Établissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense

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Création 1915
Pays Drapeau de la France France
Commandant Laurent Veyssière

L'Établissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense (ECPAD ; Établissement cinématographique des armées ou ECA de 1961 à 1969 ; Établissement cinématographique et photographique des armées ou ECPA de 1969 à 2001) est un établissement public à caractère administratif (EPA) du ministère français des Armées, situé près de Paris, au fort d'Ivry à Ivry-sur-Seine dans le Val-de-Marne.

Histoire[modifier | modifier le code]

La Grande Guerre[modifier | modifier le code]

Divers aspects du travail du Service cinématographique aux armées en février 1918 (supplément illustré du Petit Journal).

En 1915, en réaction à la propagande par l'image allemande, et afin d'agir sur l'opinion des pays neutres, sont créées conjointement la Section photographique des armées (SPA) et la Section cinématographique de l'Armée française (SCA) par les ministères de la Guerre, de l'Instruction publique et des Beaux-arts et des Affaires étrangères[1],[2].

Le quartier général donne au SPA, en , la mission de constituer un stock de photos répondant à trois objectifs, à savoir d'être intéressant :

  • « au point de vue historique (destructions, ruines…) » ;
  • « au point de vue de la propagande par l'image à l'étranger » ;
  • « au point de vue des opérations militaires, par la constitution d'archives documentaires ».

Le fonds conserve des clichés d’œuvres d'art, de monuments, de musées (avant et/ou après les destructions par la guerre).

Ses locaux sont situés au sous-sol du 3 rue de Valois (1er arrondissement de Paris), qui abrite le sous-secrétariat des Beaux-Arts[2].

Les deux sections (SPA et SCA) fusionnent en 1917 en une Section photographique et cinématographique des Armées (SPCA), elle-même dissoute le à la démobilisation de ses opérateurs, après avoir constitué un fonds dont on a conservé environ 120 000 clichés (plaques de verre de tous formats) incluant des vues stéréoscopiques (en relief) et panoramiques (sur un grand angle).

En 1921 est fondé le Service photographique et cinématographique des Beaux-Arts, chargé de conserver et d'exploiter ces archives, transformé à la fin de la même année en Société des archives photographiques d’art et d’histoire, qui dépend désormais de la tutelle exclusive du sous-secrétariat des Beaux-Arts. Si très logiquement il n'y a plus de clichés produits, ils continuent, comme les films, d'être vendus ou diffusés pour témoigner du conflit[2].

La Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

En 1939, à la déclaration de guerre, réactivation sous le nom de Service cinématographique des armées (SCA). En novembre 1940, fuyant la zone Nord occupée, le service s’installe à Marseille jusqu’en . À partir de son antenne d’Alger, le SCA s’organise pour suivre l’avancée des Alliés en Tunisie et en Italie, la libération de la France et l’assaut final contre les nazis. Les archives de cette époque sont donc d’origines diverses, intégrant notamment des documents allemands que les Alliés se sont partagés en 1945 au titre des prises de guerre[3].

Après guerre[modifier | modifier le code]

En 1946, le service est implanté au fort d'Ivry.

Durant la guerre d'Algérie, il a une filiale à Alger et une autre à Bizerte (Tunisie).

En 1954, le service cinématographique des armées est rattaché au "Service d'information de la défense nationale et des forces armées[4].

Il est transformé en Établissement cinématographique des armées (ECA) en 1961 puis en Établissement cinématographique et photographique des armées (ECPA) en 1969, pour devenir l'actuel Établissement de communication et de production audiovisuelle de La Défense (ECPAD) le [5], devenant un établissement public à caractère administratif (EPA)[3].

Missions[modifier | modifier le code]

Les personnels de l'ECPAD sont présents où est engagée l'Armée française et témoignent de son histoire, conservée au fort d'Ivry.

La collection de photos et films est conservée par l'ECPAD, qui a également numérisé des fonds de photographies privées ainsi que des fonds sur la guerre d'Algérie, la guerre d'Indochine, la Seconde Guerre mondiale, la Première Guerre mondiale et des fonds photographiques d'autres opérations extérieures. Ces collections sont accessibles sur le site de l'ECPAD[6].

Les fonds de photographies sont également mis en valeur à travers la publication d’ouvrages, répartis dans trois collections : « Images en poche », « Images de » et « Au cœur de ». En 2021, l’établissement a ainsi publié un livre sur l’opération Daguet pour commémorer le trentième anniversaire de la participation de l’armée française à la guerre du Golfe.

