dont elle possède les principaux attributs : silhouette typique, pattes préhensiles robustes, aux ongles bien développés, tête assez grosse et bec puissant[7].
Le statut taxonomique de Corvus corone est un sujet controversé[8]. Elle est extrêmement proche de la Corneille mantelée, qui occupe la zone intermédiaire entre les deux aires de répartition de la Corneille noire. Après avoir été décrite par Linné comme une espèce distincte[9], la Corneille mantelée a été reclassifiée au début du XXe siècle comme la sous-espèce cornix[10]. Le séquençage des deux génomes montre un niveau de différenciation génétique très faible, représentant moins de 1 % du génome. Une région située dans le chromosome 18 (chr18) et un locus dans le chromosome 1 (NDP) sont à l'origine de la différence de phénotypes — plumage entièrement noir pour la Corneille noire, torse et manteau gris pour la Corneille mantelée[11],[12],[13].
Corneilles noire et mantelée s'hybrident le long d'une zone de contact, étroite et stable dans le temps[14] : leurs ancêtres communs ont probablement survécu à la dernière période glaciaire dans deux zones refuge séparées, avant d'élargir leur portée et de venir au contact lors du réchauffement Holocène[15]. Les couples mixtes donnent une descendance fertile, mais les hybrides présentent une valeur sélective (fitness) moindre[16],[17],[18]. Le nombre de couples mixtes est inférieur au seul effet du hasard et les couples non mixtes restent les plus fréquents[18]. Cette résistance à l'hybridation s'explique largement par le principe d'appariement préférentiel (assortative mating), où les individus préfèrent s'accoupler avec d'autres individus du même phénotype[19]. Des différences dans leurs vocalisations[20] et leur agressivité respective[21] confortent l'idée que la spéciation est au moins partiellement menée à bien[22]. Corneilles noire et mantelée sont de nouveau considérées comme deux espèces distinctes dans la liste mondiale des oiseaux du Congrès ornithologique international[23] ou encore Avibase[24].
La Corneille noire est également très proche de la Corneille d'Amérique (Corvus brachyrhynchos), qui occupe la même niche écologique dans le Néarctique : des analyses génétiques montrent une divergence de 5 % seulement des séquences du cytochrome b entre les deux espèces. Il est probable que leur ancêtre commun ait peuplé la Béringie il y a 2 ou 3 millions d'années avant de se séparer[22].
Corvus corone est usuellement considérée comme polytypique, recouvrant la sous-espèce nominale corone et la sous-espèce orientalis. Elles ne diffèrent entre elles en apparence que par la taille[25] : C. c. orientalis est en moyenne plus grosse que C. c. corone, avec un gradient croissant de taille du bec de l'ouest vers l'est[26]. Là encore, certaines listes la considèrent comme une espèce distincte[27].
Répartition et habitat
Répartition
La Corneille noire (Corvus corone) se rencontre dans deux régions distinctes. La sous-espèce nominale vit dans l'ouest et le sud-ouest de l'Europe : Angleterre, pays de Galles et sud de l'Écosse, Espagne, Portugal, France à l'exception de la Corse, Belgique, Pays-Bas, Europe centrale jusqu'à l'Elbe, Suisse, zone alpine en Italie[28]. Ses effectifs étaient estimés en 2016 entre 5,5 et 12 millions de couples, dont 20 000 à 100 000 couples en Belgique, 80 000 à 150 000 couples en Suisse, 310 000 à 530 000 couples en Espagne, 790 000 au Royaume-Uni, et 1 à 3 millions de couples en France[29].
La sous-espèce Corvus c. orientalis se trouve de la Sibérie jusqu'au Japon en passant par l'Asie centrale (Afghanistan, est de l'Iran, Cachemire, Tibet, nord de la Chine)[25]. Les données manquent sur ses effectifs[29].
En Europe du Nord, du centre-est et du sud-est, la Corneille noire est remplacée par sa proche parente, la Corneille mantelée, avec qui elle s'hybride sur une zone de contact de 1 300 km de long, large de 24 à 170 km selon l'endroit, allant de l'Apennin ligure, en Italie, jusqu'au nord du Jutland, au Danemark[30]. Une seconde zone de contact existe en Écosse, séparant la Corneille mantelée au nord de la Corneille noire au sud[18].
Habitats
La Corneille noire se trouve dans tous types d'habitats, à l'exception de la haute montagne dont les massifs forestiers compacts ne lui sont pas favorables[31] : elle ne dépasse guère 1 000 m d'altitude. Elle a toutefois été observée jusqu'à 2 645 m dans les Alpes, au col du Galibier[32] et sa nidification a été prouvée à 1 900 m en Engadine supérieure[33] et en Maurienne[32]. Dans les Pyrénées, la construction d'un nid a été observée à 1 600 m[34]. En Asie centrale, C.c. orientalis se trouve jusqu'à 3 600 m[26].
La Corneille noire en ville
La Corneille noire vit principalement à la campagne, mais connaît une urbanisation croissante depuis la fin des années 1970, allant jusqu'à nicher sur les terrasses d'immeubles ou dans une cheminée de chauffage urbain[35]. Ce phénomène, qui touche également la Corneille d'Amérique[36] et la Corneille mantelée[37], est attribué à la plasticité écologique de ces corvidés et à des conditions désormais plus favorables en ville : interdiction de la chasse, présence de nourriture abondante.
À Paris, où elle niche depuis les années 1970, elle a profité de l'installation de sacs poubelles en plastique dans le cadre du plan Vigipirate : les sacs transparents lui permettent de voir la nourriture disponible[35]. En 2018, ses effectifs sont estimés à 450-550 couples nicheurs, en stabilité depuis dix ans, auxquels il faut ajouter des groupes parfois nombreux de non-nicheurs concentrés dans les grands parcs[38]. À Londres, ses effectifs ont crû de 65 % entre 1995 et 2010, soit davantage que dans le reste du pays (+10 %)[38]. À Hambourg, ils ont décuplé entre 1982-1983 et 1996-2000, avant de connaître une augmentation de 3 % par an entre 1996-2000 et 2007-2008[38]. La croissance est également de 3 % annuels à Bruxelles entre 1992 et 2016, suivis par une relative stabilité depuis 2008[38].
Les corneilles vivant en ville pourraient y gagner en longévité (voir la section Morbidité et mortalité). En sens inverse, une étude menée en Suisse met en évidence un gain de poids plus lent et un poids moindre à l'envol des juvéniles en milieu urbain, comparés à des voisins ruraux. 80 % des jeunes mesurés présentent ainsi une taille trop faible pour espérer acquérir un territoire et se reproduire[39].
Mouvements
Très bien adaptée aux écarts de température, comme tous les corvidés[40], la Corneille noire est quasi-sédentaire[41]. En Europe, les reprises de bagues ont mis en évidence des déplacements de quelques centaines de kilomètres à l'automne lors de la dispersion post-nuptiale, avec quelques migrations à proprement parler : d'après les données françaises, des oiseaux belges ont été retrouvés dans l'Orne (260 km), des oiseaux suisses dans le Gers (785 km), des oiseaux allemands dans l'Aveyron (750 km) et la Haute-Vienne (524 km)[42]. L'erratisme est variable selon la rigueur de l'hiver, les ressources alimentaires ou la pression démographique locales[43].
Description
Dimensions
La Corneille noire mesure de 48 à 56 cm de long pour un poids de 396 à 602 g[44]. Son envergure est de 84 à 100 cm[44]. Chez la sous-espèce nominale, la longueur de l'aile varie entre 290 et 345 mm, celle de la queue entre 256 et 195 mm, celle du tarse entre 55 et 64 mm et celle du bec de 29 à 62 mm ; chez la sous-espèce C. c. orientalis, la longueur de l'aile est de 197 à 218 mm, contre 197 à 218 mm pour celle de la queue, 48 à 69 mm pour celle du bec[44]. En moyenne, le mâle est plus grand que la femelle[44].
Apparence extérieure
La Corneille noire possède une robe noire brillante, à reflets bleus, verdâtres ou pourpres en plumage neuf[25]. Ses pattes noires sont robustes, typiques d'un oiseau marcheur, écailleuses sur la face antérieure et lisses sur la face postérieure. Les doigts sont de type anisodactyle (trois doigts antérieurs et un doigt postérieur), comme chez la plupart des passereaux. Le bec, gris foncé à noir, s'inscrit dans la continuité de la tête. Il est assez fort, avec un culmen incurvé, et représente 50 à 64 % de la longueur totale de la tête. La commissure du bec et la base de la mandibule supérieure sont recouverts de fines plumes sétiformes, caractéristiques des corvidés. La mandibule supérieure dépasse souvent légèrement de la mandibule inférieure pour former un petit crochet.
Les jeunes de Corneille noire naissent nus, avec une peau rose qui devient grise avec l'âge. Ils se recouvrent rapidement d'un plumage duveteux, court et noir mat les deux à trois premiers mois de leur vie[45]. D'abord aveugles, ils ont ensuite les yeux bleu-gris[46]. La commissure du bec présente un petit bourrelet qui régresse avec l'âge ; elle est d'abord rose, puis à bout gris, avant de devenir uniformément foncée[46]. L'intérieur du bec reste rose vif jusqu'à trois ans[46], ce qui permet de stimuler le nourrissage par les parents, le bec grand ouvert de la jeune corneille étant très visible de loin.
Comme tous les corvidés, la jeune corneille effectue une mue post-juvénile incomplète sa première année, entre juin et septembre : elle conserve ses rectrices (plumes de la queue), ses rémiges (plumes de vol) et ses grandes couvertures, dont l'aspect brun et usé permet de la différencier des adultes[47]. Elle effectue ensuite une mue complète chaque année, généralement de juillet à septembre[48]. Après la première mue complète, le jeune ne peut plus être distingué extérieurement d'un adulte ; il devient impossible de déterminer son âge après trois ans, une fois que l'intérieur du bec est entièrement sombre[49].
La Corneille noire ne présente pas de dimorphisme sexuel : les deux sexes sont identiques[49]. Le sexage est possible par observation du comportement pendant la période de reproduction, laparoscopie[50] ou analyse génétique d'un prélèvement sanguin ou d'une plume[51].
-
Jeune âgé de 15 à 17 jours
-
Jeune âgé de 2,5 mois environ
-
Jeune après la mue post-juvénile
-
Adulte en pleine mue
-
Adulte en plumage neuf
Espèces proches
La Corneille noire a le même gabarit que la Corneille mantelée, mais sa robe intégralement noire empêche toute confusion. Elle se distingue du Grand Corbeau par sa taille 25 % plus petite, son bec plus effilé et des plumes du cou moins ébouriffées[52]. En vol, elle a la queue droite et non cunéiforme comme le Grand Corbeau ; sa main compte cinq « doigts » contre quatre pour le Grand Corbeau. Elle ressemble beaucoup au Corbeau freux juvénile[53], mais se différencie facilement de l'adulte, dont la base du bec est nue[54]. Enfin, elle se distingue du Corbeau à gros bec par son bec moins massif et moins arqué[55].
Vol
L'envergure en vol de la Corneille noire est comparable à celle du Corbeau freux, plus grande que celle du Choucas des tours et beaucoup plus petite que celle du Grand Corbeau[56]. Les ailes de la Corneille noire sont larges, plus que celles du Corbeau freux, avec les extrémités digitées[56]. Son vol est assez lent, battu, plané seulement en descente et le plus souvent direct[52], d'où l'expression anglaise « as the crow flies », équivalent du français « à vol d'oiseau ». Elle pratique peu le vol en cercles pour prendre de l'altitude[56]. Elle peut atteindre une vitesse de 50 km/h et voler avec une grande vigueur lors d'un houspillage[54].
