« Affaire Séralini » : différence entre les versions

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=== Durée de l'étude ===
=== Durée de l'étude ===
Les auteurs de l'étude déclarent que celle-ci fut conduite sur une période plus longue que celles faites pour les [[Autorisation de mise sur le marché|autorisations de mise sur le marché]], ce qui a été admis par le toxicologue [[Gérard Pascal]] qui déclarait au ''[[Le Monde|Monde]]''<ref name="Garric"/> : {{citation bloc|Effectivement, il n'y a jamais eu d'étude de cancérogénèse liée aux OGM ni d'étude toxicologique à long terme. La plupart des travaux sur le sujet, rassemblés dans une analyse publiée en mars-avril dans la Food and Chemical Toxicology, ont été menés sur des durées de trois mois. Si certains ont bel et bien duré plus longtemps, jusqu'à un an, ils ne portent pas sur des espèces de rongeurs, mais sur des animaux plus gros. Or, si une étude de deux ans est significative sur un rat car elle couvre les deux-tiers de son espérance de vie, travailler un an sur un chien n'est pas suffisant car cela représente à peine 10 % de sa durée de vie. L'ampleur des travaux du professeur Séralini est donc sans précédent.}}
Les auteurs de l'étude déclarent que celle-ci fut conduite sur une période plus longue que celles faites pour les [[Autorisation de mise sur le marché|autorisations de mise sur le marché]], ce qui a été admis par le toxicologue [[Gérard Pascal]] qui déclarait au ''[[Le Monde|Monde]]''<ref name="Garric"/> : {{citation bloc |Effectivement, il n'y a jamais eu d'étude de cancérogénèse liée aux OGM ni d'étude toxicologique à long terme. La plupart des travaux sur le sujet, rassemblés dans une analyse publiée en mars-avril dans la ''{{Lang|en|[[Food and Chemical Toxicology]]}}'', ont été menés sur des durées de trois mois. Si certains ont bel et bien duré plus longtemps, jusqu'à un an, ils ne portent pas sur des espèces de rongeurs, mais sur des animaux plus gros. Or, si une étude de deux ans est significative sur un rat car elle couvre les deux-tiers de son espérance de vie, travailler un an sur un chien n'est pas suffisant car cela représente à peine 10 % de sa durée de vie. L'ampleur des travaux du professeur Séralini est donc sans précédent.}}


Cette situation est régulière, dans la procédure d'autorisation d'une substance il est d'abord testé la toxicité à forte dose et à faible durée, comme la [[dose létale médiane]]. Ensuite une fois cette mesure connue, les études à long terme doivent vérifier l'absence d'effet à long terme d'une faible dose, ce qui permet de calculer la [[dose journalière admissible]] et des [[limite maximale de résidus]]. Dans le cas des OGM la [[dose létale médiane]] n'existe pas : aucune dose d'OGM à court terme ne provoque de mortalité ou de pathologie.
Cette situation est régulière, dans la procédure d'autorisation d'une substance il est d'abord testé la toxicité à forte dose et à faible durée, comme la [[dose létale médiane]]. Ensuite une fois cette mesure connue, les études à long terme doivent vérifier l'absence d'effet à long terme d'une faible dose, ce qui permet de calculer la [[dose journalière admissible]] et des [[limite maximale de résidus|limites maximales de résidus]]. Dans le cas des OGM la [[dose létale médiane]] n'existe pas : aucune dose d'OGM à court terme ne provoque de mortalité ou de pathologie.


Parmi les études recherchant les effets sur la santé animale d'une alimentation contenant des OGM, celles s'intéressant spécifiquement aux effets à long terme et sur plusieurs générations sont peu nombreuses. Elles ont été recensées dans un [[article de revue]] publié par la revue ''{{lang|en|Food and Chemical Toxicology}}'' en mars 2012<ref name=HCB/>{{,}}<ref>{{article|langue=en|titre=Assessment of the health impact of GM plant diets in long-term and multigenerational animal feeding trials|sous-titre=A literature review|prénom1=Chelsea|nom1=Snell|prénom2=Aude|nom2=Bernheim|prénom3=Jean-Baptiste|nom3=Bergé|prénom4=Marcel|nom4=Kuntz|prénom5=Gérard|nom5=Pascal|prénom6=Alain|nom6=Paris|prénom7=Agnès E.|nom7=Ricroch|périodique=Food and Chemical Toxicology|lien périodique=Food and Chemical Toxicology|volume=50|numéro=3–4|mois=mars-avril|année=2012|pages=1134–1148|pmid=22155268|doi=10.1016/j.fct.2011.11.048|lire en ligne=http://www.ask-force.org/web/Food/Snell-Assessment-Health-Impct-GM-2012.pdf}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|langue=en|titre=A 104-week feeding study of genetically modified soybeans in F344 rats|sous-titre=|prénom1=Y.|nom1=Sakamoto et col|périodique=Journal of the Food Hygienic Society of Japan|lien périodique=|volume=|numéro=49|mois=|année=2008|pages=272-282|pmid=|doi=|lire en ligne=}}</ref>{{,}}<ref>{{article|langue=en|titre=A long-term study on female mice fed on a genetically modified
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=== Absence d'effet en dehors et dans les laboratoires ===
=== Absence d'effet en dehors et dans les laboratoires ===

Version du 25 octobre 2013 à 15:11

« Long term toxicity of a Roundup herbicide and a Roundup-tolerant genetically modified maize »[1] (littéralement « Toxicité à long terme d'un herbicide Roundup et d'un maïs génétiquement modifié tolérant au Roundup ») est un article scientifique présentant les résultats d'une étude relative à la toxicité à long terme du Roundup (un herbicide à base de glyphosate) et du NK 603 (un maïs génétiquement modifié tolérant au Roundup) sur des rats de laboratoire.

