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Abdullah Gül

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Abdullah Gül
Illustration.
Abdullah Gül en 2014.
Fonctions
Président de la République de Turquie

(7 ans)
Élection
Premier ministre Recep Tayyip Erdoğan
Prédécesseur Ahmet Necdet Sezer
Successeur Recep Tayyip Erdoğan
Vice-Premier ministre turc (en)

(4 ans, 5 mois et 14 jours)
Avec Mehmet Ali Şahin et Abdüllatif Şener
Président Ahmet Necdet Sezer
Premier ministre Recep Tayyip Erdoğan
Gouvernement Erdoğan I
Législature XXIIème (en)
Prédécesseur Ertuğrul Yalçınbayır
Successeur Cemil Çiçek
Nazım Ekren
Hayati Yazıcı
Ministre des Affaires étrangères

(4 ans, 5 mois et 14 jours)
Président Ahmet Necdet Sezer
Premier ministre Recep Tayyip Erdoğan
Gouvernement Erdoğan I
Prédécesseur Yaşar Yakış
Successeur Ali Babacan
Premier ministre turc

(3 mois et 24 jours)
Président Ahmet Necdet Sezer
Gouvernement Gül
Législature XXIIème (en)
Prédécesseur Bülent Ecevit
Successeur Recep Tayyip Erdoğan
Porte-parole du gouvernement

(1 an et 2 jours)
Premier ministre Necmettin Erbakan
Gouvernement Erbakan
Prédécesseur Agah Oktay Güner (tr)
Successeur Ahat Andican (tr)
Membre de la Grande Assemblée nationale de Turquie

(15 ans, 8 mois et 27 jours)
Élection 20 octobre 1991 (tr)
Réélection 24 décembre 1995 (tr)
18 avril 1999 (tr)
3 novembre 2002 (tr)
Circonscription Kayseri
Législature XIXème (en), XXème (en), XXIème (en) et XXIIème (en)
Biographie
Date de naissance (74 ans)
Lieu de naissance Kayseri (Turquie)
Parti politique RP (1991-1998)
FP (1998-2001)
AKP (2001-2007)
Indépendant (2007-2014)
AKP (2014-2019)
Conjoint
Hayrünnisa Gül (m. 1980)
Diplômé de Faculté d'économie (tr) de l'université d'Istanbul
Université d'Exeter
Profession Économiste
Religion Islam sunnite
Site web www.abdullahgul.gen.tr

Signature de Abdullah Gül
Abdullah Gül
Premiers ministres turcs
Présidents de la République de Turquie

Abdullah Gül, né le à Kayseri (Turquie), est un économiste et homme d'État turc, cofondateur du Parti de la justice et du développement (AKP) et président de la République de Turquie de 2007 à 2014.

D'obédience islamiste, il est élu pour la première fois député en 1991, sous les couleurs du Parti du bien-être (RP), formation remplacée par le Parti de la vertu (FP). Continuellement réélu à partir de 1995, il contribue à la fondation de l'AKP avec Recep Tayyip Erdoğan, dont il devient le bras droit.

Après la large victoire de son parti aux élections législatives du , Gül est nommé Premier ministre et forme un gouvernement islamo-conservateur auquel succède, moins d'un an plus tard, un nouvel exécutif dirigé par Erdoğan, qui le désigne ministre des Affaires étrangères.

À l'issue d'un scrutin laborieux, Abdullah Gül est élu président de la République de Turquie le . Son septennat, le dernier d'un président élu par un collège de grands électeurs, s'achève le .

Très critiqué dans l'exercice de ses fonctions par les défenseurs de la laïcité en Turquie, qui lui reprochent ses convictions islamistes, il a promulgué plusieurs lois controversées adoptées par son parti tout en entretenant, à partir de l'année 2013, des relations de plus en plus tendues avec Recep Tayyip Erdoğan, qui lui a succédé à la présidence de la République.

Biographie

Originaire de Cappadoce, Abdullah Gül naît le , jour du vingt-sixième anniversaire de la proclamation de l'indépendance turque, à Kayseri. Son père, Ahmet Hamdi Gül, est un mécanicien de l'aviation, tandis que sa mère, Adviye Satoğlu, est femme au foyer.

Formation et carrière professionnelle en Turquie et à l'étranger

Abdullah Gül étudie les sciences économiques à l'université d'Istanbul, dont il sort diplômé en 1971. Durant ses études universitaires, il séjourne pendant deux ans à l'université d'Exeter, au Royaume-Uni ; c'est au cours de cette période qu'il adhère à la Fédération des sociétés étudiantes islamiques (Federation of Student Islamic Societies), une congrégation islamique rassemblant des étudiants favorables à l'émanation d'un islamisme politique.