Écologie et comportement
Reproduction
La Corneille noire est sexuellement mature dans le courant de sa troisième année civile, mais ne commence généralement à se reproduire qu'à partir de trois ans[57]. Elle est socialement monogame et forme des couples de long terme[58], même si sa réputation de former un couple à vie reste à confirmer scientifiquement, notamment par le baguage[59].
Les mécanismes par lesquels les couples se forment ne sont pas connus[58]. Dans une expérience menée en 1905 et consistant à tuer le mâle en période de nidification, la femelle a reformé un couple très peu de temps après, ce qui montre que la recherche de partenaire peut être très rapide[58].
Une fois les individus en couple, les corneilles renforcent leurs liens chaque année, au sortir de l'hiver, par plusieurs jeux nuptiaux : vols en piqué communs, révérences du mâle à la femelle[60]. En cours d'année, ils pratiquent le lissage des plumes réciproque.
Construction du nid
La période de nidification commence à la mi-mars en Europe de l'Ouest[59] et au Japon[61]. La Corneille noire bâtit un gros nid de branchettes, isolé et éloigné des regards. Le nid est installé en hauteur : à 6 mètres du sol en moyenne en Norvège, à 15 m dans le nord de l'Allemagne[62]. Il est construit le plus souvent dans un arbre, majoritairement sur une fourche, à défaut à l'insertion d'une branche contre le tronc[59].
La Corneille noire n'est pas liée à une essence précise : elle utilise la plus courante. Dans une étude réalisée dans le bocage limousin, les essences mises à contribution incluent hêtre, pin, sapin, érable, peuplier, chêne, bouleau, châtaignier, orme et frêne[63]. Dans le nord de l'Espagne, les corneilles utilisent le chêne des Pyrénées, le peuplier noir, le saule, le chêne vert ou le pin[64]. La nidification sur des pylônes électriques, signalée depuis les années 1930, n'est pas rare[65] : dans une étude réalisée en Thuringe, 99 nids sur 481 se trouvaient sur des pylônes[59]. À Takatsuki, dans la préfecture d'Osaka, 52 % des nids sont bâtis dans des résineux, 25 % dans des feuillus et 23 % sur des structures artificielles[66].
Le plus souvent, le couple construit un nouveau nid chaque année, les anciens nids étant réutilisés soit par un autre couple de corneilles, soit par d'autres espèces, typiquement le Faucon crécerelle, le Faucon hobereau, le Hibou moyen-duc et les milans[67]. Il arrive que plusieurs nids soient construits, un seul étant finalement retenu. Les deux sexes participent à la construction, la femelle se chargeant d'incorporer au nid les matériaux apportés. Une surveillance est nécessaire lors des premières phases de construction pour éviter le pillage de matériaux par des voisins.
Le nid comporte usuellement quatre couches : l'assise est constituée de branches, mortes ou vertes, cassées directement sur l'arbre. Suit une couche d'écorces fibreuses et de brindilles, qui consolide l'assise, puis une couche de mousse, herbes et racines. La coupe interne est formée de mousse, laine, papier ou fibres[68]. La construction dure 8 à 10 jours, mais peut aller jusqu'à 17 jours. Le nid est généralement isolé, mais il arrive que plusieurs nids se trouvent voisins faute d'autres sites disponibles[69]. Pour autant, on ne peut parler de colonie au sens strict[57].
Copulation et incubation
La copulation se produit généralement lors de la construction du nid, dans le nid lui-même ou à proximité[58]. Elle dure 10 à 15 secondes[70].
La ponte a lieu entre avril et juillet, plus rarement dès la fin mars[67]. Elle produit quatre à cinq œufs, parfois six, moins souvent sept ou trois[67]. L'œuf de corneille noire est bleu verdâtre tacheté de vert olive et pèse en moyenne 19 g pour des dimensions de 4×3 cm. La ponte se fait à raison d'un œuf par jour[71]. Les pontes de remplacement ne sont pas rares, en particulier quand la ponte initiale a été détruite par l'homme[67]. Une femelle peut ainsi pondre jusqu'à 21 œufs au cours d'une même saison[72].
L'incubation démarre soit dès le premier œuf, soit à l'avant-dernier[60]. Elle dure typiquement 17 ou 18 jours, mais peut aller jusqu'à 21 jours[67] Seule la femelle y prend part, le mâle ne portant pas de plaque incubatrice[73]. Elle ne quitte le nid que pour se dégourdir et pour se nourrir. Pendant ce temps, le mâle surveille les environs et ravitaille la femelle[67].
D'après une étude menée au Royaume-Uni à la fin des années 1960, le taux d'éclosion est de 60 %, les premiers facteurs d'échec étant, dans l'ordre, le pillage d'œufs par d'autres corvidés (Pie bavarde, Grand Corbeau, Geai des chênes[74]) et l'interférence humaine[75]. Le nombre moyen de jeunes à l'envol varie entre 1,1 et 1,7 par nichée selon l'endroit et l'année[76]. Une étude menée dans le bassin de Nagano sur la sous-espèce orientale (C. c. orientalis) de 1963 à 1964 montre une ponte moyenne de 4,4 œufs, pour un taux d'éclosion de 90 % et un taux de jeunes à l'envol de 57,5 %[77].
Les nids de Corneille noire peuvent être parasités par le Coucou geai, qui y dépose ses œufs. Dans le nord de l'Espagne, cette proportion varie selon les années entre 1,2 % et 70 % des nichées et les nids affectés contiennent en moyenne 1,5 œuf de coucou[72]. La présence de jeunes coucous réduit mécaniquement le nombre de jeunes corneilles au nid, mais confère un avantage indirect en ce que le jeune coucou excrète une substance répulsive quand il se sent menacé, dissuadant les prédateurs et protégeant ainsi le reste de la nichée[72].
Jeunes au nid
Les jeunes sont des nidicoles typiques : ils naissent nus, poïkilothermes, aveugles et sourds. La femelle se charge de les couvrir pour assurer leur régulation thermique. Les coquilles d'œuf sont poussées hors du nid ou mangées. Quelques heures après leur naissance, les jeunes commencent à quémander. La femelle régurgite dans leurs becs la nourriture apportée par le mâle, d'abord animale, puis végétale[67]. Durant les premiers jours, les excréments sont expulsés dans des sacs fécaux emportés par les adultes[78]. Les jeunes apprennent ensuite à faire leurs besoins hors du nid. Après deux à trois semaines, les jeunes ne sont couverts que la nuit et les deux parents assurent leur ravitaillement. Ils quittent le nid vers 31-32 jours, mais restent perchés dans les branches quelques jours avant d'apprendre à voler[67].
Les jeunes vivent avec leurs parents soit jusqu'à l'automne, soit jusqu'à la fin de l'hiver, avant de se disperser[79]. Une partie plus ou moins importante des couples cesse alors de défendre son territoire. Une faible minorité de jeunes reste sur le territoire (philopatrie) et aide ses parents pour la reproduction suivante[80].
Organisation sociale
Cas standard
La Corneille noire adulte vit en couples territoriaux. Une étude réalisée en Suisse entre 1984 et 1988 montre une densité moyenne de six couples par km² en milieu rural, contre 36 couples par km² en milieu urbain[67]. Une autre étude menée à Haren, aux Pays-Bas, au début des années 1980, fait état de 2 à 10 couples par km² en milieu rural, soit des territoires de 10 à 50 hectares par couple[81].
Les deux membres du couple surveillent et défendent le territoire contre les autres corneilles et parfois contre d'autres oiseaux : rapaces, autres corvidés, en particulier la Pie bavarde et le Corbeau à gros bec. La défense peut passer par des vols agressifs d'intimidation ou des combats, mais elle consiste le plus souvent en postures ritualisées, dites cawing-display ou bowing-display : la corneille hérisse les plumes de la tête et du corps ; la queue étalée et les ailes légèrement tendues, elle pousse une série de croassements en levant et en baissant tout l'avant du corps, tout en clignant des yeux de sa membrane nictitante[82].
Les territoires peu adaptés à la reproduction sont occupés par des bandes d'immatures, d'oiseaux n'ayant pas pu trouver de partenaire et de couples adultes n'ayant pas pu se créer leur propre territoire et ne se reproduisant pas[68]. Ces oiseaux forment le plus gros des grands groupes qu'on peut trouver dans les décharges, les lacs récemment vidés et autres sources de nourriture abondante et prévisible[68]. Ils peuvent alors se trouver en position dominante grâce à leur nombre, alors qu'ils sont le reste du temps dominés et chassés par les oiseaux territoriaux[68].
Une étude menée en 2014 et 2015 auprès d'une population mixte de Corneilles noires et mantelées du Jardin zoologique de Schönbrunn, à Vienne, montre qu'elles s'inscrivent dans des dynamiques de groupe de type fission-fusion : elles présentent individuellement des degrés de sédentarité et d'erratisme très variables, certaines restant dans le zoo toute l'année pendant que d'autres le visitent plus ou moins régulièrement[83].
Ces bandes sont souvent rejointes à l'automne par des couples territoriaux qui cessent de défendre leur territoire hors période de reproduction, pour former des dortoirs de plusieurs dizaines, centaines, voire milliers d'individus. Le rôle de ces dortoirs est encore mal connu, mais inclut la protection contre les prédateurs et le partage de chaleur[84]. Les dortoirs peuvent accueillir d'autres espèces de corvidés, typiquement des Corbeaux freux et des Choucas des tours, mais aussi des Grands Corbeaux. Ainsi, un dortoir en Cornouailles accueillait dans les années 1970 jusqu'à 150 corbeaux, 200 corneilles, 2500 freux et 7 à 8000 choucas[82].
En règle générale, les mâles dominent les femelles, les vieux dominent les jeunes, et à sexe et âge identique, les plus gros dominent les plus petits[85]. Un mâle territorial dont la femelle meurt est souvent en mesure de conserver son territoire, mais l'inverse n'est pas vrai.
Reproduction coopérative
Des cas de territoires tenus par trois corneilles ont été signalés en Suède chez la Corneille mantelée[86] et dans le nord de l'Italie chez la Corneille noire[74]. En Suisse, en zone urbaine, une étude a trouvé un aidant au nid sur trois territoires sur 33[80].
Dans le nord de l'Espagne, une population de corneilles pratiquant la reproduction coopérative a été découverte en 1995 : les couples de corneilles y comptent des assistants dans près de 75 % des cas, un même territoire étant tenu par jusqu'à neuf individus[74]. Ces assistants sont à la fois des jeunes des deux années précédentes et des oiseaux immigrants apparentés au mâle du couple titulaire ; dans les deux cas, il s'agit principalement de mâles[87]. Il semble que les jeunes restent sur le territoire parental non pas du fait de contraintes écologiques (saturation des territoires, manque de partenaires, risques liés à la dispersion post-juvénile), mais parce que leurs parents défendent leur territoire toute l'année, créant ainsi un lieu de refuge où les jeunes peuvent trouver nourriture et protection[88].