Publiée le 19 septembre 2012 dans la revue scientifique à comité de lecture Food and Chemical Toxicology, l'étude qu'il présente a été menée par Gilles-Éric Séralini et une équipe de l'Université de Caen, avec des financements gérés par le CRIIGEN.

L'étude compare des rats nourris avec du maïs génétiquement modifié (cultivé avec ou sans Roundup), des rats ayant reçu du Roundup uniquement (sans maïs OGM) et des rats contrôles, durant deux ans. Les auteurs affirment que les rats femelles ayant ingéré du maïs OGM et/ou du Roundup sont mortes plus et plus rapidement que le groupe contrôle. Les auteurs concluent également que les rats mâles et femelles testés ont développé plus de tumeurs que les contrôles et que l'ingestion de maïs OGM et/ou de Roundup provoque également des problèmes hormonaux et de toxicité au foie et aux reins[1].

Cependant, ces résultats sont très controversés et la mise en scène médiatique qui les a accompagnés ont fait l'objet d'une levée de bouclier scientifique et médiatique sans précédent: [2],[3],[4],[5],[6],[7],[8],[9],[10],[11],[12]. L'étude est qualifiée par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) comme étant d'une « qualité scientifique insuffisante »[13]. Par exemple, les différences de durée de survie seraient biaisées du fait que deux rates du groupe contrôle aient survécu inhabituellement longtemps (tous les groupes à l'exception du groupe témoin se trouvent à l'intérieur des fourchettes de référence fournies par l'éleveur)[14].

Cet article a eu un très fort impact médiatique au niveau international dans le cadre de la controverse relative aux organismes génétiquement modifiés (OGM).

Résultats proclamés par les auteurs

Selon les auteurs de l'article, les résultats mis en évidence par ces travaux sont les suivants :

  • les femelles exposées au Roundup et/ou au NK 603 présentent une mortalité deux à trois fois plus importante que les témoins et des mortalités plus précoces ;
  • une différence de mortalité est aussi visible sur trois groupes de mâles ;
  • tous les résultats sont hormono- et sexe-dépendants ;
  • les femelles développent des tumeurs plus souvent et plus importantes que les témoins ;
  • les équilibres hormonaux sont modifiés par l'OGM et le Roundup ;
  • chez les mâles les congestions et nécroses du foie sont 2,5 à 5 fois plus fréquentes ;
  • de même les néphropathies moyennes à sévères sont 1,3 à 2,3 fois plus fréquentes ;
  • les mâles présentent des tumeurs palpables quatre fois plus grosses ;
  • les données biochimiques montrent des problèmes rénaux chez tous les sexes et traitements, 76 % des pathologies sont liées aux reins.

Ces chiffres sont des données descriptives sans traitement statistique, les échelles représentent en fait les comparaisons un à un des groupes. Il n'y aucun intervalle de confiance, les résultats ne sont pas dose dépendant.

Mécanismes proposés

Les auteurs en concluent que ces résultats s'expliquent par la sur-expression du transgène dans l'OGM. Pour le Roundup, ils justifient l'absence de relation dose-effet, normalement attendue en toxicologie, en supposant que le Roundup serait un perturbateur endocrinien plus toxique à faibles doses qu'à fortes doses.

Ces mécanismes sont en contradiction avec des études financées par le producteur du maïs testé, Monsanto[15],[16], affirmant que le Roundup est sans effets sanitaires[15],[16]. D'autre part si les effets des perturbateurs endocriniens peuvent être non linéaires[17], ils ne sont jamais totalement annulés ou inversés alors que les résultats de Séralini indiquent des effets qui s'annulent voire s'inversent avec la dose. De fait la critique récurrente des détracteur de l'étude est qu'elle ne ferait que décrire les variations naturelles de la mortalité et de la morbidité.

Le mécanisme décrit par Séralini dans le NK 603 (réduction de la production d'un antioxydant) est une hypothèse avancée sans bases théoriques ou expérimentales : la réduction d'un seul antioxydant parmi les nombreuses molécules de ce type contenu dans les végétaux ne peut vraisemblablement pas avoir un effet aussi radical sur la survie et la santé des rats, d'autant plus que l'étude ne comprend pas de donnée précise sur le dosage de cette molécule. L'effet positifs des anti-oxydants sur la santé a en effet était remis en cause par des travaux récents qui montrent des effets nul à négatif[18]. Ces antioxydants exogènes pourrait même affaiblir les systèmes de défense interne des organismes vivants contre le stress et le vieillissement[19].

Financements

L'étude a bénéficié de financements gérés par le CRIIGEN[20]. Ces financements proviennent de l'association Consommateurs et entreprises responsables (CERES)[21], qui regroupe des entreprises de l'agroalimentaire et les groupes de la grande distribution Auchan et Carrefour[22] (qui dès les jours suivant la publication de l'étude ont lancé une campagne de publicité pour leurs produits labellisés "sans OGM"), et de la Fondation Charles Léopold Mayer pour le progrès de l'Homme, ainsi que le sénateur UMP de la Moselle François Grosdidier, ce dernier précisant à ce propos que « la seule vraie question à se poser, c'est pourquoi il n'est pas financé par l'État, pourquoi j'ai dû même affecter ma réserve parlementaire pour cofinancer ces études ? »[23].

