Charles-Eugène Duponchel

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Charles-Eugène Duponchel
Charles-Eugène Duponchel, Marie-Antoinette, Reine de France, gravure
Naissance
Décès
Période d'activité
Nationalité
Française
Activité
Maître

Charles-Eugène Duponchel est un graveur français né le 2 novembre 1748 à Abbeville (Somme), actif un temps à Londres, et mort à la bataille d'Avesnes-le-Sec (Nord) le 13 septembre 1793.

Biographie[modifier | modifier le code]

Charles-Eugène naît à Abbeville le du mariage de Marc Antoine François Duponchel, maître chaudronnier, et Marie Marguerite Caquerelle. Baptisé le lendemain en la paroisse Saint-André d'Abbeville, son parrain est Eugène Honoré Picot, oncle probable du graveur Victor-Marie Picot dont il sera l'ami[1].

Église Saint-George de Bloomsbury, Londres

Il est à Paris l'élève de Jacques-Nicolas Tardieu (1716-1791) puis s'installe rue Saint-Jacques pour, dans la décennie 1770, produire des portraits à l'eau-forte et au burin, l'un des tout premiers répertoriés étant celui de Marie Leszczynska, princesse de Pologne (après 1773) d'après le tableau de Jean-Marc Nattier[2] conservé au Musée du Louvre. Il collabore ensuite à l'illustration de livres avec l'éditeur Cazin et le dessinateur Clément-Pierre Marillier avant de partir en 1779, pour une période de deux années, à Londres où il est accueilli par Victor-Marie Picot, lequel est son témoin lors de son mariage avec Marie-Jeanne Pouilly, le 14 décembre 1779, en l'église Saint-George de Bloomsbury[1].

Il se réinstalle rue Saint-Jacques à Paris en 1781, poursuivant avec Cazin une collaboration que la période londonienne n'avait du reste pas interrompue.

Il épouse les idéaux de la Révolution française et entre dans la Section révolutionnaire de Paris dite des Thermes de Julien. Le 1er bataillon des volontaires de Paris, dirigé par le général Nicolas Declaye, commandant la garnison de Cambrai et dans lequel on le retrouve en tant que capitaine des canonniers, est décimé le 12 septembre 1793 à Avesnes-le-Sec dans un « désastre complet »[3] face à deux mille cavaliers autrichiens. il succombe à ses blessures le lendemain de la bataille[1].

Par un décret du 19 Thermidor An II (6 août 1794), la Convention nationale accorde à « la citoyenne Marie-Anne Pouilly, veuve de Charles-Eugène Duponchel, mère de cinq enfants, dont le mari, capitaine des canonniers dans le 1er bataillon des volontaires de Paris, a été tué le 13 septembre dernier à l'affaire qui eut lieu à Cambrai », la somme de six cents livres à titre de secours provisoire[4].

Réception critique[modifier | modifier le code]

« Portalis et Béraldi, sabre au clair, commencent par cette phrase assassine : "Duponchel d'Abbeville n'a gravé que des non-valeurs (...] et quelques vignettes disséminées dans des ouvrages sans importance". Ce commentaire brutal, qui ne se contente pas d'être excessif et qui a détourné les amateurs, collectionneurs, marchands d'estampes et musées des productions de Duponchel, est en grande partie erroné. »

— Philippe Tillier[1]

Œuvre[modifier | modifier le code]

Contributions bibliophiliques[modifier | modifier le code]