Parallèlement, il épouse Hayrünnisa Özyurt, de quatorze ans sa cadette, et alors âgée de 16 ans, le  ; de ce mariage naissent trois enfants prénommés Ahmet, Kübra et Mehmet[1].

Fort de son doctorat en sciences économiques, il travaille comme économiste à l'Islamic Development Bank de Djeddah, en Arabie saoudite, entre 1983 et 1991 ; cette même année, il devient professeur associé d'économie internationale.

Carrière politique

Élu député en 1991 pour le Refah Partisi (Parti du Bien-être) dont il devient en 1993 le vice-président, chargé des Affaires étrangères, réélu député en 1995, il reste membre de la commission des Affaires étrangères et devient, de 1996 à 1997, ministre d'État et porte-parole du gouvernement de Necmettin Erbakan. Il est réélu une 3e fois pour le Parti du Bien-être en 1999, malgré la dissolution de ce parti en 1998. Il crée alors le Parti de la vertu (en turc : Fazilet Partisi) en 1999 et, à sa dissolution en 2001, il adhère à l'AKP (Parti de la justice et du développement).

De 1992 à 2001, il est membre de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe. En 2001, il est décoré de la Médaille pour le Mérite du Conseil de l'Europe et devient associé honoraire de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe.

Fondateur de l'AKP

En août 2001, il est un des membres fondateurs du Parti de la justice et du développement (AKP).

Premier ministre

Réélu encore une fois dans le collège électoral de Kayseri le , il est choisi comme Premier ministre en raison de l'inéligibilité du président général de l'AKP, Recep Tayyip Erdoğan.

Ainsi, de à , Abdullah Gül occupe le poste de Premier ministre, tandis que qu'Erdoğan est considéré comme le dirigeant de fait du gouvernement, faisant la tournée des capitales européennes[2]. Ce dernier étant élu lors d'une élection partielle, il démissionne en sa faveur et celui-ci lui succède au poste de Premier ministre[3].

Chef de la diplomatie

Abdullah Gül et Condoleezza Rice, le .

Apprécié pour ses positions modérées et peu enclines aux extrémismes[réf. nécessaire], malgré les partis politiques dans lesquels il a milité pendant sa carrière politique, responsable des réformes démocratiques nécessaires à l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, il a joué un rôle de première importance comme ministre des Affaires étrangères, de 2003 à 2007, du 59e gouvernement (dont il est également vice-Premier ministre), notamment dans les discussions sur la réunification de Chypre.

Il fait partie des signataires de la Constitution pour l'Europe en tant que représentant d'un pays candidat.

Président de la République de Turquie

Abdullah Gül est le candidat de l'AKP lors de l'élection présidentielle de 2007 après le désistement le 24 avril du Premier ministre Recep Tayyip Erdoğan, lors d'un discours au Parlement. Lors du premier tour (l'élection est organisée au Parlement, le président de la République étant élu par les députés), Gül reçoit 357 voix sur les 367 qui lui étaient nécessaires (deux-tiers des voix)[4]. L'armée turque tient alors une conférence de presse concernant les risques que font porter les partis islamistes à la laïcité du pays[5].

Le dimanche , après l'échec du deuxième tour de scrutin car l'opposition a boycotté le vote, il décide de se retirer[6].

Le , à la suite du troisième tour du scrutin réalisé au parlement, Abdullah Gül est déclaré 11e président de la République avec 339 voix[7]. Il prête serment immédiatement.

Voyages officiels et déplacements de travail du président Abdullah Gül.

Le , à l'occasion du match de football Turquie-Arménie comptant pour les éliminatoires de la coupe du monde 2010, Abdullah Gül a accepté l'invitation du président arménien Serge Sargsian de se rendre à Erevan pour assister au match. C'est la première visite d'un dirigeant turc en Arménie depuis son indépendance. La Turquie a fermé ses frontières avec l'Arménie depuis 1994 en soutien à l'Azerbaïdjan dans le conflit du Haut-Karabagh. L'Union européenne, au travers de sa présidence française, accueille positivement ce geste de rapprochement[8].

Le , le président Abdullah Gül reçoit le prix Chatham House pour sa contribution à l'amélioration des relations internationales[9].

Gül recevant le Premier ministre des Pays-Bas Mark Rutte en 2012.

En , le président turc effectue une visite d'État en Iran, événement qui coïncide avec les manifestations sur place.

À partir de 2013, des divergences entre Gül et Erdoğan commencent à apparaître, notamment au sujet de la politique étrangère[10].

En , il appelle la police à se retirer de la place Taksim[11].