Résumé des arguments critiques

Cette étude va faire l'objet d'une réfutation rapide et radicale par un grand nombre de scientifiques, agronomes, mathématiciens, agences sanitaires de nombreux pays, comités et académies. La bibliothèque scientifique en ligne Science Direct va même publier les lettres de critiques envoyés à l'éditeur directement sur la page de l'étude[24], ce qui est rarissime. La plupart des critiques s'accordent sur le fait que l'équipe de Séralini n'a fait que décrire les variations naturelles de mortalité et morbidité d'une race de rat de laboratoire connue pour sa mauvaise santé en fin de vie.

Durée de l'étude

Les auteurs de l'étude déclarent que celle-ci fut conduite sur une période plus longue que celles faites pour les autorisations de mise sur le marché, ce qui a été admis par le toxicologue Gérard Pascal qui déclarait au Monde[25] :

« Effectivement, il n'y a jamais eu d'étude de cancérogénèse liée aux OGM ni d'étude toxicologique à long terme. La plupart des travaux sur le sujet, rassemblés dans une analyse publiée en mars-avril dans la Food and Chemical Toxicology, ont été menés sur des durées de trois mois. Si certains ont bel et bien duré plus longtemps, jusqu'à un an, ils ne portent pas sur des espèces de rongeurs, mais sur des animaux plus gros. Or, si une étude de deux ans est significative sur un rat car elle couvre les deux-tiers de son espérance de vie, travailler un an sur un chien n'est pas suffisant car cela représente à peine 10 % de sa durée de vie. L'ampleur des travaux du professeur Séralini est donc sans précédent. »

Cette situation est régulière, dans la procédure d'autorisation d'une substance il est d'abord testé la toxicité à forte dose et à faible durée, comme la dose létale médiane. Ensuite une fois cette mesure connue, les études à long terme doivent vérifier l'absence d'effet à long terme d'une faible dose, ce qui permet de calculer la dose journalière admissible et des limites maximales de résidus. Dans le cas des OGM la dose létale médiane n'existe pas : aucune dose d'OGM à court terme ne provoque de mortalité ou de pathologie.

Parmi les études recherchant les effets sur la santé animale d'une alimentation contenant des OGM, celles s'intéressant spécifiquement aux effets à long terme et sur plusieurs générations sont peu nombreuses. Elles ont été recensées dans un article de revue publié par la revue Food and Chemical Toxicology en mars 2012[14],[26],[27],[28]. Aucune de ces études ne porte spécifiquement sur le NK 603. Toutes mettent en évidence l'absence d'effet négatif visible sur la santé des animaux.

Absence d'effet en dehors et dans les laboratoires

Tous les animaux de laboratoire américains reçoivent une alimentation contenant des OGM[29]. Aucune dégradation de leur état de santé n'a été observée, or ces animaux font l'objet d'un contrôle drastique : à chaque génération l'état de santé des souches sélectionnées doit rester le plus proche possible de la précédente, c'est essentiel pour la reproductibilité des résultats. L'introduction d'un aliment toxique aurait forcément dégradé la santé de ces animaux, or ces laboratoires n'ont rien observé et n'excluent pas les aliments OGM[30].

Des milliards d'animaux d'élevage consomment des aliments OGM. Si l'argument de la durée de vie pourrait s'appliquer pour ceux abattus jeunes, il est étonnant qu'aucun problème ne soit apparu chez les reproducteurs (souvent mâles) qui sont souvent conservés tout au long de leur vie, ainsi que chez les animaux de compagnie consommant des OGM[31],[32].

Dans une tribune dans la Provence[33] Séralini déclare, entre autres, que les rats témoins des laboratoires ne peuvent être pris comme référence car ils sont nourris aux pesticides depuis les années 30 et au OGM depuis 1966 (sic). Ces affirmations sont farfelus:

  • Il n'apporte aucune preuve que l'aliment de ces témoins seraient bien totalement indemne de pesticides, d'après le protocole de son expérience le maïs a été produit de façon conventionnelle.
  • Les aliments pour les animaux de laboratoire font l'objet de contrôles draconien qui exclus tout résidus de pesticides pour ne pas altérer les résultats des expérimentations, notamment sur les pesticides.
  • Le premier OGM destiné à la consommation animal, le soja résistant au glyphosate, fut mis sur le marché en 1996, et que de nombreux travaux bien antérieur à cette date montre les mêmes pathologies que celle attribués au OGM par Séralini[34],[35].

Souche de rats utilisée

Ces résultats ont été critiqués par une partie de la communauté scientifique car ils sont obtenus avec une lignée de rats (souche dite « de Sprague-Dawley ») habituellement utilisée en toxicologie[36] mais développant fréquemment des tumeurs, particulièrement lorsque leur alimentation n'est pas contrôlée. Or, l'étude ne précise pas le régime alimentaire des rats, ni les mesures des niveaux de contamination du maïs (Roundup, mycotoxines, contaminants industriels, etc.). Séralini rétorque que « la composition de la nourriture et la présence des mycotoxines et autres éléments étaient précisément contrôlées, mais il n'était pas possible d'indiquer tous ces détails dans l'article principal »[37]. De plus, Séralini affirme[37],[38] que ces rats sont de la même souche que ceux utilisés par l'industrie des biotechnologies et de la chimie pour réaliser leurs propres tests, mais sur une courte durée où ce choix est pertinent puisque cette souches développe beaucoup plus de tumeur endocrine que les autres, ce qui permet de tester rapidement la cancérogénicité et/ou le caractère de perturbateur endocrinien d'une substance, et ce en seulement 5 semaines [39].