Charles-Eugène Duponchel, Portrait de Bernard-Joseph Saurin, 1783
  • Louis Hector Drummond de Melfort, Marches et évolution de cavalerie, représentées en XXXII estampes dessinées et gravées par les plus habiles maîtres, exécutées dans plusieurs campagnes, sous les maréchaux de Coigny, de Saxe, de Belle-Isle, de Soubise, de Contades, etc., développées dans le Traité de cavalerie de feu M. le Comte de Melfort, auxquelles on a ajouté XXII figures relatives à l'équitation, gravures notamment par Charles-Eugène Duponchel (planches XVI et XVII), Charles-François-Adrien Macret, François Robert Ingouf d'après Louis-Nicolas van Blarenberghe, Guillaume-Nicolas Desprez, libraire-éditeur à Paris, 1776[5].
  • Recueil des meilleurs contes en vers, Cazin, Paris, 1778[6].
  • Paul Sandby, The virtuosi's museum containing select views in England, Scotland and Ireland, 108 gravures dont contributions de Charles-Eugène Duponchel, G. Kearsly, Londres, 1778-1781[7].
  • Montesquieu, Lettres persanes, portrait en frontispice gravé par Charles-Eugène Duponchel, Cazin, Paris, 1781.
  • Voltaire, Romans et contes, portrait en frontispice gravé par Charles-Eugène Duponchel, Cazin, Paris, 1781.
  • Niccolò Forteguerri, Richardet, poème, 2 volumes, chacun avec un frontispice gravé par Charles-Eugène Duponchel d'après Henri Chevaux (1723-1789), Londres, 1781.
  • Jean-François de Saint-Lambert, Saisons, poème, frontispice gravé par Charles-Eugène Duponchel d'après Henri Chevaux, Londres, 1782[8].
  • Marivaux, La Vie de Marianne ou les aventures de Madame la Comtesse de ***, 4 volumes, chacun enrichi d'un frontispice gravé par Charles-Eugène Duponchel d'après Henri Chevaux, Cazin, Paris, 1782.
  • Paul Sandby, A collection of one hundred and fifty select news in England, Wales, Scotland and Ireland, 2 volumes, John Boydell éditeur, Londres, 1782-1783[7].
  • Claude Masson de Saint-Amand, Traduction nouvelle de L'Art d'aimer d'Ovide, gravures de Charles-Eugène Duponchel d'après Karl Kaspar Pitz (de), Cazin, Paris, 1783[9].
  • Charles-Joseph Mayer, Geneviève de Cornouailles ou le demoisel sans nom, roman de chevalerie, gravure de Charles-Eugène Duponchel en frontispice, Cazin, Paris, 1783.
  • Bernard-Joseph Saurin, Œuvres complètes, 2 volumes, portrait de Bernard-Joseph Saurin gravé par Charles-Eugène Duponchel en frontispice du premier volume, chez Veuve Duchesne, Paris, 1783[10].
  • Samuel Richardson, Lettres anglaises ou Histoire de Miss Clarisse Harlowe, portrait de l'auteur en frontispice et 17 figures gravées par Charles-Eugène Duponchel d'après Clément-Pierre Marillier, 11 volumes, Cazin, Paris, 1784.
  • Laurence Sterne, Voyage sentimental en France, 2 volumes, chacun d'eux enrichi d'un frontispice gravé par Charles-Eugène Duponchel, B. Le Franq, Paris et Bruxelles, 1784.
  • Charles Perrault et autres auteurs, Le Cabinet des fées ou collection choisie des contes de fées et autres contes merveilleux, 120 gravures, certaines de Charles-Eugène Duponchel, d'après Clément-Pierre Marillier, 41 volumes, chez Bardes, Manget et Cie, Genève et chez Cuchet, Paris, 1785-1789.
  • Prosper Jolyot de Crébillon, Œuvres complètes, gravures de Charles-Eugène Duponchel, Charles-François-Adrien Macret, François Robert Ingouf, Jean Dambrun et Philippe Trière d'après Clément-Pierre Marillier, 3 volumes, Les libraires associés, Paris, 1785[6].
  • Jean-François Vauvilliers, Abrégé de l'histoire universelle en figures, ou recueil d'estampes représentant les sujets les plus frappants de l'histoire tant sacrée que profane, ancienne et moderne, avec les explications historiques qu'y s'y rapportent et les portraits en médailles des héros qui ont joué le plus grand rôle dans l'histoire, ornés de leurs attributs caractéristiques, Pierre Duflos le Jeune, Paris, 1785[6].
  • Ignace Mouradja d'Ohsson, Tableau général de l'Empire ottoman, divisé en deux parties, dont l'une comprend la législation mahométane, l'autre, l'histoire de l'Empire ottoman. Dédié au roi de Suède, eaux-fortes et burins de Charles-Eugène Duponchel parmi les contributions, Imprimerie de Monsieur, Paris, 1787-1790[11].
  • Jean-François Regnard, Œuvres complètes de Regnard, avec des avertissements et des remarques sur chaque pièce, deux des onze vignettes (Le divorce et L'homme à bonnes fortunes) gravées par Charles-Eugène Duponchel d'après Clément-Pierre Marillier, Veuve Duchesne, Paris, 1790[1].

Collections publiques[modifier | modifier le code]

Drapeau de la Belgique Belgique[modifier | modifier le code]

Drapeau de l'Estonie Estonie[modifier | modifier le code]

États-Unis[modifier | modifier le code]

France[modifier | modifier le code]

Drapeau de l'Irlande Irlande[modifier | modifier le code]

Charles-Eugène Duponchel, Louis XVI, roi de France

Drapeau de l'Italie Italie[modifier | modifier le code]

Royaume-Uni[modifier | modifier le code]