Il est parfois présenté comme étant proche du prédicateur Fethullah Gülen, rival d'Erdoğan[12].

En , il critique les mesures prises par le gouvernement durant un scandale de corruption[13]. En , il critique le blocage de Twitter par le gouvernement[14]. Le même mois, il exclut de devenir Premier ministre d'Erdoğan en cas d'élection de celui-ci à la présidence[15].

Après la présidence

Abdullah Gül en 2014, peu après la fin de son mandat de président de la République.

En 2014, à la fin de son mandat, il redevient adhérent de l'AKP[16].

En , dans un livre, un ex-conseiller de Gül affirme que c'est Erdoğan qui a empêché le retour de celui-ci au pouvoir[17]. En , il refuse de soutenir le référendum constitutionnel turc de 2017 instituant un régime présidentiel[18]. En , il se dit favorable à ce que les journalistes inculpés ne soient pas placés en détention provisoire[19]. En décembre de la même année, il critique un décret qui limoge, dans le cadre des purges suivant la tentative de coup d'État de 2016 en Turquie, des fonctionnaires[20]. En , il critique un décret qui octroie une immunité aux civils ayant empêché la tentative de putsch[18].

En , sa possible candidature à l'élection présidentielle turque de 2018 est évoquée[21]. En effet, pour Berk Esen, professeur associé à l'université Bilkent, « le Parti de la Félicité pousse pour sa candidature, également soutenue par le leadership du CHP »[22]. Cependant, il ne « pense pas qu'il puisse stimuler les électeurs de l'opposition en raison de sa complaisance à l'égard d'Erdoğan lorsqu'il était président »[22]. Enfin, affirmant que leurs militants ne pourraient voter pour Meral Akşener, Sezai Temelli, président du Parti démocratique des peuples (HDP), affirme que celui-ci pourrait envisager de soutenir une telle candidature[22]. Le , il renonce à se présenter, invoquant le fait que l'opposition ne soit pas unie[23].

Décorations

Notes et références

  1. (en) « Profile: Abdullah Gul », BBC News, .
  2. « RFI - Turquie - Erdogan sur le chemin du gouvernement », (consulté le )
  3. « Erdogan enfin Premier ministre - 12/03/2003 », sur ladepeche.fr (consulté le )
  4. (en) EU warns Turkish army over vote, BBC News, 28 avril 2007
  5. (en) Extraits de la conférence de presse, 28 avril 2007
  6. (fr) Turquie: Abdullah Gül retire sa candidature à la présidence, 20 minutes, 6 mai 2007
  7. (fr) Turquie: l'islamiste modéré Abdullah Gul a été élu président de la République à la majorité absolue, Télévision suisse romande, 28 août 2007
  8. Pascal Liétout, « L'UE se félicite de la visite du président turc en Arménie », Le Point, .
  9. « Abdullah Gül remporte le prix Chatham House 2010 », Turquie de France,
  10. « Turquie: L'heure d’Abdullah Gül est-elle venue? », sur Slate.fr (consulté le )
  11. « Turquie : le président proteste, mais ne résiste pas », sur TV5MONDE (consulté le )
  12. « En Turquie, Gül se positionne en alternative à Erdogan » (consulté le )
  13. Guillaume Perrier, « Le président turc, Abdullah Gül, se place en rival du premier ministre, Recep Tayyip Erdogan », sur Le Monde, (consulté le )
  14. « Le Président turc, premier opposant à la fermeture de Twitter », sur Al HuffPost Maghreb (consulté le )
  15. https://www.challenges.fr/monde/abdullah-gul-exclut-un-modele-poutine-medvedev-en-turquie_158874
  16. « Turquie: le président Gül tire sa révérence politique, provisoirement », sur LExpress.fr (consulté le )
  17. « Un livre-bombe remet Abdullah Gül sur le devant de la scène politique », sur L'Orient-Le Jour (consulté le )
  18. a et b « Turquie: les tensions entre Erdogan et son prédécesseur éclatent au grand jour » (consulté le )
  19. « Turquie : liberté provisoire pour sept collaborateurs du journal Cumhuriyet - France 24 », sur France 24 (consulté le )
  20. Marie Jégo, « En Turquie, Erdogan durcit encore l’état d’exception », sur Le Monde, (consulté le )
  21. « Pourquoi le président turc Erdogan a annoncé des élections anticipées », sur Slate.fr (consulté le )
  22. a b et c Le Point, magazine, « Turquie: l'opposition en quête d'unité face à Erdogan avant les élections », sur Le Point (consulté le )
  23. Marie Jégo, « Turquie : pas de front commun de l’opposition aux élections du 24 juin », sur Le Monde, (consulté le )

Voir aussi

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Liens externes