Francis Szpiner

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Francis Szpiner, né le à Paris, est un avocat français. Il a défendu plusieurs personnalités impliquées dans des affaires politico-financières des années 1990.

Biographie

Francis Szpiner est le fils de Jacques et Bella Szpiner, imprimeurs parisiens d’origine juive polonaise, et provient d'un milieu politique familial qu'il décrit lui-même « comme mendésiste et gaulliste »[1].

Me Szpiner est avocat au barreau de Paris depuis 1975. Il est ancien deuxième secrétaire de la conférence du stage et ancien membre du Conseil de l'Ordre (1995-1997), ainsi que du Conseil national des barreaux.

Il a été directeur du cabinet du président de la Polynésie française entre 1990 et 1991. Membre et de 2002 à 2008 vice-président, de la Commission nationale consultative des droits de l'homme auprès du Premier ministre.

Aux élections législatives de 2002, il se présente sans succès contre Arnaud Montebourg dans la sixième circonscription de Saône-et-Loire. Dans le livre Les frères invisibles, les journalistes Renaud Lecadre et Ghislaine Ottenheimer affirment que Szpiner fut l'un des principaux associés maçonniques de Jacques Chirac, dont il fut un proche conseiller depuis 1994 et qui l'a promu en 2005 officier de la Légion d'honneur. Pour les législatives de 2012, Francis Szpiner est choisi, à la demande de Jacques Chirac, comme suppléant d'Éric Raoult dans la douzième circonscription de Seine-Saint-Denis[2]. Ce dernier est défait.

Francis Szpiner revendique son appartenance à la loge République du Grand Orient de France.

Dossiers

Affaires politiques

Il a plaidé pour Pierre de Varga dans l'affaire de Broglie, pour les ravisseurs du baron Empain et du banquier Mallet. Il a défendu devant la cour d'assises de Bangui l'ancien empereur Bokassa, condamné à mort. Il a été l'avocat dans l'Affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris de l'ancien premier ministre Alain Juppé, qui est condamné le 30 janvier 2004, du président du CSA Dominique Baudis, de l'ancien ministre socialiste de la coopération Christian Nucci, du président de la Polynésie française Gaston Flosse[3] et du président de la République Jacques Chirac, dont il a été un proche conseiller.

Francis Szpiner est l'avocat de SOS Attentats et a connu à ce titre l'affaire du DC 10 d'UTA[4], les affaires Carlos, Action directe, des familles des religieuses françaises disparues en Argentine, de l'attentat contre le bateau City of Poros. Il était l'avocat dans les années 1990 de Madame Claude, du fondateur du GIGN Christian Prouteau dans l'affaire des écoutes de l'Élysée, de la République de Djibouti dans l'affaire Borrel et de Michel Tabachnik dans le procès de l'Ordre du Temple solaire.

Pendant les années 1995-2002, il participe à l'activité de la cellule juridique de l'Élysée (surnommée le « cabinet noir ») réunie autour de Dominique de Villepin, secrétaire général de la Présidence de la République, chargée de suivre les affaires politico-financières en cours[5]. Selon les dires des intéressés, cette cellule aurait fortement conseillé à Michel Roussin et Didier Schuller de fuir la France avant leur arrestation, ce qu'il a toujours contesté. Il obtient le dessaisissement du juge Halphen dans l'affaire dite des HLM de Paris. Il est intervenu pour Jean-François Copé dans le conflit pour la présidence de l'UMP.

Il est l'avocat de France 2 et de Charles Enderlin dans le procès intenté par eux contre Philippe Karsenty dans l'affaire Mohammed al-Dourah en 2008[6], et fut l'avocat de la Mosquée de Paris et de Dalil Boubakeur dans l'affaire des caricatures de Mahomet publiées par Charlie Hebdo.

En 2011, on le retrouve du côté du Président de la Guinée équatoriale, Teodoro Obiang, aux côtés de son collègue Olivier Pardo, et face au Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD-Terre solidaire). En Afrique, il a été l'avocat des présidents du Sénégal Abdoulaye Wade et de Djibouti Ismail Omar Guelleh.