Dans le fond, le problème n'est tant pas la souche de rat, mais l'interprétation des données puisque les tumeurs sont très fréquentes chez cette souche de rats. À deux ans, la santé de cette souche de rat est très affectée[40],[41],y compris dans les études antérieures sans rapport aveec l'introduction des OGM dans la biosphère[42]. Le "bruit de fond expérimental" est tel qu'il est impossible de conclure sur l'effet du NK 603 ou du glyphosate parce que l'on ne peut différencier la mortalité éventuellement induite par les traitements de la morbidité naturelle.

Cette souche de rat est par ailleurs connue pour développer bien plus de cancers si ils reçoivent une nourriture trop riche. L’étude Hubert & al sur 120 rats[43] a montré que le taux de mortalité a 2 ans en fonction de l’alimentation et du sexe varie de 0% a 75%. La santé générale des animaux est aussi considérablement améliorée en réduisant l'apport calorique, la cause de mortalité la plus courant étant pour tout les groupes les tumeurs du même type que celle mise en évidence par Séralini.

Cette thèse est développée par l'agronome Philippe Stoop: la mortalité plus faible observé dans les groupes ayant consommé une forte proportion de maïs conventionnel ou OGM s'expliquerait par la plus faible teneur calorique de l'aliment[44], plus adapté à la physiologie du rongeur. Séralini ayant refusé de communiquer le protocole concernant la quantité totale de nourriture et l'analyse exacte de l'aliment utilisé pour chaque groupes il est difficile d'affirmer ou d'infirmer cette hypothèse, même si elle propose une explication intéressante.

Méthode d'analyse

La méthode d'analyse utilisée dans l'étude est unique, et a été critiquée comme étant développée « sur mesure » par rapport aux données[7]. Selon certains scientifiques, dont le toxicologue Gérard Pascal, aujourd'hui consultant pour l'agro-alimentaire, les résultats ne sont de plus pas statistiquement significatifs, les deux groupes témoins n'étant composés que de dix rats mâles et dix rats femelles[25]. Gérard Pascal explique qu'en cancérogenèse, les études doivent se faire sur des groupes de cinquante rats de chaque sexe. Séralini rétorque qu'il ne s'agit pas d'une étude de cancérogenèse[25], et que les auteurs n'ont d'ailleurs pas vérifié si les tumeurs trouvées étaient cancéreuses. Le statisticien Marc Lavielle, membre du Haut Conseil des biotechnologies, relevait le même défaut statistique concernant d'autres études ayant conclu à l'innocuité des OGM pour les animaux[45], tout en reconnaissant la validité de cette critique[46].

Dans une tribune de soutien à Séralini[47], Paul Deheuvels, statisticien et membre de l'Académie des sciences affirme que la « méthodologie est statistiquement bonne ». Son intervention à l'OPECST, l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques de l'Assemblée nationale en soutien à Séralini a été qualifiée d'enfumage et de mensonge par le journaliste Sylvestre Huet[48]. Paul Deheuvels n'a en effet pas réalisé une vraie expertise chiffrée permettant de confirmer mathématiquement parlant les différences entre les groupes : à l'inverse d'un test de toxicologie standard court et avec des animaux qui doivent rester en bonne santé toute la durée du test, l'étude de Séralini porte sur des animaux dont une bonne partie sont « naturellement » malades ou morts à la fin du test (la durée correspond à l'espérance de vie de l'animal). Dans ce cas le simple fait d'observer un effet (mort ou maladie) ne peut être automatiquement attribué au traitement : la mortalité et la morbidité du témoin n'est pas nulle, alors qu'elle doit l'être dans un test de toxicologie. Pour différencier l'effet âge et l'effet OGM et/ou pesticide un traitement statistique est nécessaire. Or c'est ce traitement qui est absent de la publication de Séralini.

Le Haut Conseil des biotechnologies a effectué un traitement statistique qui montre qu'il n'y aucune différence entre les groupes témoins et soumis à l'OGM et/ou Roundup[49]. Les groupes expérimentaux ont une durée de vie conforme aux données des témoins historiques communiqués par l'éleveur pour la souche de rat utilisé. 17 des 18 groupes sont dans l'intervalle a 90% et le dernier est juste en dehors de l'intervalle a 95%, ce qui n'est pas suffisant pour conclure quoique ce soit. Sur les deux groupes témoin, celui des femelles est très largement en dehors de tous les seuils statistiques, c'est le seul vrai résultat de l’étude: dans des conditions mal décrite, 10 femelles ont vécu anormalement trop longtemps. L'origine des variations de survie et de morbidité entre les groupes ne peut être expliqué par les traitements. De nombreux scientifiques s'accordent à dire que si les auteurs avaient utilisé des groupes de 50 rats, sans alourdir l'expérience avec de multiple dosage, et qu'ils avaient comparés leurs données avec les nombreuses études de longues durée existantes sans apport toxiques, ils auraient obtenu des résultats plus pertinent. Il est difficile de comprendre la stratégie des auteurs, le journaliste Sylvestre Huet considère qu'il s'agit d'une tentative de brouillage délibéré comparable aux études "prouvant" l'innocuité du tabac[50]. En juillet 2013 l'EFSA a publié un document indiquant la taille minimal des groupes pour les études de deux ans sur les animaux[51]. le protocole de Séralini est très éloigné de ces exigences: compte tenu du très fort taux d'incidence chez les témoins, 40 animaux par groupe aurait été nécessaire pour observer un effet d'au moins 30%.

