Aldo Romano

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Aldo Romano
Description de l'image Aldo Romano.jpg.
Informations générales
Naissance (83 ans)
Belluno (Vénétie), Drapeau de l'Italie Italie
Genre musical Jazz. Avant-garde jazz, Jazz fusion, Rock
Instruments batterie, chant
Labels Blue Note, Disques Barclay, Disques Dreyfus, ECM, Enja, Fontana, Impulse!, Label Bleu, Mercury Records, Naïve Records, Philips, Phonogram, PolyGram Music, Pygmalion Records, RCA Italiana, RCA Victor, Universal Music France, Universal Music Group, Verve Records

Aldo Romano, né le à Belluno (Italie) est un batteur et, dans une moindre mesure, chanteur de jazz italien. Aldo Romano occupe le rôle de compositeur en tant que sideman : il s'est affirmé pour son équilibre dans un accord entre rythme et mélodie, entre chant et instrument.

Biographie[modifier | modifier le code]

Aldo Romano naît le à Belluno[1]. Il est émigré en France avec ses parents, à l'âge de six ans, en 1947[2].

Ouvrier carreleur le jour, Aldo Romano dansait au Tabo et au Caveau de la Huchette la nuit, à la fin des années 1950[note 1],[2]. Il a appris la batterie en 1961, après avoir étudié la guitare. Il a joué dans différents styles et avec nombreux musiciens, parmi lesquels Bud Powell, Jackie McLean, Johnny Griffin, Gordon Beck, Dexter Gordon ou encore Keith Jarrett. Il a fait paraître en 1978 Il Piacere, le premier album à son nom[2].

Il a subi l'influence de Sunny Murray et rencontré aussi Don Cherry et Gato Barbieri. Le quintette composé par ces deux musiciens, par Aldo Romano, Enrico Rava et Steve Lacy a participé à l'enregistrement de New Feelings. Aldo Romano s'est produit aussi avec d'autres musiciens, notamment avec Barney Wilen, Michel Portal, Eddy Louiss, Jean-Luc Ponty, Phil Woods et Charles Tolliver. Avec Il a travaillé pendant plusieurs années avec Joachim Kühn et a enregistré en 1967 Transfiguration et Impressions Of New York, à l'occasion d'un voyage aux Etats-Unis, pendant lequel il s'est produit au "Festival de Newport"[3].

Instrumentiste versatile, Aldo Romano s'est révélé un musicien et compositeur imaginatif, en dépassant les frontières académiques du jazz. Il a travaillé en trio, en compagnie de Michel Petrucciani, avec qui il a enregistré plusieurs disques[4].

En 1974, Jasper van't Hof a fondé le groupe Pork Pie, avec Philip Catherine à la guitare, Charlie Mariano au saxophone, Aldo Romano à la batterie et Jean-François Jenny-Clark à la contrebasse. Ils ont sorti deux albums, dont Transistory, qui est sorti en 1974. Aldo Romano a aussi collaboré au Zhivaro, un collectif de musiciens fondé en 1987. Il est parmi les artistes programmés et engagés par Jazz 70, une association française créé en 1970 et basée à Nîmes.

Aldo Romano a toujours conservé des liens étroits avec le jazz italien, collaborant dès les années 1960 avec Enrico Rava notamment, ou plus récemment, dans la période 1987-1993, lorsqu'il réunit une formation entièrement italienne, avec Paolo Fresu, Franco D'Andrea et Furio Di Castri (it), avec lesquels il a enregistré les disques Ritual, To Be Ornette to Be, Dreams and Waters et Non Dimenticar.

Jazz et Afrique[modifier | modifier le code]

Il est surtout connu aujourd'hui pour le trio qu'il a formé en 1995, avec Louis Sclavis et Henri Texier. Après un voyage en Afrique, en compagnie du photographe Guy Le Querrec, ils ont publié un premier album : Carnet de routes, devenu un album essentiel du jazz français[5]. À la suite d'un autre voyage, quelques années plus tard, ils ont publié Suite africaine[6]. Un troisième album, African Flashback, sorti à fin 2005, a complété la série[7].