Affaires criminelles

Il est l'avocat de la famille de Sohane dans l'affaire Sohane Benziane.

Il représente la partie civile dans l'affaire Ilan Halimi. Après le verdict en première instance, il dénonce la « particulière indulgence » des juges[7]. Il tient des propos vifs à l'encontre de l'avocat général le qualifiant de « traî­tre géné­ti­que »[8] et des avocats des accusés[9],[10], à la suite de quoi le parquet a demandé au bâtonnier de bien vouloir diligenter une enquête, le bâtonnier répondant qu'il en avait ordonné une spontanément avant même que la demande soit formée. Szpiner a été relaxé par le conseil de l'Ordre, relaxe confirmée par la cour d'appel de Paris[11]. Par arrêt du 4 mai 2012 la Cour de cassation casse l'arrêt de la cour d'appel de Paris et renvoie l'affaire devant la cour d'appel de Lyon qui, par arrêt du 18 avril 2013, a prononcé un « avertissement » à son encontre, décision qui fait l'objet d'un pourvoi en cassation[12].

Il défend également son confrère Karim Achoui qu'il a fait acquitter dans l'affaire Ferrarra[13]. Il défend les sœurs de Suzanne Viguier dans l'affaire Suzanne Viguier. Il fut l'avocat du comédien Roland Giraud et de son épouse dans l'affaire de la disparition de leur fille (affaire Treiber) et le chanteur Pierre Perret contre le Nouvel Observateur. Me Szpiner représente les parties civiles dans le procès en appel des hormones de croissance. Il a été l'avocat de l'association La Voix de l'enfant et de la tante de Marina comme partie civile dans l'affaire Marina Sabatier. Il a défendu les intérêts de la famille de Mohamed Laidouni tué sur l'autoroute A 13[réf. souhaitée]et de la famille d Agnes Marin.

Autres activités

Il est maître de conférences à Sciences Po et professeur à l'École des hautes études internationales. Il a publié plusieurs livres dont Une affaire de femmes, adapté au cinéma sous le même titre par Claude Chabrol. Il est membre correspondant de l'Académie des sciences d'outre-mer.

Bibliographie

  • Une affaire de femmes, Balland, 1986, reedité en 1988
  • Mat d'échec, Balland,
  • Fantôme de papier, La Table Ronde, roman

Distinctions honorifiques

  • Officier de la Légion d'honneur, le 29 septembre 2005
  • Commandeur de la Légion d'honneur, le 22 avril 2011[14]

Notes et références

  1. Francis Szpiner, le pouvoir des coulisses, Christophe Lucet, revue-medias.com
  2. « Francis Szpiner, suppléant d’Eric Raoult », Le Parisien libéré, 16 mai 2012
  3. « Szpiner : le Little Big Man du Barreau » Fred Lonah, bakchich.info, 28 avril 2009
  4. « DC 10 de la Compagnie UTA (vol UT 772) au-dessus du Désert du Ténéré (Tchad) » SOS Attentats, 19 septembre 1989
  5. « Dominique de Villepin dirige le groupe qui élabore la défense du chef de l'État face aux juges », Le Monde, 5 avril 2001
  6. « Charles Enderlin perd son procès en diffamation », Le Monde, 258 mai 2008
  7. Affaire Halimi. Du crime crapuleux au meurtre antisémite, Me Gilles Antonowicz, bvoltaire.fr, 1er août 2014
  8. Francis Szpiner et moi devons-nous être poursuivis disciplinairement ? maitre-eolas.fr, 1er août 2009.
  9. « Procès Fofana : le parquet général demande une enquête sur Me Szpiner », Le Monde, 27 juillet 2009
  10. « Gang des barbares : Me Szpiner se lâche sur Bilger et les avocats » Rue89, 28 juillet 2009
  11. « Relaxe confirmée pour Me Szpiner » Europe 1, 24 mars 2011
  12. Szpiner / Bilger : Les limites de la liberté d’expression des avocats, lesactualitesdudroit, 15 mai 2012
  13. Ferrara condamné à douze ans en appel, Me Achoui acquitté, leparisien.fr, 23 octobre 2010
  14. JO Légion d'honneur

Voir aussi