Chasseurs à cheval de la Garde impériale

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Chasseurs à cheval de la Garde impériale
Image illustrative de l’article Chasseurs à cheval de la Garde impériale
Officier de chasseurs à cheval de la garde impériale chargeant, huile sur toile de Théodore Géricault, 1812.

Création 1804
Dissolution 1815
Pays Drapeau de la France France
Allégeance Drapeau de l'Empire français Empire français
Branche Grande Armée
Type Régiment
Rôle Cavalerie légère
Effectif 1 018
Fait partie de Garde impériale
Garnison Paris
Guerres Guerres napoléoniennes
Batailles Bataille d'Austerlitz
Bataille d'Eylau
Combat de Benavente
Bataille de Wagram
Bataille de Hanau
Bataille de Montmirail
Bataille de Waterloo
Commandant Eugène de Beauharnais
Charles Lefebvre-Desnouettes
François Antoine Lallemand

Les chasseurs à cheval de la Garde impériale sont une unité de cavalerie légère de la Garde impériale, en service dans l'armée française de 1804 à 1815. Elle prend pendant les Cent-Jours la dénomination de 1er régiment de chasseurs à cheval de la Garde impériale.

Le régiment appartient à la Vieille Garde et est formé sous le Consulat sous le nom de guides de la Garde des consuls. Il fournit ordinairement l'escadron de service auprès de l'Empereur, assurant son escorte lors des déplacements et sur le champ de bataille. Les chasseurs de la Garde ont l'occasion de sauver l'Empereur lors d'attaques (ainsi à la veille d'Austerlitz). Ils sont parmi les préférés de Napoléon[1], et à cheval l'Empereur porte souvent l'uniforme vert de colonel de ce régiment (souvent caché par sa célèbre redingote grise), le porte pendant sa captivité à Sainte-Hélène et est mis en bière dans cet uniforme[2]. C'est l'un des régiments les plus prestigieux de la Garde[3]. Il leur arrive aussi de combattre, notamment lors des batailles d'Austerlitz, d'Eylau et de Wagram.

Histoire

Origines et organisation

Les origines du corps des chasseurs remontent à la Révolution française, avec la création en 1792 des guides d'état-major attachés au service des généraux commandant les armées. Ces unités ne sont pas employées au combat proprement dit et remplissent davantage un rôle administratif. Les choses évoluent néanmoins lorsque le général Napoléon Bonaparte prend le commandement de l'armée d'Italie en mars 1796. Dès le , celui-ci ordonne en effet la mise sur pied d'un détachement de 30 cavaliers chargés d'assurer sa protection et celle du quartier-général. À la fin du mois de mai, l'effectif est porté à 50 hommes et complété par deux bataillons de guides à pied, sous la direction d'ensemble du colonel Jean Lannes. La compagnie montée est placée, dès le 31 mai, sous les ordres du capitaine Jean-Baptiste Bessières, du 22e régiment de chasseurs à cheval. Dans le Mémorial de Sainte-Hélène, Napoléon affirme que la création des guides lui aurait été inspirée par un incident survenu au lendemain de la bataille de Borghetto, au cours duquel lui et son entourage échappent de justesse à une patrouille autrichienne, mais l'historien Ronald Pawly considère que, « comme beaucoup d'autres éléments des mémoires de Bonaparte, cette anecdote pittoresque est fausse, au moins dans ses conséquences supposées »[4].

Cette filiation ancienne explique l'attachement et le dévouement de ces vétérans à la personne de Napoléon. En 1798, les guides sont intégrés à l'armée d'Orient en partance pour l'Égypte, où ils s'illustrent dans divers combats tels que la bataille du Mont-Thabor, où quatre de leurs compagnies sèment la confusion dans les rangs turcs. Deux ans plus tard, le , les chasseurs à cheval sont intégrés à la Garde des consuls sous la forme d'une compagnie de 117 hommes, qui devient un escadron le suivant[5]. Pour l'historien Oleg Sokolov, « la dissolution de l'ancienne escorte signifiait que la nouvelle compagnie de la Garde s'appuyait sur des principes tout à fait différents. Ce n'était plus une unité que le hasard avait mis sous les ordres du jeune général ; elle était sa clientèle personnelle, en quelque sorte une nouvelle « Maison du Roi » dont les membres devaient vouer une fidélité sans bornes à leur « suzerain »[6]. L'unité sert entre temps à la bataille de Marengo le , et y essuie de lourdes pertes. En 1801, les chasseurs se voient adjoindre, le de la même année, un deuxième escadron, ce qui porte l'effectif à 490 hommes. Ils sont officiellement convertis en régiment le suivant et passent à quatre escadrons le , pour un total de 56 officiers et 959 hommes. Le corps est augmenté le d'un élément étranger : les mamelouks, recrutés parmi les réfugiés en provenance d'Égypte. Avec la proclamation de l'Empire le , les chasseurs prennent rang au sein de la Garde impériale[7].