Les assistants participent à toutes les tâches parentales : nourrissage des jeunes, dans une moindre mesure défense du territoire commun, construction et entretien du nid[74]. Certains prennent même part à la reproduction : dans une étude portant sur 57 jeunes répartis en 19 nichées, 26 % des nichées se sont avérées impliquer plusieurs pères[89]. En comparaison, une étude dans la zone hybride avec la Corneille mantelée montre un taux de reproduction hors couple de moins de 3 % aussi bien chez les couples conspécifiques qu'hétérospécifiques[90].
La taille du groupe est positivement corrélée au succès de la reproduction, indépendamment de la qualité du territoire occupé[91]. Elle permet notamment de réduire le parasitisme par le Coucou geai : les assistants permettent à la femelle de rester davantage au nid, limitant ainsi les occasions pour le coucou de déposer ses œufs[72].
Alimentation
La Corneille noire est omnivore et opportuniste. L'ornithologue Paul Géroudet remarque ainsi : « la nourriture de la Corneille noire est d'une variété extraordinaire ; il est peu d'oiseaux aussi omnivores, capables de tirer parti de tout[92].» Son régime alimentaire dépend donc de la région et de la saison[93]. Il a été étudié par l'observation, l'analyse du gésier, de l'estomac et des pelotes de réjection.
Elle apprécie les graines, surtout les céréales (blé, avoine, orge, maïs) en germination ou glanées après la moisson[92]. Selon la saison, elle recherche les baies et fruits, notamment les cerises, prunes, poires, pommes, raisins ou noix[94]. Elle se nourrit également d'insectes (essentiellement des coléoptères), vers de terre et araignées, de petits mammifères, reptiles et batraciens[94]. Elle pille les œufs et tue les poussins dans les nids d'autres passereaux, d'oiseaux d'eau, voire de rapaces[93]. Elle tire parti des cadavres d'animaux, notamment tués par les voitures. Elle peut également s'en prendre à des oiseaux blessés ou malades, jusqu'à la taille d'une perdrix[94]. Sa prédation d'ablettes et de jeunes perches est documentée sur le lac Léman[94]. En milieu urbain, la Corneille noire s'appuie largement sur la nourriture anthropogène : poubelles ou décharges à ciel ouvert[95].
Une étude réalisée au début des années 1980 dans le bocage limousin montre une ration quotidienne de 61 à 83 g selon la période de l'année[96]. En hiver, la recherche de nourriture occupe toute la journée, alors que le nourrissage est plus rapide le reste de l'année, permettant à la corneille de vaquer à d'autres activités[96].
Ses techniques de capture sont variées : à l'aide de son bec, elle explore l'herbe à la recherche d'invertébrés, retourne méthodiquement pierres, feuilles ou branchettes au sol, harponne les batraciens dans les mares, élargit les trous pour en tirer les vers de terre ou les larves, ou creuse le sol[97]. Elle attrape les insectes en vol, suit les charrues dans les champs en quête de vers blancs et de campagnols[98] et, sur les pelouses, arrache l'herbe pour déterrer des larves de hannetons[99]. Exceptionnellement, elle a été observée plongeant dans l'eau pour pêcher[100],[101]. Elle ouvre les fruits à coque et les mollusques en les prenant dans son bec et les laissant tomber, en vol, au-dessus d'une surface dure pour les briser[92]. Au Japon, elle a été vue déposant des noix devant les roues de voitures au feu rouge pour les manger après passage des véhicules[102].
Elle pratique le cleptoparasitisme : elle peut voler la nourriture trouvée par d'autres oiseaux moins agressifs, en particulier le Corbeau freux[103] et houspille les Buses et les Autours des palombes pour leur dérober leur proie. Bien qu'elle se nourrisse essentiellement au sol, elle peut chasser en vol, par exemple un Étourneau sansonnet, un Pigeon ramier[26] ou une Hirondelle de rivage[104].
La nourriture est maintenue par une patte avant d'être fragmentée avec le bec. La nourriture trop sèche ou collante est trempée dans l'eau avant d'être consommée[31]. Les aliments qui ne sont pas consommés sur le champ sont emportés dans le bec ou dans la poche sublinguale avant d'être cachés pour plus tard, habitude commune aux corvidés[105]. Pour autant, la Corneille noire ne dépend pas autant de ses caches que le Geai des chênes ou le Cassenoix moucheté[105]. Plus les conditions météorologiques sont mauvaises, plus elle compte sur les caches qu'elle a précédemment constituées[106]. Plus rarement, elle a été observée transportant de la nourriture dans ses pattes[101],[107].
À l'instar des autres corvidés, la Corneille noire a besoin de boire régulièrement pour s'hydrater. Elle le fait en prélevant l'eau avec son bec, puis en relevant la tête[108].
Comme tous les oiseaux, la Corneille noire rejette des pelotes contenant les restes non digérés de son alimentation : enveloppe de graines, restes déchiquetés d'invertébrés et de vertébrés, souvent de petits cailloux ayant servi à broyer les aliments dans le gésier. Ces pelotes sont de forme ovale ; elles mesurent 30 à 70 mm pour un diamètre de 10 à 20 mm[109].
-
Corneille retournant une pelouse
-
Corneille mangeant du pain de mie après l'avoir trempé
-
Corneille mangeant un pigeon écrasé
-
Corneille fouillant une poubelle
Soin du plumage
Comme tous les oiseaux, la Corneille noire consacre une partie importante de la journée à sa toilette : à l'aide de son bec, elle stimule sa glande uropygienne, puis se lisse les plumes pour arranger son plumage et enlever une partie de ses ectoparasites[110]. Pendant la mue, la toilette permet d'ôter les plumes usées en train de tomber et de débarrasser les plumes en formation de leur étui[110]. La Corneille noire se gratte la tête de manière indirecte, en abaissant l'une de ses ailes et en passant la patte par-dessus l'épaule[110]. Ce grattage sert entre autres à transférer l'huile sécrétée par la glande uropygienne du bec vers les pattes, puis les plumes de la tête. Le toilettage réciproque est utilisé entre membres du couple et chez les juvéniles entre membres de la fratrie ; il se concentre sur les zones de la tête et de la nuque que l'oiseau ne peut pas atteindre avec son propre bec[111].
La Corneille noire ne pratique pas les bains de poussière, mais se baigne régulièrement dans l'eau[108]. Pour ce faire, elle se place dans de l'eau peu profonde ou perche sur un objet submergé, comme une branche, puis elle plonge la tête dans l'eau et la secoue vigoureusement de gauche à droite tout en battant des ailes et de la queue, de sorte à s'asperger complètement[108]. Après avoir pris son bain, elle part vers un endroit sûr pour s'ébrouer.
La corneille peut recourir au bain de fourmis pour se débarrasser des hôtes indésirables dans son plumage[68]. Le formicage actif consiste à prélever une ou quelques fourmis avec le bec et à se toiletter avec ; dans le formicage passif, la corneille se contente de s'asseoir sur des fourmis, ailes éployées, et à se laisser envahir[112]. La fonction de cet exercice n'est pas totalement comprise, mais il semble que les oiseaux utilisent l'acide formique produit par les fourmis attaquées pour se débarrasser des parasites de leur plumage.
-
Bain dans une flaque
-
Séance de grattage
-
Bain de soleil
-
Bain de fourmis (formicage)
Voix
La Corneille noire est un oiseau bavard[113] et capable d'émettre une grande variété de sons, qui rend difficile le décompte de ses cris. Une étude en a néanmoins dénombré 23[114].
Le cri typique est un croassement sonore et dur kraaa, produit par séquences, qui peut être accompagné de hochements de la tête, cou tendu (bowing display)[57]. Parmi les autres cris fréquents figurent un cri émis à ton constant, comparable à un klaxon, ou encore un cloc cloc cloc qui semble émis uniquement par les femelles[57]. On parle parfois de chant pour désigner un monologue composé de cris émis à volume plus faible[57], qui semble n'être émis que par les immatures et les femelles posées[115]. Les jeunes en train de quémander et les femelles en période d'incubation produisent des aaa aaa bruyants et nasillards, qui rappellent, en plus profond, le cri homologue du Geai des chênes[115]. Les observateurs rapportent une variation géographique dans les cris, avec une grande différence par exemple entre les corneilles de Cornouailles, en Angleterre, et celles d'Espagne[67]. Les imitations sont un phénomène attesté, mais seulement chez les oiseaux en captivité[71].
Capacités cognitives
L'intelligence des corneilles est connue depuis l'Antiquité. Ainsi, le Grec Ésope montre dans l'une de ses fables une corneille assoiffée trouvant une cruche contenant un peu d'eau. Elle jette dans la cruche des cailloux pour faire monter le niveau d'eau et ainsi s'abreuver – à l'époque moderne, l'expérience a été reproduite avec succès avec le Corbeau freux[116].
De fait, la Corneille noire présente, comme les autres corvidés, des capacités cognitives particulièrement développées : les corvidés sont le genre d'oiseaux présentant la taille de cerveau la plus importante proportionnellement à leur taille[117], ce qui leur a attiré le sobriquet de « singes à plumes »[118].
Sa mémoire lui permet de se remémorer ses caches de nourriture ou encore de reconnaître des êtres humains[119],[120]. Comme tous les corvidés, elle combine néophobie, grandes capacités d'exploration et haut degré d'innovation comportementale[121]. Par jeu, elle laisse tomber des objets qu'elle rattrape en vol, se laisse pendre par une patte, la tête en bas, ou encore se laisse glisser sur des pentes enneigées. En revanche, contrairement à la Pie bavarde, la Corneille noire échoue au test du miroir[122].
Morbidité et mortalité
Prédateurs
Peu d'animaux menacent réellement une corneille adulte : le plus important prédateur de la Corneille noire est l'être humain[123]. Au-delà, ses principaux ennemis sont les rapaces, en particulier l'Autour des palombes et le Hibou grand-duc[124]. Cette mortalité reste toutefois modeste : une étude allemande publiée en 1939 montre les restes de 93 Corneilles noires et 133 Corneilles mantelées à proximité de 138 nichées de Hibou grand-duc[125],[92] Selon une autre étude allemande publiée en 1964, on trouve 91 Corneilles noires et deux Corneilles mantelées sur 3 875 restes relevés en dix ans dans le territoire d'un couple d'Autours des palombes[126],[92].
Confrontée à l'un de ses ennemis, la Corneille noire prend généralement de l'altitude pour se placer au-dessus du rapace et derrière lui[127],[128]. Depuis cette position, elle l'intimide en piquant sur lui, parfois en tentant de le frapper à coups de bec ou de pattes[128]. On parle de houspillage[68], un comportement que la Corneille noire adopte également vis-à-vis de prédateurs moins sérieux, comme des mammifères terrestres (Renard roux) ou d'autres rapaces : Milan noir, Buse variable, Aigle botté, Épervier d'Europe[74]. La corneille peut même attaquer des animaux qui ne présentent pas de danger pour elle, comme le Héron cendré, sans doute parce qu'ils ressemblent à des oiseaux de proie[128].
Le houspillage se confond parfois avec le cleptoparasitisme : la Corneille s'en prend souvent à des faucons ou des milans qui transportent de la nourriture[129]. De même, le Héron cendré a tendance à cracher ses proies quand il est houspillé[129]. Le houspillage se fait plus agressif et plus persistant quand la corneille est en saison de reproduction, en particulier quand elle a des jeunes au nid[129].
Les mammifères terrestres ne représentent pas une menace sérieuse pour un animal capable de vol, mais des comportements de Renard roux feignant la mort pour attraper des corneilles par surprise ont été rapportés[129].