Personnalités[modifier | modifier le code]

Le premier directeur de l'ECPAD (2001-2004) a été le contrôleur général des armées Jean Tenneroni[7].

Un directeur civil, Yves d'Hérouville, puis une directrice civile, Isabelle Gougenheim, lui ont succédé. Cette dernière, détachée du ministère des Finances depuis 2007[8], a été relevée de ses fonctions par décision ministérielle en 2013, avant la fin de son deuxième mandat[9],[10]. Elle a été condamnée à une amende de 2500 € par la cour de discipline budgétaire et financière le 23 novembre 2022[11].

En 2013, le contrôleur général des armées Christophe Jacquot est nommé directeur de l'ECPAD[12]. Lui succède en 2020 le conservateur général du patrimoine Laurent Veyssière[13].

Depuis , Gilles Ciment en est directeur adjoint.

Quelques anciens[modifier | modifier le code]

Filmographie[modifier | modifier le code]

  • Laurent Roth, Les Yeux brûlés, fiction-documentaire, 1986, 35 mm, 59 min. Film de commande de l’ECPA en 1986 à l’occasion des quarante ans de l’installation du SCA au Fort d’Ivry, restauré en 2015 à l’occasion du centenaire de l’Ecpad, présenté en sélection officielle du Festival de Cannes (Cannes-Classics)[14]. Une jeune femme (Mireille Perrier) vient chercher à l'aéroport de Roissy une cantine militaire qui lui est retournée. Il s'agit des effets et clichés de Jean Péraud, reporter photographe disparu au Tonkin en après avoir été fait prisonnier à Diên Biên Phu le . Bientôt, la discussion s'engage entre la jeune femme et les anciens compagnons de presse de Péraud qui sont présents. André Lebon, Pierre Ferrari, Daniel Camus, Raoul Coutard, Marc Flament, Pierre Schoendoerffer, tous anciens du SCA ayant servi en Indochine et pour certains en Algérie font face aux questions faussement naïves de la jeune femme qui suscitent souvenirs, récits, et témoignages. Les entretiens alternent avec un florilège d'archives de guerre conservées au Fort d’Ivry montées sur la Passion selon Saint-Matthieu de Bach[15].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « ECPAD », sur museedelaresistanceenligne.org (consulté le ).
  2. a b et c Hélène Guillot, « La section photographique de l’armée et la Grande Guerre », Revue historique des armées, 2010, p. 110-117.
  3. a et b Christophe Jacquot, directeur de l’ECPAD, « De la SCA à l’ECPAD, 100 ans de cinéma des armées », Armées d'aujourd'hui, no 389,‎ , p. 49.
  4. [ https://www.legifrance.gouv.fr/jo_pdf.do?id=JORFTEXT000000886798&pageCourante=10869 arrêté no 54-1143 du 13 novembre 1954] (pdf)] (Consulté le 30 octobre 2019)
  5. Décret no 2001-347 du 18 avril 2001 portant statut de l’Établissement de communication et de production audiovisuelle de la défense, 21 avril 2001, Legifrance
  6. Site ECPAD
  7. « Les archives de l'ECPAD », sur lemonde.fr,
  8. « Arrêté du 9 août 2007 portant détachement (administrateurs civils) », sur legifrance.gouv.fr, (consulté le ).
  9. « La production audiovisuelle du ministère de la Défense attise les convoitises », sur lepoint.fr, (consulté le ).
  10. « La directrice de l'ECPAD, l'audiovisuel de la défense, suspendue », sur challenges.fr, (consulté le ).
  11. « Établissement de communication et de production audiovisuelle de la défense (Ecpad) », sur ccomptes.fr,
  12. « Arrêté du 15 février 2013 portant désignation du directeur de l'établissement de communication et de production audiovisuelle de la défense », sur legifrance.gouv.fr, (consulté le ).
  13. Communiqué sur le Site de l'ECPAD consulté le 17 février 2019
  14. « CANNES CLASSICS - Les Yeux Brûlés de Laurent Roth », Festival de Cannes 2018,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. « Reprise : « Les Yeux brûlés », au front, un objectif en bandoulière », sur Le Monde.fr (consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Laurent Véray, Avènement d'une culture visuelle de guerre. Le cinéma en France, de 1914 à 1928, Nouvelles Éditions Place, 2019.

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]