Par décret du , le régiment est porté de cinq à neuf escadrons, les 1er, 2e, 3e, 4e et 5e conservant seuls la dénomination de Vieille Garde. Les 6e, 7e, 8e et 9e escadrons forment les chasseurs à cheval de la Jeune Garde. En 1814, les chasseurs sont rebaptisés Corps royal des chasseurs à cheval de France à la faveur de la Première Restauration. Ils reprennent toutefois leur ancienne identité en 1815 durant les Cent-Jours ; du fait de la création du 2e régiment de chasseurs à cheval de la Garde impériale (rattaché à la Jeune Garde), les chasseurs à cheval de Vieille Garde prennent le no 1. Sous la Seconde Restauration, les deux régiments sont définitivement dissous en octobre et novembre à Périgueux.

Une unité de protection

Chasseur à cheval de la Garde impériale du piquet d'escorte en tenue de service (1805). Illustration de Louis-Ferdinand Malespina.

En 1804, la Garde des Consuls est rebaptisée Garde impériale à la suite du changement de régime. Malgré son nom, la Garde est d'abord un corps d'élite de réserve regroupant les meilleurs éléments issus de la ligne. Les chasseurs à cheval et les grenadiers à pied de la Garde impériale partagent l'honneur d'être les véritables gardes du corps de l'empereur, en temps de paix comme en temps de guerre. Les chasseurs à cheval assurent l'escorte de Napoléon lors de ses déplacements à cheval ou en voiture. Cela peut s'avérer utile, comme au soir du , à la veille de la bataille d'Austerlitz, lorsque Napoléon s'avance en reconnaissance vers les lignes ennemies et tombe sur un groupe de cosaques. Les chasseurs à cheval de l'escorte dégagent leur maître qui peut regagner les lignes françaises.

À ce titre, un escadron du régiment est généralement[8] de service auprès de l'Empereur. Un détachement assure l'escorte rapprochée du souverain, l'accompagnant notamment lors de ses reconnaissances des champs de bataille : un lieutenant, un maréchal des logis, deux brigadiers, 22 chasseurs et un trompette. Les chasseurs portent le mousqueton en main. Généralement, lorsque l'Empereur est à l'arrêt, un chasseur est posté en vedette à chaque point cardinal, formant ainsi un « carré d'honneur » contre les balles ou les boulets[9]. Lorsque les chasseurs sont à pied, ils équipent leur mousqueton d'une baïonnette et entourent l'empereur. Du fait de leur rôle de protecteurs, on les surnomme les « chevaliers servants »[10]. Ils sont très estimés et aimés par Napoléon qui les couvre d'honneurs, et le commandement du peloton d'escorte est une place très recherchée et chargée d'honneurs, permettant de côtoyer le souverain toute la journée.

Les chasseurs à cheval de la Garde se forgent par ailleurs une excellente réputation au combat. Philip Haynthornthwaite les décrit ainsi comme « les meilleurs cavaliers légers qui soient »[11], tandis que le colonel américain John Elting affirme qu'ils sont « le modèle de la cavalerie légère française »[12]. Quant à l'historien de la Garde impériale Henry Lachouque, il porte à leur égard le jugement suivant :

« Le régiment des Chasseurs à cheval de la Garde a toutes les traditions de l'escadron des Guides, cavaliers émérites, rompus au service de la Cavalerie légère, débrouillards, aptes à tout faire, enjoués, dévoués corps et âmes à Bonaparte qui les a formés, choyés, habillés et qui, ils le savent très bien, s'en vantent et en profitent, a pour eux une préférence marquée[13]. »

Une unité de combat

Les chasseurs à cheval eurent à combattre aux côtés des autres unités de cavalerie à plusieurs reprises.

2 décembre 1805 : la grande charge d'Austerlitz

Les trophées d'Austerlitz : à gauche un chasseur à cheval de dos, en pelisse rouge et coiffé de son colback à flamme. On peut également voir des mamelouks, dont la compagnie est rattachée au régiment.