La Corneille noire peut être tuée par une proie qui se défend, comme cette corneille noyée par un groupe de Foulques macroules[130] ou celle tuée par un héron qui défendait probablement son nid[131].
Si les affrontements entre Corneilles noires sont fréquents, il est rare qu'ils aillent jusqu'à la mort d'une d'entre elles[132]. Elles se montrent toutefois très agressives pour protéger leur nid lors de la période de reproduction. En 1970, un observateur rapporte un combat d'une vingtaine de minutes à Fitzroy Square, un petit parc au centre de Londres, où le mâle résident, encouragé par sa femelle, pourchasse un intrus avant de l'achever à coups de bec au crâne[133]. En février 2018, un Genevois observe sur les toits face à ses fenêtres une corneille poursuivie à coups de becs par deux autres individus, le tout sous les yeux de 40 à 50 conspécifiques, dont certains très agités. La victime finit par tomber au sol et meurt peu après de ses blessures[132]. Comme dans l'exemple londonien, il est probable que la forte densité en nids induite par l'habitat urbain aggrave la violence des altercations[132].
Longévité
L'Antiquité gréco-romaine considère la corneille comme un oiseau vivant très longtemps, plusieurs générations d'hommes[134],[135]. En réalité, la plus grande longévité enregistrée sur une Corneille noire baguée était de 19 ans en 1997[136]. Le British Trust for Ornithology mentionne également un record à 20 ans et 10 mois, établi en 2017, et met en avant une durée de vie typique de 4 ans[137]. Selon des études menées sur la Corneille d'Amérique, dont la longévité maximum actuellement est de 14 à 16 ans dans la nature, l'abondance de la nourriture en ville a une incidence favorable sur la survie et permet d'envisager une durée de vie allant jusqu'à 40 ans pour les individus urbains[138].
Morbidité
La Corneille noire peut être l'hôte de différents parasites. Pour ce qui est des ectoparasites, une étude menée en Suisse en 1963-1964 sur 92 individus montre que 62 sont porteurs de Mallophages (poux des oiseaux), parfois massivement, avec une à quatre espèces de parasites présentes sur chaque oiseau. Parmi les espèces identifiées figurent Colpocephalum subaequale, Degeeriella varia, Myrsidea anathorax, Myrsidea cornicis et Philopterus corvi[139]. Le plumage des corneilles peut également contenir le pou qui leur est spécifique, Ceratophyllus rossittensis, le pou des poules Ceratophyllus gallinae ou la mouche des oiseaux Ornithomya avicularia.
Les endoparasites de la Corneille noire incluent les vers ronds Acuaria depressa, un parasite du gésier[140], Robertdollfusa paradoxa, qui se loge dans la chambre antérieure de l'œil[141], ou encore Oxyspirura mansoni, un parasite dont l'hôte intermédiaire est un cafard : après ingestion du cafard par la corneille, les larves se répandent dans le jabot et se déplacent vers l'œil, leur site final[142]. Les jeunes au nid peuvent être atteints de syngamose, une maladie parasitaire affectant la trachée due au nématode Syngamus trachea[142] ou être infectés par les larves de Neottiophilum praeustum[142].
Les corvidés, en particulier la Corneille d'Amérique, sont particulièrement sensibles au virus du Nil occidental en Amérique du Nord et sont donc considérés comme espèces sentinelles pour la surveillance des Flavivirus à la fois aux États-Unis et en Europe[143]. En mars 2004, 80 Corneilles noires ont été trouvées mortes dans un parc de Bruxelles ; elles présentaient des symptômes cliniques similaires à une infection par ce virus[144]. La Corneille noire peut contracter la variole aviaire, maladie extrêmement répandue chez les oiseaux et transmise par un groupe de virus du genre Avipoxvirus. Chez la Corneille noire, elle a été identifiée dès les années 1950 en Grande-Bretagne[145], et en 2006 au Japon, à Hokkaidō, où elle est responsable d'une augmentation significative de la mortalité de l'espèce[146]. La Corneille noire peut également être atteinte du choléra des poules, une maladie respiratoire due au bacille Pasteurella multocida[147].
Sur le terrain, il est rare, mais non exceptionnel de voir des Corneilles noires atteintes de déformations du bec. Selon les auteurs, moins de 0,5% à moins de 1% des oiseaux sauvages en général sont atteints de telles déformations[148]. La prévalence de ces anomalies en Alaska, en particulier chez la Corneille d'Amérique et la Mésange à tête noire, a conduit les chercheurs à parler de trouble de la kératine aviaire, dont l'origine n'est pas connue avec certitude[149].
Les zones non plumées de la Corneille noire, en particulier les pattes, peuvent être plus ou moins recouvertes de papillomes, c'est-à-dire de lésions ou excroissances dures kératinisées. Elles peuvent être dues à une multitude de causes difficiles à déterminer sans examen en laboratoire, comme la variole aviaire, un papillomavirus, des acariens du genre Knemidokoptes ou des mycotoxines[150].
Comme d'autres corvidés, la Corneille noire peut être atteinte d'albinisme ou de leucisme, total ou partiel[142]. Certains individus présentent des taches ou bandes blanches, le plus souvent symétriques sur chaque aile. Le phénomène, plus fréquent en ville qu'à la campagne, semble être dû à une carence alimentaire, vraisemblablement en lysine, un acide aminé présent surtout dans les protéines animales[151]. Dans une étude menée en Belgique sur 855 corneilles capturées en milieu urbain ou à proximité de décharges, 5,5 % des juvéniles et 8,9 % des adultes montraient des plumes blanches ; ces individus étaient également plus petits en moyenne de 3 % par rapport aux autres[152].
-
Ongles déformés et lésions de type papillomatose
-
Corneille au bec exagérément allongé
-
Corneille au bec dévié
-
Corneille partiellement leucique
La Corneille noire et l'être humain
La Corneille noire dans la culture
Il est probable que l'interaction de la Corneille noire avec l'homme ait commencé très tôt, quand elle a appris à le suivre pour se nourrir de ses restes[153] ou inversement quand elle a servi, comme d'autres corvidés, à son alimentation[154].
Les premières traces d'un oiseau du genre Corvus dans une région accueillant actuellement la Corneille noire se trouvent au nord de la Chine et remontent au début du Pléistocène[155]. Ses ossements ont été retrouvés dans la grotte de Tornewton, dans le Devon, en Angleterre, qui date du Pléistocène tardif[156]. Ils sont fréquemment présents dans les sites occupés par l'Homme de Néandertal au Paléolithique moyen et par Homo sapiens au Paléolithique supérieur, où ils portent les marques d'une exploitation par l'homme[157]. La Corneille noire a été identifiée dans la scène dite du puits de la grotte de Lascaux, qui représente un homme-oiseau et une tête d'oiseau surmontant un bâton[158].
Elle occupe une place importante dans les mythes et le folklore, où elle est souvent confondue avec les autres représentants du genre Corvus, notamment le Grand Corbeau : la corneille est souvent considérée comme la femelle du corbeau[159]. De même, il est souvent difficile de déterminer si les mentions de corneille se rapportent à la Corneille noire ou à la Corneille mantelée[160].
Antiquité
En hébreu ancien, le mot עֹרֵב / orêb renvoie aussi bien à la corneille qu'au corbeau, mais désigne sans ambiguïté ce dernier dans la Bible[161]. La corneille n'apparaît de manière certaine qu'à une reprise, dans le livre de Baruch, pour parler des faux dieux en bois : « ils sont impuissants comme les corneilles entre ciel et terre[162]. » Il s'agit là de la Corneille mantelée, qui vit actuellement en Israël.
L'Antiquité gréco-romaine distingue bien le corbeau, tout noir, de la corneille décrite par Aristophane comme grise, ce qui désigne là encore la Corneille mantelée, qui vit actuellement en Grèce et en Italie au sud des Alpes[135]. Pline le Jeune mentionne comme une curiosité, à Rome, une corneille venue de Bétique (sud de l'actuelle Espagne), « remarquable par sa couleur absolument noire[163] », ce qui montre que la Corneille noire était également connue.
Dans la version de sa légende étiologique rapportée par Ovide, la corneille figure aux côtés du corbeau dans l'histoire de Coronis : Apollon s'éprend de la mortelle Coronis fille de Phlégias, qui le trompe. Le corbeau veut révéler à son maître l'infidélité, mais la corneille essaie de l'en dissuader en racontant sa propre histoire : prise en pitié par Athéna/Minerve alors qu'elle est poursuivie par Poséidon, elle est changée en oiseau noir pour préserver sa chasteté. Devenue l'oiseau préféré de la déesse, elle lui révèle la trahison des filles de Cécrops, mais par son bavardage elle perd la faveur de Minerve au profit de la chouette. Négligeant cet avertissement, le corbeau raconte tout à Apollon et se voit infliger en punition un plumage tout noir[164],[165].
Le corbeau et la corneille jouent un rôle de premier plan dans la mythologie et la littérature celtiques et laissent leur trace dans la toponymie et l'anthroponymie de ces territoires[166]. Bran, nom qui désigne l'un ou l'autre des oiseaux, est le conseiller de Lug, principale divinité des Celtes[167]. Corneille et corbeau se retrouvent également dans le nom de Bran le Béni, l'un des héros des Mabinogion. Dans la mythologie celtique irlandaise, les deux oiseaux sont étroitement associés aux batailles, en particulier au travers de la déesse Morrigan[168], qui peut apparaître comme un corbeau ou comme un vol de trois corneilles, en l'occurrence des Corneilles mantelées.
Moyen Âge
Étroitement associé aux divinités païennes, c'est surtout le corbeau qui acquiert une image négative avec l'avènement du christianisme[169]. Comme les freux, les corneilles sont épargnées par les grands massacres de corbeaux menés par les armées de Charlemagne en Saxe et en Thuringe, une distinction alors d'autant plus facile à faire que le Grand Corbeau semble avoir alors été plus grand qu'à l'heure actuelle[170].
Au XIIe et XIIIe siècles, les bestiaires présentent même la corneille comme l'opposé du corbeau[171]. Elle est l'amie de la cigogne, qu'elle protège de ses prédateurs. Contrairement au corbeau, réputé ne pas nourrir ses petits avant qu'ils acquièrent leur plumage noir, la corneille est une bonne mère qui leur voue des soins dès la naissance. Réciproquement, elle nourrit ses vieux parents trop faibles pour le faire par eux-mêmes. Quand ceux-ci perdent leur plumes, la corneille étend ses ailes pour la protéger. Elle est d'autant plus un modèle de piété filiale qu'elle vit très longtemps : neuf générations d'homme, selon le Liber de natura rerum du dominicain Thomas de Cantimpré (1237-1240 et 1244), reprenant le chiffre cité par Hésiode[172]. Elle est également un modèle de fidélité conjugale. Ses deux seuls défauts sont d'être bavarde et belliqueuse : reprenant les sources antiques, les auteurs de bestiaires la montrent livrant une véritable guerre à la chouette.
Malgré tout, en raison de son rôle de charognard, qu'elle partage avec le corbeau, la corneille s'attire durablement une image négative dans une culture chrétienne où il est important d'être inhumé convenablement pour accéder à la vie éternelle[173]. Un vol de corneilles perché près de l'échafaud devient une image classique[174]. Dans Le Triomphe de la Mort (1562), Brueghel l'Ancien représente un corbeau ou une corneille perché sur le cheval de la Mort, qui tient un sablier. Ces deux oiseaux sont aussi une représentation de la mort dans les superstitions : dans l'est du Yorkshire, par exemple, on dit que voir une corneille perchée sur un cimetière signifie une mort avant la fin de l'année[175].