Nombre d'unité expérimentale par groupe
Prévalence des tumeurs pour le groupe témoin
Différence détectable 5% 15% 30% 45%
1% 4197 11222 20288 27588
5% 225 500 854 1138
10% 73 140 226 296
20% 26 42 63 80
30% 14 22 31 40

D'autres contre-analyses des résultats permettent d'aboutir à des conclusions très différentes de celle de Séralini, à savoir que consommer des fortes dose d'OGM est plutôt protecteur pour la santé[52] ou que l'étude ne montrerait que l'effet de la teneur en maïs dans l'aliment (peu appétant et moins nourrissant) est aussi avancé[53], mais avec là encore la très grande faiblesse des résultats bruts rend hasardeux toute conclusion.

Un reporter de la revue Nature critique cet argument de Séralini, précisant que le nombre de rats nécessaires pour une étude à 90 jours est logiquement différent de celui pour une étude à long terme vu l'augmentation de variabilité avec le temps[54]. Il souligne que l'étude ne respecte pas les critères minimum de fiabilité statistique établis par l'OCDE pour une telle étude. Alors que dix rats par sexe et par groupe correspond aux critères de l'OCDE pour des études de 90 jours, l'étude de Séralini durait plus de deux ans, durée pour laquelle « l'OCDE recommande au moins vingt rats de chaque sexe par groupe pour des études de toxicité, et au moins cinquante pour des études de carcinogenèse[54]. » De plus, selon lui, si la souche de rats utilisée n'a pas une survie de 50 % après 104 semaines (ce qui est le cas des rats Sprague-Dawley dont la survie des mâles après 104 semaines n'est que de 30 %), les groupes devraient être encore plus grands, de 65 rats au minimum pour chaque sexe. Selon ces critères, l'étude de Séralini aurait dû utiliser au minimum six fois plus de rats par groupe pour être significative[54].

Au sujet des critiques sur l'absence analyse statistique, Séralini a déclaré dans un interview sur Vimeo [55] "On ne peut pas comparer statistiquement des nombres entiers". Cette affirmation est totalement fausse et soulève de graves interrogations sur les lacunes scientifiques ou la mauvaise foi de son auteur.

Conditions de publication

Les conditions de publication de l'étude ont également été critiquées. L'étude a en effet été communiquée avant sa publication à une partie de la presse sans que les journalistes ne puissent demander l'avis d'experts comme c'est l'usage (principe de l'embargo d'information). Ainsi dans son article initial, Le Monde précise : « Cependant et de manière inhabituelle, Le Monde n'a pu prendre connaissance de l'étude sous embargo qu'après la signature d'un accord de confidentialité expirant mercredi 19 septembre dans l'après-midi. Le Monde n'a donc pas pu soumettre pour avis à d'autres scientifiques l'étude de M. Séralini. Demander leur opinion à des spécialistes est généralement l'usage, notamment lorsque les conclusions d'une étude vont à rebours des travaux précédemment publiés sur le sujet. »[56]. Un éditorial de la revue Nature a qualifié ces conditions de « restrictions scandaleuses »[57], et insiste :

« Avec de telles affirmations [...] les chercheurs devraient faire attention a la façon dont ils présentent leurs résultats au public et aux médias. Ils devraient énoncer clairement leurs résultats, mettre l'accent sur les limites et les failles, et préciser que les données doivent encore être évaluées et reproduites par la communauté scientifique. Cela ne s'est pas produit. »

L'Association des journalistes scientifiques de la presse d'information (AJSPI) estime que la clause interdisant de solliciter l'avis d'un scientifique tiers « visait clairement à obtenir une présentation biaisée de l'étude, dénuée de tout regard critique ou simplement compétent. »[58],[59].

La publication de l'étude a été accompagnée par la sortie d'un livre de Séralini, Tous cobayes ![60], d'un livre de Corinne Lepage, La vérité sur les OGM, c'est notre affaire ! et d'un documentaire réalisé par Jean-Paul Jaud, Tous cobayes ?, menant à des accusations de conflits d'intérêts. Elle s'inscrit dans le cadre d'un plan de communication mis au point par l'agence Langage et Projets Conseils[61],[62]. Carrefour avait aussi prévu une campagne de publicité vantant ses produits et son étiquetage sans OGM dans de nombreux quotidiens, elle sera diffusé dès le 22 septembre[63].

Le 27 septembre 2012, un collectif de 66 scientifiques français regroupant vingt directeurs de recherche du CNRS, vingt directeurs de recherche de l'INRA, et incluant quatre membres de l'Académie des sciences (Pierre Joliot-Curie, Michel Caboche, Michel Delseny et Georges Pelletier), dénonce le procédé de Séralini qui selon eux ne fit preuve d'« aucune retenue, aucune concertation de la communauté scientifique, des appels aussi rares qu'inaudibles à la nécessaire confrontation critique de cette étude aux précédentes contredisant la conclusion du présent travail. »[64]. Des scientifiques ont depuis lors initié une pétition sur la base de cet appel[65].

Débat sur la publication de photos chocs

La publication présente des photos explicites avec des rats qui manifestent de grosses tumeurs, le toxicologue Gérard Pascal a déclaré à ce sujet « Mais déjà, la première chose importante, c'est que durant toute ma carrière de toxicologue, je n'ai jamais vu de telles tumeurs sur des rats. Si l'expérience a été bien faite je n'aurais plus rien à dire. Mais je vous avoue que j'ai du mal à croire que des OGM puissent avoir un tel effet. Ces résultats spectaculaires soulèvent d'ailleurs plusieurs interrogations. »[4]. Ces photos ont été largement reprises par les médias audiovisuels. La présence de telles photos dans l'article a été critiquée par certains qui qualifient la recherche de « sensationnalisme ». En effet, des tumeurs similaires en taille se retrouvaient chez les rats contrôles mais les auteurs ont choisi de ne pas les montrer en photographie, ce qui fait que les médias grand public ont souvent omis l'information. L'absence d'empathie du public envers les rats a également été rapportée[66] ainsi qu'un questionnement par le Groupe interprofessionnel de réflexion et de communication sur la recherche « sur les conditions particulières dans lesquelles l'étude de Gilles-Éric Séralini a été réalisée en ce qui concerne le respect des principes éthiques vis-à-vis des animaux en recherche. »[67].