L'armée russe a porté son effort sur la droite française en sous-nombre commandée par Davout, et a ainsi dégarni le plateau de Pratzen. Le corps de Soult attaque alors et prend le plateau de Pratzen, d'où il canonne les colonnes russes qui reviennent prendre le plateau. C'est alors que la cavalerie de la Garde impériale russe tente de stopper l'attaque française après l'échec d'une attaque d'infanterie. La cavalerie russe met en déroute deux régiments d'infanterie français tandis que les autres régiments se forment en carré.

Napoléon donne l'ordre au maréchal Bessières de faire donner la cavalerie de la Garde pour colmater la brèche et soulager l'infanterie. Bessières dispose des quatre escadrons de chasseurs à cheval (375 cavaliers sous le commandement du colonel Morland), de la compagnie des mamelouks (48 cavaliers commandés par le général Rapp) et de quatre escadrons de grenadiers à cheval (706 cavaliers menés par le colonel Ordener).

Bessières lance d'abord deux escadrons de chasseurs à gauche et trois de grenadiers à droite, dont la charge est repoussée par le régiment Semionovsky. Le colonel Morland est mortellement blessé. L'artillerie à cheval de la Garde commence à tirer sur l'infanterie russe, tandis que l'infanterie française en déroute se rallie et vient renforcer l'attaque de la cavalerie et de l'artillerie. Les cuirassiers et les hussards de la Garde russe sont bousculés.

Les chevaliers-gardes et les cosaques de la Garde russe chargent à leur tour et le combat devient confus et son issue incertaine. Napoléon envoie son aide de camp Rapp reprendre les choses en main. Le général charge à la tête des mamelouks suivis des trois escadrons restants de grenadiers conduits par Ordener et de chasseurs commandés par Dahlmann. La charge traverse les lignes russes et se reforme entre les carrés français qui se sont rapprochés des Russes et font feu sur l'ennemi. Les cavaliers se reposent et les chasseurs à cheval préviennent toute poursuite en usant de leurs mousquetons. La cavalerie de la Garde russe est brisée et de nombreux drapeaux sont pris et sont faits prisonniers, dont le prince Repnine. La cavalerie de la Garde charge l'infanterie russe également mitraillée par l'artillerie. Les Russes se replient.

8 février 1807 : la grande charge d'Eylau

Le général Dahlmann à la tête des chasseurs à cheval de la Garde à Eylau, le . Illustration de Victor Huen, 1910.

À la bataille d'Eylau, le corps du maréchal Augereau, en plus d'être désorienté par des bourrasques de neige en pleine face, est décimé par l'artillerie ennemie qui le prend pour cible. Le 7e corps est hors de combat. Une énorme brèche coupe en deux les lignes françaises, isolant l'aile droite française menée par Davout du reste de l'armée. Le commandant en chef russe, Bennigsen, y engouffre une force d'infanterie et de cavalerie sur l'aile gauche pour repousser Davout, plusieurs divisions au centre et une colonne d'infanterie dans une attaque irrésistible sur la droite dans le cimetière d'Eylau défendu par les restes du 7e corps.

Napoléon, pour rétablir la situation, lance alors Murat dans la plus formidable, mais aussi la plus désordonnée des charges de toute l'histoire, à la tête de plus de dix mille hommes de la réserve de cavalerie, attaquer les divisions ennemies au centre. Les dragons buttent sur la première ligne russe, les cuirassiers en deuxième vague rencontrent plus de succès mais butent sur la deuxième ligne. À la cavalerie de la ligne menacée d'encerclement par l'infanterie russe, Napoléon y ajoute celle de la Garde commandée par le maréchal Bessières.

Le maréchal charge, traverse les deux lignes russes avec furie, élargit la brèche précédemment ouverte par les cuirassiers. À la tête des chasseurs à cheval de la Garde, le général Dahlmann est mortellement blessé. Le colonel Guyot prendra alors le commandement du régiment. Les grenadiers à cheval, quant à eux menés par le colonel-major Louis Lepic, et le 5e régiment de cuirassiers à la suite, enfoncent les Russes jusqu'à rallier les lignes françaises. La charge de la Garde a permis à la cavalerie de ligne de Murat de se replier et l'ensemble de ces charges meurtrières, au prix de près de trois mille cinq cents tués ou blessés, ont stoppé et repoussé l'attaque russe sur le centre.