Dans l'Islam, corneilles et corbeaux ont également une image négative. Selon une histoire populaire, le prophète Mahomet se réfugie un jour dans une grotte pour échapper à ses ennemis. Une corneille, alors un oiseau blanc, l'aperçoit et le dénonce en criant ghar ghar (« grotte ! grotte ! »). Les ennemis n'y prêtent pas attention, mais Mahomet condamne la corneille à avoir un plumage noir et à répéter toujours le même cri[176]. De fait, corneilles et corbeaux figurent parmi les oiseaux qu'il est permis de tuer, y compris en état de consécration rituelle (ihram) pendant un pèlerinage[177].
Époque moderne
À l'époque moderne, son rôle de charognard est apprécié en Angleterre pour la régulation sanitaire des villes. Le voyageur vénitien Capello, après y avoir passé l'hiver 1494-1497, remarque que les corneilles, corbeaux, freux et choucas ne sont pas persécutés comme ils le sont en Italie, mais qu'il est au contraire interdit de les tuer parce qu'ils se chargent de nettoyer les rues[178]. Pierre Belon fait la même remarque dans son Histoire de la nature des oyseaux (1555), premier traité d'ornithologie écrit en français[179].
Dans la culture savante, l'idée que le Grand Corbeau et la Corneille noire, outre qu'ils se ressemblent beaucoup, forment une même famille avec les choucas et les freux n'apparaît pas avant le XVIe voire le XVIIe siècle[180]. Les naturalistes s'intéressant moins aux oiseaux des campagnes qu'à ceux des terres inconnues, les dictionnaires et encyclopédies ne décrivent que brièvement les corvidés et reprennent encore des éléments antiques ou médiévaux[181]. Ainsi, la première édition complète du Dictionnaire de l'Académie française (1694) se borne à écrire : « Oiseau noir comme un corbeau, mais de moindre grosseur[182]. »
Le savoir ornithologique progresse donc surtout dans les traités d'économie rurale. Ceux-ci abordent souvent les corvidés, surtout les corneilles et les freux, pour les présenter comme nuisibles et détailler les moyens de s'en débarrasser, de les piéger ou de les empoisonner[181]. Alors que l'Angleterre était traditionnellement indulgente vis-à-vis des corvidés, les survivants du grand incendie de Londres en 1666 sont horrifiés de voir corbeaux et corneilles se nourrir des cadavres dans les rues et réclament leur extermination[183]. Des édits d'Henri VIII et d'Élisabeth Ire enjoignent aux propriétaires terriens de détruire les corvidés et autres oiseaux destructeurs de récoltes, et fixent des montants de récompenses.[184],[185]. Les corneilles sont également réputées tuer les agneaux, les poulets, les lapins et le gibier[184]. Les Corneilles noires sont également touchées au XIXe siècle par la mode de la collection d'œufs, qui manque de mener le Grand Corbeau à l'extinction[186].
L'historien Michel Pastoureau note que parmi les superstitions concernant les corvidés, « celles des XVIIIe et XIXe siècles ne sont guère différentes de celles du Moyen Âge mais elles sont mieux documentées[187]. » Ainsi, dans sa Faune populaire de la France (1879), l'ethnologue Eugène Rolland consacre plusieurs pages au folklore sur le genre Corvus[188]. La corneille prédit le temps qu'il fait : « Quand une corneille se baigne / Ce nous est un présage d'eau / Et quand elle chante en la campagne / C'est un grand signe de temps beau. » Elle sert également dans plusieurs proverbes équivalents de « tel père, tel fils », par exemple : « Ce que chante la corneille, si chante le corneillon ». Divers comptines servant à conjurer le malheur si l'on rencontre un corbeau ou une corneille. « Dans le Languedoc, on croit que les mauvais prêtres deviennent des corbeaux après leur mort et les mauvaises religieuses, des corneilles[189]. »
Conservation
Nuisances
La Corneille noire fait partie des oiseaux les plus régulés dans le monde en raison des dommages qu'elle cause aux cultures, aux oiseaux de basse-cour ou au petit gibier[190].
Une méta-analyse menée en 2015 sur 42 études montre que dans 81 % des cas, les corvidés n'ont pas d'impact négatif significatif sur la présence ni l'abondance d'autres espèces d'oiseaux, dont la baisse des effectifs est liée avant tout à d'autres facteurs, comme la détérioration des habitats ou la prédation des chats[191].
S'agissant des cultures, selon une enquête française menée par Arvalis - Institut du végétal auprès de 2 750 agriculteurs ayant déclaré des dommages en 2009, la Corneille noire est impliquée dans 74 % des cas aux côtés du Corbeau freux, notamment sur le maïs, les céréales à paille et le colza ; leurs attaques se produisent essentiellement au semis et lors de la levée des cultures[192]. Une étude réalisée en 2006 par la Haute école des sciences agricoles, forestières et alimentaires à Zollikofen évalue à 0,6-1 % les dégâts des corvidés sur la valeur totale du maïs dans le canton de Berne[193]. Les leviers de lutte contre ces dégâts incluent des techniques culturales adaptées, l'effarouchement, l'usage de substances corvifuges, le piégeage et le tir[194].
En ville, les nuisances de la Corneille noire incluent l'éventrement des poubelles[195],[196], le retournement des pelouses[197] et, plus rarement, l'attaque de passants[198]. En réponse, des villes comme Paris installent des poubelles en dur[199]. Une étude menée au Jardin des plantes de Paris montre qu'une meilleure gestion de la tonte réduit les dommages causés aux pelouses urbaines[99]. Enfin, la Ligue pour la protection des oiseaux explique que les attaques de corneilles, qui vont du vol d'intimidation aux coups de pattes effectifs, sont le fait de parents défendant leur progéniture au sol et sont donc circonscrites à la période de reproduction[200].
En sens inverse, la Corneille noire rend des services écosystémiques. Comme charognarde, elle participe à l'élimination des cadavres, qui représentent un risque sanitaire pour l'homme et les animaux d'élevage ou sauvages[201]. Elle assure la dissémination des graines en mangeant des fruits et en excrétant les graines (endozoochorie)[202]. Dans le cas de Prunus mahaleb, par exemple, elle assure cette dispersion à longue distance (au-delà de 110 mètres) et dans des microhabitats ouverts[203]. Comme la Pie bavarde, elle participe à la colonisation par l'amandier (Prunus dulcis) des terres en déprise agricole dans les régions semi-arides de la Méditerranée occidentale[204]. Aux côtés de la Corneille à gros bec, elle joue un rôle crucial dans l'expansion de Eriobotrya japonica à Tokyo[205]. Son rôle a été mis en évidence au Japon dans le cycle de l'azote entre les zones urbaines et rurales : elle consomme de la nourriture en ville et dépose des fientes en forêt, où elle tient ses dortoirs[206].
Statut juridique
Déclarée commune sur son aire de répartition, la Corneille noire a été classée dans la catégorie LC (préoccupation mineure) par l'UICN. Elle figure à l'annexe II/B de la directive Oiseaux, qui autorise sa chasse dans la majorité des États membres de l'Union européenne, zone où ses effectifs sont en expansion modérée[207]. Chaque année, 1,15 million de Corneilles noires et mantelées sont ainsi détruites en Europe[208].
En France, la Corneille noire n'est pas protégée, mais considérée comme une espèce gibier, voire, en fonction du département, comme nuisible. Conformément à l'arrêté du 3 juillet 2019 pris pour l'application de l'article R. 427-6 du code de l'environnement, elle peut être détruite par tir de l'ouverture de la chasse au 31 mars, avec possibilité de prolongation jusqu'au 30 juillet sur autorisation préfectorale. Elle peut également être piégée toute l'année au moyen de cages à appelants, dites corbeautières. On estime à 380 000 le nombre d'individus tués chaque année[208]. Grâce à ses capacités d'adaptation, la Corneille noire voit néanmoins ses effectifs nicheurs rester stables entre 1989 et 2018[209],[210].
En Grande-Bretagne, les effectifs de Corneille noire sont en forte croissance[211]. Comme tous les oiseaux, l'espèce est protégée par le Wildlife and Countryside Act de 1981. Ce texte accorde néanmoins une dérogation générale (general licence) pour les oiseaux considérés comme nuisibles en raison des dégâts occasionnés aux cultures ou à d'autres espèces, ou encore pour des raisons sanitaires. Jusqu'en 2019[212], la Corneille noire pouvait être concernée de telles dérogations[213].
En Suisse, la Corneille noire est une espèce chassable et 11 400 individus ont été abattus en moyenne entre 2007 et 2011[214].
Au Japon, la Corneille noire est protégée, comme tous les oiseaux sauvages, mais les populations jugées problématiques peuvent faire l'objet de mesures de contrôle ciblées, sur approbation de la municipalité concernée[215]. Plusieurs villes, comme Hirosaki, Monbetsu, ou Sapporo se sont dotées d'agents municipaux chargés de gérer à la fois la Corneille noire et le Corbeau à gros bec[215]. À Monbetsu (25 600 habitants en 2008), ces agents sont chargés de détruire les nids, essentiellement dans les zones résidentielles du centre-ville[215]. Le coût de ce programme de contrôle est estimé à 300 000 dollars américains par an, correspondant à la masse salariale et à l'équipement de trois agents[215].
Notes et références
- Marzluff et Angell 2015, p. XII-XIII.
- Aristophane, Les Oiseaux [détail des éditions] [lire en ligne] 967.
- Pierre Chantraine, Dictionnaire étymologique de la langue grecque, Klinksieck, 1999 (1re édition 1968), s.v. κορώνη, p. 570.
- Pierre Cabard et Bernard Chauvet, L'Étymologie des noms d'oiseaux, Belin, coll. « Éveil nature », 1995 (réimpression en 2003), p. 343-345. (ISBN 2-7011-3783-7).
- Alain Rey et Sophie Chantreau, Dictionnaire des expressions et locutions, Le Robert, coll. « Les usuels », , p. 63.
- Alain Rey et Sophie Chantreau, Dictionnaire des expressions et locutions, Le Robert, coll. « Les usuels », , p. 218 et p. 249.
- Dos Anjos et al. 2009, p. 505.
- D.T. Parkin, M. Collison, A. Helbig, A.G. Knox, G. Sangster, « The taxonomic status of Carrion and Hooded Crows », British Birds, vol. 96, no 6, , p. 274-290.
- Peter de Knijff, « Genetics. How carrion and hooded crows defeat Linnaeus's curse », Science, vol. 344, (DOI 10.1126/science.1255744).
- Menno Schilthuizen (trad. Nicolas Chevassus-Au-Louis et Yves Sciama), Grenouilles, mouches et pissenlits. Les mécanismes de la spéciation [« Frogs, Flies and Dandelions: the Making of Species »], Dunod, coll. « UniverSciences », , p. 17.
- Fredrik Haas et al., « An analysis of population genetic differentiation and genotype-phenotype association across the hybrid zone of carrion and hooded crows using microsatellites and MC1R », Molecular Ecology, vol. 18, no 2, , p. 294-305 (DOI 10.1111/j.1365-294X.2008.04017.x).
- J.W. Poelstra, H. Ellegren, J.B. Wolf, « An extensive candidate gene approach to speciation: diversity, divergence and linkage disequilibrium in candidate pigmentation genes across the European crow hybrid zone », Heredity, vol. 111, , p. 467–473 (DOI 10.1038/hdy.2013.68).
- J.W. Poelstra et al., « The genomic landscape underlying phenotypic integrity in the face of gene flow in crows », Science, vol. 344, , p. 1410-1414 (DOI 10.1126/science.1253226).
- Première description par Wilhelm Meise, « Die Verbreitung der Aaskrähe (Formenkreis Corvus corone) L », Journal of Ornithology, vol. 76, , p. 1-203.
- A. Cook, « Changes in the Carrion/Hooded Crow Hybrid Zone and the Possible Importance of Climate », Bird Study, vol. 22, , p. 165-168 (DOI 10.1080/00063657509476460).
- Nicola Saino, « Low reproductive success of the carrion crow Corvus corone corone-hooded crow Corvus c. cornix hybrids », Avocetta, vol. 14, no 2, , p. 103-109.
- Nicola Saino et Anna Maria Bolzern, « Egg volume, chick growth and survival across a carrion/hooded crow hybrid zone », Bollettino di Zoologia, vol. 59, no 4, , p. 407–415 (DOI 10.1080/11250009209386701).
- Nicola Saino et Simona Villa, « Pair Composition and Reproductive Success across a Hybrid Zone of Carrion Crows and Hooded Crows », The Auk, vol. 109, no 3, , p. 543-555 (lire en ligne).
- Christoph Randler, « Assortative Mating of Carrion Corvus corone and Hooded Crows C. cornix in the Hybrid Zone in Eastern Germany », Ardea, vol. 95, no 1, (DOI 10.5253/078.095.0116).
- C. Palestrini et A. Rolando, « Differential calls by Carrion and Hooded Crows (Corvus corone corone and C. c. cornix) in the Alpine hybrid zone », Bird Study, vol. 43, no 3, , p. 264–370 (DOI 10.1080/00063659609461030).
- Nicola Saino et Laura Scatizzi, « Selective aggressiveness and dominance among Carrion Crows, Hooded Crows and hybrids », Bollettino di zoologia, vol. 58, no 3, , p. 255-260 (DOI 10.1080/11250009109355762).
- Dos Anjos et al. 2009, p. 507.
- F. Gill et D. Donsker (éd.), 2019 IOC World Bird List (v10.1) DOI : 10.14344/IOC.ML.10.1
- Avibase, Carrion Crow Corvus corone Linnaeus, 1758.
- Goodwind 1986, p. 110.
- Dos Anjos et al. 2009, p. 629.
- A.G. Knox, M. Collinson, A.J. Helbig, D.T. Parkin, G. Sangster, « Taxonomic recommendations for British birds », Ibis, vol. 144, , p. 707-710 (lire en ligne).
- Verheyen 1946, p. 93.
- Olioso 2016, p. 33.
- Coombs 1978, p. 49.
- Goodwind 1986, p. 111.
- Cyrille Deliry, « Corneille noire – Corneille mantelée », dans CORA, Atlas des oiseaux nicheurs de Rhône-Alpes, CORA Éditeur, , p. 253.
- Melde 1984, p. 21.
- LPO Aquitaine et Collectif faune-aquitaine.org, Atlas des oiseaux nicheurs d'Aquitaine, Delachaux et Niestlé, , p. 380-381.
- Frédéric Mahler, Guilhem Lesaffre, Maxime Zucca et Jacques Coatmeur, Oiseaux nicheurs de Paris. Un atlas urbain, Delachaux et Niestlé, , p. 128-131.
- John M. Marzluff, Kevin J. McGowan, Roarke Donnelly et Richard L. Knight, « Causes and consequences of expanding American crow populations », dans John M. Marzluff, Reed Bowman, Roarke Donnelly (éd.), Avian Ecology and Conservation in an Urbanizing World, Norwell, Kluwer Academic Publishers, , p. 331–363.
- Timo Vuorisalo, Harri Andersson, Timo Hugg, Rauno Lahtinen, Hannu Laaksonen, Esa Lehikoinen, « Urban development from an avian perspective: causes of hooded crow (Corvus corone cornix) urbanisation in two Finnish cities », Landscape and Urban Planning, vol. 62, , p. 69-87 (DOI 10.1002/9781444318654.ch9).
- Frédéric Mahler, « Corneille noire Corvus corone », dans Frédéric Mahler, Olivier Disson, Christian Gloria, Manuel Leick-Jonard, Maxime Zucca, Atlas des oiseaux nicheurs du Grand Paris 2015-1018, LPO-IDF, (ISBN 978-2-917791-23-3).
- Heinz Richner, « Habitat-Specific Growth and Fitness in Carrion Crows (Corvus corone corone) », Journal of Animal Ecology, vol. 28, no 2, , p. 427-440 (DOI 10.2307/4840).
- Pierre-Paul Grassé (s. dir.), Traité de zoologie, vol. 15, Oiseaux, Paris, Masson, , p. 1054-1055.
- Géroudet 2010, p. 287.
- Guy Jarry, « Corneille noire Corvus corone corone », dans Dosithée Yeatman-Berthelot, Atlas des oiseaux de France en hiver, Société ornithologique de France, (ISBN 2-9505440-0-2).
- Alain Malengreau, Vincent Dufour, Philippe Jenard, Jean-Yves Paquet et Anne Weiserbs, « Corneille noire Corvus corone », Aves, vol. spécial : Guide d'identification des oiseaux en migration postnuptiale diurne en Wallonie, , p. 114-115.
- Madge et Burn 1994, p. 159.
- Melde 1984, p. 13.
- Melde 1984, p. 14.
- Verheyen 1946, p. 92.
- Marc Duquet et Sébastien Reeber, Comprendre la mue des oiseaux, Delachaux et Niestlé, 2019, p. 52 et p. 90.
- Lars Svensson, Identification Guide to European Passerines, Stockholm, 4e édition, (ISBN 91-630-1118-2), p. 274.
- Heinz Richner, « Avian Laparoscopy as a Field Technique for Sexing Birds and an Assessment of Its Effects on Wild Birds », Journal of Field Ornithology, vol. 60, no 2, , p. 137-142.
- Hans Ellegren et Ben C. Sheldon, « New tools for sex identification and the study of sex allocation in birds », Trends in Ecology and Evolution, vol. 12, no 7, , p. 255-259.
- Snow et Perrins 1998, p. 1478.
- Ornithomedia et Jarmo Pirhonen, « Distinguer la Corneille noire des autres Corvidés européens sombres », sur Ornithomedia, (consulté le ).
- Géroudet 2010, p. 282.
- Goodwind 1986, p. 121.
- Tomasz Cofta, Flight identification of European passerines and select landbirds, Princeton, New Jersey, Princeton University Press, (ISBN 978-0-691-17757-1), p. 150-151.
- Snow et Perrins 1998, p. 1480.
- Melde 1984, p. 30.
- Géroudet 2010, p. 285.
- Verheyen 1946, p. 98.
- Sumio Nakamura, « The Territorial Behaviour of The Carrion Crows Corvus corone corone in Japan », Japanese Journal of Ornithology, vol. 46, , p. 213-223 (DOI 10.3838/jjo.46.213)
- Olioso 2016, p. 105.
- Alain Jollet, « Sites de nidification et densité d'une population de Corneilles noires Corvus corone L. en Limousin », Alauda, vol. 53, no 4, , p. 263-286.
- Diana Bolopo, Daniela Canestrari, Jose M. Marcos et Vittorio Baglione, « Nest sanitation in cooperatively breeding Carrion Crows », The Auk, vol. 132, , p. 604-612 (DOI 10.1642/AUK-14-233.1)
- C. Ferry, « Un nid de Corneille sur un pylône », Le Jean le Blanc (revue du Centre d'études ornithologiques de Bourgogne), vol. 4, 1965, p. 81.
- Sumio Nakamura, « Nest Site Comparisons between the Carrion Crow Corvus corone and Jungle Crow Corvus macrorhynchos in Takatsuki City », Japanese Journal of Ornithology, vol. 49, , p. 39-50 (DOI 10.3838/jjo.49.39)
- Géroudet 2010, p. 286.
- Goodwind 1986, p. 112.
- Dos Anjos et al. 2009, p. 550.
- Melde 1984, p. 31.
- Goodwind 1986, p. 113.
- Daniela Canestrari, D., José M. Marcos, Vittorio Baglione, « Cooperative breeding in carrion crows reduces the rate of brood parasitism by great spotted cuckoos », Animal Behaviour, vol. 77, no 5, , p. 1-8 (DOI 10.1016/j.anbehav.2009.02.009).
- Verheyen 1946, p. 99.
- Vittorio Baglione, José M. Marcos, Daniela Canestrari, « Cooperatively Breeding Groups of Carrion Crow (Corvus Corone Corone) in Northern Spain », The Auk, vol. 119, no 3, , p. 790–799 (lire en ligne).
- J.K. Charles, Territorial Behaviour and the Limitation of Population Size in the Crow, Corvus corone and Corvus cornix, thèse de doctorat de l'université d'Aberdeen, 1972, cité par Coombs 1978, p. 64.
- Coombs 1978, p. 64.
- Kenzo Haneda, Yoichi Iida, « Life history of Eastern Carrion Crow (Corvus corone orientalis) I: breeding season », Japanese Journal of Ecology, vol. 16, no 3, , p. 97-105 (DOI 10.18960/seitai.16.3_97)
- Dos Anjos et al. 2009, p. 553.
- Melde 1984, p. 69.
- Heinz Richner, « Helpers at the nest in Carrion Crows (Corvus corone corone) », Ibis, vol. 132, , p. 105–108.
- Ido Bossema, Rensina F. Benus, « Territorial defence and intra-pair cooperation in the carrion crow (Corvus corone) », Behavioral Ecology and Sociobiology, vol. 16, no 2, , p. 100.
- Coombs 1978, p. 53.
- Florian Uhl, Max Ringler, Rachael Miller, Sarah A. Deventer, « Counting crows: Population structure and group size variation in an urban population of crows », Behavioral Ecology, vol. 30, no 1, (DOI 10.1093/beheco/ary157).
- Leonard A. Eiserer, « Communal Roosting in Birds », Bird Behavior, vol. 5, nos 2-3, , p. 61-80.
- Heinz Richner, « Phenotypic correlates of dominance in Carrion Crows and their effects on access to food », Animal Behaviour, vol. 38, no 4, , p. 606-612.
- Jon Loman, « Social organization in a population of the hooded crow », Ardea, vol. 73, , p. 61-75
- Vittorio Baglione, Daniela Canestrari, José M. Marcos, Jan Ekman, « Kin selection in cooperative alliances of carrion crows », Science, vol. 300, , p. 1947-1949 (DOI 10.1126/science.1082429).
- Vittorio Baglione et Daniela Canestrari, « Carrion crows: Family living and helping in a flexible social system », dans Walter D. Koenig et Janis L. Dickinson (s. dir.), Cooperative Breeding in Vertebrates, Cambridge University Press, (DOI 10.1017/CBO9781107338357.007), p. 97-114
- Vittorio Baglione, José M. Marcos, Daniela Canestrari, Jan Ekman, « Direct fitness benefits of group living in a complex cooperative society of carrion crows, Corvus corone corone », Animal Behaviour, vol. 64, no 6, , p. 1947-1949 (DOI 10.1006/anbe.2002.2007).