Impact médiatique et réactions scientifiques

L'étude a eu un impact médiatique très important. En France, où Séralini est un scientifique connu (il a ainsi été nommé chevalier dans l'ordre national du Mérite en 2008) admiré par les militants antiOGM et fait l'objet de critique[68] et de raillerie des proOGM[69] , elle est couverte très favorablement par Libération et Le Nouvel Observateur qui n'hésite pas à titrer à la une le 20 septembre 2012 « Oui, les OGM sont des poisons ! ». La réalisation de l'étude a également été suivie pas une équipe de télévision dont le reportage « OGM  : vers une alerte mondiale ? » a été diffusé sur la chaîne de télévision France 5 le 16 octobre 2012. Le Monde, en revanche, est très circonspect dès ses premiers articles et estime dans son éditorial du 21 septembre que « la probabilité est [...] forte que la communauté scientifique ne puisse pas tirer grand-chose des données obtenues par l'équipe de M. Séralini : limites expérimentales et faiblesse statistique de l'étude ne permettront pas d'avoir la moindre certitude sur les effets réels de la consommation de l'OGM et de son herbicide associé, le fameux Roundup - l'herbicide le plus utilisé dans le monde »[70].

Cependant, dans le monde scientifique et à l'étranger, si certaines réactions furent favorables[71], la grande majorité a critiqué l'étude, allant d'un constat d'instrumentalisation de la science [72] jusqu'à des accusations de fraude scientifique[73],[2],[74]. Par ailleurs, une scientifique a considéré que l'étude portait en réalité davantage sur la toxicité du Roundup et de l'enzyme de résistance introduite dans le maïs qu'aux manipulations génétiques en soi[75].

La réaction massive contre l'étude émane non seulement d'organisations ou de personnalités pro-OGM mais également de personnalités anti-OGM comme le professeur Narbonne[76] et le mathématicien Cédric Villani. Ce dernier a notamment déclaré durant son audition devant l'Assemblé Nationale :

« Je me suis senti d’autant plus déçu, pour ne pas dire trahi, quand j’ai pris conscience, apres lecture et discussions avec des experts, à quel point cette annonce impliquait ce qui me semble être - je le dis sans animosité - des brèches *graves* de déontologie scientifique, avec trois conséquences inacceptables : un effilochage des liens de confiance entre les scientifiques et la société; la fragilisation du lien de confiance entre les scientifiques eux-mêmes; et accessoirement le risque, par effet boomerang, de desservir la cause pour laquelle les auteurs de l’étude luttent. »

— Cedric Villani, [48]

Certains journalistes comme Sylvestre Huet, Hervé Kempf[77], Michel de Pracontal[78],[79] n'ont pas caché leur scepticisme face à cette étude. Certains défenseurs de l'étude de Séralini ont accusé les scientifiques critiquant l'étude d'être "commissionnés"[80] par l'industrie ou de faire partie d'une "biotech-sphère"[81] mêlant scientifiques universitaires, régulateurs politiques et représentants de l'industrie. Des scientifiques ont réagi en répondant que ces accusations étaient mensongères[82]. L'étude fut critiquée par de nombreuses agences gouvernementales, telles que l'Autorité européenne de sécurité des aliments[83], le Bundesinstitut für Risikobewertung[84],[85], et le Vlaams Instituut voor Biotechnologie (en)[5].

Le 4 octobre 2012, l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) estime que « les lacunes constatées ne permettent actuellement pas de considérer les conclusions des auteurs comme étant scientifiquement valables »[13] et demande des informations complémentaires pour pouvoir conclure, ce que Séralini refuse de fournir, estimant que l'EFSA est liée par des conflits d'intérêts avec l'industrie des OGM et que cette instance a toujours refusé de fournir les éléments permettant de justifier l'autorisation de mise sur le marché de cet OGM ainsi que d'autres OGM[86]. Le 22 octobre 2012 l'EFSA annonce avoir donné accès à l'ensemble des données disponibles en relation avec l'évaluation réalisée sur le maïs génétiquement modifié NK 603 en 2003 et 2009[87]. Elle ne recevra pas en revanche d'informations complémentaires de la part de Séralini avant de rendre son avis définitif le 28 novembre 2012[88]. Séralini déclare qu'il ne donnera ses données à l'EFSA que quand celle-ci aura fait de même avec les données de Monsanto, ce que selon lui elle n'a que partiellement fait[89]. D'autre part, dans sa lettre publiée dans la revue Food and Chemical Toxicology en réponse aux critiques, Séralini affirme que des données feront l'objet de publications postérieures[90].