Contre les grenadiers russes partis à l'assaut du cimetière, Napoléon oppose le fameux 1er régiment de grenadiers à pied de la Garde impériale sur la tête de colonne ennemie et fait charger ses flancs par les escadrons de service de la Garde à cheval. Pris à revers par les hussards et chasseurs à cheval de la ligne détachés par Murat, les grenadiers russes sont annihilés par cette triple attaque.

Outre Dahlmann, les chasseurs déplorent la perte de 51 tués et 155 blessés à l'issue des combats[14].

En Espagne (1808-1809)

De retour à Paris en novembre 1807, les chasseurs à cheval de la Garde participent aux festivités organisées dans la capitale pour le succès de la campagne de Pologne. Le , le général de brigade Charles Lefebvre-Desnouettes succède au prince Eugène en tant que colonel en titre du régiment. Celui-ci fournit peu après un détachement de 216 hommes qui, avec d'autres unités de la Garde, s'achemine vers la frontière espagnole. Au mois de mars, un escadron de chasseurs commandé par Daumesnil entre dans Madrid aux côtés des troupes du maréchal Murat, mais la population hostile aux Français se soulève contre l'occupant le . Les chasseurs et mamelouks de la Garde participent activement à la répression de l'émeute, au prix de 26 tués ou blessés dans leurs rangs[15].

Capture du général Lefebvre-Desnouettes par le soldat Levi Grisdale du 10e hussards britannique au combat de Benavente, le . Peinture de Denis Dighton.

Après les nombreux revers essuyés par les armées impériales dans la péninsule Ibérique, Napoléon se rend lui-même sur place en novembre afin de redresser la situation. Le régiment, qui compte désormais plus de 1 000 hommes déployés en Espagne, est présent à la bataille de Somosierra le , où il soutient la charge des chevau-légers polonais contre les positions espagnoles. Madrid capitule quelques jours plus tard et une course-poursuite s'engage entre l'armée de Napoléon et le corps expéditionnaire britannique du général Moore, qui se replie vers les ports de Vigo et de La Corogne avec l'intention de se rembarquer pour l'Angleterre[16].

Évoluant en pointe de l'avant-garde française, les chasseurs de la Garde, conduits par le général Lefebvre-Desnouettes en personne, se présentent le sur la rivière Esla, à hauteur du village de Benavente. De l'autre côté de la rive ne sont visibles que quelques détachements de cavalerie britanniques affectés à l'arrière-garde de Moore ; sûr de sa force, Lefebvre-Desnouettes ordonne à ses hommes — trois escadrons de chasseurs et un petit détachement de mamelouks —de franchir le cours d'eau à gué et de balayer les unités adverses. Le 18e hussards anglais et le 3e hussards de la King's German Legion, après une résistance initiale, sont repoussés en direction de Benavente, mais les Français tombent alors dans une embuscade tendue par Lord Paget qui se lance inopinément dans le combat à la tête d'un troisième régiment de hussards. Chasseurs et mamelouks sont refoulés en désordre sur l'Esla et essuient des pertes importantes au moment de repasser la rivière. À l'issue de l'engagement, le régiment déplore plus de 120 tués, blessés ou prisonniers, parmi lesquels le général Lefebvre-Desnouettes, capturé par les Anglais[17].

Campagne d'Allemagne de 1809

Devant l'imminence d'une guerre avec l'Autriche, Napoléon regagne la France en toute hâte à la mi-janvier 1809 et rappelle une partie des forces qui se battent en Espagne, dont la quasi-totalité de sa Garde, en vue de la campagne qui s'annonce. Détachement par détachement, le régiment des chasseurs se met en route pour Paris en passant par Tolosa, Bayonne, Bordeaux et Poitiers. Sur le front d'Europe centrale, l'armée autrichienne de l'archiduc Charles envahit la Bavière à partir du mais les chasseurs, dirigés sur Strasbourg à la fin du mois puis Stuttgart dans les premiers jours de mai, ne participent pas à la phase initiale de la campagne[18].

Ils sont cependant engagés au second jour de la bataille de Wagram le , lorsque la colonne du général Macdonald s'élance sur le centre autrichien. Afin d'appuyer ce mouvement, les chasseurs, commandés en l'absence de Lefebvre-Desnouettes par le major Claude Étienne Guyot, font le coup de sabre contre l'infanterie de Kollowrat et s'emparent de quatre canons. Aidés des chevau-légers polonais de la Garde, ils avisent ensuite un corps autrichien en retraite, dispersent quatre régiments de cavalerie ennemis et, après une tentative infructueuse, enfoncent un carré d'infanterie. Les pertes de cette journée, pour beaucoup infligées par l'artillerie, s'élèvent à 25 tués et 123 blessés[19].