- Ulrich Knief, Christen M. Bossu, Jochen B.W. Wolf, « Extra-pair paternity as a strategy to reduce the costs of heterospecific reproduction? Insights from the crow hybrid zone », Journal of Evolutionary Biology, vol. 33, no 5, (DOI 10.1111/jeb.13607).
- Daniela Canestrari, José M. Marcos, Vittorio Baglione, « Reproductive success increases with group size in cooperative carrion crows, Corvus corone corone », Animal Behaviour, vol. 75, no 2, , p. 403-416 (DOI j.anbehav.2007.05.005).
- Géroudet 2010, p. 283.
- Verheyen 1946, p. 94.
- Géroudet 2010, p. 284.
- (en) Doris Preininger, Bjoern Schoas, Diether Kramer et Markus Boeckle, « Waste Disposal Sites as All-You-Can Eat Buffets for Carrion Crows (Corvus corone) », Animals, vol. 9, no 5, (lire en ligne, consulté le ).
- Alain Jollet, « Variations saisonnières du régime alimentaire de la Corneille noire (Corvus corone L.) dans le bocage limousin », L'Oiseau et la Revue française d'ornithologie, no 54, , p. 109-130.
- (en) J.D. Lockie, « The Food and Feeding Behaviour of the Jackdaw, Rook and Carrion Crow », Journal of Animal Ecology, vol. 25, no 2, , p. 426 [421-428].
- Verheyen 1946, p. 95.
- (en) Perrine Lequitte-Charransol et Frédéric Jiguet, « Restricted mowing reduces grass uprooting by urban crows », European Journal of Wildlife Research, vol. 67, no 3, (DOI 10.1007/s10344-021-01504-3).
- Dos Anjos et al. 2009, p. 630.
- Julien Godel, « Une Corneille noire pêcheuse dans les Vosges », sur Ornithomedia, (consulté le ).
- (ja) Yoshiaki Nihei, « Variations of behaviour of Carrion Crows Corvus corone using automobiles as nutcrackers », Japanese Journal of Ornithology, vol. 44, no 1, (DOI 10.3838/jjo.44.21).
- Olioso 2016, p. 133.
- Olioso 2016, p. 134.
- Goodwin 1986, p. 64.
- Olioso 2016, p. 132.
- Pierre Crouzier, « Corneille noire Corvus corone transportant un morceau d'épi de maïs dans ses pattes », Ornithos, vol. 24, no 3, , p. 198 (ISSN 1254-2962).
- Goodwind 1986, p. 25.
- Roy Brown, John Ferguson, Michael Lawrence et David Lees (trad. Maxime Zucca), Traces et indices d'oiseaux. Pistes, nids, plumes, crânes, Lausanne et Paris, Delachaux et Niestlé, (réimpr. février 2018) (ISBN 978-2-603-02057-9), p. 126-127.
- Goodwind 1986, p. 26.
- Goodwind 1986, p. 126.
- Goodwind 1986, p. 27.
- Dos Anjos et al. 2009, p. 529.
- Dos Anjos et al. 2009, p. 528.
- Goodwind 1986, p. 125.
- Christopher D. Bird et Nathan J. Emery, « Rooks use stones to raise the water level to reach a floating worm », Current Biology, vol. 19, no 16, , p. 1410-1414 (DOI 10.1016/j.cub.2009.07.033)
- Dos Anjos et al. 2009, p. 518.
- Nathan J. Emery, « Are corvids ‘feathered apes’? Cognitive evolution in crows, jays, rooks, and jackdaws », dans Shigeru Watanabe (éd.), Comparative Analysis of Mind, Tokyo, Keio University Press, (ISBN 4-7664-1074-2)
- C.A.F. Wascher, G. Szipl, M. Boeckle, A. Wilkinson, « You sound familiar: Carrion crows can differentiate between the calls of known and unknown heterospecifics », Animal Cognition, vol. 15, , p. 1015-1019 (lire en ligne).
- Lara Cibulski, Claudia A.F. Wascher, Brigitte M. Weiß, Kurt Kotrschalab, « Familiarity with the experimenter influences the performance of Common ravens (Corvus corax) and Carrion crows (Corvus corone corone) in cognitive tasks », Behavioural Processes, vol. 103, , p. 129-137 (DOI 10.1016/j.beproc.2013.11.013).
- Alison L. Greggor, Nicola S. Clayton, Antony J.C. Fulford, Alex Thornton, « Street smart: faster approach towards litter in urban areas by highly neophobic corvids and less fearful birds », Animal Behaviour, vol. 117, , p. 123-133 (DOI 10.1016/j.anbehav.2016.03.029)
- L.-C. Vanhooland, T. Bugnyar et J. J. M. Massen, « Crows (Corvus corone ssp.) check contingency in a mirror yet fail the mirror-mark test », Journal of Comparative Psychology, vol. 134, no 2, , p. 158–169 (DOI 10.1037/com0000195).
- Coombs 1978, p. 70.
- Goodwind 1986, p. 53.
- Otto Uttendörfer, Die Ernährung der deutschen Raubvögel und Eulen und ihre Beobachtung in der heimischen Natur, Neumann-Neudamm, .
- Heinz Brüll, Das Leben deutscher Greifvögel : ihre Bedeutung in der Landschaft, Stuttgart, Fischer, .
- Hans Löhrl, « Zum Verhalten der Rabenkrähe (Corvus c. corone) gegenüber dem Habicht », Zeitschrift für Tierpsychologie, , p. 130-133 (DOI j.1439-0310.1950.tb01624.x).
- Goodwind 1986, p. 54.
- Goodwind 1986, p. 55.
- A. Blackett, « Coot killing Carrion Crow », British Birds, vol. 63, , p. 384.
- W. Aspden, « Herons and Carrion Crow », British Birds, vol. 22, 1928-1929, p. 64-65.
- Laurent Vallotton et Franck Sarfati, « Des Corneilles Corvus corone tueuses », Nos oiseaux, vol. 65/4, no 534, , p. 239-240.
- M.D. England, « Fight to the death and communal nesting by Carrion Crows », British Birds, vol. 63, , p. 385-386.
- Neuf générations chez Hésiode, fragment 171 Rzach et Aratos de Soles, Phénomènes, 1022, cinq chez Aristophane, Les Oiseaux 609.
- (en) W. Geoffrey Arnott, Birds in the Ancient World from A to Z, Londres, Routledge, (ISBN 978-0-415-23851-9, lire en ligne), p. 167-170
- Fred C. Zwickel et Nicolaas A. M. Verbeek, « Longevity Record for the Northwestern Crow, with a Comparison to Other Corvids », Northwestern Naturalist, vol. 78, no 3, , p. 111-112.
- (en) British Trust for Ornithology, « BirdFacts: Carrion Crow Corvus corone »
- Marzluff et Angell 2005, p. 101.
- G. Bouvier, « Contribution à l'étude des Mallophages des oiseaux sauvages de la Suisse, plus spécialement de la Suisse occidentale », Bulletin de la Société Entomologique Suisse, vol. 36, 1963-1964, p. 63-72 (DOI 10.5169/seals-401447).
- (en) R.C. Anderson, The Nematode parasites of Vertebrates. Their Development and Transmission, Oxford et New York, CABI Publishing, (ISBN 0-85199-421-0), p. 453.
- Alain G. Chabaud et Yvonne Campana, « Nouveau parasite remarquable par l'atrophie de ses organes : Robertdollfusa paradoxa, (nematoda, incertae sedis) », Annales de parasitologie humaine et comparée, vol. 25, no 4, , p. 325-334 (DOI 10.1051/parasite/1950254325)
- Coombs 1978, p. 71.
- V. A. Brugman, D. L. Horton, L. P. Phipps, N. Johnson, A. J. C. Cook, A. R. Fooks, A. C. Breed, « Epidemiological perspectives on West Nile virus surveillance in wild birds in Great Britain », Epidemiology & Infection, vol. 141, no 6, , p. 1134–1142 (DOI 10.1017/S095026881200177X).
- J. Mast, T. van den Berg, C. Le Tellier, P. Kerkhofs, H. Zeller, G. Meulemans, « Electron microscopic demonstration of a reovirus-like agent in carrion crows (Corvus corone) associated with clinical symptoms similar to West Nile virus infection », Vlaams Diergenees kundig Tijdschrift, vol. 75, no 5, , p. 235-238 (lire en ligne).
- R.H. Poulding, « Fowlpox in a carrion crow », British Birds, vol. 53, , p. 174-175.
- D. Fukui, M. Nakamura, T. Yamaguchi, M. Takenaka, M. Murakami, T. Yanai, H. Fukushi, K. Yanagida, G. Bando, K. Matsuno, et al., « An epizootic of emerging novel avian pox in carrion crows (Corvus corone) and large-billed crows (Corvus macrorhynchos) in Japan », Journal of Wildlife Diseases, vol. 52, no 2, , p. 230-241 (DOI 10.7589/2015-07-172).
- B. W. Strugnell, M. P. Dagleish, C. W. Bayne, M. Brown, H. L. Ainsworth, R. A. J. Nicholas et al., « Investigations into an outbreak of corvid respiratory disease associated with Pasteurella multocida », Avian Pathology, vol. 40, no 3, , p. 329-336 (DOI 10.1080/03079457.2011.571659).
- Marc Duquet, « Oiseaux sauvages avec le bec déformé : un essai d'inventaire des cas observés en Europe », Ornithos, vol. 24, no 3, , p. 137-149.
- Colleen M. Handel, Lisa M. Pajot, Steven M. Matsuoka, Caroline Van Hemert, John Terenzi, Sandra L. Talbot, Daniel M. Mulcahy, Carol U. Meteyer, Kimberly A. Trust, « Epizootic of Beak Deformities Among Wild Birds in Alaska: An Emerging Disease in North America? », The Auk, vol. 127, no 4, (DOI 10.1525/auk.2010.10111).
- T.W. Pennycott, « Scaly leg, papillomas and pox in wild birds », Veterinary Record, vol. 152, , p. 444.
- Frédéric Mahler, « Les corneilles « bigarrées » Corvus corone en Europe », Alauda, vol. 71, no 3, , p. 13-19.
- Hein van Grouw, « White feathers in black birds », British Birds, vol. 111, , p. 250-263 (lire en ligne).
- Marzluff et Angel 2005, p. 83.
- C. Finlayson C., K. Brown, R. Blasco, J. Rosell, J.J. Negro, G.R. Bortolotti, et al., « Birds of a Feather: Neanderthal Exploitation of Raptors and Corvids », PLoS ONE, vol. 7, no 9, (DOI journal.pone.0045927).
- Min Wang, Jingmai K. O'Connor, Zhonghe Zhou, « The first fossil crow (Corvus sp. indet.) from the Early Pleistocene Nihewan Paleolithic sites in North China », Journal of Archaeological Science, vol. 40, no 3, , p. 1623-1628 (DOI 10.1016/j.jas.2012.10.026).
- C.J.O. Harrison, « Pleistocene and Prehistoric birds of north-west Britain », Proceedings of the University of Bristol Spelaeological Society, vol. 18, no 1, , p. 85 (lire en ligne).