En 1995 Aldo Romano a fondé le quartet mythique « Palatino » du nom du train de nuit qui reliait Paris à Rome ; la singularité de cette formation était de se dispenser du piano. Il était accompagné de Michel Benita à la contrebasse, de Glenn Ferris au trombone et de Paolo Fresu à la trompette. Trois albums, entre 1995 et 2001 et un retour sur scène, en 2011, qui a donné le live Back in Town.

Aldo Romano a également chanté et, sous les encouragements de Francis Dreyfus, il a fait paraître en un album intitulé Aldo Romano chante qui ne rencontra cependant pas de succès[2].

Il était aussi un proche ami de Claude Nougaro – chez qui il a vécu deux ans, dans les années 1990[2] – pour qui il a écrit une quinzaine de chansons et à qui il a dédié un album Threesome en .

Le , il a participé au Sunside : un hommage à Michel Petrucciani, avec Franck Avitabile au piano, Diego Imbert à la contrebasse et Olivier Ker Ourio à l'harmonica. Au répertoire de ce concert figurait le titre Pasolini, composé par Aldo Romano après que le corps du cinéaste Pier Paolo Pasolini avait été découvert sur la plage d'Ostie, le . Au sujet de ce titre, Aldo Romano a déclaré : « Si la mélodie est joyeuse, c'est qu'elle évoque le souvenir de l'homme et pas celui de sa mort ».

Aldo Romano est parrain du festival Jazz à Porquerolles depuis sa création, en 2002.

Activité politique[modifier | modifier le code]

Aldo Romano était une des personnalités signataires en 1990 de « L'appel des 250 »[8], acte fondateur de Ras l'front, un réseau associatif français ayant pour but de lutter contre le Front national et ses idées. Cette association semble avoir perdu la plupart de ses militants et, en 2008, le réseau Ras l'front était en grande partie dissous[9].

Live[modifier | modifier le code]

Festivals de jazz
Clubs de jazz
Théâtres
Radio France
Autres

Discographie[modifier | modifier le code]

Distinctions[modifier | modifier le code]

Ouvrage[modifier | modifier le code]

Aldo Romano, Ne joue pas fort, joue loin : Fragments de jazz, Éditions des Équateurs, , 191 p. (ISBN 978-2-84990-332-2)[17].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Jazzman, avril 2004, propos recueillis par Renaud Czarnes.
  2. "Cosmopolis-le magazin des étudiants étrangers de Ile-de-France", 2003, mai, p. 33.
  3. Thérèse Fournier, 10 acteurs de 7 nationalités différentes seront les drogués français d'una pièce américaine, "Paris-presse, L'Intransigeant", 18-, p. 10 « [...] une pièce sur la drogue de Jack Gelber, créée en 1961 au Théâtre des Nations par le Living Theatre, va être reprise le 28 août au Théâtre des Arts en langue française dans une mise en scène de Jean Collob avec Anne-Marie Coffinet, Gordon Heath, le Quartett des Jazzmen, Nathan Davis, Aldo Romano et Sigfried Kessler. »
  4. Le musicien qui remporte ce prix reçoit 200.000 couronnes danoises et une sculpture en bronze de Jørgen Haugen Sørensen.

