Vextra

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Vextra
Image illustrative de l’article Vextra
Caractéristiques de service
Type VCI (Vextra/Dragar), véhicule de reconnaissance et d'appui-feu (Vextra 105)
Utilisateurs France
Production
Concepteur Giat Industries
Année de conception 1991 (début du projet)
février 1994 (prototype)
Unités produites 1 prototype
Variantes Vextra/Dragar, Vextra 105, POLE
Caractéristiques générales
Équipage 4 (chef de char, opérateur tourelle, chargeur et conducteur)
Longueur 7,4 m (caisse)
Largeur m
Hauteur m
Masse au combat de 28 tonnes à 34 tonnes suivant la configuration
Blindage (épaisseur/inclinaison)
Type alliage d'aluminium 7020 et acier de très haute dureté
Armement
Armement principal Dragar : un canon-mitrailleur M811 de 25 mm
TML 105 : un canon CN-105 G2 de 105 mm (35 obus)
Armement secondaire Dragar & TML 105 : une mitrailleuse coaxiale ANF1 de 7,62 mm
Mobilité
Moteur V8 diesel Scania
Puissance 600 ch (441 kW)
Transmission automatique Renk HS 227
Suspension oléopneumatique
Vitesse sur route 120 km/h sur route, 50 km/h-60 km/h en tout-terrain
Pente franchissable 70%
Puissance massique de 21 ch/t à 17 ch/t
Autonomie 800 km

Le Vextra ou VEXTRA était un démonstrateur technologique de haute mobilité et de fort tonnage conçu par Giat Industries. Le terme est dérivé des mots Véhicule EXTRAordinaire. Après avoir mené plusieurs campagnes d'essais du milieu des années 1990 jusqu'à la fin des années 2000, le Vextra rejoint finalement le musée des blindés de Saumur le .

Historique[modifier | modifier le code]

Au début des années 1990, l'Armée de terre française lança une réflexion technico-opérationnelle sur le futur Véhicule Blindé Modulaire (VBM) à huit roues motrices et ses futures versions qui en déclineront.

Ligne du temps[modifier | modifier le code]

  • 1991 – établissement sommaire des spécifications du démonstrateur[1].
  • – lancement du projet par Giat Industries.
  • – le Vextra effectue ses premiers tours de piste sur le terrain d'essai de Satory.
  • – le Vextra est présenté au salon Eurosatory, équipé de la tourelle monoplace Dragar.
  • fin 1994 – évaluation de la mobilité par la DGA sur les pistes et terrains de manœuvre de l'établissement technique d'Angers (ETAS).
  • – le Vextra est testé dans les différents centres de la DGA.
  • – fin de la campagne de tests menée par la DGA.
  • – début de la campagne d'évaluation du Vextra au côté du char Leclerc, menée par la STAT au camp de Mourmelon.
  • – fin de la campagne d'évaluation du Vextra au camp de Mourmelon.
  • – participation du Vextra à l'European Armoured Fighting Vehicle Symposium à Tidworth, au Royaume-Uni.
  • – présentation dynamique au salon Eurosatory.
  • – essais en terrain sablonneux sur le terrain d'essais des Landes, à Biscarrosse.
  • – intégration du système d'arme TML 105.
  • – l'intégration du système d'arme TML 105 est achevé.
  • 1997 – campagne de tirs à Captieux, parcours en terrain rocailleux à Canjuers, test d'endurance sur route à Satory et tests de fiabilité en environnement sablonneux à Biscarrosse.
  • – début de la campagne d'essais aux Émirats arabes unis.
  • fin – retour du Vextra 105 en France.
  • – arrivée du Vextra dans sa configuration POLE au musée des blindés de Saumur[2].

Caractéristiques techniques[modifier | modifier le code]

Le groupe motopropulseur est placé à l'avant afin de répondre à l'objectif de modularité voulu par Giat Industries, laissant tout l'arrière du véhicule pour recevoir les futures charges utiles.

Motorisation[modifier | modifier le code]

Le Vextra possède un moteur diesel Scania comportant 8 cylindres disposés en V, il possède une puissance nominale de 600 chevaux pour un couple maximal de 2 600 N m.

Pour des raisons balistiques et de discrétion en termes d'infrarouge, le système de refroidissement du moteur est placé dans les déports latéraux arrière. Le glacis est donc dépourvu de trous balistiques liés aux grilles de ventilation. De plus, les gaz d'échappement sont rejetés vers l'arrière du véhicule où ils sont dilués dans le flux d'air de ventilation avant d'être expulsés, réduisant la signature infrarouge de l'engin.

Transmission[modifier | modifier le code]

Le moteur est accouplé à une boîte de vitesses automatique du type HS 227 de la firme Renk. Le couple est transmis à un différentiel central Cleveland qui le réparti sur deux lignes de transmission latérales (transmission en H) et ensuite aux huit roues motrices[1].

Direction[modifier | modifier le code]

Le Vextra possède deux essieux directeurs à l'avant, le système de direction est mixte : braquage ou ripage, permettant d'effectuer des virages serrés en terrain difficile.

Suspension[modifier | modifier le code]

La suspension est à double triangles sur les essieux avant et à balancier sur les essieux arrière. Chaque roue est amortie par un unique vérin oléopneumatique.

Les pneumatiques sont des Michelin 1400R22[1], chaque roue est équipée d'un système de roulage à plat. Un système de variation de la pression des pneumatiques Syegon[3] permet d'adapter la surface de contact en fonction de la nature du sol.