Drapeau de la Suisse Suisse[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f et g Philippe Tillier, Les graveurs d'Abbeville, Société d'émulation d'Abbeville / F. Paillart éditeur, Abbeville, 2022, pp. 345-354.
  2. (en) Portrait de Marie Leszczynska, princesse de Pologne, dans les collections du British Museum.
  3. « Le général de brigade chef de l'état-major de l'armée à l'adjudant général Mortier, 11 septembre 1793 », Le général Mortier, duc de Trévise, par son petit-neveu le colonel Frignet-Despréaux, Paris, Berger-Levrault éditeurs, 1913, tome premier (1768-1797), p. 132.
  4. Collection générale des décrets rendus par la Convention nnationale avec mention de leur date, mois Thermidor An II, Paris, chez Baudouin, imprimeur de la Convention nationale, 1794.
  5. Nathalie Lemoine-Bouchard, « Louis-Nicolas van Blarenberghe et le Traité sur la cavalerie de Drummond de Melfort », Histoire de l'art, n°45, décembre 1999, pp. 57-69
  6. a b c et d Musée des Beaux-Arts de Boston, Charles-Eugène Duponchel dans les collections
  7. a b et c Centre d'art britannique de Yale, Charles-Eugène Duponchel dans les collections
  8. a et b Bibliothèque municipale de Lyon, "Saisons" de Jean-François de Saint-Lambert, 1782, exemplaire avec frontispice en ligne
  9. Jean-Paul Fontaine, « Cazin et cazinophilie », Histoire de la bibliophilie, février 2013
  10. a et b Comédie-Française, "Œuvres complètes de Bernard-Joseph Saurin dans les collections
  11. a et b Musée des Beaux-Arts de Rennes, "Tableau général de l'Empire ottoman" dans les collections
  12. Bibliothèque royale de Bruxelles, "Portrait de François-Xavier de Feller" dans les collections
  13. Université de Tartu, Charles-Eugène Duponchel dans les collections
  14. New York Public Library, Charles-Eugène Duponchel dans les collections
  15. Philadelphia Museum of Art, "Charles-Eugène Duponchel dans les collections
  16. Médiathèque de Fontainebleau, Charles-Eugène Duponchel dans les collections
  17. Musée d'Art et d'Archéologie de Guéret, Charles-Eugène Duponchel dans les collections
  18. Musée Médard, "Œuvres complètes" de Bernard-Joseph Saurin dans les collections
  19. École nationale supérieure des beaux-arts, Charles-Eugène Duponchel dans les collections
  20. Musée Carnavalet, Charles-Eugène Duponchel dans les collections
  21. Musée du Louvre, Charles-Eugène Duponchel dans les collections
  22. Médiathèque de Poitiers, Charles-Eugène Duponchel dans les collections
  23. Château de Versailles, Charles-Eugène Duponchel dans les collections
  24. Bibliothèque nationale d'Irlande, Charles-Eugène Duponchel dans les collections
  25. Émile Delignières, Recherches sur les graveurs d'Abbeville, Typographie de E. Plon, Nourrit et Cie, Paris, 1886, p. 37.
  26. Dictionnaire Bénézit, Gründ, 1999, vol.4, p. 879.
  27. Musée de la villa Guinigi de Lucques, Charles-Eugène Duponchel dans les collections
  28. Polo museale della cita' di Roma, Charles-Eugène Duponchel dans les collections
  29. British Museum, Charles-Eugène Duponchel dans les collections
  30. National Gallery of Art, Charles-Eugène Duponchel dans les collections
  31. Royal Academy, Charles-Eugène Duponchel dans les collections
  32. Royal Collection Trust, "Marie-Antoinette, Reine de France" dans les collections
  33. Rouyal Collection Trust, "Louis Stanislas Xavier de France" dans les collections
  34. Wellcome Collection, Charles-Eugène Duponchel dans les collections
  35. Musée d'Art et d'Histoire de Genève, Cherles-Eugène Duponchel dans les collections

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Pierre-François Basan, Dictionnaire des graveurs anciens et modernes depuis l'origine de la gravure, tome I, chez Cuchet, libraire, et Prault, imprimeur du Roi, 1789 (consulter en ligne).
  • Michael Huber et Carl Christian Heinrich Rost (de), Manuel des curieux de l'art contanant une notice abrégée des principaux graveurs et un catalogue raisonné de leurs meilleurs ouvrages depuis le commencement de la gravure jusqu'à nos jours, vol.8, chez Orell, Fusli et Compagnie, Zurich, 1804 (consulter en ligne).
  • Georg Kaspar Nagler, Neues Allgemeines Künstler Lexikon, Verlag von E. A. Fleischmann, Munich, 1835-1852.
  • Alfred Bonnardot, Histoire artistique et archéologique de la gravure en France, Librairie ancienne de Deflorenne Neveu, 1849.
  • Charles Le Blanc, Manuel de l'amateur d'estampes contenant le dictionnaire des graveurs de toutes les nations, tome 2, pp. 157-158, Émile Bouillon, Paris, 1854-1888 (consulter en ligne).
  • Roger Portalis et Henri Béraldi, Les graveurs du dix-huitième siècle, tome second, Damascène Morgand et Charles Fatout, Paris, 1881 (consulter en ligne).
  • Émile Delignières (pcd), Recherches sur les graveurs d'Abbeville, Typographie de E. Plon, Nourrit et Cie, Paris, 1886 (consulter en ligne).
  • Marcel Roux (avec la collaboration d'Edmond Pognon), Inventaire du fonds français - Graveurs du dix-huitième siècle, tome 8, Bibliothèque nationale de France, Paris, 1955 (consulter en ligne).
  • Philip Stewart et William M. Barron, Engraven Desire - Eros, image and text in French eighteenth century, Duke University Press, Durham, 1992.
  • Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, vol.4, Gründ, 1999.
  • Philippe Tillier, Les graveurs d'Abbeville, Société d'émulation d'Abbeville / F. Paillart, éditeur, Abbeville, 2022.

Liens externes[modifier | modifier le code]

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