François Houllier, président de l'INRA, affirme le 3 octobre 2012 : « les travaux de monsieur Séralini satisfont ceux qui veulent y croire mais ne répondent probablement pas aux critères permettant d'en tirer des conclusions scientifiques solides. »[91]

Dans un avis commun publié le 19 octobre 2012[92], l'Académie d'agriculture de France, l'Académie nationale de médecine, l'Académie nationale de pharmacie, l'Académie des sciences, l'Académie des technologies et l'Académie vétérinaire de France estiment que l'étude contient « de nombreuses insuffisances de méthodologie et d'interprétation » et « ne permet aucune conclusion fiable ». Évoquant un « problème éthique majeur », les académies critiquent également les conditions de publication de l'étude en notant « la concomitance de la sortie de deux livres, d'un film et d'un article scientifique, avec l'exclusivité de leur contenu accordé à un hebdomadaire, assortie d'une clause de confidentialité y compris vis-à-vis des scientifiques » et en concluent que « l'orchestration de la notoriété d'un scientifique ou d'une équipe constitue une faute grave lorsqu'elle concourt à répandre auprès du grand public des peurs ne reposant sur aucune conclusion établie »[93]. Cependant, le statisticien Paul Deheuvels également membre de l'Académie des sciences a critiqué cet avis, avant de l'avoir lu, relevant que le nom de ses auteurs n'a pas été publié, que lui même n'a pas été convié et estimant qu'il ne s'agit pas d'un avis officiel des académies[94]. D'autres voix, parmi les scientifiques, ont ainsi fait remarquer que « le fait qu'un groupe d'une douzaine de personnes prétendant représenter six académies ait décidé d'un communiqué commun sans débat est contraire au fonctionnement normal de ces institutions et interroge sur la vision de la science et de la technologie (et de leur utilité sociale) ayant présidé à une telle décision »[95].

Le 19 octobre 2012, le Haut Conseil des biotechnologies (HCB)[14] et l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES)[96] invalident les conclusions de l'étude qui, après analyse, ne permet pas de différencier le groupe témoin des groupes exposés au Roundup et au maïs NK 603. L'ANSES et le HCB recommandent toutefois une étude à long terme qui permettrait de lever les doutes qui se sont ancrés dans l'esprit des citoyens.

L'association Tesbiotech[97], fondée par des militants anti-OGM[98] et financée par la même fondation que Séralini (la Fondation Charles Léopold Mayer pour le progrès de l'Homme)[99], prétend avoir mis en évidence une double approche de la part de l'EFSA : celle-ci serait sévère avec l'étude Séralini et plus laxiste avec des études favorables aux OGM[100]. Cette analyse est loin de faire l'unanimité, et des scientifiques déclarent que les études d'homologation ou sélectionnées dans les méta-analyses sont parfois d'une qualité scientifique médiocre ou peu intéressantes mais restent toujours bien supérieures aux travaux de Séralini[101],[102]. De plus, les anti-OGM n'ont jamais produit des contre-expertises reconnues sur les études d'homologation: Séralini et son équipe ont déjà tenté de retravailler des données de Monsanto sans parvenir à extraire des résultats scientifiquement pertinents[103][source insuffisante].

Le rapport de Testbiotech, bien que très critique vis-à-vis de l'EFSA, contredit par ailleurs l'affirmation souvent reprise selon laquelle des études règlementaires pour l'autorisation des OGM auraient été acceptées avec 5 rats ou moins : « Nous n'avons connaissance d'aucune étude de toxicité alimentaire subchronique qui ait été acceptée par l'EFSA avec moins de 10 animaux dans chaque groupe d'étude, comme il est requis pas l'OCDE (Ligne directrice OCDE 408). »[104]

Le 22 février 2013 une publication espagnole compile les critiques scientifiques des travaux de Séralini: « Plurality of opinion, scientific discourse and pseudoscience: an in depth analysys of the Séralini et al. study claiming that Roundup Ready corn or the herbicide Roundup cause cancer in rats »[105]. Ils critiquent en profondeur aussi bien le design de l’étude que l'interprétation des résultats et leur présentation médiatique. Ils accusent Séralini et son équipe d'avoir sciemment produit des résultats dans un but politique et sans aucune considération pour leur validité scientifique, et ainsi d'avoir gravement nui à l'intégrité des milliers de scientifiques mondiaux travaillant sur le sujet. D'après eux l'étude n'aurait jamais dû être publiée et démontre les failles du système de peer-review. Ils remettent en cause le sérieux de la revue et de son éditeur Elsevier et les mettent en garde sur l'influence de certains travaux sur les membres les plus vulnérables de la société.

Réactions institutionnelles

Le Rospotrebnadzor, l'autorité sanitaire russe, suspend temporairement le 25 septembre 2012 l'importation de maïs génétiquement modifié NK 603[106],[107]. Après examen, l'Académie de médecine russe conclut que l’étude a violé les bonnes pratiques de la recherche scientifique, et qu'on ne peut apporter foi à ses résultats[108] ; en conséquence, les autorités sanitaires russes lèvent l'interdiction le 29 décembre[108].

En France, la commission des Affaires sociales et la commission du Développement durable de l'Assemblée nationale ont auditionné Séralini conjointement, le 9 octobre 2012[109]. Monsanto n'a pu être entendu par ces commissions, ni par l'ANSES, déclarant que « dans le délai imparti, il ne lui était pas possible de mobiliser ses experts »[110]. En réponse à une question écrite détaillée envoyée par l'ANSES, les réponses de Monsanto n'ont apporté aucun élément sur les effets à long terme de ce maïs[110].

Un communiqué du ministère de l'Agriculture indique que « le Premier ministre a demandé au ministre de l'Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Forêt, à la ministre de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie et au ministre délégué chargé de la Consommation de porter au niveau européen la demande du Gouvernement d'une remise à plat du dispositif communautaire d'évaluation, d'autorisation et de contrôle des OGM et des pesticides. Dans ce contexte, la détermination du Gouvernement pour maintenir le moratoire en France des OGM autorisés à la culture dans l'Union européenne est réaffirmée. »[111].