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Romano Aldo », sur universalis.fr (consulté le ).
  2. a b c d et e Jean-Yves Dana, « La jeunesse retrouvée d'Aldo Romano », La Croix, 9 mai 2013.
  3. « Aldo Romano Jazzman (batteur) », sur www.franceculture.fr (consulté le ).
  4. « [...] C'est encore Aldo Romano qui, peu après l'avoir rencontré dans le Sud de la France, présente Michel Petrucciani à Jean-Jacques Pussiau, prélude au premier album du pianiste en trio avant une longue tournée européenne. [...] Une nouvelle rencontre importante a lieu pour Aldo Romano en la personne du jeune trompettiste Paolo Fresu. En quartette avec Furio di Castri et Franco d’Andrea, sont produits plusieurs disques importants dont l'un explore, parmi les premiers du genre, l'héritage d’Ornette Coleman (To be Ornette to be, 1989) quand un autre s'approprie le répertoire de la chanson italienne (Non Dimenticar, 1993). » Vincent Cotro, « Aldo Romano (1941-) », sur pad.philharmoniedeparis.fr, (consulté le )
  5. Louis Victor, « Carnet de Routes : les 20 ans d'un album culte du jazz français », Télérama, 3 mars 2015.
  6. Lire Arnaud Robert sur Suite Africaine : « [...] Louis Sclavis tient sa clarinette ou son sax soprano comme un sceptre envoûté. Le son vole et parcourt l'espace. Au-delà des intentions. Ses barrissements ne ressemblent pas à ceux du jazzman émancipé, ils effraient comme le rhombe dans le bois sacré. De même pour Aldo Romano et Henri Texier qui tissent une relation fébrile, tortueuse. Comme si ces musiciens et, a fortiori, ce photographe s'acharnaient en vain à rendre les bruissements africains qui bousculent leur tête. » Arnaud Robert, « Disque: Aldo Romano, Louis Sclavis, Henri Texier: Suite Africaine », sur www.letemps.ch, (consulté le ).
  7. Lire Valérie Nivelon sur African Flashback : « [...] Cette fois, ce n'est pas l'idée de reprendre la route qui a dominé, mais plutôt celle de clore le triptyque, sans se répéter. Et c'est encore Guy Le Querrec qui a trouvé le motif : ses trente ans de reportages photographiques en Afrique. Le photographe a sorti ses cartons de rouleaux et ses planches contacts, pour se plonger dans son Afrique en noir et blanc. Il a retenu et proposé quatre images à chacun des musiciens, sources d'inspirations pour autant de compositions. » Valérie Nivelon, « Henri Texier, Aldo Romano et Louis Sclavis », sur musique.rfi.fr, (consulté le ).
  8. Collectif, « Deux cent cinquante intellectuels et artistes appellent à la "résistance" contre le Front national », sur lemonde.fr, (consulté le )
  9. Lire Michel Contat sur Aldo Romano : « ... Lui qui a quitté l'école à 14 ans est sans doute, de tous les jazzmen de sa génération, celui qui a le plus lu. Sa culture littéraire, sa curiosité pour les expériences spirituelles, son intérêt pour la philosophie, la psychanalyse, la politique, ses engagements de musicien socialement conscient et politiquement peu correct, c'est-à-dire réfractaire aux partis, son intransigeance esthétique et la variété de ses goûts et son humour lui ont donné dans le milieu musical une figure de patriarche de la juvénilité. » Michel Contat, « Le free de la passion. Cœur battant tous azimuts, le king de la batterie pose les baguettes pour donner de la voix. », sur www.telerama.fr, (consulté le ).
  10. Karima Romdane, « Carte blanche à Aldo Romano avec Georges Locatelli, Glenn Ferris & Nathalie Audonnet », sur www.italieaparis.net, (consulté le ).
  11. J.F. Mondot, « Aldo Romano, maître zen », sur www.jazzmagazine.com, (consulté le ).
  12. « Aldo Romano », sur www.franceculture.fr, (consulté le ).
  13. « Aldo Romano, de battre sa vie ne s'est pas arrêtée... », sur www.franceculture.fr, (consulté le ).
  14. À l'occasion du festival Jazz à la Villette « Grand entretien avec Aldo Romano », sur www.franceculture.fr, (consulté le ).
  15. « Mettre en scène le crime / Live : Aldo Romano / Portrait : Aldo Romano », sur www.franceculture.fr, (consulté le ).
  16. (it) « Istituto Italiano di Cultura di Parigi - Festival di musica italiana - Top Jazz : Aldo Romano in concerto con Michel Benita e Dino Rubino », sur iicparigi.esteri.it, (consulté le ).
  17. Aldo Romano sur le site des éditions des Équateurs, Ne joue pas fort, joue loin.

Annexes[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]