Barou-en-Auge

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Barou-en-Auge
Barou-en-Auge
La maison de la Taverne.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Normandie
Département Calvados
Arrondissement Caen
Intercommunalité Communauté de communes du pays de Falaise
Maire
Mandat
Jean-Louis Gallet
2020-2026
Code postal 14620
Code commune 14043
Démographie
Gentilé Conias
Population
municipale
67 hab. (2021 en diminution de 18,29 % par rapport à 2015)
Densité hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 55′ 56″ nord, 0° 02′ 40″ ouest
Altitude Min. 49 m
Max. 116 m
Superficie 8,35 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Falaise
Législatives Troisième circonscription
Localisation
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Barou-en-Auge est une commune française située dans le département du Calvados en région Normandie, peuplée de 67 habitants[Note 1].

Géographie[modifier | modifier le code]

La commune est située aux portes du pays d'Auge, en bordure de la plaine de Falaise. Elle en possède les deux aspects : d'un côté les haies et pâturages du pays d'Auge, de l'autre les labours ouverts de la plaine de Falaise.

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique altéré, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[2]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 mm/a) et un été frais (15,5 °C) et venté[3]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat des plateaux abrités », correspondant à la plaine agricole de Caen à Falaise, sous le vent des collines de Normandie et proche de la mer, se caractérisant par une pluviométrie et des contraintes thermiques modérées[4].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 12,7 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 705 mm, avec 11,4 jours de précipitations en janvier et 7,6 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020 la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Damblainville à 5 km à vol d'oiseau[5], est de 11,6 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 716,8 mm[6],[7]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Barou-en-Auge est une commune rurale[Note 2],[9]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[10],[11]. La commune est en outre hors attraction des villes[12],[13].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (91,3 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (91,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (69,7 %), prairies (11,4 %), zones agricoles hétérogènes (10,2 %), forêts (8,7 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie[modifier | modifier le code]

La forme Barou est déjà attestée en 1417[15]. René Lepelley en attribue possiblement l'origine au gaulois barro, barre en ancien français, « clôture », adjoint du suffixe gaulois de présence –avo : « les enclos »[16]. Albert Dauzat évoque l'anthroponyme latin Barus[15].

La commune de Barou a été renommée Barou-en-Auge en 1936. Le pays d'Auge est une région naturelle et traditionnelle de Normandie.

Le gentilé est Conias[17],[18].

Histoire[modifier | modifier le code]

Le , vers 10 heures du matin, un loup fut aperçu sur les terres de la commune de Barou. Après déclaration à la mairie de la dite commune, une battue fut organisée. Tous les habitants propriétaires d’un fusil devaient se rendre à la lisière du bois où le loup était entré. Après une poursuite épique à l’intérieur de celui-ci, le loup fut blessé à la suite de plusieurs coups de fusil. Il réussit à s’échapper pour se réfugier dans un petit bois situé sur la commune de Norrey. À huit heures du soir, le dit loup fut achevé par un journalier demeurant à Barou. Il s’agissait d’un loup d’environ 3 à 4 ans. Une prime de 12 francs fut accordée.

La poche de Falaise fut la dernière opération de la bataille de Normandie pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle s'est déroulée du 12 au dans une zone située entre les quatre villes normandes de Trun, Argentan, Vimoutiers et Chambois pour s'achever près de Falaise.

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Liste des maires
Période Identité Étiquette Qualité
avant 1988 1989 Gérard Jolivet de Colomby    
mars 1989 mai 2020 Claude Laurent SE Retraité
mai 2020[19] En cours Jean-Louis Gallet SE Restaurateur retraité
Les données manquantes sont à compléter.

Le conseil municipal est composé de sept membres dont le maire et un adjoint[19].

Barou-en-Auge fait partie de la communauté de communes du pays de Falaise.

Enseignement[modifier | modifier le code]

  • Écoles : regroupement pédagogique intercommunal du groupe scolaire de Morteaux-Coulibœuf, maternelle et primaire.
  • Collèges et lycées à Falaise.

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[20]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[21].

En 2021, la commune comptait 67 habitants[Note 3], en diminution de 18,29 % par rapport à 2015 (Calvados : +1,02 %, France hors Mayotte : +1,84 %). Au premier recensement républicain, en 1793, Barou comptait 285 habitants, population jamais atteinte depuis.

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
285234238245212226224219224
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
219206198165158157145157151
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
141147142128118118122126103
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2006 2009
10410087847269818494
2014 2019 2021 - - - - - -
847067------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[22] puis Insee à partir de 2006[23].)
Histogramme de l'évolution démographique

Économie[modifier | modifier le code]

Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

Église Saint-Martin[modifier | modifier le code]

Une statue en haut-relief, représentant la Charité de saint Martin, est placée au-dessus du portail du clocher-porche. Celui-ci, daté du XVIIIe siècle, est séparé du reste de l’église à la suite de la disparition d’une grande partie de la nef à la fin du XIXe siècle. Il est surmonté d’une girouette ornée d’un drapeau tricolore au lieu du coq traditionnel (remplacé par la commune).

Le chœur du XIIIe siècle est éclairé de fenêtres ornées de lancettes gothiques. Les travées de la nef ayant subsisté sont fermées par une façade ornée d’un portail néo-gothique.

Au sud, accolée au chœur, la chapelle seigneuriale est voûtée sur croisée d’ogives reposant sur colonnettes. Au XVIe siècle, la seigneurie de Barou appartient à la famille Morell d’Aubigny. Guillaume, écuyer de la reine et gouverneur de Mortagne au Perche, décède en avril 1615. Témoins de cet évènement, sont présentes une dalle funéraire et une litre funéraire.

Une fresque à décor funéraire est peinte sur le mur. La conservation de ce type de décor est rare, les peintures murales étant fréquemment remises au goût du jour, recouvrant ainsi leur ornementation.

Ferme de la Taverne[modifier | modifier le code]

La ferme de la Taverne était autrefois une taverne-auberge. Elle fait l'objet d'une inscription au titre des Monuments historiques depuis le 22 mars 1930[24]. La façade postérieure et les deux pignons sont bâtis en maçonnerie, alors que la façade principale est constituée de pans de bois avec encorbellement, souligné aux deux angles des pignons. Cette construction mixte évoque à la fois le pays d’Auge, pour les colombages, et la plaine de Caen-Falaise, pour la maçonnerie calcaire, le bourg étant situé à la limite des deux. Les communs datent du XIXe siècle.

Ancienne tuilerie[modifier | modifier le code]

Cette tuilerie est située sur les premières argiles du pays d’Auge et près du bois de Barou pour la proximité du combustible. En 1875, elle emploie de quatre à quinze ouvriers. Les origines de l’établissement ne sont pas connues : il est certain que la tuilerie existait déjà au début du XIXe siècle La tuilerie de Barou est demeurée la propriété de la famille Jolivet de Colomby jusqu’à nos jours. La tuilerie fut louée à la famille Bernuis. La tuilerie cessa définitivement ses activités durant la guerre 1914-1918, en 1916 avec le départ des hommes au front.

La fabrication était saisonnière : le printemps et l’été, on extrayait l’argile et on fabriquait les tuiles cuites en dix fournées annuelles. En effet, arrêtés pendant l’hiver (les ouvriers faisaient des bourrées), les travaux de la tuilerie recommençaient après la dernière gelée au mois d’avril. L’été, particulièrement durant la période des moissons, les ouvriers partaient faire la récolte.

Quelques éléments ont subsisté : l’emmottement du four, couverture d’isolation en terre pour la cuisson, la meule en granit servant à broyer l’argile, le bâtiment de fabrication de séchage et la loge du chauffeur qui surveillait la cuisson.

Le Chemin Haussé[modifier | modifier le code]

La commune est traversée par une voie romaine le Chemin Haussé [25] venant de Rouvres passant par Jort et se dirigeant vers Exmes.

Activité et manifestations[modifier | modifier le code]

  • Comité des fêtes : « Animations et loisirs de Barou-en-Auge » (Albea).
  • Chemin de randonnée balisé[26], dit de la Trappe au Loup.

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Population municipale 2021.
  2. Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
  2. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  3. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  4. GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2
  5. « Orthodromie entre Barou-en-Auge et Damblainville », sur fr.distance.to (consulté le ).
  6. « Station Météo-France « Damblainville » (commune de Damblainville) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  7. « Station Météo-France « Damblainville » (commune de Damblainville) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  8. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
  9. « Zonage rural », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  10. « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  11. « Comprendre la grille de densité », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  12. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
  13. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  14. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  15. a et b Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Larousse,
  16. René Lepelley, Noms de lieux de Normandie et des îles Anglo-Normandes, Paris, Bonneton, , 223 p. (ISBN 2-86253-247-9), p. 17
  17. « Bienvenue chez les Toutouvillais, Moucherons et autres Gouldoisiens ! »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
  18. Le patrimoine des communes du Calvados, vol. 1181, Paris, Flohic Éditions, , 1715 p. (ISBN 2-84234-111-2), p. 1181
  19. a et b « Municipales à Barou-en-Auge. Jean-Louis Gallet succède à Claude Laurent », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
  20. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  21. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  22. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  23. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  24. « Maison dite La Tarenne », notice no PA00111038, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  25. Ministère de la Culture, Notice n° IA00000552
  26. « La trappe au loup » [PDF], sur cdt14.media.tourinsoft.eu, office de tourisme du pays de Falaise (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]