De manière plus générale, les autorités endossent[111] les recommandations de l'ANSES de mener des études financées publiquement sur les effets à long-terme de ce type d'OGM : « le vif débat public suscité par la publication d'un travail de recherche interrogeant les potentiels effets long terme d'un OGM associé à une formulation phytosanitaire courante montre la nécessité de consolider encore les connaissances scientifiques dans ce domaine »[96] et d'appeler à la « mobilisation de financements publics nationaux ou européens dédiés à la réalisation d'études et de recherches d'envergure visant à consolider les connaissances scientifiques sur des risques sanitaires insuffisamment documentés »[96].

Le 28 novembre 2012 l'EFSA rend ses conclusions définitives[88]. L'agence confirme son avis initial sur l'étude, à savoir que les lacunes importantes constatées dans la conception et la méthodologie de l'article implique que les normes scientifiques n'ont pas été respectées et que par conséquent un réexamen du dossier d'homologation du NK 603 n'est pas justifié. L'EFSA confirme que Séralini n'a pas fourni les données complémentaires demandées et que les réponses qu'il a publiées n'apportaient pas de réponse à la majorité des questions restées en suspend suite au premier avis. L'agence note que Séralini lui même admet que les rats sont trop peu nombreux pour évaluer l'incidence des tumeurs, ce qui est incompatible avec les conclusions qu'il défend dans l'étude. On peut néanmoins noter que l'EFSA est régulièrement l'objet de critiques : cette institution, régulièrement accusée de conflits d'intérêts[112], est parfois remise en cause pour sa trop grande proximité avec l'industrie agro-alimentaire[113],[114].

Notes et références

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  86. AFP, « OGM : Séralini ne fournira rien de plus à l'Efsa », lepoint.fr, 4 octobre 2012.
  87. http://www.efsa.europa.eu/fr/press/news/121022.htm
  88. a et b http://www.efsa.europa.eu/fr/press/news/121128.htm
  89. http://www.infogm.org/spip.php?article5281
  90. http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0278691512008149#b0065
  91. François Houllier, « OGM : quelle place pour la recherche publique ? », INRA, 3 octobre 2012.
  92. « Avis des Académies nationales d'Agriculture, de Médecine, de Pharmacie, des Sciences, des Technologies, et Vétérinaire sur la publication récente de G.E. Séralini et al. sur la toxicité d'un OGM », communiqué de presse, sur le site de l'Académie des sciences, 19 octobre 2012.
  93. AFP, « OGM : six académies pointent les « insuffisances » de l'étude Séralini », lemonde.fr, 19 octobre 2012.
  94. Paul Deheuvels, « L'étude de Séralini sur les OGM, pomme de discorde à l'Académie des sciences », Le Plus, 19 octobre 2012.
  95. « Science et conscience », lemonde.fr, 14 novembre 2012.
  96. a b et c Avis relatif à l'analyse de l'étude de Séralini et al. (2012), Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail, saisine no 2012-SA-0227, 19 octobre 2012.
  97. http://www.testbiotech.de/en
  98. http://alerte-environnement.fr/2010/03/26/les-connivences-ecologistes-des-experts-independants/
  99. http://alerte-environnement.fr/2012/11/12/etude-anti-ogm-de-saralini-les-petits-soldats-de-la-fondation-pour-le-progres-de-lhomme/
  100. http://www.testbiotech.de/sites/default/files/the%20double%20standards%20of%20EFSA_0.pdf
  101. http://toutsepassecommesi.cafe-sciences.org/2012/10/19/pourquoi-est-ce-que-letude-seralini-sur-les-ogm-menerve/
  102. http://toutsepassecommesi.cafe-sciences.org/2012/10/23/critique-de-deux-articles-pro-ogm-plutot-ennuyeux-quon-ma-signale/
  103. http://gmopundit.blogspot.fr/2007/03/lies-damn-lies-and-statistics.html
  104. [1]« We are not aware of sub-chronic toxicological feeding studies having been accepted by EFSA with fewer than 10 animals in each test group, as required by OECD (OECD Guideline 408). », p. 6,
  105. http://www.ask-force.org/web/Seralini/Arjo-Plurality-Opinion-Scientific-Discourse-Seralini-2013.pdf
  106. (ru) Communiqué de presse du Rospotrebnadzor, 27 septembre 2012.
  107. (en) Yuliya Fedorinova, « Russia Suspends Import of Monsanto Corn on Health Concerns », Bloomberg.com, 25 septembre 2012.
  108. a et b Russia cancels temporary ban on GM-maize NK603, G. Onishenko, Federal Service for Supervision of Consumer Rights Protection and Human Welfare, le 29 décembre 2012
  109. « Audition, ouverte à la presse, commune avec la commission du développement durable, de M. Gilles-Éric Séralini, professeur de biologie moléculaire à l'université de Caen sur l'étude sur le maïs génétiquement modifié NK 603 », Commission des affaires sociales, 9 octobre 2012, séance de 18 heures 30, compte rendu no 3, sur le site de l'Assemblée nationale.
  110. a et b Paul Benkimoun, « OGM : Monsanto échappe à une audition par l'Anses sur le maïs NK603 », lemonde.fr, 9 novembre 2012.
  111. a et b « Maïs OGM NK603 : l'étude publiée en septembre n'est pas de nature à remettre en cause les précédentes évaluations », communiqué de presse du ministère de l'Agriculture, 22 octobre 2012.
  112. http://www.lemonde.fr/planete/article/2012/01/27/nouveau-conflit-d-interets-a-l-autorite-europeenne-de-securite-alimentaire_1635511_3244.html
  113. Fabrice Nicolino, « Un juge et un critique de Séralini ont servi l'industrie des pesticides », Reporterre, 3 octobre 2012.
  114. http://www.testbiotech.de/en/node/694

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes