Rosmonda d'Inghilterra

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Rosmonda d'Inghilterra
Eleonora di Gujenna
Description de cette image, également commentée ci-après
Fair Rosamund, par John William Waterhouse (1917)
Genre Tragedia lirica
Nbre d'actes 2
Musique Gaetano Donizetti
Livret Felice Romani
Langue
originale
Italien
Sources
littéraires
Les Contes de Canterbury
de Geoffrey Chaucer
Dates de
composition
Janvier-février 1834
Partition
autographe
Naples, Conservatoire de San Pietro a Majella

Versions successives

Représentations notables

Personnages

  • Rosmonda Clifford, amante d'Enrico et fille de Clifford (soprano)
  • Enrico II, roi d'Angleterre (ténor)
  • Leonora di Gujenna, femme d'Enrico (soprano)
  • Gualtiero Clifford, ancien précepteur du roi (basse)
  • Arturo, jeune page d'Enrico (mezzo-soprano)
  • Officiers, conseillers, courtisans, pages, soldats.

Airs

  • « Torna, ah, torna, a caro ogetto » (Rosmonda) – Acte I
  • « Senza pace » (Rosmonda) – Acte II

Rosmonda d'Inghilterra est un opéra (tragedia lirica) en deux actes, musique de Gaetano Donizetti, livret de Felice Romani, représenté pour la première fois au Teatro della Pergola de Florence le .

Histoire[modifier | modifier le code]

La composition de Rosmonda d'Inghilterra, qui intervint dans une période particulièrement féconde de la carrière de Donizetti, répondit à une commande de l'imprésario Alessandro Lanari pour Florence. Le livret de Felice Romani avait été initialement écrit pour Carlo Coccia, qui avait donné une Rosmonda d'Inghilterra en 1829 à Venise, sans grand succès. Le texte reçut quelques adaptations[1] qui permirent à Donizetti de travailler très rapidement, puisque deux mois seulement s'écoulent entre la création à Milan, le , de Lucrezia Borgia et celle de Rosmonda.

L'ouvrage fut bien accueilli par le public florentin et connut ensuite quelques reprises sporadiques en Italie : à Naples en 1837 (sous le titre Eleonora di Gujenna) et à Livourne en 1845. Il disparut ensuite jusqu'au , date à laquelle il fut ressuscité par l'association Opera Rara dans une version de concert au Queen Elizabeth Hall de Londres avec Yvonne Kenny dans le rôle-titre.

Distribution[modifier | modifier le code]

Rôle Type de voix Interprètes lors de la première
le
Rosmonda Clifford, amante di Enrico e figlia di Clifford
Rosemonde Clifford, amante d'Henri II et fille de Clifford
soprano Fanny Tacchinardi-Persiani
Enrico II, re d'Inghilterra
Henri II, roi d'Angleterre
ténor Gilbert Duprez
Leonora di Gujenna, moglie di Enrico
Aliénor d'Aquitaine, femme d'Henri II
soprano Anna del Serre
Gualtiero Clifford, antico governatore del re
Walter Clifford, ancien précepteur du roi
basse Carlo Porto
Arturo, giovane paggio di Enrico
Arthur, jeune page d'Henri II
mezzo-soprano Giuseppina Merola
Uffiziali, consiglieri, cortigiani, paggi, soldati.
Officiers, conseillers, courtisans, pages, soldats.

Argument[modifier | modifier le code]

L'action se déroule au XIIe siècle en Angleterre, au palais de Woodstock[2] et dans la tour de Rosemonde.

Chaucer raconte, au XIVe siècle, l'histoire de la « belle Rosemonde » (fair Rosamund), maîtresse d'Henri II Plantagenêt, qu'Aliénor d'Aquitaine fit chasser de la cour et, selon la légende, assassiner[3]. Felice Romani enjolive une histoire assez lacunaire en imaginant qu'au début de l'opéra, Rosmonda ignore que son amant, Enrico, est le roi d'Angleterre. Lorsque son père Gualtiero – qui ne peut l'ignorer puisqu'il est censé avoir été le précepteur du roi, mais que Rosmonda est censée avoir abandonné pour vivre auprès de son amant au palais de Woodstock – l'en informe, elle est épouvantée, mais le roi promet de l'épouser après avoir répudié la reine Leonora. Un ressort politique s'ajoute ainsi au ressort sentimental pour pousser cette dernière à assassiner Rosmonda. Cet artifice permet également de faire de Rosmonda un personnage vertueux, qui décide de renoncer à son amour plutôt que de briser le couple royal, noble conduite qui sera impuissante à lui assurer la vie sauve.

Analyse[modifier | modifier le code]

La reine Aliénor et la belle Rosemonde, par Evelyn De Morgan.

Le premier air de Rosmonda (Torna, ah, torna, a caro ogetto) a été réutilisé par Donizetti, à l'instigation de la prima donna Fanny Tacchinardi-Persiani[4], mais avec des paroles différentes, en remplacement de l'air Regnava in silenzio dans la révision de 1837 de Lucia di Lammermoor, puis dans la version française de 1839 Lucie de Lammermoor.

Le larghetto concertato (Chiuse il dì per te la ciglia) fut intégralement transféré dans Poliuto et de là dans Les Martyrs.

Le duo final qui fait s'affronter les deux rivales, dans la tradition des duels de femmes donizettiens, est également l'un des moments notables de la partition par son intensité dramatique. Lors de la révision napolitaine de 1837, ce duo a remplacé l'aria finale à grand effet initialement composée pour Fanny Tacchinardi-Persiani.

Discographie[modifier | modifier le code]

Année Distribution
(Rosmonda, Enrico, Leonora,
Gualtiero, Arturo)
Chef d'orchestre,
Orchestre et chœur
Label
1975 Yvonne Kenny,
Richard Greager,
Ludmilla Andrew,
Christian du Plessis,
Enid Hartle
Alun Francis,
Orchestre de l'Ulster,
Chœur du Northern Ireland Opera Trust
CD Audio : Unique Opera
Cat: UORC 274
Enregistrement live
1994 Renée Fleming,
Bruce Ford,
Nelly Miricioiu,
Alastair Miles,
Diana Montague
David Parry,
Orchestre Philharmonia,
Chœur Geoffrey Mitchell
CD Audio : Opera Rara
Cat: ORC 13
Enregistrement en studio

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. introduction abrégée, développement du rôle d'Arturo, remaniement d'un trio
  2. château royal dans l'Oxfordshire, l'une des résidences favorites d'Henri II et le cadre de ses amours avec Rosemonde Clifford. Le château fut détruit durant la Première Révolution anglaise. Le palais de Blenheim a été construit sur le même site au début du XVIIIe siècle.
  3. Rosemonde Clifford (avant 1150 - vers 1176) était la fille de Walter de Clifford, important seigneur gallois, et de Margaret Isobel de Tosny. Elle rencontra sans doute Henri II Plantagenêt en 1163 quand celui-ci s'arrêta au château de Clifford. Leurs amours durèrent jusqu'en 1176.
  4. Robert J. Farr, art. cit.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sources[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]