Blindage[modifier | modifier le code]

Le Vextra possède une coque faite intégralement en alliage d'aluminium 7020 qui est recouverte de tôles en acier THD (Très Haute Dureté) possédant une dureté Brinell de 500. Cette combinaison assure une protection contre les éclats d'obus d'artillerie et les balles perforantes-incendiaires de 14,5 mm.

Armement[modifier | modifier le code]

Tourelle Dragar[modifier | modifier le code]

Dans sa configuration originelle, le Vextra était armé d'un canon mitrailleur Giat M811 (en) d'un calibre de 25 × 137 mm monté dans la tourelle monoplace Dragar. Une mitrailleuse coaxiale ANF1 de 7,62 mm venant compléter l'armement principal.

Tourelle TML 105[modifier | modifier le code]

La tourelle TML 105 (Tourelle Modulaire Légère 105 mm) est extrapolée de la tourelle TK 105 montée sur l'AMX-10 RC. L'armement comprend un canon de 105 mm CN-105 G2 pouvant tirer toutes les munitions de 105 × 617R du standard OTAN. Le débattement du canon en site est de +15° à -6°. Douze munition sont prêtes au tir dans la tourelle, huit sont rangées dans la nuque de la tourelle et quatre sont à gauche de la culasse, appuyées sur le panier de la tourelle, trente-sept munitions sont emportées dans le châssis.

Le canon G2 a été conçu pour être monté les véhicules blindés de plus de 15 tonnes, son effort de recul est limité à 21,4 tonnes grâce à son frein de bouche et sa longueur de recul de 60 cm. Sa masse reculante est de 1 080 kg pour une masse oscillante de 1 510 kg [4]. Le CN-105 G2 possède une longueur de 50 calibres, il est donc plus court que le CN-105 F1 de l'AMX-30 (L/56), ce qui se traduit par une diminution de la vitesse initiale (1495 m/s pour l'OFL 105 F1 au lieu de 1525 m/s). Le canon est recouvert d’un manchon anti-arcure.

Le tireur possède un viseur TJ N2 90A avec une voie jour intégrant un télémètre laser TCV 107 lié à la conduite de tir SFIM SOPTAC. L'observation aux abords directs du véhicule se fait à l'aide de deux épiscopes M336. Le chef d'engin possède un viseur panoramique SOPELEM TJN2-71 avec une voie jour avec deux grossissements (× 4 et × 6,8) et un intensificateur de lumière pour le tir de nuit jusqu'à 1 000 m[5].

Peu de temps avant la campagne de tir aux Émirats, la TML 105 est améliorée, le viseur et la conduite de tir SOPTAC sont remplacés par un viseur jour/nuit stabilisé SAVAN 15 intégrant une conduite de tir. Dérivé du viseur du tireur SAVAN 20 du Leclerc, il assure la stabilisation de l'armement et permet donc le tir en marche. Le tourelleau du chef d'engin a dû être rehaussé et son viseur remplacé par la lunette panoramique VIGY 15 dérivée de la lunette M389 présente également sur l'AMX-10 RC. La VIGY 15 est stabilisé sur les deux plans, en site et en gisement, permettant au chef de char de réaliser des observations lorsque le blindé est en mouvement[1]. Pour l'observation de nuit, la voie jour peut être remplacée par une voie de nuit disponible en option, cette dernière fonctionnant grâce à un système d'intensification de lumière. Les moteurs électro-hydrauliques assurant le pointage du canon sont remplacés par une motorisation SIG entièrement électrique et contrôlée par un calculateur numérique.

120 FER[modifier | modifier le code]

Une tourelle reprenant l'architecture de celle du char Leclerc (tourelle biplace avec un bosselage central et chargement automatique) est montée sur le Vextra qui est appelé, pour l'occasion POLE (POrteur LÉger). La tourelle se distinguait par une carapace en alliage d'aluminium pour gagner du poids, elle était armée du canon lisse de 120 mm 120 FER (Faible Effort de Recul), extrapolé du canon CN120-26 du char Leclerc, il possède un frein de bouche et un ensemble freins de tir/récupérateurs redisposés afin de limiter l'impact du recul sur l'engin. Le pointage en site du canon pouvait atteindre +30° (contre +18° sur Leclerc). Cette configuration est testée par la STAT durant les années 2000.

Versions[modifier | modifier le code]

  • Vextra/Dragar : Vextra équipé de la tourelle monoplace Dragar.
  • Vextra 105 : Vextra équipé de la tourelle triplace TML 105.
  • Vextra/BMP-3 : concept visant à monter la tourelle du BMP-3 sur le Vextra, cette version industrialisée fut proposée aux Émirats arabes unis.

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • (fr) [1], vidéo rendant hommage au Vextra sur le site YouTube.com
  • (fr) [2], 1997 VEXTRA Véhicule Blindé Modulaire sur le site chars-francais.net
  • (en) [3], VEXTRA sur le site army-guide.com

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Marc Chassillan, « Vextra, un engin d'exception », RAIDS Hors-Série n°13,‎ , p. 18
  2. « Arrivée d'un nouveau char français "Vextra" » Accès libre, sur museedesblindes.fr, (consulté le )
  3. (en) « Vextra Tank destroyer », sur military-today.com (consulté le )
  4. « CN105G2 », sur www.army-guide.com (consulté le )
  5. (ru) « Таблица 1. Основные параметры ночных прицелов наводчика (по данным проспектов фирм) », sur vrsystems.ru (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]