Composition et effectifs théoriques

  •  : 1 compagnie.
  •  : 1 escadron des chasseurs, 2 compagnies.
  •  : 2 escadrons, 4 compagnies.
  •  : 4 escadrons, 8 compagnies.
  •  : 4 escadrons (8 compagnies) plus l'escadron de Mamelouks.
  • En 1804, le régiment se compose :
    • De 1 colonel, et 1 major.
    • De 1 État-major composé de 1 chef d'escadron, 1 adjudant-major, 4 porte-étendards, 1 trompette-major, 1 timbalier, 1 brigadier trompette et 4 maîtres ouvriers, soit 13 hommes.
    • De 8 compagnies (en 4 escadrons), composées de : 1 capitaine, 1 lieutenant en premier, 1 lieutenant en second, 1 sous-lieutenant, 1 maréchal-des logis-chef, 4 maréchaux des logis, 8 brigadiers, 1 maréchal-ferrant, 2 trompettes et 96 chasseurs, soit 116 hommes par compagnie, pour un total de 928.

Soit un effectif théorique de 943 hommes.

  •  : 4 escadrons (8 compagnies), 1 escadron de Mamelouks et 1 escadron de vélites à 4 compagnies.
  •  : 4 escadrons (8 compagnies), 1 escadron de Mamelouks et 2 escadrons de vélites (8 compagnies).
  •  : 4 escadrons (8 compagnies), 1 escadron de Mamelouks et 1 escadron de vélites (2 compagnies).
  • 1812 : 5 escadrons (10 compagnies), 1 escadron de Mamelouks.
  • 1813 : 9 escadrons (16 compagnies), 5 de Vieille Garde et 4 de Jeune Garde, 1 escadron de Mamelouks.
  • 1814 (première Restauration) : 4 escadrons (8 compagnies).
  • 1815 (Cent-Jours) : 4 escadrons (8 compagnies), 1 escadron de Mamelouks.

Chefs de corps

Eugène de Beauharnais, colonel des chasseurs à cheval de la Garde impériale

Le grade de « colonel-général » du régiment est surtout honorifique et la réalité du commandement en campagne revient au colonel en second (« colonel-major »). Les soldats de la Garde ont un rang supérieur à celui de la ligne, c'est pourquoi cette fonction est souvent remplie par un officier général.

(*) Officier qui devint par la suite général de brigade. (**) Officier qui devint par la suite général de division.

Entre 1804 et 1815, deux colonels périssent à la tête du régiment : François-Louis de Morland, tué le à Austerlitz, et Nicolas Dahlmann, mortellement blessé le à Eylau. Durant la même période, 70 officiers des chasseurs sont tués au combat, 8 succombent à leurs blessures et 130 sont blessés.

Étendards

Les chasseurs à cheval de la Garde impériale défilant devant Napoléon et son état-major.

L'étendard du modèle 1804 n'était pas carré comme de coutume, mais, comme pour les chasseurs à cheval de la ligne, consistait en un guidon se terminant en deux pointes à partir de la moitié de la longueur. Le losange central blanc portait en lettres d'or l'inscription : « L’Empereur des Français au régiment de chasseurs à cheval de la Garde impériale » à l'avers, et au revers « Valeur » et « Discipline » encadrant les armes impériales, et en dessous « (N°) escadron ». Les angles étaient ornés de cors de chasse entourés de couronnes de lauriers.

L'étendard du modèle 1812, reçu en 1813, était carré et tricolore avec à l'avers « Garde impériale, l'Empereur Napoléon au régiment de chasseurs à cheval », et au revers les noms de batailles où le régiment s'était distingué et les capitales prises. Le bord du drapeau était orné de chiffres, de cors de chasse entourés de couronne de laurier et de chêne mêlés, d'aigles, d'abeilles…

Au retour de la campagne de 1807, les chasseurs à cheval de la Garde impériale font partie des régiments dont l'aigle est ornée d'une couronne de laurier en or offerte par la ville de Paris et remise par le préfet de la Seine. La couronne est passée autour du cou de l'aigle.

Les étendards du régiment furent détruits en septembre 1815 lors de la Seconde Restauration.