- Stewart Finlayson, Clive Finlayson, « The birdmen of the Pleistocene: On the relationship between Neanderthals and scavenging birds », Quaternary International, vol. 421, (DOI j.quaint.2015.12.057).
- Armstrong 1958, p. 93.
- Pastoureau 2021, p. 13
- Armstrong 1958, p. 72.
- Pastoureau 2021, p. 34
- Baruch 6, 53. Traduction de la Bible de Jérusalem.
- Pline l'Ancien, Histoire naturelle [détail des éditions] [lire en ligne], livre X, LX, paragraphe 3. Traduction d'Émile Littré pour les éditions Dubochet, 1848-1850.
- Ovide, Métamorphoses [détail des éditions] [lire en ligne], II, 542–632.
- Sax 2003, p. 45-46.
- Pastoureau 2021, p. 19
- Pastoureau 2021, p. 23-24.
- Pastoureau 2021, p. 22.
- Pastoureau 2021, p. 33.
- Pastoureau 2021, p. 38.
- Pastoureau 2021, p. 88
- Pastoureau 2021, p. 89
- Sax 2003, p. 64.
- Sax 2003, p. 67.
- Sax 2003, p. 68.
- Sax 2003, p. 74.
- Richard C. Foltz, Animals in Islamic Tradition and Muslim Cultures, Oxford, Oneworld, , p. 21.
- Ratcliffe 1987, p. 16.
- Pastoureau 2021, p. 113
- Pastoureau 2021, p. 102
- Pastoureau 2021, p. 115
- Dictionnaire de l'Académie française, 1re édition (1694). [[ lire en ligne]]
- Sax 2003, p. 103.
- Ratcliffe 1987, p. 20.
- Jacques Blondel et Jean-François Desmet, Des Oiseaux et des hommes. Fonctions écologiques et services écosystémiques, Versailles, Quae, (ISBN 978-2-7592-2807-2), p. 104.
- Ratcliffe 1987, p. 25.
- Pastoureau 2021, p. 134
- Eugène Rolland, Faune populaire de la France, t. II les Oiseaux sauvages, Maisonneuve & Cie, , p. 109-110.
- Rolland 1879, p. 117.
- Guillermo Blanco, Jesús A. Cuevas, Óscar Frías, José L. González del Barrio, « A shot in the dark: Sport hunting of declining corvids promotes the inadvertent shooting of threatened red-billed choughs », Journal for Nature Conservation, vol. 52, (DOI 10.1016/j.jnc.2019.125739).
- Christine F. Madden, Beatriz Arroyo, Arjun mar, « A review of the impacts of corvids on bird productivity and abundance », Ibis, vol. 157, , p. 1-16 (lire en ligne).
- Nathalie Robin, « Des dégâts d’oiseaux significatifs sur grandes cultures », sur Arvalis - Institut du végétal, (consulté le ).
- Kurt Bollmann, « Les corvidés et l’agriculture », sur Vogelwarte, (consulté le ).
- « Prévenir les dégâts d’oiseaux sur tournesol et maïs », sur La France agricole, (consulté le ).
- « Quand les corneilles se jettent sur les poubelles : un problème bien urbain », sur BX1.be, (consulté le ).
- « A Paris, les corneilles font trop les poubelles », sur Le Parisien, (consulté le ).
- « Ruée des corneilles dans les parcs », sur Le Parisien, (consulté le ).
- « Attaques de promeneurs : la corneille dans le viseur », sur Le Parisien, (consulté le ).
- Jules de Kiss, « La ville de Paris va installer 3.000 poubelles anti-rats et anti-corneilles en 2019 », sur France Bleu, (consulté le ).
- « "Attaques" de corneilles ? », sur LPO Alsace, (consulté le ).
- Richard Inger, Daniel T. C. Cox, Esra Per, Briony A. Norton, Kevin J. Gaston, « Ecological role of vertebrate scavengers in urban ecosystems in the UK », Ecology & Evolution, vol. 6, no 19, , p. 7015-7023 (DOI 10.1002/ece3.2414).
- Andy J. Green, Johan Elmberg, Ádám Lovas-Kiss, « Beyond Scatter-Hoarding and Frugivory: European Corvids as Overlooked Vectors for a Broad Range of Plants », Frontiers in Ecology and Evolution, (DOI 10.3389/fevo.2019.00133).
- P. Jordano, C. García, J. A. Godoy et J. L. García-Castaño, « Differential contribution of frugivores to complex seed dispersal patterns », PNAS, vol. 104, no 9, , p. 3278-3282 (DOI 10.1073/pnas.0606793104).
- Pablo Homet-Gutiérrez, Eugene W. Schupp, José M. Gómeza, « Naturalization of almond trees (Prunus dulcis) in semi-arid regions of the Western Mediterranean », Journal of Arid Environments, vol. 113, , p. 108-113 (DOI 10.1016/j.jaridenv.2014.10.005).
- Tetsuro Yoshikawa, Hiroyoshi Higuchi, « Invasion of the Loquat Eriobotrya japonica Into Urban Areas of Central Tokyo Facilitated by Crows », Ornithological Science, vol. 17, no 2, , p. 165-172 (DOI 10.2326/osj.17.165).
- Motoko Fujita et Fumito Koike, « Landscape Effects on Ecosystems: Birds as Active Vectors of Nutrient Transport to Fragmented Urban Forests Versus Forest-Dominated Landscapes », Ecosystems, vol. 12, , p. 391–400 (DOI 10.1002/ece3.2414).
- « Species trends: Corvus corone (Carrion Crow) », sur Pan-European Common Bird Monitoring Scheme (consulté le ).
- Frédéric Jiguet, « The Fox and the Crow. A need to update pest control strategies », Biological Conservation, vol. 248, (lire en ligne).
- Frédéric Jiguet, 100 oiseaux nicheurs communs, Delachaux et Niestlé, , p. 184-185.
- « Corneille noire (Corvus corone) », sur Vigie-Nature (consulté le ).
- « Carrion Crow Corvus corone », sur BirdTrends (British Trust for Ornithology) (consulté le ).
- Patrick Barkham, « Woodpigeons and crows can no longer be freely killed in England », The Guardian, (consulté le ).
- RSPB, Wild birds and the law — England and Wales, (lire en ligne), p. 2 et 36.
- « Pies bavardes et corneilles noires dans les zones d'habitation », sur Birdlife Suisse (consulté le ).
- Tsuyoshi Yoda, « Managing urban crow populations in Japan », Human–Wildlife Interactions, vol. 13, no 3, , p. 439-446 (DOI 10.26077/7p56-2c75).
Voir aussi
Bibliographie
- Écologie générale
- (en) Luiz dos Anjos, « Family Corvidae (Crows) », dans Josep del Hoyo, Andrew Elliott, David Christie (dir.), Handbook of the Birds of the World [« La famille des Corvidés (corbeaux et corneilles) »], vol. 14: Bush-shrikes to Old World Sparrows, Barcelone, Lynx Edicions, (ISBN 978-84-96553-50-7), p. 494-640
- (en) C.J. Franklin Coombs, The Crows: a study of the Corvids of Europe [« Corbeaux et corneilles : étude des Corvidés d'Europe »], Londres, Batsford, (ISBN 0-7134-1327-1)
- Paul Géroudet, Les Passereaux d'Europe, t. 2, « De la Bouscarle aux Bruants », Paris, Delachaux et Niestlé, , 5e éd. (1re éd. 1953) (ISBN 978-2-603-01731-9), p. 282-287
- (en) C.J. Franklin Coombs, The Crows: a study of the Corvids of Europe [« Corbeaux et corneilles : étude des Corvidés d'Europe »], Londres, Batsford, (ISBN 0-7134-1327-1)
- (de) Urs Noel Glutz von Blotzheim et Karl M. Bauer, Handbuch der Vögel Mitteleuropas [« Les Oiseaux d'Europe centrale »], Wiesbaden, AULA-Verlag GmbH, 1966-1998, Band 13/3. Passeriformes (4. Teil): Corvidae — Sturnidae
- (ja) Hiroyoshi Higuchi et Reiko Kurosawa (éd.), カラスの自然史 ー 系統から遊び行動まで [« Histoire naturelle des corneilles — de la phylogénie aux comportements de jeu »], Hokkaido, Hokkaido University Press, (ISBN 978-4832981966)
- (en) Steve Madge et Hilary Burn, Crows and Jays. A Guide to the Crows, Jays and Magpies of the World [« Corbeaux, corneilles et geais. Guide des corbeaux, corneilles, geais et pies dans le monde »], Londres, Christopher Helm, (réimpr. 2012) (ISBN 978-1-4081-5738-1)
- (en) John M. Marzluff et Tony Angell, In the Company of Crows and Ravens [« En compagnie des corneilles et corbeaux »], New Haven et Londres, Yale University Press, (ISBN 978-0-300-12255-8)
- Lionel Maumary, Laurent Vallotton et Peter Knaus, Les Oiseaux de Suisse, Sempach et Montmollin, Station ornithologique suisse et Nos Oiseaux, (ISBN 978-3-9523006-1-9)
- (de) Manfred Melde, Raben- und Nebelkrähe [« Corneilles noire et mantelée »], Wittemberg, Die neue Brehm-Bücherei, , 2e éd. (1re éd. 1969) (ISSN 0138-1423)
- Georges Olioso, Corbeaux et corneilles, Paris, Delachaux et Niestlé, (ISBN 978-2-603-02455-3)
- (en) Derek Ratcliffe, The Raven [« Le corbeau »], Londres, T. & A.D. Poyser, (ISBN 0-85661-090-9)
- (en) D.W. Snow et C.M. Perrins, The Birds of the Western Palearctic [« Oiseaux du Paléarctique occidental »], vol. 2, Passerines, Oxford et New York, Oxford University Press, (ISBN 0-19-854099-X), p. 1478-1480
- (en) Mike Unwin, Crows [« Corbeaux et corneilles »], Londres, Bloosmbury Wildlife, (ISBN 978-1-4729-7177-7)
- René Verheyen, Les Passereaux de Belgique, t. 1, Bruxelles, Patrimoine du Musée royal d'Histoire naturelle de Belgique, , p. 92-100
- Histoire culturelle
- (en) Edwin A. Armstrong, The Folklore of birds [« Le folklore des oiseaux »], Londres, Collins, , p. 72
- Michel Pastoureau, Le Corbeau. Une histoire culturelle, Paris, Seuil, (ISBN 978-2-02-147793-1)
- (en) Boria Sax, Crow [« Corneille et corbeau »], Londres, Reaktion Books, (ISBN 978-1861891945)
Liens externes
- (fr) Référence Oiseaux.net : Corvus corone (+ répartition)
- (en) Référence Congrès ornithologique international : Corvus corone dans l'ordre Passeriformes (consulté le )
- (en) Référence Zoonomen Nomenclature Resource (Alan P. Peterson) : Corvus corone dans Passeriformes
- (fr + en) Référence Avibase : Corvus corone Linnaeus, 1758 (+ répartition) (consulté le )
- (fr) Référence CITES : taxon Corvus corone (sur le site du ministère français de l'Écologie) (consulté le )
- (en) Référence Fauna Europaea : Corvus corone Linnaeus, 1758 (consulté le )
- (fr + en) Référence ITIS : Corvus corone Linnaeus, 1758
- (en) Référence Animal Diversity Web : Corvus corone
- (en) Référence NCBI : Corvus corone (taxons inclus)
- (en) Référence UICN : espèce Corvus corone (consulté le )