Uniformes sous le Consulat et l'Empire

Capitaine des chasseurs à cheval de la Garde impériale, par Georges Scott.
Napoléon en habit de colonel des chasseurs à cheval de la Garde, à Wagram.

L'uniforme des chasseurs à cheval de la Garde est l'un des plus fameux de la Grande Armée, avec celui des grenadiers à pieds de la Garde, des hussards, des lanciers rouges… La grande tenue ne tenait pas des chasseurs à cheval de la ligne mais des hussards. Il s'agissait donc d'un uniforme « à la hongroise » :

  • Colback noir en peau d'ours, avec un plumet vert au sommet rouge et une flamme écarlate. Colback blanc à plumet bleu au sommet rouge pour les trompettes.
  • Dolman vert. Bleu pour les trompettes.
  • Pelisse écarlate bordée de mouton noir (doublure rousse pour les sous-officiers et blanche pour les officiers)
  • Ceinture écharpe en laine
  • Culotte de daim
  • Bottes « à la Souvarov »

L'armement est constitué :

  • D'un sabre de cavalerie légère
  • D'un mousqueton de cavalerie
  • D'une baïonnette
  • D'un pistolet

Comme les hussards, ils portent une sabretache, verte bordée d'or et ornée des armes impériales. Pour l'équipement du cheval, la schabraque est verte pour les soldats et sous-officiers, et en peau de panthère pour les officiers.

Emblématique de l'iconographie du régiment et parfois portée au combat, la grande tenue laissait la place en campagne à la tenue de campagne, assez variable selon l'époque et la saison : pelisse ôtée ou non, dolman pouvant être remplacé par un habit « à la chasseur », colback sans plumet ni flamme, pantalon de cheval vert à la place de la culotte de daim, housse de sabretache…

Voir aussi

Articles connexes

Notes et références

  1. A. JOUINEAU, Jean-Marie MONGIN : « C'est pour toutes ces raisons, […], que Napoléon les aime, les choie et les préfères à tous les autres »
  2. Albert Benhamou L'Habit de Napoléon à Sainte-Hélène
  3. Unité aimée de Napoléon, elle en assure généralement la sécurité et le sauve à plusieurs reprises. Cela et les charges décisives assurées pendant plusieurs batailles font qu'ils sont souvent représentés sur les illustrations et tableaux de cette époque.
  4. Pawly 2008, p. 3-4.
  5. Pawly 2008, p. 6-7.
  6. Sokolov 2003, p. 427.
  7. Pawly 2008, p. 7-9.
  8. À la bataille d'Iéna, le régiment est absent et c'est le 7e régiment de hussards qui fournit l'escadron de service auprès de l'Empereur durant la bataille.
  9. Prache 1983, p. 19
  10. Prache 1983, p. 15
  11. Philip Haythornthwaite (ill. Richard Hook), La Garde impériale, DelPrado & Osprey Publishing, coll. « Osprey / Armées et batailles » (no 1), , 63 p. (ISBN 2-84349-178-9), p. 5.
  12. (en) John R. Elting, Swords around a Throne : Napoleon's Grande Armée, Phoenix Giant, (1re éd. 1989), 769 p. (ISBN 0-7538-0219-8), p. 186.
  13. Lachouque 1956, p. 49-50.
  14. Pawly 2008, p. 18.
  15. Pawly 2008, p. 19-20.
  16. Pawly 2008, p. 20-21.
  17. Pawly 2008, p. 22.
  18. Pawly 2008, p. 23-24.
  19. Pawly 2008, p. 33-34.

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

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  • Henry Lachouque (préf. Maxime Weygand), Napoléon et la Garde impériale, Paris, Bloud et Gay, , 1114 p..
  • Olivier Lapray, Le capitaine Parquin et le 2e régiment de chasseurs à cheval de la Garde Impériale, revue Soldats Napoléoniens, . Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Olivier Lapray, Les guides à cheval de l'armée d'Italie sous Bonaparte, revue Soldats Napoléoniens, . Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Olivier Lapray, Charles Henry Delacroix, capitaine des chasseurs à cheval de la Garde des Consuls, revue Soldats Napoléoniens, . Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Olivier Lapray, Les chasseurs à cheval de la Garde impériale, revue Soldats Napoléoniens, . Document utilisé pour la rédaction de l’article
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  • Oleg Sokolov (préf. Jean Tulard), L'armée de Napoléon, Commios, , 592 p. (ISBN 978-2-9518364-1-9).
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